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Maskim82 a écrit:
Ce n'est jamais rien qu'un Salon de thé pour étudiant et jeunes actifs.
"pour étudiant" ?!?
Entre les prix pratiqués par Starbucks et le niveau de vie moyen des étudiants, je doute que ce soit une clientèle régulière. On n'est pas chez McDo... Regarde les implantations de Starbucks à Paris et en région parisienne, croise avec la carte des inégalités territoriales postée par Nijal, tu verras c'est éclairant !
Dans 10 ans, il y'en aura partout... Ça sent le syndrome Ikéa tout ça !
Rien à voir, Ikea est une chaîne "populaire" (au sens économique du terme), qui communique sur le rapport qualité-prix (cf. son slogan "design démocratique"). Starbucks mise avant tout sur sa notoriété acquise aux USA pour se faire désirer dans le reste du monde (énième avatar de l'American Way of Life), et son créneau est plutôt le "luxe abordable" (dixit Forbes). Sa stratégie en France consiste à tisser sa toile en implantant plusieurs magasins dans chaque ville d'élection, ce qui suppose une zone de chalandise assez conséquente et -surtout !- très concentrée. On peut faire des dizaines, voire des centaines de kilomètres pour acheter des meubles, mais personne ne le fera pour boire un café.
Par ailleurs, l'enseigne pourrait avoir du mal à prospérer en France pour des raisons culturelles* comme l'indique cette brève étude signalée par eiffel-ô sur un autre thread.
* la chaîne, présente dans 62 pays dont 21 européens, est d'ailleurs toujours absente d'Italie
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Il suffit de regarder qui fréquente les Starbucks en France, la moyenne d'age n'excède pas 30 ans alors je veux bien que ce ne soit pas des étudiants mais qui sont ces jeunes alors ?
Certes les Starbucks s'implantent dans les centre-villes (mais aussi les centres commerciaux et les gares comme à la Part-Dieu) mais comme une bonne partie des commerces (H&M, Zara, Hipopotamus) ça ne veut pas dire qu'ils ciblent une clientèle dorée mais une image dorée (d'où le luxe abordable).
Les Starbucks sont toujours pleins mais ils ne rapportent pas d'argent car les français s'assoient et consomment peu. La clientèle est là mais ne dépense pas.
Le zone de chalandise d'un starbucks est petite car comme tu dis, on ne fait pas 100 km (pas même 5 km) pour boire un café, je ne vois donc pas en quoi ils ne pourraient pas s'installer dans de plus petites villes.
Ceci étant, leur modèle fonctionnant mal en France, ils vont sûrement l'adapter et nos théories actuelles tomberont donc à plat
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J'avoue que je vois même pas l'intérêt de ce genre de chaine, si on veut boire un café, y'a des siècles qu'il y a des débit de boissons en France où on peut en boire un.
Je doute sur le succès de cette chaine en France.
per tolosa totjorn mai
Tu ne peux pas comparer les cafés et bars avec Starbucks. On ne va pas dans cette chaîne pour boire un expresso mais pour boire un café fantaisie. A chaque fois que je suis allé dans un Starbucks à Lyon, il était plein, en tout cas.
Maskim82 a écrit:
Floch PC 11 a écrit:
C'est vrai que Rennes prend petit à petit de l'importance, et avec les nouveaux projets comme EuroRennes, ça attire et tant mieux !
Hormis cette shortlist, je pense logiquement que Strasbourg, Montpellier et Grenoble pourraient elles aussi avoir leur(s) café(s).
Après, je ne crois pas que beaucoup d'autres villes intéresseront Starbucks : soit les villes centres seraient trop petites (ex: Poitiers), soit il n'y aurait pas assez d'étudiants (ex: Toulon) ou de touristes, soit l'aire urbaine serait en dessous de 400 000 âmes (Dijon, Reims, Le Havre), soit les 3. Après pourquoi pas des exceptions pour quelques autres grandes villes régionales : Rouen, Caen, Nancy, Angers, Clermont, Aix ?Sur quelle théorie bases-tu ton propos ?
Starbucks veut faire de l'argent, peu importe la taille de la ville du moment qu'il y a une clientèle... Toutes les villes que tu cites peuvent entrer dans la liste et bien d'autres encore (Poitiers, St Etienne, Nîmes, Metz).
Non justement, car comme ce modèle fonctionnera peut-être pas, il ne prendront pas de risque avec certaines villes comme Toulon qui compte moins de 10 000 étudiants. Il faut assurer avec des grands centres urbains, des valeurs sûres. Rien n’empêchera les stéphanois d'aller à Lyon le cas échéant, de même pour les toulonnais à Marseille.
Vouloir plus pour Rennes, une ville sans rayonnement & renfermée sur elle-même.
midi.31 a écrit:
Je doute sur le succès de cette chaine en France.
Les deux Starbucks ouverts sur l'agglomération niçoise (2012 et 2013) sont en tous cas pleins à craquer la majeure partie du temps.
Ils sont implantés tous les deux dans des grands centres commerciaux, l'un en plein centre-ville et l'autre à l'entrée de Nice (CC Cap 3000).
Tous les grands projets à Nice + le suivi des permis de construire : nice2030.free.fr
Maskim82 a écrit:
Il suffit de regarder qui fréquente les Starbucks en France, la moyenne d'age n'excède pas 30 ans alors je veux bien que ce ne soit pas des étudiants mais qui sont ces jeunes alors ?
Tu réponds sur une impression, un sentiment, qui est difficile à contester pour ma part (je n'y vais jamais) : il faudrait avoir sous la main une étude de clientèle pour en avoir le cœur net. Mais on peut imaginer qu'une bonne part de ces jeunes sont des jeunes actifs, quant aux étudiants il-y-en a près de 130 000 à Lyon (deuxième ville en nombre d'étudiants après Paris) : si les étudiants lyonnais qui fréquentent Starbucks sont un petit nombre de clients aisés réguliers ou un grand nombre de clients occasionnels, dans les deux cas ce modèle économique ne fonctionne pas dans les villes que tu cites, dont la population étudiante est nettement moindre.
Faute d'étude, l'implantation des magasins donne un indice sur la clientèle visée : l'enseigne mise sur les centres urbains (rue ou CC), les gares et les aéroports.
A Marseille par exemple tu en trouveras 2 en centre-ville et 2 (!) à l'aéroport de Marignane, mais aucun à Aix où se concentrent les étudiants. A Paris, l'enseigne a massivement investi le cœur gentrifié mais délaisse l'est populaire ; extra-muros, on en trouve à La Défense (5), principalement dans les secteurs aisés (Hauts-de-Seine, Yvelines) et/ou touristiques (2 à Disneyland), et à proximité d'Orly et Roissy. Quant à Lyon, la ville compte moins de points de vente (6 contre 7) que Genève qui n'est pas connue pour être une ville massivement étudiante.
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Juste pour le mentionner, je ne savais pas que le Starbucks de Lille pouvait être une franchise. Lille a "gagné" un concours Facebook et un van Starbucks est venu s'installer pour noël 2012. Ils ont ensuite promis de s'installer en 2013, mais pour le moment ils n'ont pas encore trouvé le local (un ou plusieurs, je ne sais pas), mais a priori ca sera pour 2014. A mon avis, comme à Paris, le(s) Starbucks lillois sera plein. On a déjà une sorte de Starbucks local (appelé Notting Hill et qui fait exactement la même chose), et les boutiques sont pleines... Pas de raison que Starbucks ne cartonne pas à Lille... On pourra juste se dire que l'on va au Starbucks quand les Notting Hill seront pleins, ou inversement.
PS : quand je bosse à Paris à la/en Sorbonne, en sortant il y a 3 boutiques pleines toute la journée dans les environs (Odéon, 2 à St-Michel), mais il suffit d'aller un peu plus loin (Saint-André-des-Arts) pour trouver plus de place). C'est vrai qu'à Paris, y'en a vraiment partout.
site web : lille-en-grand.jimdo.com
twitter : @lille_en_grand
le renard a écrit:
Maskim82 a écrit:
Il suffit de regarder qui fréquente les Starbucks en France, la moyenne d'age n'excède pas 30 ans alors je veux bien que ce ne soit pas des étudiants mais qui sont ces jeunes alors ?
Tu réponds sur une impression, un sentiment, qui est difficile à contester pour ma part (je n'y vais jamais) : il faudrait avoir sous la main une étude de clientèle pour en avoir le cœur net. Mais on peut imaginer qu'une bonne part de ces jeunes sont des jeunes actifs, quant aux étudiants il-y-en a près de 130 000 à Lyon (deuxième ville en nombre d'étudiants après Paris) : si les étudiants lyonnais qui fréquentent Starbucks sont un petit nombre de clients aisés réguliers ou un grand nombre de clients occasionnels, dans les deux cas ce modèle économique ne fonctionne pas dans les villes que tu cites, dont la population étudiante est nettement moindre.
En tout cas ce n'est pas le cas à Paris. Il y a beaucoup de Starbuck's dans le quartier latin (4 à quelques minutes de marche) et ils fonctionnent manifestement beaucoup avec des étudiants. Du côté du Louvre ou de l'Opéra, ça sera bien sûr plutôt des touristes.
L'une des raisons de leur popularité, c'est sans doute qu'on peut y prendre un simple expresso pour un peu moins cher qu'ailleurs, en restant aussi longtemps qu'on veut sans subir le regard des serveurs. Et ce, même à l'heure des repas. C'est donc un lieu de travail pour des étudiants, seuls ou en groupe.
Ce n'est pas parce qu'un Starbucks est plein qu'il "cartonne" pour autant. Comme le montre le lien du renard, la plupart de ces salons de thé perdent de l'argent et la filiale française est très déficitaire.
Attention quand même.
Ce n'est pas parce qu'une filiale affiche des résultats déficitaires qu'elle l'est réellement. Les entreprises multinationales savent bien manipuler ce qui les arrangent.
Si Starbucks ouvre des cafés en France, c'est qu'il y a bien de l'argent à se faire.
Thierry a écrit:
L'une des raisons de leur popularité, c'est sans doute qu'on peut y prendre un simple expresso pour un peu moins cher qu'ailleurs, en restant aussi longtemps qu'on veut sans subir le regard des serveurs.
En effet, j'avais oublié cette spécificité parisienne. Quand les tarifs pratiqués par les commerces indépendants sont en moyenne plus élevés, les chaînes de restauration (dont les tarifs varient peu ou pas d'une région à l'autre) sont d'autant plus attractives.
Un autre élément qui doit jouer : les conditions de vie d'un étudiant parisien et d'un étudiant provincial diffèrent sensiblement d'après cette étude (certes un peu ancienne - 2003) :
Stress des étudiants et réussite universitaire : les conditions économiques, pédagogiques et psychologiques du succès
Dominique Lassarre, Céline Giron et Benjamin Paty
...
28
Nous avons comparé les fréquences d’apparition des diverses modalités qualitatives du mode de vie (au moyen du test du Khi-deux) et les variations quantitatives des divers postes budgétaires (au moyen d’une analyse de la variance) des étudiants en fonction des variables de situation5. C’est la taille de la ville qui influence le plus le mode de vie des étudiants (voir tableau 3). Les étudiants de la région parisienne vivent pour la plupart chez leurs parents. Ils utilisent tous les transports en commun pour se rendre en cours. Ce sont eux qui ont les temps de transport les plus longs. Dans les métropoles régionales, la plupart des étudiants ont un logement indépendant et leurs modes de transport sont très variés. Dans les petites villes, les étudiants vivent chez leurs parents et vont à l’université en voiture. Ces différents modes de vie ont évidemment des conséquences sur leur budget : les étudiants parisiens ont moins de dépenses alimentaires que les autres puisqu’ils sont plus nombreux à habiter chez leurs parents donc à manger chez eux au moins un repas par jour. Ils dépensent moins en transports que ceux des autres villes car les transports en commun sont moins onéreux que les véhicules particuliers. Enfin, la région parisienne est riche ; il y a moins de boursiers et les bourses y sont à un taux moins élevé que dans les autres villes.
...
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Autre chose que Starbuk, je viens de lire un article très intéréssant sur les centre commerciaux en France. En tout cas je me demande si beaucoup de ces CC ne deviendront pas des friches commercial comme les zones industrielle du XIXeme et du XXeme.
Toujours-plus-pourquoi-les-centres
Il en pousse partout de nouveaux : Aéroville, l’Atoll, Europa City, So Ouest, My Place, Rives de l’Orne, Confluence… Les centres commerciaux ne connaissent pas la crise. La France est le pays d’Europe de l’Ouest où s’ouvrent le plus de ces mini-villes faites d’escalators et de galeries marchandes. En période de recul du pouvoir d’achat et de baisse de leur fréquentation, pourquoi ces temples de la consommation se multiplient-ils, malgré tout ? Quels profits en retirent leurs promoteurs ? Quels intérêts y trouvent les élus ? Enquête sur une nouvelle bulle spéculative.
le renard a écrit:
Un autre élément qui doit jouer : les conditions de vie d'un étudiant parisien et d'un étudiant provincial diffèrent sensiblement d'après cette étude (certes un peu ancienne - 2003) :
Et ils ont souvent des logements de piètre qualité, donc ils cherchent à réviser leurs cours hors de chez eux : les bibliothèques sont bondées (même la BNF le week-end, dont l'entrée est pourtant payante). Les Starbucks sont un endroit parmi d'autres.
S'agissant de la rentabilité financière, il est vrai que le succès ne garantit pas la rentabilité, justement parce que les gens restent longtemps. Mais le concept a tout de même tendance à s'étendre, avec des endroits tels que Costa Coffee (équivalent britannique de Starbucks, qui vient d'ouvrir un emplacement à côté du centre Pompidou), ou Exki (concept différent, mais qui invite aussi à s'installer pour une durée assez longue).
Labty51 a écrit:
Autre chose que Starbuk, je viens de lire un article très intéréssant sur les centre commerciaux en France. En tout cas je me demande si beaucoup de ces CC ne deviendront pas des friches commercial comme les zones industrielle du XIXeme et du XXeme.
Remarque intéressante... Heureusement, la reconversion devrait être plus simple car il n'y aura pas (j'espère !) les mêmes problèmes de pollution des sols que dans nombre de zones industrielles.
Labty51 a écrit:
Autre chose que Starbuk, je viens de lire un article très intéréssant sur les centre commerciaux en France. En tout cas je me demande si beaucoup de ces CC ne deviendront pas des friches commercial comme les zones industrielle du XIXeme et du XXeme.
Toujours-plus-pourquoi-les-centresIl en pousse partout de nouveaux : Aéroville, l’Atoll, Europa City, So Ouest, My Place, Rives de l’Orne, Confluence… Les centres commerciaux ne connaissent pas la crise. La France est le pays d’Europe de l’Ouest où s’ouvrent le plus de ces mini-villes faites d’escalators et de galeries marchandes. En période de recul du pouvoir d’achat et de baisse de leur fréquentation, pourquoi ces temples de la consommation se multiplient-ils, malgré tout ? Quels profits en retirent leurs promoteurs ? Quels intérêts y trouvent les élus ? Enquête sur une nouvelle bulle spéculative.
Sacré dossier !
Les vieilles zones commerciales deviennent des "friches", si l'on veut : quelques bâtiments abandonnés, des locaux vides à louer, mais surtout des commerces "bas de gamme".
driving down your freeways …
Les vieilles zones commerciales deviennent des "friches", si l'on veut : quelques bâtiments abandonnés, des locaux vides à louer, mais surtout des commerces "bas de gamme".
A mon avis pour l'instant on en parle pas trop, mais je pense sincèrement que d'ici 10 ou 20 ans on risque certainement de voir apparaitre des zones commerciale quasi à l'abandon, comme il est dit dans l'article cette frénésie constructrice de CC n'est ni viable, ni durable, il finira par une offre trop supérieure à la demande (c'est même déjà le cas aujourd'hui.
A ce propos je poste un embryon de discussion commencée il y a trois semaines sur un fil toulousain :
Ptiloulou a écrit:
Relance du projet de ZAC au sud de Muret :
http://www.ladepeche.fr/article/2013/12 … vient.html
A noter que le projet commercial a été nettement revu à la baisse, et en m² et en emprise foncière. On est sur un volume plus raisonnable mais qui reste quand même très important, d'autant qu'il y a encore un projet d'extension du pôle commercial de Noé un peu plus au sud. On peut supposer que cette guerre des m² commerciaux va finir par faire des victimes, d'autant plus que la vente par correspondance ou en drive augmente fortement. De futures friches commerciales en perspective ?
Quand à la phrase «Que fait-on des 58 hectares restants ?», elle est extraordinaire ... comme si le foncier ne devait pas être utilisé de manière très économe et que l'agriculture n'avait plus sa place. Les vieilles habitudes ont malheureusement la vie dure !
Chéricutz a écrit:
Ptiloulou a écrit:
On peut supposer que cette guerre des m² commerciaux va finir par faire des victimes, d'autant plus que la vente par correspondance ou en drive augmente fortement. De futures friches commerciales en perspective ?
Quand à la phrase «Que fait-on des 58 hectares restants ?», elle est extraordinaire ... comme si le foncier ne devait pas être utilisé de manière très économe et que l'agriculture n'avait plus sa place. Les vieilles habitudes ont malheureusement la vie dure !Ce n'est pas à toi que j'apprendrais que les urbanistes, les aménageurs, les promoteurs et les collectivités commencent à sentir que les réserves foncières en renouvellement urbain - qui ont tendance à se tarir en coeur d'agglo notamment du fait de la résorption des grandes emprises (mutation des sites industriels, militaires, ferrovaires touchant à leur fin) - seront probablement dans 10-15 ans en bonne partie constituées du gisement que va représenter la contraction des mètres carrés nécessaires à la vente de détails sous la pression des faits économiques dont tu parles et des grands chambardements en germe dans l'urbanisme commercial.
Guins a écrit:
Chéricutz a écrit:
Ptiloulou a écrit:
On peut supposer que cette guerre des m² commerciaux va finir par faire des victimes, d'autant plus que la vente par correspondance ou en drive augmente fortement. De futures friches commerciales en perspective ?
Quand à la phrase «Que fait-on des 58 hectares restants ?», elle est extraordinaire ... comme si le foncier ne devait pas être utilisé de manière très économe et que l'agriculture n'avait plus sa place. Les vieilles habitudes ont malheureusement la vie dure !Ce n'est pas à toi que j'apprendrais que les urbanistes, les aménageurs, les promoteurs et les collectivités commencent à sentir que les réserves foncières en renouvellement urbain - qui ont tendance à se tarir en coeur d'agglo notamment du fait de la résorption des grandes emprises (mutation des sites industriels, militaires, ferrovaires touchant à leur fin) - seront probablement dans 10-15 ans en bonne partie constituées du gisement que va représenter la contraction des mètres carrés nécessaires à la vente de détails sous la pression des faits économiques dont tu parles et des grands chambardements en germe dans l'urbanisme commercial.
Il me semble que vous ne parlez pas de la même chose :
- Ptiloulou semble parler de grandes surfaces qui risquent de fermer et donc laisser des friches commerciales en périphérie
- Chéricutz semble parler de petits et moyens commerces ("vente de détails") qui risquent de fermer en coeur d'agglo
Ou bien j'ai mal compris (au moins) un des deux d'entre vous?
Les deux mécanismes ont les même causes (développement du drive et des achats en ligne, et excès de grandes surfaces), mais ne libéreraient pas des m2 dans les mêmes proportions, et surtout pas au même endroit.
En coeur d'agglo comme le dit Chéricutz on pourra a priori changer assez rapidement de destination ces m2 commerciaux dans le cadre d'opérations de renouvellement urbain*, par contre en périphérie, ça risque de laisser quelques immondes hangars abandonnés...
(* Il y a peut-être aussi un avenir pour la reconversion d'une part des commerces (voire logements) de rez-de-chaussée en stationnement automobile privé (même si c'est éventuellement avec subvention publique?), si l'espace public monopolisé par l'automobile continue à être réduit. Ce serait assez moche du point de vue esthétique, mais obéirait à un certain pragmatisme...
Pour voir si cela a une chance de se produire il faudrait voir l'évolution comparée du prix du m2 de logements (en particulier les rez-de chaussée, en particulier ceux qui sont sur des axes bruyants et reçoivent très peu de soleil), et du prix de vente des places de stationnement.)
Chéricutz a écrit:
Non je parlais bien des zones commerciales composées d'unités grandes et moyennes, souvent en première couronne, qui vendent au détail (c'est à dire aux particuliers). C'est bien celles-là qui vont subir le plus fort de la crise structurelle de modèle économique qui commence à attaquer le commerce. Je ne sais pas dans quelle mesure cela se quantifie déjà sur l'agglomération toulousaine toujours en croissance, et très étalée en périurbain avec des centres préexistants... quasi inexistant - ce qui peut justifier jusqu'à un certain point la création ex-nihilo d'ensembles commerciaux titanesques, question de la forme urbaine, de la mixité fonctionnelle et de l'accessibilité tout modes mise à part.
Ce que je peux constater ailleurs, et notamment en Rhône-Alpes où l'urbanisation est plus ancienne, et les tissus commerciaux constitués plutôt vieillissant, c'est que ceux-ci sont totalement entourée par la ville, plus dense, et que le foncier se faisant rare en dehors du périurbain, les convoitise commence à se faire sentir pour introduire naturellement de la mixité dans ces zones - surtout sur les grands axes pénétrant - car finalement il est plus rentable de démolir des boîtes à chaussure pour faire du logement que de payer une taxe foncière sur des locaux vides.
Je pense à un cas en particulier, celui de la pression foncière qui se fait jour sur l'avenue Gabriel Peri à Saint-Martin d'Hères, très proche banlieue de Grenoble), sur un tissu assez équivalent à la route d'Espagne ou à la route de Paris, mais entourée d'une ville plus dense.
Ptiloulou a écrit:
Effectivement, nous ne sommes pas encore confrontés à des mutations urbaines de ce genre en région toulousaine, en tout cas pas à une échelle significative. Il y a bien le supermarché Casino de la route de St-Simon qui va se déplacer et laisser une emprise "mutable" mais ça reste limité. Les mutations de la route de Paris se font encore à destination de structures commerciales par exemple et des projets de nouveaux centres commerciaux ou d'agrandissements subsistent toujours (Plaisance, Géant Fenouillet, Carrefour Labège, Borderouge, ...).
Evidemment, les opérateurs de ce marché (qu'il s'agisse des foncières ou des commerçants) ne vont pas dévoiler si tout ceci est rentable. Il y a aussi de la part de chacun une stratégie d'occupation du terrain pour nuire aux concurrents, quitte parfois à perdre de l'argent.
Guins a écrit:
Merci pour ces précisions et ces exemples. Effectivement les zones toulousaines (comme par exemple route d'Espagne ou route de Paris) semblent quand même moins proches du coeur d'agglo et donc ces secteurs doivent subir un peu moins de pression foncière (par rapport à l'exemple donné par Chéricutz à Grenoble), reste à espérer que s'il y a des fermetures substantielles, cette pression sera tout de même suffisante pour qu'on n'ait pas des boites en tôle qui restent vides (et délabrées) pendant des années, comme on le voit parfois.
Pour les logements il existe la taxe sur les logements vacants, dont les communes ont la possibilité de majorer le taux (même si visiblement certaines communes ne le font pas suffisamment). Est-ce qu'il existe quelque chose d'approchant pour le bâti non-résidentiel?
Chéricutz a écrit:
L'avenue d'Atlanta me semble un terrain de jeu pour ce genre de stratégie foncière, mais il s'agit plus d'une mutation d'activité secondaire que commerciale.
Fin du HS.
Guins a écrit:
http://www.LaDepeche.Fr/article/2014/01 … ronne.html
La direction de la Fnac a annoncé mercredi aux représentants du personnel le projet de fermeture du magasin de Portet-sur-Garonne. La direction a fait savoir que ce point de vente est pénalisé notamment par une baisse d’activité de la zone de chalandise et que les «perspectives économiques locales ne permettent pas d’envisager un redressement de la situation».
pitlapentouffle a écrit:
FNAC Portet ne doit avoir meme pas deux ans ....
Ptiloulou a écrit:
Voilà de quoi faire rebondir les débats que nous avons eu récemment sur les projets commerciaux et les risques de friche commerciale :
http://www.ladepeche.fr/article/2014/01 … eture.html
Nous n'arriverons peut-être pas à une situation de fermeture totale à Portet mais la course au gigantisme de ces centres commerciaux a ses limites, notamment dès lors que la desserte TC est insuffisante ou que les accès voirie sont saturés. C'est le cas de Portet dont l'attrait a diminué depuis au moins 20 ans pour ces raisons en particulier.
Guins a écrit:
Ptiloulou a écrit:
Voilà de quoi faire rebondir les débats que nous avons eu récemment sur les projets commerciaux et les risques de friche commerciale :
http://www.ladepeche.fr/article/2014/01 … eture.html
Nous n'arriverons peut-être pas à une situation de fermeture totale à Portet mais la course au gigantisme de ces centres commerciaux a ses limites, notamment dès lors que la desserte TC est insuffisante ou que les accès voirie sont saturés. C'est le cas de Portet dont l'attrait a diminué depuis au moins 20 ans pour ces raisons en particulier.Malheureusement les défenseurs de Val Tolosa dans sa configuration proposée, semblent ne pas lire la presse...
Quelle attitude doivent adopter les décideurs ?
Il faut être très vigilants, bien calibrer les nouvelles implantations et penser à réorganiser les zones existantes. Car le pire c’est d’entasser les mètres carrés. Malheureusement la CCI ne dispose que d’un avis consultatif.
Architecte et urbaniste, bref, citoyen !
GuLe a écrit:
J’aimerai lancer un débat sur les zones commerciales qui se situent en périphérie de centralités urbaines.
Le but n'est pas de tomber dans un discours généraliste à propos d'espaces qui sont en réalité hétérogènes en matière de planification, de gouvernance, d'urbanisme, d'offre commerciale, etc. Mais je pense tout de même qu'il y a des problématiques communes à ces espaces que l'on retrouve un peu partout en France. Le but de ce topic est de développer certaines de ces problématiques pour bien en comprendre les raisons/solutions, et de s'appuyer si possible si des exemples concrets, en illustrant ces problématiques et en mettant en avant des initiatives innovantes permettant de répondre à ces problématiques.
Excellent débat, mais complexe.
Alors honnêtement c'est difficile d'avoir un avis tranché sur cette question.
J'ai vécu dans deux types de configuration: dans le centre-ville de Lyon, et dans la banlieue lilloise (Wattrelos).
Alors autant sur un plan idéologique je serai farouchement contre, mais autant sur le plan pratique j'ai du mal à m'en passer. Je vais tenter d'expliquer point par point le pourquoi.
- l'accessibilité:
Malheureusement c'est le gros point fort quand on habite pas dans une zone dense. Ces zones sont souvent proches des routes et facile et d'accès. On vient en voiture, on galère pas avec le bus, on trouve sa place et on repart. Bref un sentiment de liberté considérable.
- la concurrence:
Pareil c'est le gros problème, c'est que ça flingue le commerce de proximité. Ces zones sont pratiques, on y trouve quasiment tout ce qu'on veut pour moins cher. On peut y faire des courses pour la semaine ou plus, y manger pour trop cher. Bref ça propose vraiment une réponse pour ceux qui n'ont pas forcément beaucoup de pouvoir d'achat (famille nombreuse, en difficulté financière, mais pas que).
- la qualité architecturale:
La franchement je pense qu'il n'y a pas de solution miracle. On peut s’attarder à faire des chalets tout mignon, comme j'ai pu le voir aux USA, mais ça ne cachera jamais les immenses parkings inhérents à ce type de zones. Ces immenses parking et le vide que ça génère annihile toute tentative de forme de vie ou de "ville de proximité". Personne je connais aucune zone de telle sorte ayant une once de qualité de vie. Même les très récente, comme le Heron Parc à Villeneuve d'Ascq, sont scandaleuses.
Ma solution, dans un monde de bisounours, il faudrait limité au maximum ce genre de zone.
Du genre 2 ou 3 seulement pour une agglo d'1M d'hab, et uniquement dans des zones peu denses.
Sinon pour moi la densité est la clé.
Les villes très denses n'ont pas besoin de ce genre de zone. Le fait d'avoir des commerces en bas de son immeuble ou pas trop loin et souvent bien plus confortable, quitte à payer un peu plus cher (avec une certaine limite tout de même), que de perdre une après midi dans ces zones commerciales.
Cependant dans les zones moins denses, il ne faut pas négliger les avantages de la voiture. La dessus je trouve pas mal ce que j'ai pu voir à Los Angeles. C'est à dire des mini centre commerciaux en coin de rue avec un petit parking ou parfois un parking sur le toit. Ça reste très humain et ça s’intègre pas mal dans des quartiers peu denses.
Exemple:
https://www.google.fr/maps/preview/@34. … WvJhig!2e0
ou
https://www.google.fr/maps/preview/@34. … gNf-Lg!2e0
C'est pas parfait, mais c'est moins pire que ces zones commerciales.
Et je pense exactement pareil pour les zones de bureaux, à part si l'entreprise a besoin d'une entrepôt, les zones de bureaux ne devrait pas exister en périphérie ou dans les mêmes conditions que pour les zones commerciales dans les zones peu denses.
En gros, je pense pas qu'il y ait une intégration possible. Il faut pas toutes les détruire, mais si on cherche à reconquérir une zone il ne faut pas, selon moi, chercher à l'intégrer. Il faut tout détruire et repartir d'une feuille blanche, en essayant de créer dans la ville des petits villages plutôt denses.
C'est, je pense, le modèle le plus "vivable", le plus convivial et le plus charmant pour une agglomération assez grande. C'est le modèle de New York, Paris, Istanbul, Lyon, Melbourne...
Je pense qu'il est obligé que ces zones restent des zones, elles ne peuvent pas être intégrées à un quartier d'habitation. Une question d'emplacement : les zones commerciales préfèrent la lisibilité des grands axes, les habitations préfèrent s'éloigner du bruit des grands axes.
Par contre, on peut réorganiser ces zones pour qu'elles soient localement centralisées : point central pour les piétons, où se situe l'arrêt de bus.
De là, on aménage des cheminements piétons pour desservir toute la zone. Car oui, les cheminements piétons sont bien négligés dans ce genre de zone commerciale.
driving down your freeways …
En région Parisienne, un exemple récent pas trop mal, Thiais Village :
petit centre commercial (Ikea, Fnac, Starbuck, Decathlon, etc), au bord de l'A86, avec accessibilité à pied depuis la ville juste à côté.
https://maps.google.fr/maps?hl=fr&l … 9,,0,16.09
BusinessImmo.com, 29/01/2014
Leclerc ouvrira 150 nouveaux drives en 2014
(...)
Leclerc, qui compte 450 drives depuis 2010, compte ouvrir "150 nouveaux drives" d'ici la fin de l'année 2014, selon E. Leclerc, confirmant une information du magazine LSA. L'enseigne devrait donc compter 600 drives fin 2014, se plaçant en position de leader du marché, devant Auchan Drive et Chronodrive.
(...)
http://www.businessimmo.com/contents/39 … es-en-2014
Tous les grands projets à Nice + le suivi des permis de construire : nice2030.free.fr
Un écart de prix de 40% entre supermarchés en France
Par Marie Bartnik | Mis à jour le 26/02/2014 à 09:29 Publié le 25/02/2014 à 11:10
INFOGRAPHIE - L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a relevé les prix d'un même panier de produits dans plus de 3000 magasins. Leclerc reste l'enseigne la moins chère, Monoprix la lanterne rouge du classement.
...
http://www.lefigaro.fr/conso/2014/02/25 … france.php
La carte associée à l'article montre de flagrantes disparités régionales, notamment entre le nord-ouest et le sud-est du pays.
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Bonjour,
Un article des Echos très intéressant sur la désaffection des grands centres commerciaux Américains (malls) Je pense que ce phénomène est amené à toucher notre pays. Bien évidement le e-commerce est largement responsable de cette évolution.
Aux Etats-Unis, la fin annoncée du mall traditionnel
Ils étaient un élément central de « l’american way of life ». Ils déclinent. Les malls ne font plus recette. Alors que les chaînes ferment de plus en plus de magasins pour accroître les ventes au mètre carré, elles le font en priorité dans les malls. « Il ne fait aucun doute que les magasins en centres commerciaux fermés disparaissent plus rapidement que ceux en plein air », indique David Birnbrey, patron de la société de conseil The Shopping Center Group.
Rick Caruso, fondateur du promoteur immobilier Caruso Affiliated, a même déclaré, lors du dernier congrès de la Fédération nationale de la distribution, que les grands malls traditionnels allaient périr. « Je n’ai pas connaissance d’un grand mall intérieur construit depuis 2006. Quand on arrête de fabriquer un produit, c’est en général la meilleure indication que le consommateur n’en veut plus », a-t-il expliqué.
De fait, les malls classiques affichent des taux de vacance de 35 % à 50 % ! Seuls les centres haut-de-gamme tirent leur épingle du jeu, ceux qui s’adressent aux Américains qui gagnent plus de 100.000 dollars par an. Ou bien les centres commerciaux paysagers, en plein air, plus conviviaux et moins aseptisés. Les malls moins glamour, eux, en sont à chercher des locataires d’un nouveau genre, des cliniques par exemple.
'Internet n'est pas évoqué dans l'article. Il semblerait que ça soit le côté fermé qui rebute, puisque les cc "paysagers" s'en sortent mieux.
driving down your freeways …
djakk a écrit:
'Internet n'est pas évoqué dans l'article. Il semblerait que ça soit le côté fermé qui rebute, puisque les cc "paysagers" s'en sortent mieux.
Bonjour Djakk, tu as raison cet article n'évoque pas le e-commerce mais j'aurai aussi dû parler du second article du même journaliste, ce dernier met bien en avant le rôle du e-commerce dans ce déclin
Distribution : le grand déclin des magasins américains
RadioShack, le spécialiste des produits électroniques, a annoncé mardi dernier la fermeture de 1.100 magasins aux Etats-Unis, soit environ 20 % de son réseau. Staples, distributeur de fournitures et de mobilier de bureau, va clore 225 échoppes en Amérique du Nord, soit 12 % du total, a-t-il indiqué jeudi. Sony avait déjà dit sa volonté de fermer 20 de ses 31 « stores » américains fin février. C'est une véritable hécatombe. Les grandes chaînes de distribution américaines réduisent leurs réseaux de façon drastique. Et c'est une tendance de fond, appelée à s'accélérer, à mesure que les Américains changent leurs habitudes de consommation.
Selon Alison Paul, chez Deloitte, « nous sommes au début d'une période de trois à cinq ans qui va redéfinir l'industrie. La dernière fois qu'on a observé un changement de paradigme de cette magnitude, c'était dans les années 1960 », avec le développement des hypermarchés. Aujourd'hui, avec la montée des ventes en ligne, la fréquentation des magasins chute rapidement.
Pour récupérer des consommateurs, les distributeurs ont d'abord eu la tentation de multiplier les rabais. Mais ils se sont vite aperçus qu'à ce jeu, ils allaient tous y perdre. Ils sont donc passés à une phase de rationalisation. Il faut dire que, jusqu'ici, les Etats-Unis affichaient des surfaces commerciales démesurées : 46 pieds carrés par habitant, deux fois plus qu'au Royaume-Uni, trois à quatre fois plus qu'au Canada. D'après Michael Burden, du cabinet de conseil en immobilier Excess Space Retail Services, ce ratio pourrait chuter de 30 % à 50 % d'ici cinq à dix ans. A mesure que les baux des magasins les moins rentables expireront.
La suite ici:
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect … 655628.php
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