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Après les classements des villes et agglomérations françaises selon leur population, voici un classement plus rarement vu je pense, celui des aires urbaines selon l'importance de leur population immigrée. Les pourcentages sont ceux des habitants des aires urbaines nés hors de France métropolitaine. Il s'agit donc d'une catégorie plus large que les immigrés stricto sensu (dont l'INSEE ne détaille pas les chiffres) puisque elle inclut aussi les originaires des DOM-TOM et les Pieds-Noirs d'Afrique du Nord, ce qui peut un peu gonfler les chiffres de quelques villes du sud comme Nice et Montpellier où il y a beaucoup de Pieds-Noirs.
J'ai fait les calculs pour les 30 aires urbaines les plus peuplées de France, auxquelles j'ai rajouté 3 aires urbaines remarquables par leurs pourcentages très hauts ou très bas.
Aires urbaines selon la population née hors de France métropolitaine (recensement 1999) :
1- Menton-Monaco (partie française seulement, exclut la Principauté) : 33,2%
2- Nice : 20,8%
3- Paris : 19,4%
4- Perpignan : 19,2%
5- Marseille : 18,8%
6- Montpellier : 17,7%
7- Toulon : 17,6%
8- Grenoble : 15,4%
9- Avignon : 15,1%
10- Toulouse : 14,3%
11- Lyon : 14,1%
12- Strasbourg : 12,5%
13- Metz : 10,7%
France métropolitaine : 10,6%
14- Bordeaux : 10,3%
15- Orléans : 10,2%
16- Saint-Etienne : 9,6%
17- Clermont-Ferrand : 9,1%
18- Dijon : 8,5%
19- Lille : 8,5%
20- Tours : 7,5%
21- Nancy : 7,2%
22- Reims : 6,8%
23- Rouen : 6,4%
24- Valenciennes : 6,1%
25- Le Havre : 5,6%
26- Douai-Lens : 5,6%
27- Nantes : 4,9%
28- Angers : 4,5%
29- Rennes : 4,3%
30- Caen : 4,3%
31- Brest : 4,0%
32- Le Mans : 3,8%
33- Saint-Brieuc : 3,4%
Très interessant, on remarquera que les villes de l'ouest se situent dans le bas de la liste.
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Les villes du grand quart Méditerranéen sont au dessus de la moyenne de Nice Marseille Avignon Lyon Toulouse Perpignan Montpellier, quasiment l'aire de l'Antique Narbonnaise dont le cosmopolitisme était déjà connu au Moyen Age et persite .
J'ai rajouté à la liste quelques agglomérations européennes pour faire des comparaisons. Les pourcentages sont ceux des habitants nés à l'étranger (ou hors du territoire métropolitain dans le cas où les pays ont des territoires d'outre mer). Les chiffres sont calculés au sein des zones urbaines élargies (ZUE) définies par Eurostat. Les ZUE sont ce qui se rapproche le plus des aires urbaines françaises puisque elles incluent la ville centre, les banlieues et les villes satellites autour, donc les données sont comparables avec les pourcentages des aires urbaines françaises (ex : la ZUE de Vienne comprend la ville-état de Vienne proprement dite ainsi que les districts périphérique de Wien-Umgebung, Mödling, Baden, Bruck an der Leitha, Gänserndorf, Mistelbach, Korneuburg et Tulln).
A ma connaissance il n'existe sur internet aucune liste donnant les chiffres de personnes nées à l'étranger dans les ZUE européennes, donc ces chiffres sont vraiment exclusifs. J'ai passé plusieurs jours sur les sites statistiques de plusieurs pays européens pour pouvoir compiler ces chiffres. Malheureusement il est impossible de fournir des chiffres pour Bruxelles et les villes allemandes parce que les instituts de la statistique belge et allemand ne publient pas le nombre de personnes nées à l'étranger. A croire que dans ces deux pays ces chiffres là sont secret d'Etat. Les seules statistiques publiées sont celles des habitants de nationalité étrangère, ce qui est une catégorie plus étroite que les personnes nées à l'étranger du fait des naturalisations. Dommage car Bruxelles et certaines villes allemandes auraient été dans le haut du classement je pense.
Pour chaque agglomération européenne j'ai mis l'année correspondant au pourcentage (pour les aires urbaines française il s'agit uniformément de 1999).
Aires urbaines/ZUE selon la population née hors du territoire métropolitain :
1- Menton-Monaco (partie française seulement, exclut la Principauté) : 33,2%
2- Nice : 20,8%
ZUE de Vienne : 20,1% (2001 ; en 2007 environ 24%)
ZUE de Londres : 19,9% (2001)
3- Paris : 19,4%
4- Perpignan : 19,2%
ZUE de Stockholm : 19,2% (2006 ; en 2001: 17,9%)
5- Marseille : 18,8%
6- Montpellier : 17,7%
7- Toulon : 17,6%
ZUE de Madrid : 16,3% (2007 ; en 2001: 7,5%)
8- Grenoble : 15,4%
9- Avignon : 15,1%
Randstad (Amsterdam, Rotterdam, Utrecht, etc.) : 14,3% (2007 ; en 2001: 13,6%)
10- Toulouse : 14,3%
11- Lyon : 14,1%
ZUE de Barcelone : 14,1% (2007 ; en 2001: 5,2%)
ZUE de Copenhague : 13,0% (2006 ; en 2001: 11,6%)
12- Strasbourg : 12,5%
13- Metz : 10,7%
14- Bordeaux : 10,3%
15- Orléans : 10,2%
ZUE de Birmingham : 10,2% (2001)
16- Saint-Etienne : 9,6%
17- Clermont-Ferrand : 9,1%
18- Dijon : 8,5%
19- Lille : 8,5%
20- Tours : 7,5%
21- Nancy : 7,2%
ZUE de Manchester : 7,2% (2001)
ZUE de Leeds-Bradford : 7,0% (2001)
22- Reims : 6,8%
23- Rouen : 6,4%
24- Valenciennes : 6,1%
25- Le Havre : 5,6%
26- Douai-Lens : 5,6%
ZUE de Rome : 5,1% (2001)
ZUE de Milan : 4,9% (2001)
27- Nantes : 4,9%
28- Angers : 4,5%
29- Rennes : 4,3%
30- Caen : 4,3%
31- Brest : 4,0%
32- Le Mans : 3,8%
33- Saint-Brieuc : 3,4%
ZUE de Naples : 1,4% (2001)
@ suomipsseudo
Vraiment interressant ce regroupement de données .
Les villes du grand quart Méditerranéen sont au dessus de la moyenne de Nice Marseille Avignon Lyon Toulouse Perpignan Montpellier, quasiment l'aire de l'Antique Narbonnaise dont le cosmopolitisme était déjà connu au Moyen Age et persite .
L'analyse pour l'hexagone reste valable rapporté à une liste d'agglomérations européennes .
l'on peut ajouter "cosmopolite avec accent du Midi", une forme d'intégration, il me semble quelque soit les différences de cultures.
Intéressant ces données, et qui battent en brèche certaines idées reçues... même si ça me gène un peu de mettre sur le même plan des chiffres de 99, 2001 et 2007 (tu n'y es pour rien bien sûr).
D'autant que les évolutions peuvent être (très) fortes. Ce qui me frappe le plus d'ailleurs c'est le fossé observé pour les 2 villes espagnoles citées (Madrid et Barcelone). Je me pose la question de la fiabilité de ces chiffres. Je veux bien croire au dynamisme espagnol, de là à voir doubler le pourcentage madrilène et tripler le pourcentage barcelonais
Je veux bien croire au dynamisme espagnol, de là à voir doubler le pourcentage madrilène et tripler le pourcentage barcelonais
Ce n'est pas la preuve du dynamisme économique qui est réel pour ces métropoles, mais du manque de main d’œuvre, du vieillissement de la population espagnole, natalité très basse, alors l'Espagne compense en s'ouvrant à l'immigration comme le montre ces chiffres (x2 ou X3) peut être annonciateurs pour d'autres aires urbaines en Europe .
Grenoble, l'immigration à travers le temps
Des Ligures aux Espagnols, des Gaulois aux Maghrébins, l'histoire de Grenoble est faite d'apports divers. Gratien lui a donné son nom, d'autres leur talent, leur force ou leur coeur. L'histoire d'une ville "des plus cosmopolites de France".
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Dans ce qui préfigure l'agglomération grenobloise, on trouvera des Ligures, non sans doute les premiers arrivés, mais les plus anciens repérés. Puis les Allobroges, des Gaulois, ces envahisseurs des VIIIe au Ve siècles avant notre ère. Puis des Romains. Cularo, lieu imposé pour franchir l'Isère, est une ville de route entre Vienne et les Alpes Cottiennes. Et quand en 379 l'empereur Gratien passe par là, la ville prend son nom et devient Gratianopolis, puis Grenoble.
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En tous cas, le développement de la ville est lié aux apports extérieurs. Dans un Dauphiné que l'on quitte plutôt, Grenoble capte, tardivement, une partie de l'immigration "à talents" que connaît la France dès le XIIIe siècle. Ainsi, on trouve des étrangers, dont certains ne le seraient plus aujourd'hui. Des Savoyards, comme au XVe tel maître charpentier ou au XVIIe un greffier du Parlement. Des Lorrains, des fondeurs, au XVIe comme au XVIIe, de Nancy ou Saint-Mihiel, des "Allemands" de Montbéliard, tel orfèvre, tel musicien, strasbourgeois, et sans doute une partie des six familles Allemand présentes en 1751. D'autres viennent de plus loin.
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La population stagne au XVIIIe siècle. L'immigration n'est toujours pas un phénomène de masse. La population globale augmente, plus de 20 500 habitants en 1801, presque 29 000 en 1836, mais stagne ensuite. Et les étrangers sont peu nombreux, 2 pour mille Isèrois en 1800. En 1851, premier recensement utilisable, Grenoble compte 7 à 800 étrangers 2,25 à 2,5 % de ses 31 400 habitants. Encore sont ils souvent savoyards, ce qui explique que le nombre baisse après l'annexion de la Savoie en 1860. Une étude des successions de 1848-1850 indique un pourcentage bien plus élevé, mais montre surtout que les migrants sont alors surtout des voisins immédiats, avec 25 Italiens presque tous Piémontais, 5 Suisses, 3 Belges, 3 Allemands et 1 "Yougoslave".
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Après 1851, la population augmente régulièrement, 34 700 en 1861, 68 800 en 1901. De 1853 à 1902, le solde migratoire, frôle 36 900. Mais en 1881, les étrangers ne sont que 2 % des Grenoblois, 913, et moins de la moitié sont Italiens. La situation, cependant, est en train de basculer. On compte 1 833 étrangers en 1886, 2 342 en 1891, 2 663 en 1901, et 88 % sont Italiens. Ce n'est pas 4 % de la population, mais la croissance est là. Chez les Italiens, on a un petit noyau ancien et une masse de nouveaux venus, d'où le faible nombre de femmes, d'enfants et de personnes agées.
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La progression de la population et du nombre d'étrangers en son sein s'accélère avec la Belle Époque. Grenoble a près de 73 000 habitants en 1906, 77 500 en 1911, et 85 500 avec La Tronche, Saint-Martin-d'Hères, Saint-Martin-le-Vinoux et Fontaine. Et en 1911, on dénombre 4 584 étrangers à Grenoble, et les premiers Coratins arrivent. Les débuts de la guerre entraînent des départs, comme partout, mais sa durée impose de nouveaux recrutements, on recense 5 687 étrangers dans la commune en 1921, 7,6 % de la population. L'Isère devient le douzième département d'accueil en France. En 1926, les Grenoblois de nationalité étrangère sont quelque 11 100, 13,6 % de la population d'une agglomération de 99 000 habitants, puis 109 500 en 1931 dont 18 % d'étrangers (la moyenne, en France, est à 7 %). Plus de Grenoblois sont désormais nés à l'étranger que dans les départements limitrophes.
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Le reste de l'agglomération, dont la croissance est rapide, n'est pas en reste. À Fontaine, 15 % de la population est étrangère en 1921, 38 % en 1931. À Saint-Martin-d'Hères, c'est 12,4%, puis 33,4 %, à Saint-Martin-le-Vinoux, 6,6%, puis 17 %, à La Tronche, 7,5%, puis 11%. Il s'agit surtout d'Italiens. À Fontaine, ils sont 2 000 en 1931, 78 % des étrangers. Saint-Martin-d'Hères cependant, se distingue, car les Italiens y sont en majorité relative, 39 %, à côté de 30 % d'Espagnols, 14,5 % d'Arméniens, 12 % de Grecs. A Grenoble même, du fait des étudiants, 58 pays sont représentés, dont les Fidji, Gibraltar ou Java, mais les Italiens y sont quelques 8 700 en 1926, 12 100 en 1931, 15 000 avec les naturalisés, 15 % de la population, plus des deux tiers de l'immigration. Au total, l'Europe du sud fournit en 1931 15 600 personnes, plus de 85 % des étrangers.
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Après 1931, cette géographie change peu, mais la crise économique réduit le nombre d'étrangers. Des naturalisations jouent aussi sur la statistique. En tous cas, l'agglomération passe de 18 314 étrangers, 18 % des habitants, à 16 550, quelque 14 %, et 32 % à Fontaine et Saint-Martin-d'Hères, 6,1 % à La Tronche, 13,4 % à Saint-Martin-le-Vinoux. De fait, on passe à 10 120 étrangers en 1946, 8,2 % des 102 161 habitants. Certains groupes se sont étoffés depuis 1931, les Polonais sont passés de 474 à 599, du 7e au 3e rang, mais les Arméniens sont tombés de 510 à 451, les Espagnols de 2 126 à 959, les Italiens de 12 100 à 5 475. À Fontaine, Saint-Martin-d'Hères, dans les quartiers Saint-Laurent et Très-Cloîtres à Grenoble, la part des étrangers est deux fois moindre qu'en 1931, mais il faudrait faire la part des naturalisations. La répartition géographique reste en gros celle de 1931, les Italiens sont 90% des étrangers à Saint-Laurent, 83 % à Saint-Martin-le-Vinoux, 72 % à Fontaine, les Grecs et Arméniens habitent surtout la Croix-Rouge et Saint-Martin d'Hères, comme les Espagnols, toujours également présents à Très-Cloître.
[...]
La reprise de l'immigration se fait plus vite que pour l'ensemble de la France. En 1954, sans retrouver le chiffre d'avant-guerre, les Italiens sont 8 700. Les étrangers participent à la croissance de la population de l'agglomération, qui triple presque de 1946 à 1968, et inclut non plus 4 communes, mais 21. Mais s'ils rejoignent et dépassent largement leurs effectifs de 1931, ils ne retrouvent pas le pourcentage d'alors, du fait des naturalisations, des migrations internes en provenance de toute la France et de l'arrivée à partir de 1962 de quelque 20 000 rapatriés, dont plus de 8 000 à Grenoble même. En 1968, on compte 9,5 % d'étrangers à Grenoble, 21,5 % à Fontaine et Saint-Martin-d'Hères ; alors que dans ces deux communes-là, un tiers des habitants sont nés à l'étranger, la moitié au bas mot y a des attaches plus ou moins lointaines, et que dans la dernière citée, de 1946 à 1960, les étrangers stricto sensu passent de 570 à 1557.
[...]
Entre vieillisement et naturalisations, un cycle se clôt, celui des Italiens. Ils représentent 85 % des étrangers à Fontaine en 1958, 67 % à Saint-Martin-d'Hères, bien plus qu'en 1931, et encore 51 % à Grenoble en 1968, mais 30 % en 1979. Le relais est pris moins par les Espagnols (quelque 16 % en 1968, 9 % en 1979) ou même les Portugais (quelque 4 %, puis 8,5 %) que par les ressortissants des pays d'Afrique du Nord, toujours à ces mêmes dates 18,5 %, puis 35,5 %. Ceci dans une population étrangère qui croît encore malgré la crise, même si c'est plus lentement (18 963 personnes en 1975, 20 171 en 1979), et même si, elle décline de nouveau en pourcentage, pour la commune de Grenoble 13 % en 1975, puis 12,5 % en 1982 et 11 % en 2000.
[...]
En 1958, au moment où les "Trente glorieuses" commençaient à donner leurs fruits, Paul Veyret, alors "patron" de la géographie alpine, écrivait que cette ville "est, pour sa grandeur, une des plus cosmopolites de France". C'était vrai depuis trois quarts de siècle, ça l'est quarante ans plus tard, même si les temps de crise l'ont fait parfois oublier à d'aucuns.
Lavrendios a écrit:
Ce qui me frappe le plus d'ailleurs c'est le fossé observé pour les 2 villes espagnoles citées (Madrid et Barcelone). Je me pose la question de la fiabilité de ces chiffres.
D'après les chiffres officiels :
ZUE de Madrid :
2001 :
4.967.333 natifs d'Espagne
405.100 natifs de l'étranger
2007 :
5.070.602 natifs d'Espagne
991.078 natifs de l'étranger
ZUE de Barcelone :
2001 :
4.556.096 natifs d'Espagne
248.510 natifs de l'étranger
2007 :
4.574.412 natifs d'Espagne
748.021 natifs de l'étranger
C'est n'est pas étonnant, la politique de l'immigration est une question de tout premier plan depuis quelques années, et l'immigration, phénomène très fort là-bas, se concentre surtout dans les 2 grosses métropoles. Immigration marocaine très forte, mais aussi latino-américaine, africaine subsaharienne et voire même chinoise (débuts).
Cela se confirme aussi au vu de la croissance démographique très forte alors que le taux de natalité est effectivement très bas.
Wow, + 500 000 non-natifs en Espagne à Barcelone et +600 000 à Madrid en seulement 6 ans, cela peut créer un choc local si l'installation est difficile.
Le hasard fait que je viens de lire le dernier Express, dont la chronique de Jacques Attali répond à ma propre question à propos de l'Espagne :
01 novembre 2007
Carte bleue
La mobilité internationale de la main d’œuvre est un facteur important du développement. Un pays a besoin d’être ouvert aux autres et de laisser ses travailleurs partir se former et travailler à l’étranger. Un lien très fort existe aujourd’hui entre ouverture et croissance, en particulier dans les pays où la natalité s’est effondrée. Ainsi, les pays d’Europe où la croissance est la plus forte sont ceux qui, comme l’Irlande, le Portugal, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Suède savent recevoir des étrangers et faire revenir leurs étudiants partis se former ailleurs. Les 600.000 Européens de l'Est venus depuis moins de dix ans au Royaume-Uni ont contribué à 5 % du PIB anglais et les Pakistanais y ont créé l’essentiel des entreprises nouvelles. En Espagne, le quadruplement en six ans du nombre des étrangers est à l'origine de la moitié de la croissance.
[...]
Pour améliorer cette situation , la Commission européenne vient de proposer d'instaurer une « carte bleue », commune aux Vingt-Sept, qui, à l’image de la « carte verte » américaine [...]
http://blogs.lexpress.fr/attali/
L'espagne a lancee une politique de regularistaion massive d'immigres. Madrid et Barcelone font partie des villes les plus cosmopolites d'Espagne d'ou les chiffres ci-dessus.
Enfin, les villes qui attirent le plus d'immigrants sont generalement les grandes capitales europeenes, les principaux poles economiques et bien evidemment les grandes places portuaires.
Un indice : c'est des villes plutôt proches de frontières. Par exemple l'immigration italienne à Grenoble, c'est quelque chose. Je parierai qu'à Perpignan, il y a pas mal d'Espagnols...
geo a écrit:
Ce classement est étonnant. Par exemple je suis étonné du score de Perpignan, Grenoble ou Metz par rapport à la taille de la ville.
Pour Grenoble et Metz, en quoi est-ce plus étonnant que Toulon ou encore Montpellier, qui sont de taille comparable et où pourtant les chiffres sont plus élevés ?
Linca a écrit:
Par exemple l'immigration italienne à Grenoble, c'est quelque chose.
Toi tu as lu l'article que j'ai posté...
Marco a écrit:
Linca a écrit:
Par exemple l'immigration italienne à Grenoble, c'est quelque chose.
Toi tu as lu l'article que j'ai posté...
Quant on s'intéresse un peu aux villes, c'est de notoriété publique les Italiens à Grenoble.
Philippe a écrit:
Quant on s'intéresse un peu aux villes, c'est de notoriété publique les Italiens à Grenoble.
Sans aucune ironie, c'est vrai que ce forum est fréquenté par des experts de la Ville...
Sinon, toujours à propos de l'immigration de la région grenobloise, comme beaucoup d'autres régions industrielles, elle est "dominée" par l'immigration maghrébine mais celle-ci est "diluée" par celle plus ancienne des italiens (surtout des Pouilles et de Sicile). Autre immigration, celle qui concerne les pays européens (Royaume-Uni, Allemagne) et américaines dont les chiffres de l'Isère sont quasiment équivalent, en nombre, à ceux du Rhône (il faudrait que je retrouve les chiffres de l'INSEE): c'est sans doute du au côté international des étudiants/chercheurs/ingénieurs grenoblois...
Par contre relativement peu d'immigrants venus d'Afrique subsaharienne ou d'Asie...
Grenoble: Enquête sur les tribus
Les néo-Grenoblois
Grenoble, ville de passage et de brassage ? L'image est toujours vraie, mais un peu moins qu'hier. Selon une enquête menée par l'IEP de Grenoble, 3 habitants actuels de l'agglomération sur 10 y sont nés, alors qu'il y a quinze ans ils n'étaient que 2 sur 10. Bref, désormais, les nouveaux arrivants prennent un peu... racine. « On a commencé à vieillir ensemble », dit joliment Pierre Bréchon, professeur à l'IEP, responsable de cette étude. L'apport de population extérieure reste toutefois vivace. Avec, comme source essentielle d'approvisionnement, les ingénieurs du secteur high-tech et les chercheurs happés par la réussite des sociétés telles STMicroelectronics, Schneider Electric ou HP (près de 19 000 emplois dans la recherche et 30 000 dans le pôle numérique).
[...]
Les Italo-Grenoblois
Combien sont-ils ? Certains avancent pour l'Isère le chiffre de 50 000 Italiens et originaires d'Italie, dont une forte majorité résiderait dans l'agglomération grenobloise. Selon d'autres, il faudrait multiplier le chiffre par deux pour s'approcher de la réalité. Seule certitude, l'immigration italienne à Grenoble est ancienne. Elle a débuté vers 1850 pour connaître son apogée entre 1920 et les années 60-70. Pendant ce demi-siècle, Grenoble et son agglomération naissante ont intégré des milliers d'Italiens venus du nord de la péninsule, de Turin et de Milan, mais aussi des Vénitiens, des Frioulans, quelques Napolitains et des Toscans. Ils s'installeront sur la rive droite de l'Isère, dans le quartier miséreux de Saint-Laurent, puis déborderont rue Chenoise et rue Très-Cloître avant de s'éparpiller dans les villes voisines de Fontaine, Saint-Martin-d'Hères, Echirolles et Pont-de-Claix.
Ils seront rejoints par les habitants de deux petits villages du sud de l'Italie, Corato dans les Pouilles puis Sommatino en Sicile, attirés par des recruteurs grenoblois au service des usines Bouchayer, Merlin-Gerin ou encore La Viscose. Aujourd'hui, ils occupent une place majeure dans l'agglomération, où leur influence n'a jamais cessé de croître. Citons, parmi eux, le conservateur en chef du musée de peinture, Guy Tosatto, d'origine vénitienne, le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, fils de Napolitain, le comédien Serge Papagalli, Génois... Sans oublier le président du conseil général de l'Isère, André Vallini, qui revendique ses origines lombardes et parle couramment italien.
La cohabitation entre les différentes communautés italiennes n'a pas toujours été facile. Des affrontements, parfois très durs, entre clans régionaux ont entaché la réputation d'un certain nombre de familles. « Il existe des rivalités fraternelles entre nos régions », argumente Charles Rubino. Né en Sicile, il est arrivé à Grenoble avec sa famille à l'âge de 10 ans. Patron, depuis 1983, de la radio italienne installée dans le quartier Saint-Laurent, cet informaticien est un ardent défenseur de la tribu des Italo-Grenoblois, dont 80 % des membres auraient, selon lui, la double nationalité. « Mais ils l'ignorent alors qu'ils sont, de droit, italiens par filiation . » En 2006, toutefois, le sentiment d'appartenance à la Botte a resurgi. « Cette année-là, quand on a gagné la Coupe du monde de foot, on était tous italiens ! Le consulat a vu augmenter subitement le nombre des demandes de reprise de la nationalité italienne », s'amuse Charles Rubino. Mais le phénomène a fait long feu.
[...]
Les Anglo-Saxons
A Grenoble, l'anglais est plus parlé que le savoyard. L'agglomération accueille en effet la deuxième communauté anglo-saxonne de France après Paris. Anglais, Ecossais, Américains mais aussi Australiens ou Néo-Zélandais, les Anglo-Saxons de Grenoble forment une tribu évaluée à environ 10 000 membres. Pourtant, deux groupes distincts, qui ne se voient que très rarement, cohabitent.
Le premier regroupe les « enracinés ». Ils vivent en général depuis plus de dix ans à Grenoble, sont propriétaires de leur habitation et parlent parfaitement le français. Leurs enfants fréquentent les écoles publiques et leurs conjoints sont bien souvent français. Parfaitement insérés dans la communauté grenobloise, ils s'investissent dans des associations ou des jumelages franco-américains ou franco-britanniques.
Les expatriés , beaucoup plus nombreux, sont des intermittents de la région. Nommés pour de courtes périodes à Grenoble (de un à cinq ans), ils vivent pour la plupart dans le secteur du Grésivaudan ou de Meylan, proches des entreprises qui les emploient. Cadres sup ou chercheurs, ils ont en effet profité des nombreux partenariats noués entre les sociétés anglo-saxonnes et les entreprises de Crolles (Schneider, ST Microelectronics, HP...), dans le cadre de programmes communs. Mais la plupart ne connaissaient pas Grenoble avant d'y arriver. « Les femmes ne voulaient souvent pas venir, mais finalement ce sont elles qui ne veulent plus repartir , assure une Anglaise arrivée il y a cinq ans. En fait, même si la vie est très différente de celle qu'on mène dans notre pays, on se sent bien ici. » Pour eux comme pour d'autres, l'environnement montagnard, les sports d'hiver et la qualité de vie y sont pour quelque chose. Mais les commerçants ont aussi su répondre à l'invasion anglo-saxonne : « Nous fréquentons beaucoup les restaurants chinois ou indiens, qui sont très populaires et nous rappellent notre pays, et nous allons souvent dans les pubs comme le O'Callaghan, pour les soirées football . » Au London Pub, à l'Irish Pub ou au O'Callaghan, on croise aussi quelques-uns des nombreux étudiants anglo-saxons. Mais eux ont choisi de vivre dans le centre-ville, au plus près des bars et de l'université.
Les exilés temporaires cherchent en général à vivre comme dans leur pays d'origine. Leurs enfants vont à l'école internationale pour suivre le programme de leur pays et ne pas être handicapés à leur retour. Ils parlent l'anglais à la maison et se retrouvent en communauté. Open House est probablement l'un des liens favoris de tous les Anglo-Saxons débarquant à Grenoble. Cette association internationale propose des rencontres régulières pour les 200 familles adhérentes. Et, quand ils repartent chez eux, les Anglo-Saxons ne rompent pas les ponts avec la ville qui les a accueillis. Souvent, ils gardent des liens avec leurs collègues français, au point que certaines familles s'invitent mutuellement pour les vacances. Une ville internationale, on vous dit !
[...]
http://www.lepoint.fr/content/villes/article?id=186895
PS: il y a quelques clichés et incohérences dans l'article ci-dessus, j'ai d'ailleurs réagi...
A propos d'immigration interregionale, il est interressant de noter que plus de 40% de la population qui constitue Le Havre actuellement, est d'origine Bretonne. C'est même la 3eme ville d'immigration bretonne au monde (après Montréal et Paris). Bien sur ce chiffre n'est pas compté dans l'enquête en question.
Quant à l'immigration Italienne, il parait beaucoup d'entre eux ont immigré en Auvergne...
geo a écrit:
A propos d'immigration interregionale, il est interressant de noter que plus de 40% de la population qui constitue Le Havre actuellement, est d'origine Bretonne.
D'origine lointaine alors, parce qu'au recensement de 1999, sur les 296.773 habitants de l'aire urbaine du Havre, seuls 14,3% d'entre eux sont nés en France métropolitaine hors de la Haute-Normandie. Un chiffre d'autant plus étonnament bas quand on sait que la Basse-Normandie n'est pourtant qu'à quelques encablures de l'autre côté de la rivière.
Au recensement de 1999, dans toute la Seine-Maritime il n'y avait que 18.862 personnes qui étaient nées dans l'un des 5 départements de la Bretagne historique. En admettant que la moitié de ces personnes vivent dans l'aire urbaine du Havre, cela voudrait dire que 3,2% seulement des habitants de l'aire urbaine du Havre sont originaires de l'un des 5 départements de la Bretagne historique.
Toi tu as lu l'article que j'ai posté...
Oui, enfin j'ai surtout passé les 21 premières années de ma vie à Grenoble . Et puis, comment oublier le quai Saint-Laurent aux 30 pizzerias alignées !
Ou en est la tentative de rénovation/boboïsation du quartier de la rue du Vieux Temple? Car à Grenoble le centre-ville compte encore une forte proportion de quartiers d'immigrations, entre le quartier italien et le quartier arabe.
Linca a écrit:
Oui, enfin j'ai surtout passé les 21 premières années de ma vie à Grenoble
. Et puis, comment oublier le quai Saint-Laurent aux 30 pizzerias alignées !
Le quai des "fameuses" pizzerias, dont je ne suis pas sur que le seul but soit de faire des pizzas, enfin bon, pas de polémiques, en ce moment les balles partent très vite...
Linca a écrit:
Ou en est la tentative de rénovation/boboïsation du quartier de la rue du Vieux Temple? Car à Grenoble le centre-ville compte encore une forte proportion de quartiers d'immigrations, entre le quartier italien et le quartier arabe.
La rénovation est toujours en cours au niveau des rues Chenoise, Brocherie, mais que c'est long... Les immeubles de style Renaissance qui étaient insalubres sont transformés en logements sociaux.
Pour le quartier Très Cloitres (rue du Vieux Temple ?), qui est juste à côté, il me semble que la réhabilitation (destruction puis construction) datait des années 70/80 à l'époque où a été construit le "foyer Sonacotra" et les logements sociaux tout autour: le quartier a été rénové (ravalement, isolation...) récemment...
Par contre, même s'il y a quelques magasins bio/ecolo/ethniques, je n'ai pas l'impression que le quartier se boboïse, en tout cas bien moins que le quartier Berriat/St Bruno où la proportion d'immigrés maghrébins est également relativement importante. Enfin bon tout dépend ce que l'on entend par "bobos". A St Bruno, ce sont surtout des ingénieurs (proximité du Polygone Scientifique) que des bourgeois ou nouveaux riches et du côté de la Place Notre Dame, il y a toujours des retraités maghrébins qui se retrouvent autour d'un banc où à la terrasse d'un café...
Documents sur la rénovation du centre-ville:
http://www.grenoble.fr/download/zppaupmodeemploi.pdf
http://www.coeurdeville.info/index.html
Comme annoncé dans le thread sur le Grand Paris, voici les évolutions des communautés immigrées en France métropolitaine entre le recensement de 1999 et les estimations INSEE au 1er janvier 2005, par pays d'origine. Un immigré est une personne née à l'étranger et qui n'avait pas la nationalité française à la naissance. Un immigré qui obtient la nationalité française reste un immigré. Un enfant d'immigré né en France n'est pas un immigré, même s'il a une nationalité étrangère.
Variations en pourcentages (1999-2005) :
- Chinois (Chine populaire) : +107,1%
- Camerounais : +85,9%
- Ivoiriens : +74,0%
- Roumains : +67,4%
- Britanniques : +67,4%
- Congolais (Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa) : +57,5%
- Haïtiens : +56,6%
- Maliens : +50,1%
- Malgaches : +45,0%
- Indiens : +38,0%
- Sri Lankais : +32,7%
- Néerlandais : +31,4%
- Turcs (et Kurdes de Turquie) : +26,1%
- Sénégalais : +24,4%
- Marocains : +19,9%
- Algériens : +17,9%
- Libanais : +17,2%
- Suisses : +14,8%
- États-Uniens : +12,3%
- Tunisiens : +10,1%
- Belges : +9,2%
- Mauriciens : +7,9%
- Cambodgiens : +4,9%
- Allemands : +2,2%
- Vietnamiens : +0,9%
- Portugais : -0,6%
- Laotiens : -1,9%
- Polonais : -7,7%
- Italiens : -11,2%
- Espagnols : -12,8%
Variations en valeurs absolues (1999-2005) :
- Marocains : +103.941
- Algériens : +103.260
- Britanniques : +50.317
- Turcs (et Kurdes de Turquie) : +46.013
- Congolais (Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa) : +33.955
- Chinois (Chine populaire) : +32.582
- Camerounais : +23.110
- Ivoiriens : +22.121
- Tunisiens : +20.300
- Maliens : +18.022
- Roumains : +15.699
- Sénégalais : +13.141
- Malgaches : +12.728
- Haïtiens : +10.841
- Belges : +8.605
- Sri Lankais : +7.887
- Néerlandais : +7.881
- Indiens : +7.159
- Suisses : +6.569
- Libanais : +4.831
- États-Uniens : +3.619
- Allemands : +2.773
- Cambodgiens : +2.474
- Mauriciens : +2.194
- Vietnamiens : +682
- Laotiens : -708
- Portugais : -3.243
- Polonais : -7.566
- Espagnols : -40.544
- Italiens : -42.798
Par grandes zones géographiques on obtient :
Variations en pourcentages (1999-2005) :
- Afrique hors Maghreb : +47,9%
- Amériques : +34,3%
- Turquie : +26,1%
- Asie hors Turquie : +25,1%
- Europe hors UE 15 (et excluant Turquie) : +20,6%
- Océanie : +20,5%
- Maghreb : +17,5%
- UE 15 (UE dans frontières d'avant 2004) : -0,8%
Variations en valeurs absolues (1999-2005) :
- Maghreb : +227.501
- Afrique hors Maghreb : +188.389
- Asie hors Turquie : +93.821
- Europe hors UE 15 (et excluant Turquie) : +62.571
- Turquie : +46.013
- Amériques : +43.656
- Océanie : +851
- UE 15 (UE dans frontières d'avant 2004) : -13.329
C'est toi qui a rassemblé les deux Congos ou les statistiques différenciées n'existent pas ?
J'avais effectué des recherches en 2007 sur les communautés en France et j'étais tombé avec des statistiques d'immigration sur une période assez similaire et les résultats avaient été dans ces eaux là aussi. Certainement que c'était les mêmes chiffres.
Juste pour remarque : "Asie hors Turquie : +93.821" : c'est une catégorie immensément large.
Linca a écrit:
C'est toi qui a rassemblé les deux Congos ou les statistiques différenciées n'existent pas ?
C'est l'INSEE qui a rassemblé les deux Congos pour les estimations de 2005. Peut-être qu'on aura des statistiques plus détaillées en juillet quand ils vont publier les chiffres du recensement 2006.
Au recensement de 1999, il y avait 59.045 immigrés "Congolais" en France métropolitaine, dont 35.318 du Congo-Brazzaville et 23.727 du Congo-Kinshasa. Selon les estimations du 1er janvier 2005, il y a 93.000 immigrés "Congolais".
Philippe a écrit:
Juste pour remarque : "Asie hors Turquie : +93.821" : c'est une catégorie immensément large.
Oui mais il est impossible de faire des regroupements plus précis avec les estimations de 2005. Peut-être qu'on aura des statistiques plus détaillées en juillet quand ils vont publier les chiffres du recensement 2006 (mais j'insiste sur le peut-être, vu que c'est devenu du n'importe quoi avec la nouvelle méthode de recensement).
Avec les estimations de 2005 ce qu'on peut dire c'est que Asie hors Turquie : +93.821, dont Chine populaire : +32.582, Sri Lanka : +7.887, Inde : +7.159, Liban : +4.831, Cambodge : +2.474, Laos : -708, Viet Nam : +682, reste de l'Asie : +38.914 (je me demande bien quels pays).
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