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Île-de-France - Logement

 
06-03-2011 03:12
Metropolitan
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benarchi a écrit:

Comment se fait il qu'une catégorie de personnes (jeunes actifs, la mienne en l'occurence), ne puissent trouver à se loger? Quelle sera la prochaine catégorie socio professionnelle qui ne pourra acceder ni à la location, ni à la propriété? Les familles? Les bas revenus sont déja hors course depuis un moment...

Les familles sont déjà hors-course depuis un bon moment. Les familles nombreuses (3 enfants ou plus) ne représente que 4.3% des ménages de Paris intramuros... C'est moins que le nombre de logements sociaux à Neuilly-sur-Seine !!

Les jeunes actifs représentent déjà une très large part de la population parisienne. En gros, la pyramide des âges de Paris est très fine de 0 à 20 ans, puis elle explose entre 20 et 35 ans. Les classes de 40 à 60 sont également sous-représentés... et une nouvelle bosse apparaît pour les retraités.

Le problème, c'est que tout le monde recherche une deux pièces à Paris. Les familles ont migré vers la banlieue depuis belle lurette. L'habitat parisien ne leur est plus adapté. 55% des ménages parisiens ne sont constitués d'une personne, 80% des ménages parisiens sont constitués de deux personnes ou moins (couple sans enfant, retraités, colocataires).

Il y avait 1,2 millions de logements à Paris en 1954. Il y en avait 1,3 millions en 2007. Pendant ce temps, l'agglomération est passé de 6 millions d'habitants à 10,7 millions d'habitants. Je crois qu'il ne faut pas chercher plus loin la cause de la pénurie.

Osons poser la question tabou : le R+6 à Paris IM est-il tout simplement dépassé par rapport aux besoins ?


PARIS BELONGS TO EVERYONE.

Dernière modification par Metropolitan: 06-03-2011 03:13
06-03-2011 09:50
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Bjam1
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Sinon, vous pouvez aussi oser l'autre tabou : Passer le périph'... Vous verrez, il y a même l'électricité... B1


Ainsi passe la gloire du monde...

06-03-2011 10:04
Lupus
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Metropolitan a écrit:

Les familles sont déjà hors-course depuis un bon moment. Les familles nombreuses (3 enfants ou plus) ne représente que 4.3% des ménages de Paris intramuros... C'est moins que le nombre de logements sociaux à Neuilly-sur-Seine !!

Les jeunes actifs représentent déjà une très large part de la population parisienne. En gros, la pyramide des âges de Paris est très fine de 0 à 20 ans, puis elle explose entre 20 et 35 ans. Les classes de 40 à 60 sont également sous-représentés... et une nouvelle bosse apparaît pour les retraités.

Le problème, c'est que tout le monde recherche une deux pièces à Paris. Les familles ont migré vers la banlieue depuis belle lurette. L'habitat parisien ne leur est plus adapté. 55% des ménages parisiens ne sont constitués d'une personne, 80% des ménages parisiens sont constitués de deux personnes ou moins (couple sans enfant, retraités, colocataires).

Il y avait 1,2 millions de logements à Paris en 1954. Il y en avait 1,3 millions en 2007. Pendant ce temps, l'agglomération est passé de 6 millions d'habitants à 10,7 millions d'habitants. Je crois qu'il ne faut pas chercher plus loin la cause de la pénurie.

Osons poser la question tabou : le R+6 à Paris IM est-il tout simplement dépassé par rapport aux besoins ?

Merci pour toutes ces infos!

Pour moi, le problème se pose facilement. Nous sommes 11 millions d'habitant. Parmi ces 11 millions d'habitant, il y a deux sortes de "rêve de logement" : ceux qui veulent un pavillon avec jardin, et qui s'expatrient en lointaine banlieue, et ceux qui veulent vivre dans un environnement urbain dense, avec toutes les facilités qui vont avec (boutiques, transports en commun, équipements culturels, vie nocturne, etc...).

Les premiers trouvent a priori toujours des logements abordables, pour peu qu'ils acceptent de se taper des heures d'embouteillage tous les jours, et des factures d'essence à rallonge. J'ajoute que contrairement à ce que l'on pense, l'étalement urbain est aujourd'hui moins une tache d'huile qu'un élargissement des villages de plus en plus lointains. Les villages ont commencé à construire des lotissements pour accueillir des familles et assurer la survie de leur école/bureau de poste/boulangerie... Une fois l'école sauvée, les nouveaux arrivants, qui sont venus ici pour la campagne, refusent de voir d'autres s'installer, car ils risquent de bétonner ce qu'il reste de champs. Alors l'urbanisation se fait plus loin, dans le village suivant...

Par contre, pour ceux qui cherchent aujourd'hui un logement urbain, c'est souvent "Paris ou rien", alors que comme dit Bjam1, il y a aussi du soleil ailleurs (je pense à des grands centres villes de banlieue comme St Germain, Sceaux, Antony, mais aussi Montreuil ou Pantin...). Du coup, la demande pour habiter sur Paris est énorme, et croît avec la population de l'agglomération.
D'un autre coté, l'offre ne grandit pas à la même vitesse. Des appartements sont achetés par des retraités qui souhaitent garder un pied à terre à Paris en plus de leur maison de province, ou par de riches étrangers qui aiment se faire un petit week end de temps en temps. Paris est la commune de France qui abrite le plus de résidences secondaires. Enfin, les habitants, qui rêvent du "Paris aux 100 villages", ne veulent pas entendre parler de densification.
Une demande croissante, une offre stagnante, on obtient une envolée des prix. La denrée étant rare, les prix montent jusqu'à ce que plus personne ne puisse payer.

Il y a deux façons de faire baisser les prix.
La première, c'est d'augmenter l'offre intramuros. Cela suppose de densifier. Densifier là où les transports sont les plus performants, cela semble logique. Mais les transports sont déjà pleins à craquer, et une grande part de l'attractivité de la ville vient de son patrimoine du XIXe siècle (et avant). Du coup, je pense que la densification, on ne peut se la permettre que dans certains quartiers, proches des gares, là où le patrimoine est moins important, et les transports plus abondants.
L'autre façon de baisser les prix, à mon avis, c'est de réorienter la demande (et d'augmenter l'offre) sur la proche couronne, et donc de la rendre plus attractive. Quand habiter à Pantin ne sera plus un choix par défaut, quand sortir boire un verre à Montrouge ne semblera plus absurde, alors on aura peut-être trouvé la solution. Pour cela, il ne suffit pas de créer un métro périphérique. Un métro dans l'état actuel de ces banlieues, c'est risquer d'accentuer leur caractère de ville dortoir. Il faut créer un habitat attractif, avec de bonnes prestations, et réunir les conditions d'une vie urbaine intense : cinémas, théatres, restaurants, bars, boutiques de qualité, etc...

Bref, toujours et encore, on a besoin d'un Paris Plus Grand!

06-03-2011 12:51
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Ben_T
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Bjam1 a écrit:

Sinon, vous pouvez aussi oser l'autre tabou : Passer le périph'... Vous verrez, il y a même l'électricité... B1

Au dela de Paris même le problème c'est que même en banlieue proche ou pas, les prix sont très élevés quand même.

06-03-2011 18:29
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Bjam1
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Ben_T a écrit:

Au dela de Paris même le problème c'est que même en banlieue proche ou pas, les prix sont très élevés quand même.

Pas forcément... Sauf si par banlieue proche tu entends les Hauts-de-Seine...

Cf. ci-dessous, il reste des coin encore très abordable :
https://lh5.googleusercontent.com/_qVnyyQwUv68/TXPD0DXpobI/AAAAAAAABlc/rrA2m7GUm1c/s800/Image%201.png

Source : http://www.meilleursagents.com/prix-immobilier/ile-de-france/


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06-03-2011 19:17
Metropolitan
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Quelques repères intéressants sur Paris intramuros :

Dynamique des populations à Paris intramuros (www.cairn.info)

Résumé statistique INSEE : Paris (75)

Dans l'article publié sur Cairn, on trouve quelques graphiques et tableaux intéressants :

http://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=POPU/POPU_503/POPU_503_0307/POPU_idPAS_D_ISBN_pu2005-03s_sa04_art04_img004.jpg
Note: le nombre de logements vacants a fortement diminué depuis 1999.


Pyramide des âges France, Ile-de-France et Paris (75)
http://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=POPU/POPU_503/POPU_503_0307/fullPOPU_idPAS_D_ISBN_pu2005-03s_sa04_art04_img010.jpg


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Dernière modification par Metropolitan: 06-03-2011 19:17
07-03-2011 00:07
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Ben_T
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Bjam1 a écrit:

Ben_T a écrit:

Au dela de Paris même le problème c'est que même en banlieue proche ou pas, les prix sont très élevés quand même.

Pas forcément... Sauf si par banlieue proche tu entends les Hauts-de-Seine...

Cf. ci-dessous, il reste des coin encore très abordable :
https://lh5.googleusercontent.com/_qVny … ge%201.png

Source : http://www.meilleursagents.com/prix-immobilier/ile-de-france/

Paris et les Hauts de Seine sont extrêmement élevés, le reste de la banlieue est juste très élevée. Suffit de voir l'échelle utilisée sur meilleursagents justement par exemple : pour l'IdF le prix médian est aux alentours de 2600 euros soit le prix de Bordeaux ou Toulouse intra muros qui est moins élevé que dans la majorité de la Seine Saint Denis (où le prix médian est vers les 2900 euros), donc la "banlieue craignos" de Paris est plus chère que l'intra muros de très grandes métropoles de provinces.

IdF : échelle de < 1740 à 8470 >, médian 2590 - 2720
http://www.meilleursagents.com/prix-imm … de-france/

Seine St denis : échelle de < 2270 à 3880 >, médian 2830 - 2930
http://www.meilleursagents.com/prix-imm … -denis-93/

Midi-Pyrénées : échelle de < 1130 à 2390 >, médian 1390 - 1440, Toulouse 2561 soit le prix de Montfermeil (2534) : http://www.meilleursagents.com/prix-imm … -pyrenees/

Aquitaine : échelle de < 1290 à 2910 >, médian 1690 - 1780, Bordeaux 2661 soit le prix de Livry-Gargan (2652)
http://www.meilleursagents.com/prix-imm … aquitaine/

14-03-2011 10:17
Lupus
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Interview de Christian Lefebvre - Guillaume Chazouillères - Capital.fr - 14/03/11

"Il faut prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper la flambée des prix de l’immobilier parisien"

La surinformation en matière de prix de l’immobilier dérègle le marché. De fait, la multiplication des prévisions et des indices incite les vendeurs à augmenter leurs prétentions. Pour limiter le flux d’information, il est donc essentiel de labéliser les statistiques immobilières, selon leur niveau de pertinence. Enfin, il faut maintenir une fiscalité stable. L’incessante modification des règles fiscales en matière d’immobilier a un impact sur le marché.

http://www.capital.fr/immobilier/interv … ien-583307

16-03-2011 12:04
Lupus
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Sébastien Ramnoux | Le Parisien | 16.03.2011

Il veut taxer les bureaux vides

Et si les bureaux laissaient un peu de place aux habitants pour répondre à la crise du logement à Paris ? C’est l’idée du député PS du XVIIIe, Christophe Caresche, qu’il a concrétisée par le biais d’une proposition de loi imposant une taxe sur les bureaux laissés vacants trop longtemps et incitant à la transformation de bureaux vétustes en logements dans la capitale.

...

« Depuis 2003, l’Ile-de-France produit en moyenne 350000 m2 à 500000 m2 de bureaux de trop, explique Jean-Michel Ciuch, expert à Immogroup. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de pénurie de bureaux : ces dernières années, on fonctionne avec un stock de bureaux non occupés de plus de 1 million de mètres carrés à Paris ! Si on transformait ne serait-ce que 200000 m2 en logement, imaginez les milliers de familles qu’on pourrait loger ! »

http://www.leparisien.fr/paris-75/il-ve … 360714.php

16-03-2011 12:26
P
PerfectShoot
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Encore un qui n'a pas le sens des réalités et qui croit avoir de grandes idées. Un m2 de bureau vide c'est un m2 de bureau qui fait perdre de l'argent à son propriétaire. Ca serait donc une double peine pour le propriétaire. De plus, transformer des locaux prévu pour accueillir des bureaux en logements c'est quasiment impossible techniquement et contre-productif.


Retrouvez mes photos de Tokyo, Kyoto, Osaka, Seoul, Hong-Kong, Singapour, Macau, Canton et bien d'autres villes asiatiques sur mon blog : http://objectif.seoul.over-blog.com/#

Bonne visite !

16-03-2011 13:34
djakk
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PerfectShoot a écrit:

Un m2 de bureau vide c'est un m2 de bureau qui fait perdre de l'argent à son propriétaire.

Apparement non :  A8

« On s’est rendu compte que certains grands groupes, comme Axa, valorisent ce type de bureaux dans leurs actifs, qu’ils soient loués ou pas ! Parfois, ils s’enrichissent sans louer plutôt que de financer une coûteuse remise aux normes. C’est une perversion qui découle de la spéculation immobilière et qu’il faut corriger ».


driving down your freeways …

16-03-2011 18:01
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romain
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Bien sur qu'on valorise un bureau non loué dans ses actifs. Un bureau sans locataire à toujours une valeur, même si il ne génère pas de revenus.

Il y a quand même pas mal de bureau à Paris même que je verrais bien transformés en logements, rue Reaumur par exemple (La plus belle rue de Paris). Ca ferait des apparts magnifiques.

Dernière modification par romain: 16-03-2011 18:02
16-03-2011 20:49
Minato ku
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Pour que les transport de notre métropole marche correctement il faut que les emplois soit au centre et que les logement en périphérie pas l'inverse.
Faire l'inverse c'est tout simplement amputer le bon fonctionnement de notre ville.

Je préfère largement avoir des tonnes de bureaux Rue Reaumur que des tonnes de logements de luxe avec des gens se plaignant du moindre bruit dehors.
C'est le meilleur moyen d'exclure encore un peu plus les banlieusard du centre de Paris.


すみません
J’aime Paris et je veux des tours !

16-03-2011 21:45
djakk
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tu préfères les villes américaines Minato Ku ;)

certain(e)s disent qu'il faut rapprocher logement et lieu de travail …


driving down your freeways …

16-03-2011 22:42
Minato ku
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Non j'aime bien la mixité mais il faut que l'emplois prime sur le logement dans les centre villes.

C'est justement la sur-décentralisation de l'emplois qui éloigne le logement du lieu de travail.
Ce n'est pas parce que les emplois sont en banlieue que les banlieusards sont plus proche de ceux ci, c'est bien souvent le contraire.
Aujourd'hui l'endroit le plus accessible pour la majorité de la population c'est le centre.


すみません
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Dernière modification par Minato ku: 16-03-2011 22:42
16-03-2011 22:48
djakk
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Aujourd'hui l'endroit le plus accessible pour la majorité de la population c'est le centre.

… et inversement, du centre on peut accéder facilement à toute l'île-de-france, du coup pour certains c'est mieux d'y habiter, en plus on profite du "cadre de vie" (la vie nocturne quoi ^^)


driving down your freeways …

16-03-2011 23:05
Minato ku
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Sauf que l'on a besoin de plus de place pour vivre que pour travailler donc mettre les logement dans une zone confiné et les emplois dans une zone expansive c'est complément contre productif.
Quand à la vie nocturne la large majorité des habitants veulent du calme la nuits (même ceux du centre ville), les boites de nuits et bars ont de plus en plus de mal à vivre dans le centre a cause des plaintes de riverains.
Si il y a eu des Etat Généraux de la nuit, ce n'est pas pour rien.

Une sur-residencialisation du centre à peu d'aspect positif.
Baisse de la densité de population journalière donc baisse de l'activité.
Demande de calme donc baisse de l'activité nocturne.
Demande de vie village (entre sois) soit donc exclusion du quartier au autres habitants de la métropole.


すみません
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16-03-2011 23:29
Metropolitan
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djakk a écrit:

Aujourd'hui l'endroit le plus accessible pour la majorité de la population c'est le centre.

… et inversement, du centre on peut accéder facilement à toute l'île-de-france, du coup pour certains c'est mieux d'y habiter, en plus on profite du "cadre de vie" (la vie nocturne quoi ^^)

Paris intramuros est essentiellement composé de petites surfaces de 3 pièces ou moins. 80% des ménages parisiens n'ont d'ailleurs qu'un seul ou deux occupants. Où vont donc aller les familles ? Comment placer les 12 millions d'habitants de l'agglomération dans les 86 km² du centre ? Bref, il est illusoire de croire que l'on peut significativement augmenter le logement dans le centre. Même en y relançant la construction d'IGH résidentiels, on ne jouera qu'à la marge.

Que signifie dans ce contexte l'idée de déplacer les bureaux en banlieue ? Cela signifie que les habitants de Nogent, Fontenay, Epinay, devront aller travailler à Chelles, Antony, Evry. En sachant que la plupart des foyers ont deux actifs, même si l'un déménage pour se rapprocher de son travail, l'autre devra traverser toute l'agglomération matin et soir.

L'idée de mettre l'emploi en banlieue pour le rapprocher des habitants n'est pas une idée neuve, c'est celle qui a gouverné le plan Delouvrier dans les années 60. On en connaît le résultat : les gens habitent à Torcy et vont travailler à Saint-Quentin-en-Yvelines. Non seulement ça éloigne les habitants, mais le rallongement des trajets induit une pression supplémentaire sur les transports. On y perd sur tous les tableaux.

Pour que le centre de Paris soit vivant, il doit être actif. Pour qu'il soit actif, il doit y avoir de l'activité économique.

Paris n'a que deux alternatives possibles :
1/ Mettre le centre sous une cloche et considérer que la ville du futur est en banlieue.
2/ Développer le centre dans le souci de l'ouvrir sur la banlieue, de manière à créer une métropole cohérente.

La première option est le modèle parisien historique, celui qui a fait le succès de Paris lors de son âge d'or : de 1870 à 1914. Malheureusement, c'est plutôt la deuxième option qui est privilégiée actuellement. Elle s'inspire directement de ce qui se fait dans la baie de San Francisco. Une ville faite d'habitat individuel, de centres commerciaux et de business parks. Il s'agit de la ville utilitaire et individualiste, laissant peu de place à l'espace partagé.


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Dernière modification par Metropolitan: 16-03-2011 23:36
16-03-2011 23:34
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romain
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Allons ne soit pas binaire Minato.

Il y a des jeunes actifs et les étudiants qui veulent être au centre ville. Des couples avec enfants qui préfèrent l'espace de la banlieue. Des entreprises qui souhaitent des bureaux de prestige ou des localisation spécifiques (rue de bretagne), d'autres qui souhaitent des espaces efficients au juste prix etc etc ...

17-03-2011 10:09
Lupus
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Metropolitan a écrit:

L'idée de mettre l'emploi en banlieue pour le rapprocher des habitants n'est pas une idée neuve, c'est celle qui a gouverné le plan Delouvrier dans les années 60. On en connaît le résultat : les gens habitent à Torcy et vont travailler à Saint-Quentin-en-Yvelines. Non seulement ça éloigne les habitants, mais le rallongement des trajets induit une pression supplémentaire sur les transports. On y perd sur tous les tableaux.

Je te l'ai déjà dit ailleurs : c'est faux.

L'objectif de Delouvrier était d'homogénéiser la région. Il a en effet parler de rapprocher emploi et logement, mais il n'a jamais rien fait pour! Il a même chercher à favoriser les déplacements pendulaires au travers de la région, afin d'assurer une meilleure compétitivité aux entreprises.

Pour rappel, voilà ce que l'on trouve à la page 90 du SDAURP, document qui présente la politique de villes nouvelles : « Il est souhaitable que, sans y être poussés par d’autres motifs que leur désir de promotion professionnelle, d’enrichissement humain, ou de simple curiosité, beaucoup des habitants de cette région aient envie de travailler, d’étudier ou de se distraire ailleurs que là où ils habitent, de sortir d’un cadre de vie étriqué et de tirer, par là même, pleinement profit de ce que peut leur offrir l’une des plus grandes métropoles du monde.  »

Metropolitan a écrit:

La première option est le modèle parisien historique, celui qui a fait le succès de Paris lors de son âge d'or : de 1870 à 1914. Malheureusement, c'est plutôt la deuxième option qui est privilégiée actuellement. Elle s'inspire directement de ce qui se fait dans la baie de San Francisco. Une ville faite d'habitat individuel, de centres commerciaux et de business parks. Il s'agit de la ville utilitaire et individualiste, laissant peu de place à l'espace partagé.

Je pense que tu t'es trompé en écrivant ton message. Tu voulais sans doute parler de la "deuxième option".

De mon coté, j'ai encore beaucoup d'espoir dans la première.

17-03-2011 11:22
djakk
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Metropolitan a écrit:

Pour que le centre de Paris soit vivant, il doit être actif. Pour qu'il soit actif, il doit y avoir de l'activité économique.

on parlait des bureaux, alors : à mon sens, les quartiers de bureaux ne sont pas actifs : ok le midi les gens sortent manger / faire du sport, mais le soir c'est mort mort mort.
"L'actif" se retrouve dans les quartiers diversifiés : bureaux, écoles, habitants => restaurants, petits commerces alimentaires

De toute façon, c'est simple : il y a une demande de logement au centre de Paris, et des bureaux vides au centre de Paris car les entreprises les trouvent inadaptés. Ça paraît logique de favoriser la conversion de bureaux en logements.

Metropolitan a écrit:

La première option est le modèle parisien historique, celui qui a fait le succès de Paris lors de son âge d'or : de 1870 à 1914. Malheureusement, c'est plutôt la deuxième option qui est privilégiée actuellement. Elle s'inspire directement de ce qui se fait dans la baie de San Francisco. Une ville faite d'habitat individuel, de centres commerciaux et de business parks. Il s'agit de la ville utilitaire et individualiste, laissant peu de place à l'espace partagé.

c'est pareil partout, il y a 2 modes de vie en France : avec voiture en périurbain (on se limite aux zones commerciales) ou sans voiture en ville (on reste en ville).


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Dernière modification par djakk: 17-03-2011 11:28
17-03-2011 13:50
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Ben_T
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De toute manière étant donné la densité déjà existante du bati, du manque de foncier disponible et la frilosité face aux nouvelles constructions surtout hautes dans Paris intra-muros, le problème ne peut se résoudre qu'à l'échelle du "Grand Paris" avec comme c'est de plus en plus le cas la densification de bureaux et de logements en très proche couronne qui étendent en quelque sorte le centre de la métropole tout en créant des clusters limitrophes (St Denis Stade de France, Aubervilliers, Issy, Montrouge...) parce qu'on pourra pas contruire des centaines de milliers de mètres carré en intra-muros et même si on requalifie d'anciens bureaux ou force les proprio à louer les immeubles vides ça n'aura qu'un impact limité et donc ne pourra être suffisant.

Pour ce qui est de l'emploi en banlieue c'est sur que ca créé de nouveaux déplacements, mais je pense que globalement ça reste plus rentable que des banlieues dortoirs qui induisent encore plus de mouvements pendulaires. Et d'ailleurs le Grand Paris Express répond un peu à cette problématique en créant des liaisons banlieue > banlieue entre des poles excentrés au contraire de la logique qui a prévalu jusqu'à présent avec un réseau convergeant vers le centre qui devient un noeud très saturé vu que toutes les liaisons passent forcément par le centre.

17-03-2011 19:58
Minato ku
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Ben_T a écrit:

Pour ce qui est de l'emploi en banlieue c'est sur que ca créé de nouveaux déplacements, mais je pense que globalement ça reste plus rentable que des banlieues dortoirs qui induisent encore plus de mouvements pendulaires

Je préfère largement des mouvement périphérie centre qui sont effectuer par des tonnes de moyen de transport que des déplacement banlieue a banlieue encore plus long en distance ou les transport sont faible.

Il est évident que dans un monde parfait la réalité des déplacements est varier, je ne prône pas une ville de Paris ou tout les emplois serait dans le centre.
Mais je pense que l'intra-muros devrait avoir plus de 2 millions d'emplois.

Ben_T a écrit:

Et d'ailleurs le Grand Paris Express répond un peu à cette problématique en créant des liaisons banlieue > banlieue entre des poles excentrés au contraire de la logique qui a prévalu jusqu'à présent avec un réseau convergeant vers le centre qui devient un noeud très saturé vu que toutes les liaisons passent forcément par le centre.

Le réseau du Grand Paris Express ne résout absolument rien, ils s'occupe de créer de nouveau pôles et d'en développer quelque d'autre existant.
Il se contrefiche absolument du reste en délaissant des zones énormes (la proche banlieue est par exemple) et ne parlons pas de la médiocrité du maillage.

djakk a écrit:

on parlait des bureaux, alors : à mon sens, les quartiers de bureaux ne sont pas actifs : ok le midi les gens sortent manger / faire du sport, mais le soir c'est mort mort mort.
"L'actif" se retrouve dans les quartiers diversifiés : bureaux, écoles, habitants => restaurants, petits commerces alimentaires.

Ce qui l'activité c'est l’attractivité des commerces.

Il y a des tonnes de quartiers combinant bureaux, logements, écoles et petit commerces qui sont mort de chez mort, le soir mais aussi le jour.
Alors qu'il y a des quartiers ultra résidentiel très actif comme des quartier du bureaux très actif même hors des heures de bureaux.
Ce qui change se sont les commerces.

Si la City of London est morte de nuits c'est parce que hors des Take away et fast food, il n'y a quasiment  rien.
Alors que le West End qui n'est pas tellement plus habité possèdes des tonnes de grands magasins, des boites de nuits, théâtres, restaurants.

Bref je prône une diversité mais en faveur des emplois la dans le centre ett en faveurs des logements dans les zones moins central.
Ça n’empêche pas d'avoir des pôles d'emplois hors du centre ou des logement dans le centre et c'est comme cela que fonctionne toutes les grandes villes équivalente à Paris.

djakk a écrit:

De toute façon, c'est simple : il y a une demande de logement au centre de Paris, et des bureaux vides au centre de Paris car les entreprises les trouvent inadaptés. Ça paraît logique de favoriser la conversion de bureaux en logements.

Sauf qu'il y a bien plus de logement vide dans l'intra-muros que de bureaux vide.
7% des bureaux sont vide contre 10% des logements.
Le problème de ce taux de vacance c'est la muséification du centre, il est difficile de remplacer des immeubles ancien.

Ben_T a écrit:

parce qu'on pourra pas contruire des centaines de milliers de mètres carré en intra-muros

Je reviens sur cette partie même si je suis d'accord avec ta conclusion sur le besoin d'un grand Paris, on pourrait construire des centaine milliers de m².
Il suffit tout simplement de construire plus haut dans l'intra-muros voila tout comme le font quasiment toutes les grandes métropoles du monde.
Le forum s'appelle bien Paris-Skyscrapers.  B5

Tant que l'on considéra l'intra-muros comme une forteresse intouchable, on n'arrivera a résoudre aucun problème.
Que ce soit manque de logements, ségrégation social et autres.

Ici dans ce débat  je trouve que les bureaux sont le bon bouc émissaire des problème de logements de Paris alors que le problème c'est l'absence d'une communes du Grand Paris et la muséification du centre.


すみません
J’aime Paris et je veux des tours !

18-03-2011 01:01
B
benarchi
Arc de Triomphe
B
Date d'inscription: 10-01-2006
Hors ligne

QUelque soit le sujet, la dualité Paris/région ou Paris/Agglomération revient toujours et encore. Que ce soient les transports, les équipements, le logement, on a toujours Paris d'un côté et le reste, derrière le périphérique. C'est ancré dans la tete des gens et ça met du temps à évoluer. On est loin du temps ou Paris pouvait absorber les communes voisines et évoluer avec elles... Et rien n'est fait pour que ça évolue. Roland Garros reste à Auteuil. Acte manqué mais qui est une bonne illustration du problème. Paris oui, mais au-dela, non,  on perd trop en identité et en terme d'image. Comment la faire traverser le périph. Il ne s'agit pas non plus de faire une ville écrasant ses voisines mais on pourrait ouvrir un certain dialogue... Meme chose pour les transports meme si les investissement massifs promis peuvent changer la donne, on en est encore loin.
Pour revenir au logement, je cherche un logement sur Paris depuis 6 mois... Et on ne peut pas dire que ce que j'y ai vu soit très palpitant! Paris est loin d'etre à la pointe sur le logement quand on connait d'autres régions. En voila un sujet qui pourrait, devrait etre défendu et soumis aux propositions de la classe politique! Aujourd'hui, en 2011, comment fait-on pour se loger à Paris?

18-03-2011 02:51
B
Ben_T
Tour du Midi
B
Date d'inscription: 17-12-2010
Hors ligne

Minato ku a écrit:

Je préfère largement des mouvement périphérie centre qui sont effectuer par des tonnes de moyen de transport que des déplacement banlieue a banlieue encore plus long en distance ou les transport sont faible.

Il est évident que dans un monde parfait la réalité des déplacements est varier, je ne prône pas une ville de Paris ou tout les emplois serait dans le centre.
Mais je pense que l'intra-muros devrait avoir plus de 2 millions d'emplois.

Des liaisons moins nombreuses, simplifiées et à haute capacité (type banlieue dortoir > CBD > banlieue dortoir) sont théoriquement et mathématiquement plus efficaces que des liaisons plus "dispersées" sauf que le surdimensionnement induit aux heures de pointe par ce type de système me parait contre productif. Suffit de voir le métro 1/rer A le matin vers La Défense malgré un cadencage et et une capacité très élevés ça sature totalement, il faut donc répartir le trafic et (trop) pas le concentrer.

Le réseau du Grand Paris Express ne résout absolument rien, ils s'occupe de créer de nouveau pôles et d'en développer quelque d'autre existant.
Il se contrefiche absolument du reste en délaissant des zones énormes (la proche banlieue est par exemple) et ne parlons pas de la médiocrité du maillage.

Le GPE n'est pas parfait bien sur mais de là à dire qu'il ne réout "rien", il va quand même facilier les délacements de proche banlieue à proche banlieue et multiplier les interconexions de certains poles.

Je reviens sur cette partie même si je suis d'accord avec ta conclusion sur le besoin d'un grand Paris, on pourrait construire des centaine milliers de m².
Il suffit tout simplement de construire plus haut dans l'intra-muros voila tout comme le font quasiment toutes les grandes métropoles du monde.
Le forum s'appelle bien Paris-Skyscrapers.   

Tant que l'on considéra l'intra-muros comme une forteresse intouchable, on n'arrivera a résoudre aucun problème.
Que ce soit manque de logements, ségrégation social et autres.

Ici dans ce débat  je trouve que les bureaux sont le bon bouc émissaire des problème de logements de Paris alors que le problème c'est l'absence d'une communes du Grand Paris et la muséification du centre.

Je ne sais pas si la hauteur dans Paris intra-muros est un si grand enjeu que ça. Parce que déjà avant de se poser le problème de la hauteur des constructions il y a le problème de l'espace disponible pour des constructions tout court.

benarchi a écrit:

QUelque soit le sujet, la dualité Paris/région ou Paris/Agglomération revient toujours et encore. Que ce soient les transports, les équipements, le logement, on a toujours Paris d'un côté et le reste, derrière le périphérique. C'est ancré dans la tete des gens et ça met du temps à évoluer. On est loin du temps ou Paris pouvait absorber les communes voisines et évoluer avec elles... Et rien n'est fait pour que ça évolue. Roland Garros reste à Auteuil. Acte manqué mais qui est une bonne illustration du problème. Paris oui, mais au-dela, non,  on perd trop en identité et en terme d'image. Comment la faire traverser le périph. Il ne s'agit pas non plus de faire une ville écrasant ses voisines mais on pourrait ouvrir un certain dialogue... Meme chose pour les transports meme si les investissement massifs promis peuvent changer la donne, on en est encore loin.
Pour revenir au logement, je cherche un logement sur Paris depuis 6 mois... Et on ne peut pas dire que ce que j'y ai vu soit très palpitant! Paris est loin d'etre à la pointe sur le logement quand on connait d'autres régions. En voila un sujet qui pourrait, devrait etre défendu et soumis aux propositions de la classe politique! Aujourd'hui, en 2011, comment fait-on pour se loger à Paris?

Cette dualité prédomine largement aujourd'hui encore c'est sur, mais je pense que les choses évoluent quand même petit à petit grace justement aux clusters dont je parlais plus haut. Même si ça provoque des résistances, les déménagements de grandes entreprises de l'intra muros vers le limitrophe gomme un peu cet effet frontière tout en en profitant vu que de l'autre coté du périph il y a plus de place dispo et des prix (un peu) moins élevés.

Il y a une volonté politique de faire un Grand Paris dont on voir parfois difficilement l'efficacité, mais au delà de ça le Grand Paris se fait quand même tout seul tout simplement parce que Paris est à l'étroit et donc déborde de plus en plus sur sa périphérie.

Après le problème du logement à Paris c'est aussi une autre dualité, la co-existence de prix très élevés, mais aussi d'une grande précarité et insalubrité. Du coup pour habiter Paris il faut soit être riche soit avoir un hlm ou alors accepter des conditions de logements parfois indignes, mais pour les classes moyennes ça devient impossible, surtout en famille.

Dernière modification par Ben_T: 18-03-2011 03:02
 

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