45° 8’ 56” N 5° 38’ 21” E
Détruit
Données techniques
≈14,00 m
- Jean Zuchetta
Perché à 1 880 mètres - soit à peine 20 mètres en-dessous du sommet du Moucherotte - l'hôtel de l'Ermitage fut en soit une aventure. Jean Zuchetta, notaire de la région d'Aix-en-Provence et fou de montagne investit sa fortune pour faire du nid d'aigle luxueux surplombant Grenoble un lieu magique, coupé du monde lors des tempêtes fréquentes dans le Vercors. Envisagée dès le début des années 50, sa construction releva d'un véritable tour de force puisqu'il fallut attendre que le téléphérique reliant le site au village de Saint-Nizier-de-Moucherotte fut mis en service en 1956. Une fois achevé, celui-ci permit en effet d'acheminer les matériaux au chantier qu'aucune route ne desservait. L'ouverture eut lieu en 1959.
La création d'une petite station de sports d'hiver - inédite parce qu'en haut des pistes - fut même envisagée : elle devait comprendre une extension de l'hôtel ainsi que la construction d'une vingtaine de chalets, d'une piscine, d'une chapelle et même d'une station d'épuration. Le projet fut dessiné par le même architecte que l'hôtel, Marcel Descotes-Genon, à qui l'on doit également les premières réalisations de la station de Chamrousse (qui fait face au Moucherotte à environ 15 km à vol d'oiseau, au-delà de la vallée du Drac et de Grenoble sur le massif de Belledonne). La station ne fut jamais réalisée faute d'un accord de l'urbaniste Laurent Chappis, missionné par la préfecture pour évaluer les sites potentiels d'implantation : certes pittoresque, mais si peu fonctionnel.
De fait, l’hôtel périclita petit à petit car trop dépendant du téléphérique, lui-même soumis aux caprices de la météo. Fermé en 1974 dans l'attente d'un repreneur, il vit son avenir définitivement compromis par la perte d'autorisation d’exploitation de la télécabine, ne répondant plus aux normes de sécurité. Après 25 années d'abandon, puis de pillage, il fut finalement démoli le 23 juin 2001. Le site faisant désormais partie intégrante du Parc Naturel Régional du Vercors, il fut décidé de le rendre à la nature à l'exception d'un simple cube de béton faisant office de refuge de montagne.
