Saint-Étienne - Cours Fauriel

Préambule : un emblème de la ville... à l’écart des grandes dynamiques actuelles

Commençons par un constat liminaire : le cours Fauriel est une avenue emblématique de Saint-Etienne, un « miroir pour  la ville » pour paraphraser le titre du bel ouvrage de Claude CRETIN.

Créée au milieu du 19ème siècle pour doter Saint-Etienne d’une promenade prestigieuse et conforme aux préceptes hygiénistes, cette large artère devient rapidement une adresse prisée, tant pour la bourgeoisie locale qui s’installe notamment sur les collines voisines de Villeboeuf et de la Vivaraize, que pour l’ensemble de la population qui prend plaisir à flâner dans les contre-allées ombragées par des doubles rangées de platanes et bordées de brasseries.


Le cours Fauriel au début du 20ème siècle. Source photo : Bibliothèque Municipale de Lyon.
Une promenade élégante où se déploient ombrelles et chapeaux.

Lieu de promenade, le cours Fauriel est aussi un quartier d’intense activité économique avec l’installation en 1894 du « palais industriel » Manufrance qui fait alors la fierté de la ville et de ses habitants.


Manufrance et la colline de Villeboeuf en arrière-plan. Source photo : Bibliothèque Municipale de Lyon.
« L’usine modèle » , telle qu'elle est baptisée, s’incarne au travers de son imposante façade.

Plus tard, c’est l’Ecole des Mines, la « grande dame » du cours qui choisit de s’implanter à cette adresse.
Le cours Fauriel connaît son âge d’or durant la première moitié du 20ème siècle. Dans les années 1960 / 1970, son côté impair – le plus ensoleillé – voit se construire de nombreuses résidences de standing qui contribuent à entretenir son image de « quartier chic » .

Une rupture s’opère avec la fermeture de Manufrance dans les années 1980. Saint-Etienne entre en crise et se retrouve tout d’un coup avec une des plus grandes friches industrielles en centre-ville d’Europe.
Une importante opération de reconversion est lancée dans les années 1990 et aboutit à l’aménagement de « L’Espace Fauriel » qui accueille notamment aujourd’hui le Centre de Congrès, l’Ecole et la Chambre de Commerce.


L'Espace Fauriel aujourd'hui. Source photo : Région Urbaine de Lyon (RUL).
Le site reconverti accueille désormais plusieurs institutions et entreprises.

Depuis… plus grand-chose !
Le cours Fauriel s’est assoupi et vieillit : ses immeubles autrefois très recherchés tendent à perdre en valeur et en attractivité, la partie basse du cours voit ses commerces fermer les uns après les autres, de nombreux arbres centenaires ont été abattus ou sont malades et la population du quartier est réputée être l’une des plus âgée de la ville. Parallèlement, les dynamiques urbaines actuelles de Saint-Etienne se concentrent dans d’autres secteurs, essentiellement au Nord et à l’Ouest : Chateaucreux, Plaine-Achille, Parc Couriot, etc.

Bref, ce qui fut longtemps un des quartiers les plus actifs et prisés de Saint-Etienne est à présent en retrait et en voie de fragilisation comme en témoigne l’évolution de l’immobilier cours Fauriel dont les prix étaient, jusque dans les années 1990, supérieurs de 30 à 40 % à ceux du reste de la ville et se rapprochent aujourd’hui de la moyenne. Dans l’esprit de beaucoup de stéphanois, ce secteur serait toujours privilégié, plutôt aisé et pourtant, dans bien des domaines, sa situation mériterait je pense des interventions rapides et, surtout, un nouveau projet à moyen / long terme afin d’éviter tout « décrochage » .

A l’approche des élections municipales, j’espère que ces quelques idées et propositions nourriront le débat politique et que les différents candidats s’en saisiront pour intégrer le cours Fauriel dans leurs projets pour la ville, indépendamment de tout esprit partisan.

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 10:21:12)

2. Une « coulée verte » en péril ?

Un des traits distinctifs du cours Fauriel réside dans les doubles rangées de platanes centenaires qui le bordent de chaque côté.

Ces arbres apportent en été une tonalité méridionale qui n’est pas sans rappeler le cours Mirabeau d’Aix-en-Provence. La taille des arbres est toutefois réalisée de la même manière que sur les Champs Elysées à Paris (avenue qui fut d’ailleurs le surnom donné au cours lors de sa construction à Saint-Etienne).

Situé dans l’axe du Parc Naturel Régional du Pilat, le cours Fauriel établit un lien entre deux poumons de la ville : le Parc de l'Europe et le Jardin des Plantes.

Plusieurs résidences implantées sur le cours disposent par ailleurs de leurs propres jardins, contribuant indirectement à la présence d’une « trame verte » plus globale.

Malheureusement, de nombreux platanes du cours sont aujourd’hui malades et/ou ont été abattus. Une opération de replantage est programmée à l’automne prochain à hauteur du marché mais plusieurs dizaines d’arbres abattus de manière éparse tout le long du cours – dans la partie basse notamment – demeurent manquants. A l’occasion du dernier Conseil de Quartier, la mairie a annoncé la réalisation prochaine d’un diagnostic phytosanitaire mais elle n’a pas indiqué à quel moment de nouveaux arbres seraient plantés. Dans certains secteurs, des arbres ont été abattus il y a maintenant déjà de longues années et les automobilistes n’ont pas manqué d’envahir très vite ces espaces devenus vacants. D’autres arbres sont par ailleurs souffrants et ne tarderont vraisemblablement pas à être abattus. Les « dents creuses » se multiplient et le linéaire vert se désagrège subrepticement.

Ainsi, ce qui fait une grande partie du charme et de l’agrément du cours Fauriel est actuellement dans une situation délicate qui appelle, à mon avis, des réactions rapides pour ne pas laisser se dégrader ce patrimoine vert remarquable.

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 10:51:18)

4. Un patrimoine architectural " éclectique " , souvent méconnu et insuffisamment valorisé

Le cours Fauriel offre deux principaux visages.

Côté pair, on trouve en grande partie de jolis immeubles anciens du début du 20ème siècle, de quatre ou cinq étages maximum, ainsi que quelques maisons bourgeoises.

Côté impair, les résidences « de standing » construites dans les années 1970 et 1980 dominent. Si le côté pair donne à l’avenue son cachet et nourrit son « imaginaire bourgeois » , c’est le côté impair qui lui donne sa valeur immobilière réelle avec des logements fonctionnels aux balcons et terrasses de taille généreuse.

Le conservatoire, l’ancien site de Manufrance aujourd’hui reconverti en « Espace Fauriel » ainsi que l’Ecole des Mines constituent les principaux édifices monumentaux du quartier.

Le promeneur attentif remarquera sans peine de belles façades, des motifs décoratifs évoquant l’art nouveau / déco ainsi que des traces intéressantes du passé industriel de Saint-Etienne (ancienne fabrique d’armes Darne, ancienne brasserie transformée en boulangerie à hauteur du rond-point / square Franklin Roosevelt…).

Le bâti est dans l’ensemble correctement entretenu même si des ravalements ne seraient ponctuellement pas superflus. Plusieurs immeubles anciens ont par ailleurs fait l’objet d’aménagements malheureux (installation de volets roulants en plastique, transformation disgracieuse des rez-de-chaussée en garages…) révélateurs de la faible « conscience patrimoniale » de leurs propriétaires.

Quelques " verrues " demeurent enfin à hauteur du marché où deux maisons semblent à l’abandon.

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 10:57:35)

6. Une relative variété d’équipements et d’activités

Le cours Fauriel est généralement présenté comme un quartier exclusivement résidentiel. Pourtant, un certain nombre d’équipements et d’activités y sont implantés : CCI, ESC, Ecole des Mines, Planétarium, Conservatoire, Archives Municipales…

A ces institutions s’ajoutent des professions libérales – notamment de santé – ainsi que les commerces précédemment évoqués. Le secteur tertiaire est donc largement dominant.

S’agissant de la mobilité / des transports, le cours est aujourd’hui desservi par une ligne de bus « ordinaire » faute d’une ligne forte (de type BHNS) qui se fait pour l’instant attendre malgré plusieurs annonces successives ces dernières années. Le  projet d’une 3ème ligne de tram un temps envisagé par Michel Thiollière semble, quant à lui, à présent totalement abandonné en raison d’une demande insuffisante et de la situation financière actuelle de la ville.
Des stations Vélivert sont également présentes à différents niveaux du cours.
L’accès à l’autoroute à hauteur du rond-point / square Franklin Roosevelt contribue toutefois à entretenir un flux automobile permanent, au détriment des autres modes de transport.

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 11:16:02)

8. Une ambiance ambivalente

Au final, il est difficile de définir clairement l’ambiance qui règne cours Fauriel.

Etiqueté « résidentiel » , « calme » et « bourgeois » , on peut vite comprendre que la situation y est en fait autrement plus complexe.
Un constat semble toutefois se dégager : c’est celui, au risque de me répéter, de la fragilisation progressive du quartier et de sa tenue à l’écart des principales dynamiques urbaines actuellement à l’œuvre à Saint-Etienne.

La fermeture de nombreux commerces dans le bas du cours est à ce titre anxiogène car elle peut être annonciatrice de la « contagion » du déclin de certains quartiers limitrophes aujourd’hui paupérisés (Saint-Roch / rue Antoine Durafour / Charité notamment). L’entretien de l’espace public, hélas trop peu performant, renforce par ailleurs cette crainte.

Dernière modification par Lancelot42 (01-08-2013 17:18:49)

Quelques premières propositions à débattre…

Les leviers susceptibles d’être actionnés sont nombreux.
Personnellement, j’ai bien conscience des contraintes qui s’imposent à Saint-Etienne et je suis très sensible au fait de construire des projets réalistes et équilibrés, en ce sens qu’il ne s’agit ni d’endetter lourdement la ville avec des initiatives déraisonnables, ni de « déshabiller Pierre pour habiller Paul » en procédant à des tours de passe-passe comme cela se produit parfois.
Je proposerai d’agir en trois temps.

I - A court terme (quelques mois)
Assurer l’entretien du cours de manière efficace et veiller à son bon fonctionnement quotidien global. Il s’agirait, pour commencer, de ne lancer aucun nouveau projet tant que certains problèmes « basiques » ne seraient pas résolus. Par exemple la présence quasi permanente de prospectus publicitaires sur les parties engazonnées des contre-allées. Ou encore les nids de poule sur la chaussée, les trottoirs endommagés, les panneaux signalétiques tordus, les autocollants apposés sur le mobilier urbain, les poubelles taguées… Toutes ces " petites choses " qui créent vite une atmosphère pesante et qui, pourtant, ne relèvent que de la gestion urbaine ordinaire.
De même, il me semble que les nombreux commerces fermés dans la partie basse du cours pourraient aisément - et sans générer de grands frais - faire l’objet d’une opération « Vitr'In » (collage sur les devantures vacantes de stickers présentant des œuvres d’art des musées de la ville). Seule l’implantation d’un petit supermarché nécessiterait à ce stade d’être entreprise en sus, les pouvoirs publics ayant ici une fonction de facilitateurs (une approche « active » des professionnels devrait être menée pour les convaincre de venir).

II - A moyen terme (un à trois ans)
Réintégrer le cours Fauriel dans les projets urbains stéphanois. Il est aujourd’hui absent des principales scènes actuelles (un simple tour à la Maison des Projets permet de s’en rendre compte) et appelle une nouvelle prise de conscience de son rôle et de sa particularité dans la ville.
Un scénario d’avenir ne se construit pas en quelques lignes. Je me risquerai toutefois à trois pistes : un cours Fauriel partiellement libéré du « hold-up automobile » , un cours Fauriel « vert » , qui assure pleinement son rôle de liaison entre le Parc de l’Europe et le Jardin des Plantes et un cours Fauriel inscrit au cœur de la « ville design » .

Réduire la place de la voiture devrait, à mon avis, commencer par des mesures symboliques, telles que l’interdiction de la circulation automobile le premier dimanche de chaque mois. Cela devrait ensuite être relayé par des aménagements pérennes : limitation du trafic à deux voies, les deux autres devant être réservées aux transports en commun – le bus à haut niveau de service qui devait normalement relier les quartiers Sud-Est à Montreynaud en passant par Chateaucreux et dont nous sommes sans nouvelles – et aux taxis, réduction de 25 % du nombre de places de stationnement au niveau des carrefours pour élargir les espaces publics non routiers et, enfin, création de nouveaux passages piétons.

Faire du cours Fauriel un véritable « trait d’union vert » entre les deux principaux parcs de la ville passerait, outre par une réduction de la place de la voiture, par une replantation systématique des arbres malades et abattus. Il conviendrait d’informer clairement les riverains concernés (pourquoi tel arbre va être abattu, à quel moment, quand va-t-il être remplacé…) et d’assurer une veille phytosanitaire permanente afin d’éviter d’agir par « vagues » . Les arbres abattus dans le passé, non remplacés et dont l’emplacement a été par la suite goudronné pour en faire des places de stationnement supplémentaires devraient être de nouveau plantés. La règle serait claire : un arbre toutes les deux places de stationnement actuelles.

Enfin, le cours Fauriel pourrait bénéficier de « l’élan design » de Saint-Etienne pour se redynamiser et moderniser son image. Je pense notamment à des aménagements simples et peu coûteux, dans l’esprit de ce qui a été fait pour le parc des Novacieries, en jouant sur des codes couleurs et du mobilier urbain minimaliste.

III - A long terme (quatre à six ans)
Sensibiliser la population à l’histoire et à « l’esprit des lieux » .
Les stéphanois tournent encore trop souvent le dos à leur histoire. Je suis surpris de constater qu’aucun lieu de mémoire dédié à Manufrance n’existe dans la ville, d’autant plus que l’exposition temporaire organisée l’an dernier au Musée d’Art et d’Industrie a été un grand succès populaire. Pourquoi ne pas accueillir de façon pérenne une partie de cette exposition dans un des anciens bâtiments aujourd’hui reconvertis ou juste en face, dans les locaux libérés par le départ de Pôle Emploi ?

Cette idée a été évoquée en Conseil de Quartier et a semblé être appréciée par les participants.
Plus largement, sensibiliser les publics scolaires au patrimoine architectural du cours, apprendre aux habitants à « lire les façades » à l’occasion de visites thématiques (combien savent que certains immeubles du cours Fauriel sont signés Subit et Gouyon, architectes de la célèbre Villa Hatier ? ) permettrait d’éviter de voir régulièrement des boiseries d’origine remplacées par du PVC.

Nous finirions ainsi par avoir (retrouver ? ) un cours Fauriel où la déambulation piétonne redeviendrait un véritable plaisir et s’agrémenterait d’escales en terrasse de nouvelles brasseries…

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 11:21:06)

Je pense que les obstacles à la réduction de la place de l’automobile cours Fauriel seront davantage culturels qu’opérationnels / pratiques.

Le flux routier en provenance de l’autoroute doit en effet pouvoir être en partie redirigé vers des rues voisines afin de désengorger l’avenue. On peut également penser que si l’A45 finit par voir le jour (sujet sur lequel je me garderai bien de me prononcer ! ), l’autoroute actuelle deviendra beaucoup moins fréquentée.

Quant aux places de parkings en épi que je propose de supprimer, il faut savoir qu’il existe de très nombreuses places de stationnement inoccupées dans les résidences qui bordent le côté impair du cours (information confirmée par des riverains lors de la dernière réunion du Conseil de Quartier). Un accord de gestion entre les syndics de ces immeubles et la mairie permettrait d’en récupérer une partie.

Les objections matérielles pourront ainsi vite être levées, d’autant plus que la mise en place d’un bus à haut niveau de service ne nécessiterait a priori pas d’aménagements coûteux dans cette partie de la ville.
En revanche, c’est bien le volet « acceptabilité sociale » qu’il faudrait travailler. De nouveau, je pense que la mise en place d’une journée sans voiture le 1er dimanche de chaque mois pourrait jouer ce rôle. Cela permettrait aux stéphanois de redécouvrir les usages piétons du cours et avec un peu d’animation (sportive, culturelle…), ils pourraient y prendre goût plus vite qu’on ne l’imagine.

Dernière modification par Lancelot42 (31-07-2013 16:13:57)

Merci de ce retour.
Quelques précisions en réponse à tes observations.

Je ne préconise pas la suppression totale de l’automobile sur le cours mais la réduction de la place – à mon sens abusive – qu’elle occupe. Lorsque je propose d’interdire le cours à la circulation le 1er dimanche de chaque mois uniquement (pas tous les week-ends ni deux jours consécutifs), il serait sans doute possible de maintenir en parallèle la circulation dans les contre-allées pour les riverains. S’agissant des places de parking, je suggère d’en diminuer progressivement le nombre de 25 % environ, à hauteur des carrefours, afin d’élargir les espaces publics non routiers. Les places supprimées pourraient être aisément récupérées dans les résidences du côté impair où, encore une fois, de nombreuses places de stationnement privatives ne sont actuellement pas utilisées. Il faudrait juste bien réfléchir aux modalités concrètes de mise en œuvre mais à l’impossible, nul n’est tenu ! Si besoin, il reste encore quelques disponibilités foncières pour aménager de petits parkings secondaires dans les rues avoisinantes (notamment près de la Résidence Guinard où un terrain vague attend d’être aménagé depuis de nombreuses années, ainsi que rue des Armuriers). Je suis enfin totalement favorable à la mise en place de radars fixes pour s’assurer du respect de la vitesse autorisée (je constate chaque jour des excès… parfois à quelques mètres seulement du commissariat ! ).

Concernant les commerces, je préconise deux choses : d’une part, implanter rapidement quelques nouvelles enseignes dans la partie basse du cours qui en manque cruellement. Rien de luxueux, juste le nécessaire quotidien. Un « Carrefour City » ouvert en semaine jusqu’à 21h/22h, une pharmacie et un magasin de produits surgelés Picard, par exemple. Je n’ai pas d’étude de marché sous la main mais il me semble que la population du quartier, sans être forcément « riche » , a largement le pouvoir d’achat nécessaire pour faire ses courses dans ce type de commerces. Pour les enseignes actuelles peu qualitatives, je ne préconise pas de les faire partir mais plutôt de les accompagner dans une amélioration de leur offre. La ville a par exemple mis en place une démarche « commerce design » pour aider les commerçants qui le souhaitent à moderniser leurs établissements. C’est ce qu’ont fait avec succès la brasserie « Tivoli » et la boulangerie « Fariner » . Il ne s’agirait pas forcément d’entreprendre des travaux couteux. Cela pourrait parfois se résumer à un simple coup de peinture, un peu de décoration et à la suppression d’un éclairage agressif ou de couleurs tape-à-l’œil.

Les mesures que je propose ne sont pas, je l’espère, interventionnistes. Elles visent juste à améliorer la qualité de vie sur le cours sans entreprendre des travaux titanesques que la ville n’aura de toute façon pas les moyens de financer, de surcroit dans un quartier jugé « non prioritaire » .
Au final, tout le monde serait gagnant dans le fait de retrouver un cours Fauriel « apaisé » et mieux entretenu : les habitants, dont l'environnement et les biens se trouveraient revalorisés, les stéphanois dans leur ensemble qui apprécieraient de pouvoir venir flâner sur le cours le week-end et la ville qui conforterait ce secteur comme quartier « de standing » dont elle a bien besoin, surtout dans le contexte difficile actuel.

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 11:22:33)

Une balade dans le quartier ce week-end m'a hélas conforté dans le constat d'un réel déclin du commerce dans le bas du cours…

Un ancien concessionnaire automobile, dont les locaux sont vides depuis plusieurs années, pourraient pourtant facilement accueillir le petit supermarché et la pharmacie qui font tant défaut dans ce secteur.

Autre remarque : faute de repreneur, certains commerces sont transformés en habitation, avec plus ou moins de bonheur.

Dernière modification par Lancelot42 (25-06-2016 11:11:15)

Un triste fait divers vient nous rappeler les conséquences parfois dramatiques de la circulation routière en ville.

Une octogénaire renversée cours Fauriel
Lundi, à 18 heures, une personne de 85 ans a été renversée par une voiture sur le cours Fauriel.

Source : Le Progrès, 10/09/2013

Je ne connais pas les conditions précises dans lesquelles s'est produit cet accident mais je fais malheureusement chaque jour le constat du passage à vitesse excessive de nombreux automobilistes et, surtout, de l’insuffisance du nombre de passages piétons.
Le matin, il est en effet très fréquent de voir des personnes traverser en dehors des clous pour passer d’un trottoir à l’autre. La raison en est simple : la distance entre chaque passage piéton est trop grande, surtout lorsque l’on est pressé pour aller travailler !
J’ai déjà alerté la mairie sur ce point mais il m’a été répondu que les passages actuels étaient « sécurisés » au niveau des feux de signalisation et que la création de nouveaux passages ne pourrait pas l’être. Curieux argument car c’est justement bien parce que les passages « sécurisés » sont trop espacés que les piétons se mettent en danger en traversant en dehors des zones prévues à cet effet.

La création de nouveaux passages piétons aurait plusieurs avantages :
- Elle permettrait de réduire globalement la vitesse de circulation.
- Elle atténuerait la dimension (auto)routière du cours.
- Elle acterait les usages actuels et mettrait fin au déni pratiqué jusqu’alors.

Ce dernier point me semble très important car en matière de déambulation piétonne, il est vain de vouloir changer les habitudes des citadins. Ce n’est pas aux passants de s’adapter au fonctionnement de la rue mais bien à la rue de s’adapter aux usages des passants.
On le voit aisément, par exemple, dans les jardins publics où les piétons dessinent souvent des cheminements spontanés qu’aucune allée bitumée ne parvient à faire disparaitre. La meilleure solution consiste alors à repérer les sentiers tracés par les usagers et à les « officialiser » en les transformant en allée.
Nous sommes dans la même situation cours Fauriel où il est irréaliste de demander aux piétons de traverser dans les clous – au regard des distances à parcourir, notamment – et où il serait nécessaire d’aménager de nouveaux passages piétons « officiels » pour intégrer les usages actuels et éviter aux passants de se mettre en danger.
Des dispositifs originaux permettent aujourd’hui d’apaiser intelligemment les rapports entre piétons et voitures à travers, notamment, la création de ce que l'on appelle des « zones de rencontres » matérialisées par un marquage au sol différenciant.

L’installation de radars fixes permettrait enfin de limiter les phénomènes de « passages express à grande vitesse » auxquels on assiste parfois, en soirée tout particulièrement.

Dernière modification par Lancelot42 (30-10-2013 13:16:35)

Je prends à l'instant connaissance de ce projet qui ne sera pas, semble-t-il, sans conséquences pour le cours Fauriel et la quiétude de ses riverains...

Saint-Etienne : vers une déviation du boulevard urbain
Destiné à dévier le trafic passant par la place Chavanelle et le quartier Saint-Roch, le nouvel itinéraire du boulevard urbain utilisera le cours Gustave-Nadaud et le cours Fauriel.

Source : La Gazette de la Loire, 23/09/2013

Quelqu'un en sait-il davantage ?
A la lecture de ces quelques éléments, je suis déçu et inquiet de voir que la vision purement routière du cours semble aveuglement perdurer.

Dernière modification par Lancelot42 (24-09-2013 19:53:01)

Merci !
Peux-tu nous préciser tes sources SVP ? Par ailleurs, sais-tu si ce projet est toujours à l'étude ou bien déjà validé et en voie prochaine de réalisation ? Si c'est le cas, quel est le calendrier annoncé ? Outre les démolitions évoquées, d'autres aménagements sont-ils programmés ? Je suis preneur de toute information complémentaire si tu en as.
Je comprends tes arguments et te rejoins sur la nécessaire pacification de cet axe. J'emprunte chaque matin à pied le cours Gustave Nadaud pour me rendre à Chateaucreux et c'est tout simplement...extrêmement désagréable (sensation de marcher le long de l'autoroute...). Sans parler de l'ambiance nocturne qui découragerait le plus téméraire des piétons !