Publicité
PSS | Forum de discussion | Paris et Île-de-France | L'agglomération parisi… | Discussion : Paris d'a… |
Paris d'autrefois...
Paris d'aujourd'hui...
Montparnasse, rue de Rennes
La rue de Rennes fut ouverte en 1853, afin de faciliter l'accès à la gare Montparnasse. Au cours des années 1960-1970 le quartier Montparnasse a profondément été remanié avec la construction de la Tour Montparnasse et de nombreuses tours, l'enfouissement des voies ferroviaires sous une dalle de béton et une nouvelle gare.
Belleville
Le parc de Belleville remplace des logements déclarés insalubres. Ses concepteurs ont joué de sa dénivellation pour créer un petit cour d'eau qui dégringole en cascade, rappelant l'eau des sources qui jaillissaient jadis de la colline de Belleville. Plusieurs tours d'habitation ont également été construites dans le quartier remplaçant d'anciennes usines et logements insalubres.
Le Louvre et le Carrousel
Depuis 1989, la pyramide du Louvre, voulut par le président François Mitterrand, ouvre la perspective des Tuileries devenue voie triomphale et qui se poursuit jusqu'au quartier d'affaires de la Défense.
Palais de Chaillot et la Tour Eiffel
Les deux édifices se répondent l'un à l'autre de chaque coté de la Seine, tous deux des souvenirs des expositions universelles, ces expositions prestigieuses destinées à montrer le progrès et le prestige des nations représentées. La Tour Eiffel fut construite en 1889 comme manifeste des nouvelles techniques de constructions métalliques et le centenaire de la révolution française, tandis que le palais de Chaillot fut construit pour l'exposition de 1937 à la place même du palais du Trocadéro construit lui pour l'expo de 1878.
Le Moulin de la Galette - Montmartre
Le Pont Neuf
Le Pont Neuf, long de 238m, relie les deux rives de la Seine. Il fut le premier pont conçu avec trottoirs et entièrement dégagé, les ponts jusqu’alors étaient très encombrés, maisons d’habitation au dessus, pêcheries, moulins en dessous. La première pierre fut posée par Henri III, sa construction s'achèvera sous le règne de Henri IV. Depuis 1928, les habitations de gauche ont été remplacées par la Samaritaine tandis que les bains flottants sur la Seine ont disparu.
Le Pont de Grenelle
Le Pont de Grenelle fut construit sous la Restauration, destiné à relier la plaine de Grenelle à Passy alors en plein essor. A l’extrémité de l’île au Cygne, sur une digue artificielle censée protéger le port de Grenelle des crues du fleuve s’élève la statue de la Liberté de New York ici réduite au 1/5. La statue fut d’abord installée face à l’est, malgré les voeux du sculpteur Bartholdi, pour ne pas tourner le dos à l’Elysée. Ce n’est qu’en 1937 qu’elle fut placée face a sa jumelle d’outre atlantique. Derrière la maison de la Radio (1955-1962) quand au pont, l’actuel date de 1968.
Orsay
Créée pour répondre au flux de visiteurs attendu pour l’Exposition universelle de 1900, la gare d’Orsay fut construite sur les terrains de l’ancien palais d’Orsay incendié pendant la Commune. Orsay fut la première gare de Paris a être électrifiée. Cependant elle n’a pas pu s’adapter à l’accroissement du trafic et elle fut progressivement désaffectée dès 1939. C’est en 1977 qu’il fut décidé de la reconvertir en Musée du XIXe siècle, les architectes ont su respecter la structure fondamentale qu’est sa vaste halle.
Dernière modification par apc_agency (14-12-2007 10:40:17)
Hors ligne
Si je peux me permettre la comparaison de mon projet perso *smileyquirougit*
Hors ligne
La métamorphose d'une partie de ce quartier de Belleville est tout simplement difficile à croire.
Dernière modification par PerfectShoot (14-12-2007 07:09:51)
Hors ligne
apc,
Super intéressant, MERCI!
(Tiens, de nouveau l'avatar a changé )
Si tu veux continuer le sujet, j'ai d'autres anciennes cartes postales, je peux te les envoyer, mais ce serait à toi de trouver les nouvelles images qui vont bien avec qu'est ce que t'en dis?
Hors ligne
J’ai ajouté quelques photos plus haut, (même si vous les connaissez déjà)
@Archimonde C’est payé ?? tu veux sortir un livre ??
( il a point changé l'avatar )
@PerfectShoot Si si c’est vrai, tiens une autre vue du 19e arrondissement (qui va plaire à Sinha )
Dernière modification par apc_agency (14-12-2007 10:51:02)
Hors ligne
Publicité
apc a écrit:
@Archimonde C’est payé ?? tu veux sortir un livre ??
C'était juste une proposition pour enrichir ce tread, pas pour sortir un livre.
Mais si tu veux faire des photos pour mes livres, on en reparlera...
Hors ligne
[francis-cabrel]C'était mieux avant...[/francis-cabrel]
Non, j'rigole !
En tout cas, merci pour ce chouette thread, apc !
Hors ligne
Le Cimetière des Innocents
Le cimetière des Innocents était situé au centre de Paris, près de l’actuel quartier des Halles. Il tient son nom de l'église voisine aujourd'hui disparue, dédiée aux Saints-Innocents. Elle s'élevait au coin de la rue Saint-Denis et de l'ancienne rue aux Fers, vers l'angle nord-ouest de l’actuelle fontaine des Innocents.
En 1186, le roi Philippe-Auguste soucieux de la salubrité publique décida d’emmurer le cimetière pour contrer le désordre qui y régnait. Avec la forte croissance de Paris, le cimetière se retrouva inclus dans l’enceinte de la ville et il ne pu s’agrandir. A cette époque il devait être ouvert le jour et fermé la nuit mais avec le temps, cette rigueur ne fut pas respectée.
Le cimetière initialement dédié aux paroissiens de l’église de Saint Germain l'Auxerrois fut rapidement utilisé par d’autres églises, hôpitaux et communautés. Ce sont près de 20 paroisses et hôpitaux qui y déposaient quotidiennement leurs morts.
Au début du XIVème siècle, son sol était déjà saturé et posait des problèmes d’insalubrité. Afin de libérer les fosses, des galeries furent construites le long du mur intérieur d’enceinte pour recevoir les ossements. La terre était réputée pour digérer les corps en moins de neuf jours, périodiquement, les squelettes étaient déterrés et empilés sous les toits des galeries. D’abord construites indépendamment les unes des autres, elles se regroupèrent et devinrent des charniers. Seules les couches superficielles des fosses furent vidées, le fond étant impossible à atteindre. Le cimetière recevait nombre de corps lors des épidémies, fréquentes et dévastatrices. Lors de l’épidémie de peste de 1348, 500 inhumations avaient lieu chaque jour. Pour celle de 1418, 50 000 corps furent enterrés dans le cimetière en cinq semaines et l’équivalent pour l’épidémie de 1466.
Le cimetière a toujours été un lieu très fréquenté, malgré l’insalubrité, il servait au XVè siècle de promenade populaire dans une des parties les plus fréquentées de Paris. Les français de la fin du Moyen Age connurent les épidémies, les famines, les guerres, leur vision du monde fut profondément modifiée : cela se traduisit par l'apparition de nouvelles représentations de la mort. Ecrivains, artistes, badaus, commerçants mais aussi prostitués, profanés par le crime fréquentaient le cimetière, c’était un endroit à la mode pour rendez-vous galants, un lieu d'échanges. Pourtant le lieu n’avait rien de salubre les fosses étaient juste recouvertes de quelques planches et des amoncellements d’ossements et cadavres pourrissants au sol étaient visibles partout, les chiens errants venaient s’y nourrir. Il était ouvert à tous, même la nuit, cela donnant lieu à des désordres que les riverains dénonçaient. De plus, les riverains y jetaient leurs ordures et immondices, c’était un dépotoir publique. Sous les charniers, malgré l’odeur et l’humidité, se côtoyaient les petits métiers : drapiers, écrivains, vendeurs de livres. Malgré l’interdiction d’y faire commerce, les vendeurs savaient y rencontrer leur clientèle. Le quartier des halles était à l’époque une véritable plaque tournante du commerce à Paris, et était constamment encombré par les charrettes des livreurs. Durant plusieurs siècle, près de 1.200.000 cadavres furent entassés dans ce cimetière, le plus important de Paris.
Conformément à la Déclaration royale du 10 mars 1775, il est fermé en 1780 puis vidé en 1786 pour des raisons sanitaires. Ses ossements transféré aux catacombes, dans les anciennes carrières de Paris.
Hors ligne
Elle est très intéressante cette histoire .
Hors ligne
D'après mes sources ce sont près de 2 millions de cadavres qui furent enterrés au Cimetière des Innocents. Il fallut 15 mois pour déménager le cimetière aux catacombes en 1786-1787. On enleva seulement 1m60 de terre et d'ossements sur toute l'étendue du cimetière (80 mètres sur 100), ce qui veut dire qu'il reste encore de nombreux mètres d'ossements en dessous, mais cela représenta quand même le déblaiement de 10 000 m³ de terre et ossement qui remplirent des milliers de tomberaux. Le cortège funèbre formé de chars recouverts d'un drap mortuaire, accompagnés de prêtres en surplis chantant l'office des Morts se renouvella chaque soir au déclin du jour pendant quinze mois, sauf durant les chaleurs d'été.
Sur cette vue satellite de Paris je vous ai mis l'emplacement exact du cimetière. J'ai indiqué avec des flèches les 4 entrées du cimetière. L'entrée sud-ouest était l'entrée principale.
Pour la légende:
1- église des Innocents
2- les charniers
3- chapelle d'Orgemont
4- chapelle de Villeroy
5- prêchoir, petit édifice couvert d'un toit pointu qui abritait les prédications le jour des Morts ou lors de la fête des Saints-Innocents
6- tour Notre-Dame-des-Bois, problement une lanterne, de forme octogonale et comportant trois niveaux, était l'édifice le plus ancien du cimetière
7- croix des Bureaux
8- croix des Buis
9- maison du gardien (!)
Une vue montrant le charnier nord du cimetière au 18ème ou 17ème siècle. On distingue à gauche le prêchoir et à droite la croix des Bureaux:
Vue d'un charnier de plus près. Les ossements étaient entreposés sous le toit au-dessus des galleries.
La tour Notre-Dame-des-Bois:
Le prêchoir:
La croix des Bureaux placée en 1451 par le prévôt des marchands Jean Bureau sur la tombe de ses parents:
Une vue du cimetière en 1550 regardant vers l'est. On distingue bien l'église des Innocents, le prêchoir à gauche, la tour Notre-Dame-des-Bois à droite.
A l'époque on était loin du Paris bobo ville-musée. En 1535 un mercier accusé d’avoir vendu des livres "hérétiques" importés d’Allemagne fut brûlé vif dans le cimetière après avoir eu la langue arrachée. Le lendemain de la nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) une aubépine desséchée se mit à refleurir dans le cimetière et donna lieu à des miracles, preuve pour les catholiques que la sanglante tuerie était cautionnée par Dieu. En 1590, durant le siège de la ville par Henri de Navarre (le futur Henri IV), les Parisiens affamés, après avoir mangé tous les rats du cimetière, déterrèrent les cadavres pour faire de la farine de leurs ossements !
La même vue que celle de 1550 mais en 1750 cette fois. On voit que le charnier sud du cimetière a été détruit et qu'on y a édifié un immeuble à la place (en 1669 précisemment), rétrécissant de ce fait la taille du cimetière. Paris a perdu ses maisons médiévales et ressemble déjà au Paris d'aujourd'hui.
La même vue en 1850. Le cimetière a disparu, mais l'immeuble de 1669 est toujours visible à droite.
Et l'immeuble de 1669 est toujours là aujourd'hui. Personnellement je n'aurais jamais pensé que cet immeuble avait 3 siècles et demi.
Pour ceux qui ont le coup d'oeil, il subsiste encore quelques traces du charnier sud du cimetière. Macabrement vôtre !
Hors ligne
Et pour ceux qui aiment les détails croustillants...
Une fois de plus un fait nouveau fit évoluer la situation. Un incident spectaculaire se produisit à point nommé : le 30 mai 1780, rue de la Lingerie, à la limite sud du cimetière des Innocents, le mur d'une cave de deux étages céda et des centaines de corps envahirent le local dans une atmosphère pétride, intoxiquant les habitants de la maison, tandis que les murs des caves voisines se fissurèrent. La paroi latérale d'une fosse commune de plus de 15 mètres de profondeur, ouverte quelque six mois plus tôt et destinée à reçevoir mille huit cent corps, n'avait pu resister à la pression. Le scandale fut tel que le 4 septembre de la même années, le Parlement, après enquête, ordonna la fermeture du cimetière des Innocents et l'interdiction des inhumations à partir du 1er décembre.
Le rapport de Cadet de Vaux du 30 mai 1780 avait également fait état d'incidents graves : un habitant de la rue de la Lingerie descendant dans sa cave s'était vu éteindre sa flamme de lumière par les exhalations émanant de la fosse commune mitoyenne ; des cas d'intoxications avec vomissements ainsi que d'intoxications cutanées touchaient certains propriétaires de caves adjacentes.
On décida quand même de laisser le cimetère des Innocents reposer pendant 5 ans avant de transférer les débris mortuaires de trente générations de parisiens.
Hors ligne
N'y at-il pas eu recemment le feu dans l'immeuble de 1669?
Il est aussi intéressant de rappeler que la fontaine des Innocents était adossée à l'église des Saint-Innocents.Elle a été sculptée par Jean Goujon, un grand artiste français de la Renaissance, a qui l'on doit les sculptures sur l'aile Renaissance du Louvre. Ce n'est qu'en 1788, qu'on l'a déplacée vers le centre de la place et qu'on a sculpté la quatrième face.
Hors ligne
suomipsseudo a écrit:
D'après mes sources ce sont près de 2 millions de cadavres qui furent enterrés au Cimetière des Innocents.
En 1535 un mercier accusé d’avoir vendu des livres "hérétiques" importés d’Allemagne fut brûlé vif dans le cimetière après avoir eu la langue arrachée.
Tu me cherches là, t'as les registres d'état civil?
On va passer le folklore parisien avec ses buchés d'hérétiques, d'homosexuels, de templiers, de loup-garous de sorcières, de juifs qui empoisonnaient les puits , ses éxecutions à la guillotine, petite merveille de technologie de ce cher Guillotin qui à l'époque était censée être plus humaine, en donnant la mort de façon instantanée, ou le meunier découpé en petits morceaux et accroché sur les ailes du moulin que j'ai posté plus haut
et tant d'autres...
C'est une petite partie du Paris médiéval, le Paris qui a inspiré Anne Rice, loin du "french cancan" ou encore du fabuleux destin d'Amélie Poulain
Hors ligne
A ce sujet - et sur Paris en général - je vous conseille le superbe ouvrage de M.F. Hoffbauer paru dans les années 1880. Il est certes relativement mal écrit (voir la ponctuation) mais est une vrai mine d'informations, et le tout illustré de gravure reprenant sous un même angle les divers quartiers/monuments parisiens à travers les âges.
Hors ligne
Belleville
Le carrefour du boulevard de la Villette et de la rue de Belleville, entièrement rasé en 1980.
L’angle de la rue Rébeval et de la rue Jules-Romains.
Hors ligne
Le pont de la Tournelle
Edifié en 1656 pour relier l'île Saint Louis, il se poursuit jusqu'a la rive droite par le pont Marie. Ses nombreuses arches faisant obstacles a la navigation, il fut reconstruit en 1928. La statue de la Sainte Geneviève qui avait sauvé Paris de la déferlante des Huns en 451 se dresse symboliquement la ou sa chasse avait été déposée en 885 pour protéger la ville des Normands.
Bercy
Le viaduc d'Austerlitz emprunté par le métro et construit en 1904 pour relier la gare d'Austerlitz au quai de la Rapée. En arrière plan, les usines ont disparues, remplacées par des buildings, devant les bains, nombreux au XIXe siècle à une époque où les salles de bains n'avaient pas encore fait leur apparition dans les appartements. Certains se rapprochant davantage de piscine que de bains, ces bains ont tous disparu au cours du XXeme siècle.
Les bords de Seine étaient largement industrialisés et très fréquentés, peu à peu concurrencé par le chemin de fer, le transport fluvial du s'adapter et se spécialiser dans le transport de marchandises lourdes et matières premières utilisées par les usines.
La Seine est devenue un lieu touristique fréquenté par les bateaux mouche et les bateaux de plaisance, mais le port existe toujours, c'est le deuxième port fluvial d'Europe et pourrait bien se redévelopper à l’avenir.
Hors ligne
Bon, une fois qu'on est sorti des cimetières, je peux de nouveau lire ce tread
(T'aurais pu dire âmes sensibles s'abstenir ).
Très très intéressant, merci apc, vraiment un super sujet.
Hors ligne
Enfin ces histoires autour du cimetière des Innocents montrent quand même qu'aux Halles, le problème des relations entre la surface et les espaces souterrains ne date pas d'aujourd'hui...
Dernière modification par Lupus (15-12-2007 13:40:30)
Hors ligne
Un petit morceau d'anthologie sur le Paris de 1928. On ne reconnait pas grand chose des quartiers filmés (enfin, JE ne reconnais pas grand chose). L'intérêt repose plus sur l'ambiance et la cohabitation assez anarchique des différents moyens de transport allant de la voiture à cheval au tramway...
Hors ligne
Lavrendios a écrit:
On ne reconnait pas grand chose
On reconnaît Clair de lune de Debussy, que je jouais autrefois, autrefois quand j'avais un piano. Snif, snif.
Sinon concernant les quartiers filmés on reconnaît le départ de banlieue (probablement Pantin), puis Stalingrad-La Chapelle, puis le terminus Gare de l'Est (on voit bien la façade de la Gare de l'Est).
Pour la musique, elle est complètement anachronique pour 1928. Les gens qui ont monté cette vidéo n'ont pas beaucoup de culture historique on dirait. La musique de 1928 c'était plutôt ça :
Hors ligne
J'aime beaucoup les deux photos du pont d'austerlitz, on voit que finalement les deux cheminées de la Gare de Lyon ne dénaturent en rien le paysage, au contraire, c'est un joli clin d'oeil à ce qu'était Paris autrefois. J'en verrais bien une 3ème
Hors ligne
PSS | Forum de discussion | Paris et Île-de-France | L'agglomération parisi… | Discussion : Paris d'a… |
Publicité