Hôtel de ville - Extension

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Un espace public surmontant un bâtiment public

D'un côté, un site à l'abandon depuis 1942 malgré sa situation centrale - entre Hôtel-Dieu et Vieux-Port -, entouré par de nombreux bâtiments abritant les services municipaux et qui a fait l'objet de multiples projets d'aménagement n'ayant jamais complètement abouti.
De l'autre, la volonté de la ville de mettre un terme à la coupure urbaine que constitue cette zone, associée à un besoin criant de locaux supplémentaires - et notamment d'un nouvel hémicycle pour la salle du Conseil.

C'est dans ce contexte qu'est lancé un (nouveau) concours d'architecture en 1998. Le projet de Franck Hammoutène est désigné lauréat face à ceux de cinq autres agences (Patrick Berger, Paul Chemetov, Dominique Perrault, Christian de Portzamparc, Corinne Vezzoni).

Il prend le parti de s'appuyer sur le contexte géographique, historique et architectural en présence. En effet, ce projet prend en compte et est à la croisée de plusieurs éléments :
- la présence de bâtiments d'époques différentes (immeubles sur quai (re)construits par Fernand Pouillon après la deuxième guerre mondiale, Pavillon Puget, vues lointaines vers l'Hôtel-Dieu, Notre-Dame-de-la-Garde, etc.) dont le dialogue harmonieux et la théâtralité qui s'en dégage aurait pu être mis à mal par une nouvelle construction ;
- un relief assez marqué (une dizaine de mètres de dénivelé) en direction du nord ;
- l'existence d'une fosse de 80 x 45 mètres, creusée pour abriter un musée César qui n'a jamais vu le jour.

Hammoutène choisit de lier les différentes entités urbaines et architecturales, de "mettre en scène les acteurs déjà-là sans avoir besoin d'introduire un nouveau personnage". Il s'agit de "réunir les objets urbains [...] pour démultiplier la force du site".
C'est ainsi qu'il vient construire 8000 m² de surface utile en s'adossant à la pente, en occupant le vide de l'ancienne fosse et en s'appuyant, place Jules Verne, sur les fondations et quatre niveaux de parking d'une première extension de l'hôtel de ville conçue par Wilmotte, commencée mais jamais achevée.
Une rue intérieure d'orientation méridienne traverse le bâtiment, liant ainsi le Vieux-Port à l'Hôtel-Dieu. Elle permet notamment d'accéder à un vaste espace d'exposition.
Mais c'est le toit de l'édifice qui accueille le plus vaste réseau d'espaces publics. Au total, ce sont 22 000 m² (dont 2/3 en couverture des espaces intérieurs) de places et autres esplanades qui ont été aménagés (Paul Pierre Petel, paysagiste), en utilisant une gamme de matériaux limitée (béton fibré pour le mobilier, une seule matière pour le revêtement de sol - de la pierre provenant de Chine), ce qui permet d'unifier l'ensemble et d'éviter la surenchère chromatique avec les édifices alentours déjà abondamment colorés.
   
 

Cette réalisation a reçu le prix de l'Équerre d'Argent en 2006.





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Pour plus d'informations, consulter :

- cette vidéo où Franck Hammoutène présente son bâtiment et le très complet dossier de presse associé ;

- cette publication (Construction moderne, n°124, pp. 10-14).

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