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Je commence par la 2ème ville du Liban, Tripoli, 200 000 habitants.
Bienvenue à Tripoli, seconde ville du Liban. A ne pas confondre avec son homonyme, capitale de la Libye. Il est impossible, en français ou en anglais, de distinguer nominalement l’une de l’autre, alors qu’en arabe on emploie une des appellations suivantes: Tarablous el Sharq (Tripoli de l’Orient, au Liban) ou Tarablous el Gharb (Tripoli de l’Occident, en Libye). Passées ces considérations sémantiques généralement indispensables pour les villes qui changent de nom (du type Bombay-Mumbai...), essayons de voir tout ça de plus près.
Tripoli est sans doute la plus importante cité arabe du Liban. Alors que Beyrouth a perdu une bonne partie (sinon l’intégralité) de son tissu urbain traditionnel, Tripoli a conservé, à l’instar d’Alep ou de Damas, sa médina, avec ses souks, ses hammams et ses mosquées. Précisons toutefois que même avant la guerre de 1975, Beyrouth a toujours cultivé un cosmopolitisme alors que Tripoli, habitée par une majorité de musulmans sunnites, regarde vers l’orient depuis le départ des croisés. Pourtant, le visiteur qui arrive de Beyrouth par l’autoroute semble découvrir une ville moderne et occidentalisée. Grands boulevards, stade flambant neuf, centres commerciaux, parc d’expositions, artères vastes et larges, immeubles sagement alignés, loin de l’anarchie visuelle qui caractérise la capitale. L’urbanisme de Tripoli à cela de particulier que la ville s’est développée, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, non pas au-dessus du centre historique, en détruisant ce dernier, mais en direction de la mer, vers l’ouest. C’est ainsi que Tripoli-ville et sa banlieue portuaire d’El Mina ont fini par se rejoindre, et ne font aujourd’hui qu’une même entité urbaine.
Ce développement organisé qui a fait de Tripoli une cité moderne et un anti-Beyrouth doit beaucoup à l’installation, au nord de ville, du terminal de lraqi Petroleum Company (désaffecté depuis plus de 20 ans), qui lui offrit une manne pétrolière, ainsi qu’au dynamisme de Rachid Karamé, grande figure politique locale qui fut à plusieurs reprises premier ministre. En plein boom économique des années 1960, Karamé se lança dans un pari aussi fou que courageux: Faire de sa ville un pôle économique et touristique majeur au Moyen Orient (il faut savoir qu’à cette période la ville ne compte pas un seul hôtel digne de ce nom!). Il entreprend un chantier gigantesque qui va faire entrer Tripoli dans le IIIe millénaire: la construction de la Foire Internationale, un immense complexe en bordure des nouveaux quartiers, dans lequel se regroupent un parc des expositions, des salles de congrès et de concerts et diverses attractions ultramodernes. C’est une ville dans la ville et le nom de l’architecte à qui le projet est confié suffit à lui seul pour mesurer les ambitions: Oscar Niemeyer, devenu mondialement célèbre pour la conception de Brasilia. Au grand malheur de tous, la guerre du Liban éclate en 1975, alors que le chantier est en voie d’achèvement. Le site restera à l’abandon durant deux décennies avant d’être repris en main.
Retour en centre-ville. Là où se retrouvent le Boulevard Bechara el Khoury, communément appelé le boulevard et les autres grandes artères. Circulation et klaxons des taxis, alignement des banques, établissements commerciaux et immeubles années 1970, et quelques cinémas désaffectés aux noms pleins de nostalgie. Et puis, la place du Tell, le coeur historique et politique de Tripoli, marquée par la tour de l’horloge ainsi que de belles bâtisses d’époque ottomane entourant un square. On notera l’hôtel de ville (plutôt la municipalité) assez cossu, la Banque de Syrie et du Liban, et certains immeubles assez délabrés mais dont les façades magnifiques ne font que souhaiter leur prochaine rénovation.
En se dirigeant vers le sud est à partir de ce point, on approche de la médina médiévale et ses dédales . C’est assez intéressant de remarquer cette composition en éventail avec une ville médiévale entourée d’une ville ottomane entourée d’une ville moderne, mais ou les transitions se font de manière pratiquement imperceptible. La médina de Tripoli, plus petite que celles de Damas et Alep, est un monde passionnant. Les passages y forment un labyrinthe, sans que l’on ait une artère majeure comme souk el Hamidiyé à Damas. En revanche, force est de noter que les souks n’ont pas tous la même ambiance. Celui des bijoutiers, le plus touristique avec son plafond en bois, semble très chic par rapport aux ruelles qui l’entourent dans lesquelles les bouchers égorgent leurs bêtes sur la voie publique! Impossible de décrire tous ces lieux assez magiques et étonnants. Un des plus attachants est le Khan el Saboun, une cour carrée entourée d’ateliers de fabrication du savon, le plus spectaculaire Khan el Khayatin, le marché de couturiers, avec ses arcs alignés, ses robes suspendues en hauteur, et ses strings et autres froufrous rouges! A propos, signalons que la médina compte un bon nombre de hammams, le plus célèbre étant le Hammam Izz el Din qui date de 1298. Certains sont désaffectés, d’autres, ouverts au public. Les observateurs remarqueront que les monuments historiques de Tripoli sont tous numérotés et portent (qu’ils soient ouverts ou non au public) une plaque bilingue français-arabe permettant de les identifier.
En matière de monuments, il y a évidement les mosquées et autres lieux religieux dont nombreux sont d’époque mamelouke. La Grande Mosquée est un des premiers édifices que découvre le promeneur. Reconnaissable grâce à son minaret carré, elle s’organise autour d’une vaste cour mais n’est pas d’une beauté transcendante. En revanche, ne pas rater, juste à côté, le magnifique portail polychrome de la Madrassa al Qartawiyat (photo ci-dessus). On peut chercher, dans les dédales, la mosquée Sidi Abdel Wahed, pratiquement invisible de l’extérieur. Elle abrite la tombe du Sidi Abdel Wahed en question originaire de Meknès, et le gardien ne manque pas de montrer la dédicace en calligraphie coufique (datant de 1305) spécialement aux visiteurs qui viennent de France pour qu’ils invitent les marocains qu’ils rencontreraient de retour chez eux à venir rendre visite à ce compatriote qu’ils ne connaissent pas! Le plus bel édifice mamelouk de Tripoli est sans doute la Madrassa al Burtassiya, qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas enchâssée dans le tissu urbain mais se trouve dans bordure du fleuve Abou Ali. Nous n’avons malheureusement jamais réussi à y pénétrer. En revanche, il sera aisé de visiter la Mosquée de Taylan (au sud du centre), qui possède une décoration intérieure assez extraordinaire.
Les vestiges des croisés constituent un autre aspect de l’histoire de Tripoli. Deux monuments sont particulièrement notoires: La Tour des Lions (Borj et Sba), grosse pièce fortifiée près du port, dans un quartier ou l’on pourra admirer, dans un autre registre, des vestiges de chemins de fer et de grues assez pathétiques. Moins pathétique sera, tant que vous êtes en bord de mer, la promenade en bateau vers l'île aux Lapins, pour prendre un peu l'air du large. Et puis il y a le monument le plus célèbre de la ville, le Château de Saint-Gilles (Qal’at Sanjil), un des plus impressionnants souvenirs des francs dans la région. Le château, de dimensions importantes, surplombe la ville et le fleuve Abou Ali presque à pic. Il a d’ailleurs retrouvé ses fonctions militaires lors de la guerre de 1975-1990 avant d’être rendu aux touristes. Il offre un excellent point de vue pour admirer un panorama de la ville, avec ses coupoles, ses minarets, ses clochers, ses immeubles, et de l’autre côté du fleuve, le quartier d’Al Qobbeh, colline escarpée sur laquelle sont agglutinées des habitations en tous genres...
la citadelle de Tripoli
l'un des importantes reconstruction dûe aux allemands à Tripoli.
Une partie de l'ancienne ville ou français et allemands essayent de préserver...
Une image qu'on peut souvent trouver dans l'ancienne ville, vue la proximité des édifices.
Une image panoramique assez impréssionnante
Suite...
Suite par des nouveaux quartiers:
l'une des édifice religieuse moderne du coin...
vers le port de Tripoli
le nouveau stade de Tripoli, (il date de 2003) dernier grand chantier de la ville
Quelques embêmes de la ville sous forme de statues!
Sources:
http://www.tripoli-lebanon.com/photos.html
http://www.middleeastuk.com/destination … ripoli.htm
http://tripoli-city.org/tif.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tripoli_%28Liban%29
http://www.baronbaron.com/liban/tripoli.html
http://www.tripoli-city.org/
http://www.lebanonpanorama.com/
http://www.baronbaron.com/liban/tripoli.html
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Merci, Archimonde, pour cet exposé conci et intéressant
C'est avec plaisir, Chevalier
D'autant plus que j'ai travaillé sur plusieurs projets de restauration de la ville ancienne, donc, je la connais bien
On continue sur la côte vers la capitale...
On ne peut pas parler de Byblos, sans parler d'histoire...
Byblos
Distance de Beyrouth : 37 Kms.
Altitude : 10 mètres du niveau de la mer.
Surface : 416 Hectares.
Byblos, aujourd'hui appelée Jbeil et anciennement Gebal ou Goubal, occupe, à environ 37 kilomètres au nord de Beyrouth, un promontoire au bord de la mer. Les fouilles effectuées par Pierre Montet puis, surtout, par Maurice Dunand, ont restitué des documents d'au moins quinze grandes phases ou périodes d'habitation, de la préhistoire à la conquête arabe.
Les Cananéens croyaient que le dieu El avait lui-même fondé Byblos. Plus prosaïques, les fouilles archéologiques ramènent sa fondation vers 7000 av.J.C. L'homme néolithique construisit ses premières habitations en formes de huttes à plan circulaire entourées de "potager" dans lequel on cultivait toutes sortes de céréales. Ces huttes évoluèrent pour devenir des maisons monocellulaires ou rectangulaires, avec des murs entièrement construits en pierres, supportant une toiture en troncs d'arbres et en terre mêlée de gravier (méthode toujours utilisée dans la montagne libanaise).
Ces Cananéens ou plutôt dirons-nous ces Giblites (Gebal) ont laissé des traces de leur vie : poignards, pointes de lance en silex, bols, jattes et jarres en argile séchée, etc... Des jarres ovoïdes étaient employées comme silos à blé et comme réserves d'huile d'olive. Elles avaient également une autre utilité : pour l'enterrement des morts, donnant aux corps une forme fœtale. Ces "oeufs funéraires" devaient ainsi permettre une renaissance spirituelle dans l'au-delà(1) .
Le passage de Byblos au stade urbain remonte au début du III° millénaire. Les Giblites exploitaient les richesses du pays, notamment les immenses forêts de cèdres, de chênes et de pins qui couvraient les montagnes avoisinantes. L'Egypte de l'époque Thinite et du début de l'Ancien-Empire, leur fournit un débouché pour exporter leurs produits de bois de cèdre nécessaire aux constructions navales égyptiennes, la résine pour les pratiques religieuses (momification), mais aussi le blé, le raisin et le vin produits en abondance. Le blé et la vigne gardèrent d'ailleurs leur noms cananéens de qamhu (blé) et karmu (vigne) dans les textes hiéroglyphiques. Les bateaux revenaient à Byblos chargés d'objets d'or, de rouleaux de papyrus et de tissus de lin.
Ainsi l'exploitation des forêts de son arrière-pays en a fait de Byblos un partenaire privilégié de l'Egypte, ainsi qu'une plaque tournante pour des échanges économiques, politiques et culturels. Aussi la ville fut abondamment mentionnée dans les diverses archives retrouvées en Egypte et dans tout le Proche-Orient.
Autour de 2300-2200 av. J.C., Byblos, comme beaucoup de villes de Phénicie, fut détruite au moment des invasions attribuées aux Amorrites : la plupart d'entre elles ne ressuscitèrent pas, mais les villes portuaires importantes dont Byblos retrouvèrent ensuite leur prospérité économique.
Le centre de la ville était réservé aux constructions religieuses, la plus ancienne était dédiée à la déesse Baalat Gebal, la Dame de Byblos. Le temple de la divinité masculine, connu sous le nom de "Temple aux obélisques", était édifié à l'intérieur d'une enceinte sacrée à laquelle on accédait par une vaste cour.
A la veille du Ier millénaire, Byblos émergea de nouveau comme un centre de vie intellectuelle, commerciale et artistique. Ounamon, envoyé de la cour thébaine pour acheter le bois de cèdre nécessaire à la réfection de la barque d'Amon aux alentours de 1050, constata l'autonomie des princes locaux. La vie intellectuelle fut marquée par l'invention de l'alphabet phénicien, repérable avec ses 19 de 22 lettres sur le célèbre sarcophage d'Ahiram.
Dès la fin du IX°siècle av.J.C., inscriptions et monuments se raréfient toutefois et Byblos n'est guère mentionnée que dans les annales assyriens énumérant les tributs qu'elle devait payer afin de sauvegarder une relative autonomie politique et économique. A la fin du VII° siècle, la Phénicie devient un couloir de passage des troupes d'une Egypte qui réaffirma son pouvoir dans la région et celles d'une Babylonie s'y opposant par la force des armes. Byblos ne faisait plus le poids dans ces conflits. Elle ne fut mentionnée que lorsque ses mercenaires et ses menuisiers furent embauchés par les parties adverses.
C'est sous la domination perse que Byblos connût une période de renouveau économique. D'importants travaux d'architecture militaire et religieuse y furent entrepris par ses rois (le roi Yehaumilk restaura le sanctuaire de la Baalat). Les Giblites contribuèrent aussi à la construction des navires perses engagés dans les guerres médiques. Avec l'arrivée d'Alexandre le Grand, la ville perdit son nom sémitique de Gebal pour prendre son nom de Byblos, du grec Biblion et qui signifie ville mère de l'écriture donc du livre (la ville donnera aussi son nom à la Bible).
Sources:
http://www.visitbyblos.com/french/french.html
http://www.blinkbits.com/fr_wikifeeds/Byblos
http://www.pheniciens.com/cites/byblos.htm
De rien ed-redon
On continue notre voyage cotière,après les ruines du passée, une ville qui étouffe sous le poids des grattes-ciels...
Jounieh
Située à 20 km au nord de Beyrouth. Jounieh s'étale autour d'une belle baie de 4 km sous un promontoire montagneux s'élevant à pique jusqu’à 550 mètres. Habitée principalement par des chrétiens Maronites, elle fut pendant les événements de 1975-1990 une ville refuge pour une grande partie de la population.
La baie de Jounieh est connue pour avoir la forme de la lettre "U" de l'alphabet latin.
Sources:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jounieh
http://www.discoverlebanon.com/panorami … hp?lang=fr
Suite de notre voyage toujours sur la côte vers le sud.
Sidon ou Saïda
A 48 km de Beyrouth, est aujourd'hui le centre commercial et financier du Sud du Liban. Mais cette ville a eu une splendeur réelle au cours de l'histoire, à l'instar de nombreuses villes libanaises.
Saida a été l'une des plus célèbre cité-etat de Phénicie... Mais malheureusement, de nombreux éléments de son passé demeurent un mystère aujourd'hui en raison des multiples pillages et saccages dont elle a été victime au cours du temps. Certains éléments de son passé, découverts au cours des deux derniers siècles, sont accessibles dans plusieurs musées autour du monde, mais il reste difficile de les rassembler.
Quelques repères historiques :
L'ancienne ville de Saida a été construite sur un promontoire face à une ile. Ville de pêche et de commerce, elle offre un visage réellement attrayant à tous ses visiteurs.
La période phénicienne qui commence aux alentours du 12ème siècle av. J-C atteint son apogée pendant l'Empire Perse (550 - 330 av. J-C). Sous cet empire, Saida prend une importance particulière compte tenu de ses ressources maritimes. C'est également à cette époque qu'est construit le Temple d' Eshmoun, le Dieu Phénicien de la guérison. De plus son activité centrée sur la production de verre en fait un centre commercial important pour les Phéniciens.
Suite avec d'autres villes...
Suite...
Sour (Tyr)
Ville prospère grâce à sa production de verre et de teinture pourpre, Tyr a de tout temps attiré les hordes de conquérant.
Quelques repères historiques :
Tyr a été fondée au début du 3ème siècle av. J-C.
Son premier "âge d'or" commence aux 9 et 8 ème siècle av. J-C quand les Phéniciens partis de Tyr fondent des colonies dans toute la Méditerranée. Son fantastique style de vie attire le Roi Babylonien Nebuchadnezzar et Alexandre le Grand.
Après la période Grecque, Tyr tombe sous domination romaine en 64 av. J-C, période pendant laquelle ils construisent d'imposants édifices dont un aqueduc, une arche triomphale et un grand hippodrome.
Plus tard, sous l'ère bysantine, Tyr connaitra un second "âge d'or", conséquence du commerce de la teinte pourpre prisée par de nombreuses cours Royales.
Puis Tyr tombe sous domination islamique en 634 mais demeure prospère en exportant du sucre, des perles et du verre.
Du 10ème au 20ème siècle, les Croisés, les Mamelouks et les Ottomans ont profité de la propérité de la ville. Ce n'est qu'après la première guerre mondiale que Tyr est réellement intégrée à la nation libanaise.
Les curiosités issues des différentes conquêtes :
- Le Port Phénicien,
- Routes romaines et bysantines,
- Une nécropole,
- Hippodromes Romains,
- Aqueduc romain,
- Remparts de la ville
Et bien d'autres encore.
Sources:
http://www.1stlebanon.net/contenu/avoir8_fra.html
http://fabienne.et.wassim.free.fr/saida1/la_ville.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sidon
On continue vers les montagnes libanaises, du nord au sud...
Suite...
Suite et arrivée à Baalbeck, l'ancienne Heliopolis...
Un peu d'histoire.
L'histoire de Baalbek remonte au moins à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. Baalbek était une ville phénicienne florissante où était célébré le culte de Baal, le dieu solaire des Syro-Phéniciens, ensuite identifié au dieu cananéen Hadad. À cette époque, le culte s'adressait donc à trois divinités orientales : Hadad, dieu de la foudre qui donnait aussi les pluies bienfaisantes, Atargatis, qui assurait l'humidité du sol et la fécondité des hommes et des bêtes, et Adonis, jeune dieu de la végétation en qui s'incarnaient le renouveau et la force vitale des plantes et des troupeaux.
La ville s'est ensuite appelée Héliopolis, « Ville du soleil ». Selon certaines hypothèses, ce nom a été donné au Baalbek de l'époque hellénistique, car les Grecs identifiaient Hélios, dieu du soleil, à Hadad. D'autres affirment que la ville antique a reçu ce nom à l'époque romaine, lorsque Marc-Antoine l'a concédée à Cléopâtre. Les vestiges visibles remontent surtout à l'époque romaine.
La ville a été conçue sur un plan classique. Les rues s'y organisent en damier sur la base de deux grandes artères, le decumanus et le cardo. Le site comporte trois sanctuaires principaux : ceux de Jupiter, de Bacchus et de Vénus.
C'est pour montrer toute la puissance de l'Empire romain qu'Auguste décida la construction d'un grand sanctuaire à Héliopolis. Les travaux commencés sous son règne se sont pourtant prolongés jusqu'à la fin du IIe siècle. Le sanctuaire a été bâti en conformité avec les principes caractérisant l'architecture religieuse romaine, et les éléments du décor sont empruntés au répertoire ornemental gréco-romain, mais l'organisation tient compte des usages religieux de l'Orient. À titre d'exemple, les autels de Baalbek sont beaucoup plus importants que ceux des sanctuaires romains. En fait, les temples comportent des escaliers, à côté de leur entrée principale, qui permettent d'accéder au toit. Ceci servait sans doute à des activités cultuelles orientales. Or, ce genre d'escaliers n'existent pas dans les temples romains.
À l'époque romaine donc, les cultes orientaux originaux se sont transformés en cultes mystiques destinés à consacrer la renaissance après la mort. Dans ce contexte, le sanctuaire de Bacchus a commencé à connaître un grand succès, notamment dans les cités de la côte phénicienne. Puis, les mystères de Bacchus ont conquis Rome. Cette évolution a donc fait qu'Adonis a été assimilé à Bacchus, et non à Hermès, et a amené à lui dédier un grand temple dont la décoration intérieure comporte maintes allusions à sa personnalité divine.
La célébrité des sanctuaires de Baalbek et ses divinités ont eu une influence énorme sur l'ensemble du monde romain. Outre les sacrifices, les cultes donnaient lieu à des pratiques sacrées, et Baalbek possédait un oracle célèbre. Baalbek était tellement important que les rites qui y dominaient étaient répandus dans les mondes occidental et oriental de l'époque.
C'est pour cette raison que les rites païens d'Héliopolis ont persisté jusqu'en 554, malgré l'interdiction de ce culte par Théodose, vers la fin du IVe siècle au début de l'ère chrétienne. C'est en fait à cette époque qu'une basilique a été construite après la destruction des symboles de ce culte païen.
Plusieurs tremblements de terre, destructions et autres constructions médiévales ont fait perdre à Baalbek une partie de sa splendeur ancienne. Le festival d'été de Baalbek, qui a commencé en 1955, a pourtant fait revivre la Ville du soleil.
En déambulant dans la cité.
Le sanctuaire de Bacchus, construit au IIe siècle, est le mieux conservé. On y pénètre par un escalier à trois volées, comme dans le temple de Jupiter. Le temple lui-même est périptère. Bien que de dimensions inférieures à celles du temple de Jupiter (69 mètres de long sur 36 de large avec des colonnes hautes de 22 mètres), il figure, lui aussi, parmi les plus grands temples du monde romain. Il se composait d'un pronaos précédé de huit colonnes et d'une cella, entourée de demi-colonnes, comportant au fond un escalier menant à un adyton où trônait la statue du dieu. Ses 42 colonnes hautes de 8 mètres supportent un entablement relié au mur de la cella par d'énormes dalles. Sur l'un d'entre eux qui est à terre, on voit un serpent mordre Cléopâtre. Ce portail très fin est classé parmi les plus beaux du monde romain. A l'angle sud-est du temple, se dresse une tour mamelouke datant du XVe siècle. Elle servait de résidence au gouverneur de la citadelle. Derrière le mur fortifié et le temple, se trouve encore une mosquée remontant au temps des Ayyoubides.
La grande cour ou la cour des sacrifices, aux dimensions remarquables (134 et 112 mètres), était entourée d'un élégant portique dans lequel s'ouvraient quatre exèdres semi-circulaires et huit rectangulaires. Au centre de ce vaste espace, s'élevaient un autel pour les sacrifices et une tour flanquée de deux colonnes de granit rouge et gris dont il ne reste que de rares vestiges. La tour servait probablement de lieu utilisé par les pèlerins pour suivre les cérémonies. Elle a été détruite vers la fin du IVe siècle pour donner place à une basilique chrétienne qui a, elle aussi, été détruite à une époque ultérieure. Il ne reste de la basilique que quelques parcelles de l'autel, notamment des parties en bois qui abritaient les fidèles ainsi que de grandes parties du portique et de ses éléments décoratifs.
À partir de la cour des sacrifices, on peut passer à la cour hexagonale construite dans la première moitié du IIIe siècle. Cette cour à ciel ouvert, de 50 mètres de long, était entourée à l'origine d'un portique de 30 colonnes et de quatre exèdres rectangulaires richement décorés. Cette cour a également été transformée en église dédiée à la Sainte Vierge entre la fin du IVe et le début du Ve siècle.
Le sanctuaire de Zeus, le plus ancien, fut construit en plusieurs étapes. Le temple était déjà bien avancé sous Néron, mais l'ensemble ne fut achevé et inauguré qu'au IIIe siècle. On y accède par un propylée : un escalier monumental conduit à un portique à douze colonnes encadré de deux tours. Selon une inscription latine, un légionnaire aurait fait recouvrir d'or l'un des deux chapiteaux des colonnes. Par un escalier monumental à trois volées, les prêtres atteignaient le temple de Jupiter dont ne subsistent que les colonnes, hautes de vingt mètres. Ce temple est le plus grand (88 mètres sur 48) de tout le monde romain. Il était probablement périptère, avec dix colonnes en façade et dix-neuf sur les longs côtés. Si son plan intérieur était similaire à celui du temple de Bacchus, il comportait un pronaos précédé de huit colonnes et d'une cella.
Le temple de Vénus se caractérise par l'originalité de son plan circulaire ainsi que par l'harmonie de ses formes, dans une cité dont les autres sanctuaires sont marqués par le gigantisme. Dans une carrière située près de la cité, on peut d'ailleurs découvrir la plus grande pierre taillée au monde : 21 m de long, 4,5 m en hauteur et largeur pour une masse d'environ 1200 tonnes.
Sources:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baalbek
Vraiment super ton thread Archimonde , encore merci beaucoup!
Suite...
Beiteddine
Ville du Liban situé dans la région du Chouf, Beiteddine (en arabe بيت الدين) est situé à 26 km du littoral méditerranéen, à 850m d'altitude. Beiteddine est une ville habitée en majorité par des druzes, et est le fief du leader Walid Joumblatt. Mais ce village doit surtout sa réputation à son fameux palais, une des principales attractions touristiques du Liban, appelé "palais de l'Emir Bachir".
Palais de Bachir
Ce palais a été construit au début du XIXe siècle par l'émir Bachir II. Sa tombe se trouve dans un jardin près du palais. De 1943 à 1982, il sera la résidence estivale des présidents de la république libanaise.
Il se divise en trois grandes parties. La première est constituée d'une vaste cour, bordée d'une aile destinée à l'origine aux hôtes du palais. La partie centrale, merveilleusement décorée de sculptures, de boiseries et de mosaïques polychromes, était réservée aux réceptions officielles et à l'administration. La troisième partie, ou Dar el-Harîm, comprenait les appartements privés de l'émir, les cuisines et le "hammam", l'un des plus beaux spécimens du genre. Le palais est situé au milieu de jardins et de vergers. Il abrite en outre plusieurs musées, dont celui des mosaiques byzantines.
A Beiteddine, il existe trois autres palais construits pour les fils de l'émir Bachir. Ils sont toujours visibles aujourd'hui, mais pas ouverts au public.
Anjar
Sources:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liban
Suite...
Quelques photos d'ici et là...
@Chevalier
De rien, je viens de voir ton mot.
Merci archimonde, par contre les images postées au début ne s'affichent plus
apc_agency a écrit:
Merci archimonde, par contre les images postées au début ne s'affichent plus
J'ai dit que c'était intéressant que tu sortes les anciens sujets mais j'ai pas dit de le faire "tout de suite" et me prendre au mot
Par contre les photos, je ne me souviens même plus ce que j'avais mis, je précise quand même qu'il n'y a aucune photo des miennes dans tout le tread. Par contre j'en ai c'est sûr, des photos architecturales et touristiques, je les posterai un jour, mais pas demain, ce week-end je vais poster les châteaux de cartes d'abord
Si toi, de ton côté t'en a d'autres n'hésites pas, je ne pense pas qu'on ait fait les mêmes photos
(Merci d'avoir sorti ce lien apc )
Oui j'ajouterai des infos. Dans ma boite magique, je dois en avoir quelques unes qui t'avaient complètement échappé comme à Beyrouth
.
apc_agency a écrit:
Oui j'ajouterai des infos. Dans ma boite magique, je dois en avoir quelques unes qui t'avaient complètement échappé comme à Beyrouth
![]()
.
Ca j'en suis certaine
D'ailleurs j'en ai retrouvé d'autres photos mais il y a un peu de chaque ville, pas toutes quand même, donc ce que je vais faire je les posterai par ville et puis à chaque fois que tu trouves quelques merveilles, tu les rajouteras et comme ça on complètera à deux le tread.
Voilà quelques photos que j'avais fait l'année dernière
Meci pour les photos Archimonde, mais ce serait encore mieux avec des légendes, pour ceux qui ne connaissent pas le pays.
Fred75 a écrit:
Meci pour les photos Archimonde, mais ce serait encore mieux avec des légendes, pour ceux qui ne connaissent pas le pays.
Effectivement, j'ai fait vite ce matin, faute de temps, je continue vite fait s'il y a d'autres questions je répondrai plus tard si je connais les réponses, bien sûr.
La première photo c'est la ville de Tripoli qui se trouve au nord du Liban, quelques demeures restaurés avec des couleurs très vives mais que j'ai trouvé très vivantes.
Photos 2,3et4 se trouvent également dans l'ancienne ville de Tripoli, dont le minaret de la mosquée. La 4ème photo c'est un détails pour ceux qui le connaissent, pour la reconstruction du souk de l'or, c'est une équipe française qui a gagné un concours de couverture de cet ancien passage par des poutres en bois, un peu trop grandes à mon goût mais réussi et donnant une certaine authenticité à ce qu'il y avait avant (suivant les photos). J'ai personnellement travaillé sur pas mal de mesures et de relevés dans ce coin.
photo 5 et 6 pareils la même ville et l'ancienne ville.
photos 7,8,9 dans les hauteurs du nord vers les fameux cèdres du nord, la 2ème photo, je la chercherai demain, c'est une cathédrale très futuriste que je trouve magnifique.
photos 10,11,12 sur la route côtière vers Jbeil (Byblos), j'étais à la recherche de quelques témoignage de l'antiquité que j'ai pas tous trouvé d'ailleurs.
photo 13 vers les hauteurs du nord mais je ne connais pas vraiment le village ou le lieu dit. J'avais pris cette photo parcequ'à l'époque je me souviens ces habitations sur cette collines m'avait intrigué.
Le reste ce sont des photos de la ville de Jbeil ou Byblos l'un des anciens ports de la méditerranée, une perle et un endroit que j'ai beaucoup apprécié.
Voilà, quelques commentaires sur les photos de ce matin, si j'en trouve d'autres photos, je reviendrai sur ce sujet.
Merci pour les explications.
On attend tes infos sur la cathédrale futuriste archimonde,
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 … _3244.html
Un cèdre au large du Liban
[...]
Une société de Beyrouth, Noor International, veut bâtir sur la Méditerranée 3,3 millions de mètres carrés, dessinant la silhouette de l'emblème national libanais et accueillant villas et résidences de luxe, complexes de tourisme et de loisirs, centres commerciaux et quartier d'affaires, sans oublier les plages et les marinas.
[...]
Noor vise des investisseurs particuliers : les douze à quinze millions de Libanais installés à l'étranger. "Beaucoup d'entre eux souhaitent revenir investir au Liban, et ils sont nombreux à nous avoir fait part de leur intérêt", indique Mme Haddad.
[...]
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