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Tainjin (Chine) - Ville-tour ou la ville verticale

 
#1
10-03-2006 00:46
B
Boris_F
Tour Eiffel
B
Lieu: Boulogne-Billancourt
Date d'inscription: 28-12-2004
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Cyber Archi, 8/03/2006     (Extraits de l'article)
http://www.cyberarchi.com/actus&dos … ticle=4835

Ville-tour à Tainjin ou la ville verticale face aux enjeux du XXIème siècle
http://www.bati-index.com/redaction_ima … oom/01.jpg

"Cette tour n'est pas une masse monolithique, mais la transposition du modèle urbain à un schéma vertical; c'est-à-dire que les places, rues et îlots de bâti sont transposés en hauteur", explique le jeune architecte Arnaud Dupont. Si en France la ville verticale à mauvaise presse, il est intéressant de noter que les architectes, dans une Chine plus ou moins perçue comme un lieu ouvert à l'imagination, continuent d'y réfléchir.
Le texte ci-dessous est signé Arnaud Dupont. Il s'agit de son projet de diplôme "ville-tour à Tainjin" réalisé à l'école Paris-La Villette pour lequel il a reçu les félicitations du jury.

(...)

- Recréer des lieux de vie verticaux adaptés aux besoins des habitants.
- Pour cadrer avec la notion de développement durable, garantir une faible densité au sol et les interactions possibles entre la tour et le maillage urbain existant.

Le parti pris architectural consiste à intégrer une tour multifonctionnelle dans son environnement urbain en créant la continuité verticale du bâti et en recréant un véritable espace de vie par l’intermédiaire de parcours piétons végétaux aménagés (identiques à ceux dont nous pouvons bénéficier dans nos villes). Elle n'est pas un symbole en soi, puisqu’elle n'appartient à aucune forme clairement identifiable. Cet amas de volumes trouve son sens par sa justification fonctionnelle; c'est à dire qu'elle est une partie de la ville, en tout cas le prolongement d'un quartier. L'intérêt de la tour est de pouvoir l'utiliser sans y être résidant, puisqu'elle est modelée autour de l'espace public, elle est une dualité entre espaces publics/privés, intérieurs/extérieurs, minéral/végétal, appartenance/collectivité.

a) Le site : Tianjin

Tianjin l'Industrielle, obtint en 1967 le statut de municipalité provinciale administrée par le gouvernement central. En parallèle de ses pôles industriels traditionnels (l'automobile, la métallurgie et la pétrochimie), la ville a développé des secteurs nouveaux comme l'électronique et la téléphonie mobile, et elle est ainsi clairement une zone de consommation d'intrants de production industrielle et d'équipements pour les entreprises, notamment à capitaux étrangers.

La proximité des villes de Pékin/Tianjin, pourtant municipalités autonomes, m’a intéressé. En effet, Pékin comptant douze millions d’habitants et Tianjin, son avant-port industriel, en comptant six millions, ne sont distantes que de 150 km et constituent le principal pôle de développement économique de la Chine du Nord. Elles verront ce statut conforté par l'effet Jeux Olympiques de 2008.

L’éventuelle stratégie de développement urbain de Pékin qui conduirait à terme à un rapprochement ou à une annexion des villes limitrophes, m’a conduit alors à implanter mon projet de tour à Tianjin, dans le but de limiter l’expansion d’une zone interstitielle urbanisée.

Le site est localisé aux abords du fleuve Haihe. Le bâti existant est constitué de logements pour la plupart construits durant les années 1970. Sur décision de la municipalité, une promenade plantée a été aménagée le long du fleuve, dégageant ainsi une piste cyclable/piétonne, protégée de la circulation de la voie rapide. L’insertion de la tour dans le site nécessite de prendre en compte le facteur de la densité urbaine, comme étant une clé de voûte à une limitation du grossissement urbain. Pour ce faire, l’enjeu est d’implanter la tour dans cet environnement, en conservant au maximum les structures existantes et en accroissant cette densité par la construction d’extensions ou de bâtiments neufs.

(...)

Quelques données:
Hauteur totale = 224 m
% de volume vide = 30%
Dimensions = 63 m X 48 m
Nombre d’étages habités = 54

c) Le système de blocs et de failles

Ce système génère des percées quand les blocs sont disposés en vis-à-vis. Ces failles ont un triple objectif : d’une part, apporter de la lumière naturelle au coeur de la tour, ce qui n’est pas négligeable quand on connaît les épaisseurs de bâti; d’autre part de créer un système de circulation piéton qui se développe sur et entre les volumes (image de principe de circulation piétonne) et enfin sur le plan de la sécurité, de permettre de contenir un incendie dans un volume unique; la tour étant fragmentée et les volumes autonomes.

La tour n’est plus une masse monolithique mais un ensemble de volumes qui interagissent pour dégager des passages et des apports lumineux.

d) Le système de parcours piéton végétal et les places

Après les ascenseurs, qui sont les moyens de circulation légitimes à toute construction haute, le parcours piéton qui se développe à travers les failles peut être une alternative aux déplacements habituels que l‘on effectue en ville. En effet la proposition qui consiste à intégrer la tour dans son environnement urbain en créant la continuité verticale du bâti, suggère la possibilité d’un parcours aérien fluide et naturel en relation directe avec le sol. De plus ce parcours, mécanisé lors des montées par des escalators de dimensions variables, fait également office de sortie de secours puisqu’il est extérieur aux volumes habitables, ce qui permet de réduire l’emprise du noyau d’ascenseurs (en supprimant la colonne d’escaliers de secours) et d’offrir aux occupants en danger une évacuation plus efficace.

Les places sont au nombre de huit. Parfois simples haltes ou lieux d’animation et de convivialité, elles ponctuent le parcours piéton à l’intérieur de la tour et apportent une cohérence spatiale aux différentes fonctions. La place principale est au centre, sa vaste dimension et sa situation lui confèrent le statut de coeur de tour. Elle est bordée de commerces, plantée de grands arbres....véritable lieu de verdure où il fait bon vivre et se rencontrer.

http://www.bati-index.com/redaction_ima … oom/07.jpg


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#2
10-03-2006 08:22
Thierry
Ancien modérateur
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Je me trompe, ou son projet est juste la reprise des idées de Le Corbusier dans une esthétique contemporaine ?

La ville verticale, ça pose toujours les mêmes problèmes :
- on n'aura jamais autant de choix pour faire ses courses ou pour ses loisirs dans un immeuble unique que dans une rue traditionnelle
- psychologiquement, je pense qu'il y a une résistance aux changements de niveau incessants. Se promener, ce n'est pas monter et descendre, c'est marcher (ou rouler) d'un lieu à un autre horizontalement.

Y'a-t-il des exemples de tours multifonctionnelles (travail, loisirs, logement mélangés sur toute la hauteur de la tour et pas seulement dans les premiers étages) qui fonctionne réellement ?

 

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