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Transports (généralités)

 
17-09-2023 20:12
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Bilo
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Samuel S a écrit:

Chiffres de l'INSEE sur les déplacements domicile - travail en 2020,
année du plus fort impact du Covid 19 :
https://www.insee.fr/fr/outil-interacti … MN/84_MOB.

Et le vélo reste ultra-minoritaire, malgré tout le tintamarre sur les coronapistes, avec 2,6 % en moyenne nationale, part qui monte à 5,3 % dans les villes centres des aires d'attraction urbaines. Les cadres l'utilisent plus que les ouvriers, d'où peut-être le biais de perception médiatique, mais Paris n'est pas la France.

Dernière modification par Bilo: 17-09-2023 20:12
17-09-2023 22:07
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xouxo
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Ouf, on est rassuré. La France profonde est préservée de ces dangeureux activistes qui sont à prêts à ne pas polluer leur prochains tout en préservant leur cadre de vie (et celui des autres) ! Bref, des radicalisés.

18-09-2023 12:35
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Bilo
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Ça se voulait ironique et pourtant ce n'est pas totalement faux. Certains cyclistes activistes, prétextant que eux parviennent à déplacer du vélo et compte tenu des enjeux du réchauffement climatique, voudraient que tout le monde fasse pareil. Moi je n'ai jamais eu l'idée d'imposer mon mode de vie aux autres (mais je ne rêve pas de l'homme nouveau).
Être cycliste, si c'est meilleur pour la planète en termes d'émissions de GES (c'est plus discutable s'il y a une batterie), ne rend pas très vertueux pour autant, il suffit de voir certains comportements routiers. Certains ont manifestement du mal avec les règles et les contraintes, notamment celle de s'arrêter. Il n'y a pas de passe-droit à avoir parce qu'on est cycliste.
Partant de là, avec une répression accrue des mauvais comportements, des infrastructures cyclables réalisées à bon escient (où il y a de la demande) et une priorité donnée au piéton, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Cela s'appelle inciter plutôt qu'obliger. Ce qui passe plus difficilement dans une bonne part de l'opinion est l'absence d'équilibre global donné entre modes. Le tout-vélo en centre-ville n'est pas plus justifié que le tout-automobile.

18-09-2023 18:04
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hugosbrr
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Petite question, comment sont comptabilisées les personnes qui vont, pour un trajet domicile-travail, prendre la voiture jusqu’à un parking relais puis un transport en commun ?

Dernière modification par hugosbrr: 18-09-2023 18:04
18-09-2023 18:49
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nanar69
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Dans les enquêtes ménages déplacements, c'est - sjmsb - le mode le plus lourd utilisé pendant le déplacement qui est retenu pour la statistique. 
Apparemment, indépendamment de la distance parcourue sur chaque mode, mais peut être a t'on constaté que le plus lourd était en général aussi le plus long ?

Dernière modification par nanar69: 18-09-2023 18:49
18-09-2023 19:06
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nanar69
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Bilo a écrit:

Partant de là, avec une répression accrue des mauvais comportements, des infrastructures cyclables réalisées à bon escient (où il y a de la demande) et une priorité donnée au piéton, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Cela s'appelle inciter plutôt qu'obliger. Ce qui passe plus difficilement dans une bonne part de l'opinion est l'absence d'équilibre global donné entre modes. Le tout-vélo en centre-ville n'est pas plus justifié que le tout-automobile.

J'ai du mal avec la notion que j'ai mis en gras. 
"où il y a de la demande" c'est comme si on déterminait l'utilité d'un futur pont à partir du nombre de personnes qui traversent le fleuve à la nage.  C3

Potentiellement le besoin est partout, sur tous les trajets faits en voiture et inférieurs à quelques kilomètres.
J'ai habité enfant - il y a plusieurs décennies - dans l'école (père instituteur) d'un patelin de 500 habitants avec habitat dispersé.
Pour environ 90 élèves de l'école primaire, il y avait bien 50 vélos.
Au lycée dans le chef lieu du même département (Moulins 03, sans transports en commun à l'époque), au moins la même proportion des élèves venaient en 2 roues (en petite partie motorisée, Cady, Solex, Mobilette).

Je pense (mais je me trompe peut être ? ) qu'on est maintenant bien en dessous de ces parts modales du 2 roues.

Entre les communes de Jacou et Le Crès en banlieue de Montpellier, une route départementale fut déclassée et transformée en voie cyclable très sécure, permettant aux collégiens ou lycéens d'une des communes de se rendre en vélo dans l'établissement situé sur l'autre commune. Près de 90 % des élèves ont adopté le vélo à la suite de cette décision, soit un quadruplement de ce qui se faisait avant la transformation (au lieu du bus, du car, ou de la voiture de papa/maman)

Le potentiel pour installer une voie, une bande, un aménagement cyclable, c'est sur TOUTES les routes et rues.

Dernière modification par nanar69: 18-09-2023 23:17
18-09-2023 19:38
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hugosbrr
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nanar69 a écrit:

Dans les enquêtes ménages déplacements, c'est - sjmsb - le mode le plus lourd utilisé pendant le déplacement qui est retenu pour la statistique. 
Apparemment, indépendamment de la distance parcourue sur chaque mode, mais peut être a t'on constaté que le plus lourd était en général aussi le plus long ?

Très bien, il serait intéressant d’avoir la statistique de ce nombre de trajets hybrides pour affiner la connaissance et répondre aux problème du « dernier kilomètre ».

18-09-2023 20:31
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nanar69
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hugosbrr a écrit:

Très bien, il serait intéressant d’avoir la statistique de ce nombre de trajets hybrides pour affiner la connaissance et répondre aux problème du « dernier kilomètre ».

Le CEREMA vend sans doute des publications très fournies sur le sujet, il est l'inventeur (à l'époque il s'appelait Certu) de la méthode EMD.

Dernière modification par nanar69: 18-09-2023 20:33
18-09-2023 22:27
Lambig
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Bilo a écrit:

Samuel S a écrit:

Chiffres de l'INSEE sur les déplacements domicile - travail en 2020,
année du plus fort impact du Covid 19 :
https://www.insee.fr/fr/outil-interacti … MN/84_MOB.

Et le vélo reste ultra-minoritaire, malgré tout le tintamarre sur les coronapistes, avec 2,6 % en moyenne nationale, part qui monte à 5,3 % dans les villes centres des aires d'attraction urbaines. Les cadres l'utilisent plus que les ouvriers, d'où peut-être le biais de perception médiatique, mais Paris n'est pas la France.

Frédéric Héran en parle très bien. Il y a toujours un décalage dans l'adoption d'un nouveau mode de transport. Pour le vélo, quand il a été inventé lors du XIXe siècle, cela a d'abord été l'affaire des plus riches. Au tout début, c'est un objet qui coûtait très cher, pour un usage essentiellement de loisir. Puis il s'est démocratisé. Le vélo est devenu abordable et répondait au besoin de la nouvelle classe ouvrière : un moyen économique et efficace pour aller travailler. Pendant ce temps les plus riches commençaient à acheter des voitures. Puis comme le vélo, la voiture s'est démocratisée après la Seconde Guerre Mondiale. Le vélo comme moyen de transport a donc été abandonné d'abord par les plus riches, puis par les ouvriers. C'est pour cette raison que dans les années 80, le vélo était un moyen de transport essentiellement utilisé par les ouvriers et les étudiants. En clair, les personnes fauchées qui n'avaient pas les moyens de se déplacer en voiture. Et principalement en campagne car la voiture n'y était pas aussi hégémonique alors que les villes étaient devenues clairement trop dangereuses. Réduire le vélo à un mode réservé au cadre parisien est donc une bêtise  A7

Aujourd'hui, on observe exactement la même dynamique avec le retour du vélo. Ce sont toujours les classes les plus aisées et éduquées qui s'emparent de la nouveauté, avant qu'elle se diffuse à l'ensemble de la société. D'autant que pour le vélo, l'effort pour les accueillir a jusqu'à présent été fait essentiellement dans les centres des villes qui ont su se saisir de l'enjeu. Autrement dit, vous ne pouvez vous déplacer à sécurité à vélo que si vous êtes à côté d'un réseau de pistes cyclables sécurisées. Patience, les réseaux se déploient progressivement dans les quartiers prioritaires de la ville, dans les banlieues pavillonnaires, dans les zones industrielles et à la campagne. Ainsi tout le monde pourra en bénéficier. Dans des villes comme Strasbourg, dont le réseau cyclable est mature, la pratique augmente maintenant clairement en périphérie.

Ne pas oublier que l'enjeu est de permettre à tout le monde de faire du vélo en toute sécurité, et donc de sortir d'un monde où la voiture est imposée à cause du manque d'alternative viable. Aujourd'hui, malheureusement, tout le monde ne bénéficie pas de ce droit car les routes ont longtemps été conçues au bénéfice exclusif des voitures. C'est heureux que cela change

19-09-2023 08:23
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hugosbrr
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Je pense que les crispations autour du vélo sont sur deux volets :
- le premier est bien entendu le comportement des cyclistes qui ne respectent pas le code de la rouge (combien grillent des feux rouges sans en avoir l’autorisation ?), et peu de contraventions
- les aménagements cyclables qui ne sont pas à la hauteur des enjeux, pas assez larges pour certains donc un cycliste préférera aller sur la route ou le trottoir pour sa sécurité, parfois des piste cyclable qui passent devant des place de stationnement donc idéal en termes de sécurité, etc.

Bref, ni les piétons ni les automobilistes ni les cyclistes ne sont satisfaits de la situation actuelle.

19-09-2023 11:48
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Bilo
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nanar69 a écrit:

"où il y a de la demande"

C'est-à-dire où il y a un potentiel de fréquentation significatif.
Je fait l'analogie avec le bus : on ne fait pas un couloir bus juste pour un passage par heure alors que ce bus peut circuler normalement sur la route, c'est la même chose pour le vélo, c'est juste une question de rationalité.

nanar69 a écrit:

Le potentiel pour installer une voie, une bande, un aménagement cyclable, c'est sur TOUTES les routes et rues.

Ce n'est pourtant pas ce que je constate, je vois souvent des pistes cyclables vides hors des centres-villes. L'argument de l'effet réseau jour lorsqu'il y a une forte attente non satisfaite. Je n'ai pas la certitude qu'en France il y ait cette automaticité entre réalisation d'un vrai bon réseau et bonne fréquentation cyclable. Il manque des exemples démonstrateurs qui le prouveraient (je mets de côté Strasbourg qui est un cas à part culturellement), et je suis obligé de me référer à mon constat précité qui me crée un doute.

En interurbain, sur les axes secondaires, il n'y a normalement pas besoin d'aménagement particulier. Une difficulté en urbain, outre la hausse du trafic routier, est qu'on a réduit la largeur de certains axes ces dernières années pour inciter à réduire les vitesses. Ça ne favorise pas du coup la cohabitation entre modes. Il n'y a pour autant pas toujours de la place pour une piste cyclable.

19-09-2023 12:13
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Samuel S
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Bilo a écrit:

Je n'ai pas la certitude qu'en France il y ait cette automaticité entre réalisation d'un vrai bon réseau et bonne fréquentation cyclable. Il manque des exemples démonstrateurs qui le prouveraient (je mets de côté Strasbourg qui est un cas à part culturellement)

Pouvez-vous développer sur la différence "culturelle" strasbourgeoise qui expliquerait l'usage plus important du vélo ?
https://www.strasbourg.eu/-/deplacement … le-travail
Sachant que, pas très loin derrière, se trouve la métropole de Grenoble ...

19-09-2023 14:42
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Bilo
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Dès les années 70 un "comité d'action deux roues" a été créé. Comme l'indique la conseillère délégué à la ville cyclable : "cette réussite ne s’explique pas seulement par la politique publique. Il existe ici tout un écosystème qui aide à rendre la pratique du vélo populaire et agréable, à commencer par les initiatives citoyennes".

19-09-2023 17:35
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Samuel S
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Cette "culture" serait donc en partie la culture du dialogue sur ce sujet entre associations et responsables politiques.

19-09-2023 19:33
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Bilo
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Je voyais cela plutôt comme un symbole de la mobilisation de la société civile en faveur du vélo dans une logique de "bas en haut" (interpellation des pouvoirs publics), qu'on ne retrouve pas forcément puissamment ailleurs.

21-09-2023 11:45
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Bilo
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Pour rebondir sur le sujet du vélo, pour moi la question essentielle est donc : les Français désirent-ils utiliser le vélo pour des déplacements du quotidien ?
Je n'ai pas la réponse, il s'agit de quantifier la part réellement prête à le faire dans la durée (5 %, 10 %, 15 % ?) selon les territoires à partir des préférences révélées et non des préférences déclarées. Les gens pourront en effet s'afficher pour le vélo mais en pratique trouver une bonne excuse (au sens littéral) pour ne pas en faire : problème de la météo, du stationnement, de la transpiration, du vol...
Les activistes pro-vélos, tout à leur bonheur, ont un peu de mal à comprendre que tout le monde ne pense pas comme eux, il suffirait d'enfourcher un vélo pour se rendre compte que c'est super. Ils prennent toujours les exemples maximalistes pour dire que c'est possible. Or ce n'est pas la question, qui est de savoir combien veulent le faire.
Sans doute de plus en plus d'habitants demandent moins de bruit, de pollution et plus de vert, ce qui se traduit par moins d'automobiles, spécialement dans les zones où on en a pas et où on en a pas besoin (Paris). En réponse, les collectivités propose des pistes cyclables, mais est-ce vraiment une demande des gens (c'est une question ouverte) ? Dans les réunions de quartiers et de riverains, à la machine à café, demandent t-ils leur réalisation dans leur rue ?
Je ne suis pas sûr que la logique des CSP prescripteurs proposée par Lambig soit la bonne. Les CSP+ sont aussi ceux qui achètent des SUV. On est plutôt sans doute sur une logique territoriale, ce qui n'est pas anormal pour un mode de transport, chacun ayant leur domaine de pertinence en fonction notamment de la longueur du trajet. Le vélo aura sans doute toujours une part minime dans les trajets centre-périphérie, c'est pourquoi il prospère aujourd'hui surtout au cœur des grandes villes. Et encore, il doit faire face à des concurrents sur son créneau, comme les trottinettes électriques qui prennent moins de place (mais peuvent utiliser les pistes cyclables).
Donc on ne devrait s'affranchir d'essayer de quantifier la demande avant de sa lancer dans la réalisation d'aménagements tous azimuts (je ne parle pas des cas où l'on souhaite surtout faire de l'affichage politique).

21-09-2023 12:08
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Samuel S
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pour moi la question essentielle est donc : les Français désirent-ils...

...continuer à contribuer à un réchauffement climatique qui en a déjà tué quelques uns et en tuera de plus en plus (plus encore que l'automobile) ?

Est-il bien question de désir ?

Dernière modification par Samuel S: 21-09-2023 12:32
21-09-2023 13:56
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Bilo
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Samuel S a écrit:

...continuer à contribuer à un réchauffement climatique qui en a déjà tué quelques uns et en tuera de plus en plus (plus encore que l'automobile) ?
Est-il bien question de désir ?

Indubitablement (en le suscitant).
Nous sommes en démocratie, on ne va pas obliger les gens à faire du vélo s'ils ne le souhaitent vraiment pas. Il existe d'autres modes de déplacement, plus ou moins vertueux.

21-09-2023 18:13
Lambig
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Bilo a écrit:

Samuel S a écrit:

...continuer à contribuer à un réchauffement climatique qui en a déjà tué quelques uns et en tuera de plus en plus (plus encore que l'automobile) ?
Est-il bien question de désir ?

Indubitablement (en le suscitant).
Nous sommes en démocratie, on ne va pas obliger les gens à faire du vélo s'ils ne le souhaitent vraiment pas. Il existe d'autres modes de déplacement, plus ou moins vertueux.

Ce serait intéressant de comprendre pourquoi une part, sans préjuger de l'importance de cette part, des personnes ne veut pas faire de vélo. Il y a bien sûr les problèmes liés au manque d’infrastructure sécurisée. Mais est-ce que ce n'est pas un problème d'imaginaire ?

Par exemple, je pense à la voiture. Depuis des années, on est matraqué par des publicités dont l'unique but est de rendre la voiture désirable. Il n'y a absolument rien de naturel dans le fait d'aimer se déplacer en voiture dans une circulation dense. Or le marketing a créé un univers désirable avec des voitures qui roulent dans des villes vides. Mais sincèrement, si on supprimait toute cette publicité agressive, est-ce que les gens voudraient encore se déplacer comme ça ?

Je pense qu'il y a tout un récit à faire autour du vélo. De voyage, de liberté, de simplicité, de santé, d'économie financière... Si tu arrives à convaincre les gens que se déplacer d'une telle manière leur est personnellement bénéfique, alors ils ne vont pas hésiter. Surtout si ce mode commence à être adopté par une majorité de personnes.

22-09-2023 10:27
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cmoiromain
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Une part d'imaginaire, peut-être mais elle est probablement minime.

Regardez la réalité

Dans sa voiture :
On est au chaud / au frais, bien assis, on a de l'espace, protégé du vent et de la pluie, on écoute ce qu'on veut à la radio, on peut téléphoner, on a un filtre dans l'habitacle qui nous épargne les gaz d'échappements, pollens, etc, on est plus en sécurité, on n'a pas à se fatiguer pour avancer, on n'a presque pas à marcher, et dans la très grande majorité des cas, on va beaucoup, beaucoup plus vite. Et si une route est fermé, on peut aisément faire un détour.

En transports en commun :
Il faut souvent trop chaud, on est debout entassé contre des étrangers qui toussent et reniflent, selon l'heure on est parfois confronté à de l'insécurité, ça secoue, c'est tellement bruyant qu'on est obligé de se détruire les oreilles avec le son à fond dans les écouteurs, c'est souvent sale et parfois ça sent mauvais, ça capte mal ou pas du tout, l'air est extrêmement pollué, on doit faire des correspondances et marcher depuis et vers les stations. Tout ça pour, dans beaucoup de cas, un temps de trajet rallongé (surtout lorsqu'on inclue un bus dans le trajet). Au moindre problème sur une ligne, on est coincé (au mieux, les itinéraires de substitution rallongent considérablement le temps de trajet).

En vélo :
On est tributaire de la météo (trop chaud, trop froid, pluie, vent), pas de radio, difficile de téléphoner à cause du bruit et de l'essoufflement, on respire tout ce qu'il y a de désagréable dans l'air, d'autant plus qu'on fait un effort donc on respire plus, on est vulnérable face aux véhicules lourds, c'est inconfortable dès qu'on roule sur du pavé ou des routes mal entretenues, c'est fatigant (surtout quand ça monte), c'est lent, et c'est facile à voler.

Bien sûr que la plupart de ces points peuvent être traités (au moins partiellement), mais ça nécessite de très lourds investissements, à la fois au niveau public (infrastructures, entretien, personnel...) et privé (il faut s'équipe, avoir un endroit où garer son vélo en sécurité).
A côté de ça, on a une infrastructure existante performante et qui sert à énormément d'usages (on aura toujours besoin des camions, utilitaires, bus etc, même si on interdisait du jour au lendemain les voitures personnelles).


Je pense que le vélo vit un regain de popularité, et que sa part dans les déplacements va encore augmenter, mais il arrivera inévitable à un plafond de verre.
Ca n'empêche pas, pour autant, de développer des infrastructures pour le rendre plus attractif. Ces mêmes infrastructures pourront ensuite servir à d'autres modes de transport, existants ou à créer. Par exemple, les voitures "une place" genre twizzy prennent moins de place pour un service rendu quasiment identique à la voiture 5 places (exception faite des déplacements à plusieurs, par exemples vacances). Les trotinettes électriques, hoverboards, etc, peuvent aussi emprunter ces infras (et ainsi libérer les trottoirs).

25-09-2023 18:48
Lambig
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cmoiromain a écrit:

Une part d'imaginaire, peut-être mais elle est probablement minime.

Regardez la réalité

Dans sa voiture :
On est au chaud / au frais, bien assis, on a de l'espace, protégé du vent et de la pluie, on écoute ce qu'on veut à la radio, on peut téléphoner, on a un filtre dans l'habitacle qui nous épargne les gaz d'échappements, pollens, etc, on est plus en sécurité, on n'a pas à se fatiguer pour avancer, on n'a presque pas à marcher, et dans la très grande majorité des cas, on va beaucoup, beaucoup plus vite. Et si une route est fermé, on peut aisément faire un détour.

Ce que vous dites n'est ni vrai, ni faux. C'est l'imaginaire que vous avez de la voiture. Pour ma part, mon imaginaire est totalement différent. Je la vois comme une boîte de métal à l'intérieur de laquelle je suis enfermé. Dans laquelle il fait trop chaud l'été et trop froid l'hiver, quand on la prend au petit matin alors qu'elle a dormi dehors - ce volant si froid qu'il devient intouchable. Cet espace contraint est aussi là où l'air est le plus pollué. La voiture prend en effet son air au niveau du pot d'échappement de la voiture qu'on suit. C'est aussi un gros objet encombrant. Quand on est coincé dans un bouchon, on ne peut pas faire facilement demi-tour contrairement à la marche ou au vélo. On ne peut pas non plus s'arrêter où l'on veut. C'est une contrainte plus qu'une liberté. Enfin la voiture demande beaucoup de concentration et me fatigue bien plus que n'importe quel autre mode de transport.

Et tant qu'à faire, je partage mon imaginaire sur le vélo. C'est pour pour moi une liberté absolue de déplacement. On va plus vite que la marche et on n'a aucune contrainte subie par la voiture. On peut s'arrêter à tout moment ou faire un détour pour se balader si le cœur nous en dit. Et pourtant on maîtrise le temps de parcours. La météo n'est pas une contrainte, l'Homme n'a jamais été fait pour être enfermé. J'aime réellement sentir la pluie fine sur mon visage comme je prends plaisir à rouler à la fraîcheur des soirs d'été. On peut sentir toutes les odeurs de la ville, de la boulangerie qu'on croise ou de la pluie quand on traverser une prairie. À vélo on vit avec la ville car aucun boîte en métal ne nous en sépare.

L'imaginaire, c'est propre à chacun  A5

26-09-2023 11:17
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Ptiloulou
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j'ajouterais pour ma part que mon imaginaire sur les transports en commun (dont je suis usager régulier) ne correspond pas du tout à la description que vous en faites. La notion de temps est toute relative, d'une part parce que sur certains trajets intra-urbains, on va beaucoup plus vite qu'en voiture, et d'autre part parce que même quand c'est un peu plus long, je me sens infiniment plus zen qu'en voiture. je n'ai jamais ressenti réellement d'insécurité dans mes déplacements en transports en commun, en revanche, il m'est assez souvent arrivé de stresser au volant au regard du comportement dangereux (suicidaire ?) de certains automobilistes.

si vous excluez certaines lignes de métro, je ne vois pas en quoi l'air est plus pollué dans les transports en commun que dans les voitures. le confort de voyage est généralement agréable (il n'y a que quand c'est bondé que cela peut être pénible). J'ai l'esprit libre pour faire autre chose pendant le trajet (lire, écouter la musique, échanger sur le tel ...).

Lorsque j'observe les gens dans leur voiture, chacun seul dans son habitacle, coincés régulièrement dans la circulation (tout comme moi mais parfois plus, lorsque le TC a une voie dédiée), je ne les envie pas du tout et je ne les sens pas particulièrement heureux.

J'hésite à faire plus de déplacements en vélo plutôt qu'en TC, mais je n'hésite aucunement avec la voiture dont je songe à me débarrasser définitivement.

j'oubliais de préciser que je fais des économies substantielles en ne fréquentant les stations de carburant que très épisodiquement et je regarde l'envolée des prix du carburant avec un certain détachement.

Entendons-nous bien, je parle de mon seul vécu et mon seul ressenti, je ne juge pas les autres et je sais que tout le monde ne peut pas se passer du véhicule individuel (que ce soit pour les déplacements personnels ou professionnels) et j'imagine bien que pour les personnes ainsi captives, la hausse des prix de l'énergie est une énorme galère.

Dernière modification par Ptiloulou: 26-09-2023 11:46
26-09-2023 18:41
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Bilo
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Oui, mais dans une société libérale un décideur politique devant bâtir une politique publique doit raisonner à l'aune du comportement de l'ensemble de ses administrés et non de ses propres goûts, et aussi bien entendu par rapport aux grands enjeux de la société.
Ce n'est pas parce qu'il aime la bagnole qu'il ne doit investir que dans la construction de routes, idem pour le vélo.
Il ne faut pas dogmatiquement arrêter de construire toute route s'il y un fort usage possible derrière, surtout si c'est pour faire à la place des pistes cyclables avec pas grand monde dessus.

26-09-2023 21:02
Lambig
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Bilo a écrit:

Oui, mais dans une société libérale un décideur politique devant bâtir une politique publique doit raisonner à l'aune du comportement de l'ensemble de ses administrés et non de ses propres goûts, et aussi bien entendu par rapport aux grands enjeux de la société.
Ce n'est pas parce qu'il aime la bagnole qu'il ne doit investir que dans la construction de routes, idem pour le vélo.
Il ne faut pas dogmatiquement arrêter de construire toute route s'il y un fort usage possible derrière, surtout si c'est pour faire à la place des pistes cyclables avec pas grand monde dessus.

Il ne faut pas confondre liberté et libertarisme. La liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas à autrui. Si la circulation automobile nuit à l'intérêt général dans une rue, il est tout à fait normal de l'interdire. Cela ne remet pas en cause le principe de société libérale.

Par exemple, si j'adore la musique, ce n'est pas pour autant que je vais la faire subir à tout mon voisinage à toute heure de la journée. La liberté a un cadre.

27-09-2023 00:14
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rerefr
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Je trouve vos contributions constructives. Cependant, j’ai du mal à mettre le vélo sur le même tableau que la voiture ou les TC :
Je n’ai jamais été faire mes courses de la semaine en vélo par exemple, ni partir en vacances en vélo. Je n’ai jamais accompagné quelqu’un prendre son train /covoiturage /avion en vélo.
Je ne suis jamais allé à un entretien d’embauche en vélo, ni acheter des chaussures-vêtements….
Ou encore aller chez le médecin à vélo.

Pourtant, c’est très agréable, après une journée de travail, de rentrer à vélo. Je choisis mon itinéraire. En fonction de la météo, je vais changer d’itinéraire. Au printemps, passer par le parc. ça rallonge un peu mais les fleurs sont belles.

Dernière modification par rerefr: 27-09-2023 00:15
 

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