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Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

#51 14-07-2012 14:27:15

monmix
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Thierry a écrit:

mousquet a écrit:

monmix a écrit:

perso je préfère 1000 fois un immeuble "moderne" avec baies vitrées et balcons filants tous simples à un pastiche néo-quelque chose (avec tuiles, faux joints creux au RDC, colonnes stylisées inutiles et faux corbeaux pour soutenir des oriels qui peuvent parfaitement tenir tous seuls comme des grands

D3 Jamais vu des trucs ridicules comme ça. Je te crois bien sûr.

Monmix pensait peut-être à des quartiers tels que le cœur de ville du Plessis-Robinson.

Oui Thierry, le Plessis-Robinson est un bon exemple de ce type de réalisation. À une bien moindre échelle, on pourrait également citer l'ensemble de la Villa Haussmann (ou Quartier Haussmannien) à Issy-les-Moulineaux : http://goo.gl/maps/wMEO

Mais je pensais en fait surtout à des projets isolés, qu'on trouve ça et là dans nos centre-villes. Ayant (presque) toujours vécu à Nice c'est forcément dans cette ville et autour que me viennent en tête plusieurs exemples :
- http://www.pss-archi.eu/photos/photo-20818.html (lorsqu'on ajoute des faux corbeaux sensés soutenir les oriels du 2e étage, au moins on veille à les plaquer à la sous-face des dalles, alors que là il y a un espace d'au moins 5 cm !!!)
- http://goo.gl/maps/7no2 (pour celui-ci, la qualité d'exécution et le choix de certains détails architecturaux font que je le trouve plutôt réussi)
- http://www.pss-archi.eu/photos/photo-18183.html
- http://goo.gl/maps/WNaT
- http://goo.gl/maps/6j5q (front de mer de Menton)
- http://goo.gl/maps/q8oK
- http://www.pss-archi.eu/photos/photo-25461.html (quartier neuf du centre de Cagnes-sur-Mer)
- http://goo.gl/maps/qBeX
..... et je pourrais encore en citer d'autres.


Je ne dis pas que tous ces immeubles sont moches, ils sont pour certains assez élégants (à voir cependant avec le temps...) ; mais avec d'autres on frôle l'indigestion de décorations qui n'ont pas leur place (et qui n'empruntent quasiment rien à l'architecture ancienne locale alors qu'ils se revendiquent souvent comme "architecture traditionnelle" ou "architecture provençale" (sic), c'est bien ça le pire !).

A côté de ça, j'aime et je continuerai sans doute longtemps à aimer certaines réalisations des années 50-60-70, qu'elles soient importantes ou bien de moindre taille :
- http://goo.gl/maps/0Q5t (front de mer de Cagnes-sur-Mer)
- http://goo.gl/maps/DCK5 (c'est massif mais très classe et les intérieurs sont de grande qualité --> prévoir beaucoup d'€€€ !)
- http://goo.gl/maps/f7Bg
- http://goo.gl/maps/cHLF
- http://goo.gl/maps/M8sl (celui avec les allèges rouges)
etc.....

Encore une fois c'est une histoire de goût personnel, mais surtout de jugement quant à l'inscription d'un immeuble dans une époque donnée. Les "modernes" des années 50-.... ne copiaient pas, ils se sont inspirés de l'architecture des années 30 et l'ont épuré, modernisé. Ils ont inventé de nouvelles formules (pilotis au RDC, claustras en béton, grandes baies vitrées, balcons filants répétitifs), tout en affinant les plans intérieurs et en les rendant fonctionnels. Après il y a aussi eu énormément de production banale qui ne mérite pas vraiment qu'on s'y attarde. Pour les grands ensembles (HLM ou non), ce n'est souvent pas la qualité esthétique qui est remarquable, mais plutôt le plan-masse général, l'agencement des immeubles sur le terrain, et les plans intérieurs des appartements --> cf. par exemple cet ensemble (anciens HLM maintenant copropriété) à Nice-Nord.
En revanche je ne vois pas bien la valeur ajoutée d'un immeuble post-moderne qui tente de copier un pseudo-style "ancien", souvent avec maladresse et méconnaissance de l'histoire architecture d'une ville ou d'une région... Sauf exception je n'adhère pas à cette philosophie d'aménagement urbain.


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#52 14-07-2012 15:11:19

djakk
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Faut dire que sur la Côte d'Azur, il y a beaucoup de réalisations des années 70 qui sont haut-de-gamme, ça aide a les apprécier ;)


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#53 14-07-2012 15:11:47

monmix
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

C'est pas faux djakk D6


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#54 15-07-2012 21:17:10

mousquet
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Comme quoi, il y a de bons et de mauvais exemples dans tous les styles...

Le Plessis-Robinson surtout s'est lourdement planté. Il y a du grotesque et du grossier dans ce qu'ils ont fait là-bas. Monmix a raison, il faut bannir ces colonnes ridicules, ces corbeaux inutiles et tous ces bidules de prétendue ornementation qui ne sont que de mauvais goût. En plus, quand il y aura une pellicule de crasse/pollution déposée sur les façades, ce sera encore bien pire. C'est vraiment rageant car avec plus de simplicité combinée à une finition correcte, le post-modernisme donne de bons résultats.

Exemple du récent ré-aménagement autour de la mairie et de la vieille église ici à Maisons-Alfort. Streetview ne montre pas la chose finie, il y manque un îlot désormais achevé (le truc qu'ils nomment "Villa Améthyste" sur l'affiche). Tout cela a bien changé depuis, y compris les trottoirs. Mais si vous jetez un œil aux immeubles qui venaient d'être construits tout autour de ce petit croisement, ça donne une idée. C'est simple avec de la maçonnerie bien soignée, le produit fini est bon et bien urbanisé. Il y a maintenant une belle brasserie juste devant la mairie.

Il y a plein de bons exemples de post-modernisme comme celui-là dans les banlieues de Paris. Sans doute ce style est une option possible parmi d'autres à notre époque où le modernisme aussi donne souvent de bonnes choses. Pour les trucs post-modernes, il suffit que ce soit soft, assez subtile (sans ces vilains ornements grotesques qui m'étonnent encore) et bien fini.


Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.

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#55 15-07-2012 21:52:37

Thierry
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

mousquet a écrit:

Exemple du récent ré-aménagement autour de la mairie et de la vieille église ici à Maisons-Alfort. Streetview ne montre pas la chose finie, il y manque un îlot désormais achevé (le truc qu'ils nomment "Villa Améthyste" sur l'affiche). Tout cela a bien changé depuis, y compris les trottoirs. Mais si vous jetez un œil aux immeubles qui venaient d'être construits tout autour de ce petit croisement, ça donne une idée. C'est simple avec de la maçonnerie bien soignée, le produit fini est bon et bien urbanisé. Il y a maintenant une belle brasserie juste devant la mairie.

Tiens, je me suis justement amusé un jour à prendre cette « villa Améthyste » comme exemple d'un certain revival architectural : http://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … 87#p181187  B5

Je ne suis pas choqué par ce type de réalisation. L'architecture et l'urbanisme ont d'abord pour vocation de fournir un cadre de vie et la triade de Vitruve est le premier critère de jugement : solidité, utilité, beauté (ou plaisir).

Tous les projets ne peuvent pas être des "signaux". Bien sûr, l'amateur d'architecture contemporaine trouvera plus de nourriture à sa curiosité dans les rues de Paris Rive Gauche, mais il n'y a pas à reprocher aux promoteurs de faire de l'architecture solide, utile et pas moche...

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#56 15-07-2012 22:22:48

mousquet
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Reviens y voir, Thierry. Tu verras que le résultat est agréable, quoique sans grande prétention ni même ambition particulière en effet, si ce n'est de rendre "mignons" ou sympathiques les abords de la petite église et de la mairie. Somme toute, c'est parfaitement inoffensif et réussi. Ils ont mis un fleuriste qui s'appelle Happy au rez-de-chaussée de l'Améthyste. Ce croisement a une bonne tête à présent.

On a l'impression que les critiques sévères sur le post-modernisme sont plus idéologiques que pratiques ou rationnelles, comme s'il s'agissait d'un type d'architecture qui semble réactionnaire à une certaine école de pensée... Je pense que ça tient du stéréotype, de l'idée reçue. Il ne faut pas être borné quand même, le fait est que ces îlots rendent la vile plus agréable en tenant compte de ce qu'elle est, et c'est bien là ce qu'on leur demande.


Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.

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#57 15-07-2012 22:48:05

djakk
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Au Stade de France : http://maps.google.fr/maps?q=saint+deni … 2,,0,-9.69
Quel nom donner à ce style ?


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#58 15-07-2012 22:56:07

mousquet
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

^ Je sais pas mais c'est pas trop mal. Les panneaux de bois et ces espèces de briques au rez-de-chaussée sauvent l'immeuble.


Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.

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#59 16-07-2012 14:10:02

Chéricutz
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

mousquet a écrit:

Reviens y voir, Thierry. Tu verras que le résultat est agréable, quoique sans grande prétention ni même ambition particulière en effet, si ce n'est de rendre "mignons" ou sympathiques les abords de la petite église et de la mairie. Somme toute, c'est parfaitement inoffensif et réussi. Ils ont mis un fleuriste qui s'appelle Happy au rez-de-chaussée de l'Améthyste. Ce croisement a une bonne tête à présent.

On a l'impression que les critiques sévères sur le post-modernisme sont plus idéologiques que pratiques ou rationnelles, comme s'il s'agissait d'un type d'architecture qui semble réactionnaire à une certaine école de pensée... Je pense que ça tient du stéréotype, de l'idée reçue. Il ne faut pas être borné quand même, le fait est que ces îlots rendent la vile plus agréable en tenant compte de ce qu'elle est, et c'est bien là ce qu'on leur demande.

Je suis d'accord avec toi - et avec Thierry - sur la nécessaire humilité de toute architecture quand la question de l'insertion urbaine prime - et c'est souvent le cas à mon sens - sur l'expressivité architecturale. Trop de signaux perturbe le message, et en ce sens, tout est question de contexte et d'intelligence dans le maniement de la stratification urbaine.

Tissu traditionnel, îlots haussmanniens, faubourgs semi-industriels, HBM, Grands Ensembles, pavillons ou encore ville nouvelle - voire opération revival comme le nomme avec pertinence Thierry - tout ceci fabrique bon an mal an la ville, toujours changeante et avec laquelle il faut composer pour tenter, à chaque fois, de faire le meilleur choix possible en terme d'urba et d'archi. Donc pour moi, Modernisme et Post-Modernisme sont finalement dans le même panier, à passer au tamis critique de l'historicité et de l'adéquation à son environnement.

Nonobstant et dans tout les cas, les fantasmes de table rase de telle ou telle époque sont utopiques (et heureusement car emprunt à tout le moins de naïveté et la plupart du temps d'une forme de cynisme de classe). Ne nous trompons pas, de la période que l'on vit actuellement comme de toutes celles qui ont constituées nos villes précédemment, la majorité de ce qui existe aujourd'hui perdurera. De fait, chaque nouvelle réalisation ne vient jamais s'implanter sur une feuille blanche, mais dans un entrelacement fait de lignes sublimes comme de gribouillis infâmes...

Au-delà donc donc de la question de l'intérieur des logements et des techniques et/ou normes de construction, le tout est donc de savoir écrire, ce qui suppose d'adapter son style à son sujet.


Architecte et urbaniste, bref, citoyen !

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#60 16-07-2012 19:54:42

mousquet
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

^ Rien à redire... Pour le coup, les propos du pro feront autorité.

Cependant, je me demande bien souvent s'il n'y aurait pas une possibilité de rafraîchir certains quartiers très visibles de Paris, les Olympiades et leurs environs notamment, puisque le 13ème est en plein chantier en ce moment. Il y a là la plus grosse grappe d'IGH résidentiels du pays et elle n'est pas suffisamment mise en valeur, alors qu'il y a le potentiel d'en faire une vitrine d'un modernisme résidentiel/mixte plus avancé pour la région. Bien sûr, cela demanderait un effort que les habitants ne peuvent pas fournir s'ils sont isolés et il serait peut-être difficile d'en mobiliser parmi eux (beaucoup de gens ont d'autres priorités), mais si les syndicats de copropriété se concertaient et se manifestaient auprès des collectivités, peut-être obtiendraient-ils un soutien décisif ? L'opération présenterait un intérêt public important, donc... Juste une supposition.

Quoi qu'il en soit, je crois que promouvoir le logement abordable en IGH est de 1ère nécessité en Île-de-France et partout où l'actuelle densité ne suffit plus. Il faut trouver moyen d'outrepasser les blocages psychologiques, politiques et culturels à ce sujet.

Thierry a écrit:

mousquet a écrit:

http://img593.imageshack.us/img593/5036 … ofr159.jpg
© Groupe CNW/Broccolini

Ce ne sont pas des bureaux. Là-dedans, le condo à partir 250.000 $ canadien, autrement dit 250 k€, c'est une excellente solution. Exactement ce qu'il nous faut ici, du moins en partie bien sûr. D'ailleurs, les Nord-Américains font ça très bien, eux. Les tours de condos sont parfaitement insérées dans le tissu de la ville, constituant des îlots réguliers, c'est impeccable. Pas besoin de dalles, de parvis pompeux à n'en plus finir ; des îlots simples au milieu de rues simples, c'est encore le plus simple et ça convient très bien dans la plupart des cas me semble-t-il.

Ceci ressemble fort à ce qui est prévu pour la tour Hermitage à La Défense. Mais, en termes d'acceptabilité, je ne vois pas bien la différence par rapport aux immeubles des années 70 : c'est plus beau à nos yeux, mais pour la plupart des gens c'est juste des cages à lapin superposées et de la concentration urbaine.

Avec pourtant une différence notable qui n'est peut-être pas perçue chez nous faute d'expérience en la matière, il n'est pas nécessaire d'avoir un très gros salaire pour se loger dans ces condos au Canada. Même si les étages les plus hauts doivent être relativement coûteux, ça reste assez loin du grand luxe d'Hermitage. Cette tour est un design pour les revenus moyens et moyens plus vers les étages élevés.

Un autre point plus subjectif mais qui me semble recevable, si de tels rideaux de verre contemporains étaient construits à Beaugrenelle ou dans le 13ème, ils apporteraient de la diversité aux façades 70s. Ce faisant, je pense qu'ils aideraient à valoriser les IGH existants dont certains doivent être en fait intéressants. Simplement, le manque de diversité leur est très nuisible. C'est ce qui m'apparaît quand je vois Europe à côté de Carpe Diem à la Défense.

Soit, le sujet heurte quelque peu ici à Paris, mais les besoins sont très grands. Il faut donc y (re)venir de toute façon. D'ailleurs, c'est Marseille qui, le premier, est en train de montrer l'exemple.


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#61 16-07-2012 20:51:29

takahashi
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Je me permets de me faire le porte-parole de tous ceux qui lisent ce fil et l'apprécient, sans oser poster : vos échanges sont très intéressants (et bravo monmix pour les exemples sur Google Maps ou sur PSS !), et si je ne me sens pas au niveau pour apporter ma pierre à l'édifice, je vous encourage à continuer le débat.
B6

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#62 16-07-2012 21:06:50

djakk
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Cependant, je me demande bien souvent s'il n'y aurait pas une possibilité de rafraîchir certains quartiers très visibles de Paris, les Olympiades et leurs environs notamment, puisque le 13ème est en plein chantier en ce moment.

Un exemple très réussi de réhabilitation d'un quartier des années 70, sans renier son esprit : le quartier Villejean à Rennes : pots de fleurs géants sur la dalle (fallait oser, mais c'est génial E2 ), transformation de l'accès principal à la dalle en rue piétonne commerçante
http://maps.google.fr/?ll=48.121342,-1. … o-12239992
http://maps.google.fr/maps?q=rennes& … 9,,0,-0.78
http://binged.it/NtwSsO

mousquet a écrit:

Un autre point plus subjectif mais qui me semble recevable, si de tels rideaux de verre contemporains étaient construits à Beaugrenelle ou dans le 13ème, ils apporteraient de la diversité aux façades 70s. Ce faisant, je pense qu'ils aideraient à valoriser les IGH existants dont certains doivent être en fait intéressants. Simplement, le manque de diversité leur est très nuisible.

mmhh, comment éviter ce gros problème : quel intérêt de vivre au 20e étage si on a un vis-à-vis de 40 étages ? D1


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#63 16-07-2012 21:59:27

Thierry
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

mousquet a écrit:

Cependant, je me demande bien souvent s'il n'y aurait pas une possibilité de rafraîchir certains quartiers très visibles de Paris, les Olympiades et leurs environs notamment, puisque le 13ème est en plein chantier en ce moment. Il y a là la plus grosse grappe d'IGH résidentiels du pays et elle n'est pas suffisamment mise en valeur, alors qu'il y a le potentiel d'en faire une vitrine d'un modernisme résidentiel/mixte plus avancé pour la région. Bien sûr, cela demanderait un effort que les habitants ne peuvent pas fournir s'ils sont isolés et il serait peut-être difficile d'en mobiliser parmi eux (beaucoup de gens ont d'autres priorités), mais si les syndicats de copropriété se concertaient et se manifestaient auprès des collectivités, peut-être obtiendraient-ils un soutien décisif ? L'opération présenterait un intérêt public important, donc... Juste une supposition.

Il peut y avoir une difficulté pour les Olympiades, qui est qu'il y a, je crois, beaucoup de locataires dans certaines tours : les propriétaires ne sont alors guère intéressés par ce genre de travaux. De plus, il est possible que l'architecte s'y oppose...

Il y a toutefois une expérience de modernisation en cours, en plein quartier chinois : le projet Paris Open. La tour (ou plutôt la barre) Palatino, occupée par des bureaux, va être transformée en résidence de logements, après un changement de façade. La communication joue à fond sur les particularités des tours (ouverture sur le ciel, vue panoramique sur Paris...).  C'est une opération d'exception (combien d'IGH résidentiels à Paris depuis 20 ans ?), on verra ce que ça donne.

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#64 16-07-2012 23:33:45

mousquet
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

^ Ben oui. Je connais et je suis ce thread.

djakk a écrit:

mmhh, comment éviter ce gros problème : quel intérêt de vivre au 20e étage si on a un vis-à-vis de 40 étages ? D1

L'apport d'une grosse plus-value au quartier j'imagine. Si monsieur ou madame machin ne veulent pas de vis-à-vis, ils sont absurdes. Qu'ils le sachent, ils vont à l'encontre de leurs propres intérêts comme des débiles auto-destructeurs.

Je pense avoir enfin piger grosso-modo ce qui manque à beaucoup de quartiers modernes qui ont en fait du potentiel, sans doute même en banlieue. Simplement d'être assumés et continués au lieu d'être stupidement reniés. Très grande erreur qui nuit gravement à nos intérêts. Par exemple, les années 60 et 70 ne sont pas tellement meilleures que chez nous en Amérique. Je le vois quotidiennement sur leurs threads (certains semblent d'ailleurs vexés quand je blâme le modernisme d'après-guerre même chez nous). C'est exactement pareil concernant l'aspect des matériaux, juste plus grand et mieux intégré au sol. Mais là-bas, ils n'avaient pas encore tant d'autres choses avant, tandis que nous, nous sommes comme plombés par le patrimoine multiséculaire. C'est absurde. Il faut sauter les barrières psychologiques et poursuivre tranquillement ce qui est commencé.


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#65 19-07-2012 09:04:12

monmix
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Pour revenir rapidement au post-modernisme dans les projets actuels, voilà un exemple assez frappant je trouve : il s'agit d'un immeuble commercialisé depuis hier par SAGEC à Nice, en plein centre-ville (Riquier) :

http://www.pss-archi.eu/photos/membres/3246/l/1342610592rbd.jpg
© DP Architecture / SAGEC

Pourquoi en faire autant ? Pourquoi ces "moulures" au-dessus et entre certaines fenêtres ? Pourquoi ce "fer forgé" ou cette "fonte" (si seulement c'en était...) sous les balcons ?

On a à gauche un immeuble Belle Epoque qui joue sur la diversité selon les étages (balustrades en pierre / garde-corps en ferronnerie ; variations dans les formes des fenêtres, etc.) et qui correspond bien à une époque et un "style" architectural, et à droite un immeuble qui fait semblant. C'est ça qui est dérangeant.

Qui plus est, en dehors du style proprement dit, le projet est également critiquable quant à son rez-de-chaussée complètement aveugle (la rue est peu commerçante certes, mais il est sûrement plus rentable pour le promoteur de mettre une partie du parking au RDC plutôt qu'un commerce... et c'est bien dommage).


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#66 19-07-2012 10:01:01

Thierry
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

monmix a écrit:

Qui plus est, en dehors du style proprement dit, le projet est également critiquable quant à son rez-de-chaussée complètement aveugle (la rue est peu commerçante certes, mais il est sûrement plus rentable pour le promoteur de mettre une partie du parking au RDC plutôt qu'un commerce... et c'est bien dommage).

C'est sans doute ce point qui me dérange le plus dans ce projet d'après le rendu que tu montres. Lorsqu'on marche dans une rue, c'est bien le rez-de-chaussée qui occupe la plus grande partie du champ de vision. C'est à son niveau que se fait l'intégration entre l'immeuble et la rue. Or l'entrée béante de parking et le mur forcément aveugle empêchent toute évolution de l'immeuble à ce niveau.

Au moins, on conserve dans ce cas l'alignement strict sur rue, ce qui permet d'éviter les retraits sombres (et vites sales) qui caractérisent tant de bâtiment résidentiels depuis les années 60.

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#67 19-07-2012 10:22:52

monmix
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Thierry a écrit:

C'est sans doute ce point qui me dérange le plus dans ce projet d'après le rendu que tu montres. Lorsqu'on marche dans une rue, c'est bien le rez-de-chaussée qui occupe la plus grande partie du champ de vision. C'est à son niveau que se fait l'intégration entre l'immeuble et la rue. Or l'entrée béante de parking et le mur forcément aveugle empêchent toute évolution de l'immeuble à ce niveau.

La Ville a une responsabilité là-dedans. Elle peut très bien, comme elle le fait d'ailleurs dans d'autres quartiers, imposer un % de locaux commerciaux au RDC pour les immeubles dépassant une certaine SHON. Il suffit de l'inscrire au PLU. C'est un bon moyen de garantir la présence de commerces ou services dans des quartiers où il y a de la demande - mais peut-être pas assez pour certains promoteurs comme ici...

Après il peut y avoir un avantage financier à remplacer le commerce au RDC par des parkings : on ne descend qu'un niveau de sous-sol au lieu de deux, et on diminue donc le coût des travaux. Reste à savoir si cette économie sera répercutée dans les prix de vente C5


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#68 19-07-2012 21:50:15

mousquet
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

J'aime bien les couleurs (saumon + celle des volets qui sont sympa), mais en l'occurrence ils auraient pu ménager un beau contraste de styles et d'époques en tentant autre chose. Apparemment, les environs s'y prêtent déjà bien, il semble qu'il n'y ait rien de trop moyenâgeux à proximité.

Concernant le rez-de-chaussée, est-on si sûrs que financièrement, une surface réservée à un commerce ne vaudrait pas le coup d'enterrer un peu plus le parking ? Le promoteur a peut-être la trouille qu'un commerce ne trouve pas preneur assez vite pour faire ses affaires... Pourtant, ça semble pas mal situé pour implanter des commerces sur rue. Une chose est certaine, les gens de la promotion n'ont pas envie de travailler à perte et c'est bien normal.


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#69 07-05-2013 20:26:43

Nabu
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Quel est le point commun entre ces immeubles
http://i79.servimg.com/u/f79/13/88/65/45/angers10.jpg
source: google street view
et ces autres immeubles?
http://i79.servimg.com/u/f79/13/88/65/45/angers11.jpg
source: google street view

Ce sont des logement sociaux construit dans le même quartier au début des années 80 entre la rue saint nicolas et corne de cerf à Angers!
http://i79.servimg.com/u/f79/13/88/65/45/angers12.jpg
https://maps.google.fr/maps?q=angers&am … 29,,0,1.55


Mon ressentit en marchant au pied de ses immeubles ?

Dans le premier cas, j'ai ralentit le pas, et j'ai mis du temps avant de comprendre que ces bâtiments n'étaient pas si ancien que ça... Forcément, des entrées en alu comme tout immeuble e la fin du 20ème, cela fait bizarre au pied de vieux immeubles!

Dans le deuxième cas, j'ai eu un sentiment d'oppression et j'ai accéléré le pas naturellement...

Et cela me fait penser a une chose... Dans l'archi contemporaine, dans le cadre de développement urbain, on donne souvent à l'archi tout un îlot à construire... Et sur l'ensemble de cet îlot, on va avoir la même architecture... Parfois, il y a quelques originalités qui viennent marquer la rétine mais dans l'ensemble, on a bâtit totalement homogène et linéaire. Il n'y a pas de rupture ou bien peu. On comprend que l'intégralité de l'ilot a été construit en même temps et par le même architecte. 

Or ce que j'apprécie dans les pastiches du Plessis Robinson, c'est aussi le fait de voir que l'immeuble commence là et finit là...Il suffit de marcher quelques mètres pour découvrir autre chose.



Je ne suis pas archi, je ne suis pas urbaniste et je n'ai pas le bagage suffisant pour pouvoir me lancer dans des explications construites, je vais donc être très simple...

Ce que je n'aime pas dans l'archi contemporaine (CAD, depuis 1950)

-Des ilots, des quartiers entier avec une architecture parfaitement identique
-Des immeubles avec un contact limité avec la rue , générant une faible urbanité de l’ensemble quelque que soit le nombre d'étages. Il y a le cas par exemple d'un ilot en construction à Saint Herblain composé de R+8  avec du vide entre chaque immeubles ce qui isole ces immeubles du reste de la ville. Mieux vaut des low rise plutôt que ça!
-Une architecture fade dans les 3/4 des cas... La simplification à l'extrême des lignes allié à l'utilisation intensive du béton + crépis crée surtout de la banalité.
-une architecture excessivement "originale" dans un peu moins du 1/4 restant. Les bardages aux reflets violacés et multicolorisés, très peu pour moi. Je pense aux Haubans à Nantes... C'est peut être intéressant mais plaqué intégralement sur un bâtiment, l'effet est particulier!
-Très peu de mariages de matériaux en dehors du béton + crépis ou béton + bardage. Avec la mode du BBC, on voit réapparaître le bois mais cela reste insuffisant...


Mais cela ne m'empêche pas d'aimer l'archi contemporaine. J'aime notamment deux exemples d'urbanisme réussit en particulier. Le quartier de la création à Nantes et Confluence à Lyon. Ces deux quartiers ont des immeubles aux architectures très originales, c'est le moins que l'on puisse dire et pourtant j'adhère!
Je suis certain que vous comprendrez pourquoi!

Dernière modification par Nabu (07-05-2013 22:00:27)

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#70 08-05-2013 01:10:11

le renard
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Nabu a écrit:

Dans le premier cas, j'ai ralentit le pas, et j'ai mis du temps avant de comprendre que ces bâtiments n'étaient pas si ancien que ça... Forcément, des entrées en alu comme tout immeuble e la fin du 20ème, cela fait bizarre au pied de vieux immeubles!

Mmmh... Ça ressemble plutôt à de l'ancien rénové (et transformé), non ? F9
En revanche, ces immeubles sur le même îlot et qui s'en inspirent, oui ce sont des constructions récentes.

Et cela me fait penser a une chose... Dans l'archi contemporaine, dans le cadre de développement urbain, on donne souvent à l'archi tout un îlot à construire... Et sur l'ensemble de cet îlot, on va avoir la même architecture...

Cela dépend de quelle période (depuis 10 ans, la tendance est plutôt à la gesticulation), et pour quel type d'architecture (architecture de ZUP vs. immeubles de standing, pour prendre deux extrêmes).

Parfois, il y a quelques originalités qui viennent marquer la rétine mais dans l'ensemble, on a bâtit totalement homogène et linéaire. Il n'y a pas de rupture ou bien peu. On comprend que l'intégralité de l'ilot a été construit en même temps et par le même architecte. 

Or ce que j'apprécie dans les pastiches du Plessis Robinson, c'est aussi le fait de voir que l'immeuble commence là et finit là...Il suffit de marcher quelques mètres pour découvrir autre chose.

Ce que tu décris n'est pas l'opposition entre les anciens et les modernes, mais plutôt entre classicisme et baroquisme, tendances qui traversent l'histoire de l'architecture.

Regarde la Nantes du XVIIIème siècle, forgée par Ceineray et Crucy : on fait difficilement plus homogène, répétitif, rigoureusement ordonnancé que les immeubles des cours Saint-André, Cambronne, allées Brancas ou Flesselles.

Inversement, la rue du Marchix (années 60 à 80) est un exemple de juxtaposition d'immeubles modernes (et post-modernes) aux formes variées. La rue de Budapest est plus homogène* mais aussi marquée par un certain éclectisme. Ou la rue Emile Masson (2007), pour prendre un exemple plus proche de l'esprit du Plessis-Robinson (c'est-à-dire s'inspirant d'une typologie vernaculaire) mais sans recourir au pastiche.




* C'est dû à la construction simultanée des immeubles, il s'agit d'une nouvelle rue percée dans les années 50 ; pour la petite histoire, ces immeubles ont été dessinés par des architectes qui construisaient au même moment à La Baule, d'où ce foisonnement de balcons qui peut paraître incongru dans une rue si étroite... Dans le même temps était reconstruite la rue du Calvaire à quelques mètres, dans une veine plus classique, fidèle à l'urbanisme régulateur de Ceineray et Crucy, preuve une fois de plus que ce n'est pas tant une histoire d'époque que de goût et de choix esthétique ! A7

Dernière modification par le renard (08-05-2013 01:27:43)


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#71 08-05-2013 10:41:56

Nabu
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

le renard a écrit:

Mmmh... Ça ressemble plutôt à de l'ancien rénové (et transformé), non ? F9
En revanche, ces immeubles sur le même îlot et qui s'en inspirent, oui ce sont des constructions récentes.

C'est bien de la construction récente

Construit au début des années 1980 par L'architecte Henri Enguehard, dans un quartier ancien et vétuste entièrement rénové dans le cadre d'une zone d'aménagement concertée (ZAC Saint-Nicolas). Inscrit dans un quartier vétuste détruit dans les années 1970, cet habitat locatif s'inspire pour les extérieurs d'un habitat traditionnel, les facades à pignon et les imitations de pan-de-bois faisant écho aux maisons du XVIe siècle de la place voisine de la Laiterie. Cette architecture néo-médiévale tranche avec la modernité affichée de la cité limitrophe (rue Saint-Nicolas) au sein d'un quartier entièrement rénové .

http://www.culture.gouv.fr/public/mistr … p;DOM=Tous


Cela dépend de quelle période (depuis 10 ans, la tendance est plutôt à la gesticulation), et pour quel type d'architecture (architecture de ZUP vs. immeubles de standing, pour prendre deux extrêmes).

Je ne parlais pas d'une période précise mais d'une tendance depuis 50 ans. C'est vrai que depuis 10 ans, il y a beaucoup de gesticulations et que l'on ne fait plus de grands ensembles mais par exemple Yleo est une grosse déception. Certes, Portzamparc a modifié l'architecture des immeubles selon leur destination (hôtel, immeuble d'habitation, bureaux) mais le résultat est pour moi décevant. Yleo c'est un énorme îlot construit par un même architecte et en même temps et cela se voit que trop. L’îlot est entièrement urbanisé et il n'est pas prévu qu'il évolue. Pour l'anecdote, des dizaines de tags ont fleurit sur ses murs ce qui n'aide pas à le valoriser.

Ce que tu décris n'est pas l'opposition entre les anciens et les modernes, mais plutôt entre classicisme et baroquisme, tendances qui traversent l'histoire de l'architecture.

Regarde la Nantes du XVIIIème siècle, forgée par Ceineray et Crucy : on fait difficilement plus homogène, répétitif, rigoureusement ordonnancé que les immeubles des cours Saint-André, Cambronne, allées Brancas ou Flesselles.

Inversement, la rue du Marchix (années 60 à 80) est un exemple de juxtaposition d'immeubles modernes (et post-modernes) aux formes variées.

J'étais certain que tu allais parler des cours Cambronne et saint André ^^  D'un autre côté, le classicisme et la qualité des matériaux confère une monumentalité à ces ensembles d'immeubles qui n'est pas pour autant oppressante (peut être un peu trop minérale, le cours Saint André).

Et pour la rue Marchix, la première fois ou j'ai traversé cette rue à Pied, cela a été une plutôt bonne surprise. J'ai justement aimé cette juxtaposition de différents styles...

Dernière modification par Nabu (08-05-2013 10:44:53)

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#72 08-05-2013 14:39:21

le renard
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Nabu a écrit:

le renard a écrit:

Mmmh... Ça ressemble plutôt à de l'ancien rénové (et transformé), non ? F9
En revanche, ces immeubles sur le même îlot et qui s'en inspirent, oui ce sont des constructions récentes.

C'est bien de la construction récente

Au temps pour moi. Certains détails m'avaient fait penser à de l'ancien remanié : la co-présence de garde-corps simples et sophistiqués, de menuiseries en alu et en bois, l'utilisation de la pierre (rare dans le néo aujourd'hui, surtout pour du logement social), ainsi que la différence de traitement entre le rez-de-chaussée et les étages côté accès parking. L'aspect élémentaire des plates-formes des balcons ou le non-alignement des constructions auraient dû me mettre la puce à l'oreille...

Cela rend d'autant plus intéressante la confrontation entre les deux styles. Belle trouvaille. B6

J'étais certain que tu allais parler des cours Cambronne et saint André ^^

J'ai cité les ensembles les plus caractéristiques, mais 90% de l'architecture du quartier Royale/Graslin est réglée comme du papier à musique. S'il fallait trouver l'antithèse au tuning architectural du Plessis-Robinson, c'est ce quartier que je citerais, non Yleo.

D'un autre côté, le classicisme et la qualité des matériaux confère une monumentalité à ces ensembles d'immeubles qui n'est pas pour autant oppressante (peut être un peu trop minérale, le cours Saint André).

Les façades des immeubles de la rue du Calvaire sont en pierre agrafée. On peut y lire une grande attention aux détails (traitement des baies, menuiseries), au respect des proportions et des canons classiques (traitement du rez-de-chaussée, dernier étage en attique, rythmes...). Bien que modernes, ces immeubles sont d'inspiration classique (sans être néo).

Je comprends ton sentiment d’oppression face à certains exemples d'architecture moderne (plutôt que contemporaine qui est une catégorie fourre-tout) mais ce sentiment n'est -amha- pas tant généré par le style que par l'absence d'une attention aux détails, et plus généralement l'absence de prise en compte d'une échelle humaine : je ne parle pas de hauteur mais du rapport que l'on entretient avec une architecture au niveau de la rue, en tant que piéton.
Et puisque on est sur le registre du ressenti, l'impression d'évoluer dans un décor de cinéma multipliant les artifices comme autant de cache-misère, plutôt que dans une ville authentique, "de chair et d'os", est au moins aussi oppressante pour ma part.


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#73 09-05-2013 10:17:21

Chéricutz
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Pas le temps de rentrer dans le fond de cette discussion très intéressante, mais je suis d'accord avec les arguments que tu développes dans ton dernier post, renard.


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#74 11-05-2013 14:20:14

dauphinoix
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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

monmix a écrit:

Pour revenir rapidement au post-modernisme dans les projets actuels, voilà un exemple assez frappant je trouve : il s'agit d'un immeuble commercialisé depuis hier par SAGEC à Nice, en plein centre-ville (Riquier) :

http://www.pss-archi.eu/photos/membres/ … 592rbd.jpg
© DP Architecture / SAGEC

Pourquoi en faire autant ? Pourquoi ces "moulures" au-dessus et entre certaines fenêtres ? Pourquoi ce "fer forgé" ou cette "fonte" (si seulement c'en était...) sous les balcons ?

On a à gauche un immeuble Belle Epoque qui joue sur la diversité selon les étages (balustrades en pierre / garde-corps en ferronnerie ; variations dans les formes des fenêtres, etc.) et qui correspond bien à une époque et un "style" architectural, et à droite un immeuble qui fait semblant. C'est ça qui est dérangeant.

Qui plus est, en dehors du style proprement dit, le projet est également critiquable quant à son rez-de-chaussée complètement aveugle (la rue est peu commerçante certes, mais il est sûrement plus rentable pour le promoteur de mettre une partie du parking au RDC plutôt qu'un commerce... et c'est bien dommage).

à 100000% d'accord avec toi ! tellement horrible de faire du faux... Il faut comprendre que le temps a changé, et on ne construira plus jamais comme avant.

je suis allé à La Garde, près de Toulon : les pires exemples du post-moderne issu de l'héliotropisme débuté dans les années 80. et en tant qu'urbanisme, "c'est le bordel" : on a pas l'impression que la ville ait été pensée.

Dans le premier cas, j'ai ralentit le pas, et j'ai mis du temps avant de comprendre que ces bâtiments n'étaient pas si ancien que ça... Forcément, des entrées en alu comme tout immeuble e la fin du 20ème, cela fait bizarre au pied de vieux immeubles!

Mmmh... Ça ressemble plutôt à de l'ancien rénové (et transformé), non ? F9
En revanche, ces immeubles sur le même îlot et qui s'en inspirent, oui ce sont des constructions récentes.

ça aussi, j'ai mis un peu de temps avant de comprendre... bon ok pas beaucoup. Mais c'est ignoble.
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Dernière modification par dauphinoix (11-05-2013 14:26:42)


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#75 20-09-2013 10:13:00

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Re: Le logement aux XXe et XXI siècles : typologies, utopies et réalités

Où l'on en revient à l'archétype et à l'imaginaire collectif :

Ma maison par-dessus le toit

"[...]

Pourquoi ces projets nous intriguent-ils ? Ces constructions, étranges, ne rentrent pas dans un registre habituel. Il y a certes une forme de curiosité mais aussi de perplexité.

Ces volumes compacts à quatre murs et au toit à deux pentes ne sont pas simplement des bâtiments construits mais une forme symbolique : l'archétype de la maison. Il s'agit d'une construction mentale, profondément implantée dans notre imaginaire collectif. Elle nous renvoie habituellement aux notions de famille, village, tradition, etc.

L'architecture moderne a renoncé au toit traditionnel à double pente pour développer la toiture-terrasse idéalisée comme un nouveau sol, plein ciel, et ouvert sur le paysage, gagné sur le toit. Ce nouvel espace de liberté, considéré comme le toit 'moderne' couronne tout bâtiment de logements 'modernes'. L'héritage moderniste est toujours bel et bien présent au point d’écarter toute forme de toit à double-pente.

Le contraste des toitures-terrasses et de ces toits en pente auxquels les architectes avaient renoncé... Certes. De fait.

[...]"


Hyojin Byun, 18/09/2013, in, Le Courrier de l'architecte.


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