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Nom | Fonction(s) | Hauteur | Niveaux | Année |
---|---|---|---|---|
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Laboratoire | 73.00 m | 2020 |
Sur la trentaine de pays, il y en a 27 qui sont l'UE. Les autres pays ont une part très faible, y compris les USA. L'un des grands physiciens japonais du domaine a rapidement estimé que le projet avait quitté le domaine scientifique pour n'être plus que politique et qu'il n'avait plus aucune utilité, ceci il y a déjà plus de 25 ans.
Ce projet est un peu bâtard parce qu'il est construit comme un équipement industriel, avec le coût d'une énorme machine industrielle, mais qu'on n'en attend que des conclusions du domaine de la physique fondamentale. Et même si on ajoutait des chaudières et des turbines, en réalité on ne récupèrerait même pas l'énergie injectée dedans: on dit "on va récupérer 10 fois l'énergie qu'on a injectée", mais on l'injecte sous forme de courant électrique de courte durée et on la récupère sous forme de neutrons qui partent dans toutes les directions, donc on aurait bien du mal à refaire toute l'électricité consommée.
Les débats ne sont pas inutiles: on parle de projets gigantesques et durant 50 ans, mieux vaut ne pas faire fausse route.
Aujourd'hui en effet, il y a une piste avec le stellarator. La forme est similaire mais le fonctionnement assez différent. Si c'est un stellarator qu'il fallait construire en réalité, il faudra des milliards pour faire la modification après coup.
Pour la fission, le débat majeur est entre les réacteurs classiques (eau bouillante ou pressurisée, voire eau lourde comme au Canada), qui exploitent l'uranium 235, et les réacteurs à neutrons rapides, type Superphénix ou ASTRID. Le nucléaire n'a aucun avenir sérieux à l'échelle mondiale s'il reste sur les réacteurs classiques, à cause de l'épuisement des réserves, et du volume de déchets ultra-dangereux produits (ne croyez pas Jancovici!). Les réacteurs à neutrons rapides peuvent utiliser du plutonium issu de l'uranium 238, ou du thorium, la vraie difficulté est qu'ils doivent fonctionner soit dans le sodium fondu (combustible, explosif en présence d'eau, et évidemment opaque), soit dans le plomb fondu (pas explosif mais pire par ailleurs), soit dans l'hélium mais à ultra-haute température. Aucune de ces technologies, étudiées depuis des décennies, n'est satisfaisante, et elles sont dangereuses, par la nature de la machine et par les isotopes qui y sont manipulés. Pour info, les 5000 tonnes de sodium fondu de Superphénix, contaminés, ont été "éliminés" en les diluant, quasiment goutte à goutte et dans une usine construite pour l'occasion, dans de l'eau qui a servi à couler 50.000 tonnes de béton sodé, qui ont été laissés sur place.
Notez que Sébastien Balibar est un physicien reconnu mais pas du tout un physicien nucléaire, même s'il a pris position contre ITER et pour la fission.
Personnellement, ce que je crains le plus dans ITER, à part son inutilité, est qu'il tombe en panne sitôt mis sous tension, tellement c'est une machine délicate, et que les réparations prennent 10 ans parce qu'il faudra tout démonter pièce par pièce. Il peut aussi y avoir des fuites de tritium (donc des cancers) et il y aura des déchets radioactifs (normalement de quelques décennies de durée de vie), mais c'est presque un détail, ce n'est pas une machine dangereuse par rapport aux autres installations nucléaires.
Sur les réacteurs à neutrons rapides, mon avis est (mais ce n'est pas de moi): trop cher, trop dangereux, trop tard.
Ça fait beaucoup de certitudes et de suppositions. Tu nous demande de croire ou de ne pas croire certaines choses ou personnes avec peu ou pas d'arguments.
Je ne crois rien sur ce sujet, mais je sais deux choses : les enjeux sont trop importants pour ne pas investir du temps et des moyens dedans et aucun temps ni moyen n'est gâché en recherche fondamentale sur un sujet que nous sommes encore très loin de maîtriser.
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ziegfried a écrit:
Ça fait beaucoup de certitudes et de suppositions. Tu nous demande de croire ou de ne pas croire certaines choses ou personnes avec peu ou pas d'arguments.
Je ne crois rien sur ce sujet, mais je sais deux choses : les enjeux sont trop importants pour ne pas investir du temps et des moyens dedans et aucun temps ni moyen n'est gâché en recherche fondamentale sur un sujet que nous sommes encore très loin de maîtriser.
Je ne demande de croire personne et je signale même les incertitudes concernant leurs affirmations.
Mais je ne pense pas que ceux qui prennent les décisions de poursuivre ou non le projet aient des connaissances plus pointues pour trancher.
Les oppositions sont de toute façon discrètes: les risques matériels sont limités, c'est essentiellement une question de coût.
Pas d'accord du tout sur le principe qu'aucun moyen n'est gâché: les moyens sont limités même quand on parle de très gros projets, et les choix qui sont faits imposent souvent de faire l'impasse sur d'autres pistes.
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