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Église Nomade du Christ-Roi

Identifiant PSS #15880
Nom Église Nomade du Christ-Roi
Noms alternatifs Église démontable du Christ-Roi ; Église démontable de Forbach
Adresse(s)
  • rue Bellevue
Statut

Construit

Construction 1961
Fonction(s) Édifice religieux

Données techniques

Hauteur totale estimée

≈15,00 m

À propos de cette fiche

Ajoutée par Chéricutz le 13/06/2009
Dernière mise à jour par tertiaire le 29/06/2009
Architecte(s) / Maître(s) d'œuvre

Histoire réellement stupéfiante que celle de cette église nomade (1) : Jean Prouvé répond à un appel en 1958 pour la réalisation de prototype d'églises facilement montables, démontables et remontables, aptes à s'inscrire dans un urbanisme dynamique, non figé, et qui suit au travers de ses équipements les mouvements et déplacements des populations.

Architecture utopique et en même temps complètement dans l'air de son temps, faite de boom démographique et urbain, d'exode rural et d'industrialisation, sur fond de profonde remise en question de l'institution catholique qui cherche par là-même à désacraliser le lieu pour se rapprocher des fidèles de moins en moins pratiquants.

« Le système constructif de l’édifice conçu par Prouvé était simple : deux grands panneaux rectangulaires composés de grands plateaux de bois, autoportants et isolants, étaient solidarisés l’un à l’autre et supportés par les poutrelles d’une charpente métallique dont les chevrons descendaient quasiment jusqu’au sol. Trois édifices furent réalisés selon ce principe par l’évêché de Metz. Cependant, confrontés au prototype d’église nomade de Prouvé dont la conception – légèreté, dépouillement, assemblages démontables, matériaux industriels – heurtait la tradition architecturale, les architectes qui dessinèrent les plans des permis de construire et suivirent les chantiers, substituèrent aux murs constitués de panneaux préfabriqués des murs en grès rouge local et disposèrent les chapelles "mobiles" sur des arcs-boutants en béton. L’abri provisoire, désormais stabilisé, localisé, retrouvait ainsi un aspect architecturé, les dispositifs postiches donnant quasiment à ces réalisations l’image de chapelles rustiques.

"Actuellement notre urbanisme devrait être dynamique et ne l’est pas", déplorait Jean Prouvé quelques années plus tard (2), "C’est dommage. Avec les mouvements de population on peut imaginer le déplacement d’une église. L’église démontable, l’église nomade est une possibilité que vous aviez envisagée il y a quelques années. Certaines ont été construites, mais tellement scellées qu’elles ne sont plus mobiles" » (3).

______

(1) Cliché de cette église, à la fois simple et intemporelle.

(2)
'Un entretien avec Jean Prouvé', in 'L’Art Sacré', no 2, 1968, p. 36., cité par P. Lebrun (voir note suivante).

(3) La longue citation ci-dessus est issue - avec l'aimable autorisation des éditeurs - d'un article très fouillé sur le sujet rédigé par Pierre Lebrun,
'Le temps des églises démontables - L’architecture religieuse face aux transformations urbaines des années 1950 et 1960, in Histoire urbaine 2004/1, n° 9, p. 111-127.
Il est également disponible sur le site Cairn.info sous forme de résumé ou à télécharger intégralement en PDF.


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