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2-10, allée Emmanuel Chabrier

Identifiant PSS #19574
Nom 2-10, allée Emmanuel Chabrier
Quartier Montreynaud
Adresse(s)
  • 2-10, allée Emmanuel Chabrier
Statut

Construit

Construction ≈1970
Fonction(s) Logements

Données techniques

Niveaux R+4
Hauteur totale estimée

≈15,00 m

Hauteur du toit estimée

≈15,00 m

À propos de cette fiche

Ajoutée par Dernière Volonté le 15/08/2009
Architecte(s) / Maître(s) d'œuvre
Maître(s) d'ouvrage
  • CIVSE (Compagnie Immobilière de la Ville de Saint-Etienne)
  • Société d'Équipement Mixte d'Aménagement de Saint-Étienne

La ZUP de Montreynaud est la dernière à Saint-Étienne et l'une des dernières en France, à être lancée à une période où l'on remet déjà en cause ce type d'opération. Sa réalisation, qui s'échelonne sur une douzaine d'années de 1965 à 1977, est voulue à la fois par l'État et la municipalité, et est motivée par les prévisions démographiques d’alors qui auguraient d'une augmentation substantielle de la population, en écho avec celle qu'avait connue la cité au cours des trois décennies d'après guerre.

L'architecte en chef, Raymond Martin, a conçu son projet comme un ensemble de barres de hauteur modeste disposées de façon à former des îlots, et au sein desquelles quelques tours émergent et servent de repères. Cette disposition confère à l'ensemble cette apparence de forteresse ou de bastide si caractéristique de Montreynaud et que conforte encore sa situation au sommet d'une colline, à l'extrémité nord-est de la ville. Si l'ensemble de Beaulieu constitue un prolongement de la ville, celui de Montreynaud est pensé dans l’esprit de ses concepteurs comme une ville nouvelle et idéale, presque en rupture, qui permettrait d’affirmer l'entrée définitive de Saint-Étienne dans la modernité.

Hélas, la tendance économique et démographique allait s'inverser, et ce qui devait initialement être une nouvelle vitrine va rapidement devenir un fardeau de plus pour la cité alors en pleine crise industrielle. Dès lors, le nouveau quartier ne va pas échapper aux problèmes communs aux autres ZUP du pays : isolement du reste de la ville, surreprésentation du chômage, manque de services et de commerces, délinquance... A tel point qu'une partie seulement du vaste projet de départ ne sera réalisée, soit 2839 logements sur 4400 prévus initialement, ce qui porte néanmoins la population du quartier à plus de 10000 habitants.

Depuis les années 1990, grâce aux multiples dispositifs successifs tels que le GPV, l'ANRU et la création d'une Zone Franche Urbaine, le quartier connait de nouveau d'importants investissements public et privé et différents projets sortent actuellement de terre : construction d’un pôle commercial central, d’un immeuble de bureaux ou encore d’un centre d’activités, tant et si bien qu’il semble aujourd’hui être en voie de normalisation.

Reste que Montreynaud souffre toujours d’une mauvaise réputation au sein de l’agglomération stéphanoise et que plus qu’aucuns autres grand ensemble, il y occupe la fonction bien peu enviable de repoussoir tant il incarne aux yeux du quidam toutes les dérives de l’urbanisme des années 1960-1970. C’est peut-être l’une des raisons qui a motivé le choix de ses habitants, lorsqu’appelés à voter pour la réhabilitation ou la destruction de la Tour Plein-Ciel - la plus haute tour du quartier et architecturalement assez singulière par le château d’eau qui la couronne - ils se sont prononcés à une écrasante majorité pour sa démolition. Au final, et assez ironiquement, c’est l’ensemble de l’agglomération qui va perdre l’un de ses emblèmes visuels, qui avec le temps avait fini par faire partie du paysage local et – du moins le croyait-on – par se faire accepter comme tel.


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