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Roumanie
Capitale : Bucarest
Population : 22,5 millions d'habitants
Liens sujets
http://www.lexilogos.com/roumanie_carte.htm
Buzescu, Teleorman
Buzescu est un surprenant village du sud de la Roumanie, près de la frontière bulgare et du Danube, dans la région de Muntenia et le judet de Teleorman à une quinzaine de kilomètres à l'ouest d'Alexandria.
Ce village s'est rapidement développé ces dernières années grace à la communauté tsigane qui est en train d'y créer un paysage urbain inattendu. C'est aujourd'hui une petite ville d'environ 5.000 habitants (4.700 en 2000) en passe de devenir une des principales attractions touristiques de la région. Ils construisent des bâtiments plus pompeux les uns que les autres pour montrer leur richesse, bien que beaucoup demeurent inhabités.
Roumanie : LES PALAIS DES MILLIONNAIRES TSIGANES
Depuis la chute du régime communiste, un millier de Roms kalderash ont transformé le petit village de Buzescu, à 100 kilomètres de Bucarest, en fantasmagorie mégalomane. Chefs de clans aux fortunes douteuses, ils sont millionnaires et ne le cachent plus. Nomades hier, ils s’improvisent aujourd’hui bâtisseurs de palais gigantesques, vitrines exhibées de leur richesse.
Buzescu n’est mentionné sur aucun guide touristique. Ce petit village d’un millier d’habitants situé à une centaine de kilomètres de Bucarest pourrait être une étape incontournable pour le voyageur curieux. Perdu au milieu des paysages bucoliques de la plaine du Danube, on pénètre dans la petite citée par une enfilade de modestes maisonnettes habitées par des paysans roumains. Soudain, une éclatante église orthodoxe surgit au milieu de la route marquant la frontière entre deux univers bien distinct. Passé le monument, s’ouvre l’avenue la plus surréaliste de Roumanie. Sur moins de cinq cents mètres, des dizaines de gigantesques palais aux toits argentés s’élèvent toujours plus haut vers le ciel. Ce festival de couleurs, de terrasses colossales, de toitures immenses, marbres et colonnades dorées vertigineuses est l’œuvre démesurée de riches businessmen tziganes mégalomanes.
Pollution culturelle ?
Mariana Celac, architecte roumaine, se souvient d’avoir découvert Buzescu par hasard, un beau jour de 1999. « Je rentrais à Bucarest après un séminaire lorsque j’ai aperçu dans le rétroviseur les reflets du soleil couchant dans de gigantesques toitures, se souvient-elle. J’ai stoppé net et commencé à m’avancer dans l’avenue. J’ai d’abord pensé que j’hallucinais complètement ! Je n’avais jamais vu de choses pareilles. C’était comme découvrir un trésor perdu. » Depuis, Mariana photographie, interview, observe, tente de comprendre quelle impulsion créative pousse les notables roms à construire de telles bâtisses. Elle organise une exposition à Bucarest pour faire découvrir cette nouvelle architecture. Phénomène parasitaire, pollution culturelle... les intellectuels roumains rejettent violemment ce qu’ils considèrent comme des aberrations artistiques de mauvais goût. Peu importe. Le phénomène socio-culturel prend de l’ampleur et les palais tziganes sortent aujourd’hui de terre à travers tout le pays. « Les premières constructions sont apparues au sud de la Roumanie au début des années 90, raconte Mariana Celac. Ce qui n’était qu’un courant marginal s’est développé dans le pays entier. On trouve désormais des palais dans toutes les grandes banlieues du pays. » Quatre ans après sa découverte, l’architecte avoue que les constructions roms restent un mystère à ses yeux.
Inspiration mystérieuse
« Les palais tziganes ne ressemblent à rien de comparable dans le monde, explique-t-elle. Lorsque j’ai commencé à travailler avec eux, ils me demandaient quel était le style de leurs maisons. Je leur répondais que s’était à eux de me le dire mais ils étaient incapables de répondre. » A Buzescu, il n’y a pas d’architectes et encore moins de plans dessinés. Les propriétaires dictent directement leur vision créative aux travailleurs qui érigent les demeures à des années-lumière des normes de sécurité les plus élémentaires. Le résultat est d’une originalité stupéfiante. « Les tziganes puisent leur inspiration dans tout ce qui les entoure, affirme Mariana Celac. On retrouve dans leurs palais des détails rappelant les cathédrales catholiques ou les églises orthodoxes. On peut également y constater l’influence des grands monuments soviétiques ou des pointes d’art déco, le tout mélangé à des objets de récupération comme des vitres d’autobus trouvées ça et là. Les grandes entrées majestueuses, l’importance omniprésente de la symétrie parfaite rappelle parfois les lignes de l’architecture indienne. Plus récemment, on a vu apparaître de grandes toitures en forme de pagode chinoise. Cet amalgame puisé dans les magazines ou à travers leurs voyages s’organisent ensuite selon leur conception personnelle du prestige. Tout ceci est totalement spontanée et régit par ce que j’appelle la compétition de l’ambition. » Pour les propriétaires de Buzescu, la maison est surtout signe extérieur de richesse. Ils se livrent depuis dix ans à une course effrénée pour la maison la plus haute et la plus vaste. Le village est constamment en chantier. Lorsque le voisin construit un quatrième étage, on se doit d’en ériger un cinquième.
Compétition de l’ambition
Chapeau de paille, gilet noir et dents en or massif, Manix, 41 ans, est propriétaire de l’un des plus hauts palais de Buzescu. « La maison est en construction depuis un an et demi et compte plus de trente pièces sur quatre étages, explique-t-il fièrement. Je travaille sans architecte en dictant directement mes souhaits à mes ouvriers. » L’enfilade de couloirs, de chambres vides et d’escaliers majestueux n’est que poudre aux yeux.
Manix vit avec sa femme dans une petite pièce au rez-de-chaussée qui sert à la fois de salle à manger et de chambre. « Ce sont des pseudo-artistes mégalomanes, s’amuse Anton, l’épicier du village. Ils pensent avoir de l’imagination mais ne font que se copier les uns les autres. » Pour se distinguer, ce père de famille a construit de ses propres mains un grand chalet tyrolien en guise de chambre à coucher, derrière son palais en bord de route. Comment un modeste épicier trouve-t-il les moyens d’édifier de telles constructions ? Le rom répond par un clin d’œil et un sourire complice. A quelques mètres de chez lui, une famille prend l’apéro dans le fracas de la chaîne hi-fi montée au maximum. Entre deux verres de palinka, la goutte de prune locale, le chef de famille demande discrètement si personne ne sait où se procurer du mercure rapidement. L’uranium est également bienvenu.
Parrains de la mafia ?
Les roms de Buzescu appartiennent à la tribu kalderash. Venus du nord de l’Inde à la fin du premier millénaire, ils tirent leur nom du métier qu’ils exercent : la chaudronnerie et la fabrication d’alambics. Leurs grands-parents ont fait fortune sous le communisme dans le trafic de métaux. Depuis la chute du régime, ils ont diversifié leurs activités souterraines. Le boulibasha (chef) du village s’emporte dès que l’on pose la question des revenus de ses habitants. « Vous autres journalistes, vous venez ici soit disant pour notre architecture, s’énerve-t-il. En réalité, vous allez écrire que les kalderashs vivent comme des rois grâce à l’argent de la prostitution ou de la drogue. » Officiellement, les riches habitants de Buzescu sont donc simples chaudronniers. Paco, 62 ans, passe ses journées assis sur son banc à regarder le travail de ses ouvriers. Selon lui, les habitants de Buzescu sont victimes de leur succès. « Nous sommes montrés du doigt et la majorité des roumains nous portent responsables de tous les trafics et de la violence dans le pays, se plaint-t-il. Nous sommes des boucs émissaires faciles. En réalité, notre peuple a vécu les pires souffrances durant des siècles. Nous avons été esclaves avant de connaître les camps de la mort. Sous le communisme, nous n’avions pas le droit de nous rendre en ville, ni de porter de l’or. Aujourd’hui nous rattrapons le temps perdu. » Son éclat de rire dévoile une brillante dentition en or massif.
http://www.specios.net/ondiraitvous/art … article=30
>>>>>
et the last but not the least ze video :
http://www.youtube.com/watch?v=ViGKP_H4Wog
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Tout ca est quand même fort fort kitch...et au premier tremblement de terre, je crois que ce sera "bardaf, l'embardée!"
Moi j'aime beaucoup... c'est vraimment particulier...
Merci pour cette présentation Lavrendios . La vidéo est particulièrement intéressante, parce qu'elle montre vraiment que, malgré l'architecture sophistiquée des maisons, c'est un simple village : on le traverse en une minute...
Pour mémoire, il y a aussi un thread sur Bucarest avec plein de photos de votre serviteur .
Le soir, 01/01/2007 :
30 millions d'Européens en plus
Rédaction en ligne
lundi 01 janvier 2007, 11:04
La Bulgarie et la Roumanie rejoignent l'Union européenne à minuit, 17 ans après la chute du communisme. Un événement historique pour les deux pays qui devront néanmoins poursuivre les réformes pour rattraper le retard les séparant des 25 autres membres.
Déjà, plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement ont souhaité aux deux nouveaux entrants la bienvenue dans la "grande famille européenne" et souligné l'ouverture d'un nouveau chapitre dans leur histoire. Chers amis de Roumanie et de Bulgarie et désormais chers concitoyens européens, c'est pour vous et pour nous un moment historique. Demain, nous partagerons, à nouveau, une même histoire et un même destin, a déclaré le président français Jacques Chirac, en s'adressant à ces deux pays "francophones". Pour sa part, dans un message diffusé par les télévisions locales, le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso a adressé ses félicitations aux Roumains, estimant que cet événement historique a été possible grâce aux efforts du peuple.
Quelque quatre heures avant minuit locale, le Premier ministre Calin Tariceanu, a averti les Roumains que la période à venir serait "la vraie intégration" dans l'UE, après l'achèvement d'un processus d'adhésion très difficile. Après avoir hissé le drapeau européen au palais Victorie, le siège du gouvernement, M. Tariceanu, aux côtés du chef de l'Etat Traian Basescu, du président du Parlement européen, Josep Borrell, du commissaire à l'Elargissement Olli Rehn et de plusieurs ministres d'autres pays de l'Union, a écouté l'hymne européen, "L'Ode à la joie" de Beethoven, avant que n'éclate un feu d'artifice dans le ciel clair de Bucarest.
AP
A Bucarest comme à Sofia, les organisateurs mettaient les dernières touches aux préparatifs des festivités, avec concerts géants et spectacles son et lumière sur les principales places des deux capitales, mais aussi à Sibiu (centre de la Roumanie), "capitale européenne de la Culture" en 2007, avec Luxembourg.
Les milliers de fêtards attendus place de la Révolution, au centre de Bucarest, ne devraient en outre pas être surpris si parmi les participants à une gigantesque "Hora de la Joie", ils découvraient, outre MM. Borrell et Rehn, des ministres bulgare, hongrois, danois, irlandais ou autrichien, invité0101010101s à se joindre à cette "danse en dix mouvements".
Si l'heure était à la fête ce dimanche soir, les deux pays savent également qu'ils entament ce 1er janvier une nouvelle course contre la montre, pour changer leur image de cousins pauvres des Européens. La Roumanie aura besoin de 20 ans pour rattraper le niveau de vie des autres pays de l'UE, a ainsi reconnu M. Tariceanu. Pour Stoyan Stalev, président de l'agence Invest Bulgaria, l'adhésion à l'UE représente un énorme succès, mais les célébrations ne devraient pas se prolonger trop. Dès le 3 janvier il faudra prouver que nous sommes de vrais membres de la communauté européenne, rappelle-t-il.
Malgré une forte croissance économique de 5% et 6% en moyenne, les deux pays qui comptent à eux deux 30 millions d'habitants, ne pèsent ensemble que 1% du produit intérieur brut de l'UE. Reconnaissants d'être admis au Club des riches, 69% des Roumains et 63% des Bulgares partagent une image très positive de l'UE, selon un sondage Eurobaromètre de la Commission européenne publié en décembre.
En Bulgarie toutefois, la joie de l'intégration est tempérée par la fermeture, à contrecoeur, de deux réacteurs de sa centrale nucléaire à Kozlodouï, exigée par Bruxelles pour des raisons de sécurité. Le 1er janvier marquera par ailleurs un tournant pour le petite Slovénie, qui sera le premier des nouveaux adhérents de 2004 à adopter l'euro. Ce bon élève de l'UE deviendra le 13e pays à utiliser la monnaie commune.
(D'après AFP)
Bienvenus à nos amis roumains dans l'Union Européenne !!!
Lavrendios a écrit:
Buzescu, Teleorman
Buzescu est un surprenant village du sud de la Roumanie, près de la frontière bulgare et du Danube, dans la région de Muntenia et le judet de Teleorman à une quinzaine de kilomètres à l'ouest d'Alexandria.
Ce village s'est rapidement développé ces dernières années grace à la communauté tsigane qui est en train d'y créer un paysage urbain inattendu. C'est aujourd'hui une petite ville d'environ 5.000 habitants (4.700 en 2000) en passe de devenir une des principales attractions touristiques de la région. Ils construisent des bâtiments plus pompeux les uns que les autres pour montrer leur richesse, bien que beaucoup demeurent inhabités.
(...)
Une amie roumaine me signale, après avoir lu ton post et l'article que tu cites, qu'il existe d'autres villages de ce genre en Roumanie. Il peut s'agir de Tsiganes qui, par une sorte de code d'honneur, essaient de prouver aux autres membres de la communauté qu'ils sont très prospères. Ils édifient des maisons "belles" et fantaisistes plus ou moins imitées de styles occidentaux afin d'impressionner leurs voisins. Une belle façade ne signifie pas nécessairement que le propriétaire est millionnaire. Toutefois cette attitude n'est pas seulement le fait des Tsiganes : on la retrouve un peu partout en Roumanie.
Voilà, merci à elle !
La Roumanie compte la principale communauté rrom d'Europe continentale avec entre 2,2 et 2,5 millions de personnes.
Donc Buzescu n'a en effet certainement pas l'exclusivité de ces débordements artistico-architecturaux, mais Buzescu en offre un exemple imposant et homogène. Les photos présentées ne montrent que le quartier rrom, aux portes de la ville traditionnelle. Comme disait Thierry, le film est intéressant, on traverse un gros quartier typique et on voit dans les dernières secondes le cameraman commencer à entrer dans le village traditionnel.
On retrouve le même type d'implantations en Moldavie par exemple. Je parle de la République de Moldavie, ex république soviétique indépendante de la Roumanie, mais culturellement tès proche. La Roumanie compte elle-même une province de Moldavie limitrophe.
Soroca est considérée comme la capitale de la communauté rrom moldave. C'est un grand quartier au nord de Soroca dominant la plus haute colline de la ville. Les Rroms vivent dans de gros "châteaux" dont beaucoup encore en construction. Les Rroms sont considérés comme riches dans la ville. Une grande partie des jeunes travaillent en Russie pour aider leur famille restée à Soroca.
Sinon pour le jugement qu'on peut y porter, c'est sûr que c'est kitchissime, et je ne trouve pas ça à proprement parler beau. Mais ce que je trouve fascinant, c'est la capacité de gens, de communautés (même si je me méfie de ce mot là, mais c'est ici une réalité) de se passionner pour ce qui fait leur cadre de vie, et indépendament de leur moyen d'arriver à produire quelque chose d'expressif, de différent, à l'écart de toute norme. Et c'est ça qui est beau, parce que participant à la diversité de ce monde.
Je poste ici un article fort instructif sur la communauté rrom (ou rom), bien mal connue et sur laquelle repose sans doute pas mal de préjugés. Bien sûr, par définition je dirais, ce n'est pas un sujet exclusif à la Roumanie, mais comme ce pays accueille la plus forte communauté d'Europe, je pense que le sujet a sa place ici, d'autant que j'ai évoqué juste au-dessus un exemple d'implantation ou de sédentarisation rrom.
A propos des chiffres, je m'étonne des différences entre le tableau de cet article (1 million) et ceux de l'article précédent (plus de 2 millions) !? Le second chiffre parait plus vraissemblable, l'article parle lui-même (en contradiction avec le tableau) d'une population rrom représentant 10% du total de la population roumaine. Et comme la Roumanie compte 22 millions d'habitant, les calculs se recoupent...
http://www.eurosduvillage.com/
Les Roms, ceux aussi appelés « les Romanichels », « les tsiganes », « les manouches », « les gens du voyage » forment la première minorité ethnique d’Europe avec 10 Millions d’âmes de l’Atlantique à L’Oural. 6,5 millions d’entre eux vivent dans les pays d’Europe centrale et orientale. Ils représentent plus de 5% de la population dans certains pays, avec un record de 10% en Slovaquie et Roumanie. Avec l’adhésion des PECO et l’adhésion programmée de la Roumanie et de la Bulgarie, la question de l’intégration ou de l’exclusion des Roms, déjà objet de l’attention du Conseil de l’Europe, devient à présent une question d’actualité pour l’Union Européenne, confrontée à sa volonté et son objectif de société démocratique.
Les Roms constituent la plus ancienne minorité ethnique d’Europe. D’origine indienne, ils seraient arrivés en Europe centrale dès le 12e siècle. Malgré cette histoire centenaire, les Roms restent encore largement méconnus et victimes de l’hostilité des populations locales, des non Roms qu’ils nomment eux-mêmes les « Gadjé ».
Les Roms se sont dès leurs débuts présentés comme travailleurs ponctuels artisans, commerçants, artistes, indépendants et polyvalents. Cette manière de faire possédait et possède toujours ses atouts économiques répondant aux besoins d’une population sédentaire dispersée.
Pays Arrivée Population actuelle estimée Nom commun Etymologie Désignation ethnique
(siècle)
Afghanistan 20 Gurbet Arabe "garib=étranger" Ghorbati, Jalili, Pikraj, Shadibaz
Albanie Medjup = Egypte
Armenie Lom = Rom
Autriche XIVe 40,000 Sinti, Rom (Kalderash, Lovar)
Angleterre XVe 50,000 Gypsies = Egypte
France XVe 300,000 Tsiganes Grec "Atsinkanos" Rom, Sinti, Kalo
Allemagne XVe 80,000 Zigeuner Grec "Atsinkanos" Sinti, Rom
Grèce XIe 300,000 Ejifos = Egypte Rom, Handuria
Hungary XVe 600,000 Ciganyok Grec "Atsinkanos" Rom, Vlahura
Italie XVe 85,000 Zingari Grec "Atsinkanos" Sinti, Rom
Iran / Perse 450 100,000 Karachi noir Kouli, Ghorbati, Fiuj
Irlande XVe 20
Pays-Bas XVe 35 Sinti, Rom (Lovar, Kalderash)
Roumanie XIVe 1,000,000 Ţigani Grec "Atsinkanos" Rom (Aurari, Kalderash, Lautan)
Russie XVe 250 Luli, Bosha, Marangar, Lovar
Serbie XIIIe 800 Gitanos = Egypte Rom (Gurbeti, Arlije, Kalderash)
Espagne XVe 800,000 Gitanos = Egypte Kale
Turquie 500,000 Chinguene Arlije
Tableau : Population Tsigane en Europe et au Moyen-Orient (Source : d'après Eliznik)
Longtemps les Roms ont pu rester des gens du voyage, mais, dès le XXe siècle, le choc culturel s’est peu à peu affirmé, un climat d’exclusion s’est gravement dessiné jusqu’à atteindre son paroxysme par l’extermination nazie des Roms au cours de la seconde guerre mondiale qui emporta 600 000 d’entre eux. L’histoire s’est ensuite calmée sous la main mise soviétique sur l’Europe centrale et orientale dont la politique d’industrialisation communiste, avide de main d’œuvre peu qualifiée, absorba et sédentarisa une grande partie des Roms de ses régions. Au début des années 90 l’histoire reprit son cours sous les feux des discours xénophobes et du réveil de l’affirmation identitaire des Roms.![]()
L’exclusion, alimentée de part et d’autre, par les Roms eux-mêmes et par les populations locales, est bien le nœud du problème. Les Roms constituent une minorité sociale, linguistique et parfois confessionnelle, qui entretient son statut d’exclus par des traits collectifs qui les incitent à se méfier du monde extérieur et à défendre leur identité collective en repli sur eux-mêmes, jusqu’à ne permettre le mariage qu’entre Roms et rejeter les systèmes d’éducation des gadjé. La situation économique des Roms est déplorable. « Entre 60% et 80% des Roms de Hongrie en âge de travailler seraient sans emploi. Plus de 60% des Roms de Roumanie vivraient sous le seuil local de pauvreté ; 80% d’entre eux n’auraient aucune qualification. Dans certaines communautés du Sud et de l’Est de la Slovaquie, c’est la totalité des Roms adultes qui seraient privés de ressources. En Grande-Bretagne, 10 à 20% des travellers locaux vivraient dans le dénuement le plus complet tandis que 70% à 80% des Roms établis dans certaines villes de France seraient bénéficiaires du revenu minimum d’insertion » (A. REYNIERS, « Les Roms d’Europe entre exclusion et intégration », Liberté, mai 2005). Il faut encore citer les problèmes sanitaires et d’hygiène qui marquent encore plus la fracture avec la société qui, indifférente, semble, évoluer à côtés de ces populations reléguées au bas de l’échelle sociale, en marge du progrès.
Quelle piste de solution ? La question est délicate étant donné encore l’hétérogénéité de la population Roms parmi lesquels certains se sont sédentarisés, d’autres restés itinérants. Comment aborder le problème : chercher la reconnaissance d’une minorité nationale ou d’une nation sans territoire ? Faut-il creuser la voie d’une autonomie politique croissante ou celle de la coopération avec les non-roms ? Leur faut-il épouser le progrès et se mettre au niveau de la société moderne ou rester sur le tracé de la tradition qui les a guidés jusqu’ici ? Combiner modernité et tradition, intégration et autonomie, cadre national et international, tel est le vaste programme complexe auquel les politiciens devraient s’atteler par de subtils équilibres, avec peut-être pour seul début de fil conducteur l’emblématique identité Rom. En effet, l’identité collective des Roms est restée forte et peut être utilisée comme levier de cohésion dynamique et positive en vue d’une plus ample adaptation contemporaine, sans encore parler véritablement d’intégration… . Mais face à un monde qui les laisse pour compte, leur recherche identitaire flirte aussi souvent avec certaines affirmations spirituelles, religieuses, évangélistes et charismatiques vers lesquelles les Roms semblent s’être davantage tournés ces dernières années, ce qui ajouterait encore une nuance et des complications supplémentaires à la problématique.
Concrètement, les initiatives européennes
Concernant la question des Roms, l’Union européenne reste fidèle à ses idéaux de protection des minorités, de lutte contre le racisme et l'intolérance, de combat contre l'exclusion sociale. Elle travaille en collaboration avec le Conseil de l’Europe qui a établi un comité de spécialistes sur les Roms et les Gens du voyage qui s’appuie sur les principes inscrits dans la convention sur la protection des minorités.
Les initiatives européennes se concentrent au niveau de la Commission européenne, de la D.G. Emploi et Affaires sociales, de la D.G. Elargissement, de la D.G. Relations extérieures.
La D.G. Emploi met actuellement en œuvre un projet de lutte contre les discriminations par le biais de trois programmes transnationaux gérés par l’Association Gitanos, l’Institut de Berlin et le Syndicat pour l’éducation. Un programme de formation pour les Roms existe depuis mai 2005. Un rapport de 2004 sur les Roms dans l’Union européenne élargie formule des recommandations en matière de logement, d’éducation, d’emploi et de santé. En affaires sociales, la D.G. coopère avec le Bureau européen d'information sur les Roms (ERIO) au sujet des violations des droits de l’homme concernant les Roms.
Concernant le futur élargissement à la Bulgarie et la Roumanie, le suivi prévu lors des négociations d’adhésion s’applique aussi à la situation des Roms et continuera jusqu’à l’adhésion. Deux millions deux cent mille euros sont actuellement alloués à la Bulgarie dans le cadre du programme PHARE pour des projets en faveur des minorités défavorisées. Neuf millions d’euros sont consacrés à des projets dans le domaine de la santé, de l’éducation et des services publics mettant spécifiquement l’accent sur les Roms. Trente millions d’euros sont disponibles pour des projets ciblant les minorités ethniques. Parmi les activités prévues figurent un programme de sensibilisation de l’opinion publique sur les Roms, ainsi qu’un projet en faveur d’une éducation de qualité mettant particulièrement l’accent sur cette communauté.
La D.G. Relations extérieures déplace à présent sa priorité accordée aux Roms vers l’Ukraine et la Moldavie. Cependant, la D.G s’occupe des violations des droits de l’homme en général, si bien que les ressources disponibles pour les questions relatives aux Roms sont limitées.
Outre les initiatives de l’Union et du Conseil de l’Europe, un important programme « Décennie pour l'intégration des Roms » est à signaler. Il s’agit d’une initiative régionale visant à combler l’écart entre les Roms et les non-roms, initiative soutenue par la Banque mondiale, l’OSCE, l’Union européenne et l’Open Society Institute. Elle concerne quatre domaines : l’éducation, l’emploi, le logement et la santé, et s’appuie sur des plans d’action que les gouvernements seront chargés de mettre en œuvre au cours des dix prochaines années. Il est proposé d’établir le secrétariat à Budapest ou à Bucarest et de l’internationaliser.
Les initiatives ne manquent donc pas, mais reste encore la question du contrôle de la mise en place et du bon déroulement des programmes qui dans le cadre de la problématique des Roms revêt une dimension particulière en raison de la non-coopération des populations tsiganes et de leur manque de formation empêchant souvent la gestion de l’aide qui leur est procurée. Peut-être sommes-nous actuellement encore au stade de recueil de données et prise de conscience du rejet séculaire dont les Roms ont fait l’objet ? Encore une fois aussi l’Union européenne apparaît le vecteur de la prise en compte du problème des Roms, aux confins de problèmes politiques, économiques, sociaux, ethniques et historiques.
Article et tread fort intéressants, merci beaucoup Lavrendios
(Si tu n'avais pas parlé de la Roumanie, j'en savais pas plus) Merci.
Merci archimonde.
Ceci dit je ne prétend pas là présenter grand chose de la Roumanie : je me suis attardé là à présenter une minorité et un phénomène urbanistico-architectural sans doute plus marqué en Roumanie qu'ailleurs, mais c'est tout.
Il suffit de se ballader aussi en France, en région parisienne pour ce qui est de mon expérience, pour apercevoir des situations similaires. En périphérie de l'agglomération les gitans achètent de plus en plus des terrains soit inconstructibles pour y installer des campements de fortune, soit en bordure des villages et petites villes elles-mêmes en bordure de la zone urbanisée parisienne (du côté de la Francilienne), des terrains où ils constituent de véritables quartiers et construisent des grosses bâtisses assez ronflantes, même si les règles du permis de construire en France doivent les brider dans l'expression d'une fantaisie aussi marquée qu'en Roumanie.
Pour en revenir à la Roumanie, j'espère que d'autres forumers (roumains?) auront d'autres infos à faire partager sur la ville traditionnelle. Déjà il y a Thierry, lors de son voyage à Bucarest :
https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=26493
J'ai lu ici et là qu'il existait des projets et des investissemnts très importants à Bucarest en ce moment (effet intégration européenne), j'essaierai de collecter des infos et présenter une petite synthèse à l'occasion.
Il y a aussi Sibiu, qui est cette année avec Luxembourg-ville, capitale culturelle européenne.
Voilà n'hésitez pas à apporter votre contribution, ainsi d'ailleurs que pour les autres pays de la partie la plus orientale de l'Europe (Moldavie, Ukraine, Biélorussie, Géorgie, Turquie, Azerbaïdjan, Arménie)... Plus les pays sont méconnus ou véhiculent des clichés, plus je trouve utile de s'y intéresser et voir derrière certaines apparences...
Si, Lavrendios, j'avais vu le sujet posté par Thierry mais, c'était plutôt du tourisme et de l'architecture (deux sujets très intéressants et chers pour moi) alors que le tien me fait réagir autrement, dans un autre domaine si tu veux.
A mon tour, je n'hésiterai pas de vous faire découvrir d'autres nouvelles
archimonde a écrit:
Si, Lavrendios, j'avais vu le sujet posté par Thierry mais, c'était plutôt du tourisme et de l'architecture (deux sujets très intéressants et chers pour moi) alors que le tien me fait réagir autrement, dans un autre domaine si tu veux.
A mon tour, je n'hésiterai pas de vous faire découvrir d'autres nouvelles
Je passerai à nouveau quelques jours à Bucarest en février. Si vous avez des suggestions pour une balade intéressante d'un ou deux jours et pouvant faire l'objet d'un mini-reportage ici, n'hésitez pas...
Les Japonais au secours du littoral roumain
Une équipe de chercheurs japonais a recommandé à la Roumanie des travaux d'ensablement et de construction estimés à 316 millions d'euros, pour réduire l'érosion du littoral de la mer Noire, après une étude réalisée en collaboration avec des spécialistes locaux.
Selon cette étude, effectuée par des chercheurs de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), les plages de Mamaia et Eforie Nord, deux stations touristiques parmi les plus connues, sont les plus affectées par l'érosion.
Pour ces deux sites, le projet japonais propose un programme incluant l'apport de 700.000 mètres cubes de sable, ce qui élargirait ces deux plages respectivement de 50 et 80 mètres. Le coût estimé pour les deux zones s'élèverait à 40 millions d'euros pour des travaux d'une durée de 4 ans qui débuteraient au printemps 2008.
"L'important pour nous, quand nous avons calculé la durée d'exécution du projet, c'est que les travaux soient stoppés pendant la saison estivale pour ne pas compromettre les congés", a déclaré le professeur Yoshini Goda, cité par l'agence Mediafax.
Outre les travaux d'ensablement pour l'ensemble du littoral, dont le coût est estimé à 82 millions, ce programme concerne également la construction et la rénovation des digues.
Les conclusions de l'équipe japonaise seront discutées par le ministère de l'Environnement.
source : lemoniteur-expert.com
Un des plus grands parcs éoliens terrestres d'Europe inauguré en Roumanie
La compagnie d'électricité tchèque CEZ vient de mettre en service, à Fantanele en Roumanie, un parc éolien terrestre, qui doit devenir le plus grand d’Europe d’ici à 2011.
Le Monde, 13/08/2010
Le littoral roumain, nouvel eldorado pour l'éolien
En exil sur les bords de la mer Noire, il y a deux mille ans, le poète romain Ovide fit connaissance avec les vents puissants qui soufflaient sur les frontières orientales de l'Empire. Encore aujourd'hui, leur souffle se fait sentir jusqu'à Fantanele, petit village situé à quelques dizaines de kilomètres de la mer.
[...]
La success story des éoliennes de Fantanele attire déjà l'attention d'autres investisseurs, à la recherche du vent qui produit des euros. Le groupe espagnol Iberdrola, numéro un mondial dans le secteur, a ouvert un bureau à Bucarest et annoncé qu'il était prêt à investir environ deux milliards d'euros dans un parc d'éoliennes situé, lui aussi, à proximité de la mer Noire. Cette fois, ce devrait être le plus grand au monde.
[...]
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 … _3244.html
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