Pékin (Chine)

Le Moniteur 31-03-2005 a écrit:

La Chine peine à freiner ses investissements dans la construction


Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a de nouveau élevé la voix pour exiger un ralentissement des investissements, spécialement dans le secteur de la construction où la surchauffe pousse les prix de l'acier.

(...)

Dans ce contexte, les autorités cherchent à refroidir le secteur de l'acier en pleine ébullition, en tentant, en autre, de décourager les exportations massives pour alimenter davantage le marché national.
Dès vendredi, des avantages fiscaux accordés aux exportateurs chinois d'acier seront supprimés.

L'article entier est sur:
http://www.lemoniteur-expert.com/depech … amp;mode=2

Le Figaro, 17/04/2005   (Extraits)

enquête Dans un pays saisi par la frénésie de construire, les agences étrangères se lancent dans les grands travaux
La Chine, bon plan des architectes français
Jamais l'Année de la France en Chine n'a caché son ambition de faire la promotion des savoir-faire hexagonaux. Le temps est aujourd'hui venu de vanter les mérites de l'architecture française. En mai, un colloque réunira à Shanghaï plus de cinq cents professionnels français et chinois et une exposition a ouvert à Pékin pour montrer les projets récents comme le patrimoine du XXe siècle.

(...)

Marie-Douce Albert
[18 avril 2005]

Le nouveau Musée historique de Pékin a été conçu par l'agence française Arep.


Un million de mètres carrés de logements le long du quatrième périphérique de Pékin, étude du plan masse : Christian de Portzamparc ; le Musée historique de Pékin, la gare de Shanghaï sud, un programme pour les 300 000 mètres carrés d'un centre financier à Tianjin : projets d'Arep, l'agen ce d'architecture de la SNCF ; la Cité des sciences de Chong qing, lauréat du con cours : l'équipe française Architecture-Studio. La liste des chantiers estampillés «français» en Chine a de quoi donner le tournis.

Ainsi 2005 a-t-elle commencé avec la livraison de l'Oriental Art Center de Paul Andreu, fleur de verre dans la zone ultramoderne de Pudong, à Shanghaï. Elle devrait s'achever avec la livraison du projet le plus médiatique, pour ne pas dire le plus polémique, le fameux grand Théâtre national à Pékin, également signé Paul Andreu.


A croire qu'à l'exception notable de Jean Nouvel tous les architectes de France, comme un seul homme, ont pris position en Chine. Certains ne seraient pas partis sans le Tao Te King en poche, d'autres ont profité des heures d'avion pour apprendre quelques rudiments de mandarin. Ils sont devenus injoignables à leur agence et sont arrivés là où de gigantesques chantiers sont promis par une croissance à 8%, une urbanisation qui prévoit que les quinze prochaines années verront 30 milliards de mè tres carrés sortir de terre et un calendrier annonçant les JO en 2008 à Pékin ou l'Exposition universelle en 2010 à Shanghaï.


Jean-Marie Charpentier fut l'un des pionniers du mouvement, en particulier à Shanghaï, où on lui doit l'Opéra, la magistrale avenue du Siècle ou le réaménagement de la mythique rue de Nankin. «Un pays à grand développement qui veut afficher ses fortes ambitions le fait à travers sa capacité à faire des monuments, des avenues, des places, analyse-t-il. L'architecture est un bon baromètre de la dynamique économique.» Alors, l'aiguille chinoise serait au beau fixe ? En tout cas, «en architecture comme dans tous les autres domaines, c'est ici qu'il faut être», assurait Roberta Affatato, architecte chez ADP-I, alors qu'elle veillait sur le déroulement du chantier de l'Oriental Art Center d'Andreu.

(...)

S'ils apprécient l'inventivité des Français, les Chinois aspirent aussi à s'offrir une image de modernité et d'ouverture en se payant de grands noms. «Les architectes étrangers sont de haute réputation, il peut donc y avoir un effet de marque», admet Zhou Jian, à l'université de Tongji. «Les Chinois font leur marché», remarque plus prosaïquement un Français qui raconte comment on peut voir des délégations faire le tour des agences.

(...)

(DR.)
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Construire en Chine ou construire des chinoiseries ?

[18 avril 2005]

On peut être élu pour l'élégance très «french touch» de ses créations et s'interroger néanmoins : construit-on en Chine comme partout ailleurs ou faut-il tenter la couleur locale ? Les architectes étrangers ne sont pas censés lever au ciel les néopagodes que l'on croise parfois. De ces tours qui, après avoir empilé avec constance des dizaines d'étages, s'achèvent par de petits toits aux tuiles retroussées. Mais les Français ont apparemment à coeur de prouver qu'ils ont assimilé un peu des usages du cru. Xie Haiying, jeune architecte qui étudie en France, approuve : «Essayer de comprendre la culture c'est bien... à condition de ne pas rester superficiel.» Et de ne pas tomber dans le cliché.


Les démonstrations sont parfois spectaculaires. A Shanghaï, l'Agence Anthony Béchu a imaginé de construire, pour abriter l'académie qui forme les cadres de la haute administration chinoise, une gigantesque table rouge à l'image de celles qu'aurait autrefois utilisées un lettré pour calligraphier. A Shanghaï toujours, certains trouveront peut-être que l'Opéra de Jean-Marie Charpentier se donne des airs de temple avec son toit courbe. Effectivement, le bâtiment veut incarner «l'archétype du modèle idéal chinois, sans jamais tomber dans le piège de la chinoiserie» *. Socle carré et toit rond seraient donc la traduction contemporaine du traditionnel dialogue entre terre et ciel.


D'autres veulent montrer qu'ils ont tout bonnement essayé de comprendre quelques règles de vie purement chinoises. Ainsi Alain Sarfati admet qu'il a intégré les principes du feng shui dans son projet d'ambassade de France à Pékin : «Des employés


locaux y travailleront, il faut donc faire attention à la qualité de circulation des énergies.» Chez Arep, Jean-Marie Duthilleul et Étienne Tricaud affirment : «La question n'est pas de siniser des formes internationales mais de travailler le lien d'un Chinois à son environnement. Entrer dans une maison chinoise est une aventure très différente que de pénétrer dans une maison française. Nous avons donc décalé l'entrée du musée que nous construisons à Pékin. Cela correspond aux nécessaires préliminaires d'usage en Chine.»


Mais construire «chinois» tient parfois à des détails plus élémentaires encore. Ainsi Arep s'est vu demander pour une gare chinoise une salle d'attente extraordinairement plus grande que pour celle de Marseille, pourtant de trafic équivalent. «En France, on attend en moyenne 20 minutes avant de monter dans le train. En Chine, on attend une dizaine d'heures...»


* Dans Arte Charpentier par Pierre Clément aux Éditions du Regard, 2003.

Batiactu, 25/04/2005

Construction de l'Ambassade de France à Pékin

Actuellement présenté dans une exposition itinérante en Chine, le projet de l’Ambassade de France à Pékin devrait bientôt sortir de terre. Signée par les architectes français Alain Sarfati, Ovidiu Milea et Cristiana Milea, elle devrait être livrée en 2008.
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http://www.batiactu.fr/special/image.ph … 60042.html

http://www.batiactu.fr/special/image.ph … 60042.html

Le Moniteur 28-04-2005 a écrit:

Pékin semble vouloir agir contre la surchauffe dans l'immobilier


Selon l'agence Chine nouvelle, le gouvernement chinois veut freiner la hausse de l'investissement dans le secteur immobilier où les prix ont fortement augmenté.

"Résoudre le boom de l'investissement dans l'immobilier et la forte hausse des prix dans le secteur doivent être l'une des priorités pour renforcer le contrôle macro-économique", selon les conclusions d'une réunion ministérielle dirigée par le chef du gouvernement, Wen Jiabao.
Cette semaine, le vice-Premier ministre Zeng Peiyan s'était rendu à Shanghai où il avait annoncé des mesures fiscales et des restrictions sur le crédit pour stopper l'augmentation du prix des appartements.

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Batiactu, 16/05/2005

Protection et conservation du patrimoine urbain de Pékin

Du 19 au 30 mai prochain, le Pavillon de l’Arsenal expose un projet de collaboration entre Paris, Rome et Pékin concernant la sauvegarde et la mise en valeur d’un quartier de l’ancienne cité impériale chinoise.

Le patrimoine urbain de la zone de Shichahai, située au nord de la Cité Interdite, constitué de maisons traditionnelles à cours carrée (siheyuan), inscrites dans un réseau dense de venelles (hutong), est sérieusement menacé, depuis quelques années, par la spéculation foncière et la politique de modernisation du paysage urbain.

Au-delà de la destruction accélérée d’une partie du patrimoine bâti hérité de plusieurs siècles de développement urbain, la modernisation accélérée des paysages touche des populations pékinoises parmi les plus vulnérables, en les rejetant dans les périphéries lointaines où elles perdent un certain nombre de leurs repères (bassin d’emploi, activités traditionnelles, solidarités familiales et de quartier, équipements sociaux...).

Elaboré entre Paris, Rome et Pékin, le projet concerne les principes et les méthodes de la protection, de la réhabilitation et de la mise en valeur du patrimoine urbain ancien de Pékin, appliquée à une zone pilote de l’ancienne ville impériale, le quartier de Shichahai.

La méthodologie proposée par le projet «Pékin - Rome - Paris» vise à aborder l’ensemble des caractéristiques et des problèmes du quartier (patrimoine bâti, habitat, équipements publics, espace public et services urbains, économie locale...), afin d’envisager les potentialités de renouvellement urbain de ce quartier. Cette démarche pourra être ensuite, le cas échéant, reproduite et transposée à l’échelle d’autres quartiers de Pékin.

Au cours de la première année du projet, un travail d’analyse de l’existant a été réalisé (patrimoine bâti, espace public, économie locale, caractéristiques socio-économiques de la population, marché foncier et immobilier, développement touristique). Il a permis l’élaboration de scenarii de requalification de ces quelques six hectares situés à un endroit stratégique du centre de Pékin. Une place importante est donnée à la concertation et à la participation des habitants du quartier, en les plaçant au coeur de la démarche de développement local.

La nécessité de re-qualifier ces quelques hectares est l'occasion de rencontres et de collaborations entre les trois villes aux traditions et aux cultures différentes. Afin de parvenir à élaborer une opération pilote d'aménagement, chaque ville a présenté une équipe composée d'architectes, d'urbanistes, d'économistes et de sociologues, chacune de ces équipes ayant une mission particulière.

Les Italiens sont chargés de l'inventaire et de la valorisation du patrimoine, du développement durable, des aspects économiques et sociologiques. Les Français s'associent aux Italiens et aux Chinois pour les aspects socio-économiques, et ont la charge de piloter l'aménagement et l'équipement des espaces publics ainsi que la méthodologie de résorption de l'habitat insalubre. Les Pékinois, quant à eux, ont pour mission principale la mise en conformité des modes opérationnels proposés avec leur système juridique et leurs méthodes de travail, et une réflexion sur les équipements publics et le parc de logements.

Pavillon de l’Arsenal, Centre d’information, de documentation et d’exposition d’urbanisme et d’architecture de la Ville de Paris
21, boulevard Morland, 75004 Paris
http://www.pavillon-arsenal.com

( 16/05/2005 )

Le Moniteur 20-05-2005 a écrit:

(Extraits)
Menaces sur le patrimoine urbain de Pékin


Architecture - Culture - Patrimoine  - Dépêche
Ile-de-France 

(...)

La nécessité de re-qualifier ces quelques hectares est l'occasion de rencontres et de collaborations entre les trois villes aux traditions et aux cultures différentes. Afin de parvenir à élaborer une opération pilote d'aménagement, chaque ville a présenté une équipe composée d'architectes, d'urbanistes, d'économistes et de sociologues, chacune de ces équipes ayant une mission particulière.

Les Italiens sont chargés de l'inventaire et de la valorisation du patrimoine, du développement durable, des aspects économiques et sociologiques. Les français s'associent aux italiens et aux chinois pour les aspects socio-économiques, et ont la charge de piloter l'aménagement et l'équipement des espaces publics ainsi que la méthodologie de résorption de l'habitat insalubre. Les Pékinois, quant à eux, ont pour mission principale la mise en conformité des modes opérationnels proposés avec leur système juridique et leurs méthodes de travail, et une réflexion sur les équipements publics et le parc de logements.

Par ailleurs, le travail en réseau et l’échange d’expériences, la promotion de la méthodologie innovante adoptée par l’équipe du projet, et de ses résultats permettront d’impliquer, à Pékin comme dans les deux villes européennes, un large public institutionnel et privé au cours d’une exposition itinérante, au printemps 2005.



(20/05/2005)


Du 18 au 30 mai 2005
Pavillon de l’Arsenal
21, boulevard Morland
75004 Paris

http://www.lemoniteur-expert.com/depech … amp;mode=0

Madame Figaro (ehhhh oui), 26/05/2005

La face cachée de Pékin
Pékin : Jean-Pierre Chanial

Avec la préparation des Jeux Olympiques de 2008, Pékin accélère la cadence et voit encore plus grand. Pour éviter la frénésie ambiante et séjourner à l'écart des quartiers champignons, préférez les hôtels traditionnels.

Pékin s'emballe. Croissance annuelle à deux chiffres et tours défiant le ciel. Disparues les fameuses bicyclettes, désormais ce sont les limousines allemandes qui glissent sur des avenues à huit voies. Robe de soie laissée dans l'armoire pour enfiler le jean déchiré taille basse, lecteur mp3 et téléphone mobile remplaçant les conversations sur le banc, as de l'informatique renvoyant les papys rois du boulier à leurs idéogrammes... Tout va vite et Pékin perd son âme à jouer Manhattan, Hongkong et Dubaï. Tout cela, au nom d'une frénésie préolympique (les jeux s'y dérouleront en 2008) revendiquée à coup de percées rectilignes, de murs de néons et de rendez-vous pressés.

La transformation de la capitale chinoise (14 millions d'habitants) est si brutale, si méthodique aussi, qu'elle a fait craindre la disparition de tout son patrimoine populaire, un peu à la manière dont le coeur titi de Paris a été tué par la destruction des Halles. Le Pékin des petites gens survit à l'intérieur des hutongs, comme on désigne des quartiers entiers, vastes rectangles cernés par une muraille, seulement percée de quelques portes qui ne laissent pas forcément passer les voitures. La Cité interdite est bâtie sur ce même principe de l'enclos protecteur. Facile à veiller, gardant mille secrets tout en soulignant les vertus de la communauté. Le Parti communiste n'a rien trouvé à redire à cette académie citadine qui facilitait les contrôles pour peu qu'un commissaire zélé y distribue bon et mauvais points, après avoir répercuté les directives du Comité central.

Gros souci toutefois, le hutong hérité d'un autre siècle peine à s'adapter aux normes du jour, eau, électricité, hygiène... Ses maisonnettes familiales de plain-pied aux courées biscornues adressent un joli pied de nez aux immeubles fonctionnels. Surtout, impossible, entre deux hutongs, de percer les axes de circulation clairs qu'exige l'envolée pékinoise. Les promoteurs du nouveau millénaire ont donc décidé de rayer de leurs plans ces vestiges d'une autre manière qui couvraient quand même près de 5 km2, un bon tiers de la capitale. Jusqu'à ce qu'une poignée de romantiques en appelle à la conservation des tout derniers qui avaient encore échappé à la pelleteuse et de leur confier la mémoire d'une certaine idée de Pékin. De son histoire, de ses traditions, de son art de se faufiler le long de venelles étroites entre pagode, placette fleurie, temple devenu école, bistros où refaire le monde entre deux parties de dés, ateliers d'artisans... C'est ici que Pékin vit vrai. Bien loin de ses monuments, de ses quartiers d'affaires high-tech et de ses nouvelles barres où sont relogées les petites mains du miracle économique.

Au secret de ces hutongs sauvés des politiques de la table rase, le séjour trouve ses couleurs pékinoises. Car quelques astucieux ont vite compris l'attrait touristique de ce patrimoine. Souvent convaincus par des investisseurs étrangers, Chinois ayant prospéré à l'extérieur compris, ils se sont armés de truelles, de pinceaux et de tissus pour restaurer leurs trésors, dessinant les portes impériales, tapissant d'étoffes tissées, récupérant céramiques et meubles anciens, redonnant leur sens au rouge et à l'or, cirant les parquets comme dans un palais et préparant le thé pour l'honorable visiteur avec le geste répété par des générations de Chinoises en robe de soie brodée. Voilà qui réconcilie avec la cité impériale. Résultat, quelques hôtels, toutes catégories confondues, sont devenus les adresses qu'on se glisse à l'oreille, tel un secret d'initié. Quelques chambres seulement (réservation impérative) mais promesse d'un séjour authentique, à l'écart du tumulte et des bousculades, plus encore des clichés officiels. La preuve par quatre.

L'un des plus grands d'abord, il compte cinquante chambres, le Lu Song Yuan (1), tout proche de la tour du Tambour. Il est installé dans un vieux palais où s'était réfugiée la fameuse «bande des quatre» durant la Révolution culturelle. La porte gardée par des dragons ouvre sur un bâtiment entourant le jardin de bambous, égayé de quelques statues de pierre. A l'intérieur, le mobilier en appelle à la tradition Ming. Quant aux chambres, spartiates et décorées à l'ancienne, elles sont desservies par un long corridor à colonnes vernies le long desquelles les lanternes jouent avec le vent. Silence de rigueur, même quand le personnel en costume traditionnel glisse sur le parquet verni pour servir le thé. Ultime délicatesse, la bibliothèque douillette où fleurissent des ouvrages sur l'architecture, la peinture et la poésie chinoise.

Place à l'art du jardin dans l'enceinte de la Zhuyuan Guesthouse et de l'hôtel Tingsonglou (2) qui partagent un même univers de bambous, de fontaines, de pins artistiquement taillés, de saules et de cerisiers. Entre les bosquets fleuris, bassins, fontaines et petites pagodes de méditation ajoutent à l'harmonie des lieux. Il en va de la sérénité des mânes de ses illustres hôtes d'antan, un ministre des Qing, ainsi qu'un de leurs plus fameux eunuques, sans oublier quelques artistes protégés par la dernière dynastie impériale et même le conseiller politique de la veuve Mao. La maison s'est récemment mise au goût du jour en ouvrant un salon de massage et en louant des bicyclettes à qui veut s'égarer dans le hutong.

Changement de style à la Red Capital Residence (3), dans le quartier Dongcheng. Une maison miniature, cinq chambres seulement, un vrai bijou. Sous le régime communiste, les édiles venaient y faire la pause entre deux lectures du petit livre rouge. Mao y avait sa chambre. Plus récemment, le propriétaire, décorateur inspiré, lui a redonné tous ses feux, ajoutant une incroyable galerie de souvenirs maoïstes. Portraits, peintures, céramiques, objets à la gloire d'un peuple capable de renverser les montagnes. Son militantisme souriant est allé jusqu'à aménager à l'identique une cave qui devait servir de planque en cas d'attaque contre-révolutionnaire. Rien n'y manque, des rations de survie au téléphone de campagne, des armes jusqu'aux slogans de Mao. La cave est désormais l'un des bars les plus courus de Pékin, cigares cubains et bordeaux français compris.

Cap enfin sur le China Club (4). Ce palace, c'en est un, présente l'avantage d'être à deux pas de la place Tienanmen. De longues années durant, le restaurant se contenta de ravir les amateurs de cuisine setchuanaise, Den Xiaoping entre autres, jusqu'à ce que David Tang, créateur des magasins éponymes, s'entiche de cette vieille bâtisse baignée de grands jardins (1 hectare) pour en faire une résidence chic, façon club britannique. Droit d'inscription indécent (mais les tour-opérateurs assurent), décoration aussi branchée qu'à New York, restaurant méritant et tarifs incompatibles pour un salaire pékinois (au minimum 250 ¤ la nuit) pour l'une des suites que se disputent étoiles de l'écran, ministres et autres bienheureux du voyage. Mais raffinement chinois garanti, à réconcilier un garde rouge avec les douceurs petites bourgeoises. Autant d'adresses qui, avec nombre d'autres de la même eau, prouvent que Pékin, derrière la scintillante façade qu'elle se forge, sait aussi préserver sa vérité. Nul amoureux de la Chine ne dénoncera ces oubliés de la planification.

    * (1) A partir de 45 ¤ la chambre double. Tél. : 00.86.10.64.04.04.36 et www.the-silk-road.com. (2) Compter 100 ¤ la chambre double. Tél. : 00.86.10.64.03.22.29 et www.bbgh.com.cn. (3) A partir de 130 ¤ la chambre double. Tél. : 00.86.10.84.01.88.86 et www.redcapitalclub.com.cn. (4) Environ 300 ¤ la chambre double. Tél. : 00.86.10.66.05.84.35.

Préparez votre voyage

    * Y aller. Air France (tél. : 0 820 820 820) dessert Pékin chaque jour en Boeing 777-300ER en dix heures de vol au départ de Roissy-CDG 2C. A partir de 723 Euro A/R. Air China (tél. : 01.42.66.16.58) assure la liaison les mercredi et samedi. China Eastern Airlines (tél. : 01.44.86.03.00) vole tous les jours en partage de code avec Air France. Nombreuses autres liaisons possibles au départ de Francfort, Munich, Londres, Amsterdam, etc.

    * Formalités. Visa obligatoire (60 ¤) à solliciter auprès des consulats de Chine en France : à Paris (tél. : 01.47.36.02.58), à Marseille (tél. : 04.91.32.00.01) ou à Strasbourg (tél. : 03.88.45.32.32).

    * Heure. Quand il est midi en France, il est 18 heures à Pékin en été et 19 heures en hiver.

    * Argent. Il faut environ 10 yuans pour obtenir un euro. Change dans les principales banques. Cartes de crédit acceptées dans les hôtels et les grands restaurants.

    * Achats. Vêtements, céramiques, souvenirs de l’époque Mao, soieries, artisanat, sculptures religieuses... Fréquenter l’immense marché de Panjiayuan chaque week-end. Marchandage obligé.

    * Dîner. Green Tea, un décor minimaliste qui ne dépareillerait pas à New York, cher (50 Euro) et irrésistible (tél. : 00.86.10.65.52.83.10). Fangshan, dans le parc de Beihai, pour la cuisine qui se veut impériale. Même tarif que la précédente (tél. : 00.86.10.64.01.18.79).

    * Dernier verre. The World of Suzie Wong à Chaoyang Park, The Loft ou The Den font oublier la nuit en compagnie de tout ce que Pékin compte de beautés et de jeunes millionnaires.

    * Se renseigner. Office du tourisme de la République populaire de Chine (tél. : 01.56.59.10.10).

Séjour en toute sérénité
Il demeure difficile de faire un voyage en Chine par ses propres moyens. Sur place, rares sont les Chinois (chauffeurs de taxi compris) qui parlent l’anglais et encore moins le français. Les indications sont pratiquement toutes écrites en idéogrammes. Par ailleurs, la ville est immense et on s’y perd facilement, surtout quand on veut goûter le charme des hutongs, entrelacs de ruelles sans noms.

Il est donc fortement recommandé de confier son projet à un des tour-opérateurs spécialistes du séjour en Chine qui, sur place, dispose de personnel, de guides et d’adresses qui baliseront utilement le voyage. Leurs brochures suggèrent, à côté des formules classiques avec hébergement dans les palaces de la ville, de loger dans les hôtels installés à l’intérieur des hutongs. Chaque tour-opérateur dispose ainsi d’une bonne dizaine d’adresses de charme, de la plus simple aux plus sophistiquées. Ils offrent en outre une vraie garantie pour le respect des réservations.

Pour visiter correctement Pékin, il est recommandé d’y séjourner au moins une semaine. Selon le type d’hébergement choisi, un budget compris entre 1 500 et 2 500 Euro doit être prévu.

    * Consulter en priorité Voyageurs en Chine (01.42.86.16.40), La Maison de la Chine (01.40.51.95.00), Asia (01.44.41.50.10), Directours (01.45.62.62.62), La Compagnie de l’Extrême-Orient (01.53.63.29.29), Orients (01.40.51.10.40), Nouvelles Frontières (0 825 000 825), Jet tours (01.56.77.14.00) et Kuoni (0 820.05.15.15).

Un article intéressant dans Cyberarchi.com (01/06/2005)

Les Chinois n'ont rien à nous envier
Mathieu Feigelson, jeune architecte français, revient d'un voyage professionnel en Chine. Loin des discours convenus – de moins en moins d'ailleurs et c'est heureux et… inquiétant – il constate que l'énergie et le dynamisme des villes chinoises sont plus porteurs de promesses pour l'avenir que d'un chaos annoncé.
Texte et photos de Mathieu Feigelson

(...)

Certaines photos qualifiées par certain de "glauques" auraient pu être prises en France. Le jeu de cet album-photo est donc d'introduire un peu de confusion sur l'image que l'on se fait de l'urbanisme à la mode chinoise et de brouiller les pistes. Certaines photos évoquent clairement nos mises en scène ratées de la modernité en les comparant à des situations identiques rencontrée en Chine. Autoroute urbaine à Paris contre promenade piétonne à Shanghai le long du fleuve. Les autoroutes qui traversent, sur des ponts, la ville de Shanghai, n'ont rien à voir avec les reliquats de l'ancienne "Zone" qui subsiste sous le périf de Paris.

(Je m'excuse ici pour les auteurs des projets chinois, je n'ai pas leurs noms !)

Les villes chinoises sont confrontées à une croissance exponentielle. Des opérations d'urbanisme de la taille d'Eurodisney/Marne-la-Vallée sont nombreuses et réalisées en très peu de temps et sans complexes vis à vis de l'architecture. La diversité architecturale est attractive. L'architecture contemporaine n'est pas bannie de la ville comme dans l'Hexagone, bien au contraire.

(...)

Je me permets ici de citer de nouveau cet ami installé en Chine. "Il est certes pertinent de rapprocher la croissance apparemment incontrôlée des villes d'Asie et, surtout, de la chine en ce moment dans la mesure où elle semble générer des modèles urbains lourds de symboles pour les pays reconstruits après-guerre en Europe qui ont engendré un urbanisme pathogène aboutissement à l'isolement et le phénomène du "ghetto". Il y a toutefois un aspect de ce développement que les pays occidentaux ont pour leur part complètement raté, et qui semble leur échapper quand ils regardent ce qui se passe en Chine, à savoir l'intégration sociale. Les sociétés occidentales étant élitistes et bourgeoises, il a toujours été politiquement délicat d'aborder le problème de l'intégration de populations souvent déplacées, paupérisées et venant d'environnements culturels très différents, parfois en conflit avec les valeurs des pays d'accueil. Pour leur part, les sociétés asiatiques semblent aujourd'hui avoir une capacité illimitée à absorber les problèmes sociaux. Il y a en effet un consensus social bien plus évident dans le fondement confucéen de la société asiatique qui permettra peut-être à ces villes hors d'échelle de trouver leur équilibre et d'enterrer définitivement les modèles urbains d'antan qui nous faisaient peur".

Un seul chantier, à Paris, est actuellement comparable aux chantiers de taille moyenne de Pékin: il s'agit du Musée des Arts et des Civilisations, Quai Branly, conçu par Jean Nouvel.

(...)

Après ce séjour, au cours duquel j'ai travaillé décomplexé, sans les contraintes françaises habituelles, j'ai aimé, à mon retour, le courrier d'une mairie de banlieue parisienne, au sujet d'une simple déclaration de travaux. Elle me demande, dans le cadre d'un réaménagement de cour privée dans un secteur protégé, d'appliquer la palette de couleur de la ville sur un paravent en bois … La commune me demande aussi de revoir mon projet … Bientôt, tiendra-t-elle mon crayon et ma gomme?

Qui a des complexes vis-à-vis de l'architecture déjà?

Mathieu Feigelson, Paris, mai 2005

L'article entier sur:
http://www.cyberarchi.com/actus&dos … ticle=4100

Le Thread sur Pekin 2008
http://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=14589

CRIonline, 22/07/2005

La Chine renforcera le contrôle de l'urbanisme.
cri

« La Chine exigera que les autorités à tous ses échelons aient pour mission de surveiller l'établissement et l'administration de l'urbanisme afin d'en assurer une meilleure application », a indiqué le 21 juillet à Beijing Wang Guangtao, le ministre chinois de la Construction.

C'est dans une réunion du même jour sur l'urbanisme chinois que M. Wang a tenu ces propos. Il a également indiqué que le Ministère de la Construction espère que ces « contrôleurs » identifieront à temps les problèmes existant dans l'urbanisme local, empêcheront les violations de la loi, et rechercheront les personnes responsables le cas échéant, afin de faire dispaître l'urbanisme sauvage et de réduire les dommages économiques collatéraux.

LE MONITEUR 31-10-2005 a écrit:

360 km de routes supplémentaires à Pékin d'ici à 2010

La ville de Pékin veut construire plus de 360 km de routes supplémentaires d'ici à 2010 pour un investissement de 4,8 milliards de dollars, a indiqué lundi 31 octobre l'agence officielle Chine Nouvelle.

(...)

Malgré des routes totalement congestionnées aux heures de pointe et une augmentation de la pollution, Pékin, qui accueille les Jeux olympiques en 2008, ne souhaite pas limiter le nombre de voitures.

L'article entier est sur:
http://www.lemoniteur-expert.com/depech … amp;mode=0

Aux heures de pointe, il est marrant de voir le grand axe qui traverse Pékin en son centre. Une file inéterrompu de voitures sur plus de 10 voies!
Qu'est-ce que ce sera pendant les JO?