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Bonjour, sur le site comeetie, je me suis amusé à zoomer sur des agglomérations. J'ai pris les 15 premières unités urbaines françaises. Elles sont toutes à la même échelle (j'ai zoomé quatre fois).
http://www.comeetie.fr/galerie/francepixels/
Paris
Lyon
Marseille
Lille
Nice
Toulouse
Bordeaux
Nantes
Toulon
Douai-Lens
Grenoble
Rouen
Strasbourg
Avignon
Montpellier
Dans les villes de la moitié nord qui ont développé une industrie au XIXème siècle et première moitié du XXème (Paris, Lyon, L-R-T, Rouen et même Bordeaux), on remarque que dans le tissu urbain de cette époque, les quartiers "pauvres" sont davantage à l'est. Ces zones correspondent à d'anciens quartiers ouvriers, installés à l'est pour ne pas gêner les bourgeois avec la fumée des usines (dans la moitié nord, le vent vient en général du nord-ouest).
A Marseille, les quartiers nord sont plus pauvres, d'une part parce qu'il contient d'anciens quartiers populaires (le port de commerce est dans la partie nord de la ville) et d'autre part des quartiers de grand ensemble qui y ont été construit notamment pour des raisons climatiques, le nord de la ville -plus haut en altitude- connaissant un climat relativement plus froid et des variations de température plus importantes. On remarque la même chose à Toulon (les quartiers populaires près du port).
Ces anciens quartiers populaires, industriels ou portuaires, étaient déjà plus pauvres avant, mais se sont encore paupérisés avec la désindustrialisation (sauf s'ils ont connu des phénomènes de gentrification comme à Paris).
Les autres villes -mis à part le cas très particulier de Douai-Lens- n'ayant pas connu d'industrialisation à cette époque, il y a moins d'anciens quartiers ouvriers. Les zones plus pauvres sont moins nombreuses et correspondent donc pour la plupart, sauf cas particuliers, à de grand ensembles plus récents, dont la paupérisation est aussi due à la crise économique.
On remarque aussi que les centre-ville sont en général moins riches que la périphérie (mis à part les quartiers populaires), sauf à Paris. Ce qui est normal car ils attirent en général moins de familles et plus d'étudiants.
On peut voir aussi les différences d'urbanisation. Par exemple à Nice, du fait du manque de foncier, l'urbanisation est quasi-continue, contrairement à Lille où l'abondance de "zones blanches" et la discontinuité du tissu urbain témoignent du caractère agricole de l'agglomération. Avignon-Carpentras-Cavaillon, quant à elle, est un bel exemple d'étalement dont le caractère urbain est difficile décelable.
Dernière modification par Nijal (06-01-2014 18:46:37)
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Merci pour ce lien très intéressant.
Impressionnant de voir l'ampleur des inégalités territoriales ... elles sont souvent très marquées !
Je n'imaginais pas à quel point les quartiers nord de Marseille, le secteur de Roubaix-Tourcoing ou encore la Seine-St-Denis se démarquaient si franchement de leur environnement.
On aperçoit de manière très choquante également la fragilité de certaines aires urbaines : c'est très frappant sur Lens - Douai, ça l'est aussi sur Avignon et dans les villes voisines.
La carte de France entière est également très frappante que ce soit concernant le différentiel de revenus entre Villes (notamment les plus grandes) et Campagnes ou pour apprécier les différences entre Régions avec l'Alsace, la partie lyonnaise et alpine de Rhône-Alpes ou encore le (très) grand bassin parisien qui apparaissent comme des "îlots de prospérité". Pour ce qui est de ce dernier, on y découvre que même les régions agricoles y sont marquées par une certaine richesse.
Dernière modification par Ptiloulou (09-01-2014 13:13:25)
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Merci en effet pour le lien et l'analyse.
Pour info, l'INSEE avait publié ces données dans un premier temps, puis a dû les retirer parce que le Canard Enchaîné avait réussi à les utiliser pour déterminer qui payait l'ISF dans certains quartiers... Il est bon de voir qu'elles sont revenues.
Elles sont en principe expurgées de ce qui pouvait constituer une rupture de données confidentielles. Mais j'ai un peu de mal à comprendre dans certains endroits. Le carré sélectionné ci-dessous ne comprendrait qu'un seul habitant si je multiplie la densité densité (25 hab/km2) par la surface (200 m x 200 m) ; or les autres statistiques laissent entendre qu'il y a beaucoup plus d'habitants à cet endroit, ce qui est peu probable en plein bois de Vincennes
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Ce qui est impressionnant aussi, c'est la prosperité de la frontière suisse, dans le haut doubs, malgré l'absence de grande ville (peut-on qualifier Pontarlier ou Morteau de grande ville?).
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Ptiloulou a écrit:
La carte de France entière est également très frappante que ce soit concernant le différentiel de revenus entre Villes (notamment les plus grandes) et Campagnes ou pour apprécier les différences entre Régions avec l'Alsace, la partie lyonnaise et alpine de Rhône-Alpes ou encore le (très) grand bassin parisien qui apparaissent comme des "îlots de prospérité". Pour ce qui est de ce dernier, on y découvre que même les régions agricoles y sont marquées par une certaine richesse.
Grande agriculture céréalière et betteravière avec coopératives puissantes, vignoble champenois, lotissements de cadres qui fuient les villes, l'aire urbaine de Paris qui s'étend de plus en plus,...
Amiens, Beauvais-Compiègne, Reims-Châlons, Troyes, Orléans-Blois, Rouen,...
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Moi la chose qui m'étonne c'est par exemple que "l'îlot bleu" autour de Reims-Châlons-Epernay est plus grand que ceux autour de Nantes, Bordeaux voire même Toulouse...
De même pour celui autour d'Orléans-Blois...
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Merci pour ces informations et l'analyse.
Ca serait intéressant de les comparer avec d'autres pays.
J'aimerais bien bien voir celui de Londres, New-York,Sydney...
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Par contre l'ensemble urbain de Douai-Lens
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Merci pour l'analyse Nijal.
J'y ajouterais un autre effet de cercles concentriques qu'on décèle à peu près dans tous les cas présentés, une fois mises à part les différences historiques, morphologiques ou régionales : une certaine pauvreté du grand périurbain, celui qui est encore peuplé mais peu accessible et/ou éloigné, ni bien équipé car face à une démographie en hausse sur un tissu rural fragile en terme de capacités d'investissement public. De par ces conditions, le foncier y est de fait moins cher et ces communes attirent une population en quête de maisons individuelles mais n'ayant pas le budget pour vivre plus prêt du pôle urbain.
Il me semble même que plus on est face à une aire urbaine puissante, étendue et peu touchée par les contraintes géographiques (typiquement Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes...), plus on constate une sorte d'effet tache d'huile couplé à ces "ronds-dans-l'eau" : hyper-centre ancien plutôt riche, auréole dégradée soit en voie de paupérisation, soit en voie de gentrification, mais plutôt mixte dans les faubourgs XIXe, faubourg XIX diffus plutôt classe moyenne, ceinture ou poches de grands ensembles très pauvres, première couronne pavillonnaire assez riche, et plus délitement vers la campagne mouchetée de pixels plutôt en-dessous de la médiane.
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La particularité de Bordeaux, c'est qu'il reste, malgré les rénovations, beaucoup de pauvres dans le centre ville dégradé, et malgré un retour vers le centre de couches aisées,ces dernières résident encore de préférence à l'extérieur des boulevards.
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c'est vraiment intéressant comme cartes. J'ai été surpris de voir peu de rouge à Toulon, notamment du cöté des quartiers du Mourillon qui apparait un peu plus riche et plus petit que je ne pensais.
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Quand la pauvreté se révèle dans les grandes villes
AU RAPPORT Une étude, publiée ce mardi, souligne combien les statistiques nationales sur la pauvreté masquent les disparités entre villes et même entre quartiers.
Voilà de quoi nourrir le débat à l’approche des élections municipales. Une étude, publiée ce mardi par le bureau d’analyse Compas (Centre d’observation et de mesure des politiques d’action sociale), révèle les taux de pauvreté, ville par ville. Où vivent les plus démunis ? Ont-ils quitté les centres des grandes villes avec la flambée des prix de l’immobilier ? Louis Maurin, consultant pour le bureau Compas et directeur de l’Observatoire des inégalités, a dépiauté avec sa collègue Violaine Mazery les données fiscales de 2011 fournies par l’Insee, ajoutant les prestations sociales et retirant les impôts, pour avoir une vision la plus juste possible des niveaux de vie. Les résultats réservent quelques surprises.
...
Libération, 28/01/2014
http://www.liberation.fr/societe/2014/0 … les_975822
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Le titre est trompeur...La pauvreté se révèle surtout dans les banlieues des grandes villes...Quand on voit par exemple que Lyon ou Paris ont un taux de pauvreté de 14 ou 15 mais que Vénissieux ou Aubervilliers ont un taux de 39 ou 31, ont voit bien que c'est juste une question des prix de logement des villes centres qui repoussent les plus pauvres plus loin.
Car Rennes qui s'en sort avec un taux de 18 est finalement beaucoup moins pauvre que Lyon ou Paris, c'est juste qu'elle n'a pas de villes vraiment pauvres en banlieue contrairement aux autres grandes villes et que les quartiers populaires sont intégrés à la ville même.
Ainsi, sur le territoire communal de Rennes, il y a toujours un peu plus de pauvreté et d'inégalité, d'une part parce que la ville attire, et elle attire tout type de gens, mais aussi et surtout parce que Rennes fait des logements sociaux, met en place une politique forte de cohésion sociale en intégrant les quartiers les plus pauvres à la ville. Et Rennes est encore accessible.
De même, Marseille qui a territoire vaste a de nombreux quartier pauvres sur son territoire, mais si Marseille ne faisait que 50km² avec les 8 premiers arrondissements, elle aurait un taux beaucoup plus faible.
Pour vraiment définir le taux de pauvreté d'une métropole, il faudrait prendre en compte un territoire plus vaste et non une commune, ce qui n'a pas de sens.
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Tu te méprends sur l'enjeu de cette étude. Il ne s'agit pas de comparer les métropoles, mais de mettre en lumière une disparité masquée par les chiffres globaux, en zoomant sur une ville, un arrondissement, voire un quartier. Dans les grandes villes, si la gentrification est à l'oeuvre, la pauvreté n'a pas disparu.
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Je rejoints quand même une partie des propos Floch11. Je trouve le carroyage sur 200 m de l'ensemble du territoire à la fois beaucoup plus parlant, précs et neutre que l'affectation d'un taux de pauvreté à la commune, découpage qui d'une part ne permets pas de comparer les situation mais en plus omets les différence intra-collectivité, et notamment selon les quartiers et leur dynamiques de gentrification ou de paupérisation - au-delà de la question de la mixité sociale*. Bref, une statistique efficace pour la parole politique, mais inutilisable en terme d'action publique.
___________
* Présence ou absence de mixité sociale qui ne transparaît dans aucune des deux modes de visualisations des données évoqués, puisqu'à chaque fois on affiche un lissage des différences, soit en faisant la moyenne des revenus, soit en agglomérant de façon macro des secteurs aux composantes socio-démographiques variées.
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Je mets cet article ici même s'il parle plus spécifiquement de l'Ile-de-France :
AFP / La Gazette.fr, 05/02/2014
Secours catholique s’inquiète d’une « ghettoïsation » des pauvres en région parisienne
Près de 80% des communes de la région parisienne de plus de 10.000 habitants n'ont pas de place d'hébergement pour les plus pauvres, souligne dans une enquête publiée mercredi 5 février le Secours catholique, qui s'inquiète d'un phénomène de "ghettoïsation".
(...)
Près de 37.000 ménages reconnus prioritaires pour un logement (Dalo), soit 75 % du total national, restent en attente de relogement en région parisienne, et ce depuis des années pour certains d’entre eux.
(...)
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Super bien fait
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fantasia a écrit:
Super bien fait
mais c'est de la pub, ou je rêve ?
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midi.31 a écrit:
fantasia a écrit:
Super bien fait
mais c'est de la pub, ou je rêve ?
(Il parle de la signature de fantasia)
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midi.31 a écrit:
fantasia a écrit:
Super bien fait
mais c'est de la pub, ou je rêve ?
On vient d'avoir une discussion à ce sujet entre modérateurs, et on en conclue que non : le message sybillin de fantasia est un commentaire positif sur le site comeetie, présenté au début du sujet.
Par contre, sa signature, qui fait de la publicité pour un site commercial, est interdite sur le forum, et il devra en changer !
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Slate - 19/11/2014
Paris n'est pas la France, et les cartes de l'Insee en fournissent une nouvelle fois la preuve
L'institut publie son «Portrait social de la France», qui éclaire notamment les écarts de revenus entre les territoires.
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C'est intéressant, on ne retrouve pas trop la fameuse diagonale du vide démographique. Il y a plutôt une sorte de grande zone (un grand arc?) allant de la Bretagne et du département de la Manche (50) jusqu'aux Alpes du Sud et une sorte de petit arc des Alpes du Sud jusqu'au Pyrénées Orientales.
En plus la carte donne le revenu médian donc c'est : moitié gagne moins, moitié gagne plus. C'est pas comme un revenu moyen qui pourrait être faussé du fait même que c'est une moyenne (par exemple beaucoup de petits revenus et quelques très gros qui tirent la moyenne vers le haut).
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Autour de Reims la tache morcelée bleue et noire est sacrément grosse je trouve, elle est plus forte que celles des autres villes qui entourent le bassin parisien, importance historique j'imagine( champagne aussi mais pas uniquement), et la région qui tire son épingle du jeu par rapport aux autres...
Sinon la frontière Est de la France tout du long presque, sauf en Paca est impressionnante, surtout de Rhône-Alpes à l'Alsace... frontières communes avec la Suisse et l'Allemagne, et hop !
Lille parait bien faible...Nantes et Rennes ne sont pas non plus sur-représentées, Bordeaux, Toulouse et Marseille s'en sortent bien...
Je remarque aussi que l'agglomération de Strasbourg est entièrement bleue, avec un coeur bien noire, plus gros qu' à Nantes ou Bordeaux...même près de Mulhouse c'est important ( grâce à Saint-Louis enfin surtout Bâle)... tu m'étonnes que l'Alsace soit classée juste derrière l'Ile de France et terme de revenu moyen...
Fool
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On remarquera que les régions vinicoles s'en sortent mieux.
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Lille parait bien faible...
Concernant Lille, il faut quand même relativiser cette impression...
En zoomant on peut quand même apercevoir 4 zones noires. Ainsi qu'une ceinture bleu foncée (surtout au nord de l'agglo) Sachant qu'on y trouve des communes qui sont parmi les plus favorisées du pays (Gruson, Bondues, Croix, Marcq and cie)
Je pense que le fait qu'elle soit l'aire urbaine la plus concentrée du pays ne joue pas en sa faveur sur ce genre de carte. Plus la population aura tendance à vivre de façon "serrée" moins la tâche bleue que l'on retrouve autour de toutes les grandes villes aura tendance à s'étendre.
De plus, on arrive très vite ; outre la Belgique ; à des zones relativement agricoles mais qui restent dans la moyenne nationale, mais surtout à l'ancien bassin minier qui coupe quasiment toute la région en 2 d'un bande blanche.... :/
Après ça ne change pas le problème qu'elle forme une des zones urbaines les plus inégalitaires de France... Roubaix en étant certainement l'exemple le plus frappant avec ses maisons bourgeoises du parc Barbieux et des familles vivant sous le seuil de pauvreté à quelques centaines de mètres...
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