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Construit
≈18,00 m
L'hôtel de la Duchesse Anne, construit en 1874, est surélevé dans les années 30 de deux étages dans un style Art déco. Cet ajout est l'œuvre de l'architecte Ferdinand Ménard, auteur de plusieurs hôtels baulois dont l'Hôtel Hermitage, livré quatre ans auparavant.
Victime d'un incendie le 17 juin 2004, l'immeuble peine à renaître de ses cendres, étant au cœur d'un imbroglio juridique entre propriétaires et assureurs. Il est d'abord question d'en refaire un hôtel, de 70-80 chambres1. Mais dans un marché hôtelier nantais saturé depuis peu, cette piste est abandonnée.
Le groupe Giboire, propriétaire de la moitié du site depuis 2009 projette d'y aménager une quarantaine d'appartements de luxe2. La municipalité exige alors que la façade de style Art déco soit conservée ou, a minima, reconstruite à l'identique.
La Ville engage des travaux de démolition partielle durant l'automne 2015, pour des raisons de sécurité publique : le fronton et les deux derniers étages sont détruits à cette occasion3. Un relevé des façades avait été réalisé au préalable, à la demande de l'Architecte des Bâtiments de France (ABF).
A l'occasion de la révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du Secteur Sauvegardé de la ville de Nantes, une Orientation d’Aménagement et de Programmation (OAP) est définie pour ce site emblématique. Elle donne pour objectif de "reconstruire à cet endroit un bâtiment manifeste d’architecture tout en assurant son insertion dans le tissu urbain". L'AOP consiste à "rendre possible un projet de reconstruction de l'hôtel 1930 de la Duchesse Anne en admettant un dépassement de la hauteur de corniche autorisée par le Plan (dans le respect de la hauteur de faîtage soit 27+5), si celui‐ci reprend fidèlement la volumétrie (toiture et façade) de l’ancien Hôtel documentée par le relevé photogrammétrique de 2015 et les Archives Municipales". Le document précise aussi qu'en "l’absence d’une démarche de reconstruction, le respect du Plan (tracé de l’emprise et cotes de hauteur) doit se faire dans les conditions suivantes :
- s'inspirer de l’histoire de l’occupation de cette parcelle, en développant des références architecturales aux précédents bâtiments (celui de 1930 et/ou de 1874), à l’image du soubassement qui avait été conservé du XIXème siècle dans la façade de 1930 ;
- développer une écriture nouvelle tout en conservant le rythme et la trame des percements de l’ancienne façade de 1930"4.
Comme le révèle le rapport d'enquête publique sur la révision de ce PSMV5, le groupe Giboire travaille avec l'architecte Nicolas Michelin (ANMA) à la conception d'un "nouveau projet contemporain qui évoque l’architecture de l’ancien Hôtel ; l’esquisse du projet à l’étude n’est pas une reconstruction à l’identique, il s’agit d’une construction d’un bâtiment neuf, sans en être une copie ni un pastiche".
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