Euroméditerranée - MUCEM (Musée des Civilisations)

L2= 2eme liaison interquartier=rocade

Une rocade urbaine qui doit relier les autoroutes nord et est afin d'éviter que la jonction ne se fasse en traversant la ville.

Fillon engage l'Etat aux côtés de Marseille

Après avoir visité le pôle multimedia de la Belle de Mai et le site du futur Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) au fort Saint-Jean, le Premier ministre, ce matin à Marseille, a annoncé plusieurs mesures phares pour la Ville.

Outre la réforme des Ports autonomes, François Fillon s'engage à "tout mettre en œuvre pour que le Mucem ouvre avant la fin 2012". Il annonce également la mise en place d'une "mission d'inspection" pour "revoir le financement du bataillon des marins pompiers de Marseille". Enfin, en matière de transport, un "contrat de partenariat" public-privé sera "engagé dès le printemps" de cette année pour "achever la rocade urbaine", la fameuse L2 entre les autoroutes Est et Nord.

Sa visite devait se terminer à la préfecture où il devait rencontrer Mama Galledou, jeune femme brûlée et handicapée à vie dans l'incendie d'un bus 32 à l'automne 2006.

Plus d'informations demain dans La Provence.

Signe nous un chèque (pas en bois) et on commencera a donner un peu de crédit à tes propos. Quelqu'un lui a-t-il signalé que c'est SA minisitre de la Culture qui a remis en cause le projet scientifique du MuCEM?

En attendant, le projet est bien officiellement reparti cette fois. Je vois mal un revirement après cette déclaration de Fillon. Je vous l'avais dit que, dans le cadre de la décentralisation, symboliquement, l'Etat ne pouvait pas annuler ce musée  .
C'est parti pour Marseille 

Idem que Bakou, tant que le chantier ne demarrera pas, cela ne restera que de belles paroles en l'air.

Pour moi c'est une annonce comme celles qu'avaient déjà fait Raffarin et Villepin, qui plus est quelques semaines avant les municipales. Donc ça ne garanti en rien la réalisation effective et dans des délais corrects du MUCEM.

sachant que les "modifications du projet scientique" ont été confirmé lors de cette visite expresse...
à voir de quoi il s'agit ? l'un des plus grands musées anthropologique (dont parlais Les Echos en février
2007) resistera t-il à des frilosités économiques ?

Fillon donne rendez-vous au Mucem

Marseille veut son Mucem. Resté 1 h 50 montre en main dans la cité phocéenne, le Premier ministre François Fillon a tout de même eu le temps hier d'entendre le message martelé par le maire Jean-Claude Gaudin (UMP) et son premier adjoint Renaud Muselier : Marseille a besoin du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem).

Son implantation, prévue sur le J4, était rendue incertaine par les hésitations du gouvernement, à la fois sur le projet scientifique du Mucem et sur son financement : 150 millions d'euros, dont plus de 100 payés par l'Etat. «Il nous aura fait souffrir ce Mucem, note le maire en présentant la maquette au Premier ministre, au fort Saint-Jean. Il serait temps qu'on puisse le faire... » Arguments avancés par les Marseillais : l'Etat avait donné sa parole de construire le musée, c'est un atout essentiel pour la candidature à la capitale européenne de la culture et, en plus, ça correspond au projet du Président Sarkozy de dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Que du bon, affaire pliée ? Méfi. François Fillon assure : «Le gouvernement soutient sans réserve ce beau projet. Je veillerai à ce que tout soit mis en oeuvre pour que le musée ouvre fin 2012 ». « Bravo ! », explose Rudy Ricciotti, architecte du Mucem. Car c'est nouveau : l'Etat fixe une date pour l'achèvement du chantier. Aucune précision en revanche, sur son engagement financier. On ne peut pas tout avoir d'un coup.

Frédéric Legrand - ©20 Minutes, éditions du 15/01/2008 - 06h21

http://www.20minutes.fr/article/206182/ … -Mucem.php

A mon tour de lancer une vanne:

Le coût global de l’opération (146,30 millions d’euros) comprend la construction du bâtiment futuriste dessiné par Rudy Ricciotti

Quand le MUCEM sera terminé en 2112, dira-t-on que le projet de Ricciotti est encore futuriste ? 


Bon sinon j'aime bien aussi la phrase assez paradoxale en début d'article:

Le Premier ministre François Fillon a apporté lundi un soutien "sans réserve" à la création, à Marseille, du Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), sans pour autant évoquer un déblocage de l'aide financière de l'Etat à ce projet sans cesse reporté.

Sans réserve, sauf celle de ne pas parler du principal: le financement du projet

Dernière modification par pastis (18-01-2008 03:27:05)

Ils vont déjà faire ça pour pratiquement tous les autres projets de la ville (d'ailleurs il est dit dans l'article du moniteur que le Centre de conservation des collections sera financé de cette manière...) 

Pour le naming, pourquoi pas: "MUCEMUCB"... Musée des civilisations d'Europe et de Méditerranée United Colors of Benetton" ? 


Pour la rocade L2 j'imagine bien: "Rocade L2 Orange" 



Sauf qu'il faudra penser à mettre "saison 2015-2016" pour l'inauguration à la place du "2005-2006" 

Ethnologie. Une rupture de mémoire
Bénédicte Fournier, le 25-01-2008

Au musée des Arts et Traditions populaires doit succéder le musée des Civilisations de l’Eu­rope et de la Méditer­ranée. Un changement de perspective politique.

Le musée est définitivement fer­mé, les collections sont progressivement transférées au musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée qui doit ouvrir à Marseille en 2008. Voilà ce que l’on peut encore lire sur le site Internet du musée national des Arts et Traditions populaires (MNATP). En fait, le nouveau mu­sée ouvrira au plus tôt en 2012. François Fillon l’a confirmé le 14 jan­vier à Marseille. Affirmant le « soutien sans réserve » du gou­vernement à « ce beau projet », il a levé les incertitudes sur l’engagement de l’État, après les réserves émises, l’an dernier, par Christine Albanel, ministre de la Culture. L’union méditerranéenne chère à Nicolas Sarkozy n’est sans doute pas étrangère à la relance de ce projet.

De nouvelles personna­lités scientifiques seront associées à la réflexion. François Fillon évoque désor­mais un établis­sement « à vocation artistique ». Reste à trouver les moyens financiers : le budget 2008 n’accorde au futur musée, le Mucem, que 2 millions d’euros « à titre conservatoire », alors que les collectivités territoriales ont voté l’engagement des frais prévus. Près de 20 millions ont déjà été dépensés mais le coût total est estimé à 140 millions d’euros. En attendant 2012, les collections des Arts et Traditions populaires sont « en traitement ». Les milliers d’objets, encore en vitrine ou déjà mis en caisse, sont invisibles au public.

La décision de supprimer le MNATP a été prise en 1998 par Catherine Trautmann, alors ministre de la Culture, et confirmée par Jean-Jacques Aillagon. À l’automne 2005, il fermait ses portes, près de soixante-dix ans après sa fondation. En 1937, après avoir réorganisé le musée de l’Homme au Trocadéro, Georges-Henri Rivière avait eu l’idée – à l’époque révolutionnaire – d’exposer les objets dans leur contexte, en les mettant en scène et en reconstituant le cadre de vie de nos aïeux. Ce n’était donc pas un musée d’œuvres d’art mais bien un “musée de société”, reposant sur les recherches de l’ethnologie française et conçu pour apprendre au public comment ont vécu les Français au cours des siècles.

Dans les galeries aujourd’hui désertes, on peut encore admirer la reconstitution d’un buron de l’Aubrac ou d’une maison de Basse-Bretagne des années 1930. Les costumes traditionnels ont gardé leur superbe, les limonaires et les théâtres de Guignol éclatent de couleurs vives, les armoires ouvragées témoignent du savoir-faire manuel de nos ancêtres, les images populaires montrent comment ils se représentaient le monde. « Mais nous devions faire évoluer le musée, affirme Michel Colardelle, arrivé à sa tête en 1996. Le public ne venait plus. Le MNATP était mal situé, loin du centre de Paris, dans le bois de Boulogne. »

Finalement, les pouvoirs publics ont choisi d’ouvrir un nouveau musée dans une nouvelle ville, Mar­seille. Le projet du Mucem n’a plus qu’un lointain rapport avec le MNATP. Il sera consacré à l’Europe et à la Méditerranée, rompant avec l’approche nationale des cultures populaires. « Mais qu’est-ce que la culture populaire française ? Je suis fier de ma patrie, mais il faut sortir d’une vision cocardière du patrimoine, estime Michel Colardelle. Les cultures populaires ne sont pas nationales mais internationales. Il fallait replacer la culture française dans l’ensemble européen et méditerranéen – le musée des Arts premiers, quai Branly, concernant le reste du monde. Dans ce domaine, le cadre national est un cadre artificiel. Le Mucem est un grand projet, qui mérite d’aboutir. » Ses collections devraient être présentées autour de cinq grands thèmes : “Le paradis”, “L’eau”, “La cité”, “Le chemin” et “Masculin et féminin”, sur lesquels travaillent déjà des conservateurs et des ethnologues.

La plaquette du futur musée résume clairement les objectifs que se fixent les promoteurs de ce projet : « Face aux puissants mouvements de replis identitaires et communautaires qui caractérisent le monde contemporain, il est indispensable de créer des lieux de rencontre et d’ouverture. Face aux murs qui se dressent, aux incompréhensions qui s’accumulent et aux rejets qui se préparent, il est indispensable de rétablir des ponts entre les cultures d’Europe et de la Méditerranée […]. La création du Mucem traduit la volonté de relier plutôt que de s’enfermer, de choisir l’échange et le partage plutôt que le refus de l’autre, de créer à Marseille un grand lieu de rencontre et de médiation entre les cultures. »

Dans la cité phocéenne, on attend le musée, d’autant plus que la ville est candidate pour être capitale européenne de la culture en 2013. C’est l’architecte Rudy Ricciotti qui doit aménager le fort Saint-Jean, à l’entrée du Vieux-Port. Les collectivités territoriales ont également donné leur accord. « Il y a un public, à Marseille, qui viendra dans ce musée, affirme sans hésiter Alain Boudry, magistrat à la retraite et vice-président de la Société des amis du Mucem. D’ailleurs, la Ligue de l’enseignement, les associations d’éducation populaire, les maisons des jeunes et de la culture attendent cette ouverture. Le Mucem a aussi le soutien du monde de l’entreprise. » « Ce projet a fait l’unanimité quand nous l’avons proposé », ajoute Michel Colardelle.

Pourtant, la fermeture du MNATP a suscité des réticences. « Que deviendront les 70 % d’objets et de documents qui ne concernent pas la région méditerranéenne ? Les collections françaises […] seront noyées, submergées par celles de l’Europe […] et celles du bassin méditerranéen », estimait en 2005 André Thill, membre du comité Patrimoine et résistance. Les inquiétudes ne sont pas moindres aujourd’hui : « On disloque l’Hexagone », constate, amer, un responsable du comité.

La transformation du musée des Arts et Traditions populaires en Mucem oblige à se poser la question : les pouvoirs publics s’intéressent-ils vraiment au patrimoine populaire national ? « Je ne comprends pas que nous n’ayons pas un musée sur la France, s’étonne Bernard Dupaigne, auteur en 2006 du Scandale des arts premiers (Mille et Une Nuits). Beaucoup d’au­tres grands pays du monde ont un musée de ce type. Aurions-nous honte de nous, de nos traditions ? demande cet ethnologue, professeur au Muséum national d’histoire naturelle. On pourrait avoir un musée sur la France, un musée sur l’Europe et un musée sur la Méditerranée. Mais vouloir faire un musée unique avec ces trois ensembles revient à fabriquer un fourre-tout. »

« La question ne se résume pas au Mucem, poursuit-il. On préfère installer de nouveaux musées (le Quai Branly, la Cité de l’immigration, le musée des Confluences à Lyon…) au lieu de faire vivre ou de réformer des institutions anciennes qui avaient un sens. » Les collections du musée des Arts premiers proviennent, pour l’essentiel, du musée de l’Homme et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie. Celles du MNATP resteront inaccessibles tant que le Mucem n’aura pas ouvert. À Lyon, le musée des Confluences a pris la suite du Muséum d’histoire naturelle. Son inspiration est assez voisine de celle du Mucem : « Les questions de société offrent les thèmes des sept expositions de déclinaison, par exemple : conflits et exclusion, diversité culturelle et métissage, biodiversité et toutes les questions liées à la maîtrise du vivant », lit-on sur son site Internet. Il s’agit de « rendre compte des rapports entre les sciences et les sociétés en insistant sur la pluralité des uns et la diversité des autres ».

Comment expliquer ces révolutions coûteuses aux résultats incertains ? « Ces musées sont des projets politiques », affirme Bernard Dupaigne. Souvent, leur direction est confiée à des conservateurs qui ont été mem­bres d’équipes ministérielles. Michel Colardelle a fait partie des cabinets de Frédérique Bredin et de Jack Lang. Le président du musée des Arts premiers, Stéphane Martin, a dirigé celui de Philippe Douste-Blazy. « Mais surtout, ce sont de vastes entreprises de communication, qui ne se préoccupent pas ou peu de la recherche et de la transmission du patrimoine », estime Bernard Dupaigne, qui regrette la marginalisation des ethnologues (lire notre encadré ci-contre).

Encore faudrait-il que ces ethnologues, censés alimenter les musées de société par leurs recherches, aient envie de s’intéresser à la France et aux Français. Le “dialogue des cultures”, soit, mais pour dialoguer, il faut « avoir quelque chose à donner à l’autre, c’est-à-dire savoir d’où l’on vient soi-même, avoir à la fois conscience et orgueil de ce que notre histoire et notre géographie ont fait de nous. Des gens de cultures, sans colonne vertébrale, même animés de bons sentiments, sont inaptes à l’exercice », rappelle Régis Debray dans son dernier ouvrage, Un mythe contemporain : le dialogue des civilisations (CNRS Éditions).

Claire Calogirou, qui travaille sur les projets du Mucem, se veut rassurante : « Nous n’oublions pas la France, affirme cette ethnologue, naguère rattachée au MNATP. Je travaille par exemple sur les cultures urbaines, je fais des enquêtes dans les banlieues. Il ne faut pas être nostalgique. Le Mucem est un bon projet. » « Il existe des ethnologues qui travaillent sur la France, confirme Bernard Dupaigne. Mais ce qui manque, c’est le travail de synthèse. Et puis on se demande ce qu’on va faire des collections anciennes. Je ne suis pas sûr que les gens aillent au musée pour voir exposer des skateboards au prétexte que c’est ça la culture contemporaine. »

Même si le ton est très... nationaliste (c'est Valeurs Actuelles), la question n'est pas stupide...

http://www.valeursactuelles.com/public/ … le_id=1641

"Restauration du Fort Saint-Jean" : est-ce que quelqu'un sait si ça signifie que le mûr à moitié écroulé (à cause des bombardements de la 2nde guerre mondiale ?) particulièrement vilain va être rafistolé ?

Les dossiers Mucem et Euromed Center commencent à me "les casser menu-menu".
Si ces projets ne peuvent pas se faire, alors qu'on nous le dise une bonne fois pour toute et qu'on commence à bosser sur des projets de substitution mais par pitié qu'on arrete d'user la corde de la patience, ça commence à bien faire!