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source : http://perso.wanadoo.fr/espace-libre/pierrefonds.html
Pierrefonds-les-Ruines.
Vie d'une place forte
Demeure de puissants seigneurs, les Nivelons, Pierrefonds est le centre d'une immense châtellenie dont le droit et l'autorité s'étendaient des faubourgs de Soissons au Bourget. Le premier château de Pierrefonds était construit sur la colline du Rocher, près de l'église Saint Sulpice .
Le dernier Nivelon, Nivelon III, meurt au XIIe siècle sans descendance. Pierrefonds est alors rachetée par Philippe-Auguste, en 1185, et rattachée à la couronne. En 1392, Charles VI donne le château avec tout le Valois à son frère Louis, duc d'Orléans.
Louis d'Orléans fait élever en 1393, sur le site de l'actuel château, un logis fortifié limité au donjon auquel étaient accolées des tours de défense carrées. Son choix pour Pierrefonds s'explique par la proximité de Paris, la présence de la forêt de Compiègne qui constitue une protection naturelle en associant les plaisirs de la chasse, et la sécurité du site en lui-même qui est isolé sur trois côtés par des escarpements naturels. Le vieux manoir du Rocher, est alors cédé aux religieux de Saint Sulpice qui en occupaient déjà une grande partie, et sera converti en ferme.
En 1396, le duc d'Orléans décide de faire du Valois un vaste réseau militaire à cause de sa proximité de Paris, et transforme Pierrefonds en puissante forteresse. En effet, la folie qui a frappé Charles VI trois ans plus tôt, plonge le royaume dans une période de rivalité entre le duc d'Orléans et le duc de Bourgogne pour l'exercice du pouvoir. L'inauguration du nouveau château aura lieu en 1406, à l'occasion du mariage du second fils du Roi Charles VI, et de celui du fils aîné du duc d'Orléans, Charles, âgé de quinze ans.
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Après l'assassinat de Louis d'Orléans en 1407, qui déclenchera la guerre civile et coupera la France en deux, le comte de Saint-Pol poursuit le parti orléanais jusque dans le Valois. Il aurait soutenu un ou deux sièges de Pierrefonds, toujours est-il que la place tombe aux mains des bourguignons en 1411. Mais en 1412, le duc d'Orléans, Charles, après sa paix avec le roi, rentre en possession de ses biens. Toutefois, Pierrefonds ne lui sera rendu par le comte de Saint-Pol qu'en 1413, celui-ci ayant pris soin d'en incendier les combles et les couvertures.
En 1415, le désastre d'Azincourt livre la France aux anglais, et Charles d'Orléans commence à Londres une longue captivité qui durera vingt-cinq ans. Le capitaine de Pierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste jusqu'en 1420, mais la rigueur de l'hiver et la disette qui sévit, l'oblige à capituler face aux partisans de l'Angleterre. Cette place reste une base bourguignonne jusqu'aux environs de 1436, où elle est alors commandée par un armagnac.
A son retour de captivité Charles d'Orléans fit réparer le château, et le calme revint sur Pierrefonds. Après son accession au trône, Louis XII donne en apanage le duché de Valois à son cousin François. A partir de 1515, le duché de Valois reste réuni à la couronne jusqu'au règne de Louis XIII.
Ce n'est qu'en 1589 que la Ligue s'empare du château, et le confit au capitaine Rieux qui repoussera en 1591 deux tentatives de l'armée royale. L'abjuration d'Henri IV, en juillet 1593, lui ralliera progressivement les ligueurs. En 1594, Rieux sera capturé et pendu, et d'Arcy, nouveau commandant de la place entreprendra des négociations pour rendre Pierrefonds. Mais, Antoine de Saint-Chamand, un autre ligueur, grâce à des complicités dans la place, prendra le château, qui sera livré, moyennant rançon, à la fin de l'année. C'est Antoine d'Estrées qui récupère le château, et y installe une garnison pour le service du roi. Le 10 août 1595, Henri de Saveulx (ou Saveux) prend le château pour le compte de Philippe II d'Espagne. Le château est alors occupé par sept à huit cents napolitains et wallons expédiés par les Pays-Bas espagnols. Mais, après avoir résisté à plusieurs attaques royalistes, Saveulx est fait prisonnier, et les napolitains vendent le château à Antoine d'Estrées, marquis de Coeuvres.
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En 1617, une partie de la noblesse, derrière le prince de Condé, forme le "parti des mécontents", François-Annibal d'Estrées, fils d'Antoine d'Estrées, et propriétaire de Pierrefonds y adhère. Envoyé par Richelieu, alors secrétaire d'Etat à la guerre, pour prendre Soissons qui est aux mains des "mécontents", le comte d'Auvergne se présente le 24 mars 1617 devant Pierrefonds. Le siège dure six jours, les assaillants, analysant les précédents sièges, se placent sur le plateau au Sud du château. Les bombardements créent une faille en un point faible près de la porte, et permettent aux troupes royalistes d'entrer dans la forteresse. Le 16 mai, Louis XIII ordonne le démantèlement du château. Mais la démolition de la forteresse présente de telles difficultés qu'on ne peut la mener à sa fin. On se bornera à raser les ouvrages extérieurs, à enlever les toitures, et à pratiquer de hautes saignées dans les tours et les courtines.
Pff...
Toujours en provenance du même site
La restauration
Les ruines sont inscrites sur la liste des Monuments Historiques en 1848, et le prince-président les visita le 15 juillet 1850. Avec l'avènement du Second Empire, Pierrefonds se retrouve proche du pouvoir. En effet, dès les années 1856, la cour impériale s'établit régulièrement à Compiègne, et effectuera de nombreux voyages à Pierrefonds.
"L'Empereur, l'Impératrice et leur service arrivaient le jour de la Toussaint, pour repartir la veille de l'ouverture des chambres."
Lors des visites officielles de personnalités étrangères, le cérémonial est toujours identique, et le deuxième jour est consacré à une promenade en forêt et une visite à Pierrefonds. En 1857, Viollet-le-Duc a déjà écrit une description du château de Pierrefonds, et en 1858, la décision est prise d'entreprendre des travaux de restauration.
Les étapes de la reconstruction
C'est au début de l'année 1858 que commencent les travaux de restauration partielle du château de Pierrefonds, dont l'architecte désigné par l'Empereur est Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Ils comprennent la remise en état du donjon et de deux grosses tours. L'idée directrice est alors la notion de "ruines pittoresques". Dans ce cas, pourquoi parler d'étapes de reconstruction... C'est que dès 1862, la dém cision est prise de reconstruire complètement le château. Ce n'est qu'à partir de cette date que l'on peut parler, concernant Pierrefonds, de la "folie romantique" de l'Empereur
Les travaux prennent alors un rythme plus soutenu, l'Empereur en finançant une grande partie sur sa cassette personnelle. En 1866, le gros oeuvre est achevé, ainsi que certaines pièces, telle que la "salle des Preuses" dans laquelle on installe la collection d'armes et d'armures de Napoléon III. Pendant cette période, le nombre d'ouvriers travaillant sur le chantier croît considérablement, passant de 100 en 1863 à 300 en 1865. Ceux-ci travaillent sept jours sur sept, ce qui explique l'avancée rapide des travaux.
Malgré la hâte mise à terminer cette oeuvre qui doit devenir une véritable résidence impériale, les travaux ne sont toujours pas finis lorsqu'éclate la guerre de 1870 qui entraînera la chute de l'Empire. Les collections sont évacuées, et le château, inachevé, attendra que l'on décide de son avenir. En juin 1871, Viollet-le-Duc écrit au ministre de l'Instruction Publique pour lui faire part de l'état des travaux et de ceux qu'ils restent à accomplir. Il faudra attendre 1873 pour que soit prise la décision de parachever les travaux, c'est-à-dire restaurer les couvertures et exécuter les vitrages et les sculptures pour la chapelle. Le coût en est estimé à 850 000 francs, dont la première partie ne sera versée qu'en 1878.
En 1879 Viollet-le-Duc meurt, et son gendre, l'architecte Ouradou, lui succède à la direction des trm avaux. En 1885, la restauration du château sera considérée comme achevée. Concernant le coût total des travaux, on peut l'estimer aux environs de 5 850 000 francs, dont 61,5 % furent payés sur la "cassette" personnel de Napoléon III, les 38,5 % restants, émanant des Monuments Historiques et de la liste civile.
Il aura donc fallu moins de trente ans pour reconstituer le château dans son ensemble. Mais, les aléas de l'Histoire ont légèrement retardé les travaux après 1870, et surtout ont totalement modifié le projet initial. En effet, Pierrefonds, étant amené à devenir une résidence impériale, devait recevoir un aménagement intérieur et un mobilier tout à fait spécifique, dont une partie, déjà, avait été dessiné par Viollet-le-Duc. Ainsi reconstitué, le château de Pierrefonds aurait alors été l'expression parfaite du Moyen-Age sublimé par l'esprit du Second Empire.
Le château de Viollet-le-Duc face à celui de Louis d'Orléans
Au cours de ses différentes restaurations de monument, Viollet-le-Duc a toujours appliqué sa conception de l'architecture médiévale. Il l'a même poussée, dans le cas du château de Pierrefonds, jusqu'à son paroxysme.
Bien que dans l'ensemble l'aspect extérieur du château ait été respecté, Viollet-le-Duc a tout de même apporté quelques modifications sur la partie Sud. En effet, afin de justifier l'emplacement du château qui est dominé de ce côté par un plateau, Viollet-le-Duc a prétendu qu'il existait entre le château et le plateau un pm rofond fossé et trois retranchements pour canons, alors que l'artillerie n'a été utilisée qu'au XVIe siècle. Dans sa reconstitution, il a donc placé un fossé et plusieurs dispositifs extérieurs de défense (portes, chicanes, pont-levis, châtelets) qui n'ont aucune efficacité militaire, mais qui contribuent à l'aspect de décor théâtral.
Pour le reste, le château présente, comme sous Louis d'Orléans, cette forme de quadrilatère irrégulier flanqué de huit grosses tours portant chacune dans une niche la statut d'un preux. La façade principale est également ornée d'un bas-relief représentant l'Annonciation. Cela s'inscrit dans une transformation, qui émerge en ce début du XVe siècle, de la conception du château qui n'apparaît plus seulement comme un objet de défense mais aussi comme un lieu d'habitation.
Un des traits les plus caractéristiques du système de défense du château est d'être muni, au niveau des courtines et des tours, de deux chemins de ronde superposés. Le premier, chemin de ronde inférieur, est couvert d'un toit pour empêcher l'escalade au moyen d'échelles et repose sur des mâchicoulis. Les murs sont percés d'archères cruciformes permettant d'atteindre les assaillants qu'ils soient éloignés ou proches des murailles. Le chemin de ronde supérieur, avec ses créneaux et ses meurtrières, forme une seconde ligne de défense. L'originalité est que le crénelage se trouve de niveau avec celui des tours, ce qui permet une communication entre elles. Enfin, sur les deux grosses tours Charlemagne et Jules César, Viollet-le-Duc a rajouté un troisième étage de défense - que beaucoup de spécialistes contestent - constitué de hautes cheminées crénelées qui donne au château un aspect féerique.
Pour l'intérieur du château, Viollet-le-Duc a laissé agir son imagination pour créer un décor digne d'une résidence impériale. Les bâtiments de la cour d'honneur sont plutôt de style renaissance, et agrémentés de figures monstrueuses et grotesques et d'animaux chimériques. Au milieu de celle-ci, trône une statue équestre en bronze de Louis d'Orléans, et d'énormes salamandres, symbole du duc, font office de gargouilles.
A l'intérieur des bâtiments, dans les quelques pièces dont la décoration a été achevée, on trouve des lambris et des frises présentant des scènes de la vie au Moyen-Age ou des tableaux fantasmagoriques, mais aussi les symboles de l'Empire (l'abeille et l'aigle). Ces pièces sont au nombre de cinq. Une première salle, pouvant servir d'antichambre ou de salon, occupe la moitié du donjon. Sur les représentations murales apparaissent le porc-épic de Louis d'Orléans et l'aigle impérial. Puis, viennent le cabinet de travail de Napoléon III et sa chambre, la chambre de l'impératrice, et enfin, la salle des Preuses qui sert aux réceptions et aux bals.
Viollet-le-Duc, pour cette restauration, s'est appuyé à la fois sur ses connaissances de l'architecture médiévale qui, sur certains points, relèvent plus de l'interprétation que de faits, et certainement aussi sur les "Très Riches Heures du duc de Berry". Cette reconstruction est donc une idéalisation du château médiéval empreinte de romantisme. Mais au-delà, l'association des symboles de l'Empire avec ceux de grands personnages de l'Ancien Régime reflète un désir de légitimer l'Empire en l'inscrivant dans une continuité historique.
Pff...
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Impressionante ces ruines !
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~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~
Il est magnifique ce château... Il fait partie des châteaux que je n'ai jamais visité, et pourtant je me suis farci tous les châteaux de la Loire à un ou deux près...
Il est bien dans l'Oise, pas vrai ?
Visitez mon blog et mon album photos
Faudraitt que j'aille voir ça un jour, ton thread donne envie d'y aller voir !!!
Visitez mon blog et mon album photos
Ben franchement si jamais tu sais pas quoi faire un weekend, vas-y une journée, c'est pas très loin de Paris, et Franchement c'est un chateau plutôt hors-norme, je le trouve impréssionnant, même s'il n'est pas spécialement immense.
Pff...
incroyable ça ! jamais entendu parlé ... tant de richesses cachées !
Pierrefonds: Carton-pâte et pâte à gaufres
Médiéval, romantique et kitsch, le village où se pressaient Hugo, Dumas ou Corot cultive un charme désuet. Promenade enchantée à l'orée de la forêt de Compiègne. (...)
http://voyages.liberation.fr/grandes-de … te-gaufres
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