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UE - Quelle Europe pour demain ?

#1 15-06-2006 22:02:30

Boris_F
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UE - Quelle Europe pour demain ?

J'ai ouvert ce thread à la suite d'une intéressante discussion à propos de Barcelone et de Marseille, discussion qui me paraît ouvrir des perspectives de réflexion. Voici ce qui était dit :

florianando a écrit:

jack de mars a écrit:

il nous reste encore beaucoup de chemin avant de pouvoir sérieusement rivaliser avec Barcelone. Toutefois, plus Barcelone se "catalanisera" (cf: question de l'estatut catalan) donc se repliera sur elle même mieux ce sera pour nous .

vraiment n'importe quoi cette phrase !! Si il y a bien une ville ouverte en Espagne c'est bien Barcelone !! D'autant plus que la Catalogne sera un lander fort en Europe , la catalogne ne se repli pas sur elle meme tu ne peux pas dire ça ! Tu as déja vécu à Barcelone pour affirmer cela ?

jack de mars a écrit:

Connais tu la vie politique espagnole? as tu déjà entendu parler de l'estatut catalan? Bien que cette loi pour l'instant ne soit pas passée, certaines de ses résolutions prennent d'ores et déjà effet..Dire que barcelone se catalanise n'est pas faux. Lorsque tu vas étudier sur Barcelone la moitié des cours sont en catalan, lorsque tu veux faire un stage ou travailler sur barcelone tu dois apprendre le catalan..Quel avantage y a til a savoir parler une langue qui n'est parlée que par 6 millions de personnes à tout casser (et dont les catalans français ne parlent pas exactement le même catalan..) alors que le castillan est compris de tous et qu'il est désormais la deuxième langue Internationale. Ce que je critique est également un état d'esprit, les catalans n'entretiennent pas de bonnes relations avec le reste des espagnols et se permettent de se projetter dans l'avenir en construisant le "cataland" (zone allant de perpignan comprenant la catalogne, les baléares et englobant la totalité de la communitat valenciana (qui ces derniers leur ont gentiement rappeler qu'il n'avaient rien en commun avec les catalans..).
Barcelone est Barcelone, une ville dont la réputation n'est plus à faire à l'étranger, super touristique, drainant une population multiculturelle, capitale d'une région economiquement forte et industrielle mais qui perd beaucoup à cause de son extreme penchant au nationalisme. S'il continue à s'obstiner autant, la ville risque de perdre beaucoup au profit de Madrid notamment.

Enfin , pour info, des villes comme valence, madrid, grenade sont autant ouverte que barcelone. Les français ont tendance à se focaliser sur barcelone depuis les JO, mais elle loin d'être la ville la plus vivante d'espagne.

Ceci dit, Marseille ne pourra concurrencer sérieusement Barcelone que si elle accélère son développement, si la ville organise les JO de 2020 etc etc aurtant dire que l'on peux encore réver et attendre..n'empèche que tout n'est pas aussi rose qu'on pourrait le croire chez la catalane..c'est tout!

MyNight a écrit:

Je suis assez partagé sur la question, parce que je crois qu'elle peut s'appliquer à toute région européenne : s'affirmer dans tout son particularisme, est-ce une force ou une faiblesse ? Après tout, la régionalisation (assumée, j'entends) n'est rendue possible que parce qu'un espace s'inscrit dans un dynamisme économique européen. Une région s'assume comme telle sur un certain niveau (culturel), et s'internationalise sur un autre (économique). L'Europe ne devait-elle pas servir à ça à la base ?  D3 Genre, permettre à chaque région de s'affirmer en tant qu'unique, tout en se fondant dans un système qu'elle irrigue et qui l'irrigue en retour... Soit Barcelone est un exemple absolu de réussite Européenne, soit c'est à l'inverse un manifeste politique d'affirmation régionaliste au sein d'une Europe diluante. Alors, îlot ou maillon fort ?...

Perso, je pense à un maillon fort, et à une piste à suivre autant pour les régions marseillaise ou lyonnaise que pour l'Ile-de-France. Si cela est juste, des régions excessivement internationalisées - à la culture affadie, mettez là les régions que vous voulez outre-Manche ou non - risquent de ne pas s'en sortir sur le long terme aussi bien que la Catalogne...

Qu'en pensez-vous ?  D3

Tonio del barrio a écrit:

C'est vrai que la Catalogne combat pacifiquement pour son indépendance (la preuve, c'est que le pays basque "commence" à prendre modéle sur son pacifisme), "l'estatut catalan" proclame la catalogne comme NATION, parle de l'espagne comme un pays voisin et parle de ses relations avec les autres pays européen :

Les points plus importants du Projet de l'Estatut :

- La reconnaissance de l'identité: La Catalogne est une nation;

- La consolidation linguistique: la langue catalanne est la langue propre de l'Éducation et la langue habituelle de l'Administration à la Catalogne; la langue espagnole est aussi officielle, mais elle l'est à tout l'État: tous doivent la connaître - ça ne figure pas dans l'estatut en vigueur - et tous ont le droit de la parler.

- La Catalogne veut être solidaire, mais elle ne veut pas être utilisée systématiquement. C'est pourquoi il est accepté un modèle de financement avec contrôle sur la collecte. (les italiens du nord veulent faire pareil, se désolidariser du sud, pour être encore plus riche, c'est comme si l'ouest de Paris se désolidariser du systèle français des impots pour ne plus payer pour des départements comme le 93)

- Blindage de compétences. Toutes les compétences que le nouvel Estatut reconnaît à la Catalogne ne peuvent pas être envahies par des lois de l'État ou les dispositions réglementaires.

- La constitution forme un état avec 17 Communautés autonomes, cela dilue la personnalité de la Catalogne (ou la personnalité d'Euskadi (PAYS BASQUE) et de la Galice). Le nouvel Estatut doit renforcer la bilatéralité et le dialogue entre égaux entre l'Espagne et la Catalogne.


Se voulant "nation", la Catalogne inquiète l'Espagne

( "EN PHOTO" Le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero doit beaucoup aux Catalans)

par Christian Galloy
Analyste politique, directeur de LatinReporters.com


MADRID, lundi 3 octobre 2005 (LatinReporters.com) -

La Catalogne, riche région de 6,5 millions d'habitants, est une "nation" dont les citoyens ont "le devoir de déterminer librement leur futur en tant que peuple". Ce bras d'honneur à l'Espagne sert de préambule au projet d'un nouveau statut d'autonomie catalane qui, paradoxe, doit beaucoup au président du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero.

Soulevant une tempête politico-médiatique, le projet, qui défie la Constitution espagnole, a été approuvé le 30 septembre à Barcelone par 120 des 135 députés du Parlement catalan. Parmi ces élus régionaux, seuls ceux du Parti populaire (PP, conservateur) s'y sont opposés.

L'hémicycle a vibré aux accents d'Els Segadors, l'hymne catalan, chanté en choeur par les députés. "Un pas de plus vers un Etat" catalan, "Vive la nation catalane libre!" s'était écrié à l'issue du vote Josep-Lluis Carod-Rovira, leader des indépendantistes de la Gauche républicaine catalane (ERC), l'un des trois partis qui gouvernent la région.

Dans le reste de l'Espagne, le coup d'éclat catalan inquiète non seulement le PP, mais aussi les milieux économiques et des personnalités du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Zapatero.

Le projet de statut doit encore être soumis à Madrid au Parlement national. "Il présente des aspects d'une douteuse constitutionnalité" prévient l'influent secrétaire à l'Organisation du PSOE, José Blanco. Le texte sera nécessairement amendé, ce qui soulèvera dans la classe politique catalane une crispation pouvant menacer la stabilité gouvernementale.

"Seconde transition"

Le rétablissement d'un pouvoir régional au Pays basque et en Catalogne fut l'une des clés du succès apparent de ce qu'on a appelé la "transition" vers la démocratie après la mort, en novembre 1975, du général-dictateur Francisco Franco. Les deux régions avaient connu l'autonomie avant que Franco n'écrase la République, en 1939, à l'issue de trois ans de guerre civile. Rendre aux Basques et aux Catalans ce qui leur fut arraché facilita la cohabitation des "deux Espagne", la post-franquiste de droite et la républicaine de gauche, sous la monarchie restaurée en la personne de l'actuel roi Juan Carlos Ier.

Trente ans après l'ouverture de la "transition", dix-sept régions dites autonomes, chacune avec son Parlement, couvrent l'ensemble du territoire espagnol. Concernant notamment et partiellement la santé, l'enseignement, l'ordre public et la fiscalité, cette vaste décentralisation ne satisfait pas les nationalistes basques et catalans. Elle ne leur aura servi que de tremplin pour réclamer aujourd'hui "une seconde transition", qui déboucherait au moins sur un fédéralisme de fait avant de préparer un saut définitif.

Malgré son rejet, le 2 février dernier par le Congrès national des députés, un plan de "libre association" du Pays basque avec l'Espagne continue à sous-tendre la politique du Parti national basque (PNV), en recul aux élections régionales du 18 avril, mais au pouvoir depuis 25 ans dans sa région.

Ce plan du président basque Juan José Ibarretxe trace le chemin vers une République basque indépendante, prévoyant une nationalité basque, des relations directes du Pays basque avec l'Europe et un droit permanent à l'autodétermination pour maintenir ou non des liens politiques avec l'Espagne. L'ambition souverainiste conduit le PNV à dialoguer désormais ouvertement avec le parti hors-la-loi Batasuna, vitrine politique des terroristes indépendantistes de l'ETA.

Le projet de nouveau statut plébiscité par 88% des députés du Parlement de la Catalogne prévoit lui, on l'a dit, d'ériger cette région en "nation" dont le peuple "doit déterminer librement son futur".

Assurant la prééminence de la langue catalane dans tous les domaines, les 227 articles du projet ont l'allure d'une Constitution, allant jusqu'à énumérer les droits fondamentaux des Catalans. La justice, le droit civil, la fiscalité, l'éducation, l'immigration, l'agriculture, l'eau, le sport et d'autres secteurs, dont les routes, ports et aéroports, sont définis comme relevant de la compétence exclusive de la Catalogne.

Un Tribunal supérieur de justice de la Catalogne coifferait la pyramide des recours juridiques. Tous les impôts seraient récoltés et gérés par les institutions catalanes. Celles-ci céderaient au pouvoir central un quota annuel au titre des services rendus par l'Etat espagnol en Catalogne et au titre de la solidarité avec d'autres régions. Le Pays basque et la Navarre jouissent déjà d'une autonomie fiscale aussi large.

"Plus dangereux que le plan Ibarretxe"

Globalement, ce projet de statut catalan est proche de la libre association avec l'Espagne proposée dans le plan du président basque Juan José Ibarretxe.

Mais "il est beaucoup plus dangereux et grave que le plan Ibarretxe car, entre autres raisons, au moins 50% des ses droits d'auteur reviennent au président du gouvernement en personne [José Luis Rodriguez Zapatero]" écrit le directeur du journal centriste El Mundo, Pedro J. Ramirez. M. Zapatero "en est le père irresponsable" dit-on plus crûment chez les conservateurs du Parti populaire.

Vainqueur à la majorité relative des élections législatives du 14 mars 2004 (une victoire inattendue favorisée par les attentats islamistes du 11 mars à Madrid), M. Zapatero a utilisé le levier catalan dans sa course au pouvoir et doit encore le faire aujourd'hui pour éviter d'être mis en minorité au Parlement.

Voulant consolider des ancrages régionaux alors qu'aucun sondage ne lui permettait d'espérer la fin du règne national du PP, au pouvoir depuis 1996, José Luis Rodriguez Zapatero appuyait en novembre 2003 la dérive nationaliste des socialistes catalans, qui brandissaient la menace d'un nouveau statut d'autonomie pour contrer l'espagnolisme patriotard du gouvernement conservateur de José Maria Aznar, entêté dans son appui à la guerre en Irak.

"J'appuierai la réforme du statut qu'approuvera le Parlement de la Catalogne" affirmait sans réserve M. Zapatero en s'adressant publiquement à l'époque au leader des socialistes catalans, l'ex-maire de Barcelone Pasqual Maragall. Celui-ci allait être élu président -il l'est encore- de la Catalogne, le premier de gauche depuis la guerre civile, grâce à une alliance de députés régionaux socialistes, écolo-communistes et indépendantistes de la Gauche républicaine catalane.

La même alliance idéologique tripartite élargie au niveau national assure aujourd'hui la majorité parlementaire de M. Zapatero et la stabilité de son gouvernement. D'où la délicate position du chef de l'exécutif, pris entre l'extrémisme de Catalans auxquels il doit beaucoup, peut-être trop, et la stupeur que provoque en Espagne cet extrémisme que l'on croyait propre aux seuls Basques.

"Difficile de concrétiser une promesse [d'accepter tel quel un nouveau statut d'autonomie catalane] faite lorsqu'on ne croyait pas pouvoir accéder au pouvoir" ironise, en visant M. Zapatero, son coreligionnaire historique Alfonso Guerra, vice-président des premiers gouvernements socialistes de l'après-franquisme et actuel président de la stratégique Commission constitutionnelle du Congrès des députés. M. Guerra prévient en outre que la revendication d'un Etat risquerait logiquement de suivre la reconnaissance d'une "nation" catalane.

"Espagne plurielle"

José Luis Rodriguez Zapatero prétend néanmoins que le projet de nouveau statut catalan est une "opportunité" pour une Espagne qu'il voudrait plurielle. "Pas de rejet frontal [du projet], dit-il, ni d'acceptation pure et simple. Il faut le canaliser [lors de son prochain examen au Parlement national] pour rendre compatibles la reconnaissance de la forte identité catalane et l'article 2 de la Constitution". Cet article proclame "l'unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols".

Selon le journal El Pais, proche du gouvernement socialiste, le chef de l'exécutif souhaiterait que le projet soit amendé pour qu'il respecte l'égalité de droits entre tous les Espagnols et l'unité de marché. A ce propos, précise El Pais, des dirigeants de banques, de caisses d'épargne et de compagnies d'assurances ont averti le ministère de l'Economie des risques d'une fragmentation régionale du système financier espagnol.

Manuel Chaves, président de la région d'Andalousie et président du PSOE dont M. Zapatero est le secrétaire général, clame clairement: "Je ne suis pas d'accord [avec le projet catalan]". Un autre poids lourd socialiste, le ministre de la défense José Bono, a dit depuis longtemps qu'à ses yeux "le nationalisme n'est qu'une nostalgie de la tribu".

Le président du PP et chef de l'opposition conservatrice, Mariano Rajoy, réclame des élections anticipées si le projet catalan n'est pas traité au Parlement national comme une proposition de révision constitutionnelle, que le projet serait en réalité. Une révision de la Charte suprême nécessite une majorité des deux tiers, introuvable sans le PP.

Le roi Juan Carlos laisse lui aussi pointer son inquiétude, mettant à profit, samedi, une cérémonie militaire pour en appeler au respect de "l'unité indissoluble de la nation".

Soutenus dans leur région par une presse et des institutions sociales, sportives et même religieuses soudain gagnées par l'ivresse nationaliste, les dirigeants catalans avertissent que leur foi en "l'Espagne plurielle", une Espagne qu'ils accepteraient peut-être si elle devenait une "nation de nations", dépendra du sort que réservera le Parlement national à leur projet de nouveau statut.

Un prévisible élagage en profondeur du projet par les députés et sénateurs espagnols frustrerait les Catalans et crisperait leur revendication nationaliste, mettant peut-être en péril la stabilité du gouvernement de M. Zapatero si la gauche catalane ne le soutenait plus. Par contre, tenter d'approuver le projet aux dépens de la légalité constitutionnelle mettrait en crise les institutions démocratiques espagnoles et diviserait profondément les socialistes.

Quelle que soit l'issue du débat, le mal serait donc déjà fait. Légère compensation optimiste: sans doute sans le vouloir, les Catalans démontrent aux Basques qu'on peut pousser très loin la revendication nationaliste sans sombrer dans le terrorisme.

MON AVIS :

Je pense que la Catalogne ne va pas se refermer sur elle même (c'est mon avis, aprés chacun sa vision), au contraire, en s'identifiant comme NATION, elle cherche à mieux se plaçer niveau UE, faire plus de chose économiquement, sans perde du temps avec Madrid et tout, la Catalogne cherche à aller encore plus vite, elle cherche dans ses racines comme elle cherche dans le futur, les clés d'un destin fait de réussite et de richesse culturelle et économique. Les 3 premières régions à bougé en Europe en terme de demande de la part des investisseurs étrangers, sont celle de Paris (1ère !!! ) , de Londre et de Barcelone (pas Madrid), c'est un signe ...

Dans le respect des idées des uns et des autres, évidemment  A7 , qu'en pensez-vous ?


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#2 16-06-2006 00:28:25

jack de mars
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Merci pour ce rappel tonio del barrio.
Oui j'ai vue que Barcelone arrivait parmi les trois premières pour les IDE. Je n'ai rien contre Barcelone, j'aime cette ville, elle est profondemment mediterranéene, son histoire est facinante ainsi que son architecture. Ce qui m'exaspère c'est la manière dont les catalans veulent imposer leurs visions aux autres, je trouve qu'ils manquent de souplesse à certains égards (porquoi devoir imposer aux autres leur langue alors qu'ils pourraient laisser le choix?). Alors comme vous l'avez souligner, on entre dans le débat: sauvegarder ses intérets régionaux et son identité au sein d'une europe de plus en plus globale. Pour autant, faut-il céder à tous les caprices de certains élus? Je vous rappelle qu'il était question à un moment de traduire les textes européens en catalan et d'y embaucher des interprétes au sein du parlement européen (bref un gouffre financier pour quelque chose qui n'a pas d'utilité).
Quant à Madrid: Je ne peux que vous conseillez d'aller faire un tour la bas, de faire un rapide recencement de tous les projets et ensuite d'aller visiter Barcelone. La différence est frapante.

Bon, c'est juste ma vision des choses, si ça se trouve je peux me tromper..après j'arrète sur ce sujet..promis!


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#3 16-06-2006 08:38:42

Bxl-WSL
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

jack de mars a écrit:

Alors comme vous l'avez souligner, on entre dans le débat: sauvegarder ses intérets régionaux et son identité au sein d'une europe de plus en plus globale.

Il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'Union Européenne.


D'abord l'Union Européenne n'ets pas une entité éxécutive, elle n'a de pouvoir de décision qu'à travers le conseil des chefs d'Etat. C'est devenu récurrent en France et en Grande Bretagne d'entendre des hommes politiques de mauvaises foi dire que "Bruxelles impose que .." Toute acte législatif imposé par Bruxelles est ratifié par les chefs d'Etat et donc des représentants démocratiquement élus par chaque peuple de chaque nation.

Je ne vois pas en L'Union Européenne un facteur de globalisation, c'est un acteur qui répond et permet de trouver des solutions face à la mondialisation qui historiquement et économiquement parlant date de plusieurs siècles et financièrement depuis la fin du système de Bretton Woods et une plus libre circulation des capitaux à travers le monde.

Concernant le régionalisme, connaissant un cas bien précis en belgique, je suis partagé. D'un coté le régionalisme a un aspect positif, il rapproche le citoyen de la structure administrative et politique (principe de décentralisation). Je ne pense pas qu'en Belgique il y ai encore énormément de gens qui regrettent l'Etat unitaire, il semble que l'Etat fédéral soit un système que tout le monde préfère. D'un autre coté la régionalisation si elle est basée sur des principes identitaires, culturels ou religieux me smeblent malsain. Comme je l'ai déjà exprimé bien souvent dans ce genre de replis identitaire: on flatte les gens, on leur explique que eux sont différents, qu'ils ont une culture différente, qu'ils sont une sorte de peuple à part mythique qui depuis la nuit des temps n'a jamais été comme  ses voisins, on flatte le nationalisme régional, l'ego des gens, on vient leur faire croire que leurs traditions sont plus profondes que n'importe quelles traditions d'autres cultures. Et c'est assez intéressant de voir que les régions ou les revendications régionales basées sur un repli identitaire sont les plus fortes sont aussi les régions ou la droite populiste ou l'extreme droite sont très forts.


Maintenant ma vision de l'Europe, il faut absolument un marché unique, intégrer économiquement l'UE le plus possible, car avec un marché unique les hommes et femmes politiques n'auront plus d'intéret à tirer la couverture. Une fois que l'économique sera sorti du giron du politique, fin du protectionisme, de l'interventionisme, etc .. Alors les hommes politiques n'auront plus qu'une chose à faire, créer une Europe politique. Ce qui biaise actuellement la construction européenne c'est purement un problème de "passager clandestin", construire l'europe politique demande des sacrifices (en pouvoirs nationaux, en emplois parfois), or personne n'est certain que si 25 pays membres font l'effort y en a pas 2-3-4 qui ne vont rien faire et récolter les fruits de ses efforts quand même. Terminer l'intégration économique par un grand marché unique permettra de pousser le spolitiques à ne s'occuper plus que d'une chose que tt le monde attend: Une europe politique.

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#4 16-06-2006 09:10:32

Thierry
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Bxl-WSL a écrit:

jack de mars a écrit:

Alors comme vous l'avez souligner, on entre dans le débat: sauvegarder ses intérets régionaux et son identité au sein d'une europe de plus en plus globale.

Il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'Union Européenne.

D'autant plus que l'intégration européenne ne s'oppose pas à l'affirmation des régions, bien au contraire. L'affaiblissement progressif de l'Etat national laisse de la place sur ses deux côtés, à l'Europe d'un côté, à l'affirmation des régions de l'autre. La Bavière, la Catalogne s'affirment comme des régions européennes et se comparent à certains des petits Etats de l'Union. Les régions françaises sont plus faibles parce que l'Etat est demeuré fort, mais elles aussi essaient d'imiter leurs voisines et de former des alliances.

La politique de l'Union elle-même reconnaît les régions avec des aides destinées aux régions (FEDER et autres fonds structurels). Il y a d'ailleurs un débat en France sur la gestion de ces aides que les régions voudraient assumer elles-mêmes comme dans d'autres pays (Belgique, Allemagne, Espagne). La maîtrise des moyens financiers est capitale dans la puissance politique d'une entité. Si la région parle directement avec l'Europe de l'allocation de ses moyens, elle devient beaucoup plus autonome par rapport à l'Etat.

Bref, les régions et l'Union ont des intérêts communs.

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#5 18-06-2006 23:44:45

Boris_F
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

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dimanche 18 juin 2006, 21h23
Espagne: la Catalogne approuve largement son statut d'autonomie élargi
Par Marcelo APARICIO

BARCELONE (AFP) - La Catalogne a largement approuvé dimanche, a environ 75 % selon un sondage publié à l'issue du scrutin, un nouveau statut d'autonomie élargi, lors d'un référendum constituant un pari politique crucial pour le gouvernement socialiste espagnol.
Les électeurs de cette prospère région du nord-est de l'Espagne ont répondu oui, dans une fourchette allant de 74 à 77 %, à ce nouveau statut renforçant l'identité catalane et ses prérogatives fiscales et administratives, selon un sondage sortie des urnes publié peu après la fin du scrutin à 20h00 locales (18h00 gmt).

Le taux de particiation, estimé entre 45 et 47 %, se révélait toutefois décevant et inférieur aux prévisions des analystes, qui tablaient sur plus de 50 %, le temps estival régnant sur la Catalogne ayant peut-être détourné des urnes une bonne partie des 5,2 millions d'électeurs catalans.
Le ministre de l'Industrie et premier secrétaire du Parti Socialiste Catalan (PSC), José Montilla, s'est immédiatement félicité de ce résultat "clair", tout en soulignant la "formidable déroute" du Parti Populaire d'opposition (PP - droite), qui avait appelé à voter non.

Les premiers résultats officiels étaient attendus à partir de 21h30 locales (19h30 GMT), ainsi que des déclarations du chef du gouvernement espagnol espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, pour qui ce scrutin était jugé crucial.
Le leader socialiste s'etait fortement impliqué dans la délicate élaboration d'un compromis sur le texte, puis dans la campagne de ce qui est l'un des dossiers politiques les plus périlleux de son mandat, avec la fin du terrorisme de l'organisation séparatiste basque ETA.

Le nouveau statut d'autonomie élargit les compétences fiscales et administratives de la Catalogne, l'une des régions autonomes de l'Espagne avec le Pays basque.

Sa première version, approuvée à une écrasante majorité par le parlement catalan en septembre, avait ensuite été fortement édulcorée par le parlement espagnol qui avait notamment supprimé le terme "nation" de l'article premier pour qualifier la Catalogne.

Le statut a suscité pendant des mois de très vifs débats entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE au pouvoir) et l'opposition de droite plus centralisatrice, qui a mis en garde contre le risque d'une "balkanisation" de l'Espagne.

Trois partis avaient appelé à voter "oui": le Parti Socialiste Catalan (PSC, à la tête du gouvernement régional), les communistes et les verts d'Iniciativa per Catalunya (ICV, membre de la coalition gouvernementale) et les démocrates-chrétiens de Convergencia i Unio (CiU).

Les républicains indépendantistes catalans d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) avaient appelé à voter "non", de même que le Parti Populaire.

Les premiers reprochent au nouveau statut de ne pas reconnaître la Catalogne comme "nation" et de ne pas donner une totale autonomie à la région sur les impôts et sur les ports et aéroports.

Le PP estime que le texte accorde trop d'autogestion, notamment fiscale, à la région autonome et qu'il est "anticonstitutionnel".

Le président de Catalogne, Pasqual Maragall, avait estimé dimanche avant de déposer son bulletin de vote qu'il s'agissait "pratiquement du jour le plus important depuis le jour de la Constitution (1978) et du premier statut" catalan (1979), approuvé pendant la transition démocratique qui avait consacré l'Etat espagnol des 17 communautés autonomes.


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#6 19-06-2006 07:41:50

Bxl-WSL
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Ca ne me dit rien qui vaille ça! Si on divise l'Europe en 200 régions autonomes - indépendantes ! A 25 les décisions sont déjà impossibles à prendre alors à 200 ...

Ensuite c'est toujours le même refrain, les régions qui veulent leur autonomie et leur indépendance ce sont des régions riches qui en ont marre de "payer" pour les régions pauvres. C'est très mauvais signe pour l'Europe car c'est l'idée même à la base de l'Europe et des fonds structurels européens où les pays riches grace à certaines régions riches effectuent un transfert de richesse vers les régions pauvres.

Egoïsme et nationalisme quand tu nous tiens ...  B10 .

Je vois ça d'un très mauvais oeil. En gros le message passé aux régions les plus pauvres d'Espagne c'est "Tirez votre plan, nous on est riche et on veut rester entre riches".

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#7 19-06-2006 10:19:38

bastos
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Bon j'ai un peu eu la flem de lire ce qui précede.
Pour moi, les nationalistes devraient être européens. CA peut paraître contradictoire, mais la "grandeur" de nos pays, si chère au général, passe par l'Europe. A titre d'exemple, l'Europe investit 225 milliards d'euros dans les infrastructures ( chiffres de l'express sorti jeudi dernier) . Quel pays a de tels moyens?

Moi j'étais pour la Constitution, dont les défauts auraient pu être corrigés par la suite.
Pour moi, ces revendications catalanes ( comme corses, basques, etc...) m'agacent au plus au point. Pourquoi le Veme ne serait pas indépendant?? Je trouve ca idiot. D'autant que ceux qui sont indépendants accourent vers l'Europe ( Ex de l'ex Tchécoslovaquie qui 11 ans après sa division ( 1993) rejoint l'Europe)
Enfin pour la Catalogne, Madrid aurait du empecher ce référendum , à mon sens qui n'a pas lieu d'être, n'étant pas souverraine.

Si on prend ce qu'a fait la coopération , on comprend les enjeux et atouts : Airbus ( ok EADS en ce moment...) Eurostar, Thalys, Tous les travaux d'infrastructures comme le tram de Bordeaux auxquels a participé l'Europe, La PAC , Erasmus,Ariane, etc...
Bcp de choses dépendent de l'Europe. La refuser c'est vouloir revenir à un XIX où chacun était bien indépendant. Et n'oublions pas que le premier but de l'Europe fut la paix Fr/All ( OECE en 1948 puis CECA en 1951, puis CEE en 1957 etc)
Aujourd'hui nous autres français on a peur de la montée Asiatique, on veut s'affranchir de la tutelle européenne, on a peur du plombier polonais ( et oui si les impots s'harmonisent où restera le risque?) alors faisons une vraie Europe. Moi je pense que le statut des régions devrait être conservé ( ex Bade Wurttemberg, IDF, Andalousie, Lombardie, Cornouailles etc) et les pays devraient garder leur rôle par rapport aux régions: les rassembler en un ensemble. En revanche, les pays à mon sens, devraient devenir des eurorégions ( Région Allemande, Région Espagnole, Français, Italienne Tchèque) fédérées en un ensemble : l'Europe.

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#8 19-06-2006 13:52:04

swordamman
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Le problème c'est que les catalans ne voient pas l'Europe comme cela, et que peu de pays la voient comme cela (demandons à un Français ce qu'il en pense, il sera contre l'Allemand ou l'Italien, et réciproquement)
Les gens ont des avis très partagés, ce qui complique la "construction de l'Europe", car chacun veut qu'on fasse comme il en a envie et non comme l'Europe, les parlements et autres le veulent.
C'est pour cela que la Constitution entre autre a divisé l'Europe entre ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, et ceux qui se prononcent pas.

Dernière modification par swordamman (19-06-2006 13:52:22)


->Un monde sans rêve c'est le chaos<-

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#9 19-06-2006 16:36:05

bastos
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Non la Constitution a divisé la France, ou les Pays Bas. Pas tous les pays. Les allemands par exemple sont bcp plus pro europe. Et est ce la Constitution, ou le gouvernement qui a été contesté? Je me demande ( on remarque que depuis  le 29 mai 2005, tout va mieux, c'est fou!!)
Ce que je regrette c'est cette mentalité : peur de la mondialisation ( qui pourtant existait déjà plus ou moins ss les Romains), peur du libéralisme ( bah oui les communistes russes ou chinois étaient tellement plus heureux), peur de l'europe qui va à lencontre de petites revendications nationalistes, vive son nombril indépendant et autarcique ( quelle chimère)
De toute façon, m'est avis que Madrid a fait une grave erreur en laissant faire cela. Quel bel exemple pour les Corses, les Basques et les autres. Ca va ^tre dur si le successeur de Zappatero veut rattraper la sauce!

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#10 20-06-2006 13:29:24

swordamman
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

c'est vrai, merci de me corriger  B6


->Un monde sans rêve c'est le chaos<-

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#11 21-06-2006 14:01:53

bastos
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

De rien. Cela dit je suis pas neutre vu que je suis résolument pro europe. Je peux concevoir que certains ont de bonnes raisons de se méfier, mais d'un point de vue globale , pas individuel, je pense que c'est une très grande opportunité à saisir et c'est à mon sens ce en quoi ont tort les nationalistes ( une sorte de "main invisible " de Smith, mais adaptée à la politique)

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#12 21-06-2006 17:50:52

Tonio del barrio
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

ITALIE ET PADANIE (eh oui, vous le saviez ???)

PERSONNE N'EN PARLE ICI :


La longue marche de M. Bossi vers le séparatisme
   
Par Tomas Miglierina
Journaliste, Milan.

  «  BONNE année, mais seulement à la Padanie. En 1997, nous réglerons nos comptes. » Avec la brutalité verbale qui le caractérise, M. Umberto Bossi a présenté ainsi ses voeux, le 31 décembre 1996, dans le quotidien La Stampa... Et le secrétaire de la Ligue du Nord de menacer : « Ou on aura des réponses démocratiques (...) ou on trichera, et alors la Padanie sera de plus en plus occupée par les terroni » - les « culs-terreux », comme certains Italiens du Nord appellent leurs compatriotes du Sud.

Région aux contours incertains (1), la Padanie a déclaré son « indépendance » le 14 septembre 1996, à l’occasion d’une manifestation spectaculaire menée de la source du Pô jusqu’à la lagune vénitienne. Selon M. Bossi, 2 millions de personnes y ont participé - 130 000 au grand maximum, d’après les observateurs. Affranchis de l’esclavage de Rome, les dirigeants nordistes espèrent négocier une séparation pacifique, mais prévoient unilatéralement un « référendum d’autodétermination » le 20 avril prochain - tout en avançant à leur congrès de février le mot d’ordre de « sécession consensuelle »...

D’ores et déjà, la Padanie a son " gouvernement " et son " parlement ", formés de députés et de sénateurs de la Ligue du Nord. Elle dispose même d’une armée... sans armes : la " garde nationale ", l’ancien service d’ordre de la Ligue affublé d’uniformes verts et placé sous la direction d’un ex-ministre de l’intérieur, M. Roberto Maroni. " Une armée du sourire ", affirme M. Bossi, qui se prend pour Gandhi - il le présente comme un sécessionniste, comme d’ailleurs, depuis peu, Garibaldi ! Au quartier général des Blouses vertes, la police, lors d’une perquisition, n’a trouvé que des tracts et des exemplaires du texte de Va pensiero, l’hymne " national "...

Bref, la Padanie est un mythe, mais qui prend corps dans la tête des gens : elle est partout, dans les journaux, à la télévision, dans les déclarations de ses ennemis, dans les librairies et même... devant les tribunaux - M. Bossi est l’objet de plus de cent trente procès, dont les motifs vont de l’injure à la reconstitution du Parti fasciste...

Autrefois fonctionnaire de l’Automobile Club, ancien chanteur et poète, ex-play- boy, M. Umberto Bossi est né il y a cinquante-six ans dans un petit village proche de Milan. Comme un prestidigitateur, il a sorti de son chapeau, un jour de juillet 1995, une belle image toute simple : celle du Pô, le plus long fleuve d’Italie, dont la plaine est la plus fertile de la péninsule, mais qui charrie aussi jour après jour tant de détritus. La Padanie indépendante ressemble au Pô : il lui faudra récolter des torrents de frustrations et écouler les détritus du mécontentement pour donner naissance à quelque chose de nouveau.

L’image a connu un immense succès. Le jour même où M. Bossi lisait à Venise sa déclaration d’indépendance, d’ailleurs calquée sur le discours indépendantiste québécois, en Bosnie-Herzégovine se déroulaient les premières élections politiques de l’après-guerre. Et des représentants du gouvernement de Sarajevo demandèrent à l’ambassade italienne quelles avaient été, au Moyen Age, les frontières de... la Padanie.

M. Bossi est le " joueur de fifre du Nord ", affirme depuis longtemps le journaliste Paolo Rumiz dans le quotidien Il Piccolo de Trieste : avec son imagination et son sens de la formule populaire, il a vaincu l’ostracisme médiatique du système. L’irrésistible montée en puissance du mouvement frappe donc d’autant plus que le rapport de forces ne lui était pas favorable : d’un côté, la Ligue, ses mythes grossiers et ses " nouveaux Barbares " ; de l’autre, la classe politique avec ses moyens d’information. Boursouflés d’arrogance, dirigeants et journalistes n’ont pourtant pas été à la hauteur.

Si le débat politique, en Italie, n’a guère changé d’objet, sa forme s’est transformée, sous l’influence du modèle américain. Faute de convictions idéologiques, la plupart des hommes politiques brassent les mêmes phrases creuses, sans amour ni passion. Jusqu’à la gauche, qui, parvenue au gouvernement, a rangé son drapeau. L’imagination, certes, n’a jamais été au pouvoir, mais elle ne fleurit même plus dans l’opposition. Le secrétaire de la Ligue du Nord, lui, fait incontestablement preuve d’inventivité, même si le résultat n’est pas raffiné. Et c’est ce qui l’a fait sortir du néant. " Révolutionnaire ", M. Bossi ? Sans doute, mais dans le genre Coluche et non Che Guevara. Rien d’étonnant qu’il ait séduit une bonne partie des jeunes électeurs. Ce n’est pas non plus un hasard si la " garde nationale " de la Padanie est formée d’hommes de vingt ans - et pas seulement de bergers de la région de Bergame, comme persiflent ses adversaires.

La biographie du dirigeant et l’histoire du mouvement sont aussi riches en faux mythes qu’en vrais mensonges. M. Bossi a fêté trois fois sa maîtrise sans avoir jamais terminé l’université. Il assure avoir été chirurgien- dentiste, mais nul ne s’en souvient. En fait, l’homme n’a jamais eu d’emploi fixe, et sa vision de la réalité semble pour le moins " élastique ". D’ailleurs, il ne tolère pas les dissidents, et le degré de démocratie de son parti est proche de zéro. De toute façon, à la Ligue - observe l’un de ses meilleurs connaisseurs, M. Ilvo Diamanti (2) -, il n’y a pas d’autre dirigeant que M. Umberto Bossi : seuls comptent le chef et sa base. Les cadres ? Des exécutants, sélectionnés pour leur obéissance au chef, et donc leur médiocrité...

En cas de conflit interne, pas de médiation : les collaborateurs en désaccord n’ont d’autre choix qu’un départ rapide, souvent dramatique. Plusieurs compagnons de la première heure en savent quelque chose. Lorsque, en 1989, les Ligues régionales (de Vénétie, de Ligurie, de Toscane, d’Emilie-Romagne, du Piémont) se fédèrent avec leur homologue lombarde pour donner naissance à la Ligue du Nord, elles sont balayées en quelques années, et leurs modestes dirigeants du même coup, par l’encombrant chef charismatique. Même la plus ancienne, celle de Vénétie, n’y échappe pas - sa création remontait pourtant à 1980, une époque où M. Bossi balbutiait encore en matière de fédéralisme...

Longtemps, le chef fut réélu à la tête de la Ligue à main levée. Quand il se risqua au vote à bulletin secret, il obtint un pourcentage soviétique. S’il a accepté l’existence de courants, c’est - il l’avoue dans son livre Toute la vérité  (3) - pour pouvoir jouer sur plusieurs claviers. Face à ses militants, le secrétaire du dernier parti de masse italien se pose en homme au-dessus de la mêlée politique, investi d’une mission populaire. D’ailleurs, ne refuse-t-il pas le clivage, dépassé, entre gauche et droite ? Seul compte le combat du (bon) fédéralisme contre le (mauvais) centralisme. Aux adversaires et aux indécis, il se présente comme un démocrate, soucieux de modérer la grogne. Et d’affirmer avoir, par deux fois, empêché le Nord de recourir aux revolvers...

La Padanie fait vendre
L’HISTOIRE des idées de la Ligue compte trois chapitres. On trouve le mot d’ordre de sécession dans les premiers tracts de la Ligue lombarde, en 1982, lorsqu’elle s’implante dans les petites villes préalpines. A l’époque, l’indépendance vaguement revendiquée sert de moyen de pression. Exploitant les difficultés sur le terrain, en premier lieu le poids du fisc, M. Bossi attise la révolte contre " Rome la voleuse " et accuse les Méridionaux de coloniser l’appareil d’Etat. Au lieu de lui répondre avec des faits concrets, les forces politiques traditionnelles se taisent, inconscientes du danger.

Aux élections du 5 avril 1992, la Ligue triomphe dans le Nord. Même dans ses forteresses, telle la Vénétie, la Démocratie chrétienne s’écroule, et avec elle la " première République ". Le parti de M. Bossi, lui, arrive en tête dans les grandes villes du Nord, en premier lieu Milan, et frôle nationalement les 8 %. Nouvelle victoire lors du scrutin du 27 mars 1994 : 117 sièges à la Chambre et 60 au Sénat. Associée au gouvernement de M. Silvio Berlusconi, la Ligue abandonne ses slogans sécessionnistes pour revenir au discours fédéraliste. Mais la gestion gouvernementale en alliance avec l’empereur de la télévision comporte, M. Umberto Bossi s’en rend vite compte, de graves risques pour le mouvement. Fruit des recherches en marketing mises au service de la manipulation d’une opinion désorientée, le parti de " Son Eminence ", Forza Italia, est assez " nordiste " et conservateur pour lui nuire.

Chaude alerte aux élections européennes de juin 1994 : la Ligue recule nettement. Il faut rompre avec M. Berlusconi, avant que ce dernier n’en prenne l’initiative. En quelques mois, M. Bossi impose cette volte-face aux siens, et, en décembre, il fait tomber le gouvernement. Pour la première fois, une partie de sa base renâcle. Alors que chacun pronostique la fin du mouvement, il parvient à se maintenir aux élections administratives d’avril 1995. Son autorité ainsi confirmée, le grand dirigeant voit ceux qui avaient douté de sa clairvoyance venir quémander publiquement son pardon...

Et la Ligue enfourche à nouveau le seul cheval de bataille sur lequel elle ne craint la concurrence d’aucun autre parti : la sécession. " Le Nord s’en va, 70 % du Nord est pour l’indépendance ", annonce, le 25 juillet 1995, M. Bossi. Voici revenue la rhétorique originelle = contre les fonctionnaires méridionaux, les immigrés non communautaires, bref tous ceux qui semblent différents =, et, avec elle, les dérapages. M. Erminio Boso, chef du courant sécessionniste de la Ligue, suggère de " faire monter les nègres dans des Hercule militaires et les renvoyer chez eux ", au nom de la " défense de la race blanche "  (4). A Vérone, le conseiller municipal Romano Bertozzoun, il est vrai immédiatement exclu, propose de castrer les homosexuels. Comme un signal de la Ligue à l’opinion : nous sommes sortis de Rome et revenus aux sources, dit- elle en substance.

Un an plus tard, le 4 mai 1996, naît le Comité de libération de la Padanie. Le mythe est double : la " terre promise ", qui fait son apparition dans la bouche du dirigeant, se conjugue avec la référence à la Résistance. Lorsqu’il n’invente pas, M. Umberto Bossi récupère. Comme avec son contre-gouvernement, en italien governo umbra, qu’il préfère néanmoins baptiser " gouvernement soleil " - d’autant que le soleil des Celtes figure sur le drapeau de la Padanie. Tout est bon au héros de l’" autodétermination des peuples "...

Sur la route de la sécession, le chef des nordistes a perdu un autre groupe de dissidents, dont Mme Irene Pivetti, ancienne responsable des rapports de la Ligue avec le monde catholique et ex-présidente de la Chambre. Le chef de la Ligue a toujours entretenu des relations difficiles avec l’Eglise catholique, mais qu’importe : en dépit des attaques des évêques et de l’ Osservatore Romano, les thèses du mouvement rallient nombre de curés du Nord.

Paradoxalement, la Ligue met à profit les défauts de sa " communication ". Ses déclarations fourmillent de faits historiques inventés, d’inexactitudes, de détails incongrus, mais les médias, eux, publient tout : la Padanie fait vendre, car elle a rendu le cirque de la politique italienne encore plus drôle qu’au temps de la Cicciolina, l’ex-star du porno devenue députée. Cercle vicieux : M. Bossi et ses amis savent qu’une petite phrase bien tournée leur vaudra la " une "...

La ligne de la Ligue - du moins la dernière en date - est-elle de nature à convaincre les Italiens ? Au vu des sondages, c’est douteux : même dans le Nord le plus profond, la sécession reste une idée très minoritaire (5). A moins que la crise économique, sociale, politique et institutionnelle de l’Italie ne fasse imploser le pays. Plus l’opinion est désorientée, et mieux M. Umberto Bossi sait " vendre " des thèses auxquelles, à l’origine, personne n’aurait cru tant elles semblaient ridicules - quitte à jouer même sur le rire ainsi provoqué. Il y a six ans, la Ligue se réduisait à une poignée de carbonari donnant un spectacle digne du boulevard. Désormais, de Turin à Palerme, non seulement on ne parle plus que d’autonomie, mais le terme " fédéralisme " a perdu sa charge subversive et figure dans les projets de réforme présentés par d’autres partis.

La réforme, justement : voilà qui fait peur aux nordistes. Que la Ligue vote contre ou s’abstienne lorsque le Parlement débat de changements institutionnels aux allures fédéralistes n’a rien d’un paradoxe : tout son pari repose sur l’incapacité de l’Italie à se moderniser, à l’heure de l’intégration européenne. M. Bossi se nourrit des échecs de ses concurrents comme des frustrations qu’ils alimentent. Tel est, autour du Pô, le terreau dans lequel l’éphémère Padanie a pris racine. Pour l’arracher, il faudrait que les partis démocratiques parviennent à articuler des propositions novatrices, et que les Italiens réfléchissent en profondeur au pacte qui les lie, donc au sens de mots comme " Etat ", " nation ", " intérêt national ".

Habituelle dans bien des pays, cette discussion est insolite en Italie. Ce sera peut-être le mérite de la Ligue de la susciter - après avoir révélé, selon l’expression de M. Diamanti, " le mal du Nord ". De virus dangereux, M. Umberto Bossi et sa Padanie pourraient alors devenir un vaccin salvateur pour la démocratie. Mais celle-ci a-t-elle encore, en Italie, un système immunitaire ?

Tomas Miglierina

Par wikipedia

LA PADANIE

Réalité géographique

La Padanie, en italien la Padania est le nom générique donné à un ensemble de régions du nord de l'Italie, autour de la vallée du Pô, et incluant le Piémont, la Lombardie, l'Emilie-Romagne et la Vénétie. Le nom de Padanie dérive du terme Val Padana, qui signifie vallée du Pô. Daté approximativement du XIXème siècle, le mot Padano a été surtout utilisé comme un adjectif, qui signifie "originaire du Pô".


Utilisation comme concept politique

Relativement peu usité dans le langage courant jusqu'au vingtième siècle, le nom de Padanie a été récupéré par le parti régionaliste italien de la Ligue du Nord.

Umberto Bossi, le leader du parti, exalte la "Padanie" comme symbole des forces vives de l'Italie du nord, par opposition au sud considéré comme arriéré (c'est gentil  C1 ). Le terme Padanie est employé par la Ligue du Nord pour désigner l'ensemble du nord de l'Italie, en y incluant parfois certaines régions centrales comme la Toscane. Le parti a initialement réclamé une sécession de la Padanie du reste de l'Italie.

Le service de sécurité de la ligue est nommé la garde padane, ce qui la place parmi les symboles continuateurs d'une garde prétorienne, qui serait le noyau pour la future armée du pays en cas de séparation de la Padanie du reste de l'Italie.

La Padania, un quotidien italien, organe officiel de la Ligue du Nord, distribué dans la région du Pô.

La Ligue du Nord a progressivement abandonné le concept de séparatisme pour se concentrer sur des réformes de décentralisation initiées par Umberto Bossi en tant que ministre du gouvernement de Silvio Berlusconi.

Dernière modification par Tonio del barrio (21-06-2006 17:51:49)


Visitez la partie de forum sur les villes d'Amérique latine :
- Santiago de Chile : http://www.paris-skyscrapers.fr/forum/v … 35&p=2
- Mexico City : http://www.paris-skyscrapers.fr/forum/v … 34&p=2
- Buenos Aires - Quartier Puerto Madero: http://www.paris-skyscrapers.fr/forum/v … p?id=30854

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#13 22-06-2006 15:36:24

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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

dans les grandes lignes je suis d'accord avec certains d'entre vous (particulièrement bxl-wsl : ton exposé sur ces régionalistes me convaint totalement, étant breton j'y assiste parce qu'ils insitent de plus en plus)
pour moi le morcellement des états va engendrer un sacré foutoir sur le plan administratif ! comme l'a dit bxl-wsl, une prise de décision à 25 est déja difficile alors a 200 avec chacun son identité  D10

maintenant sur le plan économique :

bastos a écrit:
Aujourd'hui nous autres français on a peur de la montée Asiatique, on veut s'affranchir de la tutelle européenne, on a peur du plombier polonais ( et oui si les impots s'harmonisent où restera le risque?) alors faisons une vraie Europe. Moi je pense que le statut des régions devrait être conservé ( ex Bade Wurttemberg, IDF, Andalousie, Lombardie, Cornouailles etc) et les pays devraient garder leur rôle par rapport aux régions: les rassembler en un ensemble. En revanche, les pays à mon sens, devraient devenir des eurorégions ( Région Allemande, Région Espagnole, Français, Italienne Tchèque) fédérées en un ensemble : l'Europe.

les euro-régions mises en avant sont les plus "dynamiques et les plus riches" mais qu'en est il des autres qui résulteront de l'espace mis de côté par ces régions riches, de plus grandes disparités encore, ce régionalisme, ce redécoupage d'euro-région n'est pas le fait d'une volonté de vivre a 25 ou plus au sein de l'union européenne, non c'est un protectionisme une nouvelle barrière érigée par les "pays historique de l'europe" afin d'éviter de se faire "manger" par les nouveaux venus. Ces états deviennent de plus en plus faibles face à leurs voisins de l'Est, nouveaux partenaires communautaire, donc ces pays mettent en avant ce qu'ils ont de plus "dynamique", mais ces régions existent grace au pays auquel elles appartiennent l'idf sans la france, londres sans la GB, la catalogne sans l'espagne,...n'existeraient pas à cette échelle sans leur entité étatique. Là je reprends ce qu'a dit mynight a propos d'une discussion sur le rattachement de nantes et de la loire-atlantique à  la bretagne :
"nantes s'est développé grace a son arrière pays", ce qui est vrai, et ce qui est vrai pour nantes l'est également à une autre échelle pour des régions.

bastos a écrit :
Ce que je regrette c'est cette mentalité : peur de la mondialisation ( qui pourtant existait déjà plus ou moins ss les Romains), peur du libéralisme ( bah oui les communistes russes ou chinois étaient tellement plus heureux)

-peur de la mondialisation, non je ne crois pas on vit avec depuis toujours, la france n'est pas un pays fermé,
-peur de l'image de la mondialisation associée au capitalisme , oui certainement, il n'y a qu'a voir les ravages a l'heure actuelle
-peur du libéralisme, pour ceux qui n'ont pas d'argent, ça paraît une évidence et il ne faut pas oublier qu'il ya d'avantage de pauvres que de riches...a mon grand désespoir...
enfin si le communisme chinois ou russe n'a pas fait que des heureux, permet moi de te dire que le capitalisme mondial insuffler par les américains et européens n'a pas fait que des heureux non plus! je parlais précédemment de pauvreté, il n'y a jamais eu autant de disparité a l'échelle du globe, car si le capitalisme produit des richesses (qui se chiffre en dizaine de millier de milliard d'euros) sache qu'il ne sait pas et ne saura jamais les répartir, pour 10% de riches tu aura forcément 90% de pauvres!! -"bah oui avec le capitalisme on est tellement plus heureux"-

tant que le problème de fondation politique d'une europe ne sera pas résolu, une europe uniquement fondée sur l'économie (comme ça l'est actuellement) ne transpirera pas d'une confiance certaine. Et cette constitution ne semblait pas répondre aux attentes des français (même si la crise intérieure y est aussi pour quelque chose) en mal de plus d'égalité et de fraternité au sein de cette europe, non seulement pour nous-même mais également pour nos chers nouveaux concitoyens européens qui n'ont pas les assurances que nous français avons (même si elles s'éfritent de plus en plus, il en reste quelques unes qu'eux non pas).

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#14 22-06-2006 23:47:53

bastos
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Je ne dis pas que la France est un pays fermé, loin de là. Ce que je regrette, c'est cette quantité de personnes ( je parle pas dans le vide) qui ne voit l'internationalisation des échanges, de quelque type qu'ils soient, comme délocalisation, immigration incontrôlée, concurrence de PED , suprématie d'un libéralisme sauvage et socialement destructeur... j'en passe et des meilleurs. C'est indéniable, il y a de cela, mais pas uniquement.
Répartir les richesses de manière juste : un beau concept. Mais pour qui est ce juste? pour le pauvre qui aura plus, mais alors le riche aura moins d'argent que son travail pourrait avoir justifié
ET moi je veux bien qu'on critique un monde qui tourne uniquement sur le fric, et c'est assez regrettable pour certains aspects. Mais l'économie est à mon sens un des premiers fondements d'une société. Une société riche n'aura ni la même influence, ni le même rayonnement culturel ( attention je ne dis pas pas de culture loin de là )etc. Et une société riche a les moyens ( ba oui la sécu c'est des sous) de répartir les richesses en redistribuant. Une société pauvre peut elle en faire de même? Je ne suis pas sûr que dans les PMA on puisse donner des aides aux paysans etc. Donc ce n'est pas parfait en effet, mais je ne crois pas qu'on ai le droit de se plaindre quand on regarde les voisins. Moi quand je pense aux africains, aux vietnamiens je me dis qu'on voyage en 1ere classe et que même si le champagne perd des ses bulles il est déplacé de se plaindre de tout alors que d'autres n'ont ni eau potable ( nous au robinet ) ni toujours la certitude de pouvoir manger pendant que nous on pinaille sur quelles villes vont capter le 3G, au fond pour moi c'est ça le plus dégueu, pas le social bruxellois
C'est pour toutes ces raisons que je suis persuadé que l'europe doit se faire économique pour devenir politique et sociale. Certains doivent penser que je suis un petit bourgeois libéral avide de fric et descendant au Ritz tous les week ends. Et bien non pas du tout. Simplement je me pose une question " Pourquoi certains pays comme la France ont tout pour être biens quand d'autres vivent dans la misère =  à cause de l'économie ( gdes entr = impots= état investit, finance santé ou éducation , aide les plus démunis etc). C'est donc la clef pour accéder à la suite. ( exp historique en 1921 Lénine introduit la NEP qui relance du capitalisme en URSS , ceci afin de soulager les maux du peuple et pour qu'il ait les moyens de vivre)

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#15 23-06-2006 09:08:57

Bxl-WSL
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

steph35 a écrit:

tant que le problème de fondation politique d'une europe ne sera pas résolu, une europe uniquement fondée sur l'économie (comme ça l'est actuellement) ne transpirera pas d'une confiance certaine.

Le problème c'est que chaque pays a une ou plusieurs spécificité qui fontqu'il n'est pas pret à les céder et y renoncer pour une mise en commun des moyens dans une europen ou en toute honneteté les 5 grands pays pensent pourvoir dirriger pour 25.

Des pays comme les Pays-Bas ou la Belgique qui ont une législation sur les capitaux beaucoup plus avantageuse pour les détenteurs d'actions et les revenus du capital ne vont pas compromettre cet avantage comparatif et les remettre en cause sur l'autel de la construction européenne si en contre partie on assiste en permanence à l'imposition d'une vision européenne par les 5 grands pays européens. Et parmis ces 5 grands pays, il y en a bien 1 qui rêve de voir une Europe à sa mesure et à ne pas faire de compromis, c'est la France. (Je parle sur un point de vue politique  A7 , pas de considération personnelle sur les français bien entendu).

En général les petits Etats se sentent non écoutés, floués et les dindons de la farce des compromis établis.

Un simple exemple d'actualité, lors du Traité de Nice la Belgique a retiré ses dernières exigences en échange de recevoir les sommets européens deux fois par an à Bruxelles. C'était le deal, aujorudh'ui qu'observe t on, chaque pays qui tient sa présidence réorganise ces sommets chez lui et pas à Bruxelles comme convenu à Nice. Bref la Belgique avait abandonné sa position en échange d'un compromis, et voilà que les autres pays ne respectent pas ce compromis. Un sommet de chefs d'états on sait ce que ca représente en activité, dépense, consommation, investissement. 

Quand des compromis comme ceux là ne sont pas tenus, il ne faut pas etre étonné qu'à la table des négociations plus personnes ne fassent de compromis puisqu'ils ne sont pas faits pour etre respectés. Toujours le problème du passager clandestin. Quel pays va accepter de réduire sa production de richesse pour le bien commun si des pays en profitent sans faire l'effort eux-meme. C'est tout le problème de la construction européenne.

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#16 23-06-2006 11:39:59

PaulH
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

C'est vrai, mais en-deçà de cette Europe inter-étatique, je pense que plus intéressant est l'Europe du quotidien. Barcelone y participe en s'affirmant comme "capitale" de la Catalogne pour davantage exister en Europe. A Lille, la problèmatique n'est pas tout à fait la même; ici il s'agit de transformer des marges créées par les frontières étatiques (le nord de la France, le Westhoek -littéralement le "coin de l'ouest"- flamand et le Hainaut occidental) en centre, en lieu d'interface entre Paris, London et Bruxelles.
Lille, Kortrijk ou Tournai ont en commun d'avoir été des marges, des zones frontières dont les Etats se méfiaient (pas d'investissements stratégiques aux frontières) aussi c'est une économie privée qui s'y est développée, essentiellement dans le textile et en inter-relation malgré la frontière (chacun pouvant "en jouer" en investissant de chaque côté)... Les arrières-cours industrielles de la France ou de la Belgique !
La désindustrialisation a donc poussé nos "marges" à se redéfinir comme centre, comme Eurométropole mélant plusieurs identités ("Lille, la plus française des flamandes ou la plus flamande des françaises"...).
Je pense que l'adhésion de Kortrijk et du Westhoek à cette démarche eurométropolitaine, leur permettent -sans rien renier de leur culture néerlandophone- d'échapper en partie au poids psychologique du "nationalisme" flamand en affirmant doucement l'existence d'une "autre" Flandre.
De plus, la Vlaanderen n'a pas de métropole à offrir; Antwerpen ou Gent restent économiquement dépendantes de Bruxelles (le triangle d'or : Bruxelles-Antwerpen-Gent)... Bruxelles, ville francophone, capitale de la communauté française, qui est officiellement la capitale de la Flandre belge...

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#17 07-07-2006 01:48:58

Stickyesman
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

L'UE gagne en popularité, sauf sur la question de son élargissement
LEMONDE.FR | 06.07.06 |

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/ … 62005a.jpg
VIRGINIA MAYO
50 % des citoyens européens ont une opinion positive de l'Union européenne, mais 55 % d'entre eux sont défavorables à son élargissement.

L'Union européenne (UE) a regagné un peu du soutien qu'elle avait perdu auprès de ses citoyens depuis plus d'un an avec le blocage sur une Constitution européenne. Ainsi, l'image de l'UE s'est nettement améliorée depuis décembre (+ 6 points), retrouvant son niveau de l'automne 2004 avec 50 % d'opinions positives, selon le dernier sondage semestriel de la Commission européenne publié jeudi 6 juillet et réalisé à partir d'entretiens individuels avec 29 220 personnes du 27 mars au 1er mai.

(...)

RÉTICENCES FACE À L'ÉLARGISSEMENT


En revanche, les Européens sont de moins en moins séduits par l'idée de continuer à agrandir l'UE, tout comme une partie de leurs dirigeants qui se montrent de plus en plus réticents. Selon l'enquête de la Commission, seulement 45 % des citoyens de l'UE se disent favorables à un nouvel élargissement dans les années à venir, contre 49 % lors de la dernière enquête semestrielle de décembre."Les citoyens attendent des dirigeants de l'UE qu'ils expliquent mieux les avantages de l'élargissement", a simplement commenté la commissaire Wallström.

(...)

Quoi qu'il en soit, l'élargissement ne fait pas partie des principales préoccupations des Européens. A la question "quels sont les deux principaux problèmes auxquels votre pays a à faire face actuellement ?", les citoyens répondent d'abord le chômage (49 %), l'insécurité (24 %), la situation économique (23 %), le système de santé (18 %), ou encore l'immigration (14 %), l'inflation (13 %) et le terrorisme (10 %).

Avec AFP


L'article entier est sur
:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 … 961,0.html


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#18 07-07-2006 23:41:54

Chevalier
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

bonjour à tous
ca fait qq semaines que je visite presque quotidiennement ce site et je le trouve vraiment super. La plupart des réguliers a l'air très bien informée, tant sur les constructions que sur les institutions politiques, ça fait plaisir car ce sont deux domaines que j'affectionne, même si il s'agit d'abord d'un site sur l'architecture, on l'a bien compris.
La majorité des photos d'immeubles ou autres sont très bien aussi, y en a qui ont le coup d'oeil B6
Voilà c'était juste pour me signaler.
Je voulais aussi réagir par rapport à ce que j'ai lu ici plus haut mais pas maintenant car je n'ai pas trop le temps là, ce sera pour plus tard.
A bientôt donc.

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#19 12-07-2006 03:13:22

Chevalier
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Il me semble que, dans le cadre de l' Europe, toute division supplémentaire sera inutile. En effet,comme indiqué plus haut, ce sont svt les régions ou entités les plus riches qui désirent accéder à l' indépendance ms, paradoxalement, elles souhaitent aussi intégrer instantanément l'Union Européenne. Autrement dit, elles en ont marre de payer pour les régions moins riches de leur propre pays (ex: Catalogne, Flandre, "Padanie",...) en reniant le principe fondamental de Solidarité interne, ms elles sont tout à fait prètes à payer pour tout le monde, toutes les régions défavorisées d' Europe!!! A10 Car, en tant qu' état indépendant, et moyennant le principe de solidarité qui s'applique au sein de l' UE, c'est exactement ce qui se passerait!! A5
Ceci dit, il y a des régions qui ne veulent plus vivre ensemble (ex: Tchéco-slovaquie), là c leur problème, ils s'arrangent...
Je trouve aussi que l'UE devraient mettre en garde contre ttes ces velléités d'indépendances, les décourager activement et sans ambiguité, car elles vont à l'encontre de ce que cherche l'Europe, vivre ensemble en paix dans le respect mutuel. Et à ce propos, il y a des choses à dire, notamment sur la Catalogne. Cette région pense qu'elle s'en tirerait très bien sans l'Espagne; c'est fort possible ms c'est oublier un peu vite l'image de l'Espagne dans le monde et l'impact politique et économique que cette grande nation et grand marché peuvent avoir, et donc les retombées sur la Catalogne!! L'inverse est déjà bcp moins vrai. D'autre part, j'entends parler de nationalisme pacifique...si on fait référence aux attentats, je dis OK. Ms pour le reste...Je suis allé déjà 3 fois en Catalogne, dont la dernière il y a deux ans. Pour ceux qui ne le sauraient pas, la fête dite "nationale" catalane est le onze septembre (ironie du sort!), et ce jour-là, je quitte Barcelone avec mon amie pour me rendre à Gérone, à 70 km au nord, où apparemment les premiers préparatifs de la fête avaient lieu. Quelques heures plus tard, alors que l'on pouvait s'attendre à une grande kermesse folklorique bon-enfant avec instruments de musique locaux, dont j'avais eu un petit aperçu auparavant, on se retrouve au milieu d'une énorme foule composée essentiellement de jeunes F3  avec le drapeau catalan sur les épaules, le point levé vers le ciel, face à une estrade sur laquelle se tenaient quatre types armés (faussement j'espère) et cagoulés, scandant des chants nationalistes...Mon amie et moi on a rapidement quitté les lieux, on étaient écoeuré de voir la hargne de tous ces gens qui sont aisés, qui ont tous les écritaux dans leur langue, qui ont déjà une autonomie très poussée, bref qui ne sont absolument pas brimés du tout par l' Etat espagnol ni à plaindre d'aucune manière!! Cette manif n'est sans doute pas comparable à un attentat (bienque les costumes des types sur scène étaient douteux) mais tous ces gens et toute cette atmosphère étaient fort agressifs, alors qu'on ne me parle pas de pacifisme! J'ai été très déçu de cette expérience catalane, justement de la part d'une région qui se veut moderne et ouverte.
A ce titre, elle me fait un peu penser à la Flandre dont les revendications incessantes font souffrir beaucoup de Belges...Ouverte sur le monde entier ms pas sur son voisin direct...
C'est pourquoi l' Europe se doit d'intervenir préalablement sous peine de se retrouver ds une situation chaotique. On doit privilégier l'Europe des nations. L'Europe des régions existe déjà ms autres buts. On ne peut pas etre plus forts en divisant, c'est l'union qui fait la force! F10

N.B.:je sais qu'il y a des Flamands qui adorent la Belgique et des Catalans qui adorent l'Espagne ms on ne parle pas de ça. On parle de politique régionale et européenne par rapport à des mouvements nationalistes qui prennent de l'ampleur...
Je ne voudrais pas m'être mal fait comprendre D2
A+

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#20 12-07-2006 05:09:09

Piéton
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

@ chevalier
c'est parfaitement clair et je partage ton opinion sur ce que doit être l'europe, un rassembleur!, mais malheureusement c'est loin d'être le cas et c'est même le contraire, l'europe divise les citoyens entre-eux sur des sujets idéologiques (ya qu'a voir ici) mais bon c'est ce qu'on appelle la démocratie donc rien d'alarmant, le plus inquiétant c'est ce que soulignait bxl-wsl dans un post un peu plus haut et ce que tu as observé en catalogne:

Concernant le régionalisme, connaissant un cas bien précis en belgique, je suis partagé. D'un coté le régionalisme a un aspect positif, il rapproche le citoyen de la structure administrative et politique (principe de décentralisation). Je ne pense pas qu'en Belgique il y ai encore énormément de gens qui regrettent l'Etat unitaire, il semble que l'Etat fédéral soit un système que tout le monde préfère. D'un autre coté la régionalisation si elle est basée sur des principes identitaires, culturels ou religieux me smeblent malsain. Comme je l'ai déjà exprimé bien souvent dans ce genre de replis identitaire: on flatte les gens, on leur explique que eux sont différents, qu'ils ont une culture différente, qu'ils sont une sorte de peuple à part mythique qui depuis la nuit des temps n'a jamais été comme  ses voisins, on flatte le nationalisme régional, l'ego des gens, on vient leur faire croire que leurs traditions sont plus profondes que n'importe quelles traditions d'autres cultures. Et c'est assez intéressant de voir que les régions ou les revendications régionales basées sur un repli identitaire sont les plus fortes sont aussi les régions ou la droite populiste ou l'extreme droite sont très forts.

ici il met bien en avant ce que l'administration européenne, "indépendante" des états, a décidé d'appliquer comme précepte : "diviser pour mieux régner" c'est le début de cela auquel on assiste en douceur dans une région qui a une identité forte mise en avant par une minorité de gens (:la bretagne)...bref les boules, les politiques en sont toujours a se bouffer le cul les uns les autres plutôt que de rechercher de véritables solutions pour une entité unie : L'EUROPE  F2

sinon j'avais pas vu ça avant

bastos a écrit
Je ne suis pas sûr que dans les PMA on puisse donner des aides aux paysans etc. Donc ce n'est pas parfait en effet, mais je ne crois pas qu'on ai le droit de se plaindre quand on regarde les voisins. Moi quand je pense aux africains, aux vietnamiens je me dis qu'on voyage en 1ere classe et que même si le champagne perd des ses bulles il est déplacé de se plaindre de tout alors que d'autres n'ont ni eau potable ( nous au robinet ) ni toujours la certitude de pouvoir manger pendant que nous on pinaille sur quelles villes vont capter le 3G, au fond pour moi c'est ça le plus dégueu, pas le social bruxellois

entièrement d'accord sur ce qui est dégueu sur la planète, mais ce que je ne comprends pas c'est que tout le monde tombe dans ce piège "du berger qui guide le troupeau", je m'explique :
tu dis ne pas être un bourgeois blablabla...etc, difficile de le croire, dois je te rappeler que ce que tu décris pour les vietnamiens ou les africains, c'est également le cas pour des français et des européens (si si), donc le social en europe excuse ya de quoi pinailler quand on est européen et même français, tous les européens n'ont pas les soucis bourgeois de la "3G ou du trajet TGV", beaucoup et de plus en plus se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir bouffer!! si si en europe aussi ya des pauvres et de plus en plus, certes comparer a la "pauvreté économique" des pays africains (ça c'est un problème qui m'exaspère et sachant que mon pays y contribue ça me fout les boules!!!) c'est moins flagrant car ici les structures "sociales" existent (:hopitaux, allocations toutes sortes,etc...) mais elles sont de moins en moins accessibles (:les soins médicaux plus chers que jamais, diminution des aides, etc...)... bref les infos télé ne reflettent pas du tout la réalité quotidienne, avant de prôner le système économique tel qu'il est, descends dont dans la rue et comptes le nombre de sdf que tu y croiseras tu verras si ya pas de quoi râler...sur les riches qui s'enrichissent toujours plus  C2  C2 ...tu parles d'une réussite... et ce qui est vrai dans les rues françaises l'est également dans les rues européennes...
en clair ce que j'appelle "le berger qui guide le troupeau": on nous montre des ultra-pauvres lointains (africains le plus souvent qui me font chialer, honnêtement je trouve ça lamentable que des pays comme le notre laissent faire), pour occulter la pauvreté a côté de chez nous qui ne cesse de progresser et nous pousser a faire d'avantage de concessions...pour résultat un pays, une europe à deux vitesses riche pour les riches, pauvre pour les pauvres... si après on vient me dire que le social européen est juste c'est que certains ont de la merde dans les yeux!!!

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#21 13-07-2006 05:37:33

Chevalier
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

@ Steph 35

Je ne sais pas si l' UE a décidé sciemment d' appliquer le précepte de "diviser pour mieux régner", ça n'aurait pas de sens car ça compliquerait vraimt les choses pour elle. Ce qui est sûr, c'est qu'elle est bcp trop laxiste envers ces nationnalismes divers et que c'est un réel danger qui la guette de l'intérieur B7

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#22 13-07-2006 13:57:07

Bxl-WSL
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Chevalier a écrit:

@ Steph 35

Je ne sais pas si l' UE a décidé sciemment d' appliquer le précepte de "diviser pour mieux régner", ça n'aurait pas de sens car ça compliquerait vraimt les choses pour elle. Ce qui est sûr, c'est qu'elle est bcp trop laxiste envers ces nationnalismes divers et que c'est un réel danger qui la guette de l'intérieur B7

Laxiste ?????

je pense que si elle osait même exprimer ne fut-ce qu'un millième de sentiment de désapprobation, les trois quarts des gens crieraient au scandale, et que le régionalisme c'est le choix démocratique de s'auto-gérer.

Mais comme cela a été relevé plus haut y a un paradoxe flagrant chez les régionalistes, ils veulent s'auto-gérer .... mais dans un espace européen. Faudra qu'ils expliquent comment ils arrivent à défendre leur point de vue qu'ils ne veulent pas payer pour des régions du même pays mais acceptent de payer pour des régions pauvres d'autres pays de l'union.

Bien qu'en général les régionalistes-nationalistes sont les premiers à trouver que l'Europe dépense trop et se mêle de trop de chose.

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#23 13-07-2006 15:40:58

Chevalier
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

@ Bxl-WSL

Je crois qu'on est donc bien d'accord, à ceci près que du fait que ces régions veulent intégrer l'UE, celle-ci a qd mm son mot à dire. La démocratie c pas juste le suffrage universel et la liberté d'opinion, non, c aussi un ensemble de valeurs à respecter, et parmi ces valeurs il y a le principe de solidarité entre les peuples d' Europe, qui, dans l' esprit de la construction européenne, prévaut sur le principe d'auto-gestion, il me semble. Il faut que l'UE sache ce qu'elle veut et, pour moi, elle doit avoir le courage d'exercer une pression morale sur les régions en question. Il ne s'agira pas de leur interdire quoi que ce soit au niveau de leur auto-détermination, ms leur faire comprendre que ds ces conditions ils n'auront pas leur place ds l'UE. Il faut rester logique.
Si l' Europe se tait et qu'elle intègre ces régions, c'est qu'elle avalise, et si elle avalise, ca va forcément donner des idées à d'autres, créer un effet "boule de neige", et là, comme je l'ai déjà dit, ce sera le chaos! Car ce ne sont pas les identités régionales qui manquent en Europe! B5
Voilà...ce n'est qu'un avis. A+

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#24 13-07-2006 18:48:55

Bxl-WSL
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Chevalier a écrit:

@ Bxl-WSL

Je crois qu'on est donc bien d'accord, à ceci près que du fait que ces régions veulent intégrer l'UE, celle-ci a qd mm son mot à dire. La démocratie c pas juste le suffrage universel et la liberté d'opinion, non, c aussi un ensemble de valeurs à respecter, et parmi ces valeurs il y a le principe de solidarité entre les peuples d' Europe, qui, dans l' esprit de la construction européenne, prévaut sur le principe d'auto-gestion, il me semble. Il faut que l'UE sache ce qu'elle veut et, pour moi, elle doit avoir le courage d'exercer une pression morale sur les régions en question. Il ne s'agira pas de leur interdire quoi que ce soit au niveau de leur auto-détermination, ms leur faire comprendre que ds ces conditions ils n'auront pas leur place ds l'UE. Il faut rester logique.
Si l' Europe se tait et qu'elle intègre ces régions, c'est qu'elle avalise, et si elle avalise, ca va forcément donner des idées à d'autres, créer un effet "boule de neige", et là, comme je l'ai déjà dit, ce sera le chaos! Car ce ne sont pas les identités régionales qui manquent en Europe! B5
Voilà...ce n'est qu'un avis. A+

Mais tous les avis sont toujours bienvenus lors des discussions intéressantes comme celle-ci  A7 !!


Mais je pense que les gens imaginent l'Europe - l'UE comme une entité propre, or ce n'est pas le cas !

L'UE c'est quoi ?

C'est le parlement, ok, mais ce sont des réprésentants des états membres élus parfois dans des régions nationalistes ou régionalistes. Donc il semble peu probable que ces mêmes parlementaires adressent des remarques à leurs propres partis politiques dans certains cas !

C'est la commission, dont les commissaires sont également issus de pays membres et de partis politiques. J'imagine mal Fratini critiquer la ligue du nord avec laquelle il a été longtemps au pouvoir en Italie. Je ne connais pas tous les commissaires par leur famille politique mais on imagine bien qu'un commissaire ayant appartenus à une famille politique va éviter de mettre à mal sa famille poliotique si elle est au pouvoir dans une coalition dans son Etat d'origine.

C'est le conseil des chefs d'Etat et des premiers ministres, remarque identique à la précédente mais à plus forte raison encore.

Au delà de ça, l'UE n'existe pas, ce n'est pas une entité autonome.


Bien que je partage ton avis sur le fonds, sur le besoin de solidarité et les valeurs fondamentales de l'Europe. Je dois bien avouer que je reste perplexe quant à l'évolution actuelle: concurrence fiscale accrue (on peut le voir a travers le forum ici, certaines régions rivalisent pour attirer les investissements), demande d'autonomie des régions, baisse du budget de l'UE, objectifs de Lisbonne qui ne seront jamais atteints, etc ...

Bref y a matière à débat et on n'a pas fini d'en débattre ...   D2

Dernière modification par Bxl-WSL (13-07-2006 18:49:41)

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#25 20-07-2006 16:15:12

VdP14
Notre Dame
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Re: UE - Quelle Europe pour demain ?

Trés interessant ce tthread, car il a le mérite de poser intrinsèquement la question du rôle de l'UE, en tant qu'entité politique et de ce que l'on veut y mettre derrière.

Pour reprendre les interventions des uns et des autres, certains se réjouissent du renforcement des régions, d'autres le déplorent. il faut d'abors faire la différence entre les régionalistes, qui s'inscrivent dans une continuité étatique qui peut rester forte et cohérente, je ne pense pas que celà soit en contradiction avec des pouvoirs économiques renforcés de la région, (ex : Bretagne) et les indépndantistes qui souhaitent une scission de leur entité (Catalogne, Flandre) vers un pays à part entière.
Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, même si quelquefois ces revendications nationales, par leur Histoire souvent réprimée  E6 par un pouvoir central unitaire, se font au détriment des autres régions de ces Etats (Wallonie, reste de l'Espagne) Dans ce cas, effectivement il y a un paradoxe entre la volonté de ne plus payer (c'est visiblement un fait déclencheur, cette richesse nouvelle) pour les régions plus pauvres, alors qu'au sein de l'Europe, une flandre Indépendante continuerait sans doute à payer dans le cadre des impôts communautaires pour la Wallonie!! F7

Mais si on réfléchit, ces régions ont eu souvent une Histoire indépendante. La Catalogne n'est espagnole que par un mariage  F6 entre Isabelle la Catholique et le roi d'Arragon Ferdinand D6 . Si Isabelle s'était mariée avec, disons le roi du Portugal, les deux pays de la péninsule Ibérique seraient Une Espagne comprenant le Portugal, et une Catalogne indépendante. Personne n'y trouverait rien à redire je pense qu'avec un Portugal indépendant F10 . Alors...pourquoi pas; si les gens ne veulent plus vivre dans un même pays E5 , je ne vois pas pourquoi il faudrait s'acharner sur ce dernier. Si les flamands veulent être indépendants, pourquoi pas, à condition qu'ils ne revendiquent pas dans un nationalisme malsain la région française de FLandre B8  B8


Pour qu'il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes
Devise Shadok

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