Lyon Confluence - Musée des Confluences

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© Garbougnat


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^^
Les jardins ont meilleure allure maintenant:
Première visite ce gris matin (1/2)

Belle série !

Chevapie a écrit:

Ah tu as trouvé le point de vue sur le confluent depuis le musée ? Odile Decq regrettait récemment sur France Culture l'absence de cette vue. En visitant le musée j'avais moi-même été frustré.

Ok, l'endroit ne devait pas être accessible lors de mon passage (début mars) car je me souviens avoir recherché ce point de vue en vain.

La photo dont tu parles gege est prise depuis la partie accessible du toit : on devine l'endroit à la limite cristal-nuage.


Coté Saône un "plongeoir" permet de profiter... du bruit de l'autopont. :'(

S'il est toujours difficile d'obtenir un consensus en architecture, il semble que les Lyonnais soient en bonne majorité favorables à cette architecture, d'autant plus qu'inclue dans les autres modernités de la Confluence. ;-)

Artemis Fowl a écrit:

S'il est toujours difficile d'obtenir un consensus en architecture, il semble que les Lyonnais soient en bonne majorité favorables à cette architecture, d'autant plus qu'inclue dans les autres modernités de la Confluence. ;-)

Donc, si je comprends bien une grande partie de la population Lyonnaise est satisfaite de cette réalisation. Je dois avouer que cela m'étonne. Perso, c'est vrai que j'accroche pas d'un point de vu esthétique. J'ai du mal à comprendre ce que l'architecte a voulu faire comme si il avait hésité plusieurs fois  sur  son idée de départ  d'où à la fin je trouve que cela manque d'unicité. En comparaison, je trouve beaucoup plus réussi le Musée Guggemheim de Bilbao ou la Fondation vuitton à Paris, c'est vrai que dans les 2 cas c'est Gehry cela aide c'est sûr!  Pour ma part, cela manque de courbe, c'est vrai que l'on a une impression de froideur, on dirait un vaisseau spatial posé sur du béton,  bizarre pour un musée dont le contenu est l'histoire naturelle, si encore c'était un musée d'art contemporain à la rigueur....Maintenant peut être qu'il faut le voir en vrai dans son environnement cela donne meilleure allure.
Voilà, c'est juste l'avis d'une personne extérieure! 
Et tout de même bravo à Lyon qui au moins essaye de se construire  avec de la nouveauté. C'est pas sans risque mais au moins  cela change de ce que l'on peut voir dans beaucoup de villes....

Alors en tant qu'architectes* non lyonnais mais néanmoins voisins grenoblois**, moi et ma femme avonts été franchement mi figue mi-raisin à la visite du musée fin janvier, visite que pourtant on attendait depuis plusieurs années, a priori séduit par son concept et partisans de son parti pris initial.

Au-delà de l'aspect de foutoir permanent du quartier en chantier qui se résorbera à terme, un certain nombre de critiques constructives nous semblent à émettre, tant du point de vue architecturales qu'urbaines.

1/ Esthétique architecturale :

A notre goût, déjà datée. Le musée souffre de sa longue gestation qui en fait l'ultime avatar d'une architecture des années 90-2000 (Gehry, Libeskind, Eisenmann, Hadid...), à l'époque où l'étrangeté des prismes brisés par la virtuosité de ordinateur aérait l'architecture qui ronronnait dans un Post-modernisme de bon aloi. Chaque projet public, chaque concours rivalisaient d'extraordinaire, d'une modernité à nouveau assumée.

Par ailleurs, j'aime depuis longtemps le style de Coop Himmelb(l)au, mais avec quand même plus d'aménité pour la périodeanthropomorphe et aérienne des seventies, aux structures gonflables et légères, ou pour celle des années 80-90, aux enchevêtrements métalliques fragiles et virtuoses. Ici on se trouve face à un dinosaure high tech, avec son côté steampunk vite obsolète, et pour un musée de cette importance, forcément amener à perdurer, c'est dommage.

En outre la structure est trop souvent cachée par l'enveloppe, les détails sont un peu grossiers ou simplistes, catalogue de menuisiers métallique malgré eux. L'ensemble est souvent un peu pataud (rapport béton/métal/verre), surtout de près. Bref, histoire de goûts, le machin me laisse un peu sur ma faim.
     

2/ Objet urbain :

OK, contrat rempli, la case 'monument' peut-être biffée sans soucis. Lyon possède son vaisseau amiral : emplacement idéal, visibilité maximale, icône prête à être markettée. Mais à part ça ?

Du point de vue développement durable, mettre une structure si lourde (à mille lieux des projets des mêmes archis 20 ans plus tôt) sur un endroit si limoneux était dès le départ un pari perdu en terme d'économie de moyens et d'ingénierie. Je mettrais là-encore ça sur le compte de l'ancienneté du dossier, les préoccupations n'étaient pas les même à cette époque, ni en terme de finance ni en terme d'écologie.

Nonobstant, l'argument se retourne concernant le stationnement, fièrement ignoré pour des raisons de développement durable - à tout le moins en terme d'affichage politique -, la mobilité étant sur le papier parfaitement assurée par les modes actifs et les transports en communs performant. Dans le monde réel, c'est pourtant j'en suis certain cette même contrainte du lieu à la confluence des deux cours d'eau, sans sous-sol possible - qui fait la force symbolique du bâtiment mais aussi sa faiblesse fonctionnelle - qui a probablement empêchée d'insérer un parking digne de ce nom dans l'édifice.

Je ne suis pas pro-autos, je m'en passe autant que possible, mais avouez quand même que pour un équipement qui dépasse l'aire d'influence métropolitaine, idéalement accroché à l'autoroute, c'est une vue de l'esprit d'imaginer pouvoir drainer l'ensemble des visiteurs par les TC. Venant de Grenoble, en famille, c'est un poil loin de devoir se garer au parking mitoyen de l'hôtel de région. Arrivé aux pieds du musée... on est déjà fatigué de marché quand on a 3 ans 1/2 !


3/ Pertinence muséographique :

Et bien là encore je suis mitigé. On sent - mais je me trompe peut-être - qu'on à voulu construire un monument avant que de concevoir un musée, au sens moderne du terme, c'est-à-dire un contenant au service d'un contenu, mettant en valeur par son architecture, sa fluidité, ses volumes intérieurs, sa mise en valeurs des collections, un propos, une ligne éditoriale, un angle de vue sur la conservation et sur l'universalité des savoirs à transmettre au public.

Ici, l'impression générale est d'être face à une machine gigantesque de gestion des flux, très visibles, très mise scène (vocabulaire architectural du parvis, du hall, de l'ecalier...). Les circulations sont amples, "kolossales" mêmes, mais un peu vides. Et dans cette approche progressive depuis l'extérieur jusqu'à l'objet exposé, on ne sait pas trop ce qu'on va voir, il n'y a pas de voyage, d'immersion progressive, de rites initiatique qui aurait pourtant convenu au sujet de ce musée d’ethnographie. Au contraire, encore de la gestion, de l'attente pour rentrer dans chacune des grandes salles... pas si grandes du reste eu égard à la taille de la coquille qui les entoure.

Ensuite  les collections elles-mêmes sont intéressantes, mais le rapport entre elles brouillon, voir abscons. Quid des peintures aborigènes à côtés des os du crétacé ? La collection des arts et techniques est-elle mise en perspective ? A l'opposée, n'y-a-til pas trop d'opposition systémique parfois entre l'observateur, l'objet de l'observation et les moyens employés ? Et puis l’hagiographie de Guimet, anecdotique...


En conclusion, je trouve la muséographie moins aboutie, moins intimement liée à l'architecture, au parcours cinétique qu'elle propose que dans des musées récents d'envergure que je connaîs sur des thèmes proches, comme le Musée du quai Branly (Nouvel) ou le Muséum de Toulouse (Viguier), et même, plus ancien, comme la Grande Galerie de l'Evolution (Chemetov). Au final j'ai eu un peu l'impression qu'on a construit la muséographie et la cohérence des collections hétéroclites venants de différents fonds a posteriori de la commande politique de disposer d'un grand musée d'envergure. Et ce musée aurait, dans sa configuration, pu accueillir d'autres collections, de peinture par exemple, avec ses cimaises blanches et ses circulations à la lumière zenithale. Et cette approche me semble, j'y reviens, un peu datée...   


______
*avis biaisé, c'est toujours tentant de taper sur les collègues, fussent-ils renommés 
** là aussi, cela biaise-t-il l'éclairage   

Merci pour ce point de vue détaillé et documenté Chéricutz ! Je suis globalement d'accord avec toi.

Voir Coop Himmelb(l)au débarquer ici était enthousiasmant, et la rencontre annoncée du nuage et du cristal stimulante. Le résultat fonctionne plutôt bien de loin (en tant que monument), reste photogénique de près (comme on peut le voir ci-dessus), mais s'avère décevant de l'intérieur en effet. Je me demande si la "folie" des architectes autrichiens, leur sensibilité, n'a pas été, sinon mangée par le programme, du moins bridée par le poids de la réglementation et la différence de culture du bâtir* ?

Le côté daté me gêne moins. Ironiquement, pour un musée largement consacré à l'anthropologie cela pourrait même constituer une qualité, non ? Un objet déjà classé comme jalon de l'histoire de notre civilisation.




* Je pense aux propos d'un architecte du Vorarlberg, dans un article du Courrier de l'Architecte relayé ici :

La France procure, sur ce point, quelques déconvenues. «Quand, par chance, nous nous entendons parfaitement avec un artisan, un bureau de contrôle vient troubler cette relation», souligne-t-il. Soit, il convient, pour l’heure, de s’en accommoder.

Le plus difficile reste de s’arranger avec une autre culture du détail. «La technique en France est banale et relève davantage de l’industrie. Il est particulièrement compliqué d’aller sur le terrain de l’inventivité», regrette l’architecte.

Le chantier a d'ailleurs été marqué par une rupture à l’amiable entre l’entrepreneur et les maîtres d’œuvre, sur fond de désaccords sur les techniques à mettre en oeuvre. Quant à la muséographie, son auteur est aussi parti en cours de route, même s'il prétend que le résultat est conforme à ses propositions. Dans quelle mesure cette gestation difficile n'a-t-elle pas affecté non seulement le calendrier et le coût du projet, mais aussi ses qualités plastiques intrinsèques ?

T’imagines : quand Boulet croque le musée des Confluences
Par Anne-Yasmine Machet
Publié le 02/06/2015  à 10:43

L’auteur Boulet a dessiné les œuvres du musée des Confluences. Ses croquis seront présentés durant l’exposition “T’imagines” du 9 juin au 16 août 2015, en accès libre.

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http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon … um=twitter

Quelques clichés hivernaux :

... des vues de l'intérieur.


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Le même "trou", mais pris du niveau en dessous ... il y a quatre ans !