Fort de France (Martinique) - Centre de la Pointe Simon - 105m

Un article du quotidien martiniquais sur la construction

La tour se dévoile
GH. B. / L. H. France-Antilles Martinique 26.11.2010
http://www.martinique.franceantilles.fr … fam_5p.jpg
(Wilfrid Téreau)

Imaginez en 2012, une tour de bureaux de vingt étages qui surplombe la baie des Flamands, un complexe immobilier de 45 appartements de grand standing avec piscine sur huit étages et un troisième immeuble de bureaux, commerces et restaurants... Le pôle d'affaires de la Pointe Simon est plus que sorti de terre. Il est aujourd'hui à hauteur du clocher de la cathédrale et s'affiche face à la mer. Alors les promoteurs de ce complexe s'activent sur la commercialisation du centre. Un pari audacieux, ambitieux, celui de redonner vie à la ville basse et se tourner résolument vers le futur.

153 millions d'euros
Le futur pôle d'affaires de la Pointe Simon prend forme. Treize étages sur vingt sont déjà construits. Le projet d aménagement de la Pointe Simon que Ion doit au cabinet d architecte AR2 Erick Orville et Frank Brière a été conçu en deux phases. La première phase « Presqu'île » , actuellement en cours, a été chiffré à 153 millions d'euros. Une deuxième phase est prévue courant 2013 rive gauche, « Fort-de-France antan lontan » Le programme immobilier prévu en phase 2 sera complémentaire et en continuité avec celui de la phase 1. Il consistera en deux zones distinctes sur la rive gauche. Une première zone prévoit des immeubles de grande hauteur au nord de la presqu'île incluant des bureaux, un hôtel, des commerces et un parking. Les bâtiments de la seconde zone seront de plus petite taille afin de refléter une architecture traditionnelle. Y seront inclus des commerces, un parking et un deuxième plazza.

La tour peut-elle s'effondrer ?
Le centre d'affaires de la Pointe Simon comprend vingt étages d'une surface approximative de 940 m2 parfaitement étudiés et équipés pour satisfaire les besoins des acteurs importants du marché de service, reflets de l'économie de service. Les promoteurs ont assuré qu'en matière, ils ne pouvaient pas faire mieux. Des études spécifiques ont été conduites afin d'assurer que les façades modernes de murs de rideaux, nouvelles en Martinique, résisteraient aux futurs ouragans (des vents de 300 km/h). Des essais et investigations géotechniques poussées ont été réalisés sur le terrain. Les fondations représentent 46 % de la hauteur de la tour. Les premiers appartements du condominium sont à 14 mètres au-dessus du niveau de la mer.

93 mètres de haut
La tour mesurera 93 mètres de haut pour 20 étages. À ses côtés, un bâtiment courbe destiné à héberger des logements « moyen standing » face à la mer (36 mètres de hauteur) et une tour abritant des commerces et des bureaux (38 mètres de hauteur) commencent aussi à sortir de terre.Cela n'a pas été sans mal. Car, comme toute la partie basse de la capitale foyalaise, le site de la Pointe Simon se trouve en zone liquéfiable. Une donnée complexe qui explique l'importance et la durée des travaux de fondation. « Compte tenu des règles PS92 (ndlr : parasis- miques), nous avons dû réaliser un système de fondation spécial pour s'ancrer dans le bon sol » , explique l'architecte Erick Orville.Le mur périphérique en arc de cercle situé derrière les condominiums a son importance. Il va faire 330 mètres de long, entre 30 et 40 mètres de profondeur et 60 cm d'épaisseur. Les efforts que pourrait générer un séisme, ou un événement majeur vont être ramenés sur ce mur complété par des barrettes sous l'élément le plus haut du projet

Un chantier hors norme
Rien que pour les fondations, une enceinte qui descend sur 40 mètres, longue de 330 mètres et large de 80 centimètres a été réalisée. Pour donner un ordre d'idée de ce qui a été coulé en béton, il faut s'imaginer un mur d'1 mètre de long sur 40 centimètres de large qui relierait Fort-de-France à Saint-Pierre. Même chose pour les linéaires en acier, nécessaires au maintien de la structure. Sauf que là, ils représenteraient une distance équivalente à Fort-de-France/Trinidad.

Mister Martin James
http://www.martinique.franceantilles.fr … fam_04.jpg

Il a un CV presque aussi long que certains étages de la tour. Anglais, il a supervisé la construction de buildings dans plusieurs pays du monde, Mister James est le PDG de la société qui gère toute la construction et la commercialisation du pôle d'affaire de la Pointe Simon. Il a été choisi par le pool d'investisseurs trinidadiens qui finance à 70% ce projet, le groupe Monplaisir ayant investi à hauteur de 30%. Pour Martin James, le pari est ambitieux mais il fallait donner un nouveau souffle à Fort-de-France, apporter des équipements nouveaux et modernes. Le site du front de mer offre des perspectives de valorisation qui n'ont pas échappé à Martin James. Il suffit aujourd'hui de les exploiter.

On parle italien et portugais sur le chantier...
1434 créations d emplois dans le secteur du BTP, un chiffre qui suscite des appétits en ces temps de crise. L'arrivée d'étrangers sur le chantier a quelque peu agaçé les entreprises locales. Certaines se sont plaintes d'avoir été supplantées par des sociétés européennes. Il est vrai qu à première vue sur le chantier il y a beaucoup d'ouvriers portugais. Ils sont en ce moment 78 de l'entreprise Cinterex à travailler à l'édification de la tour et des autres bâtiments, pour 20 « locaux » . Et l'entreprise générale en charge de l'ensemble des travaux, INSO, vient d'Italie même si eUe a créé un établissement permanent en Martinique.Pour ce qui est du gros-oeuvre, la société de promotion de la Pointe Simon a donc fait le choix de sociétés européennes. La raison invoquée ? Leur expérience dans l'édification d'immeubles de tour de grande hauteur, des ouvrages qui demanderaient une grande technicité.Toutefois, pour ce qui est des matériaux, ils sont intégralement commandés à des entreprises locales. Ces dernières devraient également intervenir pour le second oeuvre, c'est une demande de la société de promotion de la Pointe Simon à INSO qui se charge des contrats de sous-traitance. On parle là de peinture, électricité, carrelage, plomberie... Au final, sur l'ensemble des 574 emplois créés sur le chantier, 80 % sont des emplois locaux affirme le maître-d'ouvrage, société immobilière de la Pointe Simon.C'est une question à laquelle la mairie de Fort-de-France s'est montrée sensible. Elle l'a d'ailleurs fait savoir au maître-d'ouvrage. Des engagements ont été pris pour accueillir des jeunes en parcours d'insertion, et des intérimaires. La société de promotion de la Pointe de Simon se dit aussi prête à recevoir des artisans désireux de se former à ces techniques de construction pointues des tours de grande hauteur.

Un complexe situé en zone franche
Eh oui, c'est passé presque inaperçu! Le quartier de la Pointe Simon est inclus depuis 2009 dans le périmètre de la zone franche urbaine foyalaise. Les entreprises installées dans le pôle d'affaires de la Pointe Simon pourront bénéficier des avantages fiscaux liés à une implantation en zone franche.Alors va t-on enfin construire un espace de « duty free » pour les touristes, et il ne faut pas aller loin. À l'image de la Pointe Séraphine à Sainte-Lucie. Pour l'instant, on en parle mais sans plus...

La villa de vos rêves : 1,4 million d'euros
Il ne suffit pas d'avoir de l'audace et de l'ambition. Les investisseurs entendent rentabiliser l'opération Pointe Simon. Et il se tourne vers les Martiniquais qui ont de l'argent. Ils ont réuni, mardi soir, un panel d'invités, à l'hôtel La Batelière, pour présenter le pôle d'affaire.Située au 8e et dernier étage du complexe immobilier Condominium Baie des Flamands, la villa de vos rêves de 233 m2 va vous coûter 1,4 millions d'euros. Il n'y en a qu'une. Le plus petit appartement un T3 de 113 m2 est vendu à 400 000 euros. En ce qui concerne les locaux commerciaux, la vue face à la baie a un prix de 30 à 50 euros le m2. Faites vos comptes...

Des quantités astronomiques
La phase 1 du projet, gros oeuvre, fondations comprises, a nécessité des quantités astronomiques de matériaux.42 750 m3 de béton.6 800 000 kg d'acier.La totalité de ces matériaux a été commandée localement, précise (la société de promotion de la Pointe Simon.

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http://www.martinique.franceantilles.fr … -93541.php

Dernière modification par skyhig (28-11-2010 02:04:22)

Merci skyhig pour ton super suivi des chantiers foyalais. J'espère pouvoir retourner au pays assez vite pour voir tous ça de mes propres yeux.
Peux-tu me dire où tu as trouvé le dernier rendu que tu a publié, stp ?

hervious a écrit:

Merci skyhig pour ton super suivi des chantiers foyalais. J'espère pouvoir retourner au pays assez vite pour voir tous ça de mes propres yeux.
Peux-tu me dire où tu as trouvé le dernier rendu que tu a publié, stp ?

En fait il y a un article sur le site de la ville de Fort de France avec un dossier de presentation

Fort-de-France prend de la hauteur

"Le futur pôle d’affaires de la Pointe-Simon avance à grand pas. La tour de 20 étages sera livrée d’ici un an. [...]"

Adrien Janot, 26/11/2010, DOMactu.

wanchun a écrit:

^^Les commentaires des lecteurs sont terribles. Je ne peux pas leur donner tort ceci dit. C'est vrai que les photos de Fort-de-France que j'ai vues montrent une ville vieillie, assez moche esthétiquement. Il serait temps de renouveler de fond en comble le centre ville !

Idem pour Pointe-à-Pitre.

Le problème n'est pas le centre ville, d'ailleurs cette histoire de ville vieillie est complètement fausse puisque ces dernieres années il y eut au contraire une rénovation des batiments anciens qui se trouvaient a l'abandon, une redéfinition des espaces publics etc..., on peut toujours mieux faire mais on peut constater aussi que les chantiers se multiplient alors on peut encourager cette ville a faire mieux; quand on analyse une ville il ne faut pas faire fit de son passé or le passif de celle ci en terme d'urbanisme est a mettre à la charge d'une situation économique de l'époque qui à créer un exode rural en dirction de la capitale.

On ne peut qu'admettre qu'il y a un vrai pb en terme d'esthetique mais il ne se situe pas dans la ville basse puique tous les plus beaux batiments y sont mais dans les quartiers immédiats accolés au centre historique, ceux-ci qualifiés de "populaires" sont l'héritage d'une politique criticable de l'époque qui consistait à laisser faire , laisser s'installer des familles venues de la campagne pour trouver du travail, sans plan d'occupation de l'espace, sans titre de propriété bien sûr

Maintenant on a le résultat de cette politique, des quartiers accolés aux mornes composés d'un assemblage d'habitats diaparates que certains voient comme des "favelas" mais que l'on ne peut qualifier ainsi puique leurs situations de comodités et autres, l'architecture ne peut être comparée a une quelconque situation ressemblante.
Cependant il est vrai que le passant lambda pourrait être étonné de voir cette aménagement anarchique qui renvoi aux reportages sur l'Amérique du Sud

En somme c'est un grand défi pour les urbanistes et architectes dans le plan de rénovation qui un jour sera mis en place

Dernière modification par skyhig (19-02-2011 01:48:08)

Encore merci skyhig.
Aurais-tu une photo prise du même point de vue que le post #35 ?
Cela permettrait de mieux se rendre compte des étages gagnés.

alpin13 a écrit:

wanchun a écrit:

Ils mettent le temps avant de mettre le cladding...

j'ai un collègue de travail qui a fait un hotel 4* sur la Martinique,il est devenu fada avec ces ouvriers entre la fumette et le rhum de bon matin,l'aprés midi ;il avait déguin.

Le pb tu vois c'est que ce sont des ouvriers italiens de l'entreprise INSO qui travaillent sur le chantier

Sinon pour le cladding dès qu'un reflet pointe son nez je le met direct sur le forum

Dernière modification par skyhig (06-01-2011 02:28:00)

Images du cabinet www.brierearchitectes.com qui collabore sur ce projet, leur travail donnera peut être une idée sur le type de façade auquel on doit s'attendre

http://www.brierearchitectes.com/wp-con … 65x980.jpg

http://www.brierearchitectes.com/wp-con … 00x275.jpg

http://www.brierearchitectes.com/wp-con … 00x267.jpg

http://www.brierearchitectes.com/projet … inte-simon

http://www.brierearchitectes.com/wp-con … a-ffps.jpg

Merci 

Salut à vous 2 extraits d'une interview de Olin Monplaisir (groupe Monplaisir) réalisée par Léïla Hamitouche parus en décembre dernier dans l'atlas économique de 2010  (France-Antilles) apparemment il serait passé inaperçu. Hélas je n'ai pas trouvé l'article sur le net et donc j'ai du prendre 2 photos vite à fait dans une bobliothèque et taper ce qui va suivre.
Le 1er extrait c'est le plus important et le deuxième c'est juste un détail pour montrer qu'il y a toujours des hauts et des bas autour de chaque projet.

O.Monplaisir parle de la tour :

"Nous aurons aussi bien des administrations que des entreprises. Il y aura une concentration de service. La mairie, le Conseil général, il y a des privés aussi. C’est une zone franche, elle offre donc un certain nombre d’avantages fiscaux. Je suis en négociation pour la location de 3 étages par une émanation de la banque mondiale, qui va aussi recruter localement. Je négocie aussi avec l’Europe. Et nous avons aussi l’idée de consacrer 2 niveaux pour une université de troisième cycle autour de la mer avec un pôle de recherche"
[...]
Nous avons aussi prévu un hotel Mariott pour la phase 2 avec le centre de conférence. On est en train de dire au ministère de l’économie que le tourisme peut marcher. Un nouveau tourisme, un tourisme de congrès

Pourquoi parle t-il du ministère de l'économie ? ben réponse dans la 2eme citation.

Mais cela ne s’est pas passé comme ça …
"J’ai été déçu. Pour 2 raisons. D’abord il n’y a plus de liaison direct (avec Trinidad) donc à un moment donné nos partenaires prenaient 2 ou 3 jours pour venir ! Du coup, ils ont fait de la location de jet, et quand ils viennent ici maintenant ils passent quelques heures et repartent. Avant ils passaient une nuit, faisaient fonctionner les hôtels … Cela a tué le business.
Le second élément, c’est que nous avions demandé un hôtel mais pour la défiscalisation, Bercy nous a baladés 18 mois. Tous les 6 mois on nous disait de représenter le projet différemment, c’était un refus déguisé. Au troisième coup on s’est dit non. Aujourd’hui le ministère regrette, car il pensait à l’époque que ce n’était pas bon pour la Martinique, car les hôtels n’allaient pas bien. Conseillés peut-être par des gens du tourisme, ils pensaient que c’était un hôtel de trop. Nous avons perdu 2 ans, beaucoup d’argent et cela a donné une très mauvaise image aux investisseurs ils ont trouvé que tout était très long en Martinique, que le projet trainait, ils ont été refroidis. Alors qu’a l'époque l’Ambassade de France avait organisé le déplacement d’hommes d’affaires trinidadiens en Martinique. C’était du jamais vu il y a des banques qui sont venues chercher du business chez nous"

Si le projet avait été jeté à l'eau comme pour la cour de Fort-de-France ça aurait été dommage.