Paris 14 - Lycée hôtelier Guillaume-Tirel

Lycée hôtelier Guillaume-Tirel
237, boulevard Raspail 75014 Paris

Les Echos 19-12-20
A Paris, un lycée hôtelier en pierre liquide

A Montparnasse, le nouveau lycée hôtelier Guillaume-Tirel se joue des contraintes du site pour tenir son rang sur le boulevard Raspail.



L'architecture unitaire du lycée Guillaume-Tirel emprunte à la Fondation Cartier le principe d'écrans de verre pour affirmer et rehausser le socle à l'alignement, offrant ainsi une vitrine aux restaurants d'application des élèves, ouverts sur la rue et accessibles au public.

Un lycée chasse l'autre dans Paris. Aux constructions industrielles de l'ancien lycée professionnel Raspail succèdent les murs léchés du lycée hôtelier Guillaume-Tirel. Entre les deux, plus de dix ans se sont écoulés, longue vacance due en partie au désamiantage et à la déconstruction du premier établissement. Baptisé du nom de Guillaume Tirel, maître queux du roi Charles V auquel on doit la première compilation de recettes de cuisine, ce nouveau lycée hôtelier, le quatrième dans Paris, tient son rang avec dignité sur le boulevard Raspail, jouissant d'une situation privilégiée à proximité de la Fondation Cartier. D'autant plus remarquable et en vue qu'elle s'inscrit en ligne de mire de l'avenue Edgar-Quinet qui longe le cimetière du Montparnasse, dernière demeure des artistes et intellectuels du siècle.

Sur ce site sensible, les architectes Brenac et Gonzalez, lauréats du concours organisé il y a dix ans, tirent leur révérence au quartier avec élégance. Ils ont multiplié les petites attentions dans un grand geste un peu raide qui ne laisse personne indifférent. De prime abord insolite, l'implantation et la facture s'expliquent par le contexte. Décalé et déboîté, l'ouvrage tient un double discours afin de satisfaire la réglementation urbaine et le caractère du lieu. « Le bâtiment devait marquer l'alignement obligatoire sur le boulevard, résume Xavier Gonzalez, et nous avons souhaité, pour notre part, dégager l'intersection avec la rue Campagne-Première afin de préserver la vue sur le bel immeuble d'ateliers d'artistes qui s'y trouve. »

Le programme complexe et fourni du lycée hôtelier s'est prêté à une subtile articulation des volumes entre un socle à l'alignement et un corps de bâtiment implanté de biais pour rattraper d'équerre la rue Campagne-Première. La pointe du terrain ainsi dégagée offre un petit jardin public rétrocédé à la ville et l'immeuble en céramique ouvragée, immortalisé par un Jean-Paul Belmondo « A bout de souffle » à la fin du film de Jean-Luc Godard, conserve son ouverture sur le carrefour Edgar-Quinet Raspail.[...]


http://www.lesechos.fr/info/metiers/4514075.htm