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Asperge vs. clusters

 
#1
21-06-2007 13:22
le renard
Modérateur carnassier
Lieu: Lyon
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Je poursuis ici une discussion entamée sur le thread de la tour French Line. Tour isolée ou ensemble de tours plus ou moins groupées? Quelle forme urbaine sert le mieux l'architecture d'une part, l'urbanisme vertical d'autre part ?

invité05 a écrit:

mais renard, le problem de montparnasse c est qu elle a ete construite sur les ruines d un qurtier historique et populaire, une gare aimée de la france entiere, une place du paris populaire. c est un projet shanghaien dans une ville haussmanienne. chercher l erreur. moi je suis plus dans l idee de faire une franch line dans un qurtier renové, reconquérit et es qurtiers a reconquerir comme ca il y un a dans toutes les villes de france! la tour signal est d un beaute assez hallucinante, et elle est en plus dan sun environement qui lui correspont presque naturellment.

et pour l instant on peut par dire autant du projet nouvel et ses potes!

French Line ne sera pas isolée puisque qu'elle côtoie les SAS Suède (quand je parle de cluster, il ne s'agit pas nécessairement de tours qui se cachent les unes les autres, mais d'un ensemble qui forme une skyline). Le syndrome Montparnasse s'est reproduit à Nantes et à Lyon : unique, la tour est perçue comme un monument, symbole d'une époque, qui exclut durablement toute idée d'en construire de nouvelles (au mieux, comme à Lyon, elle constitue un sommet indépassable). Par sa monumentalité, par la violence visuelle et symbolique qu'elle crée, elle concentre et radicalise l'acrimonie et l'aversion pour les tours. Le Front de Seine, aimé ou détesté, est perçu comme un quartier, un morceau de la ville : son évolution (ajout d'une nouvelle tour, par exemple) serait à peine remarquée. Une suture avec le tissu urbain ancien est toujours envisageable par la création de formes intermédiaires. A l'inverse, la disproportion entre la Tour Montparnasse et les constructions alentours la condamne plus ou moins à son isolement, cela qu'elle soit haïe ou vénérée* : la suture avec la ville classique est difficilement envisageable car c'est un objet, voire une icône, avant d'être une architecture. D'une certaine façon, une skyline est une montagne (songe à Manhattan), donc un élément du paysage, alors qu'une asperge, une tour haute et isolée, est un bloc erratique (un rocher déposé par un glacier lors de sa fonte), donc une incongruité.


*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***

#2
21-06-2007 14:47
I
invité05
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I

alors je pense renard que tu m'a pas bien compris. je suis d accord pour dire que la tour montparnasse est une erreur. mal aimée, mal projeté, construite un peu dans le desert. elle n est pas en relation avec son environement, c pas une reussite. bon. par contre, je pense qu elle gene moins les anti tours que beaugrenelle! car la, on a un paté d immeubles qui manquent pourtant pas de style (de leur style) mais qui est vraiment trop immemse pour etre ne serait ce que contourné. mais tout ca c est du passé

nous parlions de la tour French Line a Marseille. moi je la trouve magnifique et idealment placée pour avoir l impact positif escompté: monumentalité, image de dynamisme, décollage d un quartier neuf sur des ruines industrielles. avec la mer, les plces publiques immenses, les equipements culturels modernes. pour moi, elle se suffit a elle meme, et si icade est bienvenu, le projet SAS est lourd est ne correspond pas a ce projet "signal"

a Lyon, bien que je connaisse peu la ville, le crayon  nest quand meme pas unique, et on voit mme l apparition de Oxygéne. Le cryon est une pourtant une tour signal, identifiable, reperable, une marque d urbanité et modernité, pour dire éh! ya un nouveau qurtier ici, de dimmension internationale!

bon, et donc moi qui suis de bordeaux, les forumers de la bas "milite" pour convaincre les elus de valider des projets de tours de 100 metres dans des qurtiers bas. je pense que on a que peu de chances d y arriver, par contre, dans un nouveau quartier comme les bassins a flots, ou on peut imginer comme a euromediterannée, l eau, les parc et places publiques, les lieux culturels. pour moi, l emplcement ideal pour une tour signal, pas un burj dubai, mais plus une french line, belle, dynamique, monumentale, adaptée.

les tours signals sont a la mode en europe: tours de port olimpic a barcelone, London Tower de Renzo Piano au sud de la Tamise, tour de la gare a neuchatel en suisse, ces tours sont des marques, des point de repères. je prefere ca que de voir la city pousser au milieu de marseille, ou de toulouse, ou de bordeaux ou je ne sait ou encore

#3
21-06-2007 15:51
le renard
Modérateur carnassier
Lieu: Lyon
Date d'inscription: 17-01-2006
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C'est bien le débat : la tour comme signe (signal) ou comme phénomène urbain. Montparnasse, comme la Tour Bretagne ou le Crayon, étaient bien pensées comme signes : elles devaient symboliser tant un dynamisme économique qu'un volontarisme politique. Pour leurs détracteurs, elles sont emblématiques de l'époque des 'maires-bétonneurs'. Dans un quartier de tours, c'est le quartier, la forme urbaine, qui fait signe : même honni, on ne lui nie pas son caractère architectural et urbain. Au contraire, le signal (en tant que monument) peut aisément être isolé, mis à l'écart de la ville et réduit (même à tort) à la simple manifestation d'un égo hypertrophié.

Encore une fois, French Line n'est pas une asperge : elle fait partie d'un ensemble de tours construites simultanément, ensemble qu'elle ne domine pas excessivement. Une skyline plutôt homogène donc : s'il y a une comparaison à faire, c'est avec Euralille.

A Lyon, même si l'histoire est plus complexe, les nombreux projets avortés du Lot R (Oxygène) ou le refus d'une Tour Swiss Life de plus de 80m peuvent aussi être lus, en filigrane, comme la difficulté de faire émerger une réelle skyline autour du Crayon : il y a comme un tabou à se mesurer (le dépasser, n'en parlons pas) à ce qui est devenu un monument.

Quant au contexte du quartier historique : c'est le cas à Paris et Nantes, mais non à Lyon, où la Part-Dieu a été édifiée dans un faubourg de la ville, à la place d'une ancienne caserne. Je pense que c'est un faux-débat, au sens où ce qui dérange dans ce cas, ce n'est pas tant l'irruption de la verticalité que celle de la modernité. Qu'une tour soit construite au coeur d'un quartier historique ou dans une friche industrielle, ce qui est critiqué c'est avant tout sa visibilité : le fait qu'elle impose sa présence depuis tous les points de la ville, que sur les cartes postales elle occupe la même place que le clocher de la cathédrale.


*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***

#4
07-01-2009 10:12
Chéricutz
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le renard a écrit:

(...) Qu'une tour soit construite au coeur d'un quartier historique ou dans une friche industrielle, ce qui est critiqué c'est avant tout sa visibilité : le fait qu'elle impose sa présence depuis tous les points de la ville, que sur les cartes postales elle occupe la même place que le clocher de la cathédrale.

... et de fait c'est qui est très intéressant et très "adapté" à son environnement à Paris avec Montparnasse (et dans une moindre mesure avec la Résidence Antoine & Cléopâtre située dans l'axe de l'avenue des Gobelins, faisant pendant au Panthéon).
Le Paris classique et (celui d'Haussmann aussi qui reprend les même règles de "mise en apparat") est constitué d'un tissu assez uniformément composé (à l'échelle macro) d'immeubles mixtes de gabarit uniforme traversé de grands axes dans les perspectives desquels émergent des monuments, des architectures écrasantes, symbolisant pouvoir, fierté, admiration, crainte, faste, monde inaccessible, tours d'ivoire.

Ce qui dérange dans les tours de la seconde moitié du XX°s., ce n'es pas tant à mon avis leur singularité dans le paysage urbain mais le fait qu'elles font ressortir comme monumentale une architecture dont les fonctions sont dans l'inconscient collectif triviales, vernaculaires, pour les latins.
Un symbole dont l'utilité réside dans l'inutilité arrogante comme la Tour Eiffel fini par s'imposer, justement parce qu'elle est pure vacuité, ce qui lui confère la puissance d'un geste divin, gratuit. Un édifice religieux est sacré, même un minaret derrière le Jardin des Plantes.
Mais une tour faite de plateaux libre et de bureaux - et à fortiori - d'immigrant chinois ou de golden boys en déroutes - est trop vernaculaire pour accéder sans rouspétance de la part de l'opinion doucement assoupie dans ses rêves d'éternité intangible à un statut de monument.

Triangle est dans ce cas, contrairement à l'Arche de la Défense qui, outre le fait qu'il se situé dans un cluster, est le fait du Prince, d'abord présenté comme une continuation de droit divin de l'axe historique, comme un symbole alors qu'il ne s'agit que de vulgaires bureaux de 2,20 sous plafond.
La TGB est un monument à la culture, on  l'accepte en râlant pour la forme contre le monarque comme on le fait pour Bercy qui s'affranchit du droit commun en enjambant le Domaine Public Fluvial, mais on conspue toujours, vingt ou trente ans après Beaugrenelle ou le Front de Seine autour de la gare de Lyon car il fait sortir, au yeux des parisiens, le vernaculaire de son gabarit communément admis.


Architecte et urbaniste, bref, citoyen !

Dernière modification par Chéricutz: 07-01-2009 10:14
 

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