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L'avocat en question a écrit:
L'étalement urbain doit être impérativement cessé. Il atteint des proportions effrayantes en Gironde, les agglomérations urbaines d'Arcachon et Bordeaux sont quasi fusionnées et les dégâts sont immenses :
- Sous-dimensionnement des infrastructures, dont la rocade, en l'absence de grand contournement, l'arlésienne à Bordeaux ;
- Mitage esthétique d'ampleur, destruction des paysages à un rythme effréné, au profit d'un univers d'inspiration californienne, sans oublier la thématique d'artificialisation des terres agricoles, au détriment des paysans donc ;
- Autant Bordeaux est cosmopolite, autant ce qu'il reste de culture locale Sud-Ouest en Gironde est en voie d'évaporation, face à la culture pavillonnaire, dont j'insiste qu'elle s'accompagne souvent d'une sociologie politique tout à fait détestable, qu'il convient de tuer dans l’œuf (cf le syndrome Belin-Beliet).
Il faut évidemment jouer sur plusieurs tableaux, il y a la nécessité de former les élus sur ces thématiques (faire respecter les PLU notamment, désormais intercommunaux), mais aussi du psychologique : tout le monde ne pourra pas avoir son pavillon derrière de hauts murs pour s'isoler. Il faut que ce pays apprenne à construire à nouveau des appartements de qualité : l'apport démographique doit se concentrer autour de points précis et d'un nombre réduit de villes, satellites de la métropole.
Mais cher maître ta plaidoirie semble bien délirante... :
se plaindre de l'étalement urbain aux proportions "effrayantes" et réclamer une rocade à trois, quatre, cinq (?) voies et un contournement, équipements favorisant précisément l'usage de la bagnole et l'extension de la couronne de l'aire urbaine...
Précision, cher maître, ce ne sont les agglos d'Arcachon et de Bx qui fusionnent mais leurs aires urbaines... : il n'y a toujours pas de continuité du tissu urbain entre les deux.
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yaga a écrit:
Je partage votre constat concernant la qualité de finitions des nouveaux quartiers, mais la situation geographique de Ginko et des BAF est tres differente : autant Ginko a de grandes chance de devenir un no man's land, autant les BAF beneficient de leur position plus centrale et leur mixité d'usage (logements/commerces/bureau/culture - musées et ciné). Je serai plus optimiste à moyen/long terme.
C'est intéressant d'avoir construit un no man's land en sachant quasi dès l'origine qu'il en serait un ... Et je suis très pessimiste sur les Bassins à Flot, ne serait-ce que sur le fait de savoir si les terrains sont bien assainis. On a vendu ça comme une Marina, c'est absolument grotesque ... Et pour m'y promener souvent, par amour de l'architecture moderne, on voit clairement déjà que le bâti se dégrade à Bacalan, alors que ça n'a pas 5 ans.
Pour le reste, j'ai lu que Bordeaux avait toujours pratiqué l'étalement urbain, et oui, en effet, la banlieue est très étendue. Outre que je m'autorise à penser que la vision de ce "parc" de maisons néo-landaises est plus agréable à l’œil que les "colonies" californiennes qui pullulent désormais fort loin (quelle est cette mode des tuiles grises depuis 6 ans ?), il faut surtout considérer que le centre-ville de Bordeaux était alors accessible facilement aux voitures, de telle sorte que la déconnexion avec l'hyper-centre depuis Gradignan ou Mérignac était moindre qu'elle ne l'est aujourd'hui, le tram étant notablement un moyen de transport assez lent. Je ne parle évidemment pas de la relation au centre que peuvent entretenir des gens qui ont fait construire ou acheté à Marsas en Nord-Gironde, Podensac dans les Graves ou Toctoucau dans la pampa du pignada.
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L'avocat en question a écrit:
on est vraiment aux limites de la fake news française, avec un article de Sud-Ouest repris par tous les médias nationaux, sur une affaire qui n'existe pas (3 autocollants dans la ville que personne n'a vus)
Sur ce point, je suis d’accord
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géogaga a écrit:
se plaindre de l'étalement urbain aux proportions "effrayantes" et réclamer une rocade à trois, quatre, cinq (?) voies et un contournement, équipements favorisant précisément l'usage de la bagnole et l'extension de la couronne de l'aire urbaine...
Dans mon idée, il faudrait un accompagnement institutionnel : une métropole bordelaise aux limites strictes, érigée en collectivité autonome, au seul sein de laquelle il sera possible de construire, tandis que les préfets devront veiller strictement à limiter le plus que possible l'étalement urbain dans les villages et anciens chefs-lieu de canton du département de la Gironde.
Il est évident que si les pouvoirs publics construisent des infrastructures comme un Grand Contournement (même s'il s'agit avant tout de faire passer les poids lourds), et que cela ne s'accompagne pas d'une politique de régulation forte, et qu'on laisse faire le marché, Bordeaux s'étendra jusqu'à Bazas.
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canot a écrit:
Entièrement d’accord avec Chrisl. L’étalement urbain a pendant des décennies vidé et appauvri Bordeaux ville. Aujourd’hui le territoire de Bordeaux métropole maintient son poids relatif dans le département. Donc l’étalement ralentit.
La difficulté des pauvres et des classes moyennes pour se loger est un donc autre sujet. Quel rapport avec votre campagne anti parisiens ? Et avec vos préjugés sur les habitants des pavillons ?
Vous dites qu’il n’y a pas grand chose à faire pour éviter la gentrfication.
C’est sympathique de venir nous expliquer votre démarche. Je n’en saisis toujours pas la cohérence.
Il n'y a pas eu de campagne anti-parisienne, seulement une campagne potache contre la "Maraisisation" de l'ensemble de Bordeaux, pas que d'un seul quartier, car là est la problématique à Bordeaux, ce n'est pas un seul quartier qui prend de la valeur, c'est tous, du fait de la disproportion entre les moyens financiers des acquéreurs et la réalité des revenus médians bordelais.
Quand même des biens pourris à la Bastide ou à la Gare s'arrachent à des prix dingues, c'est que le marché perd la tête, et si vous avez des amis dans l'immobilier à Bordeaux, vous le savez autant que moi, puisque tous vous diront que d'ici 3 ans, cela implosera.
Pour le reste, je n'ai aucun préjugé contre les habitants des pavillons, sauf que c'est dans cet univers que se développe le vote FN, que le lien de cause à effet est désormais clairement établi par de nombreuses études sociologiques, et que l'illustration de ce phénomène est nettement la commune de Belin-Beliet. Le face-à-face entre les habitants progressistes Macron-compatibles des centres urbains (dont je suis, évidemment !) et les banlieusards pavillonnaires qui s'isolent dans le ressenti est la cocotte-minute politique de ce pays.
La cohérence du propos est donc totale, presque inquiétante en fait tant les phénomènes sont imbriqués.
Dernière modification par L'avocat en question (29-10-2017 09:08:48)
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L'avocat en question a écrit:
géogaga a écrit:
se plaindre de l'étalement urbain aux proportions "effrayantes" et réclamer une rocade à trois, quatre, cinq (?) voies et un contournement, équipements favorisant précisément l'usage de la bagnole et l'extension de la couronne de l'aire urbaine...
Dans mon idée, il faudrait un accompagnement institutionnel : une métropole bordelaise aux limites strictes, érigée en collectivité autonome, au seul sein de laquelle il sera possible de construire, tandis que les préfets devront veiller strictement à limiter le plus que possible l'étalement urbain dans les villages et anciens chefs-lieu de canton du département de la Gironde.
Il est évident que si les pouvoirs publics construisent des infrastructures comme un Grand Contournement (même s'il s'agit avant tout de faire passer les poids lourds), et que cela ne s'accompagne pas d'une politique de régulation forte, et qu'on laisse faire le marché, Bordeaux s'étendra jusqu'à Bazas.
ah... je sens tout de suite le réalisme politique mon cher mâêêêêêêêtre:
outre que Defferre s'est déjà retourné dix fois dans sa petite bière... hips...
tu vas aussi avoir droit à une sacrée jaquerie de petits hobereaux, menaçants et pressants à réclamer la conservation du droit de regard sur le robinet de la barrique à délivrance de permis de construire... re hips....
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Très heureux de savoir que "parisien rentre chez toi" n'était pas une campagne anti-parisienne, ce qui ne semble ne pas avoir été compris si l'on constate les centaines de réactions, la plupart approbatrices lues dans S-O et qui sonnent comme le "on est chez nous "du FN. Le Monde dit que vous ne cachez pas en être l'inspirateur et, ici, vous vous en lavez les mains.
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@L' avocat en question : Heureusement que les forums internet vous permettent de développer vos idées car votre phrase d'accroche ("parisien rentre chez toi") est pitoyable. Je ne suis pas d'accord sur un tas de choses dans votre argumentation mais elle est défendable, alors que vos pancartes non ! Votre entrée en matière clivante n'insite pas au débat surtout que vous venez nous expliquer maintenant que le message n'etait pas à prendre au premier degré. Un peu simpliste comme pirouette, je n'ai pas vu moins non plus la subtilité
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Chrisl a écrit:
Très heureux de savoir que "parisien rentre chez toi" n'était pas une campagne anti-parisienne, ce qui ne semble ne pas avoir été compris si l'on constate les centaines de réactions, la plupart approbatrices lues dans S-O et qui sonnent comme le "on est chez nous "du FN. Le Monde dit que vous ne cachez pas en être l'inspirateur et, ici, vous vous en lavez les mains.
Ah, mais indéniablement, il y a un mouvement d'humeur. Il y a une vague sentiment identitaire Sud-Ouest qui s'exprime. Il est assez paradoxal, car somme toute, Bordeaux, depuis 150 ans, est une ville qui au contraire, a regardé vers Paris : que ce mouvement d'humeur s'exprime à travers Bordeaux est quelque peu étonnant.
Nous sommes un pays jacobin qui a tenté d'étouffer depuis 2 siècles le sentiment d'appartenance, plutôt que de l'encadrer et de lui donner les moyens institutionnels démocratiques de s'exprimer. Quand en 2015, l'État français supprime la région Alsace, une collectivité qui marchait bien, en laquelle les gens se reconnaissaient, outre son caractère de pont vers l'Allemagne, c'est là une bêtise assez immense. On ne fait pas d'aménagement du territoire sans vivre-ensemble. L'idée que l'on puisse redécouper à sa guise les territoires d'en haut ou encore qu'il y a indifférenciation totale des hommes (l'égalitarisme français dans ce qu'il a de plus autiste) sont des biais de la pensée technocratique française.
Dernière modification par L'avocat en question (29-10-2017 11:06:57)
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Djayls a écrit:
@L' avocat en question : Heureusement que les forums internet vous permettent de développer vos idées car votre phrase d'accroche ("parisien rentre chez toi") est pitoyable. Je ne suis pas d'accord sur un tas de choses dans votre argumentation mais elle est défendable, alors que vos pancartes non ! Votre entrée en matière clivante n'insite pas au débat surtout que vous venez nous expliquer maintenant que le message n'etait pas à prendre au premier degré. Un peu simpliste comme pirouette, je n'ai pas vu moins non plus la subtilité
Nous ne sommes pas derrière les autocollants, notre groupe FB, que je vous invite à aller lire, s'intitule "contre le parisianisme", non pas "contre les Parisiens", car Paris, fatalement, c'est nous tous, c'est la famille, c'est les amis, c'est le lieu où tous les Français se rencontrent.
Le phénomène en marche à Bordeaux s'articule essentiellement autour de la gentrification, mais il est évident que si les pouvoirs publics restent insensibles à cette question socio-économique, l'affaire dans les années à venir peut prendre une tournure identitaire, sans nul doute pour le plus grand effroi des élites françaises, qui comprennent mal ce sentiment (qui pourtant est au cœur de tout ce qui se passe en Europe).
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géogaga a écrit:
ah... je sens tout de suite le réalisme politique mon cher mâêêêêêêêtre:
outre que Defferre s'est déjà retourné dix fois dans sa petite bière... hips...
tu vas aussi avoir droit à une sacrée jaquerie de petits hobereaux, menaçants et pressants à réclamer la conservation du droit de regard sur le robinet de la barrique à délivrance de permis de construire... re hips....
Bah oui, c'est compliqué de réformer, mais en France, ce qui est bien, c'est qu'après 15 ans de jacqueries, on a généralement un pouvoir central qui arbitrairement impose dans la violence une réforme d'en haut. C'est l'intérêt des élus locaux de comprendre qu'ils doivent réfléchir eux-mêmes à leurs compétences, pour éviter la crispation actuelle, née avec la réforme de 2015, essentiellement politicienne, mal foutue, et dépensière.
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L'avocat en question a écrit:
Ah, mais indéniablement, il y a un mouvement d'humeur. Il y a une vague sentiment identitaire Sud-Ouest qui s'exprime. Il est assez paradoxal, car somme toute, Bordeaux, depuis 150 ans, est une ville qui au contraire, a regardé vers Paris : que ce mouvement d'humeur s'exprime à travers Bordeaux est quelque peu étonnant.
Nous sommes un pays jacobin qui a tenté d'étouffer depuis 2 siècles le sentiment d'appartenance, plutôt que de l'encadrer et de lui donner les moyens institutionnels démocratiques de l'exprimer.
Je suis tout à fait d'accord avec cela et je pense que vous touchez là la véritable problématique de ce buzz, mais il y avait certainement moyen de faire passer le message plus subtilement ce qui vous aurez certainement mieux honoré. Ça n'est quand même pas aux parisiens qui déménagent aujourd'hui à Bordeaux qui doivent certainement être des gens comme vous et moi de trinquer pour ces siècles de politique jacobine.
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Djayls a écrit:
Je suis tout à fait d'accord avec cela et je pense que vous touchez là la véritable problématique de ce buzz, mais il y avait certainement moyen de faire passer le message plus subtilement ce qui vous aurez certainement mieux honoré. Ça n'est quand même pas aux parisiens qui déménagent aujourd'hui à Bordeaux qui doivent certainement être des gens comme vous et moi de trinquer pour ces siècles de politique jacobine.
Il y aurait des choses à dire sur la capacité à la subtilité pendant un buzz de 48h, quand l'on vous tend un micro pour en retenir 5 secondes. C'est juste impossible, et l'espace médiatique n'est clairement pas le lieu où débattre de ces questions, assez techniques somme toute (un mélange de tout : aménagement du territoire, efficacité administrative, sentiment identitaire, économie locale et même l'architecture).
On se retrouve alors caricaturés sans le vouloir, d'autant que le propos se greffe sur ce qui était, à la base, et en soi, une caricature assumée (un groupe FB potache qui explique qu'on peut investir à Bordeaux-en-Gâtinais ou qui moque le climat atlantique de la ville de Bordeaux).
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Djayls a écrit:
Ça n'est quand même pas aux parisiens qui déménagent aujourd'hui à Bordeaux qui doivent certainement être des gens comme vous et moi de trinquer pour ces siècles de politique jacobine.
Je suis bien d'accord. Mais est-ce qu'ils trinquent vraiment au fond? Je trouve qu'on accorde beaucoup d'importance à ces quelques autocollants qui sont les faits de quelques idiots et cela ne reflète pas du tout l'ambiance générale.
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yermat a écrit:
Djayls a écrit:
Ça n'est quand même pas aux parisiens qui déménagent aujourd'hui à Bordeaux qui doivent certainement être des gens comme vous et moi de trinquer pour ces siècles de politique jacobine.
Je suis bien d'accord. Mais est-ce qu'ils trinquent vraiment au fond? Je trouve qu'on accorde beaucoup d'importance à ces quelques autocollants qui sont les faits de quelques idiots et cela ne reflète pas du tout l'ambiance générale.
L'ambiance générale est plutôt au désintérêt, les gens ne se lèvent pas le matin avec en tête la question de la spéculation immobilière à Bordeaux. Les bouchons sur la rocade, à la rigueur.
En revanche, il se passe des choses. J'invite tout le monde à regarder ce qui se fait au Pays Basque français, avec la constitution d'une grande intercommunalité supposée urbaine, en fait sur les frontières du Pays Basque (donc en gros les 2/5èmes du département 64), en totale incohérence avec les objectifs d'une agglomération (on fait du transport urbain entre Bayonne et Mauléon, mais pas entre Bayonne et Tarnos, la banlieue dans les Landes), et d'une certaine façon, contre toute rationalité de développement pour Bayonne qui, outre qu'elle est une ville gasconne (mais tout ceci compte si peu désormais), est surtout complètement à cheval sur les Landes et le BAB quant à la réalité de son aire urbaine.
Nous sommes face à un cas où l'État central, si dur et irrationnel lors du redécoupage des régions, a laissé se constituer une communauté d'agglo, avec la bénédiction du préfet, absolument ahurissante, qui n'a pour seul fondement que le sentiment identitaire, alors même qu'en parallèle, nous savons que les départements sont de plus en plus des coquilles vides qui distribuent le RSA et autres compétences par nature étatiques.
Rendez-vous dans 40 ans.
Dernière modification par L'avocat en question (29-10-2017 11:46:45)
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On sent le militant identitaire béarnais, qui a enregistré des chants en gascon-béarnais, en conflit avec les identitaires basques. eh bien moi, j'abhorre ces identitarismes conflictuels. Cela dit, l'intercommunalité basque est une aberration, comme le refus d'accorder à l'Alsace ce qui a été accordé aux bretons et aux corses.
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Difficile de revenir sur tout ce qui est dit.
D'abord, dire que la fusion des régions est idiote parce que ça vient d'en haut manque de subtilité. L'Aquitaine n'est pas née d'une volonté de vivre ensemble des aquitains. De même pour l'Alsace... Les alliances féodales n'ont rien d'une volonté populaire de vivre ensemble ! Donc dire que cet héritage historique ne doit pas être remis en cause par un redécoupage par trop technocratique est un non sens.
Quant à la constitution d'une collectivité autonome pour Bordeaux, ça ne simplifie rien puisqu'on crée deux entités pour gérer une compétence qui jusque-là ne l'était que par une seule. On multiplie les interfaces. Plutôt que de scinder le département, il vaudrait sans doute mieux réduire la taille de la métropole et véritablement fusionner les communes concernées. Là on simplifie.
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Chrisl a écrit:
On sent le militant identitaire béarnais, qui a enregistré des chants en gascon-béarnais, en conflit avec les identitaires basques. eh bien moi, j'abhorre ces identitarismes conflictuels. Cela dit, l'intercommunalité basque est une aberration, comme le refus d'accorder à l'Alsace ce qui a été accordé aux bretons et aux corses.
On existe, désolé. C'est comme ça, il y a des gens, en France, qui se sentent de quelque part. Et qui en tirent la volonté de travailler pour les lieux qu'ils habitent. C'est ainsi, l'universalisme est un bel idéal, mais à une époque particulièrement matérialiste, les gens cherchent un peu de transcendance quelque part. Le lopin de terre.
Et oui, l'intercommunalité basque est une aberration.
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MiKL-One a écrit:
Difficile de revenir sur tout ce qui est dit.
D'abord, dire que la fusion des régions est idiote parce que ça vient d'en haut manque de subtilité. L'Aquitaine n'est pas née d'une volonté de vivre ensemble des aquitains. De même pour l'Alsace... Les alliances féodales n'ont rien d'une volonté populaire de vivre ensemble ! Donc dire que cet héritage historique ne doit pas être remis en cause par un redécoupage par trop technocratique est un non sens.
Quant à la constitution d'une collectivité autonome pour Bordeaux, ça ne simplifie rien puisqu'on crée deux entités pour gérer une compétence qui jusque-là ne l'était que par une seule. On multiplie les interfaces. Plutôt que de scinder le département, il vaudrait sans doute mieux réduire la taille de la métropole et véritablement fusionner les communes concernées. Là on simplifie.
L'Alsace, il y a une identité régionale forte, fondée sur l'existence d'une langue et d'un passé commun. Comment nier l'existence d'une identité alsacienne ? L'Aquitaine administrative ancienne avait quant à elle peu de sens véritable, je suis assez d'accord, rien ne liait Nontron au piémont pyrénéen, mais la Nouvelle-Aquitaine n'est pas plus cohérente, même si elle formalise d'une certaine façon un phénomène désormais net : le brain-drain effectué par Bordeaux à 200km aux alentours sur la jeunesse dynamique (via un effet Université + autoroutes), tandis que Limoges, Poitiers ou Pau perdent leurs forces vives.
Bref, refaire ce qu'a fait Paris à la France en plus petit. C'est un immense souci que ce que deviennent les villes moyennes dans ce pays.
Quant à mon propos, je n'appelle pas à scinder le département, juste à en extirper Bordeaux sur des frontières métropolitaines claires, fusionner l'ensemble des communes de la métropole en question, ce qu'il conviendrait de faire de toute façon ailleurs, sur l'ancienne échelle du canton selon moi, là encore bousillée par une réforme de la précédente mandature ... pour un motif technique de parité électorale. On a touché à une division administrative (souvent bien faite, un chapelet de communes rurales autour d'un centre-bourg chef-lieu de canton) pour une question politique.
Dernière modification par L'avocat en question (29-10-2017 15:06:27)
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De mon point de vue je tiens à dire cela (et n'étant pas du tout Bordealais, puisque le 59 c'est le Nord) :
- Il y a des régions à fortes identités, il ne faut pas le nier, mais les Alsaciens ont cas s'en prendre à eux même s'ils avaient voté la collectivité unique d'Alsace.
- Votre point de vue Avocat en question m'interpelle, vous tenez un discours qui dans un long terme voire plus tôt, nous fera vivre le drame de la Catalogne en ce moment, ce sentiment régionaliste ou locale m’exaspère, parce qu'avant tout nous sommes français, et vous participez à ce sentiment là, quitte à rejeter les responsables sur les voisins. Mais quand je vois le discours de certains politicien en ce moment de opposé les villes moyennes, rurales, aux métropoles, ou opposé les régions pauvres face aux régions riches ou en plein dynamisme montre qu'ils veulent vraiment que l'on se tire une balle dans le pied d'abord avant de viser la tête... et vous en faites parti, désolé, mais ne venez pas pleurer que le discours se radicalise en France, vous participez à souffler sur les braises pour que ça prenne feu, et vous allez dire, ce n'est pas de ma faute, c'est les voisins, les coupables !
- En quoi les parisiens, comme les autres français de province participent à la montée des prix de l'immobilier ou le fait de transformer votre ville en ville musée ? Je ne vois pas le rapport ? Le vrai problème, c'est que si l'immobilier explose en prix, c'est qu'il n'y a pas assez d'offre par rapport à la demande nan ? Les élus peuvent essayer de contenir le prix de l'immobilier, et encore, je ne sais pas s'ils ont cette capacité et le pouvoir de le faire.
Je pense surtout, que vous êtes nostalgique du Bordeaux d'antant, et que vous ne voulez pas de ce nouveau Bordeaux, mais a vous ne l'assumez pas !
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greg59 a écrit:
De mon point de vue je tiens à dire cela (et n'étant pas du tout Bordealais, puisque le 59 c'est le Nord) :
- Il y a des régions à fortes identités, il ne faut pas le nier, mais les Alsaciens ont cas s'en prendre à eux même s'ils avaient voté la collectivité unique d'Alsace.
Ils ont eu tort, et le vote négatif du Haut-Rhin a eu des conséquences graves, car l'État central s'est mis en tête que c'était irréformable sans une réforme violente venue d'en haut, ce qui sera le cas en 2015.
greg59 a écrit:
- Votre point de vue Avocat en question m'interpelle, vous tenez un discours qui dans un long terme voire plus tôt, nous fera vivre le drame de la Catalogne en ce moment, ce sentiment régionaliste ou locale m’exaspère, parce qu'avant tout nous sommes français, et vous participez à ce sentiment là, quitte à rejeter les responsables sur les voisins.
C'est comme ça, c'est la France, nous sommes tous français, mais nous sommes aussi tous différents. La langue maternelle de mes grands-parents n'était pas le français, les paysages de mon enfance gasconne au pied des Pyrénées ne sont pas ceux des grandes plaines de l'Artois, ... L'uniformisation du territoire français, le plus grand d'Europe occidentale, est en voie d'achèvement, et nous vivons les derniers soubresauts, de ceux qui disent qu'ils ne veulent pas encore tout à fait mourir.
Entre nous, je pense que le combat est quasi vain, depuis les Trente Glorieuses, qui ont absolument uniformisé les comportements.
greg59 a écrit:
Mais quand je vois le discours de certains politicien en ce moment de opposé les villes moyennes, rurales, aux métropoles, ou opposé les régions pauvres face aux régions riches ou en plein dynamisme montre qu'ils veulent vraiment que l'on se tire une balle dans le pied d'abord avant de viser la tête... et vous en faites parti, désolé, mais ne venez pas pleurer que le discours se radicalise en France, vous participez à souffler sur les braises pour que ça prenne feu, et vous allez dire, ce n'est pas de ma faute, c'est les voisins, les coupables !
S'il y a des braises, c'est que le feu est susceptible de prendre. Je propose en toute technicité des solutions pour l'éviter, dans le respect du vivre-ensemble. Notre aménagement urbain est en train de créer des fractures spatiales nettes, qui ont des conséquences politico-sociales immenses.
greg59 a écrit:
- En quoi les parisiens, comme les autres français de province participent à la montée des prix de l'immobilier ou le fait de transformer votre ville en ville musée ? Je ne vois pas le rapport ? Le vrai problème, c'est que si l'immobilier explose en prix, c'est qu'il n'y a pas assez d'offre par rapport à la demande nan ? Les élus peuvent essayer de contenir le prix de l'immobilier, et encore, je ne sais pas s'ils ont cette capacité et le pouvoir de le faire.
Non, le problème à Bordeaux, c'est le pouvoir d'achat des investisseurs, qui ne sont évidemment pas tous parisiens (quelle stupidité cela serait de dire ça !), qui font grimper l'immobilier uniformément dans toute la ville, avec l'appui des pouvoirs publics (InCités notamment) et toute une communication institutionnelle lénifiante.
Vivre à Bordeaux, c'est un peu vivre "Le Domaine des Dieux" d'Astérix. Qui traitait au fond du même phénomène dans la Paris des années 70.
greg59 a écrit:
Je pense surtout, que vous êtes nostalgique du Bordeaux d'antant, et que vous ne voulez pas de ce nouveau Bordeaux, mais a vous ne l'assumez pas !
Je m'en fiche de Bordeaux. C'est une grande ville diverse et cosmopolite, où j'aime vivre, mais je n'ai aucune nostalgie pour ce qu'elle fut, véritablement, même si je respecte ceux qui en éprouvent une intense. En revanche, j'ai beaucoup d'amour pour les petits pays gascons qui constituent le département de la Gironde : Médoc, Bazadais, Buch, Graves, Cubzaguais, Entre-deux-Mers, ... et j'ai beaucoup de peine de les voir devenir des banlieues-dortoirs hideuses. La lèpre pavillonnaire.
Dernière modification par L'avocat en question (29-10-2017 15:48:42)
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L'avocat en question a écrit:
L'Alsace, il y a une identité régionale forte, fondée sur l'existence d'une langue et d'un passé commun.
Qui est sans doute la négation de ce qu'il y avait sans doute avant l'Alsace... Il y a toujours une part d'artifice à une identité. Il n'y a qu'à voir les Champenois revendiquant une identité propre... Pour une région qui n'a pas grande identité pourtant il me semble. Bref, on ne peut pas critiquer le caractère artificiel des régions fusionnées, qui, au pire, sont tout aussi artificielles que les précédentes. Elles sont juste, par définition, plus jeunes.
Comment nier l'existence d'une identité alsacienne ?
Et comment nier que dans 300 ans, la région Grand Est aura une identité ? Ah oui, c'est vrai qu'avec un nom pareil, l'identification ne sera pas simple.
C'est un immense souci que ce que deviennent les villes moyennes dans ce pays.
Le principal péril des villes moyennes, c'est elles-mêmes et surtout leurs voisines qui se comportent comme des villes-dortoirs tournées vers la capitale régionale alors qu'elles devraient être tournées vers leur pôle d'équilibre local (Arcachon/La Teste - Langon - Blaye - Lesparre - Libourne). C'est précisément ce dont on a discuté avec Yaga.
Comme le principal péril pour Bordeaux, c'est Bordeaux elle-même et non le méchant Etat qui ne donne pas de l'argent à ce pauvre Alain.
Quant à mon propos, je n'appelle pas à scinder le département, juste à en extirper Bordeaux sur des frontières métropolitaines claires,
Euh... Tu appelles ça comment alors si ce n'est pas scinder lorsque tu as une entité "historique" d'une part et une "nouvelle" d'autre part née par amputation de la première (cf. Lyon) ?
fusionner l'ensemble des communes de la métropole en question
Fusionner Bordeaux dans un ensemble où les électeurs bordelais (et donc leurs intérêts, qui me semblent plus viables et vivables) ne pèsent pas bien lourd... Je ne suis pas certain que ce soit la meilleure idée.
pour un motif technique de parité électorale
Les électeur.rice.s s'en sentent mieux représenté.e.s, non ?
On a touché à une division administrative (souvent bien faite, un chapelet de communes rurales autour d'un centre-bourg chef-lieu de canton) pour une question politique.
Honnêtement, ces équilibres ont-ils attendu cette réforme pour être bouleversés ?
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Je suis d'accord avec Greg, vous soufflez sur les braises . Vous avez la nostalgie d'une France rurale que je pourrais avoir, je viens d'un village où l'on parlait patois comme l'on disait alors, avec un grand-père sabotier (escloupé), la vie tournait autour de la chasse, des courses landaises (les vaches) et du rugby; eh bien, je n'avais qu'une idée, sortir de cet univers confiné , ce que j'ai fait et j'en suis très heureux.Rien n'est plus dangereux que "l'invention de traditions" Hobsbawm, qui élèvent des barrières.
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