PSS

Le Périphérique parisien

 
#76
24-03-2006 22:30
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

Bah comment t'expliquer a propos du tunnel Passy/Auteuil, je crois qu'il fait autour des 800 metres, mais j'avais lu quelque part (mais ou ?) que le plus long fesait 320 metres et des poussieres, mais c'est pas sur  D4

#77
07-06-2006 10:17
B
Boris_F
Tour Eiffel
B
Lieu: Boulogne-Billancourt
Date d'inscription: 28-12-2004
Site web
Hors ligne

20 minutes, 7/06/2006

La porte de Vanves tire la couverture

20 Minutes | édition du 07.06.06

Les habitants du 14e arrondissement vont devoir s'armer de patience, car ils n'en ont pas fini avec les travaux. Après le chantier du tramway des Maréchaux sud, celui de la couverture du périphérique au niveau de la porte de Vanves commencera ce soir pour durer jusqu'en janvier 2008. [...]

Magali Gruet

©2006 20 minutes


Visitez mon blog et mon album photos

#78
03-08-2006 20:53
Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Site web
Hors ligne

Le Parisien du jeudi 3 aout 2006

Un nouveau périph pour un Grand Paris

Depuis hier soir, le périphérique est réduit de moitié à la hauteur de la porte des Lilas. Porte de Vanves, une file est supprimée dans chaque sens... Les automobilistes n'auront pas de répit cet été. Le prix à payer pour rapprocher Paris et sa banlieue.

http://www.leparisien.com/home/info/fai … =265910432
(article payant)


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

#79
18-08-2006 20:45
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

C'est vrai que coté Pte des Lilas, sens intérieur, ca bouchonne grave (6 à 9 minutes pour passer la porte des Lilas)

Sinon je me suis lancé dans les montages vidéos, un de mes tout premiers concerne le périph. Il dure 9 minutes (oui je sais c'est long) mais retrace le trajet Italie - Saint Ouen sens extérieur.

Le lien ? http://www.dailymotion.com/video/xaybz_ … iph-by-you

@ + et merci

#80
18-08-2006 21:06
norteam59
Tour CB21
Lieu: Flandre
Date d'inscription: 21-04-2006
Hors ligne

Super ta vidéo pour un premier montage il est plutôt réussit B6


http://img81.imageshack.us/img81/2291/sanstitreql3.gif

#81
18-08-2006 21:10
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

Merci beaucoup ca fait plaisir  A6 .

Dire que le jour de la "Periféerique" a été annulée par la préfecture de Police, le périf appartient toujours aux autos..lol

#82
18-08-2006 21:14
Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Site web
Hors ligne

Sympa ta vidéo, You  E2

Ca pourrait être amusant de faire un tour complet du périphérique puis de le diffuser sans coupure mais en accéléré. J'ai vu une fois un film intitulé Paris-Marseille, fait sur ce principe...

#83
18-08-2006 21:18
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

Le tour du périphérique en moins de 10 minutes, ça te tente ?

Regarde ca : http://www.dailymotion.com/video/x1uiw_ … f-parisien

En moto, de nuit, à plus de 200 à l'heure (on voit meme un flash d'un radar), sens intérieur

#84
18-08-2006 21:18
norteam59
Tour CB21
Lieu: Flandre
Date d'inscription: 21-04-2006
Hors ligne

Le périf ouvert aux piétons ca serait bien c'est vrai mais ca aurait été le bordel nan?


http://img81.imageshack.us/img81/2291/sanstitreql3.gif

#85
18-08-2006 21:19
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

Surement, avec les véhicules venant des autres autoroutes..j'imagine pas, les Maréchaux saturés...

#86
18-08-2006 21:21
norteam59
Tour CB21
Lieu: Flandre
Date d'inscription: 21-04-2006
Hors ligne

Thierry a écrit:

Sympa ta vidéo, You  E2

Ca pourrait être amusant de faire un tour complet du périphérique puis de le diffuser sans coupure mais en accéléré. J'ai vu une fois un film intitulé Paris-Marseille, fait sur ce principe...

Le faire aussi pour les autres villes à périf, bien sur ca serait moins long qu'à Paris mais ca serait interressant de voir ça.


http://img81.imageshack.us/img81/2291/sanstitreql3.gif

#87
18-08-2006 21:31
Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Site web
Hors ligne

you a écrit:

Le tour du périphérique en moins de 10 minutes, ça te tente ?

Regarde ca : http://www.dailymotion.com/video/x1uiw_ … f-parisien

En moto, de nuit, à plus de 200 à l'heure (on voit meme un flash d'un radar), sens intérieur

Stupéfiant, merci pour le lien. Mais je préfère ta vidéo, au moins tu as pris le temps de voir Paris...

#88
18-08-2006 21:38
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

Merci,..j'ai un peu tourné l'APN pour qu'on puisse voir les tours du 13ème, les Mercuriales, La tour Villette...bref comme tu dis j'ai regardé Paris, avec un peu de chance, sans accident ni ralentissements  A10

Et puis le nom des portes, merci aux panneaux indicateurs et plans de Paris lol

Dernière modification par you: 18-08-2006 21:39
#89
18-08-2006 23:34
le renard
Modérateur carnassier
Lieu: Lyon
Date d'inscription: 17-01-2006
Site web
Hors ligne

you a écrit:

Le tour du périphérique en moins de 10 minutes, ça te tente ?

Regarde ca : http://www.dailymotion.com/video/x1uiw_ … f-parisien

En moto, de nuit, à plus de 200 à l'heure (on voit meme un flash d'un radar), sens intérieur

Moi je préfère la traversée de Paris à plus de 100 km/h en brûlant les feux rouges. A5
http://www.axe-net.be/rdv/


*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***

#90
22-08-2006 22:29
B
Boris_F
Tour Eiffel
B
Lieu: Boulogne-Billancourt
Date d'inscription: 28-12-2004
Site web
Hors ligne

Très sympa, ta vidéo, You !  B6 Poétique même. Et en plus, cela permet de détailler un peu le paysage qu'on ne peut admirer que partiellement quand on est au volant. Et le montage est bien fait. Cool  A7


Visitez mon blog et mon album photos

#91
22-08-2006 23:04
Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Site web
Hors ligne

le renard des volumes a écrit:

Moi je préfère la traversée de Paris à plus de 100 km/h en brûlant les feux rouges. A5
http://www.axe-net.be/rdv/

Je ne connaissais pas ce court-métrage de Lelouch. Absolument fabuleux. Moralement indéfendable. Je ne m'en lasse pas, c'est du grand art : le franchissement des guichets du Louvre, les zig-zags entre les voitures, les oiseaux quis s'envolent devant la voiture... Qu'un cinéaste déjà connu se lance dans un truc aussi fou, c'est stupéfiant. Citation de Lelouch : « comme j'aime le cinéma plus que la loi »...

#92
23-08-2006 15:04
You
Tour First
Lieu: 92
Date d'inscription: 28-03-2005
Hors ligne

Merci MyNight.

J'ai de la chance d'être encore en siège passager, mais le permis est pour bientôt (allez encore 4 ans  C7 )

#93
23-08-2006 15:57
centaure urbain
Membre
Date d'inscription: 22-08-2006
Hors ligne

Bonjour à tous.

Je découvre ce sujet seulement maintenant, un an après la question posée par l'étudiant, mais je contribue quand même car je me sens concerné à plus d'un titre :
- en tant que sociologue urbain travaillant sur Paris (au sens large, comme on le verra),
- en tant que parisien natif et ayant habité 21 ans à la porte Didot dans les immeubles rouges (si si !), à coté du périf, en face de Malakoff, ayant fréquenté les écoles maternelles et primaires de la ceinture verte (Maurice d'Ocagne) puis le lycée François Villon (un des lycées des rebels parisiens).
- en tant que tout récent "banlieusard" (Montreuil) après avoir habité 4 ans à Malakoff (donc, de l'autre coté du périf'), puis le centre de Paris (Oberkampf/Parmentier puis République) pendant 8 ans. J'ai donc .... eh oui, 33 ans.
Par ailleurs, ma mère travaillait comme instit' de l'autre coté du périf' à Malak' (donc, très en contact avec les malakoffiots) et mon père travaillant à place Balard, donc prenant le PC tout les matins aller-retour. J’ajoute que ma famille paternelle habite autour de la Zone depuis 80 ans (donc avant la construction du périph’) et que les anecdotes sont nombreuses sur cet espace et son évolution. C’est pour moi un élément identitaire.

Cette contribution est donc à la fois un témoignage et une contribution à la réflexion sur le périphérique et son évolution.

Le périf, pour moi, concrètement, c’est le pont entre l’avenue G. Lafenestre et l’entrée de Malakoff : un no mans land saturé de signification. C’est donc un point sur la carte, un spot, et non toute l’infrastructure, tout le ruban.

Sur ce pont, il y avait des petites familles « gitanes » : on les appelait les Manouches. Ils habitaient dans des petites caravanes, à 2 ou 3 familles, tranquilles dans ces marges de Paris qui les accueillaient et leur foutaient la paix. Ils me faisaient un peu peur et ils étaient vraiment très cradots mais j’avais beaucoup d’attirance et d’affection pour eux.

Le week-end, ils laissaient la place aux puces de Vanves, typiques du long du périph, héritières des marges de la ville et de la zone non aedificandi (la fameuse « Zone »), les puces chics de Paris qui accueillaient les touristes et les chineurs friqués du centre de Paris les matins et l’après-midi, le marché cheap fréquentés par les classes populaires du coin avec les contre-façons et les quincailleries en fer blanc.

Quand on habite à coté du périph’, la frontière existe peu. C’est vrai qu’on a rien à faire de l’autre coté et donc aucune raison d’y aller mais il y a des lieux qui sautent la frontière allègrement.

Au lycée-collège François Villon, mes potes habitaient Malakoff, Vanves ou Paris Sud (14e, 15e) et il n’y avait vraiment aucune différences, sauf entre les plus « classes moyennes » et les plus « classes populaires ». Les cités de Malak et les cités du 14e, c’étaient la même chose. Tous se retrouvaient autour du dénominateur identitaire commun : c'est PdV ! (porte de Vanves). Avec le fait que les Portes sont éloignées géographiquement et d’un accès long à l’hyper-centre parisien.

Nous fréquentions à pieds le Super M Châtillon pour les grosses courses hebdomadaires. Son évolution actuelle de supermarché de banlieue en Citymarché classieux-bobo est typique de son emplacement : a portée des Parisiens mais avec une surface et des horaires d’ouverture plus tardifs échappant aux règles parisiennes car hors-Paris.

Donc, le périf, pour moi, ce n'est donc pas une frontière : c'est la voie vers l’Ailleurs.

En effet, c'est toujours par là que l'on partait ou rentrait de week-end vers par les autoroutes du Sud ou vers la Normandie/Bretagne.

C'est aussi l'Ailleurs dans Paris puisque c'est par lui (et non pas le centre) qu'on allait vers le nord de la capitale, de l'autre coté de cette autre vraie frontière pour un parisien d'origine qu'est la Seine (la coupure rive gauche/rive droite est très prégnante dans les représentations et les fréquentations de l'espace parisien des parisiens de longue date)

« Chez moi, on voit le périphérique. C’est pas le périphérique, c’est l’Amazone. C’est l’eau du fleuve magnifique. C’est la foret d’Amérique. J’imagine et c’est l’Amazone », chante M.Jonasz. Sur mon pont de la porte Didot, on peut contempler le flot des voitures.  J’imagine la vue qu’on peut en avoir, depuis les tours qui le longe : ça doit être magnifique, surtout la nuit. Mon rêve : habiter dans une de ces tours (coté banlieue ou coté Paris, c’est idem).

La première fois que j’ai habité en banlieue, à Malakoff, dans une maison de ville proche du périf’ mais protégée de ses nuisances par deux cités (Voltaire et Prévert !), j’ai néanmoins ressenti un très fort sentiment de déclassement : je n’étais plus parisien !  La voiture de mon père ne portait plus le 75 ; le métro était "loin" ; la médiathèque de Malak’ était plus pauvre que celles de Paris ; rentrer de soirées en vélo de Paris vers Malak’, ça fait long, etc. Bref, très mal vécu et retour à Paris.

Maintenant, je suis de l’autre coté du périph’, dans le Montreuil bobo, moi-même chassé de Paris par la flambée des prix du logement et la spéculation immobilière … mais mon regard à changé :  j’ai découvert le centre de Montreuil (Croix de Chavaux) qui est un joyau urbanistique. Je découvre la banlieue et développe l’idée que Paris n’est rien sans sa banlieue qu’il méprise pourtant allègrement. La vie urbaine, complexe et passionnante, est définitivement dans les centres villes de banlieues qui forme la couronne de Paris, le font vivre et représente la véritable échelle de son développement urbain. Ce sont ces centres et les relations entre eux et l’hyper-centre parisien qu’il s’agit de développer (cf. le projet Castro des Forts de Paris et l’initiative de la Ville de Paris d’un comité « Agglomération parisienne de première couronne »).

Le périph’, pour ceux qui habitent autour, c’est pas une frontière, c’est une marge de Paris qui rassemblent ceux qui habitent de l’un et de l’autre de son coté. Pour cela, je ne suis pas d’accord avec ce que disait l’étudiant du « barbare GPRU » : le fait de relier les deux cotés autour de micro-quartiers organisée autour du recouvrement du périph’ me semble tout à fait judicieux. Par ailleurs, pour une fois, ce ne sera pas au bénéfice des quartiers riches (Porte Maillot et Portes de St Mandé et Vincennes ne sont pas Portes de Vanves et des Lilas !). Cela créera des petites centralités urbaines hors de l’hyper-centre parisien (Châtelet étendu au périmètre de l’ancien mur des fermiers généraux, càd du 1e au 11e arrdt), à mi-chemin des centralités de la banlieue.

Hélas, le marché s’en mêle avec la construction champignonesque des sièges sociaux autour du périph’ : Vasconi a été cité à la Porte d’Orléans, mais aussi Air France à Montreuil, etc. Le périph devient une véritable muraille atout de Paris intra-muros qui court vers son asphyxie. Le centre est pourri par et pour le tourisme et la « franchisation » des espaces urbaines (cf. D.Mangin). Ceci, du point de vue urbanistique et architectural.

Mais ces implantations, si elles faisaient l’objet de plus d’attention de la part des élus en charge de l’urbanisme (quid de cette zone autour du périph’ dans le PLU ?), peuvent aussi être intéressante, sociologiquement et économiquement pour « Les Portes de Paris », en amenant des activités et une armée de classes moyennes pour mixer la fonction habitat et faire vivre ces quartiers.

Voili, voilou

PS : j'ajoute que Manhattan est également coupé de sa « banlieue » (Brooklyn, Bronx, Harlem, Staten Island, Jersey City, Newark) par des frontières « naturelles » : les deux rivers (Hudson, East) à l’Est et à l’Ouest, la baie au Sud et Central Park au Nord (Harlem est pour moi une banlieue de Manhattan si l’on entend par là une aire urbaine en marge du centre et concentrant de nombreuses fonctions urbaines (habitat, infrastructures, équipements) qui font vivre un centre d’agglomération urbaine). Elle a donc aussi sa frontière avec sa banlieue.
Mais Manhattan (8 M d’habitants) est beaucoup plus importante que Paris intra-muros (2.5 M d’habitants) et peut davantage compter sur ses propres ressources pour subsister. Au reste, Brooklyn fut une vraie ville au même titre que Manhattan (anciennement New York à elle seule), et pas seulement un boroughs de l’entité New York City.

Cette idée d’une agglomération cohérente (que l’on retrouve dans le Board of NYC mais aussi dans le Greater London … dont Foster a fait le très beau siège près de la Tamise) se retrouve, à mon sens, dans celle d’une agglomération parisienne abolissant le périphérique comme frontière pour en faire, comme toujours dans l’histoire de Paris, un super Boulevard urbain, avec ses fonction de circulations rapides mais bien relié à ses abords (les boulevards maréchaux sont surtout des artères de proximité qui, pour l’instant, sont très très peu attractives). Mais tout cela relève plutôt du topic « agglomération ».

#94
23-08-2006 16:08
centaure urbain
Membre
Date d'inscription: 22-08-2006
Hors ligne

un livre indispensable : J.L. Cohen (directeur), Des fortifs au périph, Paris : les seuils de la ville, avec A. Lortie, Picard, Pavillon de l'Arsenal, 1992.

PS : excusez-moi pour le double post ci-dessous : mauvaise manip'. désolé.

#95
23-08-2006 17:45
Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Site web
Hors ligne

D'abord merci pour ce témoignage, c'est un plaisir de te lire B6.

Cela me touche d'autant plus que j'ai habité trois ans à Malakoff, avenue Pierre-Larousse, à trois minutes du périphérique. J'arrivais de province pour mes études. C'est plust tard que j'ai franchi le périph' pour venir habiter dans Paris (mais pas très loin du périph, tout de même, dans le 13e). Mon expérience est donc à la fois proche de la tienne dans l'espace et opposée dans son évolution.

Le périphérique pour moi à l'époque, c'était un espace de pure contemplation. Sans voiture, j'utilisais le métro ou mes pieds pour rejoindre Paris, et seulement le train pour en partir. En trois ans jamais je ne suis descendu dans la tranchée infernale. Mais lorsque j'en avais marre de l'économétrie ou du calcul stochastique, je venais parfois le soir sur le pont de l'avenue de Vanves pour regarder passer les voitures. J'attendais le moment hypothétique et fragile où toutes auraient disparu, où le périph serait entièrement désert l'espace d'un instant depuis mon pont jusqu'au suivant (qui était, en l'occurrence, ton pont à toi).

Le pont était-il une frontière ? Pas vraiment. En tout cas je n'étais pas frustré d'habiter hors de Paris. D'une part je ne venais pas comme toi du centre de Paris, mais de l'extérieur. En arrivant à Malakoff, je faisais déjà un bon de géant vers le Centre. D'autre part, je n'utilisais aucune des fonctions du périph que tu décris : ni pour contourner Paris, ni pour le quitter, ni pour y entrer. C'était une frontière non dans le sens de la séparation, mais seulement dans le sens d'une borne qu'on place à un endroit pour marquer un territoire. Un repère, comme la tour à Montparnasse, la statue à Saint-Michel, le Dôme aux Invalides.

Aujourd'hui, en revanche, j'aurais du mal à repartir de l'Autre côté. Il me serait sans doute plus facile de partir à Lyon ou New York qu'au Kremlin-Bicêtre qui ne se trouve pourtant qu'à cinq cent mètres. Le périphérique est devenu une frontière. La banlieue est devenue étrangère. Je vis et travaille à Paris. Par ma fenêtre du haut de ma tour, je vois Paris, presque tout Paris, mais uniquement Paris. Je vais parfois en banlieue pour me promener, à vélo, en train, mais elle n'a plus d'utilité : c'est un espace de loisir. C'est comme la province, mais plus près que la province.

Je parlais il y a quelques semaines avec un habitant du 5e arrondissement. Il tenait à peu près le même discours sur les arrondissements centraux. Il ne savait presque rien sur le 13e arrondissement. Les barrières de Paris n'ont pas disparu...

(P.S : il y a erreur sur un point, Manhattan est moins peuplé que Paris intra-muros : 1,593,200 d'habitants en 2005, 8 millions c'est pour l'ensemble de NYC, voir par exemple http://en.wikipedia.org/wiki/Manhattan#Demographics).

#96
23-08-2006 23:09
Metropolitan
Tour Montparnasse
Lieu: Paris 92
Date d'inscription: 28-01-2006
Hors ligne

Merci Centaure Urbain d'avoir fait partager des impressions.  A7

Pour se débarasser des choses désagréables, je ferai rapidement deux corrections à ce que tu as dis. Tout d'abord, ce ne sont pas les "quartiers chics" qui bénéficient d'un périphérique couvert, mais les bois de Vincennes et de Boulogne. La raison en est simple, il s'agissait de ne pas éloigner ces bois de Paris. De la même manière, le RER C traverse Issy-les-Moulineaux sur un viaduc, mais il traverse le bois de Meudon en souterrain.

Ensuite, Manhattan est en fait beaucoup plus petite que la ville de Paris. Manhattan représente 59,5 km² alors que la ville de Paris représente 86,9 km² sans les bois et 105,4 km² avec les bois. La population de Manhattan était de 1,5 million d'habitants en 2000 contre 2,1 millions d'habitants à Paris en 1999. Enfin, les boroughs de Brooklyn, Queens, Bronx et Staten Island ne sont pas des banlieues mais font bien partie intégrate de la ville de New York, qui compte dans son ensemble 8,1 millions d'habitants.



En ce qui concerne tes impressions sur le périphérique parisien. Je dois dire que je les partage largement. J'ai toujours vécu dans les Hauts-de-Seine, dans des communes accessibles depuis le métro, et je n'ai jamais vu le périphérique comme une véritable frontière infranchissable.

Paradoxalement, je pense que les parisiens ont plus tendance à considérer le périphérique comme une frontière que les banlieusards, ou du moins les habitants de proche-banlieue. Lorsque l'on dit à un parisien que l'on habite dans la banlieue, même les Hauts-de-Seine, il est difficile d'imaginer que cela puisse être un choix. Forcément pour un parisien, la vie citadine n'existe pas en banlieue, ce qui est évidement très loin d'être le cas. Si je suis heureux d'avoir toujours habité en proche banlieue et non à Paris même, c'est justement parce que cela permet de voir les choses de manière plus ouverte, comme un ensemble. Il y a quelque chose de suffocant dans Paris intra-muros qui me gêne un peu...


PARIS BELONGS TO EVERYONE.

#97
23-08-2006 23:24
Metropolitan
Tour Montparnasse
Lieu: Paris 92
Date d'inscription: 28-01-2006
Hors ligne

Thierry a écrit:

Aujourd'hui, en revanche, j'aurais du mal à repartir de l'Autre côté. Il me serait sans doute plus facile de partir à Lyon ou New York qu'au Kremlin-Bicêtre qui ne se trouve pourtant qu'à cinq cent mètres. Le périphérique est devenu une frontière. La banlieue est devenue étrangère. Je vis et travaille à Paris. Par ma fenêtre du haut de ma tour, je vois Paris, presque tout Paris, mais uniquement Paris. Je vais parfois en banlieue pour me promener, à vélo, en train, mais elle n'a plus d'utilité : c'est un espace de loisir. C'est comme la province, mais plus près que la province.

Je pense sincèrment qu'on ne peut pas apprécier Paris si on ne sait pas la regarder dans son ensemble. Et cet ensemble inclut bien évidemment la banlieue, toute la banlieue, Torcy et Cergy compris. Si on sait la regarder de cette manière, on réalise que l'agglomération parisienne, qui n'est au bout du compte rien d'autre qu'une ville, représente finalement tout un univers, un pays à part entière. Peu d'habitants de l'agglomération sont conscients de la richesse de l'endroit où ils vivent. Ils n'en connaissent finalement qu'une infime partie... moi compris. C'est tout simplement impossible de connaître vraiment tout ce dont resselle l'agglomération.

Un petit exercice intéressant est de sortir de Paris en empruntant les nationales plutôt que les autoroutes. Bien sûr, c'est beaucoup plus long, mais ça permet de mieux réaliser au milieu de quoi l'on vit. Et c'est beaucoup moins glaucque que dans les reportages sur la banlieue !


PARIS BELONGS TO EVERYONE.

#98
24-08-2006 01:36
centaure urbain
Membre
Date d'inscription: 22-08-2006
Hors ligne

Bonjour à tous et merci pour vos réactions à cette contribution écrite avec beaucoup d'émotion et de spontanéité, ce qui explique aussi le manque de documentation sur la partie Manhattan. Donc, merci aussi pour vos corrections tout à fait justifiées.

En ce qui concerne les parties recouvertes du périf’, cependant : certes, elles se situent aux abords des bois de Boulogne et de Vincennes. Mais les abords de ces bois sont aussi des zones urbaines particulièrement bien dotées (sauf peut-être pour la partie HBM en bordure des boulevards Poniatowski et Soult). Les abords du bois qui se vendent bien (hypothèse recouvrement du périf pour continuité des bois avec Paris) ou le recouvrement du périf en fonction de la population bien dotée qui y habitent ? Est-ce la poule qui fait l’œuf ou l’inverse ?

Notons quand même que les lignes 2 et 6 du métro ne sont aériennes que dans les quartiers populaires qu’elles traversaient à l’époque de sa construction (les 15e, 14e,13e, 19e et 18e)  sauf configuration géographique particulière à place d’Italie, Montparnasse et la colline de Philippe Auguste à Colonel Fabien et en bas de Montmartre). Les protestations des habitants des 16e et 17e arrdts contre la perspective de voire le métro passer sous leur fenêtre sont attestées. Mais il est vrai que le 16 et le 17e sont aussi des arrondissements élevés de la capitale formant contrefort le long de la Seine, ce qui justifierait leur enterrement, si ce n’était le coup des forages comparativement à celui de la construction en viaduc.

On observe cependant que, hors les bois, les recouvrements du périf laissant la place à des équipements sportifs ou espaces verts se situent soit dans le 16e (limite avec Boulogne) et dans le bas du 17e (à hauteur de Neuilly et Levallois-Perret). Bien sur, le motif des décisions de recouvrir ces parties seraient à vérifier historiquement mais le fait demeure. JL Cohen précise d’ailleurs lui-même dans sa conférence (cf. ci-dessous) que le périph a été conçu de manière ségréguée entre l’ouest cossu et l’est plus populaire.

Après ; plus aucun recouvrement sauf … la Cité Fougères (20e arrdt), édifiée entre 1957 et 1963, soit 4 ans avant les début des travaux du périph (en 1967, je crois), qu’elle enjambe donc, et dix ans avant son inauguration (1973). A noter que l’excellent Pierre Riboulet a supervisé son réaménagement de 1998 à 2003, notamment autour d’un axe central reliant l’entrée de la Cité dans le 20e arrdt à sa sortie vers Bagnolet/Les Lilas.

Je viens d'écouter la conférence de JL Cohen sur le périf' à l'UTLS : c'est très historiographique. Mais quand même, on en retient que la tendance autour de l'enceinte des fortif' avant le périph' a toujours été de "protéger Paris de sa banlieue" et de conserver l'exceptionnalité de la commune de Paris (y compris ses taxes et "octroi"). Cohen estime finalement que, avec le développement des transports en commun publics et des rocades de banlieues à banlieues, le trafic devrait s'amenuiser sur le périph' et que le recouvrement ne peut être que partiel, en des endroits stratégiques urbanistiquement. Il indique aussi judicieusement que, dans ses parties en viaduc, le périph’ est un point de vue unique et somptueux sur Paris et sa banlieue … comme l’étaient les fortifs’. Reste à y implanter des aménagements et des bâtiments de qualité, voire des évènements architecturaux forts manifestant l’articulation de Paris avec ses communes limitrophes (exemple de Bercy 2 par Renzo Piano).

Merci encore et à plus.

#99
24-08-2006 02:04
B
Boris_F
Tour Eiffel
B
Lieu: Boulogne-Billancourt
Date d'inscription: 28-12-2004
Site web
Hors ligne

Bienvenue à toi Centaure !

Merci beaucoup pour tes très intéressants témoignages. Je partage une grande part de ta vision du périphérique, qui peut aussi bien être envisagé comme suture que comme coupure.

Pour rajouter ma modeste pierre à l'édifice, je conseille la lecture d'un ouvrage-clef sur le sujet :


Paris, la ville du périphérique


Livre broché, 46,00 EUR
191 pages    290 mm x 250 mm x 16 mm

http://www.bief.org/images/coversL/9782281191974L.jpg


EDITIONS LE MONITEUR :
     voir son catalogue sur Bief.org

Date de parution : 15 avril 2003

ISBN : 2-281-19197-4
EAN : 9782281191974

RESUME : La ceinture qui enserre la capitale s'est développée autour d'une infrastructure qui fut un projet d'ensemble et elle fonctionne comme une superposition de logiques et de stratégies parfois contradictoires. Cet ouvrage propose une lecture de ce territoire au travers d'un découpage de 9 études ciblées dont l'objectif est de démontrer comment elle crée des modèles urbains et architecturaux.

ARGUMENTAIRE : Transition entre Paris et les communes limitrophes, la «Ville du périphérique» - dénomination adoptée ici par les membres de Tomato architectes pour étudier les spécificités et imaginer les évolutions de la ceinture qui enserre la capitale - est un territoire improbable où se noue et se dénoue une bonne part du présent et de l'avenir de toute la région.

Ce livre démontre l'existence de la Ville du périphérique en tant qu'entité urbaine à part entière, porteuse de multiples opportunités et développements. Il est donc une invitation à rejeter les a priori défavorables, sortir des idées préconçues liées à la coupure créée par le boulevard périphérique et aux nuisances qu'il engendre. Ainsi que le souligne Jacques Lucan, le périphérique pourrait alors ne plus apparaître comme «un facteur de séparation, mais bien plutôt comme un lien nécessaire entre toutes les parties de la métropole».

Un voyage initiatique dans une ville en pleine mutation...

Ce livre a bénéficié du soutien de la Ville de Paris

Fiche bibliographique en français établie par Electre, © Electre.

Je parlerai plus longuement de mon appréhension du périphérique en tant que Parisien d'adoption ultérieurement dans ce thread fort intéressant. Mais pour l'heure, je suis d'accord aussi sur la dichotomie rive droite/rive gauche, qui me paraît plus prégnante que la dichotomie banlieue/intra pour les gens qui, comme moi et d'autres forumers ici, sont proches du périph (je suis dans le 14ème au quartier Montsouris, et avant j'habitais non loin de la Butte aux Cailles dans le 13ème). J'ai toujours admiré une certaine homogénéité sur la bande disons de 400 mètres de part et d'autre du périph' sud, et je pense que la coupure engendrée est loin d'être aussi forte qu'on le pense souvent dans l'inconscient géographique collectif. Au contraire.

Il y a matière à réflexion en tout cas, et c'est un plaisir que d'avoir lu tes posts  B6

NB : je suis entièrement d'accord avec l'appréhension de Cohen du périph : l'enterrer tout du long serait une hérésie, pour des raisons de fenêtres visuelles fondamentales et fortes. De même, je pense que cette zone géographique est très propice à de gros points de polarités tertiaires. C'est vraiment une suture à mon sens, un système unificateur du territoire, et non la coupure parfois tant décriée qui me paraît d'ordre beaucoup plus psychologique que fondtionnel... J'y reviendrai  A7


Visitez mon blog et mon album photos

24-08-2006 02:38
Metropolitan
Tour Montparnasse
Lieu: Paris 92
Date d'inscription: 28-01-2006
Hors ligne

Ce qui est intéressant, c'est que le périphérique a été pensé comme une voie de contournement permettant d'éviter la ville, et, au final, il s'avère aujourd'hui être une autoroute intra-urbaine.

En effet, si l'on regarde la géographie économique de l'agglomération parisienne, on réalise que le centre économique se situe à cheval sur l'ouest de Paris et sur le centre des Hauts-de-Seine, dans une sorte de triangle entre le quartier de l'Opéra, le quartier de La Défense et le quartier du Val de Seine (Boulogne/Issy). Or il s'avère que le périphérique se situe en plein milieu de cette zone.

Aujourd'hui, dans le contexte que l'on connait, le périphérique est devenu réellement un atout économique pour les communes limitrophes, puisqu'il permet une desserte rapide. Par ailleurs, le développement des nouveaux quartiers d'affaire à Saint-Denis ou à la ZAC Rive Gauche sont facilité par la proximité du périphérique. En ce sens, je crois qu'il est illusoire aujourd'hui, de penser qu'on pourrait un jour s'en débarasser. Celui-ci est devenu bien trop important économiquement parlant.

Ceci ayant été dit, je pense qu'il serait en effet utile de chercher à mieux l'intégrer à son environnement immédiat. Alors je n'ai pas vraiment compris ce que MyNight signifiait lorsqu'il disait que "l'enterrer serait une hérésie", mais je pense personellement qu'on aura du mal à faire l'économie de son recouvrement sur les parties creusées, tout autant que de la rénovation des parties en viaduc, avec pourquoi pas l'habillage du béton de ses pylônes et la mise en place de mur anti-bruit, un peu à la manière de l'A1 ou de l'A14. Alors certes, c'est vrai que ça n'est pas génial pour la vue, mais bon ça aurait d'autres avantages. Je suis de toute manière très ouvert à tout avis contraire.  A7


PARIS BELONGS TO EVERYONE.

Dernière modification par Metropolitan: 24-08-2006 02:44
 

Copyright © 2006-2025 PSS