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Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

#1 18-01-2005 13:12:19

Boris_F
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Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

L'art nouveau

Paris est souvent célébrée pour l’unité de son architecture. Pourtant, loin de l’urbanisme Haussmannien, l’orée du vingtième siècle a ébréché le mythe avec l’apparition d’un style en rupture avec le passé : l’Art Nouveau. Cet article destiné, cher lecteurs, à vous donner l’envie de lever le nez lors de vos déplacements dans la capitale, est l’occasion de redonner son importance à ce qui a parfois été nommé " art nouille " de façon péjorative. L’art nouveau, dont la durée de vie est très courte (de 1895 à 1910 environ), n’est pas seulement l’expression des arts plastiques en architecture. En marge des entrées de métro archétypales - et non moins superbes - d’Hector Guimard, c’est un courant qui a contribué à jeter les bases de l’architecture moderne. Même si cet article est restreint à Paris, l’art nouveau est un mouvement d’ampleur européenne, dont les contenus sont très différents selon les figures qui l’animent.

Définir l’art nouveau, c’est en revenir à ses pères. Cette mouvance, qui entend dépoussiérer l’architecture Beaux-Arts, doit beaucoup à Eugène Viollet le Duc. Plus connu pour son activité de restaurateur que pour son travail théorique d’avant-garde, il développe une pensée rationnelle qui suppose deux principes : la franchise dans l’emploi du matériau, l’adéquation de la forme à la technique et à la fonction du bâtiment. L’art nouveau est issu de cette démarche constructive, qui souligne la destination et la structure par l’ornementation. Il est la manifestation d’une foi dans le progrès industriel par un mode de représentation inédit. De cette genèse doit naître un urbanisme d’avenir, fruit d’une architecture harmonieuse.

A ce terreau intellectuel viennent s’ajouter les influences mêlées du postimpressionnisme tel le japonisme des Nabis, ou encore les céramiques de Lalique à décor végétal. L’art nouveau s’inscrit bien dans une perspective propre à la fin du 19e siècle. Il est l’aboutissement d’une recherche sur le croisement des sciences et des arts appliqués.

Le premier exemple de ce syncrétisme est celui du Castel Béranger (voir photos) de Guimard. Projeté d’abord comme une construction néo-gothique, son auteur en fait un vrai manifeste. Bâti de 1897 à 1898, l’immeuble mélange la brique et la pierre, le fer forgé et la fonte moulée. Tout y est dessiné et prévu par Guimard ; les ornements de masques aux traits japonais, les lignes courbes des huisseries et des balcons, les fenêtres en saillies ou bow-windows. Jusqu’à une extrême finesse dans les détails des grilles de ventilation et des soupiraux. Avec cette réalisation, l’architecte reprend l’exubérance de Victor Horta à Bruxelles, et invente à Paris l’art nouveau floral.

Il est suivi sur cette voie par Jules Lavirotte qui, à cause de projets tapageurs, montre les incertitude du renouveau sur ses objectifs. Ses immeubles, aux ornements végétaux redondants, tombent dans l’excès de la décoration. Pour le Ceramic Hôtel, il utilise les briques blanches recouvertes de grès Bigot flammé représentant des plantes grimpantes. Pour surprenant qu’il soit, cet abus ornemental laisse ne parvient pas à masquer son manque d’innovation sur la structure de la construction.

Dans une ville où esthétique rime avec standardisation, l’art nouveau floral est vite rejeté par l’opinion. L’urbanisme parisien conformiste s’accommode mal de son individualité. Pourtant Guimard comme Louis Sorel ou Théo Petit sont dans une phase d’intense création. De ce goût pour le concept décliné, les édifices que l’on peut encore admirer aujourd’hui possèdent des détails magnifiques : portes ciselées, descentes de gouttière historiées... Les appartements de Guimard rue Agar (voir photo) arborent des balcons en fer forgé d’un dessin très rigoureux, variant pour chacun. Une preuve de raffinement pour des ensembles que l’on a précipitamment taxés de mauvais goût.

En véritables disciples du rationalisme, ces architectes cherchent à faire ressortir les volumes des façades par leurs motifs originaux. Ils doivent libérer les ouvertures, les baies vitrées, afin de leur donner une indépendance par rapport au reste de l’élévation. C’est déjà l’annonce des préoccupations de l’architecture moderne, essentiellement volumétrique. Les thèmes abstraits des entrées de métro réalisées de 1899 à 1903, procèdent de la même volonté. Trois modèles sont réalisés ; ouvert, couvert et fermé avec guichet de vente de billets. Malheureusement, seuls les deux premiers subsistent (voir photo 5).

Même si des décorateurs reprennent les canons art nouveau pour l’aménagement de boutiques, d’enseignes de magasins, le style est à présent largement discrédité. Louis Marnez réalise en 1900 l’agencement du restaurant " chez Maxim’s ", mais le c½ur n’y est plus. L’art nouveau floral semble être renié par ses instigateurs, qui en reviennent à des projets plus sages, gênés par leur propre création. La salle de concert Humbert de Romans que Guimard avait élevé est détruite dès 1905, dans l’indifférence générale.

A la même époque, une seconde branche de l’art nouveau s’épanouit en France. Elle propose une autre approche de l’architecture, plus cohérente mais toute aussi en rupture. Elle a absorbé les acquis du style végétal, pour ensuite le dépasser et atteindre la modernité. Pour l’heure, Axé Libre vous laisse arpenter le pavé de Paname, les regards aiguisés à la recherche de ces témoins du vingtième siècle naissant.

Gunther Ludwig

39, avenue Victor Hugo -  Paris (Ch. Plumet 1912-13)
http://www.axelibre.org/images/ARTNOU01.jpg

19 rue La Fontaine - Paris 16e (H. Guimard -1911)
http://www.axelibre.org/images/ARTNOU03.jpg


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#2 18-01-2005 13:19:11

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Une visite possible du Paris haussmannien
(présentée par le Musée d'Orsay en 1996, T. de Paulis)

Paris, une ville du XIXe siècle

* Présentation
* Objectifs
* Préparation de la visite
* Prolongement de la visite
* La visite : liste des oeuvres
* Bibliographie

Présentation

Paris au XIXe siècle se transforme complètement. Il devient une "ville de l'âge industriel" (Maurice Agulhon) : "espace réglé, aux cheminements droits, aux édifices dégagés, à l'architecture harmonieuse" (Marcel Roncayolo). Le fort accroissement démographique urbain qui accompagne les premiers temps de l'industrialisation est la cause initiale de ce bouleversement. L'armature de la ville éclate : de 547 000 habitants en 1801, Paris passe à un million vers 1835, deux vers 1860, trois vers 1885, quatre vers 1900. L'afflux de population concerne d'abord les quartiers du Châtelet, des Halles, de Saint-Antoine, de Saint-Marcel, puis à la fin du siècle les communes périphériques, donnant naissance à une nouvelle réalité urbaine emblématique du XXe siècle : la banlieue. Les mutations économiques modifient directement le visage de la ville : ateliers et petites usines prolifèrent, le chemin de fer, après l'ouverture en 1837 de la ligne Paris-Saint-Germain, s'étend autour de Paris et nécessite l'installation de voies spécifiques et de gares. Bien avant Haussmann, les clivages sociaux s'inscrivent dans la géographie urbaine : un prolétariat misérable, main-d'oeuvre d'origine rurale pour les manufactures, s'entasse dans les vieux quartiers insalubres du centre. La nécessité d'une transformation radicale des structures urbaines s'impose à de nombreux responsables dès le début du siècle.

Les acteurs

Les transformations du second Empire sont ébauchées dès le règne de Louis-Philippe (1830-1848). Rambuteau, préfet de la Seine (1833-1848) réalise la première percée dans le tissu ancien de la ville, l'actuelle rue Rambuteau, qui relie les Halles au quartier du Marais. Les Champs-Elysées, l'arc de triomphe de l'Etoile, la place de la Concorde sont achevés, Notre-Dame et la Sainte Chapelle sont restaurées. La crise économique puis la révolution de 1848 entravent la poursuite des travaux, mais la nécessité d'une politique urbaine d'ensemble reste manifeste.
Régime autoritaire, le second Empire réunit les conditions d'une action énergique et durable. L'aménagement de Paris est directement pris en charge par Napoléon III, assisté du préfet de la Seine, le baron Haussmann (1809-1891). Faire circuler et assainir sont les deux maîtres mots de cette politique. L'urbanisme moderne pense en termes de réseaux (circulation et transports, égouts, adduction d'eau, éclairage). Air et lumière doivent circuler librement et disperser les "miasmes". Une inspiration analogue conduit à apprécier les avantages apportés à la sécurité et au maintien de l'ordre par de larges avenues, moins propices aux émeutes et aux barricades que le tissu urbain traditionnel. Toutefois, cette préoccupation n'a pas eu la portée que lui a parfois donnée l'historiographie républicaine : les quartiers les plus "dangereux" (Belleville, Ménilmontant) sont également les moins touchés par l'haussmannisation. Paris doit remplir pleinement ses fonctions de capitale politique et de carrefour d'échanges. Embellissement, assainissement et hygiénisme, progrès social, prestige politique vont de pair. L'Empereur souhaite en outre associer projet social et projet économique : "L'idée napoléonienne n'est point une idée de guerre, mais une idée sociale, industrielle, commerciale, humanitaire" écrivait-il dès 1839.
Napoléon III décide des grandes lignes directrices des travaux. Il les dessine à gros traits de couleur sur un plan installé dans son bureau. La conduite et la réalisation du remodelage de Paris sont confiées à Georges Haussmann, préfet de la Seine (1853-1870) et véritable "ministre" de la capitale, entouré notamment de l'ingénieur Eugène Belgrand (1810-1878), directeur du service des eaux, et du paysagiste Jean-Charles Adolphe Alphand (1817-1891), directeur du service des promenades et plantations, tous deux polytechniciens et ingénieurs des Ponts et Chaussées inspirés par les doctrines saint-simonienne et fouriériste. En 1857, Haussmann reçoit en récompense de son action la double dignité de baron et de sénateur.
L'hausmannisation résulte de l'action coordonnée de l'intervention publique et de l'action des sociétés immobilières et des établissements bancaires. Elle dispose de l'arsenal juridique adéquat (décret de mars 1852) : le droit d'expropriation pour utilité publique est élargi. Le système s'appuie sur l'emprunt par l'intermédiaire de la Caisse des travaux, alors que précédemment, de 1815 à 1848, les monarchies constitutionnelles avaient financé leurs travaux d'urbanisation par le seul recours aux investisseurs privés, entrepreneurs et architectes. Les voies nouvelles doublent en général le réseau de routes existantes, car les fonds de parcelles sont moins onéreux à exproprier et cette solution ménage davantage les habitudes et les intérêts des habitants, notamment des commerçants, artisans et industriels. L'aménagement urbain sous Haussmann est d'ailleurs souvent le fruit de compromis entre la volonté des pouvoirs publics et les intérêts des propriétaires privés.

Une politique urbaine

L'aspect le plus visible des travaux haussmanniens est la "chirurgie urbaine" à laquelle a été soumise la cité. Afin de faire circuler air, eau et lumière dans les logements et limiter l'entassement des quartiers pauvres, soucis hygiénistes de santé publique dont l'émergence remonte au XVIIIe siècle, il est nécessaire de rénover le tissu urbain et de créer des voies de circulation, commandées par la ligne droite, autour desquelles s'articulera la ville. Changements qui peuvent nourrir la nostalgie : "Le vieux Paris n'est plus ; la forme d'une ville / Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel" (Charles Baudelaire) mais qui trouve aussi ses défenseurs : "La civilisation se taille de larges avenues dans le noir dédale des ruelles (...) des habitations dignes de l'homme dans lesquelles la santé descend avec l'air et la pensée sereine avec la lumière du soleil" (Théophile Gautier).
Percements et trouées permettent de "faire le lien". La ville est conçue comme reliant divers quartiers, lesquels s'organisent autour d'un lieu central, la place. L'immeuble est subordonné à la rue et au boulevard. Le bâtiment public est le point d'orgue d'une représentation très hiérarchisée du nouvel urbanisme. Au reste, dans la conception et la réalisation des oeuvres, l'architecte est appelé à respecter la prééminence de l'ingénieur. De grandes percées urbaines déterminent la hiérarchie du nouvel espace. Le boulevard, ample et planté d'arbres, est par excellence la voie de la ville haussmannienne. Paris se structure autour de la croisée constituée par l'axe est-ouest dans le prolongement de la rue de Rivoli et par l'axe nord-sud avec le boulevard de Sébastopol. Contrairement à l'urbanisme américain, ces percées aboutissent à des monuments-repères situés aux intersections. Ces monuments ont un statut renforcé dans la nouvelle trame urbaine : ils assument une fonction institutionnelle symbolique, mais servent aussi d'identification et de repère spatiaux. Ce sont pour l'essentiel les mairies, églises, écoles, gares, hôpitaux, parfois palais de justice et théâtres, complétés, à un autre rang, par les bureaux, usines et magasins.
Les parcs, jardins et squares ("espaces verdoyants" selon la terminologie de l'époque) remplacent les anciennes parcelles rurales, ils existent de manière autonome dans les quartiers, et non, comme à Londres, au sein des cours d'immeubles. Deux bois aménagés, à Boulogne et Vincennes, servent de poumons à la capitale et sont intégrés dans ses limites par la réforme de 1859. Ils sont complétés par l'aménagement de squares et de parcs (Monceau, Montsouris, Buttes-Chaumont) : 1834 hectares d'espaces verts au total. Les avenues bordées d'arbres (la première date du règne de Louis XVI) se généralisent. Le décor rythme également le paysage urbain : revêtement du sol, avec les chaussées pavées et les trottoirs d'asphalte gris, mobilier urbain, grilles d'arbres, réverbères, plaques d'égouts correspondent à des modèles définis par l'administration et unifient l'espace public. En revanche, des éléments décoratifs empêchent l'impression d'uniformité excessive, telles les fontaines, comme celle du Luxembourg (Grauck, 1864) ou celle de l'Observatoire (Davioud, Carpeaux et Fremiet, 1874). La plus grande originalité du projet haussmannien tient sans doute à l'aménagement et à l'organisation du sous-sol, avec la constitution d'un vaste réseau d'égoûts (560 km s'ajoutent aux 100 existant auparavant) et de canalisations, qui anticipe sur la construction du réseau ferroviaire métropolitain à la fin du siècle.
L'annexion des communes suburbaines au 1er janvier 1860 élargit la ville. Les barrières de l'octroi ne délimitent plus la cité. En revanche, il faut relier au centre les huit nouveaux arrondissements, du XIIIe au XXe. Les destructions massives du second Empire sont parfois combattues par les premiers défenseurs du "Vieux Paris". Le cas de l'île de la Cité, particulièrement bouleversée, est aujourd'hui encore le plus dénoncé. Il en ira autrement du démantèlement des fortifications longtemps discuté avant d'être voté en 1919. Celui-ci posera seulement la question de l'aménagement de "la zone", récurrente sous les premières décennies du XXe siècle et marquée par les projets d'Henri Sellier (1883-1943) au nom du Conseil général de la Seine. Habitations à Loyer Modéré, équipements sportifs et scolaires, espaces verts finiront par s'y implanter sans trop d'ordre.

Ses conséquences

Les habitants les plus pauvres quittent les nouveaux quartiers, renforçant ainsi la ségrégation sociale entre l'Ouest bourgeois et l'Est populaire et le développement d'une banlieue misérable. Cette évolution, réelle, n'est pas aussi systématique qu'on a pu le penser : le Paris populaire est "fragmenté", "non balayé" (Roncayolo), et l'embourgeoisement des nouveaux quartiers souvent progressif et nuancé. Toutefois l'autoritarisme du régime impérial, lié à des spéculations financières excessivement rentables (cf. La Curée de Zola), est souvent critiqué. Le succès de la brochure de Jules Ferry, Les Comptes fantastiques d'Haussmann (1868), finit par obtenir le départ du préfet et une pause de la politique urbaine de l'Empereur, de toute façon victime des difficultés économiques avant de l'être de la guerre et de la défaite. Le Paris de Napoléon III néglige aussi l'habitat ouvrier (la cité Napoléon reste une exception) comme tout ce qui est lié aux fonctions de production industrielle (usines, ateliers...). D'une manière générale, la construction des cités ouvrières est laissée à l'initiative individuelle des chefs d'entreprises.
En un sens, la Commune de Paris (18 mars - 28 mai 1871) peut aussi être comprise comme comme une réappropriation de Paris par les milieux populaires : c'est le sens des travaux de l'historien Jacques Rougerie. Elle ne servira guère qu'à nourrir une "contre-mémoire" d'un Paris populaire. L'urbanisme défini par Napoléon III et Haussmann s'impose comme modèle à la province (Marseille, Lyon, Bordeaux, etc.) et à l'étranger. La génération suivante poursuit somme toute leur oeuvre, à un rythme ralenti par les conséquences de la guerre, puis des difficultés économiques : le boulevard Raspail, la rocade Tolbiac-Convention des quartiers sud datent de la fin du siècle. Les lignes de l'immeuble "Belle Époque" s'assouplissent et sont moins solennelles, mais l'habitat populaire reste longtemps négligé, même après le vote de la loi Siegfried (1894) qui crée les Habitations à Bon Marché. Les expositions universelles (1878, 1889, 1900) permettent la construction d'équipements prestigieux (Trocadéro, Tour Eiffel, Grand Palais, Petit Palais, Gare d'Orsay, métropolitain). Désormais Paris est la capitale moderne par excellence, la ville lumière.

En Lettres, le corpus des textes utilisables est énorme. Nous ne citons donc qu'un titre, La Curée de Zola (1872), pour les aspects financiers de l'haussmannisation.
La ville est également susceptible d'évocations cinématographiques grâce aux reconstitutions utilisées par Marcel Carné (Les Enfants du Paradis) ou aux adaptations tirées de Zola : La Nouvelle Babylone de Kozintsev (1926), Nana de Jean Renoir (1926) ou de Christian-Jaque (1954), voire de Maupassant : Bel Ami de Louis Daquin (1954). Les amateurs du genre disposent de Si Paris nous était conté par Sacha Guitry (1955). L'importance des souterrains dans la ville moderne a nourri l'imaginaire de certains films, comme Metropolis (1925), vision pessimiste du devenir de la ville industrielle.

Liste d'oeuvres représentatives

Images du Paris pré-haussmannien

* Alexandre Antigna : L'Éclair, 1848
* Alfred Stevens :
Ce qu'on appelle le vagabondage, 1855
* Stanislas Lépine :
Montmartre, rue Saint-Vincent, s.d.
* Stanislas Lépine :
Quai des Célestins. Le Pont -Marie, 1868
* Johan-Barthold Jongkind :
La Seine et Notre-Dame de Paris, 1864
* Johan-Barthold Jongkind :
Rue de l'abbé de l'Épée, 1872
* Victor Navlet : Vue de Paris en ballon, 1855

Les transformations de la capitale

* Quartier de l'Opéra en 1914
* Crédit lyonnais, 1878-1913
* Palais des Machines, 1889
* La Gare Saint-Lazare, 1877
* Gustave Caillebotte : Toits sous la neige, 1878
* Maximilien Luce : Le Quai Saint-Michel et Notre-Dame, 1901
* Edouard Vuillard : Jardins publics, 1894

La vie urbaine

* Pierre-Auguste Renoir :
Le Bal du Moulin de la Galette, 1876
* Claude Monet : Rue Montorgueil, Paris.
Fête du 30 juin 1878, 1878
* Edgar Degas : L'Absinthe, 1875
* Edgar Degas :
Femmes à la terrasse d'un café, 1877
* Édouard Manet : La Serveuse de bocks, 1879
* Vincent Van Gogh :
La Guinguette à Montmartre, 1886
* Henri de Toulouse-Lautrec :
Danse au Moulin-Rouge, 1895
* Giuseppe de Nittis : La Place des Pyramides, 1875
* Maximilien Luce : Une rue de Paris en mai 1871 ou La Commune, 1903-1905
* André Devambez : La Charge, 1902

La banlieue

* Armand Guillaumin : Soleil couchant à Ivry, 1873
* Claude Monet :
Les Déchargeurs de charbon, 1875
* Vincent Van Gogh :
Le Restaurant de la Sirène à Asnières, 1887
* Frantisek Kupka : Les Cheminées, 1906

Bibliographie

* Jeanne Gaillard, Paris, la ville (1852-1870). L'Urbanisme parisien à l'heure d'Haussmann, Champion, 1976, rééd. L'Harmattan, 1998
* Maurice Agulhon et Georges Duby (sous la direction de), Histoire de la France urbaine, tome 4 (avec Marcel Roncayolo), La Ville de l'âge industriel, le cycle haussmannien, Le Seuil, 1983
* Bernard Rouleau, Villages et faubourgs de l'ancien Paris, histoire d'un espace urbain, Le Seuil, 1985
* Leonardo Benevolo, Histoire de l'architecture moderne, tome 1, La révolution industrielle, Dunod, 1987
* François Loyer, Paris XIXe. L'immeuble et la rue, Hazan, 1987
* Bruno Girveau, La Belle époque des cafés et des restaurants, guide Paris/Musée d'Orsay, Hachette/RMN, 1990
* Jean-Louis Cohen et André Lortie, Des Fortifs au périf. Paris, les seuils de la ville, Picard, 1991
* Anne Roquebert, Le Paris de Toulouse-Lautrec, guide Paris/Musée d'Orsay, Hachette/RMN, 1992
* Bernard Marchand, Paris, histoire d'une ville, XIXe-XXe siècle, Le Seuil, "Points-Histoire", 1993
* Gérard Bauer, Paris, tableaux choisis, Scala/Centre Georges Pompidou, 1993
* Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 1996
* Robert Tombs, La Guerre contre Paris, 1871, Aubier, 1997

* "Le Paris d'Haussmann, Au nom de la modernité", TDC Textes et documents pour la classe, n°693, avril 1995
* "La sculpture dans la ville au XIXe siècle", sous la direction de Catherine Chevillot et de Nicole Hodcent, TDC Textes et documents pour la classe, n°727-728, 15 au 31 janvier 1997
* "L'habitat du peuple de Paris", Le Mouvement social, n°182, janvier-mars 1998

* Paris, roman d'une ville, film de Stan Neumann, conseiller scientifique François Loyer, VHS, 52 mn, coproduction Musée d'Orsay, 1991

Paris, une ville du XIXe siècle

* La visite : les oeuvres

Images du Paris
pré-haussmannien

1. Alfred Stevens (1823-1906) :
Ce qu'on appelle le vagabondage,
dit aussi Les Chasseurs de Vincennes, 1855
Localisation : rez-de-chaussée, galerie Seine

La rue parisienne est ici le décor privilégié d'un drame urbain mis en scène et représenté au moment de son dénouement. Des soldats conduisent en prison pour délit de vagabondage une mère et ses enfants revêtus de haillons. Une dame de la bonne société veut intercéder auprès des soldats alors qu'un vieil ouvrier, invalide, y a déjà renoncé. Tentative vouée à l'échec comme le montre le geste de refus d'un soldat. On retrouve une scène analogue dans Choses vues de Victor Hugo, avant la révolution de 1848, où la conjonction du fossé qui sépare la bonne société des misérables et du système pénal soutien de l'ordre social est présentée comme potentiellement explosive. La rue parisienne s'assimile ici à un décor de théâtre, avec des affiches opposant la misère décrite aux spéculations immobilières ("vente sur adjudication") et aux plaisirs de la bonne société ("bal"), le long mur gris ôtant tout espoir aux protagonistes de la scène. Les divers groupes sociaux qui cohabitent dans l'espace urbain se trouvent ici juxtaposés dans une composition émouvante puisqu'il semble impossible d'éviter le malheur social. Le rôle de l'État, purement répressif, n'en sort pas grandi. L'empereur Napoléon III s'émeut à la vision du tableau présenté à l'Exposition universelle de
1855 : il considère cette besogne indigne de soldats français et décide que les vagabonds seront désormais menés à la Conciergerie en voiture fermée. Le drame social existe toujours, mais au moins l'effet de scandale est ainsi annihilé. De manière moins anecdotique, éviter la répétition de telles scènes grâce à un espace urbain cohérent est un des objectifs de la politique haussmannienne.

2. Stanislas Lépine (1835-1892) :
Montmartre, rue Saint-Vincent, s.d.
Localisation : rez-de-chaussée, salle 20

Stanislas Lépine choisit comme thème de ses compositions les rives de la Seine, le bassin de la Villette, la proche banlieue. La rue Saint-Vincent suggère le décor quotidien familier au peintre qui vécut à Montmartre, vieux village englobé par Paris lors de la réforme administrative de 1859 (création de huit nouveaux arrondissements à Paris). Longée de bâtisses aux façades irrégulières, inclinées, aux toits pentus découpant le ciel, se mêlant aux frondaisons, tortueuse, étroite, accidentée, la rue évoque ici la ville "d'Ancien Régime". Visage du Paris pré-hausmmannien, la rue Saint-Vincent s'anime au premier plan de figures pittoresques. Cette toile évoque le Paris de Balzac : rues étroites, sales, mal éclairées ou encore celui décrit par Zola dans L'Assommoir (1877) : " La maison paraissait d'autant plus colossale qu'elle s'élevait entre deux petites constructions basses, chétives, collées contre elle ; et, carrée, pareille à un bloc de mortier gâché grossièrement, se pourrissant et s'émiettant sous la pluie, elle profilait, sur le ciel clair, au-dessus des toits voisins, son énorme cube brut, ses flancs non crépis, couleur de boue, d'une nudité interminable de murs de prison. Les fenêtres sans persiennes montraient des vitres nues, d'un vert glauque d'eau trouble... Du haut en bas, les logements trop petits crevaient au-dehors, lâchaient des bouts de leur misère par toutes les fentes...".

3. Victor Navlet (1819-1886) :
Vue de Paris en ballon, 1855
Localisation : rez-de-chaussée, pavillon amont

Cette toile offre un panorama du Paris pré-haussmannien. Les grands ensembles du plan général de la ville sont aisément localisés : les axes principaux, les monuments-repères, l'enceinte des Fermiers généraux, la banlieue. Une comparaison avec la ville actuelle permet de faire aisément transparaître les grandes lignes du projet de Napoléon III et de son préfet. Sur le tableau de 1855, on distingue les noyaux anciens : l'île de la Cité, le quartier latin au sud, les quartiers commerçants au nord. Le développement urbain le long des voies de communication (routes et rails) laisse subsister de nombreuses parcelles rurales. Les aspects industriels sont déjà présents avec les gares et voies ferrées, quelques usines décelables (l'usine à gaz de l'avenue de Choisy dans l'angle inférieur droit, aujourd'hui remplacé par un square). En revanche, n'est pas visible l'enceinte fortifiée (1841-1844) décidée par Thiers mais mal perçue par les milieux populaires ("le mur murant Paris rend Paris murmurant").
Le panorama est un genre prisé au XIXe siècle. Pratiqué par des spécialistes, il permet à un large public de se représenter l'espace alors que n'existent pas encore les vues aériennes. Les premiers panoramas photographiques datent également du milieu du siècle. L'utilisation du ballon aérien pour des croquis préparatoires donne ici une vue d'ensemble inusitée de la capitale.

Les transformations de la capitale

4. Paul-Frédéric Levicomte (1806-1881) :
Maison à loyer de 1ère classe, 125 avenue des Champs-Elysées à Paris, vers 1860, maquette réalisée par Enzo Bellardelli, sous la direction de Richard Peduzzi, 1986
Localisation : rez-de-chaussée, pavillon amont

5. François Rolland (1806-1888) : Trois maisons à loyer de 3e classe, 36, 38 et 40 boulevard Beaumarchais à Paris, vers 1860, maquette réalisée par Enzo Bellardelli, sous la direction de Richard Peduzzi, 1986
Localisation : rez-de-chaussée, pavillon amont

Ces deux maquettes permettent de prendre la mesure du souci de cohérence architecturale, urbaine et sociale qui anime le projet haussmannien. Dans chaque cas la régularité des façades est l'élément essentiel. L'immeuble de 1ère classe met en valeur l'étage noble, au 2e étage ici (parfois, c'est le premier) au-dessus de l'agitation de la rue, mais ne nécessitant pas trop d'efforts pour y parvenir dans des constructions encore dépourvues d'ascenseur. L'eau courante est en revanche l'innovation la plus marquante de ces nouveaux immeubles. Les logements du 4e étage sont visiblement plus modestes tandis que les combles sont le domaine des chambres de bonnes et domestiques, désormais logés à part de l'habitation des maîtres, ce que regrettent certains moralistes. Les immeubles de 3e classe se caractérisent par une grande régularité des hauteurs d'appartements, le rez-de-chaussée étant souvent occupé par des commerces ou des locaux d'artisans. Ces immeubles sont souvent dépourvus de chambres de bonnes, les logements du dernier étage sont loués ou vendus à l'instar de ceux des étages inférieurs (cf. les chiens-assis pour les fenêtres).

6. Crédit lyonnais (1878-1913) :
Maquette du Crédit lyonnais
William Bouwens van der Boijen (1834-1907), puis Victor Laloux (1850-1937) et André Narjoux (1867-1934), charpente métallique : Gustave Eiffel et Armand Moisant
Localisation : rez-de-chaussée, pavillon amont

Cette maquette reconstitue l'état du siège central de la banque. Ici aussi, la structure métallique est masquée par une façade de pierre. Toutefois, la charpente métallique est apparente à l'intérieur. Cariatides, horloge, fronton orné de sculptures (Banque, Commerce, Industrie) rythment le décor de la façade. Depuis le hall d'entrée, les bureaux sont répartis sur trois niveaux de part et d'autre d'une longue halle. La luminosité est accentuée par les verrières et la coupole de cristal. L'escalier évoque celui du château de Chambord à double révolution. La banque symbolise l'essor économique encouragé par le régime impérial. La circulation des biens, des capitaux et des marchandises est considérée comme une source de bienfaits devant irriguer l'ensemble de la société. Henri Germain (1824-1905) fondateur du Crédit lyonnais (1863) et député sous l'Empire et la République est d'ailleurs un homme-clé de la période.

7. Maquette du quartier de l'Opéra en 1914
Localisation : rez-de-chaussée, salle de l'Opéra

Le quartier haussmannien s'organise autour d'un monument comme le montre cette maquette du quartier de l'Opéra en 1914. L'Opéra est au centre d'un quartier d'affaires à proximité de la gare Saint-Lazare où se côtoient banques et grands magasins (Printemps, Galeries Lafayette) dans une atmosphère que s'est attaché à rendre Zola dans Au bonheur des Dames. Sa structure métallique, recouverte d'un habillage de pierre et de verre, est également utilisée pour les bâtiments des grands magasins. A noter la dissymétrie des deux versants, avec la double rampe d'accès qui devait permettre à la voiture impériale d'éviter les encombrements propices aux attentats (les deux Opéras antérieurs, de la rue Le Peletier et de la rue Louvois, avaient subi ceux de Louvel contre le duc de Berry en 1820 et d'Orsini contre Napoléon III en 1858). L'Opéra Garnier ne fut d'ailleurs achevé qu'après la chute de l'Empire en 1875. Garnier avait réussi en 1861 le concours d'architecte pour la réalisation du nouvel opéra, devançant notamment Viollet-le-Duc et avait entrepris d'en faire le monument emblématique du second Empire et du "style Napoléon III", nourri d'éclectisme. Il avait obtenu que l'avenue de l'Opéra, dont la largeur devait correspondre à la façade de son bâtiment, mette celui-ci en valeur comme un bijou dans son écrin, et pour cela soit privée d'arbres.
Les immeubles aux façades régulières sont subordonnés à des rues rectilignes, au niveau aplani. Ils enclosent des cours, lieux d'une sociabilité populaire dont l'animation se réduit avec l'arrivée de l'eau courante dans les étages. Les bouches du métro, construit à partir de 1900, sont visibles sur la maquette.

8. Gustave Caillebotte (1848-1894) :
Toits sous la neige, 1878
Localisation : niveau supérieur, salle 30

Présenté à la quatrième exposition impressionniste (1879), et également intitulé Vue de toits (Effet de neige), ce tableau met en valeur les couvertures en zinc usuelles à Paris. Cette vision de la ville ne trouve cependant ses précédents que dans le domaine de la photographie, chez Hippolyte Bayard ou Alphonse Poitevin notamment. La neige, présente sous son aspect urbain, sali, accentue les contrastes. La faible place réservée au ciel renforce l'impression d'habitations inextricablement mêlées et recouvrant les activités humaines dissimulées au regard extérieur. Le caricaturiste Draner qualifia le tableau de "Zinguerie sentimentale pleine de poésie. Inspirée par L'Assommoir" dans Le Charivari du 23 avril 1879. En fait, c'est un peu l'envers de l'ordre haussmannien qui est ici dévoilé. Caillebotte annonce la mythologie fin-de-siècle des matous et monte-en-l'air, qui se retrouve dans les feuilletons ou les romans policiers comme dans les affiches de Steinlen ou les films de Feuillade.

La vie urbaine

9. Edgar Degas (1834-1917) : L'Absinthe, 1875
Localisation : niveau supérieur, salle 31

Les cafés, en vogue dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sont un lieu de rencontre privilégié, parfois des foyers de vie intellectuelle. Le café de la nouvelle Athènes, place Pigalle, près du cirque Fernando (depuis cirque Médrano) reçoit les peintres impressionnistes. Ce tableau de Degas s'inspire de son décor. Il évoque également un aspect sombre de la vie parisienne : une femme assise à une table devant un verre d'absinthe, le regard triste et abattu, ne semble pas même remarquer la présence de l'homme accoudé à sa table, à la chevelure ébouriffée, fumant la pipe. Les modèles sont deux amis de Degas, la comédienne Ellen Andrée et le peintre Marcelin Desboutin. La solitude pathétique qui se dégage de cette scène est accentuée par la composition décentrée et les tables vides au premier plan. Comment ne pas faire référence à L'Assommoir de Zola devant cette évocation ? L'alcoolisme est un fléau de la société qui touche particulièrement les classes populaires ("le travail est le fléau des classes qui boivent", Oscar Wilde). En outre, le parfum de l'absinthe, à base de gentiane, au goût amer, correspond bien à cette atmosphère triste et sans espoir. Alcool particulièrement nocif, en raison de ses effets sur le système nerveux, l'absinthe sera interdite de production et de commercialisation en 1914. On peut comparer ce tableau avec La Serveuse de bocks (1879) de Manet, son contemporain, beaucoup plus souriant, mais la bière comme le vin sont considérés comme des boissons nutritives et saines ("le vin est la plus hygiénique des boissons", Louis Pasteur).

10. Claude Monet (1840-1926) :
La Gare Saint-Lazare, 1877
Localisation : niveau supérieur, salle 32

Monet a travaillé dans la gare même, étudiant la lumière et l'atmosphère, en particulier les jeux de la vapeur et des fumées. Saint-Lazare est le terminus parisien des Chemins de fer de l'Ouest. Des immeubles haussmanniens sont visibles sur la gauche. Après Manet et Caillebotte, Monet renouvelle la représentation du paysage urbain en se confrontant à la "poésie des gares" comme le recommandait Zola. Il s'intéresse tout particulièrement à la vapeur, produite par la machine, qu'il peint rose ou bleue, dévoilant ainsi l'optimisme du siècle devant les possibilités du progrès technique. Il peint la gare comme un lieu de passage, en mouvement perpétuel, laissant deviner son bruit et son agitation. Nous pouvons également observer la toiture vitrée et son architecture métallique qui couvrent l'embarcadère le plus ancien de la gare. Les bâtiments industriels permettent alors la mise en oeuvre par les ingénieurs de nouveaux matériaux et de techniques modernes de construction. Monet a peint onze tableaux différents de la gare, conservés dans divers musées ou des collections particulières, préparant ainsi la voie aux "séries" de la cathédrale de Rouen ou de meules de foin qu'il réalisera plus tard.

11. Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) :
Le Bal du Moulin de la Galette, 1876
Localisation : niveau supérieur, salle 32

Montmartre appartient aux faubourgs de Paris intégrés dans la capitale par la réforme de 1859 mais qui conservent leurs physionomies particulières. "Une page d'histoire, un monument précieux de la vie parisienne d'une exactitude rigoureuse", c'est ainsi que Georges Rivière, ami du peintre et haut fonctionnaire, caractérise en 1877 cette scène de la vie parisienne. D'une guinguette de la Butte Montmartre, installée au pied du Moulin, Renoir restitue l'atmosphère pittoresque d'une fête. Comme nombre de peintres impressionnistes, il se plaît ainsi à faire revivre les loisirs d'une société où se mêlent petits bourgeois et milieux populaires : c'est-à-dire de ce qu'on appelle dans la langue de l'époque "la démocratie". Ces plaisirs nous paraissent aujourd'hui innocents, mais en 1876 les autorités politiques prônaient encore un "ordre moral" nettement arc-bouté sur une Église catholique conservatrice, hostile, entre autres, aux bals publics. Face au Sacré-Coeur de Montmartre, dont la construction est décidée par l'Assemblée nationale en expiation des crimes de la Commune, le bal du Moulin de la Galette symbolisait aussi la joie de vivre des "couches nouvelles" (Gambetta) qui s'apprêtent à fonder la République.

12. Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) :
Danse au Moulin-Rouge, 1895, et Danse mauresque ou Les Almées, 1895
Localisation : niveau supérieur, salle 37

Toulouse-Lautrec peint ces panneaux de bois recouverts de jute pour décorer les deux bords latéraux de la baraque de "La Goulue" à la foire du Trône. Louise Weber de son vrai nom, surnommée "La Goulue" en raison de son solide appétit, a dû en effet renoncer à la danse de cabaret et vit de son exhibition aux curieux émoustillés par sa réputation. Toulouse-Lautrec choisit d'évoquer ses heures de gloire dans les bals montmartrois, lorsqu'elle dansait au Moulin-Rouge en compagnie de Valentin le Désossé. L'orchestre est situé dans la tribune (angle supérieur droit) tandis que les spectateurs semblent prendre un plaisir mêlé d'un peu de mauvaise conscience à ces distractions au raffinement discutable. Le cadrage et l'exagération des postures favorisent l'impression de mouvement de l'ensemble. Le deuxième panneau est consacré à la danse mauresque qu'exécute la Goulue à la foire du Trône, avec des musiciens aux habits inspirés d'un Orient de pacotille (les almées sont des danseuses égyptiennes). Parmi le public figurent au premier plan, de gauche à droite, l'écrivain Oscar Wilde, la danseuse Jane Avril, Toulouse-Lautrec lui-même et le critique Félix Fénéon. La présence conjointe de deux victimes de l'arbitraire et des conventions bourgeoises, Fénéon, poursuivi comme anarchiste lors du procès "des trente" (1894) et Wilde, condamné à la prison en 1895 pour homosexualité, peut être interprétée comme un signe de protestation contre l'ordre social.

13. Armand Guillaumin (1841-1927) :
Soleil couchant à Ivry, 1873
Localisation : niveau supérieur, salle 41

La fin du XIXe siècle donne naissance au paysage de banlieue, qui s'inscrit dans le tissu urbain sans être toujours intégré à l'urbanisme. Voies de communication et établissements industriels expliquent souvent le développement plus ou moins anarchiques des habitations de banlieue, au-delà des faubourgs traditionnels. Le théoricien socialiste Victor Considerant évoquait déjà en 1848 "l'usine, la voie ferrée, le taudis (qui) constituaient ensemble la ville industrielle, informe réceptacle d'une population de quelques milliers d'âmes". Ces nouveaux paysages nourrissent une nouvelle thématique dans la peinture. Les cheminées d'usines, visibles à l'arrière plan de la toile de Guillaumin par exemple, peuvent désormais être prises, tout comme l'étaient les fumées s'échappant des locomotives dans la gare Saint-Lazare, pour l'un des symboles de l'industrialisation et de la modernité. Elles s'inscrivent dans l'environnement quotidien et marquent la ville de leur empreinte dans ces zones tenues à l'écart du centre et reliées à lui justement par le chemin de fer et les lignes de banlieue. Malgré tout, les peintres semblent souvent utiliser ces cheminées à titre anecdotique et davantage pour leur verticalité que pour leur modernité. Paysages industriels et banlieue ouvrière demeurent rarement représentés dans les collections du musée d'Orsay.

14. Victor Laloux (1850-1937) :
La gare d'Orsay (1898-1900)

La gare d'Orsay est un des derniers monuments du siècle réalisés à Paris. Elle est construite sur l'emplacement des ruines du Palais d'Orsay (Cour des Comptes) incendié en mai 1871 pendant la Commune. Les travaux commencés en 1898 sont achevés en 1900, avant l'inauguration de l'Exposition universelle, qui accueille les visiteurs dans des pavillons provisoires établis sur l'esplanade des Invalides ainsi qu'aux Petit Palais et Grand Palais, tous deux construits pour l'occasion et donc, comme le pont Alexandre III, contemporains de la gare. Les difficultés de circulation avaient pesé sur le succès de l'exposition de 1889 (25 millions de visiteurs). La nouvelle gare, ainsi que la première ligne du métropolitain (1900), y remédient pour l'Exposition de 1900 qui reçoit effectivement 50 millions de visiteurs.
Le choix de la structure métallique préfabriquée et les impératifs politiques expliquent la rapidité de la construction. L'ossature de métal, particulièrement visible aux abords du pavillon de l'architecture, est dissimulée derrière la pierre de taille, à la fois parce qu'ainsi le monument s'intègre mieux à son environnement prestigieux, au coeur de Paris et à proximité du Louvre et du jardin des Tuileries et parce que c'est le choix esthétique d'un architecte adepte de l'école des beaux-arts. Napoléon III, et ses contemporains, avaient pu être séduits par l'affichage de la modernité (gare Saint-Lazare). La fin du siècle en revanche, marquée par une crise de confiance dans les valeurs du progrès, voit un retour en force des architectes adeptes du décor et une quête nostalgique de la beauté pré-industrielle. La façade de la gare, correspondant au type de l'immeuble haussmannien, recouvre un hôtel avec restaurant et salle des fêtes. Leur conservation dans le musée permet au visiteur d'imaginer le cadre des réceptions de la fin du siècle, destiné à donner à un public bourgeois, mais économe, les satisfactions du luxe à moindres frais.

Musée d'Orsay
Service culturel
Texte: T. de Paulis


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#3 18-01-2005 13:20:50

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Un site remarquable sur le logement haussmannien :

http://www.sciences-sociales.ens.fr/hss … Heading188


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#4 18-01-2005 13:27:42

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

L'oeuvre d'Haussmann

Pour la première fois sans doute dans l'histoire, sous l'influence de Napoléon III et d'Hausmann, la ville est perçue dans son ensemble, comme un tout, et non plus comme une somme de quartiers, d'îlots et de pâtés de maisons qui se jouxtent tout en restant hermétiques les uns aux autres.

C'est une des originalités fondamentales de l'urbanisme du Second Empire. On ne se contente plus de rénover quelques îlots ou de créer des quartiers nouveaux comme sous la Monarchie de Juillet. C'est toute la ville qu'on transforme et qu'on unifie.

"Cet urbanisme se caractérise pas certaines réalisations significatives, écrit Louis Girard dans la Nouvelle Histoire de Paris. L'avenue haussmannienne d'abord, large et droite, à la pente aplanie, un monument dans sa perspective. Les amples trottoirs sont plantés d'arbres (auparavant seuls les boulevards et les quais avaient cet agrément); des immeubles cossus la bordent, longue façade en pierre de taille, à porte cochère, à balcons et à décoration sculptée. De part et d'autre de la grandiose percée, le quartier ancien peut subsister, mais elle prend son plein caractère au sein d'un ensemble neuf dont elle constitue l'axe. La grande place-carrefour, à l'intersection des avenues, est un lieu de convergence propre à devenir un centre commercial. Les gares, les Halles rénovées sont génératrices d'une énorme circulation. Enfin les espaces verts, non seulement les deux bois de Boulogne et de Vincennes mais les Buttes-Chaumont, les parcs Monceau et Montsouris, sans oublier les squares, sont vite essentiels à la vie des quartiers."

La métamorphose de Paris

Quelles que soient les raisons qui ont poussé Haussmann à entreprendre des travaux qui devaient bouleverser la physionomie de Paris, nul doute qu'il fit preuve, dans les modifications apportées, d'un talent qui le place au premier rang des urbanistes du XIXe siècle.

Il fera de Paris la capitale la plus moderne de l'Europe. Tout d'abord, le principal agent de la santé publique, l'eau vient abreuver en abondance la ville assoiffée par les aqueducs de la Dhuys et de la Vanne, l'apport des eaux de la Marne dans les bassins de Ménilmontant, et des eaux de la Seine, filtrées et élevées par les machines de Chaillot. Les égouts doublés, aérés, rendus inodores, croisent, sous Paris, leurs huit cents kilomètres de canaux admirablement répartis en quatre collecteurs de dimensions énormes.

Les halles centrales sont achevées, et l'on s'accorde à vanter l'ampleur, la judicieuse ordonnance, l'architecture de leur douze pavillons de fer et de brique, destinés chacun à abriter la vente d'une catégorie particulière des denrées indispensables à la vie de Paris. Nulle confusion, point d'embarras, une circulation facile, beaucoup d'ordre et de propreté, c'est ce que réalisent les plans de Victor Baltard.

Victor Baltard (1805-1874)
Grand prix d'architecture en 1833, il fut directeur des travaux de Paris et du département de la Seine. Outre la construction des Halles centrales, il a restauré de nombreuses églises à Paris et construit Saint-Augustin (1850-1868)


Le grand abattoir de la Villette remplace les sept abattoirs répartis autour de la ville et s'annexe un marché aux bestiaux, assez spacieux pour enfermer les milliers de boeufs et de moutons que fournissaient depuis des siècles, en vertu des pribilèges royaux, les marchés supprimés de Sceaux et de Poissy.

Le 12 décembre 1854, Haussmann créa, pour la première fois en France, un "service des promenades et plantations" qui prit en main tout ce qui concernait l'établissement, le renouvellement et l'entretien des plantations sur les voies publiques, l'aménagement et le développement de tous les espaces plantés : bois, squares, jardins, etc. La direction de ce service fut confiée à Alphand, ingénieur en chef, qui fut assisté de l'architecte Davioud et du jardinier-paysagiste Barillet-Deschamp. Davioud construisit l'hippodrome de Longchamp, ainsi que tous les restaurants, cafés et chalets qui agrémentèrent les allées nouvelles.

Jean-Charles Alphand (1817-1891)
Ingénieur, il fut chargé par Haussmann, dont il était l'un des plus proches collaborateurs, de diriger le Service des Promenades et Plantations à l'Hôtel de Ville. C'est sous ses ordres que furent aménagés les bois de Boulogne et de Vincennes, l'ensemble des parcs et notamment les Buttes Chaumont, ainsi que les nombreux squares créés dans Paris. Nommé préfet de la Seine sous la IIIème République, il poursuivit l'oeuvre du baron.

 
L'ancienne configuration de la ville

Avant lui, le c½ur de la ville se présentait à peu près tel qu'il était au Moyen Âge. Les exigences de la politique de prestige attachée au Second Empire et la vague de spéculation foncière qui le caractérise sont les facteurs essentiels qui entraînèrent la rénovation de la capitale. Compte tenu de l'accroissement de la population, des travaux d'assainissement et une meilleure adaptation des rues à la circulation se révélaient nécessaires. D'autre part, l'ancienne configuration des quartiers de Paris avait rendu trop malaisée la répression des mouvements populaires de 1830 et de 1848, au cours desquels ni la cavalerie ni l'artillerie n'avaient pu man½uvrer efficacement.

L'insalubrité de Paris avant les grands travaux

Quand en 1852 Napoléon III nomme Georges-Eugène Haussmann préfet de la Seine, le vieux Paris est une ville malade, dans laquelle la population ne cesse d'augmenter dangereusement; une ville qui a subi en moins de soixante-dix ans les méfaits de trois révolutions et de deux invasions des armées étrangères.

Déjà Voltaire, en 1749, écrivait : "Nous possédons dans Paris de quoi acheter des royaumes, nous voyons tous les jours ce qui manque à notre ville et nous nous contentons de murmurer. On pourrait en moins de dix ans faire de ce Paris la merveille du monde.[...]"

Sous la Monarchie de juillet, Monsieur de Rambuteau, préfet de la Seine, tenta bien d'améliorer les conditions de vie dans la capitale. "De l'eau et de l'ombre, c'est ce qu'il faut aux Parisiens," aimait-il répéter.

Pour celà, il fit construire plusieurs fontaines monumentales (place de la Concorde et place Saint-Sulpice), et multiplia à travers la ville les bornes-fontaines (il y en avait exactement 146 en 1830, il y en aura près de 2000 en 1848), si bien que le volume d'eau journalier par Parisien qui n'était que de 28 litres en 1830 passa à 110 litres en 1848.

Il planta aussi de nombreux arbres pour lesquels il avait une véritable passion, et il créa le premier jardin public de Paris dans l'île de la Cité.

Le vieux Paris vers 1850

Victor Considérant (1808-1893), l'un des saint-simoniens influents, écrivait en 1845 : "Paris, c'est un immense atelier de putréfaction, où la misère, la peste et les maladies travaillent de concert, où ne pénètrent guère l'air ni le soleil. Paris, c'est un mauvais lieu ou les plantes s'étiolent et périssent, où, sur sept petits enfants, il en meurt quatre dans l'année."

L'île de la Cité, plus qu'aucun autre quartier de Paris, répondait à cette sinistre réputation. Napoléon 1er souhaitait déjà sa destruction. "Ce n'est plus qu'une vaste ruine, déclarait-il, tout au plus bonne à loger les rats de l'ancienne Lutèce."

Le percement des voies et les expropriations

Haussmann se refusera à procéder en force aux expropriations et aura le souci de rechercher le juste prix des immeubles à acquérir.

Ceci n'empêchera pas la rumeur publique de médire sur son compte. Pour preuve cette chanson qui courut dans les rues de Paris quand il maria sa fille, en février 1865, au Vicomte de Pernety.

"Haussmann à Pernety vient d'accorder sa fille.
Si beau que soit l'hymen, je plains le marié,
Car on risque en entrant dans pareille famille,
D'être comme mari, bientôt exproprié."

Haussmann, ne voulant point imiter les apôtres,
Au bien d'autrui s'arrange à plaisir, sans façon,
Et pour faire à sa fille une bonne maison,
Il nous prend toutes les nôtres.

Le "culte de l'axe"

Le plan d'urbanisation adopté par le baron Haussmann (il fut élevé à cette dignité par Napoléon III) est fondé sur le goût et l'efficacité de la ligne droite, ce que le XVIIe siècle appelait déjà le «culte de l'axe». De grands boulevards et de larges avenues furent donc percés de la place du Trône (boulevard Voltaire) à l'Étoile, de la gare de l'Est à l'Observatoire (boulevards de Strasbourg, Sébastopol, Saint-Michel). D'autres artères, comme les Grands Boulevards ouverts sous le règne de Louis XIV, furent considérablement élargies. Construction de nouveaux édifices (Halles, gares, théâtres) ou aménagement de parcs et jardins (Montsouris, Luxembourg), les travaux du baron-préfet sont menés à bien, dans un temps record. Haussmann prendra d'ailleurs le soin de faire photographier (entre autres, par Charles Marville) les quartiers du vieux Paris voués à la démolition. Les bois de Vincennes et de Boulogne font l'objet d'un tracé qui transforme des «espaces verts» à l'état brut en hauts lieux pour la promenade. Enfin, plusieurs quartiers limitrophes (Auteuil, Passy, Grenelle, Montmartre) qui tenaient encore plus de la campagne que de la ville sont définitivement rattachés à l'agglomération parisienne. Le Paris du XXe siècle est, pour l'essentiel, le Paris d'Haussmann.

Le financement des travaux

Haussmann fit exécuter pour 2,5 milliards de francs de travaux en dix-sept ans avec un budget de 1,1 milliard (entre 50 et 80 millions de francs par an).

La publication des "Comptes fantastiques d'Haussmann", par Jules Ferry dans les colonnes du journal "Le Temps", révéla au grand public le problème que posait le financement des travaux de Paris. Ce pamphlet était une réponse au mémoire publié par Haussmann en 1867 et dans lequel le préfet de la Seine tentait de justifier sa politique financière.

Selon la théorie des dépenses productives, défendue par Haussmann, où il faut placer en regard des dépenses, les résultats obtenus, il ne faut pas méconnaître que, parallèlement aux dépenses, marche une création de richesses bien des fois supérieures.

L'Exposition Universelle de 1855 viendra confirmer l'exactitude de la théorie pressentie par Haussmann des dépenses productives. Plus de cinq millions de visiteurs sont comptabilisés pour cette manifestation, venant de province et d'étranger. Les grands travaux attiraient autant que les produits exposés. La presse internationale, éblouie par ce début de réalisation, invite les touristes à revenir voir par eux-mêmes leur évolution, ces touristes qui, lors de leur visite à Paris, laissent des millions de recettes qui retombent indirectement dans les caisses de la ville.

L'emprunt est la base du système financier des grands travaux du Second Empire, Haussmann en lancera plusieurs :

- le premier, en 1855, de 600.000.000 francs,
- le second est approuvé en 1858 de 120.000.000 francs,
- le troisième, en 1865, de 265.000.000 francs,
- le quatrième, de 400.000.000 francs, voté dans un climat d'extrême violence à son encontre en 1869 constituera la fin du "système financier haussmannien", puis sa chute un an après.

Emile Pereire (1800-1875)
et Isaac Pereire (1806-1880)
Saint-simoniens convaincus, participèrent avec leur Crédit Mobilier au développement de Paris en acquerant de nombreux terrains Plaine Monceau, rue de Rivoli ou encore avenue de l'Opéra.


   Outre les fonds apportés par les emprunts et les garanties de la Caisse des Travaux, Haussmann, fit aussi appel, et très largement, à l'investissement privé. Le "Crédit Mobilier" des frères Pereire représente l'exemple même de cette "aide privée" qui participa aux travaux de Paris.

Le projet de l'opération Louvre-Rivoli, en vue de l'Exposition Universelle proche, souhaité par l'Empereur et son Préfet ne suscitait guère d'engouement. Il suffisait, peut s'en faut, de raser 15000 mètres carrés (surface considérable au coeur de la ville) de demeures misérables, voire de taudis.

L'offre d'Haussmann, appuyé par le jeune Crédit Mobilier des frères Pereire, pour l'acquisition de ces terrains tombera à 380 francs en 1854 alors que les prix étaient alors, vers la Concorde, de 930 francs à 960 francs.

Les frères Pereire créent alors la Société anonyme de l'hôtel et des immeubles de la rue de Rivoli. Quatre ans plus tard la raison sociale de la Société anonyme est modifiée, elle devient la Compagnie Immobilière. Ses statuts sont élargis. Désormais elle peut acheter des terrains, construire, échanger ou revendre sur l'ensemble du territoire de la ville de Paris.

La nouvelle Société ainsi créée usa très habilement de ses nouveaux droits. Elle prend des participations dans la rénovation du quartier de l'Opéra. Les frères Pereire investissent dans des positions de premier ordre à Paris : la place de l'Opéra, le carrefour Réaumur/Sébastopol, le Rond-Point des Champs-Elysées, deux hectares à la barrière Monceau (ce quartier qui deviendra la place Malesherbes n'est encore qu'un des dépôts de pavés de la ville; les abords du parc Monceau, ne sont autre que la Petite Pologne, foyer de misère.), 1,5 ha rue Marbeuf et un espace avoisinant l'actuelle place François 1er. Ils prendront aussi des positions boulevard Montparnasse et d'autres à proximité du carrefour de l'Odéon. Ils achètent encore la Cour de Commerce du Roule dans la rue du faubourg Saint-Honoré. On les retrouve sur des terrains à la Villette qu'ils divisent en 59 lots. Ils n'ont alors plus qu'à attendre le remembrement ou le percement des voies pour céder, échanger ou construire... et prélever une forte plus-value.

Le coût exorbitant de l'annexion qu'Haussmann eut à accomplir à partir de 1860 (352 millions) et qui relevait du seul désir de Napoléon III, les attaques de Jules Ferry puis celles de l'ensemble de l'opposition, facilitées par les mesures qui libéraient la presse (à partir de 1866), portaient d'autant plus qu'elles s'adressaient à des Parisiens lassés par quinze années de travaux incessants.

Jules Ferry (1832-1893)
Avocat, homme politique, journaliste au Temps, dans lequel il publie plusieurs pamphlets dont "Les Comptes fantastiques d'Haussmann". Successivement ministre de l'instruction publique, ministre des Beaux-Arts, Président du Conseil puis ministre des Affaires étrangères, il est l'un des promoteurs de l'enseignement laïc et gratuit. Il étend aux jeunes filles l'enseignement secondaire d'Etat et participe à la fondation de l'école normale supérieure de jeunes filles de Sèvres. Elu au Sénat en 1891, il en assurera la Présidence.


"Si l'on songe au trafic énorme des lourds chariots attelés à de solides percherons qui transportaient les matériaux, tant pour l'enlèvement des décombres que pour la construction, le désordre causé par les tranchées d'installation des conduites d'eau, de gaz, des égouts, etc..., on ne saurait trop s'étonner de l'impression de cataclysme que les bourgeois tranquilles ressentaient en voyant cette si complète et si rapide transformation," écrit justement Henri Malet dans "Le Baron Haussmann et la Rénovation de Paris".

Les contestations

Cette métamorphose soudaine de Paris, obtenue par des procédés qui ne s'encombraient guère de principes démocratiques, mais s'appuyant sur des combinaisons financières audacieuses, voire douteuses (emprunts et adjudications), justifia la réclamation d'une partie de la population et les attaques de l'opposition. En 1867, Haussmann est interpellé par le député Ernest Picard. La brochure de Jules Ferry intitulée les Comptes fantastiques d'Haussmann (1867), les débats au Parlement concernant son administration entraînèrent l'établissement d'un contrôle que le baron avait jusque-là évité. Peu avant la chute de l'Empire, Émile Ollivier exige et obtient son renvoi. Député de la Corse de 1877 à 1881, Haussmann demeurera bonapartiste sous la troisième République et emploiera la fin de sa vie à la rédaction de ses Mémoires (1890-1893).

L'autre "utilité" des travaux

Si le gigantesque plan d'urbanisation d'Haussmann a surtout eu pour objet d'assainir, aérer et moderniser Paris, il n'en demeure pas moins qu'à cette occasion les délais de réaction et de répression de la police et de l'armée se sont considérablement réduits .

Avant les travaux, Paris était composé de quartiers fermés, tels de formidables citadelles où les forces de l'ordre n'intervenaient qu'au prix d'innombrables difficultés. Rues étroites et mal éclairées, passages exigus entre maisons étaient autant de pièges pour elles. Cette configuration avantageait les émeutiers pour l'édification de barricades et le harcèlement des troupes.

Cet aspect de la restructuration de Paris, sans être l'objectif ou la priorité des autorités, a quand même fait naître quelques idées chez les responsables de l'époque. Haussmann, ne l'oublions pas, était Préfet de la Seine et à ce titre devait garantir la sécurité de la ville. Les grandes artères larges et dégagées étaient d'une efficacité redoutable lors des interventions des troupes contre les émeutiers.

Cette approche quasi militaire de la rénovation des quartiers, sans être réellement mise en avant, n'a pas été formellement démentie. Haussmann dans ses mémoires dit ne pas avoir eu cette perception stratégique, mais il relève une "utilité" politique et publique de ses percées.

Extrait des mémoires d'Haussmann : "L'empereur, en traçant le boulevard de Strasbourg et son prolongement jusqu'à la Seine et au-delà, n'avait pas plus en vue l'utilité stratégique de ce prolongement que de tant d'autres voies, comme la rue de Rivoli, par exemple, dont l'alignement droit ne prêtait pas à la tactique des insurrections locales. Mais, s'il n'a pas cherché par-dessus tout ce résultat, comme l'opposition le lui reprochait, on ne peut nier que ce fut la très heureuse conséquence de tous les percements conçus par sa Majesté pour améliorer et assainir l'ancienne ville."

Conclusion

L'oeuvre d'Haussmann d'une "utilité douteuse et passagère" (Jules Ferry dans les Comptes fantastiques) permit de rendre à Paris un lustre depuis longtemps disparu. De nombreux monuments anciens furent dégagés et rénovés, arrachés à l'oubli, l'hygiène rétablie, l'eau assainie, un peu partout dans la ville des jardins et des allées plantées, et le choléra enfin chassé.


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#5 18-01-2005 13:33:27

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#6 18-01-2005 14:54:50

marco
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

L'architecture parisienne classique et son influence en banlieue. L'exemple de Clichy (92) :


Style Haussmannien

Style architectural de la deuxieme moitie du 19eme siecle, que l'on retrouve sur les grands immeubles parisiens construits a cette epoque. Ce style doit son nom au baron Haussmann (1809-1891), prefet de la Seine de 1853 a 1870, qui dirigea les grands travaux de modernisation de Paris, sous Napoleon III.
Plutot que de style architectural, il conviendrait de parler de
"systeme" haussmannien. En effet, cette vaste entreprise de transformation de la capitale, realisee par Haussmann en vue d'une politique d'embellissement et d'assainissement de la ville, a defini d'abord ses moyens, c'est-a-dire une organisation technique, et un systeme de financement, pour chercher ensuite a donner forme a un reseau de nouvelles voies percees dans les anciens quartiers, dont l'objectif majeur etait de faciliter les deplacements, et de resorber les ilots insalubres. Ceci a entraine beaucoup de destructions, et un endettement important, qui ont renvoye une image longtemps negative de ces travaux, aujourd'hui beaucoup mieux perc,us par les parisiens tant ils ont contribue a fac,onner Le Paris, capitale du 19eme siecle. L'avenue de l'Opera est un exemple typique de percee haussmannienne.

Du point de vue des reglementations, seuls les alignements sont definis, et les gabarits fixes en fonction de la largeur des avenues. D'autre part, Haussmann impose des prescriptions architecturales pour permettre l'ordonnancement des immeubles : les fac,ades doivent etre en pierre de taille, ornees de balcons, corniches et moulures, les toits un peu arrondis et en ardoise, les batiments sur un meme ilot doivent avoir les memes hauteurs d'etages et les memes lignes principales de fac,ade. Ces prescriptions, verront naitre le type de
l'"immeuble haussmannien", dont les plans d'appartements se caracterisent par une enfilade de pieces en fac,ade, un couloir derriere accessible depuis le palier de l'escalier de l'immeuble, et des services et des chambres sur cour, desservies par un escalier de service.
Le style haussmannien, facilement reconnaissable par l'unite des fac,ades qu'il a produit et les grandes perspectives urbaines, a largement depasse la periode d'activite du baron Haussmann ; il a perdure jusqu'au debut du 20eme siecle, et a influence l'urbanisme de nombreuses villes en France.

Certains boulevards de la banlieue parisienne, axes de prestige et de liaison avec Paris, ont ete soumis a l'influence haussmannienne.
A Clichy, le boulevard Jean-Jaures, ancien boulevard de Paris, ouvert partiellement en 1808 lors du demantelement du chateau de Clichy, puis integralement en 1862. La majorite des immeubles datent des annees 1890 a l'avant-guerre. C'est l'un des axes   principaux de Clichy, sur lequel se trouve l'hotel de ville, dont le trace est en prolongement de l'avenue de Clichy a Paris. Il beneficie d'une architecture en pierre de taille, et d'immeubles de type haussmannien, dont les modenatures et les decors sculptes enjolivent les fac,ades.

http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image1_jaures-archi_118.jpg  http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image3_jaures-haus_118.jpg


Style Art Nouveau

Ce mouvement artistique prend ses racines des le milieu du 19eme siecle, au moment ou l'apparition de materiaux nouveaux, en particulier le fer, et l'industrialisation se font jour. Pour lutter contre la facilite de la production en serie et les "revivals" historicistes, il fallait rendre a l'artisanat d'art sa place dans la production des objets, et inventer
un "art nouveau", degage de toute imitation historique. Alimente par la reflexion de theoriciens tels que Gottfried Semper (1803-1879) et Eugene Viollet le Duc (1814-1879), le debat aboutit a la constitution en 1888 de l'Arts & Crafts Exhibition Society par des eleves de William Morris. Ce mouvement remet a l'honneur les arts decoratifs, transformant l'habitat prive en oeuvre d'art totale, de l'objet usuel et du mobilier a l'architecture, pour concurrencer une architecture publique academique de style neo-classique. En definitive, ce style s'est surtout exerce des annees 1895 jusqu'au debut de la premiere guerre mondiale en 1914. La ceramique, le gres, le fer forge agrementent les fac,ades qui arborent des lignes courbes, ondoyantes. On voit apparaitre davantage de bas-reliefs representant des fleurs, des lianes, du feuillage, des visages de femmes. Le fer forge des portes et des balcons est tres travaille. En raison de certaines extravagances, on a souvent appele l'Art Nouveau "le style nouille".

C'est en Belgique que se cristallise le phenomene de l'Art Nouveau, avec Victor Horta, associant le rationalisme constructif de tradition franc,aise, a un style floral et ornemental typiquement anglo-saxon. Hector Guimard en sera l'un des representants franc,ais, avec le Castel Beranger a Paris. Le mouvement s'etend a toutes les grandes capitales d'Europe, pour devenir le "Jugendstil" a Vienne avec Otto Wagner, et Joseph Maria Olbrich, ou avec Henry Van de Velde a Mu"nich. Mais le succes foudroyant de ce style sera de courte duree: rejete par la critique, ce mouvement europeen deviendra regional, s'associant souvent a une revendication culturelle d'autonomie. A Gaudi a Barcelone, repondent Charles Rennie Mackintosh a Glasgow, Eliel Saarinen a Helsinki, Emile Andre a Nancy...
L'Art Nouveau, heritier du 19eme siecle, sera un remede a l'eclectisme ambiant, avant de ceder la place a d'autres courants.

A Clichy, l'Art Nouveau est represente essentiellement par les anciens entrepots du Printemps. Les allees Gambetta presentent des immeubles Art Nouveau aux n 1, 2, 11, 14, 17, 26. L'hotel du Globe, au n 23 de la rue Villeneuve, construit en 1914, temoigne de la richesse des possibilites d'utilisation de la brique et des dernieres traces de l'Art Nouveau, qui a inspire le cadre de l'enseigne sur la fac,ade.
http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image2_dscn2878_120.jpg http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image3_art_nouv_120.jpe


Style Art Deco

Les Arts Decoratifs ont connu leur apogee en France, consacres par l'Exposition Internationale des arts decoratifs et industriels modernes a Paris en 1925. Successeur officiel de l'Art Nouveau dans les annees 20, l'Art Deco n'en est a premiere vue qu'une variante formelle. En realite, son origine est plus ancienne, prenant sa source dans l'influence japonaise un demi-siecle auparavant, avec Henry Richardson ou Louis Sullivan a Chicago, dont l'ecriture ornementale est dans la tradition rationaliste franc,aise avec Henri Labrouste, tout autant que dans celle des Arts & Crafts inities par William Morris en Angleterre. Au debut du siecle, Frank Lloyd Wright en donnera une version epuree par sa confrontation avec le purisme japonais. La culture americaine, forgee par l'industrie, revient en Europe en meme temps que disparait l'Art Nouveau. Elle se traduit par une expression de la modernite, mettant en place un decor aux formes droites. Apres les courbes tres travaillees de l'Art Nouveau a la fin du 19eme siecle, la recherche architecturale s'oriente vers une rationalisation de l'architecture, une epuration des formes, adaptees a la production mecanisee et standardisee de l'industrie, a l'invention du beton arme permettant d'envisager des formes nouvelles. Cela se traduit par des lignes simples, l'abandon des courbes et des motifs floraux, l'apparition de decors geometriques plus discrets, influences par la peinture cubiste.

A Vienne, Josef Hoffmann cree les "Wiener Werkstatte", en adoptant un style orthogonal, dont le Palais Stoclet realise a Bruxelles en 1911 sera considere comme l'edifice fondateur du mouvement Art Deco. A Berlin, Peter Behrens participe a la fondation du
"Deutcher Werkbund", organe de collaboration des artistes avec l'industrie, sous la houlette de Hermann Muthesius. A Paris, les couturiers Paul Poiret, Pierre Patout et l'architecte Louis Su"e propagent cet art, dans lequel aucune copie ou pastiche des styles anciens n'est admis. L'exposition de 1925, impulsee par les joailliers et les couturiers, sera le triomphe de l'Art Deco : Jacques-Emile Ruhlmann, Henri Sauvage, Georges Wybo, Rob Mallet Stevens, Eileen Grey, en seront les representants les plus celebres. Le succes mondial de cette manifestation de l'elegance et du luxe fera de ce style une reference incontournable pendant pres de 20 ans. C'est aux Etats-Unis, juste retour des choses, qu'il trouvera sa terre d'accueil, comme en temoignent le Chrysler Building (1927-1930) construit par William Van Alen a New-York, et plus tardivement le Rockefeller Center (1930-1933) construit par Raymond Hood ; il se repandra ensuite a travers toute l'Amerique, en particulier a Miami en Floride, et sera a l'origine du "streamline" de l'apres-guerre.

Les temoignages de l'architecture Art Deco des annees 30 sont particulierement nombreux a Clichy, rue d'Alsace, allees Gambetta, avenue Anatole France, rue du Landy, la poste au n 81 du boulevard Jean-Jaures, datant de 1932-34, etc... La rue d'Alsace presente, du cote des numeros pairs, un tres bel ensemble d'immeubles dans le style Art Deco. Les rues Morice et Souchal egalement. L'avenue Anatole France est constituee en partie d'un lotissement concerte datant de la premiere moitie du 20eme siecle: les immeubles d'habitations en brique et beton presentent un ensemble harmonieux dans le style Art Deco. Rue du Landy, a partir du n 41, tous les immeubles sont typiquement de style Art Deco.


http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image1_20_122.jpg http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image2_laposte_122.jpg http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image3_anatole_122.jpg


Mouvement Moderne

Il faut distinguer le style Art Deco, qui reste un mouvement decoratif ornemental concernant surtout la production d'objets et d'elements de decors, du Mouvement Moderne, qui est un courant architectural se developpant a la meme epoque, base sur une transformation radicale de la production batie, du point de vue de la construction et de l'urbanisme.
Ce terme est utilise pour rendre compte des courants architecturaux ayant contribue a la formulation d'une theorie et d'une esthetique nouvelle dans la premiere moitie du 20eme siecle. Les plus grands architectes temoignent d'un mouvement international qui prend naissance des le debut du 20eme siecle. Ce courant prone l'abandon de tout decor, et la production de formes adaptees a leur fonction, sans concession et de maniere radicale, utilisant les materiaux modernes: le beton, le verre, l'acier.

Il est interessant de noter que des 1902, l'architecte autrichien Otto Wagner evoque le Mouvement Moderne en architecture, insistant sur la question de "l'utilite" dans la conception des formes architecturales. Mais la premiere apparition precise du terme, correspond a la publication en 1936 par Nikolaus Pevsner, historien d'art allemand refugie en Angleterre, d'un ouvrage intitule "Pionniers du Mouvement Moderne, de William Morris a Walter Gropius". Pour Pevsner, il est essentiel de comprendre le Mouvement Moderne comme une synthese du mouvement Arts & Crafts, de l'Art Nouveau, et du developpement de nouveaux materiaux de construction, comme l'acier et le beton.
Le label de "modernes" s'applique aux architectes ayant mene en parallele la renovation des formes, leur adaptation a l'evolution des usages, et au developpement des techniques nouvelles. Leur strategie s'inscrit dans un processus de modernisation economique et sociale, pour donner une interpretation radicalement nouvelle a l'architecture, inspiree de l'esthetique de la machine. L'architecte autrichien Adolf Loos en sera l'un des fondateurs dans sa critique vehemente de l'ornement en architecture, ainsi que Auguste Perret, qui pronera la rationalite constructive et l'utilisation vraie des materiaux contemporains. Les representants les plus fameux du Mouvement Moderne sont sans aucun doute le suisse Le Corbusier, avec des oeuvres phares comme la villa La Roche construite en 1924 a Paris ou la villa Savoye en 1929 a Poissy, et l'architecte allemand Mies Van der Rohe, avec le Pavillon d'Exposition de Barcelone, ou la villa Tugendhat a Brno, ces deux oeuvres datant de 1929.
Contrairement a la vision militante donnee par les pionniers de la modernite, il apparait aujourd'hui que leur revolution formelle est inscrite dans une continuite avec la pensee rationaliste des theoriciens du 19eme siecle, et des principes eternels de l'architecture classique depuis l'Antiquite. A l'interieur de ce qu'on a appele le Mouvement Moderne, l'hypothese d'une homogeneite internationale est aujourd'hui remise en cause : on distingue differentes attitudes et tendances contradictoires, selon les regions et les contextes qui les ont vu naitre, ce qui contredit le qualificatif de "style international" attribue a ce mouvement architectural par certains historiens.

La maison du Peuple en est un exemple celebre, qui place Clichy dans les parcours obliges des visites architecturales de la capitale. L'Hopital Beaujon illustre egalement le caractere hygieniste des preoccupations de cette epoque, ainsi que la partie plus recente realisee en beton, des anciens entrepots du Printemps.

http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image1_art_124.jpg http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image2_mouv_moderne_124.jpg http://www.semclichy.com/images/upload/clichy_contenu4/image3_m-du-peuple_124.jpg

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#7 03-03-2005 08:16:38

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Le Parisien, 3/03/2005

Patrimoine
Interminables échafaudages !

SIX ANS pour l'une, cinq ans pour l'autre ! Comment expliquer que la tour Saint-Jacques, en plein coeur du Châtelet, soit corsetée dans des échafaudages depuis 2000... Et c'est pire pour l'église Saint-Sulpice, dont la tour nord est masquée depuis 1999 ! Sans qu'aucun chantier, ni ici ni là-bas n'ait encore démarré... « C'est navrant », concède Sandrine Mazetier, adjointe au maire de Paris chargée du patrimoine, qui annonce qu'enfin, sur les deux sites, les travaux devraient commencer cette année.
Avant d'ouvrir ces chantiers de restauration, il aura fallu que la Ville bataille avec l'Etat pour le financement (lire ci-contre), et qu'aboutissent des études techniques.[...]

http://www.leparisien.com/home/index.htm


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#8 09-03-2005 23:15:24

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Le Palais de Chaillot, deux grands bras ouverts sur la Seine
09/03
16:51  Monumental mais en même temps généreux, ses grands bras ouverts sur la Seine, le Palais de Chaillot est reconnu par certains comme le monument majeur des années trente à Paris.

Au départ, le palais du Trocadéro, implanté tout au long de la colline de Chaillot, surplombant la vallée du fleuve, est construit à la fin du XIXe siècle par l'architecte Davioud pour l'exposition de 1878.

Il est alors composé d'une immense rotonde, abritant une salle des fêtes de 5.000 places, flanquée de deux tours et, de part et d'autre, de deux grandes ailes curvilignes. L'une, à l'ouest, abrite le musée de l'Ethnologie, l'autre (à l'est) le musée de la Sculpture comparée voulu par Viollet-le-Duc, le musée Indochinois et les ateliers de moulage des musées nationaux.

Dans la perspective de l'Exposition internationale programmée en 1937, par mesure d'économie, on envisage de réutiliser le bâtiment, mais beaucoup le considèrent comme le témoin désuet du style éclectique fin de siècle.

Trois concours sont lancés en octobre 1934: l'équipe de Carlu est retenue pour réaliser le projet qui, d'un concept de camouflage, va évoluer vers une transformation audacieuse, puisque l'élément central de l'ancien palais disparait.

Ainsi, la salle des fêtes et les tours sont rasées pour faire place au parvis sous lequel le nouveau théâtre est construit. Par ailleurs, les ailes sont doublées en largeur côté jardin. Enfin, les volumes des pavillons placés aux extrémités des ailes sont amplifiés.

Le parti pris de monumentalité est renforcé par l'emploi d'un vocabulaire architectural au classicisme moderne: façade rythmée de pilastres et de hautes baies vitrées, pavillons couronnés de massives corniches, monumentales volées d'escaliers reliant les différents niveaux.

La construction du palais de Chaillot est aussi l'occasion de créer une vitrine officiel de l'art figuratif des années trente: 40 sculpteurs, 20 peintres et un ferronnier d'art sont sélectionnés pour les intérieurs et les extérieurs.

C'est l'aile Paris (située à l'est), qui abritera la Cité de l'architecture et du patrimoine.[...]

© AFP.

http://www.afp.com/francais/home/


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#9 08-06-2006 11:30:17

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

20 minutes, 8/06/2006

La tour Saint-Jacques lève son voile

20 Minutes | édition du 08.06.06

Les Parisiens ont fini par s'habituer à ne pas la voir. Mais ceux qui espèrent que la rénovation de la tour Saint-Jacques (3e) est en passe de s'achever en seront pour leurs frais. Elle vient juste de commencer ! Pour l'occasion, la Ville a permis à 20 Minutes de passer derrière l'échafaudage.

Ancien clocher de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, elle fut édifiée aux xve-xvie siècles et détachée de la nef à la Révolution. La tour a vécu mille vies : marché aux puces, fabrique de plombs de chasse... avant qu'Haussmann ne l'entoure d'un square. D'inquiétantes chutes de pierres au début du xxe siècle signent le début de la période des restaurations. Tel un prunier, la tour était régulièrement « purgée » afin de faire tomber les morceaux qui s'effritaient. « Cette fois, ce sera une vraie restauration, tout a été étudié pierre par pierre », s'enthousiasme Moïra Guimard, l'adjointe au maire de Paris en charge du Patrimoine. Le chantier doit durer encore trois ans, pour un coût de huit millions d'euros, financé à moitié par la Ville et par l'Etat. [...]

©2006 20 minutes

http://www.20min.fr/


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#10 08-06-2006 13:00:10

Thierry
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

MyNight a écrit:

20 minutes, 8/06/2006

La tour Saint-Jacques lève son voile

20 Minutes | édition du 08.06.06

Les Parisiens ont fini par s'habituer à ne pas la voir. Mais ceux qui espèrent que la rénovation de la tour Saint-Jacques (3e) est en passe de s'achever en seront pour leurs frais. Elle vient juste de commencer ! Pour l'occasion, la Ville a permis à 20 Minutes de passer derrière l'échafaudage.

Je vais être un peu provocateur : je n'aime pas du tout la tour Saint-JacquesC1

Elle ne sert à rien, elle n'a pas une grande importance historique, elle n'est pas du tout intégrée dans le quartier, de même que le square qui l'entoure (qui, lui, sert au moins aux clochards du quartier, car il est trop bruyant pour les autres). Architecturalement, elle a peut-être un certain intérêt si on en croit les photos (en quinze ans, je ne l'ai presque jamais vue sans échafaudages), mais c'est tout simplement une ruine : vestige d'une église détruite autrefois, elle tombe en morceaux et nécessite des travaux permanents.

En résumé, je serais favorable à ce qu'on la supprime pour que cette place, qui est en plein centre de la capitale, soit autre chose qu'un espace inhospitalier qu'on contourne. On pourrait la démonter et la mettre dans le parc Monceau où elle irait très bien, vraie ruine parmi les fausses ruines.

En fait, tout ce que je viens de dire n'est plus vrai depuis quelques semaines. Elle est en effet recouverte, pour les besoins de la n-ième rénovation, d'une peau blanche absolument magnifique qui en fait un objet post-moderne à la Christo et reflète très bien le soleil. Bref, pour la première fois je la trouve vraiment belle. A tel point que j'en ai justement fait le sujet de ma proposition hier soir pour le concours photo.

D6

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#11 14-06-2006 19:00:53

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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

En marge du sujet :

AFP

Paris: le parvis de Notre-Dame portera le nom de Jean Paul II
Par Corinne DELPUECH

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agrandir la photo

PARIS (AFP) - Un des lieux les plus prestigieux de Paris, le parvis de Notre-Dame, au coeur de l'île de la Cité, portera le nom du pape Jean Paul II, mort il y a 15 mois.
Ce site, un des phares du Paris historique, face à sa Cathédrale (IVe arrondissement), ne sera cependant pas débaptisé : il doit prendre le nom de "parvis Notre-Dame - place Jean Paul II".

Ainsi en a décidé mardi une majorité inhabituelle d'élus municipaux parisiens : socialistes et UMP, pour une fois d'accord, auxquels se sont joints les UDF.
La municipalité a, par cet hommage, dérogé à une règle qu'elle s'impose d'ordinaire : attendre 5 ans entre le décès d'un personnage illustre et le fait de donner son nom à une rue ou place parisiennes.

Or Karol Wojtyla est mort le 2 avril 2005.

Le baptême proprement dit est prévu au cours de l'été.

Hormis les socialistes, tous les autres partis de la majorité de gauche - Verts, PCF, MRC, PRG - ont voté contre cette décision lancée par le maire PS Bertrand Delanoë sur proposition initiale de l'UMP.

Ils l'ont combattue avec des mots parfois très durs.

Un écologiste, Sylvain Garrel, connu pour ses inclinations libertaires, est allé jusqu'à affirmer que le souverain pontife, s'il était vivant, devrait être "traduit devant le Tribunal pénal international pour complicité de crimes contre l'humanité". Il a déploré la "trop longue carrière" du pape émaillée de prises de positions "anti-avortement, anti-contraception".

Fidèles à leur tradition "humaniste", les deux seuls radicaux de gauche ont ferraillé pour qu'au lieu de Jean Paul II, le parvis s'appelle "parvis Notre Dame - Esplanade des religions et de la conscience universelle".[...]

.

http://www.afp.com/francais/home/


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#12 05-12-2006 19:17:11

igor
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

http://wisup.net/File_1/Images1/061205/WIS_FR/beguHBWWB2D5122006190841234629.jpg
ateliers, logements musiciens workshops, homes for musicians 1986 Y. Brunel , S. Ropponen 116 rue des Pyrénées paris 20 ème arr.

http://wisup.net/File_1/Images1/061205/WIS_FR/beguHBWWB2D5122006190840708625.jpg
logements Cité des Eiders housing 1981 M. Heymann, H. Jirou 145 rue de Flandres, rue de l'Ourcq, rue de Cambrai paris 19 ème arr.

j'avais déjà vu ces deux immeubles sur des photos sans légende et je pariais qu'ils étaient de tokyo. comme quoi en restant à paris même, on peut faire le tour du monde.

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#13 05-12-2006 20:42:33

le renard
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

igor a écrit:

j'avais déjà vu ces deux immeubles sur des photos sans légende et je pariais qu'ils étaient de tokyo. comme quoi en restant à paris même, on peut faire le tour du monde.

Peut-être parce qu'ils semblent s'inspirer de la Nakagin Capsule Tower, à Tokyo justement :

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ac/Nakagin_Capsule_Tower_01.jpg/450px-Nakagin_Capsule_Tower_01.jpg


*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***

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#14 05-12-2006 22:29:01

igor
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

exactement belle trouvaille ! j'ai un autre exemple d'architecture pseudo-nippone : on dirait la maison de goldorak ! go !

logements 1993 L., S. Goldstein impasse donnant sur la rue des Moulins  REIMS
Les frères Goldstein ont atteint avec ces logements l'apogée de leur période Goldorak d'inspiration kitch nippone. Les formes carrées éclatent dans tous les sens et l'ensemble rutilant brille au soleil avec ces grandes barres telles les pare-chocs chromés d'un truck américain.

http://wisup.net/File_1/Images1/061205/WIS_FR/beguHBWWB2D5122006222541358275.jpg

ASSEZ DINGUE NON ?

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#15 06-12-2006 13:08:39

marco
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

igor a écrit:

http://wisup.net/File_1/Images1/061205/WIS_FR/beguHBWWB2D5122006190840708625.jpg
logements Cité des Eiders housing 1981 M. Heymann, H. Jirou 145 rue de Flandres, rue de l'Ourcq, rue de Cambrai paris 19 ème arr.

j'avais déjà vu ces deux immeubles sur des photos sans légende et je pariais qu'ils étaient de tokyo. comme quoi en restant à paris même, on peut faire le tour du monde.

Ces immeubles apparaissaient dans la série humoristique de Canal+ "Le Bidule" (2000) A7

http://lavillette.des-gens.net/IMG/cache-315x284/eiders-tours-315x284.jpg

Dernière modification par marco (06-12-2006 13:09:15)

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#16 06-12-2006 13:35:28

le renard
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Merci marco B6 Je me demandais où cela avait été filmé...


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#17 06-12-2006 14:19:36

igor
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

http://lavillette.des-gens.net/IMG/cache-315x284/eiders-tours-315x284.jpg
merci marco ! cette architecture fait vraiment seventies à fond ! j'adore l'esprit des années 70, courrèges, les formes organiques, la couleur orange, les couleurs psychédéliques, tout en rapport avec la conquête de l'espace dans les coloris, les formes, pour moi les seventies sont et restent pour l'instant le summum en matière d'esthétique. le plastique à outrance, etc ! aujourd'hui l'esthétique est le parent pauvre de la construction, de la création ! on fait pousser du gazon sur les toits des immeubles dits HQE ! on ne s'intéresse plus à l'esthétique des immeubles mais uniquement à leur rentabilité, à leur fonctionnement. il doit consommer moins d'énergie, voire la produire lui-même ! bravo j'applaudis des 2 mains, on entre dans l'ère dite écolo, environnementale, oui, mais au détriment de l'esthétique ! la "tour mayne" fait -elle seventies selon vous ? j'ai envie de dire oui !

Dernière modification par igor (06-12-2006 14:27:55)

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#18 06-12-2006 14:52:46

le renard
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

igor a écrit:

http://lavillette.des-gens.net/IMG/cache-315x284/eiders-tours-315x284.jpg
merci marco ! cette architecture fait vraiment seventies à fond ! j'adore l'esprit des années 70, courrèges, les formes organiques, la couleur orange, les couleurs psychédéliques, tout en rapport avec la conquête de l'espace dans les coloris, les formes, pour moi les seventies sont et restent pour l'instant le summum en matière d'esthétique. le plastique à outrance, etc ! aujourd'hui l'esthétique est le parent pauvre de la construction, de la création ! on fait pousser du gazon sur les toits des immeubles dits HQE ! on ne s'intéresse plus à l'esthétique des immeubles mais uniquement à leur rentabilité, à leur fonctionnement. il doit consommer moins d'énergie, voire la produire lui-même ! bravo j'applaudis des 2 mains, on entre dans l'ère dite écolo, environnementale, oui, mais au détriment de l'esthétique ! la "tour mayne" fait -elle seventies selon vous ? j'ai envie de dire oui !

Héhé, moi aussi j'aime bien D2
Tu parles d'esthétique, mais c'était surtout la recherche d'un autre rapport au monde, en dehors de l'angle droit (facile à usiner mais pas forcément adapté au genre humain)...

Toute une époque D6 Tu devrais aimer ça :

Eero Aarnio

http://www.galleryshop.nl/images/info/aarnio.jpg
http://www.trendir.com/archives/hanging … o-eero.jpg
http://www.eeroaarnio.com/

Verner Panton

http://www.rollerfink.de/wp-content/photos/image.jpg
http://designmatcher.com/nl/images/objects/3522.jpg
http://www.vernerpanton.com/


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#19 06-12-2006 15:47:39

igor
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

ah oui "le goupil" ! et comment ! la conquête de l'espace, le 1er pas sur la lune, cela se voit dans tous les objets que tu as posté. regardes cet intérieur bleu-vert, c'est comme dans un vaisseau spatial ! les gens à cette époque voulaient créer sur terre leur vision de l'au-delà ! j'ai comme l'impression que l'on est moins moderne dans un certain domaine aujourd'hui ! en tout cas en matière de design, d'esthétique oui ! autre rapport avec le monde ? sans doute ! dans les seventies, on voulait des "choses" qui durent, on s'en foutait, on n'avait pas encore dans le sang le réflexe du recyclage des objets, des déchets. aujourd'hui l'homme se réapproprie la nature, se rapproche d'elle ! c'est peut-être cela quand même le progrès ultime ! je ne vois pas comment on peut aller plus loin.jadis on détruisait la nature et l'environnement, aujourd'hui on le soigne, le guérit, le préserve! et demain on fera quoi ??? on revient en arrière ! on refait les années seventies, les mêmes folies, les mêmes objets, mais biodégradables, en papier, en matériau naturel ? tiens je pense sérieusement à cette option ! bon et si on revenait aux immeubles parisiens ! on est en plein hors-sujet là !

Dernière modification par igor (06-12-2006 15:54:03)

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#20 06-12-2006 16:01:21

Boris_F
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Rien ne vous empêche d'ouvrir un thread sur ce sujet (passionnant) dans 'architecture' !  A7


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#21 20-12-2006 10:07:17

Boris_F
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

20 minutes, 20/12/2006

Le tour des travaux de Saint-Sulpice

20 Minutes | édition du 20.12.06

La tour nord de l'église Saint-Sulpice se refait une beauté. En raison de son état de dégradation et du danger qu'elle représentait pour les riverains, la Ville de Paris a engagé cet été des travaux de restauration. D'un montant de 28 millions d'euros, cette opération financée à parts égales par la Mairie, propriétaire de l'édifice, et par le ministère de la Culture, s'achèvera dans quatre ans. Présent hier lors d'une visite du chantier, le maire Bertrand Delanoë souhaite « montrer cette rénovation aux groupes scolaires dès le premier trimestre 2007 ».

Cette restauration apparaît comme une entreprise pharaonique. « Sa taille colossale (71 m), des erreurs commises lors de sa conception initiale en 1870, l'oxydation de ses armatures métalliques et les effets de la pollution sur la pierre de taille sont autant d'éléments qui rendent complexe la réfection », mentionne Hervé Baptiste, architecte en chef des Monuments historiques et maître d'oeuvre. [...]


©2006 20 minutes

Durant les travaux, l'enclos du chantier n'empiète pas sur la place. Les offices religieux, la foire Saint-Germain, l'accès au parking sont donc maintenus.

http://www.20min.fr/


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#22 07-03-2007 00:10:55

Sinha
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Bâchée depuis 1999 pour éviter les incidents dus aux possibles chutes de pierres, la tour nord de l'église Saint-Sulpice ne cesse de s'effriter. Les travaux de restauration ont commencé en juillet 2006 et devraient durer 4 ans. Ils visent à stopper la corrosion qui menace la stabilité de la tour. C'est l'un des plus gros chantiers de restauration de France.
http://img104.imageshack.us/img104/378/3612dm6.jpg
Une trentaine de compagnons travaillent sur le chantier : sculpteurs, tailleurs de pierre, maîtres verriers, restaurateurs de sculptures, menuisiers, couvreurs, serruriers, campanistes et charpentiers.
http://img104.imageshack.us/img104/1024/3614li5.jpg
Les 4 évangélistes de Saint-Sulpice, installés au quatrième niveau de la tour, ont été très abimés par le vent et la pluie. Ils seront transportés dans la crypte, et remplacés par 4 nouvelles statues, reproduites à l'identique.
http://img176.imageshack.us/img176/5992/3618yx7.jpg
La tour nord, haute de 71,80 m, a subi 6 campagnes de restauration entre 1902 et 1997. Malheureusement, elles ont été souvent plus nocives que bénéfiques, les matériaux utilisés (ciment et béton armé) ne faisant qu'aggraver la détérioration de l'édifice
http://img339.imageshack.us/img339/5208/3620hf2.jpg
En octobre dernier, les 5 cloches de l'église - dont la plus colossale, "Thérèse", pèse 6 tonnes - ont été déposées et emmenées dans des ateliers de fonderie où elles seront restaurées. Au mois de janvier, les niveaux 3 et 4 sont ont été partiellement démontés pour permettre le remplacement des pierres et la mise en œuvre d'armatures de renfort au cœur des maçonneries.
http://img403.imageshack.us/img403/7652/3626ta2.jpg
Le beffroi, en bois, date de 1871. Il s'est affaissé avec le temps et pèse sur les voûtes du 2e niveau. Une fois démonté, il sera restauré en Maine-et-Loire. Le démontage des maçonneries de la haute-tour permettra le remplacement des pierres et la mise en place d'armatures de renfort
http://img403.imageshack.us/img403/6619/3628px2.jpg
La construction de l'église Saint-Sulpice a débuté en 1646, sur les bases d'une ancienne église médiévale, et s'est achevée en 1870. Un an plus tard, elle était endommagée par les obus prussiens, principalement tombés sur la tour nord.
http://img104.imageshack.us/img104/7296/3630pi4.jpg
Située au sud-est de la tour, la statue de Saint-Luc est la plus dégradée des 4 évangélistes de Saint-Sulpice. Chaque statue d'évangéliste pèse 20 tonnes.
http://img89.imageshack.us/img89/2986/3636gk9.jpg
Le chantier fait appel à des technologies de pointe : modélisation sur ordinateur, auscultation au radar pour détecter la présence de fers en certaines zones critiques.
http://img339.imageshack.us/img339/2885/3640ri1.jpg
Le budget global des travaux de restauration est de 28 millions d'euros, répartis pour moitié entre la Ville de Paris et le ministère de la Culture.
http://img110.imageshack.us/img110/2618/3638bx6.jpg

http://www.linternaute.com/paris/

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#23 23-02-2008 19:57:52

Sinha
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Tour Saint-Jacques
http://img187.imageshack.us/img187/4251/1003223gy3.jpg

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#24 05-07-2008 13:29:12

Thierry
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Les échafaudages ont enfin disparu totalement !

http://img387.imageshack.us/img387/4708/toursaintjacqueslr0.jpg

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#25 06-09-2008 19:28:46

PerfectShoot
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Re: Paris - Styles architecturaux - Art Déco, Nouveau, Classique (T1-75)

Salut à tous !!

Je cherche (par pur curiosité) des infos sur l'architecture et l'urbanisme à Paris grossomodo entre 1800 et 1925, connaissez-vous des sites web qui en parlent ou encore mieux des livres sur ce thème ??  Je m'interresse beaucoup à l'évolution du maillage urbain, la constitution d'îlots, la réalisation plannifié ou non de nouveaux quartiers (comme le quartier de l'Europe vers 1830 -1840 tout près de la gare Saint-Lazare), mais aussi aux techniques et moyens de construction de l'époque (pierre , pierre de taille, machefer, brique.....), les servitudes de l'époque, des statistiques ....

Merci d'avance !!

Dernière modification par PerfectShoot (06-09-2008 19:30:37)


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Bonne visite !

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