L'immeuble de la semaine

Aujourd'hui nous commençons avec un projet niçois conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte et fraîchement inauguré en septembre 2013, l'Allianz Riviera.


© monmix

"Construit dans le cadre de l'Euro 2016, dont Nice accueillera des matchs de qualification et au moins un quart de finale, l'Allianz Riviera compte 35 624 places en configuration football.
[...]"

Ce topic est une très bonne idée ceux qui connaissent déjà pourront enrichir leurs connaissances et ceux qui ne connaissent pas seront invités à parcourir la base de données du site.

(A quand PSS sur twitter?  )

S'il a besoin d'un coup de main, qu'il n'hésite pas...

"L'immeuble de la semaine" reste dans le Nord de l'Europe, mais cette fois à Croix près de Lille, avec la Villa Cavrois, icône architecturale due à l'architecte à la Modernité classique Robert Mallet-Stevens.

Construite en 1932, à l'abandon depuis 1986, elle fait l'objet d'une lente procédure de restauration depuis 2001 sous l'égide du Ministère de la Culture. En partie rénovée et ouverte exceptionnellement au public cet automne, elle devrait achever sa mue en 2015.


Plus d'infos sur la fiche de l'immeuble mais aussi sur le fil du forum qui lui est consacré. L'oeuvre de Mallet-Stevens et aussi à découvrir sur PSS.


micou

Impossible de ne pas évoquer cette semaine* le prestigieux prix de l'Équerre d'Argent que la revue Le Moniteur a décerné le 27 novembre à un concurrent hors catégorie, le Musée du Louvre-Lens**.

Au-delà des éternelles polémique en forme de marronniers qui agite le petit monde de la critique d'architecture française depuis 2007 autour de la légitimité des lauréats de ce prix***, comment ne pas reconnaître la grâce qui se dégage de ce bâtiment rare, aussi bien par son programme (un équipement public d'exception dans la tradition des Grands Travaux mitterrandiens) que par sa localisation (un site industriel en reconversion) et ses architectes (Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, les deux architectes japonaises de l'agence SANAA titulaire du prix Pritzker depuis 2010)****.

Achevé en 2012, l'évanescent édifice est le fruit d'une longue gestation typiquement française qui a vu le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon en 2003 choisir de délocaliser une partie des collections des 2 grandes institutions de l'art en province (Le Centre Pompidouà Metz***** et Le Louvre à Lens), en tentant le pari de la culture comme méthode d'aménagement du territoire. L'avenir dira si, comme pour le modèle Bilbao, cette stratégie s'est avérée payante.


Nekobasu

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* Retrouvez tous les 'Immeubles de la semaine' sur le forum de PSS (http://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?pid=458554). Pour aller plus loin, consultez la base de données de PSS (http://www.pss-archi.eu/immeubles_villes.html)

** Plus d'infos sur la fiche de l'immeuble (http://www.pss-archi.eu/immeubles/FR-62498-3014.htm) mais aussi le fil du forum qui lui est consacré (http://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=28006)

***Le Courrier de l'Architecte a publié le 27/11/2013 à ce propos une double salve aussi croustillante que vaine :
- "Equerre 2013 : bizarre, vous avez dit bizarre ?", édito de Christophe Leray (http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_5047).
- "Equerre 2013 : entre couacs et couards", chronique de Jean-Philippe Hugron (http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_5046).

****L'oeuvre de SANAA en France est aussi à découvrir sur
PSS : http://www.pss-archi.eu/architecte/5949/

*****Voir la fiche du sur PSS : http://www.pss-archi.eu/immeubles/FR-57463-3003.html

C'est bien pour ça que je me suis permis de moquer gentiment la critique pour la critique, qui concernant l’Équerre d'Argent est juste une posture - le choix du Moniteur étant par essence à la fois subjectif et attaqué. Je trouve ça d'autant plus mal placé que le prix me semble cette année assez incontestable - sauf à concurrence des gamineries de l'ami Rudy - et rentre justement dans la lignée des grandes cuvées des années 80-90. Donc, sur le coup j'ai trouvé l'attitude du Courrier très... puérile. Au moins autant qu'une salle des profs d'école d'archi.

Ceci dit merci pour les compliments sur l'immeuble de la semaine, je m'y amuse de plus en plus.

A partir de quand, dans quel contexte et avec quelle légitimité un bâtiment devrait-il être conservé coûte que coûte, en vertu du caractère patrimonial qu'il revêt ? C'est le faisceau de questions, aux réponses forcément complexes et certainement pas tranchées - même entre les "piliers" du forum de PSS - qui entoure l'immeuble de la semaine.

Je vous propose aujourd'hui de découvrir la Halle du marché de Fontainebleau (1), pour laquelle la bataille autour de la conservation a fait rage pendant une année (2), avant de s'éteindre de fait avec sa démolition le 23 septembre 2013.

Prouesse de l'architecture de béton armée, cette halle fut édifiée en 1941 sur les dessin de l'architecte Henri Bard (3) et les calculs de l'ingénieur Nicolas Esquillan (4). Sa voûte, à peine épaisse de 6 à 8 cm, présentait une flèche incroyablement faible - seulement 2,38 mètres malgré des dimensions importantes de 24m x 60m pour un nombre de points porteurs assez limités (22 poteaux circulaires) (5).

Alors fallait-il la démolir pour laisser place au réaménagement de l'architecte Patrick Chavannes ou bien la sacraliser au travers d'une labellisation "Patrimoine du XXe s". Même si les nervures ont laissé place aux gravats, le débat mérite d'être continué sur PSS (6).



micou

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>> Retrouvez tous les 'Immeubles de la semaine' sur le forum de PSS. Pour aller plus loin, consultez la base de données de PSS.

(1) Plus d'infos sur la fiche de l'immeuble.

(2) Le Moniteur retrace les péripéties dans cet article.

(3) Découvrez l'oeuvre d'Henri Bard sur PSS.

(4) Nicolas Esquillan fut ingénieur et directeur technique des établissements Boussiron. Il fut notamment le concepteur de la voûte mince du CNIT à La Défense. Voir son oeuvre sur PSS.

(5) L'histoire et la description de la halle sont à lire dans ce texte de l'historien de l'architecture Jean-François Cabestan.

(6) Venez y participer en reprenant le fil de la discussion sur le forum de PSS.

@ détails : J'ai visité ce bâtiment et il s'agit de mon point de vue d'une grande réussite architecturale.

D'un point de vue urbain, le minimalisme de Lacaton & Vassal s'intègre parfaitement à l'ambiance (portuaire) des lieux. Le jeu de mimétisme s'offre un écho inattendu (en tout cas pour ma part, je l'ai découvert lors de ma dernière visite) avec un troisième hangar des anciens chantiers navals (en bleu, photo ci-contre) qui je l'espère connaîtra lui aussi une deuxième vie, même si ses qualités architecturales intrinsèques sont moins remarquables que celles de la "Cathédrale".


Il faut rappeler l'importance des Ateliers et Chantiers de France dans l'histoire économique et sociale de Dunkerque (3000 ouvriers directement employés à l'apogée d'une activité qui aura duré près d'un siècle) et de la proximité temporelle de la cessation de l'activité (1987, il y a "seulement" 25 ans !). Les traces de ce passé sont très peu perceptibles dans le reste du quartier : seule l'ancienne des maisons des syndicats et un ancien fronton intégré au nouveau gymnase ont été conservés au niveau du bâti, et aucun matériau pré-existant n'a été réutilisé pour les espaces publics, tandis que les anciennes cales de lancement ont été assez largement transformées pour laisser la place à un port de plaisance. On peine donc à s'imaginer aujourd'hui, quand on se promène dans ce nouveau quartier, l'épaisseur historique du site (c'est un constat objectif avant d'être une critique, mais ça on pourrait en reparler  ).

Les chantiers navals en 1983 - la "Cathédrale" se situe en haut à droite de l'image

Le parti de "dédoublement" mis en œuvre par Lacaton & Vassal me semble donc tout à fait opportun parce qu'il augmente de fait la présence physique et visuelle de la Cathédrale et qu'il renforce l'évocation de l'activité pré-existante.

D'un point de vue plus architectural, le seul "geste" des architectes - si on excepte celui de (p)réserver le bâtiment originel pour des grands évènements - se situe au dernier étage avec la présence d'un belvédère qui permet d'admirer à la fois le port autonome et ses activités pétro-chimiques (vers l'ouest), la mer (au nord) et la station balnéaire de Malo-les-Bains (à l'est, photo ci-contre).


Pour le reste, les espaces sont généreux et fonctionnels, la lumière naturelle est partout (chose suffisamment rare dans un musée pour être noté) et le budget provisionné a été plus que respecté puisque seuls 12 millions des 12,8 millions d'euros initialement prévus ont été utilisés* : que demander de plus ?


Économie de moyens formels et financiers, utilisation habile des contraintes, sublimation des qualités architecturales de l'existant : en somme, l'opposé de ce qui se passe à Fontainebleau ! 




* Source : http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_5039

En cette semaine de Noël, PSS vous emmène découvrir une église méconnue, mais qui mérite de figurer dans la rubrique "l'immeuble de la semaine" pour ses qualités architecturales indéniables. Promis en octobre 2014, on vous fera dégotera une mosquée de premier choix à l'occasion de l'Aïd !

Direction Grenoble donc, et plus particulièrement ses Grands Boulevards (1). Chose rare, les remparts furent démolis dans la première moitié du XXe siècle dans cette ville de garnison où les grandes opérations d'extension comme de renouvellement urbains sont souvent liées aux emprises militaires (2). Le site où fut édifiée en 1965 Saint-Jean l’Évangéliste (3) n'échappe à cette règle puisque l'urbanisation des glacis s'étalera de 1930 à 1970 environ, collant avec la pleine expansion de la ville. Au cœur des Trente Glorieuses, Grenoble la moderne gagnait plus de 5000 habitants chaque année – soit un taux de plus de 4% – et s'apprêtait à accueillir à la fin de la décennie les Jeux Olympiques d'hiver qui allaient marquer la ville de leur empreinte architecturale et urbaine, notamment sous la patte du maire Hubert Dubedout et de l'architecte Maurice Novarina (4).

Le programme ici est moins spectaculaire – construire une nouvelle église, sa chapelle funéraire et sa sacristie pour accueillir les fidèles, nouveaux occupants des immeubles bâtis sur les dits Grands Boulevards. Mais le contexte – un renouveau certain de l'architecture catholique dans le sillage de Vatican II (5) - et le talent d'un architecte, Maurice Blanc (6), transcende le projet pour lui donner la grâce et l'élégance d'un monument progressiste. Sorte de soucoupe volante posée sur d'élégants pilotis, la coque de béton où se loge l'amphithéâtre sacré entourant l'autel est surmonté d'une charpente en lamellé-collé sans points d'appuis intermédiaires, chapeautée d'un lanterneau-couronne. Mais cette charpente digne d'un chef-d’œuvre de compagnon n'est pas celle qui fut construite à l'origine. La première, encore plus audacieuse puisque seulement constituée de chevrons croisés maintenus par une clé de voûte formée par un skydome en plexiglas posé par une hélicoptère de l'armée (7), fut cependant très vite la proie de vices de construction irrémédiables qui mirent l'édifice en péril pendant une dizaine d'années avant que les poursuites en responsabilités aboutissent et que les fonds nécessaires à la réalisation d'une nouvelle charpente soient rassemblés.

Il n'en reste que cet ovni architectural – labellisé Patrimoine du XXe siècle – remplie aujourd'hui encore sa fonction de signal urbain identifiable dans la série de grands immeubles à l'alignement qui constituent l'essentiel du tissu de cette pièce urbaine particulière. L'effet est si saisissant que d'autres planètes semblent avoir depuis envoyées leurs propres vaisseaux iconoclastes se poser dans les environs, et notamment ceux signés par l'agence Hérault-Arnod (8).


dauphinoix
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(1) Découvrez ce riche patrimoine moderniste au travers notamment de ce topic concocté par dauphinoix sur le forum de PSS. 

(2) Lire à ce propos l'excellent article de Philippe Grandvoinnet, "Les emprises militaires dans l’urbanisme grenoblois du XXe siècle : des opportunités foncières au patrimoine paysager", In Situ N°16 | 2011.

(3) Plus d'infos sur la fiche de l'immeuble.

(4) Découvrez l’œuvre de Maurice Novarina sur PSS.

(5) A lire également pour aller plus loin cet article d'Olivier Chatelan, "Des églises pour les villes et les banlieues nouvelles", Métropolitiques, 7 octobre 2011.

(6) Son œuvre, plus locale mais néanmoins remarquable, est aussi à découvrir. http://www.pss-archi.eu/architecte/4471/.

(7) Voir à ce sujet l'impressionnante série de photos sur ce blog personnel.

(8) Et notamment [url=(http://www.pss-archi.eu/immeubles/FR-38185-4756.html]le Saint-Charles[/url] et la StationMobile.

Petit retour en arrière pour l’immeuble présenté cette semaine sur PSS. Il y a 20 ans était inauguré à Paris un bâtiment atypique, L’American Center (1), d’un architecte encore méconnu en Europe Franck Gehry (2).

5 ans après le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, 3 ans avant le Guggenheim de Bilbao et 2 décennies avant la fondation Louis Vuitton (3), Gerhy proposait un bâtiment à la façade sage et urbaine – presque austère –- côté ville, complet Janus de celle qui animait le parc de ses pans inclinés, ses louvoiements inspirés et ses déhanchés audacieux, hors de tous les ordonnancements préétablis qui caractérisent la majorité des bâtiments cet ancien quartier de chais alors en plein renouveau.

Point d’orgue de la ZAC de Paris Bercy avec le POPB (4), le bâtiment fut en effet pensé en complète rupture formelle, esthétique et surtout conceptuelle avec les principes rigoureux qu’imposait Jean-Pierre Buffi (5) dans le cahier des charges très dessiné édicté pour les îlots courants bordants à la fois la rue de Pommard et le parc (6). Aux prémices d’une écriture néo-moderne symbolisée par les chantres de l’architecture parisienne des années 80/90 (7) – fait donc face un ultime avatar virtuose d’un Post-Modernisme pour le coup typiquement nord-américain.

Gouffre financier en terme de coût de gestion comme nombre d’établissements culturels conçus à cette époque, l’American Center fut un temps laissé à l’abandon, avant que l’architecte Dominique Brard lui donne un second souffle afin d’accueillir la Cinémathèque française (8).



Chéricutz
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(1) Voir sa fiche sur PSS.

(2) L’œuvre de Franck Gehry sur PSS.

(3) La Fondation Louis Vuitton est actuellement en construction dans le bois de Boulogne.

(4) Le Palais Omnisport de Paris-Bercy, conçu par l’agence ANPAR (Michel Andrault et Pierre Parat) en 1983, sera en rénovation à partir de mars 2014.

(5) L’œuvre de Jean-Pierre Buffi sur PSS, mais aussi la résidence qu’il a conçue sur la ZAC.

(6) Un jeux subtil de distribution des lots à cheval sur les rues transversales, mais aussi de règles concernant les gabarits, les hauteurs de planchers ou la modénature donne à ces immeubles un air de famille que vient joliment contredire le vocabulaire employé par chaque équipe de maîtrise d’œuvre.

(7) Voir à ce propos les réalisations signées Christian de Portzamparc, Yves Lion, Henri Ciriani, Chaix & Morel, Franck Hammoutène encore Dusapin-Leclerq.

(8) Voir le sujet consacré à la Cinémathèque sur le forum de PSS mais aussi le site officiel de l’institution.