Hambourg
© Piéton
Architecture – Urbanisme – Aménagement du territoire
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"J'habite à la campagne" : qu'est-ce que cette phrase vous inspire ? 
« J’habite à la campagne » : faudrait-il préciser de quelle campagne il s’agit, la signification du mot « campagne ». Au début du siècle, il aurait été facile d’en donner une définition précise ; aujourd’hui, beaucoup moins.
Faut-il, comme il est fait couramment, l’opposer au mot « ville » ? « J’habite à la campagne » sous-entend alors, que si moi j’habite à la campagne (on pense à des champs), toi tu habites en ville (on s’imagine une sorte d’agglomérat urbain). Faut-il comprendre alors « J’habite dans un petit village de la Creuse » ou « J’habite dans une ferme en plein cœur de la Beauce » ?
S’agit-il au contraire de la campagne proche d’une ville ? Proche d’un centre urbain important ? En relation ou pas avec celui-ci ? Ce qui nous amène à nous questionner sur les limites, la frontière entre ville et campagne. Où s’arrête la ville ? Où commence la campagne ? Qu’est-ce qu’il y a entre les deux ? Comment passe-t-on de l’une à l’autre ? Par exemple, si je dis « J’habite à Saint-Symphorien-d’Ozon, près de Lyon », cela signifie-t-il que j’habite en ville (administrativement parlant) ou à la campagne (au sens large) ?
S’agit-il enfin de la conception étroite que certains parisiens ont de la « province », terme à connotation péjorative employé pour désigner, « en dehors de Paris », le reste de la France (comprenez alors : le « désert français ») ? A ce sujet, je me souviens de l’étonnement d’un groupe d’adolescents parisiens en découvrant par la fenêtre du train les grands ensembles de Saint-Pierre-des-Corps, dans l’agglomération de Tours, et répétant sans cesse « On doit être encore à Paris » ou « Je crois qu’on est dans les Yvelines, encore plus loin que Versailles ».
Il existe donc aujourd’hui des représentations floues et variées de la campagne, qui peuvent renvoyer aussi bien à l’image du « no man’s land » qu’à celle de zones périurbaines en marge des grandes villes (les « suburbs » d’une « city » américaine par exemple), d’où l’émergence de notions ambiguës du type « ville à la campagne » ou « campagne dans la ville ». Il faut comprendre alors l’importance du contexte et du « Je » dans « J’habite à la campagne ». Mieux vaut dire : « J’habite à Saint-Martin-du-Fouilloux, dans le Maine-et-Loire », ou « J’habite à la campagne, à Givors ; avant, j’habitais à Lyon ».
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J'habite à la Séguinière (Maine-et-Loire) : 3500 hab à 5 km de Cholet : 60 000 hab avec des champs entre les deux.
La Séguinière est considérée comme une ville, mais comparée à Cholet, c'est un petit bled entouré de vaches donc dans la campagne.
Donc j'habite à la Campagne ou pas ? 
La France devra marquer. Comment doit-elle s'y prendre ?
R.Domenech. : C'est simple, il faut mettre le ballon au fond du but.
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Ce que je trouve bizarre c'est que deux villages même taille, même nombre d'habitants, l'un dans la région parisienne et l'autre disons au centre ils ont pas du tout la même définition. Pour le premier, on va dire c'est dans la région parisienne alors que pour l'autre on va dire c'est un petit village du fin fond de la France. En fait, c'est les gens eux mêmes qui, en se basant sur la capitale et les grandes villes, donnent telle ou telle définition, le problème c'est que ils se basent sur les grandes villes les plus connues et le reste c'est de la décoration tout autour.
en plus, il faut admettre que, aujourd'hui, le visage même des anciens villages a bien changé, on a crée les petites villes périfériques,etc... donc ca devient vraiment difficile de trouver une vraie définition au village proprement parlant et de la même facon à la signification de campagne, est ce que ca veut dire loin de tout?
à coté d'une grande ville? à chacun sa définition.
j'espère que j'ai pas été très longue 
Le nombre d'habitants d'une commune en lui-même ne signifie rien. Il y a 6.000 habitants dans la commune de l'Ile-Saint-Denis, qu'en déduire ?
La population administrative d'une ville est une donnée extrêmement courante mais elle est aussi très arbitraire puisqu'elle ne dit rien sur l'environnement de cette commune. Ce qui donne ou non l'impression d'être à la campagne, c'est la contiguité du bâti. Ainsi, l'Ile-Saint-Denis a beau avoir 6.000 habitants, cette commune fait pourtant partie d'une unité urbaine de 10 millions d'habitants. En ce sens, non, elle n'est pas à la campagne.
En ce qui concerne la phrase "j'habite à la campagne", son sens ne sera pas le même en fonction du contexte et de ce qui est connu de manière implicite. Ainsi, si dans un bureau de Fontenay-sous-Bois, l'un des employés dit à l'autre qu'il habite à la campagne, cela signifiera qu'il vit très probablement dans la couronne périurbaine de Paris. A l'inverse, si quelqu'un présente son cousin à un ami et que celui-ci dit habiter à la campagne et être de passage, alors on peut penser qu'il habite dans un endroit sans doute plus éloigné.
Par ailleurs, je ne partage pas du tout l'idée selon laquelle le mot "Province" serait nécessairement péjoratif. Globalement, j'ai l'impression que les relations entre Paris et "le reste du pays" est beaucoup plus compliqué en France que la relation entre Londres et le reste du pays en Grande-Bretagne. Les anglais de Birmingham ou de Manchester ne font aucun complexe par rapport à Londres. Ils assument parfaitement qu'il s'agit d'une ville bien plus grande que la leur. En général, il ne voit pas Londres comme une rivale, mais comme une vitrine de leur pays dont ils sont fiers. C'est beaucoup moins vrai en France avec Paris. Globalement, la croissance démographique parisienne est quelque chose de très mal accepté en France, pas seulement en Province d'ailleurs. Les anglais ne sont pas choqués par l'idée que leur ligue de football soit composée d'une demi-douzaine de clubs basé dans la capitale, ce genre de chose ne passerait pas en France.
Un peu de simplicité et de recul ne nous ferait franchement pas de mal. Oui l'agglomération parisienne n'est démographiquement comparable avec aucune autre en France... et alors ? Cela n'a rien de méprisant, c'est simplement un constat. Et ça ne diminue en rien les atouts de nos grandes métropoles régionales.
PARIS BELONGS TO EVERYONE.
@ Metropolitan
"Globalement, j'ai l'impression que les relations entre Paris et "le reste du pays" est beaucoup plus compliqué en France que la relation entre Londres et le reste du pays en Grande-Bretagne."
ce que tu dis, c'est vrai, peut etre parce que Paris est trop petite? bien délimité? (constitue un vrai noyeau)?
par rapport à Londres ou même à Berlin qui sont beaucoup plus vastes. Tu donne l'exemple de Birmingham, c'est quand même une grande ville, comme Versailles, en france personne ne peut te dire que les Versaillais font des complexes par rapport à Paris.
Tu as tout à fait raison dans ce que tu dis à la fin, chaque ville a ses atouts, ses beautés et son patrimoine, essayons d'etre positifs et accepter la réussite des autres.
rubino a écrit:
"J'habite à la campagne" : qu'est-ce que cette phrase vous inspire ?
l'horreur 
, quand tu habites en campagne (dans certains coins de bretagne) tu es loin de presque toutes activités humaines (aussi bien éconmiques, que culturelles, etc...), mais tu es trop prêt de l'une d'elles : l'agriculture! et là bonjour les nuisances odorantes
selon moi on est à la campagne en fonction :
-de l'éloignement d'un centre urbain de relative importance (10 000 habitants), non pas par rapport à la distance mais en fonction du temps pour le ralier (à partir de 15-20 min de trajet)
-du contexte, 15-20min pour atteindre les zones urbaines de paris, lyon, marseille, lille et autres, ne sont pas les mêmes 15-20min que pour atteindre les aires urbaines de moindre importance
en gros, habiter à la campagne, la vraie, celle qui sent 
, c'est selon moi vivre loin (en temps) de l'urbain, mais bon après tout dépend de la notion que chacun a de la campagne et de la ville...
steph35 a écrit
selon moi on est à la campagne en fonction :
-de l'éloignement d'un centre urbain de relative importance (10 000 habitants), non pas par rapport à la distance mais en fonction du temps pour le ralier (à partir de 15-20 min de trajet)
-du contexte, 15-20min pour atteindre les zones urbaines de paris, lyon, marseille, lille et autres, ne sont pas les mêmes 15-20min que pour atteindre les aires urbaines de moindre importance
tout à fait d'accord
steph35 a écrit
en gros, habiter à la campagne, la vraie, celle qui sent A10
tu sais, certaines zones urbaines "puent" (en particulier celles qui se trouvent à proximité d'industries agro-alimentaires !), alors que la campagne est bien souvent plus respirable et dégage des odeurs beaucoup plus agréables !
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Rubino a écrit:
steph35 a écrit
en gros, habiter à la campagne, la vraie, celle qui sent A10tu sais, certaines zones urbaines "puent" (en particulier celles qui se trouvent à proximité d'industries agro-alimentaires !), alors que la campagne est bien souvent plus respirable et dégage des odeurs beaucoup plus agréables !
Je confirme, j'ai vécu 15 ans à Francfort, pas très loin de l'usine chimique Höchst AG. Je peux vous assurer qu'il y avait des jours ou on respirait des odeurs bizarres et des jours ou il pleuvait jaune fluo. 
Personne ne leur avait dit que c'était impossible, alors ils l'ont fait...
rubino a écrit:
tu sais, certaines zones urbaines "puent" (en particulier celles qui se trouvent à proximité d'industries agro-alimentaires !), alors que la campagne est bien souvent plus respirable et dégage des odeurs beaucoup plus agréables !
je ne dis pas le contraire, je dis que la campagne sent, bon ou mauvais tout dépend d'où émanent ces senteurs 
OK, mais la ville, elle, sent aussi, souvent même plus !
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je ne dis toujours pas le contraire 
, en fait quand je précise la campagne, la vraie, c'est pour distinguer cette campagne des champs et la pseudo-campagne pavillonaire que les promoteurs appellent campagne, qui elle semble bien asceptisée...
Je pense que dans bon nombre de cas, les gens ont plutôt l'illusion d'habiter à la campagne. En réalité ils ont un mode de vie urbain, et vont travailler et consommer en ville. Bon nombre de lotissements pavillonnaires périurbains et "ruraux" deviennent ainsi des cités dortoirs, qui sont d'ailleurs souvent absolument déconnectés des noyaux villageois (d'un point de vue physique mais aussi fonctionnel).
Etre citadin n'est pas incompatible avec vivre à la campagne ( Steph 35 disait l'horreur, je confirme...) à mon sens. On peut avoir des habitudes et un mode de vie plutôt urbain et en même temps vivre dans un lieu "loin de tout" ( type Bergerac) où les offres de service ( soin, culture voire éducation, sorties, ciné, restos, boutiques, etc) est assez réduite pour ne pas dire très lapidaire.
En fin de compte je crois que la situation géographique est la bonne définition de la ruralité : le vernonais est à 45 min de la place de l'étoile ( sans bouchon...) . Bergerac, même taille, est la seconde mégapole de dordogne, à 1h20 de Bx. Les deux villes ont beau avoir la même taille, les vernonais ont un mode de vie plus urbain ( pas tous je vais pas caricaturer non plus) que les bergeracois. La taille a en fin de compte moins d'importance que l'endroit où est la ville.
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