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Pour poursuivre avec ce numéro d'Esprit de juillet, un article de Daniel Mothé (ancien ouvrier chez Renault à la grande époque des prêtres-ouvriers et des intellos-ouvriers, aujourd'hui chercheur au CNRS) oppose la « grande démocratie » (celle des élections, voire des mouvements sociaux organisés) et la « petite démocratie », celle des réunions d'immeubles et des actions décidées d'en bas. Son propos va bien au-delà des simples opérations d'urbanisme, mais sa réflexion peut souvent s'y appliquer directement.
Le plus intéressant, à mon avis, c'est les critiques qu'il formule envers la démocratie participative fondée sur des grandes réunions, aussi bien au sein de mouvements sociaux (assemblées générales...) qu'entre élus et citoyens (conseils de quartier, réunions de concertation...). En résumé, ces procédures sont :
- théâtrales. L'organisation d'une réunion, même avec vote, masque le fait que les décisions sont souvent prises en coulisses, via le lobbying, les alliances, les compromis. La réunion publique est dès lors une cérémonie sans grand contenu.
- sectaires. Dans le cas d'une réunion dans le cadre d'un mouvement social, on se trouve entre gens qui ont la même opinion, ceux qui ont d'autres idées sont rapidement exclus. Ceci ne s'applique pas, me semble-t-il, à une réunion de concertation dans le cadre d'un aménagement urbain.
- élitiste. Dans une grande réunion, seuls ceux qui maîtrisent l'expression orale, qui savent organiser leurs idées et les prononcer avec précision, peuvent s'exprimer. Cela favorise bien sûr les classes supérieures, exclut les immigrés ou les pauvres. Ceux qui se font entendre sont ceux qui ont suffisamment de temps pour maîtriser les dossiers, soit qu'ils soient oisifs, soit que leur activité militante soit plus ou moins professionnalisée. En particulier, il est illusoire de croire qu'on fait vraiment délibérer l'ensemble des citoyens dans une réunion publique de 200 personnes. D'abord parce que ces 200 personnes ne représentent qu'une faible partie de la population. Ensuite parce que, parmi ces 200 personnes, seules une quinzaine vont s'exprimer au cours de la soirée, chacune sur un ou deux sujets seulement.
- de faible productivité. Une grande réunion demande de se libérer toute une soirée, et produit en fait peu de décisions.
Le problème de cet article, c'est que l'auteur n'oppose à ce type d'action que cette « petite démocratie » qui consiste en réunions de voisinage, organisées de manière assez informelle, dans les cages d'escalier ou devant les immeubles pour que tous (même les femmes gardant leurs enfants) puissent venir discuter de points précis sans être intimidés par le cérémonial d'une réunion publique. Dans ces petites réunions les décisions seraient prises plus rapidement et produiraient des résultats plus proches des besoins des gens. Or, comme il le reconnaît lui-même, ce mode d'action peut permettre de résoudre des petits problèmes de proximité, mais on ne va pas refaire les Halles ou une cité de banlieue comme cela.
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20 minutes, 8/12/2006
La région IDF veut discuter de démocratie participative
20 Minutes | édition du 08.12.06
Avec 419 actions communales recencées en 2006*, la région n'est pas en reste en matière de démocratie participative. C'est ce qu'elle mettra en avant demain, lors des premières Rencontres de la démocratie en Ile-de-France**. « Il s'agit du point de départ d'une large concertation sur le renforcement d'une dynamique citoyenne. Elus, collectivités locales, syndicalistes, chercheurs et associations, mais aussi le grand public, prendront part à l'élaboration de politiques publiques », explique Claire Villiers, vice-présidente chargée de la Démocratie régionale. Ces rencontres seront aussi l'occasion de dresser un état des lieux et de revenir sur les pratiques bien connues du public, comme les conseils de quartier, le conseil municipal interactif d'Issy-les-Moulineaux ou le débat public sur la couverture de la RN 13.
J.-B. F.
* Selon une étude réalisée en 2006 par le cabinet Missions Publiques.
** A 9 h 30 à l'Académie Fratellini, rue des Cheminots à Saint-Denis (93).
©2006 20 minutes
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Un nouveau concept de carte participative en ligne pour la concertation, lancé à Laval : http://laval2021.carticipe.fr/
Présentation du concept : http://www.reperageurbain.com/assets/fi … ncepts.pdf
La démarche est intéressante, à suivre pour voir si cela peut pallier aux défauts de la concertation "à l'ancienne".
Edit : Je m'interroge toutefois sur l'anonymat des contributions. Au minimum j'espère que le système de vote est protégé contre les abus (double vote).
Dernière modification par le renard (06-03-2013 14:21:18)
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26 JUIN 2018 PAR OLIVIER RYCKEWAERT
De la participation citoyenne et du R.O.I. citoyen
Sylvain Grisot de dixit.net a partagé récemment un article sur les réseaux sociaux qui parle des formes tronquées de participation citoyenne.
L’apport essentiel de son auteure, c’est de classer les différents moments de la participation citoyenne en 3 catégories : quand on prend part (sans prendre la parole), quand on apporte une part en participant effectivement, et quand on reçoit une part. On pourrait parler quelque part de R.O.I citoyen (Retour sur Investissement)
Cette dernière catégorie, génératrice de polémique au premier abord (j’entends déjà les « Ne te demande pas ce que la République peut pour toi, mais ce que tu peux faire pour la République« , etc.), est effectivement, à la réflexion, particulièrement pertinente. Parce que pragmatique. Dès lors qu’on fait participer les citoyens pour apprendre des choses auprès d’eux (et non pas pour les convaincre), il est en effet indispensable de savoir quelle « part » ces derniers vont recevoir en échange du temps qu’ils vont consacrer à la chose publique.
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