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Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

#101 20-03-2019 11:15:57

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Maison d'Auger Ferrier.
Auger Ferrier suivit ses études à Montpellier et fut également astrologue. Il fut médecin de Catherine de Médicis à Paris, avant de s'installer à Toulouse il visita aussi l'Italie.

C'est dans la cour intérieure que se déploie cette façade aux fenêtres Renaissance :
https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/medicis-1.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/medicis-2.jpg

On distingue la représentation d'Indiens d'Amérique, motif à la mode dans les châteaux et riches demeures de cette époque.
https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/medicis-3.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/medicis%20(1).JPG

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/medicis%20(2).JPG


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#102 21-03-2019 13:25:58

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Je précise à toutes fins utiles que pour la partie Renaissance, les commentaires doivent beaucoup aux explications du catalogue de l'exposition Toulouse Renaissance qui s'est tenue au musée des Augustins en 2018. Autre source : le livre "Hôtels et demeures de Toulouse et du Midi toulousain".


Le portail du collège de l'Esquile
En 1551, une réforme touche les vieux collèges de Toulouse. Plusieurs d'entre eux sont fusionnés avec le collège de l'Esquile, créé en 1417 mais refondé à cette occasion.
L'architecte Nicolas Bachelier fut chargé de la construction du nouveau portail sur la rue du Taur en 1556.
Le bossage rustique un-sur-deux évoque la solidité et une ancienneté vénérable, son traitement vermiculé renvoie aux sophistications de l'architecte du roi Pierre Lescot. L'architrave et les claveaux qui l'interrompent sont inspirés de compositions du Livre extraordinaire de Sebastiano Serlio, sans toutefois en copier une particulièrement.
La frise est décorée de blasons de capitouls (martelés à la Révolution) et de chutes de rubans tenues par des masques grimaçants. Plus haut, l'attique est scandé de termes enroulés inspirés d'un modèle bellifontain d'Androuet du Cerceau. Les cartouches accueillaient initialement les blasons du collège, de la ville et de la province. Un édicule dorique couronne le tout, y trônaient les armoiries fleurdelisées, la couronne royale et le grand collier de l'ordre de Saint-Michel. Tout au sommet, trois croissants de lune renvoient à l’emblème d'Henri II.
Tous ces raffinements ornementaux évoquaient savamment l'ancienneté, l'autorité et l'instruction.
https://www.toulouse-brique.com/photos/colleges/esquile-bachelier-1.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/colleges/Taur%20(4).JPG

https://www.toulouse-brique.com/photos/colleges/esquile-bachelier-2.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/colleges/personnages.jpg

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#103 21-03-2019 13:27:38

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel Molinier (ou hôtel de Felzins)

Unique en son genre, le portail de l'hôtel Molinier a été élevé en 1556.
Conçu d'après un modèle du Livre extraordinaire de Serlio (1551), il témoigne de la rapidité avec laquelle les modèles prestigieux pouvaient être adaptés à Toulouse.
Orné de termes, de harpies, mascarons, cuirs, vases et guirlandes d'abondance d'esprit bellifontain, il est enrichi de plusieurs dizaines de plaques, cabochons, demi-sphères et de pointes de diamant en marbres de couleur, enchâssés dans la pierre à la manière de bijoux sertis.
On doit ces marbres à l'activité de Dominique Bertin, menuisier et architecte, grand connaisseur des Pyrénées qui y avait fait rouvrir plusieurs carrières romaines de marbre. Nommé "conducteur de marbre pour le roy", sur ordre d'Henri II il approvisionna en marbre dès 1553 de nombreux chantiers, parmi lesquels le Louvre mais aussi des chantiers locaux.
En contact avec les grands architectes royaux, Pierre Lescot, le Primatice, Philibert de l'Orme, il était très au fait de la production architecturale et livresque de la Cour et contribua à la réactivité et à l'ambition du foyer toulousain. Il participa à une édition toulousaine de Vitruve.

On voit là les deux courants qui s'expriment dans la Renaissance toulousaine vers ce milieu de 16ème siècle : le classicisme comme à l'hôtel de Mansencal et l'hôtel d'Assézat, et le maniérisme comme ici. A cette époque, ces deux courants étaient considérés comme tout aussi classiques l'un que l'autre.

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/719px-Felzins-facade.jpg

C'est la porte délicate 8 du "Livre extraordinaire" de Sebastiano Serlio, publié en 1551, qui servit de modèle pour le portail de l'hôtel, mais des emprunts ont également été faits à d'autres portes de ce même livre pour offrir un mariage majestueux entre architecture savante, sculptures sophistiquées et polychromies fastueuses de pierre et de marbres.

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/serlio_porte_8.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/felzins-3.jpg

le décor trouve au moins partiellement son inspiration dans des gravures diffusant des modèles italiens :

https://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/molinier_veneziano.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/felzins-13.jpg

La devise stoïcienne Sustine abstine (supporte et abstiens-toi) est gravée dans le marbre avec la date (1556). Selon l'illustre jurisconsulte et professeur de droit Jean de Coras qui exerçait au XVIème siècle à l'Université de Toulouse, cette devise enseignait la patience en encourageant à supporter ce qui est pénible, et éloignait des vices et des passions en inculquant la tempérance. Deux aiguières anthropomorphes masculine et féminine richement ornées sont placées sous les deux marbres de la devise : symboles de patience, d'humilité, de tempérance et d'abstinence, elles symbolisent l'intégrité et l'honnêteté du magistrat. Ce discours caché n'était accessible qu'aux élites, le propriétaire aspirant à faire partie de ce cercle restreint. A un autre niveau de langage les colonnes jumelées, les sculptures, les marbres signifiaient l'honorabilité du propriétaire à tous ceux qui ne pouvaient saisir la portée des références savantes. (Pour en savoir plus lire la publication de la SAMF : TOME LXXVI - 2016)

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/felzins-10.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/felzins%20(1).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/felzins%20(2).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/felzins-4.jpg

Dans la cour, guirlandes et putti :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/putti-molinier.jpg

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#104 22-03-2019 08:27:53

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel d'Assézat

Commencé en 1555 pour le grand marchand de pastel Pierre d'Assézat, on prête ses deux façades classiques sur cour à l'architecte et sculpteur Nicolas Bachelier. Après le décès de celui-ci en 1556, l'hôtel fut terminé par son fils Dominique (tour d'escalier, loggia, coursière, pavillon d'entrée), moins connu que son père mais néanmoins grande figure de l'architecture toulousaine de la deuxième moitié du siècle.
L'hôtel est le plus abouti d'une architecture dite "classique", ses chapiteaux et fenêtres sont issus du Quatrième livre (1537) de Sebastiano Serlio, célèbre interprète de Vitruve appelé à la cour de François Ier.
Dans la superposition des ordres d'architecture (dorique, ionique et corinthien) sur toute la hauteur de l'élévation, le sculpteur rechercha l'expression la plus savante et la plus sophistiquée pour ses colonnes et chapiteaux.
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-02.jpg

Gravure de Serlio représentant l'élévation d'une façade a Venise :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/illustration-serlio.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-09.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-03.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-13.jpg

Le fût des colonnes est cannelé mais également rudenté (chaque cannelure est remplie d'une "baguette" jusqu'au tiers de sa hauteur), encore un signe de sophistication pour l'époque :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/colonnes%20(1).JPG

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/24/Dorique_2_-_Serlio_-_fr.jpg

Chapiteaux doriques, avec une base attique formée d'un tore et d'une scotie comme sur certains temples de Rome :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/colonnes%20(2).JPG

Chapiteaux ioniques, développant un gorgerin orné d'un rang d'acanthes, choix encore inédit en France :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/colonnes%20(3).JPG

Chapiteaux corinthiens, aux dessins d'acanthes différents :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/colonnes%20(4).JPG

La coursière était le seul moyen de gagner le bureau du marchand, situé au-dessus de l'entrée de l'hôtel :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-11.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/coursiere-1.jpg

Les consoles soutenant la coursière sont ornées de masques et de gousses ioniques qu'une légende fait passer pour des feuilles de pastel, alors que ces dernières ne ressemblent pas à ça :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/coursiere-2.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/masque%20(4).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/masque%20(10).JPG

La porte d'entrée du pavillon d'escalier est encadrée de colonnes salomoniques qui mettent en évidence la virtuosité du sculpteur. Les colonnes torses pourraient être inspirées du temple de Salomon, ou sont peut-être une allusion à la monarchie, Charles IX ayant pris pour emblème des colonnes entrelacées (auquel cas la porte serait plus tardive que les façades, vers 1565) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat_%20(2).JPG

La loggia :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-06.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/loggia.JPG

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http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(24).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(1).JPG

Les décors dans la cage d'escalier confirment à la fois la culture classique du sculpteur et son appartenance à la tradition française pour la taille savante de la pierre.
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(4).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(5).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(6).JPG

L'atlante prisonnier d'une gaine, avec son visage grimaçant, évoque les géants que Jules Romain a figurés au palais du Té de Mantoue :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(8).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(23).JPG

Les ordres sont repris même dans l'escalier :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(30).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat%20(31).JPG

Le portail d'entrée :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-portail-1.jpg

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http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/portail%20(1).JPG

Le détail des décorations montre des Indiens d'Amérique, il était de bon ton pour un homme cultivé de montrer qu'il s'intéressait aux nouvelles du monde :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-portail-2.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat_%20(11).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat_%20(10).JPG

Le heurtoir de la porte :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-portail-3.jpg

Le jeu bichromatique de la brique et de la pierre était recherché par les architectes de la Renaissance toulousaine, le blanc de la pierre s'enlevant particulièrement bien sur le rouge de la brique :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/assezat/assezat-15.jpg

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#105 22-03-2019 09:12:21

Ptiloulou
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Merci beaucoup Pistolero pour tous ces moments d'immersion dans les détails architecturaux et historiques de ce patrimoine. Tes précisions donnent tout leur relief à nombre de détails que, souvent, on ne perçoit même pas ou plus.


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#106 25-03-2019 10:09:58

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Revenons au portail de la cour du Capitole.

Au-dessus de la composition de Nicolas Bachelier, déjà vue, Geoffroy Jarry sculpte en 1561 des esclaves enchaînés, pour symboliser la puissance de Toulouse en tant que capitale de la province du Languedoc. Jarry s'inspire de traditions italiennes, mais peut-être aussi d'esclaves semblables sculptés par Jean Goujon au Louvre quelques années plus tôt :
https://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/capitole-02.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/capitole-28.jpg

La devise en latin dit ceci : Hic Themis dat jura civibus, Apollo flores camoenis, Minerva palmas artibus, "Ici Thémis donne la loi aux citoyens, Apollon les fleurs aux poètes, Minerve les palmes aux artistes". Dans un tel lieu il s'agissait bien entendu de glorifier la ville et son histoire.
https://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/jarry.jpg

Mais le "beau XVIème siècle" est sur le point de prendre fin. Le conflit entre catholiques et protestants qui couvait depuis quelque temps éclate en 1562 et déchire la France. Le Languedoc est particulièrement touché. Après que les protestants se soient emparés de l'hôtel de ville et aient tenté de contrôler la ville, le Parlement organise la contre-attaque et les huguenots sont chassés de Toulouse.
Les capitouls de l'année, tous protestants, sont cassés par le Parlement et doivent prendre la fuite. Parmi eux se trouve Pierre d'Assézat et de nombreux marchands. Bastion catholique cerné de villes huguenotes, Toulouse soutenue par le roi d'Espagne devient un refuge pour les clercs languedociens chassés des autres villes, la population se radicalise et devient ligueuse.
L'âge d'or du pastel prend fin et la ville perd là un important facteur de dynamisme, mais il en demeure d'autres : les parlementaires, les grands prélats, et jusqu'au début du XVIIème siècle l'architecture Renaissance continue à refléter cette recherche de prestige et de références antiques.

Les Huguenots chassés de Toulouse en 1562, tableau d'Antoine Rivalz :
https://www.toulouse-brique.com/photos/divers/expulsion_huguenots.JPG

Quand Henri IV est couronné roi de France en 1594, sa conversion au catholicisme ne convainc pas le Parlement de Toulouse qui refuse de lui faire allégeance, s'attirant l'amertume du roi qui reproche aux parlementaires "d'avoir encore de l'Espagnol dedans le ventre". Ce n'est qu'en 1596 que, de plus en plus isolés, ils acceptent de reconnaître le roi.
Pour marquer l'autorité du roi et améliorer son image auprès des Toulousains, la Couronne mena une véritable stratégie de communication incluant la mise en avant de plusieurs statues et portraits où le roi est campé en armure pour exalter sa puissance militaire et le poser en pacificateur et en protecteur de la chrétienté. Un sourire symbole de mansuétude, source de concorde, adoucit son allure martiale, illustrant sa détermination à ramener la paix dans son royaume.
En 1602 les capitouls ayant manifesté l'envie d'assurer leur postérité en construisant une galerie pour afficher leurs portraits et leur blasons, mais confrontés à l'opposition du Parlement qui bloquait les crédits, durent se tourner vers le roi pour faire autoriser leur entreprise. La royauté en profita pour faire réaliser cette statue représentant Henri IV,  installée dans ce lieu stratégique de la capitale languedocienne, seule à bénéficier d'une telle campagne promotionnelle avec la capitale du royaume, Paris.
http://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/henri4-02.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/henri4-01.jpg

Exemple des blasons de capitouls placés sur les galeries qui entourent la cour :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/blasons-cour.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hoteldeville/cour%20(3).JPG

Autres statues et portraits d'Henri IV réalisés à Toulouse à cette époque :
http://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/Henri4%20%281%29.JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/Henri4%20%282%29.JPG

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#107 27-03-2019 11:42:38

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel Delpech
A côté de la tour gothique, la première cour a été réaménagée entre 1554 et 1560 avec des fenêtres de style Renaissance. Il existe aussi des décors de la première Renaissance dans la deuxième cour (dont je n'ai pas de photo).
Sous les fenêtres Renaissance se trouvent des inscriptions religieuses en latin. La famille Delpech, dont plusieurs membres s'appelèrent Pierre (ce qui ne facilite pas leur identification), était très catholique et prit une part active aux guerres de religion.

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/delpech-2.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/delpech%20%281%29.JPG

Sous cette fenêtre, l'inscription dit : QUI TIMENT DOMINUS NON ERUNT INCREDIBILES ILLIUS, "Ceux qui craignent le Seigneur ne seront point incrédules à sa parole".
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/delpech%20%282%29.JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/delpech%20%284%29.JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/delpech%20%285%29.JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/delpech%20%2814%29.JPG


L'hôtel d'Astorg
Bâti à partir de 1568 pour Jean Astorg, capitoul en 1566-67, l'hôtel d'Astorg a un corps de bâtiment sur rue occupé en rez-de-chaussée par des boutiques. Les deux corps de bâtiment sur cour et celui sur rue sont desservis par deux escaliers en bois hors œuvre remarquables par leur qualité et leur ancienneté, dont l'un est suspendu, et par trois niveaux de galeries. Il s'agit d'un rare exemple parvenu jusqu'à notre époque d'architecture de bois, laquelle était pourtant très pratiquée à Toulouse.
https://toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/astorg-%20(1).JPG

https://toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/astorg-%20(3).JPG

L'escalier suspendu :
https://toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/astorg-3.jpg

Dans la cour des fenêtres ont été bâties sur le même modèle que celles de l'hôtel Delpech voisin.
https://toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/astorg-%20(4).JPG

https://toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/astorg-%20(6).JPG

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#108 27-03-2019 11:43:42

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Porte de la Commutation déplacée au Jardin des plantes
Datée de 1575 et œuvre de Jean Aleman, c'était la porte principale de la façade ouest du Capitole d'alors, qui donnait sur une rue étroite car la place du Capitole n'existait pas encore. Elle fut remplacée à cet emplacement par une autre porte de Pierre Monge en 1671 et ne doit sa survie qu'à ce déclassement car cette dernière porte fut détruite en 1752 en même temps que la nouvelle façade du Capitole de Guillaume Cammas était édifiée.
https://www.toulouse-brique.com/photos/facades/porte-capitole%20(2).JPG

https://www.toulouse-brique.com/photos/facades/porte-capitole%20(3).JPG

https://www.toulouse-brique.com/photos/facades/porte-capitole%20(4).JPG

Le sculpteur s'inspira d'un recueil de portes publié par Sebastiano Serlio dans le Livre extraordinaire. Il s'en différencie par les proportions, la superposition des ordres, l'enrichissement sculpté (bossages, cabochons) et le besoin de bénéficier d'espace pour l'héraldique des édiles (martelée à la Révolution) :
https://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/illustration_commutation.JPG
(Illustration tirée de l'exposition "Toulouse Renaissance" - 2018)

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#109 27-03-2019 11:45:45

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel Dumay
Edifié en deux campagnes (1553 puis surtout 1585), il est disposé autour d'une vaste cour caractéristique de la Renaissance dont le décor est enrichi de tables et cabochons de marbres polychromes pyrénéens.
https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/dumay-1.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/dumay-2.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/dumay-3.jpg.

Fenêtres Renaissance :
https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/dumay_fen_1.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/dumay_fen_2.jpg

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/dumay-5.jpg

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#110 28-03-2019 11:15:17

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel du Vieux-Raisin, 2ème partie.


Longtemps attribuée au parlementaire Jean de Burnet et aux artistes du milieu du XVIème siècle, la deuxième série de travaux sur l'hôtel du Vieux-Raisin, déjà réputé pour son architecture Renaissance du début du siècle, doit plus probablement être attribuée à Pierre de Lancrau, évêque de Lombez, et à la période allant de 1580 à 1591.
C'est l'ordre caryatide qui est ici mis à l'honneur, prenant la suite à Toulouse des médaillons qui s'estompèrent après 1550. Termes, atlantes, cariatides, aux visages classiques ou expressifs, jeunes ou vieux, sont munis de gaines minérales ou animales refouillées de masques et de décors érudits. Ils prennent place sur des cadres de pierre qui contrastent vivement, volontairement, avec le nu des briques.
Ce jeu de la brique et de la pierre était à la Renaissance une référence recherchée à l'Antiquité toulousaine, notamment aux remparts chantés par Ausone qui faisaient la parure de la Tolosa romaine, et dont il restait des vestiges visibles.

Ces corps hybrides, ces cuirs découpés inspirés des stucs de Fontainebleau, témoignent de la maîtrise des sources les plus savantes de l'époque (Jacques Androuet du Cerceau, Philibert de l'Orme).

https://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/vieux-raisin-2016%20(7).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/raisin-11.jpg

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http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/raisin-5-c.jpg

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http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/ajout-04.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/raisin-7b.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/raisin-7d.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/vieux_raisin/raisin-8.jpg

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#111 01-04-2019 08:26:08

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

La fontaine du Griffoul
Dès 1545, les capitouls entreprirent de grands travaux pour remettre en état de fonctionnement un ancien aqueduc romain qui conduisait jusqu'à la cathédrale les eaux d'une haute colline. Une première fontaine fut installée par le sculpteur Jean Rancy en 1549, remplacée en 1593 par certains des éléments de l'actuelle fontaine : un obélisque en marbre rouge de Cierp (dans les Pyrénées), posé sur un piédestal creusé de quatre niches abritant des marmousets de bronze tenant chacun une aiguière et urinant comme le Manneken-Piss.
En 1649, dégradés, ils furent refaits par Pierre Affre qui remplaça les aiguières par des serpents. Ce n'est qu'au XIXème siècle que l'oeuvre fut modifiée pour cacher le sexe des enfants.
D'autres éléments furent ajoutés ou remplacés aux cours du temps (ce qu'illustre la multiplication des dates sur les diverses parties de la fontaine).
Durant des siècles cette fontaine fut la seule à donner de l'eau dans Toulouse, complétée par des puits (souvent infectés) et des porteurs d'eau s'approvisionnant dans la Garonne.
L'usure spectaculaire de sa margelle de pierre témoigne de son utilisation prolongée et intensive.
https://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/griffoul%20%281%29.JPG

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#112 01-04-2019 08:27:09

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel de Clary (ou hôtel de pierre), bâti sur l'hôtel de Bagis.

On retrouve les ornements du Vieux-Raisin à l'hôtel de Clary, la demeure la plus luxueuse du début du XVIIème siècle. Petites cariatides sur les croisées des fenêtres de la façade, décor maniériste aux plaques de marbres incrustées dans la cour, un univers fabuleux est célébré par l'architecte et sculpteur Pierre Souffron. C'est à son dessin qu'est désormais attribué le fameux portail aux atlantes de la cour, vers 1604, longtemps passé pour l'oeuvre de Nicolas Bachelier
Parti de rien et devenu premier président au parlement de Toulouse, François de Clary voulut faire étalage de sa réussite en faisant édifier une façade entièrement en pierre, matériau qui était hors de prix à Toulouse du fait de sa rareté sur le marché local et du coût de son transport.

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-01.jpg

Non fini au XVIIème siècle, ainsi qu'en témoigne le dessin ci-dessous, le programme de sculptures de la façade fut achevé au XIXème siècle.
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/Facade_Clary.jpg

Encadrant les armoiries : Appolon et Mercure à gauche, Junon et Minerve à droite :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre%20(1).JPG

Les chapiteaux corinthiens d'un dessin inédit associent les feuilles d'acanthe à l'aigle des Clary :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/clary-%20(8).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-21b.JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-03.jpg

Les petites cariatides sur les croisées des fenêtres :
https://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/cariatides_clary.jpg

Au niveau de la corniche, masques de lions servant à évacuer l'eau de la toiture :
https://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/lions_clary.jpg

Quand la porte s'entrouve, on distingue au fond de la cour les deux célèbres atlantes :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/bagis-6.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/bagis-1.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/bagis-2.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-parlement/bagis-3.jpg

Décor de la cour (vers 1611) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-10.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-12.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-18.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/clary-%20(3).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/clary-%20(2).JPG.

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/pierre-19.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/clary-%20(1).JPG


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#113 03-04-2019 13:11:32

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Le Pont-Neuf

C'est avec le Pont-Neuf que nous allons en terminer avec la Renaissance toulousaine, dont il fut la grande ambition en raison de l'ampleur et de la difficulté du projet.
La Garonne était réputée pour ses crues violentes et rapides, transformant la construction en un exploit technique et en une longue (près de 100 ans !) entreprise collective faisant appel aux meilleurs experts venus d'horizons différents.

Tout au long de son histoire Toulouse fut la base arrière des opérations militaires contre l'Espagne, tant défensives qu'offensives, et à la Renaissance cela lui valait d'ailleurs la présence d'un important arsenal. C'est en 1541 sous l'impulsion de François Ier, qui avait quelques raisons de se méfier de l'Espagne conquérante de Charles Quint, que la construction du Pont-Neuf fut décidée dans le but stratégique d'assurer le passage des troupes d'un côté à l'autre de la Garonne par n'importe quel temps.
Le roi autorisa à cet effet la levée d'un impôt spécial sur la région, mais l'argent vint souvent à manquer et sa construction commencée avant 1545 ne permit une mise en service qu'en 1632 et une inauguration par Louis XIV qu'en 1659.

Les grand maîtres actifs à Toulouse au début du chantier, le sculpteur Jean Rancy, le peintre Bernard Nalot, les architectes Louis Privat, Nicolas Bachelier, puis dominique Bertin et Dominique Bachelier côtoyèrent des experts en ingéniérie hydraulique appelés pour la mise au point de nouveaux procédés de fondation en milieu aquatique. Plus tard, Pierre Souffron y rencontra les jeunes Jacques Lemercier et François Mansart.
Ce chantier fut donc un lieu d'émulation, d'échange et de formation, au rayonnement national et même européen : à la demande du roi Philippe II d'Espagne, Dominique Bachelier se rendit à Saragosse en 1584 pour le pont réunissant les rives de l'Ebre.

Ses plans changèrent au fil de sa construction et des projets, les piliers se bâtissant lentement et difficilement (1544 pour le premier pilier, 1554 pour le second, 1558 pour le quatrième, avant le troisième (1561), puis le 5ème en 1568. Les travaux marquèrent ensuite un coup d'arrêt avant de reprendre sous l'impulsion d'Henri IV en 1597 jusqu'à l'achèvement en 1632.
L'ambition était qu'il résiste aux crues destructrices qui emportaient régulièrement les autres ponts : ancré sur des blocs de granit enterrés dans le lit de la Garonne, il est équipé de crêtes en avant de chaque pile pour séparer les flots et de dégueuloirs permettant à l'eau de passer même lorsqu'elle atteint le haut des arches. Autre grande innovation technique pour l'époque : il s'agissait du premier pont à avoir toutes ses arches en forme d'anse de panier, c'est à dire plus larges que hautes, autorisant d'avoir moins de piles. Des sept arches permettant de franchir les 220 mètres du fleuve, la plus grande a une portée de 37 mètres.

Sa solidité fut mise à l'épreuve lors de la crue de 1875, sans doute la plus terrible de toutes, et alors que tous les autres ponts de Toulouse (pourtant plus modernes) cédaient les uns après les autres sous les assauts des flots furieux, lui seul tint bon. Cette crue faillit pourtant réussir à avoir sa peau, si l'on peut dire, puisqu'il fut ensuite accusé d'avoir fait barrage aux flots et d'avoir ainsi aggravé l'inondation de la rive gauche. Au début du XXème siècle il fut donc question de le raser (projet de l'ingénieur en chef Pendariès), ainsi que l'hôtel-Dieu-Saint-Jacques, avant que les défenseurs du patrimoine toulousain ne réussissent à écarter la menace pesant sur ce bijou architectural.

http://www.toulouse-brique.com/photos/garonne/vue.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/garonne/pont-neuf-05.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/garonne/pont-neuf-02.jpg

Il devint un enjeu symbolique pour la Couronne, devenant le support d'un discours monarchique. Avant même son achèvement Henri IV y fit exposer son effigie sculptée rive droite. Rive gauche, c'est le portrait équestre de Louis XIII qui vint enrichir un arc de triomphe détruit au XIXème siècle. Des masques de lion devaient être sculptés sur les bossages autour des ouïes, ils ne furent jamais réalisés.

Crue de 1875 :
http://www.toulouse-brique.com/photos/garonne/crue1875.jpg

Arc de triomphe auquel oeuvra François Mansart :
http://www.toulouse-brique.com/photos/garonne/arc.jpg

Les bossages qui entourent les yeux de bœufs ont été destinés à représenter la peau et le masque d'un Lion :
http://www.toulouse-brique.com/photos/divers/Renaissance/extrait_berthault.jpg


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#114 13-04-2019 09:29:39

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Le 17ème siècle

Hôtels particuliers
Après la Renaissance et l’exubérance de ses décors, l'architecture privée du 17ème siècle opte pour des formes architecturales plus simples servies par les jeux de couleur brique et pierre, solutions esthétiques moins coûteuses. La figure humaine ne s'exprime plus qu'à travers les mascarons, et les ornements se font moins nombreux.
Dès le début on voit apparaître une formule qui va se maintenir tout au long du siècle : les fenêtres et le portail sont marqués par un jeu d'alternance de la brique et de la pierre, avec plus ou moins de sobriété selon les moyens et le goût du moment.

Désormais, la quasi totalité des hôtels particuliers est le fait des parlementaires. Ces nobles possèdent généralement un château et des terres dans la campagne environnante en plus de leur hôtel particulier en ville.

Voici quelques exemples de ces hôtels parmi les plus représentatifs.

Hôtel de Chalvet (Années 1610-1620) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/chalvet-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/chalvet-02.jpg

https://www.urban-hist.toulouse.fr/uhplus/services/aas/v1/medias/getMediaFullView?mediaId=0706a388-b79e-11e6-bcf7-f36481ead6d8&docId=4137468&cache=1555139026249
(copyright : UrbanHist Toulouse)

https://www.urban-hist.toulouse.fr/uhplus/services/aas/v1/medias/getMediaFullView?mediaId=0706a388-b79e-11e6-bcf7-f36481ead6d8&docId=4137339&cache=1555139026249
(copyright : UrbanHist Toulouse)

Hôtel Réquy (1625) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/requy%20(2).JPG

Hôtel de Maleprade (années 1620) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/maleprade-02.jpg

(La fontaine est très récente par contre)
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/maleprade-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/maleprade-03.jpg

L'hôtel Comère (années 1620) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere-02.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere-03.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere-04.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere-05.jpg

La cour se cache derrière un portail monumental de brique taillée :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere.JPG

La cour :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/comere%20(1).JPG

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#115 13-04-2019 09:43:21

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

La cour de l'hôtel Desplats (années 1620) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/desplats-03.jpg

Le décor et ses nombreux lions sculptés glorifie le statut du propriétaire, président à mortier au Parlement.
Des guirlandes et corbeilles d'abondance sont une dernière réminiscence de la Renaissance.
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/desplats-04b.jpg

On trouve même un lion qui louche !
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/desplats%20(4).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/desplats%20(2).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/desplats%20(3).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/desplats-07.jpg

L'hôtel François de Rességuier :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/duranti-01.jpg

L'arrière de l'hôtel a été démoli au 20ème siècle par la construction de l'immeuble des Galeries Lafayette, mais son avant a été conservé comme une façade écran :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/duranti-02.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/duranti-03.jpg

Cour et galerie de l'hôtel Baichère :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/baichere%20(1).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres/baichere%20(2).JPG

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#116 13-04-2019 10:22:46

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel Besson qui abrite le musée Paul Dupuy date du 17ème siècle, la tour rappelle ses consoeurs du 16ème siècle :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-2/besson-02.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-2/besson-06.jpg

L'hôtel d'Orbessan (1652) illustre le fait que le décor portait souvent plus particulièrement sur le portail :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-2/orbessan-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-2/orbessan-03.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-2/orbessan-04.jpg

L'hôtel d'Avizard, du dernier quart du 17ème siècle est caractéristique de l'architecture de son époque. Il se distingue par ses encadrements alternant la brique et la pierre et par ses motifs de table rectangulaire animant la façade :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/avizard-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/avizard-02.jpg

L'hôtel de Rabaudy de Paucy (fin 17ème siècle) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/rabaudy-01.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/rabaudy-02.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-3/rabaudy-03.jpg

D'autres demeures du 17ème siècle illustrent une tendance à réserver cette alternance brique et pierre plus sobre aux fenêtres et au portail :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-16-pastel/boysset%20(5).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-4/castaing-01.jpg

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#117 13-04-2019 11:13:37

oc31
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Je vous remercie une nouvelle fois pour ce riche documentaire que vous nous proposez.
Je me  pose une question, à savoir : Est-ce que l'inventaire que vous faites est dans le thème choisi pour l'UNESCO ?


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#118 13-04-2019 14:03:35

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Non pas vraiment, mais fatalement le thème UNESCO va s'appuyer sur ces mêmes bâtiments ou institutions, tout en développant cela beaucoup plus.

Sur le site de la Ville, il est indiqué :

En 2016, le Comité d'orientation [...] examine une nouvelle proposition concernant le centre historique qui doit faire l'objet d'une analyse scientifique. Le Comité d'orientation valide le sujet sur le centre historique.
Au terme de la phase préparatoire, l'orientation choisie s'appuie sur le centre historique et sa richesse patrimoniale et urbanistique, héritée de l’organisation des pouvoirs au fil des siècles.

Disons que je me contente de donner un aperçu de la richesse architecturale et historique toulousaine telle que je la perçois. Mes choix peuvent être arbitraires et incomplets, mais je n'ai pas la prétention de résumer le dossier (dont je ne connais pas le détail).

D'ailleurs un peu plus tard je montrerai des éléments qui ne seront sans doute pas dans le dossier (je pense par exemple aux décors Virebent qui ne me semblent pas liés directement à une forme de pouvoir, à moins d'avoir une définition extensible de ce terme).

Dernière modification par Pistolero (13-04-2019 14:07:18)

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#119 13-04-2019 18:43:40

mousquet
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

A6  Beau reportage. Très grand merci.
À vrai dire, j'ai envie d'y aller, flâner un peu, se la couler douce et regarder les choses comme ça...

Rien à envier aux hubs touristiques d'Italie, donc inscrire la vieille ville à l'UNESCO serait évidemment plutôt intéressant pour mieux l'implanter dans les guides touristiques internationaux, genre pour asseoir sa notoriété et tout.
Et puis ça peut rapporter de l'oseille pour l'entretien de vieilles bâtisses coûteuses, dans le besoin d'une meilleure maintenance et nécessitant l'artisanat ultra spécialisé.

Forcément, il y a aussi un revers à la médaille, comme toujours. À savoir apporter des arguments souvent sans pertinence aux nimbys les plus féroces, dont la ville n'a certainement pas besoin.
Le nimby-isme nuit gravement à la croissance. lol

Mais bon, globalement et à bien peser le pour et le contre, il faudrait quand même que ça figure à l'UNESCO car c'est beaucoup de prestige et des revenus du tourisme supplémentaires à moyen terme.


Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.

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#120 01-05-2019 11:03:21

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Eglises et chapelles du 17ème siècle

Le conflit entre catholiques et protestants a valu à Toulouse, ville catholique dans un environnement régional majoritairement protestant, la construction de plusieurs églises et chapelles au 17ème siècle, généralement de style baroque.

Saint-Pierre des Chartreux
chassés de la chartreuse de Saïx (Tarn) par les protestants, les moines chartreux se réfugient à Toulouse et commencent dès 1602 la construction de cette belle église.

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-1.jpg

Portail de 1613 (sauf les 3 statues dans les niches qui sont modernes) :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-2.jpg

Décor baroque en stuc :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-4.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-13.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-14.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-5.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-6.jpg

La chapelle Sainte-Croix et ses sculptures sur bois remarquables ont été réalisées au XVIIème siècle par Arthus Legoust :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-7.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-8.jpg

Il reste de beaux vestiges du cloître, désormais devenu jardin de l'université, autour duquel prenaient place les petites maisons individuelles des chartreux :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-9.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-10.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/chartreux-cloitre.jpg

Bien qu'ils soient du 18ème siècle, dans l'église notons les deux superbes anges en marbre de François Lucas (1785) qui pèsent 4 tonnes :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-pierre-chart-3.jpg


L'église Saint-Exupère
Autre église baroque construite en 1620 par les carmes déchaussés : Saint-Exupère.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/43/Eglise_Saint_Exup%C3%A8re_-_panoramio.jpg/1280px-Eglise_Saint_Exup%C3%A8re_-_panoramio.jpg

Sa façade est ornée d'une très belle composition brique et pierre bien dans le style de l'époque : Saint Joseph et l'enfant Jésus (sculpteur Gervais Drouet)
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/exupere%20(2).JPG

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-exupere-1.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-exupere-4.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/exupere%20(3).JPG

Le cloître de l'ancien couvent a été couvert et forme maintenant le hall d'entrée du Muséum d'histoire naturelle :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-exupere-2.jpg

Dernière modification par Pistolero (05-10-2023 11:10:59)

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#121 01-05-2019 11:30:42

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'église Saint-Jérôme
Les conflits religieux favorisèrent la création de plusieurs confréries religieuses de pénitents à Toulouse. Pénitents blancs, pénitents noirs, pénitents gris, pénitents bleus... chacune concernait un corps de la société.
Celle des pénitents bleus ayant fait bâtir cette église était la confrérie des nobles, le roi Louis XIII alors en lutte contre le protestantisme dans la région comptait au nombre de ses membres.
De ce fait les pénitents bleus eurent les moyens de faire appel aux meilleurs artistes de Toulouse pour décorer la chapelle. Son décor baroque doit beaucoup au talent de Marc Arcis, sculpteur du roi Louis XIV.
L'église, qui n'était à l'origine qu'une chapelle, a toutefois été agrandie au 19ème siècle, mais l'essentiel du plan d'origine a été conservé.
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-jerome-1.jpg

Portail en brique taillée :
http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-jerome-2.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-jerome-3.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/autres-eglises/st-jerome-4.jpg


La chapelle Saint-Roch de l'église des Minimes
On n'est plus là dans le centre-ville : situé près de la route de Paris, hors de la ville d'alors, le couvent des Minimes était fréquenté par les souverains et autres grands dignitaires en visite à Toulouse qui y attendaient les députations des capitouls devant les escorter pour leur entrée dans la ville.
La voûte d'une vieille chapelle de la fin du 14ème siècle fut décorée au début du 17ème siècle d'une apothéose de saint François de Paule, fondateur de l'ordre des Minimes, par le peintre François Fayet.
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La chapelle des Carmélites
Le décor de cette chapelle , qui est la seule survivante de l'ancien couvent des carmélites détruit à la Révolution, a été commencé au 17ème siècle par Jean-Pierre Rivalz et terminé au 18ème siècle par Jean-Baptiste Despax.
La première pierre de cette chapelle a été posée par Louis XIII, qui se reposait à Toulouse entre deux sièges de Montauban où les protestants tenaient tête à son armée.
Là aussi le portail et son décor sont très dans le style brique et pierre toulousain du 17ème siècle :
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La voûte et les murs de la chapelle des Carmélites sont recouverts de peintures à l'huile illustrant notamment l'ascension de Sainte Thérèse d'Avila, fondatrice de l'ordre des Carmélites. Un lambris de chêne avec nervures et clés pendantes en bois doré structure la voûte et en fait un lieu de concerts très prisé.
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L'extase de sainte Thérèse :
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Sur les murs latéraux figurent les vertus, ici le silence et l'humilité :
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#122 01-05-2019 12:02:58

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

L'hôtel des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem

Enfin je terminerai cet aperçu du patrimoine du 17ème siècle avec un bâtiment qui est à mi-chemin entre l'hôtel particulier et le complexe religieux (jusqu'au 19ème siècle il possédait d'ailleurs une église) : appelé hôtel des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, il était autrefois le grand prieuré des chevaliers hospitaliers, aussi connus sous le nom d'ordre de Malte.

Un peu d'histoire : L'Ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, aussi appelé Ordre des Hospitaliers, s'est vu confier les possessions des Templiers après la disgrâce de ceux-ci sous Philippe le Bel. Comme les Templiers, et plus encore après la disparition de ceux-ci, les Hospitaliers possédaient des commanderies et des terres partout en Europe et se donnaient pour mission de défendre les pèlerins en route pour Jérusalem, puis de combattre les Sarrazins au côté des états latins du Proche Orient nés à la suite de la première croisade. Parmi ces états se trouvait le comté de Tripoli - dans l'actuel Liban - fondé par le comte de Toulouse Raymond IV (grand acteur de la première croisade) et où on parlait alors la langue d'oc et l'italien. Entre de nombreux hauts faits d'armes, le plus fameux reste sans doute la résistance héroïque et victorieuse qu'ils opposèrent aux Turcs à Malte en 1565, qui mit un coup d'arrêt à l'expansion turque en Méditerranée occidentale.
Cet ordre disparu aujourd'hui était devenu très important politiquement. Il était organisé en sept "langues" qui divisaient l'Europe en fonction des langues qu'on y parlait. L'établissement de Toulouse était l'un des deux grands prieurés de la langue de Provence, en charge notamment de tout le sud-ouest de la France (la Provence alors s'assimilait facilement à ce qu'on a appelé ensuite l'Occitanie ; l'autre grand prieuré de cette langue était à Saint-Gilles, puis à Arles). Pour les Hospitaliers il s'agissait donc d'un de leurs plus importants établissements sur le continent.

Le prieuré fut refait sur le modèle des palais romains par l'architecte Jean-Pierre Rivalz en 1668, mais le bâtiment compte des vestiges plus anciens.

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Des merlettes héraldiques décorent la façade du bâtiment :
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Dans la cour :
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http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-4/chevaliers-11.jpg

Deux beaux sarcophages décorés ont été retrouvés un peu par hasard sous l'escalier. Il s'agit de tombes moyenâgeuses antérieures au bâtiment actuel, dans lesquelles on a pu croire un moment qu'était enterré le comte Raymond VI excommunié par l'Eglise et dont le corps fut soustrait par les Hospitaliers qui comptaient au nombre de ses amis :
http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-4/chevaliers-12.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/hotels/hotels-autres-4/chevaliers-14.jpg

Au fond de la cour se trouvent les anciennes écuries des Hospitaliers :
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#123 05-05-2019 10:41:45

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Erreur, post doublon

Dernière modification par Pistolero (05-05-2019 10:42:28)

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#124 22-05-2019 13:25:44

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

C'est certainement une sage décision, le dépôt de candidature pour un classement Unesco est (a minima) reportée :

https://actu.fr/occitanie/toulouse_3155 … 91530.html

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#125 22-07-2019 23:17:16

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Le livre blanc du 3ème forum Toulouse patrimoine d'avenir est paru : cliquer ici.

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