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Collectivités - Réforme des collectivités

 
11-02-2023 22:29
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tanaka59
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Bonsoir

Les principaux problèmes en France avec sa " bureaucratie" , en somme les administrations des collectivités locales et des administrations qui gravitent autour :

> le nombre de strates des diverses collectivités locales
> le nombre d'élus
> le nombre d'administrations qui en gravitent autour des divers strates.
> les personnels administratifs qui font doublons / triplons avec les divers étages des strates administratives.

Pour détricoter ce mille feuilles , c'est avoir à l'esprit qu'on ne peut pas avoir qu'une vision comptable je l'accorde.

Par contre à une moment , pour des questions de couts et dépenses, on va bien devenir tailler dans la pièce.

Un exemple simple :

> en quoi n'avoir qu'une préfecture ou un CG et n'ont plus 4 institutions comme l'Alsace serait moins efficace ?

Actuellement en Alsace on a le CG67 et 68 + 2 préfectures .

Pour optimiser le tout ne garder qu'un CG voir à terme faire disparaitre le préfet .

C'est évident que cela risque de mettre du personnel administratif au chômage à terme. Par contre nous n'avons pas vraiment le choix.

Si l'on veut moins de strates administratives , c'est arrêter d'être dans le déni. Licencier du personnel des administrations locales sera forcement nécessaire à un moment ou un autre.  D3

11-02-2023 23:00
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RoccatArvo
Tour Montparnasse
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Encore une fois en France, lorsqu'il est question de réforme territoriale, les départements sont pointés du doigt et la question porte sur le périmètre des régions plutôt que sur les compétences. C'est encore une fausse réforme pour réformer mais ne rien améliorer. À l'époque où le gouvernement Valls avait annoncé vouloir réduire le nombre de régions en 2014, j'avais dit que ça poserait des problèmes et que ça ferait des frais supplémentaires. Et c'est exactement ce qui s'est passé. La Cour des Comptes a montré que ça a engendré une hausse des coûts. Les régions ont gagné peu de compétences, et le peu qu'elles ont gagné a été pris aux départements. La réforme des régions de 2015 n'était pas de la décentralisation, mais de la recentralisation, puisque des compétences ont été transférées des départements aux régions.

J'étais contre la réforme des régions en 2014-2015, mais je pense que redécouper maintenant les régions serait un gâchis d'argent public. Si on change le nom des collectivités et qu'on change le périmètre des entités tous deux mandats présidentiels, ça coûte beaucoup d'argent sans pour autant apporter de l'efficacité supplémentaire.

En 2015, le parlement a voté une réforme pour modifier le périmètre des régions. L'argent public est-il mieux utilisé dans les régions créées au 1er janvier 2016 que dans les anciennes régions ? Je ne le crois pas. Les nouvelles régions sont-elles plus puissantes que les anciennes ? Oui, un peu, car ce sont de plus grosses entités et qu'elles ont pris quelques compétences aux départements. Cependant, si on compare par exemple le Grand Est avec la région voisine du Bade-Wurtemberg en Allemagne, on se rend compte que le Grand Est a vraiment un petit budget et peu de pouvoirs par rapport au Land voisin. Le Bade-Wurtemberg a des ministères régionaux, un parlement régional et beaucoup plus de pouvoirs que n'importe quelle région française. En 2022, le BW avait un budget de 57,4 milliards d'euros. La même année, les régions françaises avaient un budget 37,5 milliards d'euros (si on exclut les emprunts, les remboursements d'emprunts et les frais financiers). Le seul Land du Bade-Wurtemberg est donc mieux doté financièrement que la totalité des 18 régions françaises.

Je fais la comparaison entre France et Allemagnen, et je sens déjà que certains vont me dire "tu peux pas comparer, c'est pas la même histoire, l'Allemagne a été formée plus tard, blablabla". Moi je vous réponds que l'Allemagne a aussi eu ses périodes de centralisme. Entre 1933 et 1945, l'autonomie des régions a été diminuée au profit d'un pouvoir autoritaire extrêmement centralisé. Plus tard, entre 1949 et 1990, la RDA a été très centralisée elle aussi. On peut aussi trouver des exemples de pays qui étaient centralisés et qui ont décentralisés. La Belgique était centralisée, elle est devenue fédérale dans les années 1970. Même sans aller jusqu'au fédéralisme, on peut constater qu'il y a eu des décentralisations en Italie et en Espagne. Si on prend les communautés autonomes espagnoles, on se rend compte qu'elles ont aussi de plus gros budgets que les régions françaises.

Avant de parler de démanteler le Grand Est, la Nouvelle-Aquitaine ou l'Occitanie, il faudrait plutôt se demander quelles compétences pourraient être transférées par l'État, et quelles taxes ou partie du budget de l'État pourrait être alloué aux régions pour financer la gestion de ces compétences.

12-02-2023 08:21
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Samuel S
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S
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Les Français demandent-ils un Etat fédéral ? Non. Ils peinent déjà tellement à comprendre et à supporter le fonctionnement de l'Union européenne.

12-02-2023 10:50
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Budy
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Il est surtout impossible de séparer la question du découpage et celle des compétences. Il y a fort à parier que cette façon de créer des régions ex-nihilo depuis Paris sur un coin de table avec des découpages souvent artificiels ou absurdes n'a d'autres ambitions que de ne pas décentraliser justement.

Est-ce que les français voudront que des régions "Centre-Val-de-Loire", "Auvergne-Rhône-Alpes"', "Pays de la Loire", "Grand-Est" remplacent les départements et/ou l'Etat sur un certain nombre de prérogatives ?? En matière d'éducation, de planification économique, législations ?
Bien sûr que non, car ces régions qui ne correspondent strictement à rien, en terme de cohérence territoriale, d'Histoire n'ont aucune légitimité (démocratique, de culture, de solidarités etc).

Pour l'exemple du Bade-Wurtemberg, on a deux anciennes provinces très autonomes historiquement et complètement imbriquées l'une dans l'autre géographiquement,  et qui ont été réunifiées (notamment le Wurttemberg) après la période post-45 (zones d'occupation). C'est une région très cohérente géographiquement.
Il y a aussi une unité linguistique autour de l'alémanique (qui s'étend historiquement également à la quasi totalité de l'Alsace et à la Suisse). Cette région gère l'éducation notamment.

Dernière modification par Budy: 12-02-2023 10:58
12-02-2023 11:17
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RoccatArvo
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tanaka59 a écrit:

Un exemple simple :

> en quoi n'avoir qu'une préfecture ou un CG et n'ont plus 4 institutions comme l'Alsace serait moins efficace ?

Actuellement en Alsace on a le CG67 et 68 + 2 préfectures .

Pour optimiser le tout ne garder qu'un CG voir à terme faire disparaitre le préfet.

Tu as l'air de confondre les rôles des préfectures et des conseils départementaux. Les préfets de départements répondent à l'État, ils travaillent pour l'État et ils sont nommés par le gouvernement. Les départements et la préfecture n'ont pas du tout les mêmes missions. Si tu dois faire un choix entre un conseil départemental et une préfecture, c'est soit que l'État abandonne des pouvoirs aux départements, soit que les pouvoirs départementaux se retrouvent de nouveau entre les mains de l'État comme avant les lois de décentralisation de 1982.

Personnellement, je pense que ce n'est pas dans les départements qu'il faut réduire la voilure, mais plutôt dans les services déconcentrés de l'État. La Cour des Comptes avait fait une suggestion intéressante il y a quelques années : lorsqu'il y a une branche départemental et une branche régionale d'une même administration dans un même département, les deux pourraient être fusionnées. C'est ce qui se fait avec les préfectures. Le préfet du département où se trouve le chef-lieu de région est aussi le préfet de région.

tanaka59 a écrit:

C'est évident que cela risque de mettre du personnel administratif au chômage à terme. Par contre nous n'avons pas vraiment le choix.

Si l'on veut moins de strates administratives , c'est arrêter d'être dans le déni. Licencier du personnel des administrations locales sera forcement nécessaire à un moment ou un autre.  D3

Sans parler de licenciements, on aurait pu procéder avec des non-remplacements de départs à la retraite. Avec la numérisation, en toute logique, le nombre d'administratifs aurait dû baisser. Pourtant, si on regarde le nombre total de gens dans la fonction publique sur les deux précédents quinquennats, on se rend compte qu'un nombre record a été atteint. On entend souvent la gauche dire qu'il y a eu de "l'austérité" et des suppressions de postes dans la fonction publique, mais la réalité c'est que depuis des décennies le nombre total de postes n'a fait qu'augmenter.

Si les choses avaient évolué normalement, il y aurait beaucoup plus de déclarations préremplies, moins de formulaires CERFA, et moins de fonctionnaires administratifs. C'est le contraire qui s'est passé, et ça continue. L'État vient de créer une nouvelle obligation pour les propriétaires immobiliers, celle de faire une déclaration en ligne pour l'occupation de leur bien.
https://investir.lesechos.fr/placements … on-1904789

Les services fiscaux ont déjà ces informations, mais maintenant les propriétaires doivent remplir un nouveau formulaire sous peine d'amende. Vous devinez bien qu'il va falloir mobiliser des fonctionnaires pour traiter ces déclarations et pour les vérifier. Pendant ce temps-là, ces fonctionnaires ne pourront pas s'occuper d'autres tâches plus importantes.

À chaque fois qu'il y a une proposition de réforme territoriale, les communes et les départements sont la cible de toutes les critiques, mais la gabegie financière, elle vient surtout des administrations étatiques.

12-02-2023 11:30
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Budy
Arc de Triomphe
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RoccatArvo a écrit:

Personnellement, je pense que ce n'est pas dans les départements qu'il faut réduire la voilure, mais plutôt dans les services déconcentrés de l'État. La Cour des Comptes avait fait une suggestion intéressante il y a quelques années : lorsqu'il y a une branche départemental et une branche régionale d'une même administration dans un même département, les deux pourraient être fusionnées. C'est ce qui se fait avec les préfectures. Le préfet du département où se trouve le chef-lieu de région est aussi le préfet de région.

Oui c'est le cas des Préfets, et des administrations déconcentrées (en conséquence) également.

Je ne vois pas vraiment ce qu'il y aurait à réduire de côté là. En revanche, il existe des administrations "inter-régionales", ce qui dans une France à seulement 12 régions continentales, dont certaines plus grandes que l'Autriche ou la Hongrie entières, est quand même une sacré prouesse je trouve !
Inversement on a aussi des structures à la fois supra-départementales et infra-régionales, du genre l'ancien Poitou-Charentes. Pas mal également...

On est dans un faux débat et on mélange absolument tout...présence de l'Etat sur le territoire et son organisation, et question de la dévolution des pouvoirs/compétences/budgets aux régions.  Cela n'a aucun lien en fait.

En Suisse, Allemagne, il y a beaucoup de collectivités locales, énormément même. Rien que les landers ils sont 16 pour un territoire deux fois plus petit que la France.
Les cantons suisses ont plus de pouvoir que la Corse ou la Guadeloupe. Il y en a 26. En Allemagne il y a les Kreis, les villes, les municipalités, qui ont des compétences importantes également...il me semble que ces pays ne sont pas trop déficitaires. La grosse différence avec la France au niveau organisation, c'est le fédéralisme.

Dernière modification par Budy: 12-02-2023 11:38
16-02-2023 14:44
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RoccatArvo
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Budy a écrit:

Je ne vois pas vraiment ce qu'il y aurait à réduire de côté là. En revanche, il existe des administrations "inter-régionales", ce qui dans une France à seulement 12 régions continentales, dont certaines plus grandes que l'Autriche ou la Hongrie entières, est quand même une sacré prouesse je trouve !

Il y a énormément à réduire dans l'administration au niveau de l'État mais on tape trop sur les départements et les régions. En revanche, au niveau des communes et des intercommunalités, il y a trop de doublons, notamment à cause de la fragmentation communale. Je me rappelle d'une séquence où Juppé (quand il était encore maire de Bordeaux) avait dit que trop souvent, les intercos avaient plus additionné que mutualisé. C'est quelque chose qu'on a pu vérifier au moment où beaucoup de communes nouvelles se sont créées : en faisant des regroupements de 2 à 10 communes, elles ont mutualisé des moyens qui ne l'avaient jamais été en 10, 15 ou 20 ans d'intercommunalité, parfois plus.

Je dois reprendre un exemple intéressant, c'est celui de Cherbourg-en-Contention. La communauté urbaine de Cherbourg était vraiment limitée à l'urbain et au semi-urbain. La communauté urbaine a fusionné avec ses 5 communes pour former la commune nouvelle de Cherbourg-en-Cotentin. Là on a le cas d'une commune nouvelle qui peut assurer toutes les fonctions des communes et d'une interco.

Mais vouloir fusionner les communes avec leurs intercos partout en France, ça serait débile. Il y a des intercos qui ont des périmètres bizarres, et parfois des communes sont dans des intercos alors qu'elles pourraient être bien mieux dans une interco voisine. Mais le plus gros problème, c'est que beaucoup sont trop vastes maintenant, à cause de la loi NOTRe de 2015 et de la volonté grotesque de vouloir imposer le seuil minimum de 15 000 habitants partout. Des intercos rurales peu denses de 900, 1000 ou 1500 km², c'est pas optimal pour faire des communes. Ce qui est beaucoup plus pertinent pour les communes rurales, c'est de prendre un gros village ou un bourg central et rattacher les communes voisines, un peu comme ce qui a été fait dans le Maine-et-Loire avec Baugé-en-Anjou version 1 (5 communes fusionnées). À vrai dire, Baugé-en-Anjou version 1, ça fonctionnait assez bien, et les communes voisines ont voulu en faire partie à leur tour. Baugé-en-Anjou regroupe 15 communes déléguées. Et dans le tas, deux formaient une ancienne commune nouvelle, Clefs-Val d'Anjou.



Il faut faire des regroupements comme Baugé-en-Anjou version 1 ou 2 dans les zones rurales. Et dans les zones urbaines, des regroupements de type Annecy ou Cherbourg-en-Cotentin.

16-02-2023 16:29
Lambig
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L'exemple sur les économies faites sur les assurances, les locations ou l'essence est très parlant. Le Maine-et-Loire a vraiment été à la pointe sur ce sujet justement grâce aux intercommunalités. Ainsi les communes fusionnées avaient déjà pris l’habitude de travailler ensemble. Il ne faudrait pas renier ces EPCI. Une grande partie des communes des Mauges (Sud-Ouest du département) a été fusionné en six communes. Je n'ai pas trop de retour sur les bénéfices concrets. Je regrette juste deux petites choses :

- le nom choisi des communes nouvelles est trop souvent artificiel. Sur place, peu de personne sait situer précisément les communes de Sèvremoine ou d'Orée-d'Anjou. Voire même connaît son existence. Quand le nom de la commune centrale est utilisé, on s'y retrouve bien mieux : Beaupréau-en-Mauges, Segré-en-Anjou-Bleu, Montaigu-Vendée... Arrêtons le marketing territorial hors-sol, ça n'a jamais pris et ça ne prendra jamais auprès des habitants. D'ailleurs, la commune nouvelle de Thaon-les-Vosges en avait fait les frais. Le premier nom choisi, Capavenir Vosges, avait dès le début été contesté.

- les fusions sont encore trop incomplètes. L'exemple de l'adressage dans le reportage vidéo est caractéristique. Il faut faire un effort pour supprimer tous les doublons. En cherchant, j'ai vu que ce travail a été achevé à Vire-Normandie. Il y avait tout de même 893 rues à renommer. Ce n'est pas une mince affaire, mais c'est nécessaire. Les services de l’État pourraient faciliter ce travail.

16-02-2023 18:10
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RoccatArvo
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Lambig a écrit:

L'exemple sur les économies faites sur les assurances, les locations ou l'essence est très parlant. Le Maine-et-Loire a vraiment été à la pointe sur ce sujet justement grâce aux intercommunalités. Ainsi les communes fusionnées avaient déjà pris l’habitude de travailler ensemble. Il ne faudrait pas renier ces EPCI. Une grande partie des communes des Mauges (Sud-Ouest du département) a été fusionné en six communes.

Mais ce qu'il faut bien noter, c'est que ces intercommunalités étaient anciennes et de taille raisonnable. Si on prend l'EPCI Mauges Communauté, il est composé de 6 communes nouvelles elles-mêmes formées à partir d'anciens EPCI. Mais ces EPCI comptaient 12 ou 13 communes maximum. Dans le Maine-et-Loire, il me semble que le plus gros regroupement (en nombre de communes fusionnées), c'est 15 communes. Dans ce département, beaucoup de communes nouvelles sont d'anciens EPCI. Il n'y avait pas besoin de créer une "communauté d'agglomération" rurale comme Mauges Communauté. Si le gouvernement Valls n'avait pas été aussi borné, la loi NOTRe aurait dû permettre à des communes assez bien dotées de ne pas faire partie d'un EPCI. Sous Macron, la loi a été modifiée pour autoriser les communes nouvelles ex-EPCI à ne pas adhérer à un nouvel EPCI, mais ça aurait dû être fait bien avant, ce qui aurait permis d'enlever une strate administrative à beaucoup d'endroits dans le Maine-et-Loire et dans certains départements en Normandie.

Il faut noter qu'il reste quelques coins qui résistent aux communes nouvelles dans le Maine-et-Loire : Angers, Cholet et Saumur, les plus grandes villes du département. Angers pourrait absorber la plupart des communes limitrophes, ça serait cohérent et logique.

Lambig a écrit:

Les fusions sont encore trop incomplètes. L'exemple de l'adressage dans le reportage vidéo est caractéristique. Il faut faire un effort pour supprimer tous les doublons. En cherchant, j'ai vu que ce travail a été achevé à Vire-Normandie. Il y avait tout de même 893 rues à renommer. Ce n'est pas une mince affaire, mais c'est nécessaire. Les services de l’État pourraient faciliter ce travail.

Alors il y a des astuces qui peuvent être appliquées. Par exemple s'il y a une rue de l'église dans plusieurs villages, pour faire la distinction, on peut rajouter "de" + le nom du village. Sinon, mettre le nom de l'église si elle en a un.

Là où c'est plus compliqué c'est par exemple quand tu as plusieurs rues du Général de Gaulle. Mais je pense que beaucoup d'habitants qui ont eu des problèmes ne savent pas écrire leur adresse. S'ils continuent à marquer le nom de l'ancienne commune, des livreurs qui ont le nom à jour risquent de ne pas trouver. S'ils utilisent juste le nom de la commune nouvelle, il y a un risque de confusion entre les communes déléguées, ou même que l'adresse ne soit pas trouvée si l'entreprise n'a pas son carnet d'adresses à jour. Ce qui est conseillé par l'Association des Maires de France et par La Poste depuis plusieurs années, c'est de mettre le nom de la commune déléguée avant le code postal.

Prenons le cas d'un habitant de l'ancienne commune de Fougeré, qui a été rattachée à Baugé-en-Anjou. Pour son adresse, sur la lettre, il faudra donc écrire :
- prénom et nom sur la première ligne
- le numéro de rue et la rue sur la deuxième
- le nom de la commune déléguée (Fougeré) sur la troisième
- le code postal et le nom de la commune nouvelle (Baugé-en-Anjou) sur la quatrième.

Pour le reste, il faudrait que l'État mettre un peu la pression sur Google Maps, Bing Maps, Mappy, ViaMichelin et sur différents services pour qu'ils évoluent et qu'ils continuent à mentionner les communes déléguées. Quand vous regardez sur Google Maps, vous pouvez voir les arrondissements de Paris, Lyon et Marseille. Pourquoi ne pas assimiler les communes déléguées à des arrondissements municipaux ?

18-02-2023 16:19
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Samuel S
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Un épisode des "Enjeux territoriaux" de France Culture (13/02/23) sur la régionalisation :

https://www.radiofrance.fr/francecultur … le-4695782

Qui a eu le livre de M. MOREL ?

Je me permets quelques désaccords :
- La France y est comparée avec des Etats fédéraux (Allemagne, Belgique) ou très décentralisés (Espagne, Italie) ou plurinationaux (Royaume-Uni, Belgique ?). Les Français qui aspirent à imiter ces Etats voisins ne sont-ils pas ultra minoritaires ? La plupart des Français s'en moquent !
- Bretons et Alsaciens me semblent démontrer combien l'attachement à leur région, à leur Etat (et à la république) et à l'Union européenne ne s'opposent pas.
- "Le breton n'a jamais été parlé comme tel" : le latin, le finnois, l'hébreux, et même le français de l'Académie l'ont-ils jamais été ? Toute langue codifiée s'abstrait de nombreux parlers locaux. Quel Breton contesterait aujourd'hui le fait que, dans sa région, on parle (au moins) trois langues ?
- La différenciation des statuts régionaux ne fonctionne-t-elle pas bien en Italie depuis l'après-guerre ? En quoi considérer la Corse différemment de la Nouvelle Aquitaine serait-il moins adapté que de faire de Mayotte un département ne lui donnant l'illusion qu'elle accèdera ainsi à la prospérité ? L'expérimentation ne peut se faire qu'à une petite échelle. Si l'on voulait par exemple dénationaliser l'enseignement (appelé bizarrement "Education nationale"), ne serait-il pas intéressant d'y aller prudemment et progressivement ?
- Les accusations d'extrémisme contre les régionalistes sont historiquement légitimes. Cependant, la --République française n'employait-elle pas des méthodes d'humiliation qui pouvaient susciter en retour de très vives réactions idéologiques ?

En revanche, je suis tout à fait d'accord pour plus de clarté dans les compétences et de moyens financiers pour les régions. Je pense aussi que la "bretonnisation" des rues de Rennes et de Nantes présente peu d'intérêt.

18-02-2023 16:27
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hugosbrr
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Juste un petit correctif, l’Italie est un pays extrêmement centralisé contrairement à ce que beaucoup croient.

18-02-2023 16:55
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Samuel S
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Vous avez raison. Je pensais aux régions autonomes (Val-d'Aoste, Trentin-Haut-Adige, Sicile, Sardaigne et Frioul - Vénétie julienne) mais les autres ne sont pas si mal loties. En 2020, le Latium ne dépensait-il pas dix fois plus par habitant que l'Ile-de-France, la Toscane cinq fois plus que l'Occitanie ?  En Italie, les dépenses régionales représentent 15 % du PIB, en France 11,2 %, en Espagne 25 %, à peu près comme en Allemagne. (https://regions-france.org/wp-content/u … 220901.pdf)

Dernière modification par Samuel S: 18-02-2023 20:47
18-02-2023 17:30
greg59
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Auvergne-Rhône-Alpes : « Bon sens », « inefficace » ou « lol »… L’idée d’un redécoupage de la région fait division

https://www.20minutes.fr/societe/402423 … t-division

Occitanie : « Trop grande » ou idéale ? L’idée de redécouper la région divise

https://www.20minutes.fr/societe/402371 … ion-divise

La paire de ciseaux pour de nouveau recouper les régions ne fait pas l'unanimité chez les Français


Avatar : Rame CAF Urbos 3 sur le pont Battant à Besançon du réseau Ginko

Lien du site internet sur la chronologie des TCSP en France sauf Paris :
https://chronologie-tcsp-france.fr/

18-02-2023 19:09
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hugosbrr
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Samuel S a écrit:

Vous avez raison. Je pensais aux régions autonomes (Val-d'Aoste, Trentin-Haut-Adige, Sicile, Sardaigne et Frioul - Vénétie julienne) mais les autres ne sont pas si mal loties. En 2020, le Latium ne dépensait-il pas dix fois plus par habitant que l'Ile-de-France, la Toscane cinq fois plus que l'Occitanie ?  En Italie, 15 % des dépenses régionales représentent 15 % du PIB, en France 11,2 %, en Espagne 25 %, à peu près comme en Allemagne. (https://regions-france.org/wp-content/u … 220901.pdf)

Oui sauf qu'environ 80% de ces dépenses sont des dépenses de santé, et les régions dépendent fortement des transferts de l'Etat, et des règles fixées par ce dernier. Notamment elles ont coupé leurs dépenses depuis l'introduction des règles de contrôle des déficits. Selon moi on ne peut donc pas dire que l'Italie est un pays décentralisé comme l'Allemagne ou l'Espagne.

19-02-2023 12:48
Lambig
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Samuel S a écrit:

Qui a eu le livre de M. MOREL ?

En deux mots : torchon nationaliste. Et je pèse mes mots.  C5

19-02-2023 15:55
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hugosbrr
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Je viens d’écouter l’intervention de M. Morel et je trouve qu’il marque beaucoup de points. En effet avec les nombreux statuts au sein même de la France métropolitaine (j’écarte les outre-mer mais il y aurait beaucoup à dire) on se retrouve avec des Français qui ne comprennent pas à quelle collectivité correspond quelle compétence. L’idéal selon moi serait de fusionnent commune et EPCI, homogénéiser leurs compétences, et rendre de l’autonomie fiscale aux régions et départements.

20-02-2023 18:30
Cyr34
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"Réforme des institutions : les régions vent debout contre un possible redécoupage" 🤡

Source : Le Télégramme


https://www.citysmiley.com/smiley/bonjour/coucoucache.gif Urbanisme, Transport, Territoire, … Forum : https://mission.visimontpellier.com  « Bientôt en ligne »

20-02-2023 19:49
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Je trouve ça dommage d'acheter des livres de personnes comme Benjamin Morel alors qu'il y a des dizaines de livres + intéressants

20-02-2023 19:55
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hugosbrr
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Il vous a fait quoi ce M. Morel ?

20-02-2023 20:26
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RoccatArvo
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Samuel S a écrit:

Je me permets quelques désaccords :
- La France y est comparée avec des Etats fédéraux (Allemagne, Belgique) ou très décentralisés (Espagne, Italie) ou plurinationaux (Royaume-Uni, Belgique ?). Les Français qui aspirent à imiter ces Etats voisins ne sont-ils pas ultra minoritaires ? La plupart des Français s'en moquent !

C'est surtout que les Français (pour beaucoup) ne connaissent pas grand chose. Beaucoup sont persuadés que si on baisse les impôts, il n'y a plus de système social. Je ne rigole pas. Ils sont vraiment très très nombreux à raisonner comme ça.

Même quand ils sont au courant de différences qui existent entre la France et les pays voisins, ils sont nombreux à se cambrer sur leurs positions et à refuser tout changement. Dis-leur que l'Allemagne est décentralisée, ils te répondront que l'Allemagne est un pays fédéral et que c'est lié à l'Histoire, alors qu'en France c'est centralisé depuis longtemps. Même si c'est vrai, ça sert de prétexte pour ne RIEN changer.

La Belgique avait un système centralisé avec les réformes mises en place dans les années 1970. L'Espagne franquiste était centralisée, le pays s'est décentralisé progressivement après la fin de la dictature. En France, les gens se disent que le pays doit rester centralisé ou ne peux pas être centralisé sous prétexte que c'était centralisé sous De Gaulle, Napoléon et Louis XIV.

Samuel S a écrit:

- La différenciation des statuts régionaux ne fonctionne-t-elle pas bien en Italie depuis l'après-guerre ? En quoi considérer la Corse différemment de la Nouvelle Aquitaine serait-il moins adapté que de faire de Mayotte un département ne lui donnant l'illusion qu'elle accèdera ainsi à la prospérité ? L'expérimentation ne peut se faire qu'à une petite échelle. Si l'on voulait par exemple dénationaliser l'enseignement (appelé bizarrement "Education nationale"), ne serait-il pas intéressant d'y aller prudemment et progressivement ?

Les différents gouvernements et les parlementaires ont fait des lois pour donner des status spéciaux à la Corse, à l'Alsace, aux DROM-COM ou encore à la Métropole de Lyon. C'est le même soucis qu'avec la fiscalité : il y a un cadre global extrêmement rigide qui est imposé par le haut, on sait dès le début que ça posera des problèmes, et ensuite le législateur ou le gouvernement tente de corriger le tir en ajoutant plein d'exceptions. C'est la même chose avec les retraites : on a un cadre général contraignant avec un très coûteux système par répartition, mais plein de régimes spéciaux pour les fonctionnaires, pour les cheminots, pour les agents d'EDF, pour les parlementaires, etc.

Samuel S a écrit:

- Les accusations d'extrémisme contre les régionalistes sont historiquement légitimes. Cependant, la --République française n'employait-elle pas des méthodes d'humiliation qui pouvaient susciter en retour de très vives réactions idéologiques ?

En revanche, je suis tout à fait d'accord pour plus de clarté dans les compétences et de moyens financiers pour les régions. Je pense aussi que la "bretonnisation" des rues de Rennes et de Nantes présente peu d'intérêt.

Certains partis régionalistes ou autonomistes prônent une forme de sécession, voire pire, le démantèlement du pays au profit d'eurorégions. Il est donc normal que l'État central soit méfiant de tels partis.

20-02-2023 22:32
Lambig
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RoccatArvo a écrit:

Certains partis régionalistes ou autonomistes prônent une forme de sécession, voire pire, le démantèlement du pays au profit d'eurorégions. Il est donc normal que l'État central soit méfiant de tels partis.

Quels partis ?

21-02-2023 09:24
Y
yb
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Y
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Lambig a écrit:

RoccatArvo a écrit:

Certains partis régionalistes ou autonomistes prônent une forme de sécession, voire pire, le démantèlement du pays au profit d'eurorégions. Il est donc normal que l'État central soit méfiant de tels partis.

Quels partis ?

Par exemple, en Alsace, il y a un parti régionaliste nommé "Alsace d'abord" (!), qui avait eu ces dernières années. quelques succès électoraux et même des élus  dans les années 90.
il se dit lui-même :
"Le mouvement régionaliste, européen et identitaire en Alsace"
Il est communément classé à l'extrême-droite.
https://www.alsacedabord.org/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alsace_d%27abord

Dernière modification par yb: 21-02-2023 09:24
21-02-2023 09:34
Y
yb
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Y
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Et toujours en Alsace, l'autre parti régionaliste est  Unser Land, positionné bien moins à droite que "Alsace d'Abord", qui a  aussi quelques élus locaux, et prône un statut d'autonomie et proeuropéenne, en proclamant que "L'Alsace forme une nation" :
https://www.unserland.org/page/1120324- … startseite
https://fr.wikipedia.org/wiki/Unser_Land

pas secession, donc, mais autonomie dans l'europe.

21-02-2023 10:08
S
senier739
Exclu
S
Date d'inscription: 21-02-2023
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Le système de redistribution français permet-il de réduire significativement les inégalités ?
Pour rappel, le système de redistribution tel qu’il est organisé en France consiste à redistribuer chaque année la moitié de la richesse nationale créée pour ensuite la reverser sous forme de prestations monétaires ou de services publics (écoles, santé, construction et entretien des routes, etc.).

21-02-2023 10:26
H
hugosbrr
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Le système de redistribution français est onéreux et peu efficace puisqu’il se situe dans la médiane en termes d’impact sur l’indice de GINI. Un pays comme la Suisse avec des impôts faibles a des inégalités de revenus plus faibles.

 

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