Les Halles parisiennes et la Canopée

Boris_F · 29-12-2004 13:10:18

Un point sur la question en décembre 2004

Les enjeux

L’aménagement du nouveau quartier de Halles a trente ans. Ouvert en 1979 en plein c½ur de Paris, Le Forum des Halles était un véritable défi. Le bilan qui peut être dressé aujourd’hui de cette opération d’aménagement est paradoxal.

D’une part, les records de fréquentation du pôle d’échange (800 000 visiteurs par jour), des commerces (41 millions de visiteurs par an) et des équipements (piscine, 320 000 entrées par an, Forum des Images, 300 000 entrées par an, Médiathèque, 450 000 prêts par an et 20 000 visiteurs, etc.) indiquent que les riverains, les Parisiens et les Franciliens se sont largement appropriés le site.

D’autre part, on observe le vieillissement prématuré de certains bâtiments, par exemple les pavillons Willerval (rues Pierre Lescot et Rambuteau) qui accueillent bon nombre d’équipements publics.

Les difficultés d’accès et de circulation, le manque de lisibilité des espaces suscitent une impression d’incohérence et de malaise qui touche le quartier dans son ensemble. Non seulement une coupure est ressentie entre le « dessous », dit le « millefeuille », et le « dessus », mais encore elle est très présente entre le quartier piéton et les quartiers limitrophes.

C’est pourquoi la Ville de Paris souhaite aujourd’hui repenser le quartier des Halles qui s’étend de la rue du Louvre à l’est, au boulevard Sébastopol à l’ouest, et de la rue Etienne Marcel au nord à la rue de Rivoli au sud.

Les intentions de la Ville de Paris

Discours de Bertrand Delanoë lors de la réunion publique du 26 juin 2003 :

« La Mairie de Paris a et doit avoir une ambition pour ce quartier, une ambition qui doit savoir partir de l’histoire, ses bons et ses mauvais aspects, et doit se mettre en situation de reprendre un certain cours de l’histoire. Cela ne peut se faire qui si l’on part des riverains. Les habitants de ce quartier pensent beaucoup de choses de ce quartier. Ils me le disent depuis fort longtemps et ils y voient un certain nombre de difficultés, ils rêvent d’un certain nombre de choses et en même temps ils restent attachés à ce quartier.
Ensuite, je crois qu’il faut savoir que l’avenir de ce quartier ne pourra pas "remplir le trou". Il faut partir de quelques réalités fortes.
Première réalité forte : c’est un n½ud de transports considérable, décisif pour l’agglomération parisienne, pour la région Ile-de-France. Donc, la RATP est un partenaire considérable dans l’élaboration de l’avenir de ce quartier.
Deuxièmement, il y a une réalité économique et je pense que c’est très important aussi qu’Unibail soit là car certaines choses marchent bien, d’autres ne marchent pas.
Il y aussi un certain nombre de réalités culturelles dont certaines, notamment le Forum des images, sont une grande réussite mais ont besoin d’influencer encore plus l’âme du quartier. Peut-être y a-t-il d’autres projets culturels qui peuvent venir irriguer ce quartier. A ce propos, sachez que, pour y avoir travaillé avec l’adjoint et la direction, je suis bien sûr favorable à ce que la bibliothèque du cinéma trouve sa place dans ce quartier et évidemment c’est quelque chose que je souhaite que nous financions dans les toutes prochaines années.

Ensuite, tout en débattant, en inventant, il faudrait que nous parlions des projets que vous avez confiés, la SEM Centre, à quatre équipes d'architectes et de paysagistes car on est au travail pour la créativité. C'est à ce moment précis que l'on a besoin aussi de ce que les citoyens ont à nous dire.

Donc, je pense que l’on a assez vite à apporter des réponses en termes de propreté, de sécurité, d’accès, peut-être aussi de qualité encore plus grande donnée à des équipements publics. Car j'ai parlé du Forum des Halles, du Forum des Images, mais il y a aussi la piscine, qui est un endroit très important qui devrait être non seulement préservé mais aussi soigné. A partir de là il y a des étapes. Je crois que nous devons essayer detrouver des réponses à court terme, d'autres qui seront élaborées plus progressivement dans la concertation à moyen terme, et d'autres qui arriveront un peu plus tard.

J’ai demandé à la SEM centre, présidée par Alain Le Garrec, de prendre ce dossier en charge avec les élus de l’arrondissement et de Paris pour, tous ensemble, opérer à partir de ce que nous diront les habitants. Je crois qu’il faut faire preuve d’innovation mais aussi qu’il faudra faire preuve de beaucoup de pragmatisme car, si nous avons l’impression que l’on va passer d’un extrême à l’autre, nous allons nous planter. Il faut absolument, par exemple, lorsqu’on passera aux travaux pour le jardin, accepter qu’à partir d’une réalité on puisse innover, redessiner, corriger, pas détruire : on ne veut pas faire table rase et recommencer quelque chose de totalement nouveau. Ce ne serait pas raisonnable et surtout, pour les habitants, ça donnerait des résultats dans quinze ans. Or j'entends qu'ils aient progressivement des résultats qui leur donnent confiance dans l'avenir du quartier et dans l'investissment de la puissance publique municipale pour le coeur de Paris. Car c'est le coeur de Paris.

Voilà mon état d'esprit. Etant entendu que là aussi, sans donner de montant parce que je ne peux pas en donner à ce stade, pusiqu'il n'y a pas de projet, il est évident que dans la manière dont je dois globaliser ma réflexion sur Paris, en termes budgétaires et en termes d'investissement pour les quatre ans qui viennent, il y aura des crédits d'investissement pour le quartier des Halles. Cela me paraît évident parceque sinon, on pourrait faire tous les discours que l'on veut, si on n'a pas les moindres crédits, ça ne pourra pas marcher.

Je vous le dis franchement, c’est une des priorités de cette équipe municipale et de cette mandature. J’ajoute que beaucoup d’associations ont une vraie expérience et ont déjà une vraie créativité à propos des Halles. Il faut absolument qu’elles puissent participer à cette élaboration et je pense aussi au commerce de proximité. Un des enjeux sera de faire cohabiter l’activité économique du Forum lui-même et, dans le quartier, la préservation et le développement même d’un certain nombre de commerces et d’artisanats. »

Les procédures : Les « marchés de définition simultanés » :
une démarche d’élaboration collective du projet

La procédure des « marchés de définition simultanés » adoptée pour le réaménagement du quartier des Halles permet à plusieurs équipes de concepteurs et aux associations impliquées dans la concertation de contribuer, aux côtés du maître d’ouvrage, à l’élaboration du programme qui servira de base au projet. A l’issue de cette première phase collective de définition du programme, les concepteurs travailleront individuellement à l’élaboration du projet proprement-dit. Le projet retenu pourra ensuite être mis en ½uvre par une ou plusieurs des équipes de concepteurs.

La méthode des « marchés de définition simultanés » permet, notamment dans le cadre de projets d’aménagement urbain, d’engager une réflexion collective autour de l’élaboration d’un programme. A l’inverse d’autres procédures dans lesquelles le programme est prédéterminé de manière intangible par le maître d’ouvrage de l’opération, cette démarche favorise l’émergence progressive d’un programme et son enrichissement par le dialogue instauré entre le maître d’ouvrage et ses interlocuteurs : concepteurs (architectes-urbanistes, paysagistes, spécialistes de la programmation, des transports…) et citoyens, riverains et usagers. Ce choix ne révèle pas le manque d’intention ou d’ambition politique mais la conscience qu’en ville la diversité des enjeux sociaux, culturels, économiques, la multiplicité des acteurs concernés, l’étendue des possibles s’accommodent mal de toute vision préconçue du futur. Or, la rédaction du programme initial conditionne, pour une part essentielle, la nature des projets

Dans un premier temps, la Ville de Paris, maître d’ouvrage des études, a transmis aux quatre équipes de maîtres d’½uvre (les concepteurs), sélectionnées au terme d’une consultation, des orientations préalables d’aménagement du quartier et un fond d’études important sur sa réalité présente (vie sociale, espaces, fonctionnement…)

Sur cette base, les maîtres d’½uvre ont esquissé de premières visions du devenir du quartier tant du point de vue de sa forme que de son usage. Durant cette phase initiale dite « ouverte », chacune des équipes livre à la réflexion commune le fruit de ses propres travaux. Les associations représentant les riverains et les usagers y apportent dans le même temps de premières contributions (analyses et prospective).

Au terme de la phase ouverte, la SEM Paris Centre élabore, pour le compte de la maîtrise d'ouvrage et avec les partenaires, le programme définitif du projet de réaménagement du quartier des Halles à la lumière des diverses approches développées.

Ce programme est alors livré aux mêmes équipes de concepteurs afin que dans le cadre d’une nouvelle phase d’élaboration individuelle - dite phase « individuelle » ou « fermée » - ceux-ci élaborent leurs projets respectifs. Le maître d’ouvrage retient ensuite un des projets qui lui sont soumis comme cadre général de l’opération d’aménagement. Il peut confier ensuite à l’équipe de concepteurs désignée, et éventuellement à d’autres équipes ayant participé à la démarche, des marchés de maîtrise d'oeuvre aboutissant à la concrétisation opérationnelle du projet.

« La méthode des marchés de définition vient à point nommé pour enrichir les outils déjà disponibles de la maîtrise d’ouvrage, remettre en cause parfois les certitudes auxquelles certaines cultures techniques et administratives nous ont habitués. Rien n’est simple, rien qui ne mérite d’être débattu, concerté, soumis à l’expertise. Et c’est la plus grande vertu de la démarche.

C’est une méthode fondée sur le retour de la parole, l’interactivité, la progressivité du projet. Bien menée par une maîtrise d’ouvrage structurée, volontaire, curieuse d’idées, elle doit devenir un lieu collégial d’expression pour une meilleure appropriation mutuelle du dessein collectif ». (Jean-Paul Alduy, ancien président de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP))

LE PROGRAMME

1. DES OBJECTIFS PARTAGES

Consciente de l’interdépendance des fonctions publique, commerciale et de transports, du quartier des Halles et de sa double dimension locale et régionale, la Ville de Paris a souhaité associer à son réaménagement les acteurs publics et privés du site. Cette démarche partenariale originale a permis de réunir la Région Ile-de-France, la RATP et la Société Civile du Forum des Halles de Paris, représentée par Espace Expansion.

L’objectif commun d’amélioration demeurera compatible avec les règles de validation et de mise en ½uvre propres à chacun ainsi qu’avec ses contraintes techniques et financières. Le futur aménageur s’attachera d’ailleurs particulièrement à la cohérence et à la coordination de la planification des différentes phases ou actions, objectif commun des partenaires.
Pour sa part, la Ville de Paris visera des résultats substantiels à court et à moyen termes, afin de favoriser l’appropriation du projet par la population.

La première phase des études de définition pour le réaménagement du quartier des Halles a débouché sur un diagnostic et des objectifs partagés par la Ville de Paris et ses différents partenaires. Le programme qui les retraduit s’est également nourri des éléments de convergence apparus dans les travaux des équipes de concepteurs. Il définit un projet :

• pour Paris et sa Région ;
• innovant, en termes de gestion urbaine associant tous les acteurs,
et de programmes, publics et privés, pérennes et événementiels ;
• au service du développement économique durable et de la diversité des activités au centre de Paris ;
• intégré harmonieusement au quartier ;
• privilégiant une bonne fluidité des relations, piétonnes, mécaniques (transports en commun souterrains et de surface, vélos, livraisons, taxis et véhicules particuliers) ;
• reliant les espaces souterrains et de surface de manière lisible, continue et aisée ;
• de grande qualité architecturale et paysagère, offrant des espaces conviviaux, confortables et sûrs.

Par ailleurs, le projet devra être :
• concerté avec la population et les divers usagers du site ;
• réalisé par phases successives ;
• sans rupture d’exploitation majeure pour les différents acteurs ;
• économiquement équilibré.

1.1 Les objectifs de la Ville de Paris

Pour la Ville de Paris, les fonctions commerciale, résidentielle, symbolique et de communication, présentes depuis les origines, doivent aujourd’hui trouver des espaces à la mesure du quartier. Les thèmes d’intervention choisis sont donc l’espace public et le réseau de transports en commun, le bâti et les fonctions du quartier. Il s’agira notamment, à travers eux, de :

• garantir la sécurité des personnes dans le quartier des Halles, notamment sur le site du Forum des Halles ;
• mettre en valeur la qualité du site en apaisant les situations de conflits sur l'espace public et en favorisant les échanges entre les Halles et les quartiers limitrophes ;
• limiter le rôle de la voirie souterraine aux fonctions de desserte et restreindre le transit dans le centre de Paris ; réduire ou requalifier les accès automobiles ;
• favoriser une réappropriation du jardin et clarifier ses cheminements, tout en préservant la surface du jardin dans sa globalité ;
• faciliter l'accès au pôle de transports publics, y améliorer la sécurité et la qualité des services ;
• rationaliser et valoriser les équipements publics ;
• conforter la fonction résidentielle, en maintenant sa mixité sociale ;
• encourager la diversité commerciale et les autres activités, et favoriser les animations ;
• mettre en valeur les immeubles traditionnels, améliorer l’insertion de certains immeubles.

1.2 Les objectifs de la Région Ile-de-France

La Région Ile-de-France qui intervient au titre de sa responsabilité en matière d’aménagement du territoire régional souhaite :

• affirmer la dimension régionale du site des Halles et la rendre lisible dans le paysage urbain de la capitale ;
• conforter la fonction de porte de Paris et de l’Ile-de-France qu’assure le site des Halles ;
• améliorer la sécurité et la qualité du service offert aux voyageurs de la 1re gare régionale francilienne ;
• rendre le centre de Paris et de l’Ile-de-France accessible pour tous.

1.3 Les objectifs de la RATP

La RATP, en tant que transporteur mais aussi acteur urbain, désire élever le niveau du pôle Châtelet-les Halles en termes d’accessibilité, de qualité des espaces et des services, de confort et de sécurité. Elle souhaite :

• affirmer la position symbolique des Halles comme gare centrale ;
• résoudre les faiblesses de l’accessibilité au pôle d’échanges souterrain, pourtant une des principales portes d’accès à Paris ;
• aborder la question sensible de la sécurité en intégrant aux solutions préconisées la dimension du long terme.

1.4 Les objectifs de la SCFHP, représentée par Espace Expansion

La Société Civile du Forum des Halles de Paris souhaite :

• traiter les problèmes de l'accessibilité et du traitement des flux des usagers du centre ;
• améliorer l'image et la perception du Forum en travaillant notamment sur la lumière naturelle, la transparence, les espaces d'animation ;
• améliorer les signes visibles de la perception du site comme la sûreté, la sécurité, la propreté, le confort, la signalétique, etc. ;
• développer les surfaces commerciales en densifiant judicieusement l'existant quand c'est possible, mais surtout en créant de vraies façades en superstructure dans le quartier, et en liaison avec le tissu commercial existant ;
• simplifier la gestion et l'organisation du site ;
• adapter le site à la mutation profonde des valeurs sociales.

2. LE PERIMETRE DE LA PHASE 2

La première phase ouverte des études a conduit à définir, au-delà du périmètre opérationnel qui demeure celui initialement défini (rue du Louvre, Boulevard de Sébastopol, rue de Rivoli, rue Étienne Marcel), un périmètre élargi (Bourse de Commerce et monuments proches, la Seine, plateau Beaubourg et quartier Saint Merri) à l’intérieur duquel les équipes pourront faire part d’intentions de projet.

3. LES ESPACES PUBLICS

Aux Halles coexistent un sol conventionnel et un sol artificiel, couverture des espaces souterrains, aux modes de gestion aujourd’hui indépendants. Le projet devrait rechercher le renouvellement du sol artificiel et améliorer son interrelation avec le sol conventionnel et les quartiers environnants. Ses objectifs sont :

• visibilité des accès ;
• lisibilité des activités ;
• accessibilité et confort pour tous ;
• continuité des cheminements horizontaux et verticaux ;
• rapidité d’accès vers le transport.

3.1 Le Forum et son intégration au quartier

A la croisée des réseaux des transports en commun, le Forum peut s’affirmer symboliquement comme un c½ur historique et vivant de Paris. Une visibilité et une qualité architecturale accrues doivent être accordées à cet ensemble complexe d’infra et de superstructures. Il s’agira de :

• faire émerger le pôle, en traduisant la diversité de ses fonctions, en certains lieux de l’espace public, ou à travers des édifices ;
• proposer des accès agréables suffisamment dimensionnés ;
• favoriser les synergies entre les différents flux, de voyageurs, de chalands, etc. et les activités de la ville.

3.1.1 Les accès au Forum et les cheminements piétons souterrains

Il s’agira de valoriser les portes existantes et éventuellement de créer de nouveaux accès dans le cadre d’une réflexion d’ensemble portant sur leur traitement paysager et architectural ainsi que sur leur identification. Cette analyse intégrera la question des flux et des impératifs de gestion des espaces par les différents exploitants.

Le pôle de transports en commun

Il s’agira d’agir plus particulièrement sur :
• la visibilité du transport dans la ville et la cohérence urbaine de l’ensemble des accès à l’échelle du quartier (en termes d’équilibre des flux et de design) ;
• la bonne signalisation du pôle RATP aux abords du Forum et sa lisibilité à travers le centre commercial (transparence, information et signalétique) ;
• la rapidité, confort et simplicité optimale des cheminements.

Par ailleurs, dans la perspective de l’amélioration de la qualité des espaces de transport et du développement des activités du Forum et du quartier, la sécurité du site et du pôle d’échanges sera renforcée ; le désenclavement de la gare RER, en privilégiant des accès les plus clairs et les plus directs possibles vers l'extérieur est un objectif prioritaire.

Le pôle des équipements publics

Il importe de garantir de bonnes conditions d’accueil et de visibilité des équipements publics. La question des publics visés et de leurs flux au sein du quartier doit donc être considérée. Les équipements à vocation parisienne ou métropolitaine, maintenus ou développés sur le site, devront - contrairement à ceux destinés au seul public local - être mis en relation directe avec les flux principaux d’usagers et bénéficier de leur passage.

Le pôle de commerces

Les flux, qui conditionnent l'activité économique et commerciale en sous-sol, doivent être maintenus. Leur répartition doit cependant être améliorée par une meilleure distribution entre les différents niveaux de l'ancien Forum à partir des circulations verticales et, également, par une meilleure diffusion des flux vers l’ouest, du côté de la Bourse de Commerce. De même, l’axe nord-sud doit être renforcé dans sa lisibilité et sa connexion au quartier. La connexion des zones commerciales avec les espaces de transport ayant des répercussions déterminantes sur la répartition horizontale des flux et l'équilibre entre les portes, la connexion avec la salle d'échanges à la verticale de la porte Berger semble pertinente.

3.1.2 Accessibilité et confort pour tous

Au-delà de l’aspect strictement réglementaire, l’accessibilité du Forum aux personnes à mobilité réduite, apparaît comme une priorité à concrétiser dans des dispositifs appropriés facilement identifiables.

3.1.3 Qualité des espaces

• Ambiance des espaces
La réflexion engagée autour de la qualité des déplacements et de la succession des ambiances entre surface et sous-sol conduit notamment à accroître la visibilité des espaces souterrains, à résoudre certaines discontinuités, à dégager des volumes de grande hauteur, à rechercher une large diffusion de la lumière naturelle et les conditions d’une plus grande qualité paysagère.

• Animation et services
La réflexion intégrera la création d'espaces dédiés à l'animation et aux événements exceptionnels dans l’esprit des opérations et espaces réalisés récemment.

3.1.4 Les contraintes du Forum des Halles

• La sécurité incendie
La vie et l'exploitation du site sont intimement liées à son système de sécurité incendie dont les impératifs varient selon les secteurs, ancien et nouveau Forum, gare RER de Châtelet-les Halles.

• La sécurité et la sûreté du public
Bien que le fonctionnement actuel de la sécurité soit satisfaisant il est proposé l’instauration d’un dispositif permettant une approche commune entre les exploitants et facilitant la gestion globale des secours lors d’une crise grave.

3.2 Les espaces publics de surface

Il faut distinguer les espaces publics ouverts, adaptés à de multiples usages et activités de la vie urbaine, des « espaces verts ». Il s’agit de préserver et d’augmenter ces derniers, mais aussi de multiplier, en complément, les espaces publics ouverts à de nombreux usages, y compris « non affectés ».

Compte tenu de la situation géographique du site des Halles et de sa forte attractivité, les espaces publics et les jardins peuvent être l’occasion d’innovations paysagères profitables à l’image de marque internationale de Paris. Ils peuvent également s’affirmer, dans un juste équilibre, comme des espaces ouverts à des événements ponctuels autant qu’aux usages quotidiens.

3.2.1 La reconquête des espaces publics de surface

• Éléments de programme
La réflexion sur l’espace public doit porter sur son aménagement en termes de partage, de mixité des usages (livraison, stationnement, circulation, terrasses,…), d’activités et d’ambiance.
La réflexion sur la réduction de la place de la voiture au centre de Paris doit avoir des conséquences sur les aménagements de surface. En effet, la fermeture de certaines trémies, totales, partielles ou recomposées, va permettre de retraiter les espaces publics de surface en harmonie avec leurs usages, piétons ou partiellement circulés.

• Contraintes d’aménagement et de gestion de la voirie de surface
Le nivellement des sols devra permettre l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
La Ville de Paris a décidé de localiser dans le quartier des Halles un marché alimentaire qui sera intégré au projet.

3.2.2 Le jardin des Halles

• Objectifs
Espace ouvert de grande dimension, le jardin est aujourd’hui particulièrement morcelé entre des espaces de circulation, des pelouses et espaces plantés inaccessibles au public et des espaces de repos. Il devra constituer :

• un grand espace de nature végétale au c½ur du quartier ;
• un espace de liaison, accessible au plus grand nombre, ouvert à des usages multiples ;
• un espace appropriable par différentes activités et populations, en particulier les riverains.

• Éléments de programme
Il s’agit de retrouver un espace de jardin unitaire de 4,3 hectares (hors jardins en terrasse, verticaux ou en souterrain). Le nombre de m2 végétalisés et d’arbres de haute tige devra être retrouvé, voire accru. Des espaces seront dédiés aux divers publics du jardin et aux enfants de divers âges en particulier.
La création de jardins verticaux (en super ou en infrastructure) est possible, mais leurs surfaces ne pourront pas être intégrées dans la reconstitution a minima des espaces verts accessibles au public.

L’usage du jardin en toute saison sera prévu, en particulier pour les périodes froides ou humides (jardin d’hiver ou orangerie).

• Contraintes d’exploitation et de gestion du jardin des Halles
Le projet du jardin devra garantir de bonnes conditions d’exploitation et de gestion (arrosage, drainage, quantité de pleine terre, accessibilité des engins d’entretien, etc.).

4. LES ESPACES DE LA MOBILITE

4.1 Les espaces RATP

L’ambition générale du projet ne doit pas obérer des propositions d’actions à court terme, et doit privilégier les actions phasables perturbant au minimum les parcours des voyageurs.

• Le programme
Le projet visera :

• l’amélioration de l’image et de la visibilité du pôle d’échanges dans la ville en relation avec les ambitions portées par la Ville de Paris ;
• l’amélioration de l’accessibilité à la gare du RER et à la station les Halles ;
• le réaménagement de la gare RER et de la station les Halles ;
• l’amélioration des conditions d’accessibilité des personnes à mobilité réduite au-delà même des contraintes réglementaires imposées en la matière ;
• des restructurations concernant la station Châtelet, en interface avec la Ville ;
• l’amélioration de l’insertion urbaine des bus en lien avec les évolutions urbaines du quartier.

• Réaménagement de la station les Halles et de la gare RER
L’objectif principal est de faciliter l’orientation des voyageurs en :
• rendant lisible l’insertion des espaces dans leur environnement ;
• permettant une compréhension globale de la salle d’échanges du RER et de l’orientation des quais par le dégagement d’axes ou de repères.

En termes de sécurité et de gestion des flux, il sera nécessaire de :
• garantir la fluidité optimale des cheminements à long terme, notamment aux abords des lignes de contrôle et au droit des accès aux quais du RER ;
• adapter la capacité des espaces aux évolutions du site.

Enfin, au titre de la politique de la qualité de service de la RATP, il s’agira de :

• ménager des zones d’accueil hors contrôle suffisamment dimensionnées pour déployer efficacement les services liés au transport (information et vente) ;
• proposer un bon dimensionnement et une bonne disposition des lignes de contrôle ;
• développer les activités commerciales et de services associées au transport.

• Station Châtelet (accès et espaces)
Les propositions devront s’efforcer :
• de renforcer la lisibilité et l’efficacité du système en surface et en souterrain, par la création d’espaces d’échanges ponctuels permettant de raccorder les différents sous-ensemble (Châtelet, Rivoli, Forum) de façon logique ;
• d’améliorer la continuité et le confort des cheminements ;
• d’assurer la fluidité des déplacements à long terme ;
• Par ailleurs les objectifs précités de la politique de la qualité de service de la RATP seront poursuivis.

• Amélioration de l’insertion urbaine des bus
La relation du système bus avec l’environnement et le pôle pourrait - en lien avec les propositions faites pour les espaces publics – être améliorée en termes :
• d’insertion urbaine du mode bus ;
• d’intermodalité du bus avec le mode ferré (RER et métro) ;
• d’accessibilité, du confort et de l’information aux points d’arrêt.

Dans ce but, des parcours de bus pourraient être intégrés à la zone piétonne étendue, créant ainsi des espaces viaires « piétons-bus ».

4.2. La voirie souterraine

4.2.1 Supprimer la fonction de transit

L’objectif de la suppression du transit, en particulier nord-sud, est posé. Inversement, les fonctions de desserte et de distribution sont à réorganiser et développer.

4.2.2 Les trémies d’accès et la boucle de circulation

Il s’agira de préserver les exigences de distribution des aires de livraison (amenées à un probable développement) ainsi que celles de l’accès aux parkings. Ainsi, l’accessibilité aux véhicules de grand gabarit (livraison et véhicules pompiers) sera maintenue. Les trémies conservées pourront, elles, être mieux insérées dans le tissu urbain.

4.2.3 La logistique

• Les aires de livraison
La fonction de distribution doit être confortée dans ses usages actuels et surtout amplifiée dans sa capacité à desservir les activités économiques du plateau piétonnier et les activités du Forum.

• Prospective
Le développement d’une logistique ferrée aux Halles est une hypothèse d'étude envisagée par la Ville de Paris à long terme. Elle associera à cette étude l’ensemble des partenaires concernés en amont comme en aval par cette réflexion. Les conditions futures de réalisation de cette hypothèse doivent donc être préservées, en particulier par des liaisons verticales entre les zones de livraison et les sorties dans le quartier.

4.2.4 Les parkings

La voirie de desserte devra donner accès à tous les parkings publics et privés à caractère résidentiel.

4.3 Les deux roues

La circulation des vélos est en principe interdite dans le secteur piéton, ce qui est contradictoire avec le développement de ce mode de transport dans la ville. Un projet global d’organisation viaire, permettant d’appréhender ces questions de manière cohérente assurera les continuités avec le réseau existant dans les quartiers environnants. Les vélos devront trouver des espaces de stationnement spécifiques. Des propositions pour le stationnement des deux-roues motorisés pourront également être faites mais uniquement à la périphérie de l’aire piétonne ou dans la voirie souterraine.

4.4 Les taxis

Il s’agira d’indiquer le positionnement éventuel d’une aire réservée aux taxis, préférentiellement en surface, répondant en termes de localisation et de dimensionnement, aux besoins engendrés par l’activité diurne et nocturne du quartier.

5. LES PROGRAMMES A BATIR

5.1 Constructibilité globale et thèmes de la programmation

5.1.1 Les thèmes de la programmation

De l’ensemble de la phase ouverte émerge la notion de « Paris métropole ». Un lieu symbole de Paris en tant que métropole, ville ouverte culturellement et économiquement sur son environnement régional pourrait être créé à cet endroit unique par sa densité et sa diversité. Pour autant, la vie locale ne saurait se fondre entièrement dans la vie métropolitaine du centre de Paris. Des espaces particuliers doivent être garantis et améliorés.
Une programmation innovante doit permettre l’échange entre ces deux échelles. En particulier, le cloisonnement entre équipements publics et commerces doit être dépassé à travers une programmation adaptée au public du quartier des Halles. L’équilibre général de l’opération doit d’ailleurs tendre à une mixité de gestion et de financement publics et privés.

Les grands thèmes qui ont émergé de la phase ouverte sont l’échange, la création et la connaissance. Tous conjuguent une vocation culturelle, large et populaire, avec le dynamisme économique, créateur d’emplois.

5.1.2 La constructibilité globale

La construction de bâtiments en superstructure dépend largement de la conception générale du renouvellement du site des « Halles ». L’intervention sur la structure souterraine, par la création de nouveaux systèmes d’accès en particulier, mais également par les réaménagements internes sous la forme de substitutions, démolitions partielles, changements d’usage, etc., conditionne largement les transformations du sol urbain.

Le programme ne fixe pas de données quantitatives totales. Il indique :

- Les m2 à reconstituer impérativement concernant les surfaces commerciales et équipements publics qui seraient amenés à être déplacés et relogés sur le site.

- Les m2 à développer pour les équipements publics dont la présence a été validée par la Ville de Paris. Les synergies entre équipements sont soulignées afin de mutualiser certaines fonctions et superficies et de maîtriser à la fois la densité globale et l’équilibre économique général. Ces synergies peuvent se développer au sein d’espaces gérés par des structures privées ou partenariales.

- Les m2 affectés à de nouveaux usages, commerciaux ou liés à d’autres activités, propres à renforcer et dynamiser l’image du site dans sa dimension locale et métropolitaine. Ils seront à développer par des reconversions d’espaces souterrains ou création de surfaces en superstructure.

5.2 Le cadre réglementaire et économique de l’opération

5.2.1 Le cadre opérationnel

Le projet de renouvellement du site du Forum et d’amélioration de la vie dans le quartier des Halles sera réalisé sous la forme d’une opération d’aménagement portée par l’outil opérationnel d’une nouvelle Zone d’Aménagement Concerté. De manière générale dans le cadre du nouveau PLU, le plafond de hauteur au centre de Paris sera fixé à 25 m et ne dépassera nulle part 37 m. Une adaptation de ces règles pourra être proposée au regard du projet. Il convient de souligner que c’est avant tout la qualité des propositions architecturales qui permettra de formuler des règles de gabarit adéquates. La construction de « tours » est, elle, proscrite et les volumes constructibles envisageables devront s’inscrire dans le paysage urbain du quartier et être implantés et conçus en harmonie avec les éléments monumentaux du quartier.

• La phase 1 de réalisation de l’opération d’aménagement aura lieu pour les permis de construire délivrés à partir de l’été 2005, dans le cadre du nouveau PLU de Paris. Il permettra notamment de construire sur l’ensemble du site sans affecter de coefficient d’occupation des sols (C.O.S.). Il ne sera pas imposé de gabarit.

• La phase 2 s’inscrira dans le cadre réglementaire de la nouvelle ZAC dont les règles seront définies en fonction du projet lui-même.

5.2.2 le cadre économique

L’équilibre économique de l’opération devra être assuré par :

• des financements de la Ville de Paris concernant les espaces publics et la modernisation, le développement ou la création d’équipements publics ;

• des participations publiques pour des projets d’équipements, d’aménagement ou d’infrastructure ;

• des financements des partenaires RATP et la SCFHP pour la modernisation et la rénovation d’espaces intéressant leurs activités ;

• des contributions privées, sous la forme de vente de charges foncières, affectées à des espaces commerciaux ou d’activités privées ou partenariales.

5.3 Les contraintes techniques et les chantiers en cours

5.3.1 Les contraintes techniques

Le concepteur devra s’assurer de la faisabilité structurelle du projet qu’il présentera.

5.3.2 Les projets en cours dans le Forum

• Pôle commercial
• restructuration et rénovation des espaces de liaison avec les parkings ;
• restructuration du nouveau Forum, avec la rénovation du mail et la suppression du sas entre l'ancien et le nouveau Forum.
• Pôle des équipements et espaces publics
• travaux de sécurité incendie dans le secteur Bourse Saint Eustache ;
• travaux de réaménagement du Forum des images et création de la Bibliothèque du Cinéma ;
• travaux de rénovation des installations de traitement d’air et d’eau de la Piscine.

5.4 Les espaces du centre commercial

5.4.1 Les extensions en sous sol

Le souhait de la SCFHP se porte sur des surfaces en superstructure qui manquent actuellement au centre. Cependant, dans l'hypothèse d'une densification commerciale en sous-sol, il faut prendre en compte un certain nombre de données à minima. Ainsi, la reconversion de surfaces en commerces n'est possible que dans le cas où ceux-ci sont desservis par des mails bien irrigués permettant la création de vitrines et qu'ils présentent des volumes adaptés.

5.4.2 Les extensions en superstructure

Les extensions en rez-de-chaussée doivent être créées en liaison avec :

• le quartier, et en particulier les commerces environnants ;
• le centre en sous-sol par le traitement des accès et les émergences de commerces, notamment celles d’enseignes locomotives et emblématiques du centre.

5.4.3 Les chantiers et l’exploitation du site

Le Forum ne fermera pas pendant les travaux et le public doit pouvoir accéder aux commerces maintenus en activité dans des conditions normales d'exploitation. Le phasage des travaux doit permettre de réaliser des améliorations dès la première phase et prévoir la réalisation des surfaces commerciales de substitution.

5.5 Les équipements publics

Il s’agit de distinguer dans la programmation les équipements à vocation structurante à l’échelle de Paris et de l’agglomération, liés au n½ud d’échanges de transports en commun de dimension régionale, des équipements qui intéressent au premier chef le niveau local des quartiers centraux, dans une relation de proximité avec les habitants de ces arrondissements.

5.5.1 Pôle culturel Cinéma – Image – à vocation parisienne et régionale

• Le Forum des Images et la Bibliothèque du Cinéma

Le Forum des Images doit naturellement profiter de la dynamique de requalification du quartier et son activité est appelée à se développer. La municipalité a décidé de réaliser des travaux de réaménagement de ses espaces intérieurs en coordonnant ce projet avec celui de l’aménagement d’une Bibliothèque du Cinéma. Le caractère métropolitain de cette opération doit être affirmé et mis en relation avec les éléments développés sur le thème de Paris-métropole.

• La Maison du Geste et de l’Image

Cet équipement, situé place Joachim du Bellay, développe des activités autour de l’image (film, vidéo, photo) et du théâtre pour des publics des collèges et lycées parisiens. Sa localisation dans le périmètre d’étude n’est pas mise en cause.

5.5.2 Pôle Musique – à vocation régionale, parisienne et locale

• Le Conservatoire du centre

Le Conservatoire du centre de Paris, équipement à caractère local, devrait évoluer tant dans ses activités que dans son organisation spatiale. La Ville de Paris envisage après 2007 de créer un conservatoire pour que les quatre arrondissements actuellement concernés disposent de deux conservatoires. En tout état de cause, le Conservatoire du centre doit être maintenu sur le site et, compte tenu de l’accroissement potentiel du public et de ses activités, ses surfaces devront être agrandies afin de créer des conditions de travail sensiblement améliorées pour les élèves et le personnel qui y demeureront. La continuité de l’activité sur le site est obligatoire pendant toute la durée des travaux et dans des conditions convenables d’insonorisation.

• La Maison des Conservatoires

Les travaux de sécurité incendie rendent nécessaire son relogement hors du périmètre d’étude à partir de juin 2005. La continuité d’activité de cet équipement est impérative. Le relogement sera recherché en dehors de la réflexion des équipes.

• La Médiathèque musicale

La médiathèque doit continuer à profiter de sa proximité avec le pôle d’échanges, compte tenu de son public à caractère régional. Il est donc proposé son maintien à son emplacement actuel avec une extension justifiée par son activité. La continuité de son activité devra être assurée.

5.5.3 Les équipements de proximité

• Bibliothèque La Fontaine

Cet équipement devrait, afin d’avoir une meilleure économie de gestion et d’usage, être regroupé avec la bibliothèque de quartier pour adultes actuellement située dans la Mairie du 1er arrondissement.

• Maison des Services Publics

La maison des services publics qu’il serait souhaitable de localiser aux Halles serait destinée aux habitants du quartier, aux entreprises, aux associations, mais aussi aux usagers du site et aux touristes. Elle intégrerait un point d’accueil et d’écoute pour les associations du quartier et mettrait à leur disposition des salles de réunion.

5.5.4 Pôle de pratiques amateurs

Il est proposé de regrouper un certain nombre d’activités aujourd’hui diffuses dans divers équipements dans un « pôle de pratiques amateurs » dont les modalités de fonctionnement seront précisées par les directions de la ville concernées.

• Centre d’animation Les Halles – Le Marais

Cet équipement peut être délocalisé mais devra être relogé sur le site dans le cadre de cette structure dédiée aux pratiques amateurs.

• Ateliers de l’ADAC

Cet équipement est amené à évoluer dans sa structure de gestion à l’échelle de Paris. Toutefois, on retrouvera une partie de ces activités dans le pôle des pratiques amateurs.

5.5.5 Pavillon des Arts

Cet espace doit évoluer afin que son attrait, reconnu pour la qualité de ses expositions, soit élargi au vaste public potentiel, jeune et francilien, du site et celui du quartier.

5.5.6 Boutique Paris Musées

Cet espace peut être délocalisé mais doit être relogé sur le site dans de bonnes conditions de commercialité.

5.5.7 Pôle sportif et de loisirs

• Piscine

La piscine des Halles est un équipement de loisir parisien majeur pour le site qui doit être maintenu dans sa localisation actuelle. Une amélioration de sa visibilité et de sa relation avec l’ensemble du site des Halles est souhaitée.

• Gymnase

Le gymnase est un équipement à caractère local et parisien qui doit être maintenu dans sa localisation actuelle. Une amélioration de ses espaces d’accueil, de sa visibilité et de sa relation avec l’ensemble du site des Halles est souhaitée.

• Billard

Cet équipement a un public d’habitués. Son développement pourrait passer par une meilleure visibilité de son activité en l’intégrant au pôle de pratiques amateurs.

5.6 Nouvelles activités

Il n’est pas souhaitable que les programmes à bâtir se limitent à la reconstitution et à l’amélioration d’équipements existants ainsi qu’à la seule création de nouvelles surfaces commerciales. Il s’agit de diversifier les activités liées à la richesse de ce site tant du point de vue de sa centralité que de l’importance de sa fréquentation. A cette fin, il est possible de construire de nouvelles surfaces, vecteurs d’investissements et de création d’emplois.

5.6.1 Regroupement des postes de police

Un regroupement d’une partie des services de police dans le cadre du réaménagement du quartier des Halles permettrait de leur donner plus de visibilité, d’offrir une meilleure accessibilité pour les utilisateurs ; enfin, d’assurer une présence permanente dans les endroits les plus fréquentés (Forum) dans le quartier. Des synergies pourraient se développer avec d’autres équipements déjà existants sur le Forum, la salle opérationnelle à créer auprès d’un PC Sécurité existant et éventuellement la préfourrière.

5.6.2 Les espaces résidentiels

• Le logement social
L’objectif de mixité sociale en matière de logement doit être pris en considération. Néanmoins, il ne s’agit pas de prévoir de création ex nihilo mais plutôt la réhabilitation d’immeubles anciens à laquelle s’attache la SEM Paris Centre.

• L’accueil des personnes en difficulté
Il convient de prévoir un lieu d’accueil de jour et une maison relais pour les sans-abri les plus âgés.

5.6.3 L’hôtellerie

La fonction hôtelière pourrait être développée dans ce quartier à la fois très central, au c½ur des circuits touristiques et relié aux deux aéroports parisiens.

5.6.4 Paris Métropole, un équipement à vocation régionale

Le site des Halles est adapté à la création d’un équipement à vocation régionale accueillant une ou plusieurs activités, Ce programme abrité dans un ou plusieurs édifices, pourrait devenir une vitrine du site, tant du point de vue de son usage, très ouvert, que de celui de son architecture.
Il offrirait potentiellement à la curiosité du public un accès immédiat à tous les domaines de la création artistique (mode, arts plastiques, image, musique, design, …) et de la création intellectuelle (« l’Université de tous les Savoirs », « école de la deuxième chance »…). Ce lieu inédit à Paris et en région parisienne serait tourné vers l’échange, la formation et la connaissance.

Ce lieu d’échange permettrait également le dialogue entre des acteurs institutionnels et des acteurs privés, Franciliens et étrangers.

5.7 Les bâtiments existants

5.7.1 La Bourse de Commerce

Cet édifice présente un grand intérêt tant du point de vue de sa visibilité que de ses capacités d’usage. La Ville, sensible à des propositions de réaffectation, souhaiterait pouvoir développer une réflexion en ce sens avec la Chambre de Commerce.

5.7.2 L’îlot Berger

Les conditions de transformation de cet ensemble immobilier - techniquement, juridiquement et économiquement très complexes - ne permettent pas de considérer cette hypothèse de manière certaine et en aucun cas en première phase. Cependant, le rez-de-chaussée, les émergences des sorties de secours, la galerie commerciale, le passage des Lingères devront être requalifiés. Une réflexion architecturale sur l’aspect des façades pourra être proposée. La substitution partielle de certaines parties des îlots pourra être prise en considération ainsi que la mise en valeur et le développement des volumes aériens.

5.7.3 La Centrale thermique des Halles

Le bâtiment de la Centrale thermique n’est pas un élément du programme. En revanche tout aménagement en façade ou sur la voie publique devra préserver les conditions d’accessibilité et de bon fonctionnement de ce bâtiment.

6. PHASAGE DE LA PROGRAMMATION

Le souhait de la Ville de Paris est de pouvoir travailler en au moins deux phases de réalisation.

6.1 Première Phase

La première étape, qui doit être achevée d’ici 2007, doit permettre d’engager un processus de transformation du site, et doit être conçue comme un ensemble cohérent et achevé d’interventions.

Elle devra porter sur :

- la réalisation de nouveaux espaces publics dans le quartier, sur l’ensemble du périmètre d’étude ;
- le jardin, même partiellement ;
- l’amélioration, même partielle, des accès au pôle d’échanges RATP, en particulier vers la gare RER ;
- l’amélioration, même partielle, des accès au Forum, vers les trois pôles : pôle des équipements publics, pôle de transport et pôle de commerces ;
- la démolition ou la transformation, même partielles, des pavillons des rues Lescot et Rambuteau ;
- la construction d’au moins un édifice qui devra être achevé dans le cadre de cette première phase et qui sera symbolique de l’opération de renouvellement des Halles ;
- l’accompagnement de projets engagés, notamment l’opération Forum des Images / Bibliothèque du Cinéma, par la valorisation des espaces situés entre la Porte Saint-Eustache et la Porte du Jour et autour de la place Carrée.

6.2 Phase ultérieure

Les équipes préciseront les conditions de mise en ½uvre de leur projet dans la phase ultérieure, que ce soit en termes de quantité bâtie et d’espaces publics à reconfigurer, ou en terme de durée prévisionnelle de réalisation.

Boris_F · 29-12-2004 13:16:53

David Mangin guidera le renouveau des Halles
(Frédéric Edelmann)
Le Monde édition du 16/12/2004
« Depuis plusieurs jours, ce n'était plus vraiment un mystère. Mais avant d'annoncer, mercredi 15 décembre, le choix du projet Seura-Mangin comme lauréat de la consultation pour l'aménagement des Halles, "moment très important de la vie de Paris",enjeu non seulement national mais "international", le maire (PS), Bertrand Delanoë, a malgré tout fait durer le suspense, rappelant la triste histoire du quartier pour mieux souligner la passion qui l'anime, lui et son équipe, à l'heure de sa refondation. »

« Je défendrai la continuité de l'espace public »
(Propos recueillis par Grégoire Allix)
Le Monde édition du 17/12/2004
« Je me suis attaché à concevoir un jardin de plain-pied qui puisse servir à tout le monde, à préserver l'importance de cet espace pour ne surtout pas privatiser davantage l'espace public. J'étais préoccupé par la synergie entre le carreau et la Bourse du commerce. L'idée de tracer un trait entre les deux pour forcer les portes de la Bourse s'est imposée et a structuré le projet. »

Bertrand Delanoë choisit la prudence et préserve les verts
(Christine Garin)
Le Monde édition du 17/12/2004
« En annonçant, mercredi 15 décembre devant la presse, un choix "raisonnable" en faveur de l'équipe de David Mangin, le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, clôt le premier chapitre d'une histoire mouvementée, commencée il y a exactement deux ans. C'est en effet le 9 décembre 2002 que, dans une indifférence quasi-générale, les élus du Conseil de Paris avaient autorisé la SEM-Centre, future maîtresse d'½uvre du projet, "à engager des études préalables à la réalisation d'une opération d'aménagement sur le quartier des Halles". »

Guérir les Halles
Le Monde édition du 17/12/2004
« Près de quarante ans après la destruction des pavillons de Baltard, le Forum des Halles de Paris reste une plaie ouverte : le souvenir d'un saccage architectural. Dans ces conditions, la décision du maire de Paris d'ouvrir ce dossier est légitime. De même que son désir d'éviter un "second traumatisme". Qu'on apprécie ou non son choix en faveur du projet de l'architecte David Mangin, la décision de Bertrand Delanoë marque un temps fort de son action de maire, à mi-mandat, et une date pour Paris. »

15/12/2004 - Après une vaste concertation, le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, et son adjoint chargé de l’urbanisme et de l’architecture, Jean-Pierre Caffet, ont annoncé lors d’une conférence de presse mercredi 15 décembre à midi que, parmi les quatre projets en lice, c’était l'architecte français David Mangin qui avait été retenu pour coordonner le projet de réaménagement du quartier des Halles. Ce choix audacieux, fruit d’une vaste concertation, reste ancré dans la réalité et l’identité de ce quartier historique que parcourent quelque 40 millions de personnes par an.

Dans le cadre du projet d'aménagement du nouveau quartier des Halles, il a été annoncé lors de la conférence de presse du mercredi 15 décembre 2004 que, parmi les quatre projets en lice, c’était l'architecte français David Mangin qui avait été retenu pour coordonner le projet de réaménagement du quartier des Halles. A cette occasion, Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, a fait une allocution...

Mesdames, Messieurs,

Ce moment est très important pour la vie de Paris, puisque au-delà des personnes et des responsables, il s’agit de vous informer, de vous parler de l'avenir du c½ur de notre ville.

Mais comment aborder ce sujet si je ne commence pas par évoquer brièvement le passé ? Ce quartier a une histoire, une histoire qui a été brisée par une décision économique – certes judicieuse, celle du Général De Gaulle, de transférer les Halles à Rungis : toutefois, le tort de celles et ceux qui ont décidé du futur de ce lieu, est de n’avoir pris ni le temps ni la méthode, pour imaginer ce que seraient son âme, sa fonctionnalité, sa vibration, sa beauté, vingt-cinq ans plus tard.

Or, aujourd'hui, quel est le constat unanime ? Pour les différents publics qui « vivent les Halles », 800.000 voyageurs par jour, des dizaines de milliers de riverains, de visiteurs, de consommateurs des nombreux commerces, soit au total, 40 millions de personnes par an, c'est une interrogation perpétuelle sur le sens, sur l'harmonie et même sur l’identité nationale et internationale de ce lieu.

C'est pourquoi nous avons souhaité procéder selon une démarche totalement différente.

Avec Jean-Pierre CAFFET, nous avons voulu ouvrir une vaste concertation et je me réjouis d’ailleurs que nous ayons opté pour le marché de définition, c’est à dire un processus qui permet de faire s'exprimer les attentes, les contradictions, les espérances et les difficultés.

Le choix d’un tel processus est sans doute inédit. Mais 125.000 personnes ont pu visiter l'exposition, s’interroger, et 12.600 ont exprimé un point de vue.

Précisément, ces visions, ces désirs exprimés, nous ont particulièrement éclairés dans notre prise de décision.

Je veux insister sur un autre point : nous avons pris six mois supplémentaires. Et comme nous avons bien fait ! Car étions-nous à six mois près pour nous poser cette question essentielle : que sera le c½ur de Paris dans vingt-cinq ans ?

Oui, c'est cela la question. Et c’est ce à quoi je fais allusion quand j’évoque le processus antérieur. Instruits par le passé, nous avons pris le temps de la réflexion. N’est-ce pas légitime sur un sujet aussi complexe ? Les avis sont divers et je n'ai d’ailleurs subi d'exigences de personne. Nous avons réfléchi, dialogué, et tous les groupes, de la majorité comme de l'opposition municipale, avaient légitimement des points de vue différents. D'ailleurs, le Conseil de Paris y travaillera prochainement j'y reviendrai dans un instant.

Tout cela est normal, chaque individu, chaque observateur ou commentateur, s’est posé un certain nombre de questions.
Nous avons donc procédé de cette manière, dans le respect du droit, la Commission d'appel d'offres présidée par Mireille FLAM prenant sa décision ce matin, après avoir entendu l'adjoint à l'urbanisme, Jean-Pierre CAFFET, avec qui je travaille depuis des mois.

Et bien entendu, le Conseil de Paris s’exprimera prochainement sur ce dossier.

Qu'avons-nous fait ou au contraire, qu’avons-nous décidé de ne pas faire ?

D'abord, avec Jean-Pierre, nous n'avons pas voulu choisir une maquette ou une « illusion ». Même si une maquette, ce peut être un formidable objet. Et les quatre objets qui nous ont été présentés sont d'ailleurs tous très beaux et passionnants.
Nous n'avons pas voulu non plus céder à un effet de mode.

Nous avons voulu forger notre analyse, autant sur la raison que sur l'audace, car l’avenir des Halles a besoin autant de réalisme que d'ambition.

Et pourquoi une ambition « nationale », comme le titrait un article paru hier ? Je dirais plutôt une ambition internationale ! D'ailleurs, je crois que la presse étrangère est largement présente aujourd'hui : je la salue donc, tout comme la presse française, bien sûr.

Non, il ne faut pas limiter notre ambition à une visibilité nationale. Le c½ur de Paris intéresse le monde entier. Eh bien tant mieux ! Nous le disons sans orgueil, et même avec modestie. Mais la raison nous impose de construire cette audace sur la réalité, faute de quoi on risque d’aboutir au résultat que nous connaissons aujourd’hui : 40 millions de personnes qui cherchent en vain harmonie et sens dans l'usage de ces six hectares. Car il s'agit bien de six hectares à aménager.

Avec Jean-Pierre CAFFET, nous avons donc souhaité avant tout avoir une vision claire, une conception de l'aménagement urbain, autour de deux réalités.

La première, c'est l'harmonie des usages, des fonctions, de ce c½ur de Paris.

La seconde, c'est son lien avec le reste de Paris et, en particulier, ses quartiers environnants. C'est pourquoi l'analyse de David MANGIN est, de notre point de vue, la plus pertinente car elle replace le c½ur de Paris dans son environnement en créant une unité, un lien avec les autres quartiers.

Cette vision "urbanistique" est le premier choix qu'il fallait faire ; ainsi, le c½ur de Paris est réinséré dans son corps et le lien avec les quartiers environnants est restauré : par exemple, nous casserons la dichotomie actuelle dans les matériaux utilisés, ceux des Halles étant différents des quartiers limitrophes.

Parmi les actes destinés à recoudre ce tissu urbain je soulignerai – mais Jean-Pierre développera sans doute ces différents points – l’aménagement de la salle d'échange de la RATP, la rénovation de la Porte Lescot ou la création de nouveaux accès, qui représentent autant d'atouts.

Oui, la fonctionnalité de ce lieu est le socle sur lequel peut se bâtir une ambition. Car nous voulons redonner du sens à cet espace, un sens qu’on ne puisera que dans la vie et dans la beauté. Or, celles-ci ne peuvent pas s'exprimer si, au départ, on nie la réalité des besoins de fonctionnalité. Je fais donc le lien entre les deux et j'y insiste, en évoquant trois parti pris très importants.

Premièrement, restaurer la perspective, redonner de l'espace - et c'est un vrai choix "urbanistique" du 21ème siècle - à l'ensemble de ce secteur de Paris. Cela aussi, dans le projet MANGIN, était particulièrement séduisant. D'autant que reconquérant ce périmètre immense, nous replaçons dans leur écrin les traces de notre patrimoine : Saint-Eustache, la Bourse du Commerce, mais aussi les « ½uvres d'art » qui vont y naître : car telle est bien notre intention, pour ce lieu…
De l’espace, donc, pour que s'épanouisse la beauté dont nous avons hérité ou qui va naître. C’est ce qui me conduit aux deux points suivants.

D'abord le jardin ; d'un seul tenant et au sol – c’est aussi un vrai choix d’urbanisme – qui, comme l’a proposé David MANGIN, fera l'objet d'interventions artistiques, éphémères ou durables. Car il s’agira d’un jardin d'art paysager contemporain. Il sera donc fait appel à des architectes, à des scénographes, à des artistes, à des concepteurs de la lumière qui seront consultés.
Bien entendu, nous attacherons également une attention particulière à tout le mobilier urbain ainsi qu’au mobilier d'éclairage, pour qu’ils soient le fruit de l'inventivité et du talent des designers. Il y aura donc aussi de l'art à travers ces gestes.

Troisième point, le carreau, au sujet duquel le projet MANGIN développe une idée formidable ; une ½uvre élégante, lumineuse, légère, de l'art du 21ème siècle, dont nous voulons soigner la conceptions.

C'est pourquoi, pour la réaliser, nous lancerons un concours international. Afin de créer une véritable « ½uvre d'art », David MANGIN sera avec nous dans l'élaboration du cahier des charges. Ainsi, dans cet espace reconquis où l’on trouve Saint-Eustache et la Bourse de Commerce, va naître une ½uvre d'art architecturale du 21ème siècle, qui accompagnera les ½uvres précédentes.

N’oublions pas que parfois, des objets peuvent sembler séduisants, mais mal vieillir, comme les "parapluies" ont mal vieilli. Nous nous attacherons donc à ce que ce projet, ce legs né du génie des artistes contemporains, n'ait pas à être démoli dans vingt-cinq ans… Nous y serons extrêmement attentifs, et au sein du jury appelé à choisir, nous veillerons d'ailleurs à ce que figure un représentant du monde associatif.

A titre personnel, j’ai en tout cas la conviction que la fluidité, la luminosité, la légèreté et la transparence de cette ½uvre devraient susciter l’envie de grands créateurs.
Mais j'en arrive à ma conclusion, en vous donnant quelques précisions.

David MANGIN va coordonner ce vaste chantier et il réalisera une partie des opérations. Vous constatez ma volonté « d’ouvrir » et de le faire dans un certain état d'esprit.

Le Conseil de Paris aura à examiner et à se prononcer sur le schéma d'organisation urbaine et sur la future ZAC, puisqu’il y aura une nouvelle ZAC pour aménager les Halles. Ce qui offrira d’ailleurs un autre avantage : prolonger la concertation.
Nous faisons aujourd'hui des choix d'orientation. Nous allons ainsi pouvoir prendre des décisions mûrement réfléchies. Et chacun sera invité0101010101 à donner son point de vue.

Je voudrais également vous dire un mot du coût. Il est vrai que le projet de David MANGIN est le moins cher, mais ce n'est pas vraiment le critère qui m'a influencé, d'autant que je suis réaliste : avec tout ce que je viens de vous annoncer, croyez-vous que le coût précis soit connu ? Nous le travaillerons au fur et à mesure. L'aménagement urbain prévu par David MANGIN a le mérite d'être à la fois intelligent et réaliste : nous pouvons donc poursuivre et compléter notre travail, et évidemment ce coût pourra évoluer, cher Christian…(Sautter, adjoint aux Finances)

C'est vous dire que nous ne sommes pas à l'aboutissement de ce dossier : nous sommes au point de départ.

Après ce vaste débat, cette vaste analyse, nous avançons, nous actons une étape et nous lançons un processus. Et nous avons une exigence : prendre aujourd’hui une décision que nous assumerons dans vingt cinq ans, quand nous nous promènerons dans ce quartier, en contemplant sa vie et sa beauté.

Car s’il y a aujourd’hui unanimité sur la nécessité de changer, de faire évoluer les choses, oui, je voudrais que dans vingt cinq ans, la même harmonie règne autour de ce quartier, peut-être le plus important du point de vue de la « vibration » de Paris.
Je voudrais ajouter et ce sera ma dernière phrase que ce travail est aussi difficile que passionnant. Je me régale, y compris des difficultés !

Et nous allons continuer, dans le même état d'esprit, avec passion et sens du management, à entreprendre et à affirmer une ambition pour les Halles.

Nous sommes ouverts, déterminés, nous innoverons, et je vous assure que le sens de la beauté et ce qui peut faire l'âme d'un quartier - singulièrement celui-là - demeureront au c½ur de nos réflexions et de nos décisions.

Boris_F · 29-12-2004 13:21:40

Un toit dans un jardin (Extraits)

Nous avons tous une image, un souvenir, mais surtout une pratique très parcellaire du quartier des Halles. Selon qu'on soit parisien ou francilien, riverain ou touriste, voyageur ou voyeur, on fréquentera la piscine, les cinémas, la Fnac, le Forum des Images, la rue Saint-Denis, Agnès B ou Freelance. Beaucoup ne sortiront même pas de la salle d'échanges du RER.
(...)

Pour remédier à ceux-ci, nous proposons une stratégie de mutation qui va changer progressivement mais fondamentalement l'image du site :

1/ le rétablissement des continuités urbaines pour les piétons, des Boulevards à la Seine, du Louvre à Beaubourg, en supprimant, déplaçant ou diminuant les entrées ou sorties de tunnels des voies souterraines

2/ la réorganisation du site de manière à créer une synergie entre une Bourse du Commerce accueillant des programmes de mode et de culture, enfin ouverte sur la ville et le jardin, et un Forum rénovés.

(...)

Ce "toit dans un jardin" est plus bas que les pavillons Willerval existants et s’intègre harmonieusement à la canopée des arbres. Epais de deux mètres, il filtre la lumière du jour et scintille la nuit. Un toit, ou plutôt une véritable 5 ème façade horizontale pour les riverains et les visiteurs des terrasses panoramiques de la
Bourse, de Beaubourg et des points hauts de la Ville Lumière, mais aussi une 6 ème façade en plafond pour les usagers d'un forum redevenu Carreau des Halles.

3/ le Carreau et son toit offrent au Forum :
- en rupture avec le "tube" Lescot, des accès spacieux, à tous les niveaux, une meilleure lisibilité du centre pour l’usager des transports comme pour le visiteur occasionnel,
- une couverture qui permet de remplacer les verrières opaques par des galeries en vis-à-vis et d'assurer un confort climatique,
- la place basse, visible depuis la surface, devient le coeur vivant du forum,
- l'émergence de deux niveaux sur les ailes latérales permettent de conserver la mixité souhaitable entre commerces et équipements: Conservatoire et terrasses coté jardin, commerces, commissariat, équipements de quartiers sur les rues latérales et le passage.

4/ Enfin, la restructuration de la salle d'échanges de la gare RER, aujourd'hui baptisée "le flipper", indigne des flux qu'elle doit accueillir, devient, en s'ouvrant en balcon sur les quais, une vraie salle spacieuse ou le voyageur pourra s'orienter. Elle recevra, qui plus est, de la lumière naturelle depuis la place basse.
Les questions de sécurité sont traitées à cette occasion et une réflexion est menée sur le principe de livraison par fret ferroviaire.

* * *

30 ans après sa précédente rénovation, l’avenir des Halles est à nouveau en débat, malgré un chantier interminable et traumatisant. Il faut à tout prix éviter de réitérer cette expérience. Ce projet tire les leçons du passé. Il propose des espaces publics à l'échelle
du site, des matériaux pérennes, un chantier propre, grâce notamment à un phasage qui permet le maintien des activités, et notamment celles des riverains.
Ce site devient un espace public majeur, populaire, ouvert à tous, convivial, partagé; Le projet l'inscrit, avec ses particularités et ses échelles, dans l' enchaînement des grands sites parisiens : Tuileries, Cour Carrée, Palais Royal, Beaubourg, Place des Vosges… Ce
Cours, ces jardins et ce Carreau, "ce toit dans un jardin", permettent que le centre de Paris change en restant lui-même.

Mots-clés

•un espace public pérenne, à l'échelle des grands jardins et des places majeures de la capitale
•des "ramblas" pour Paris, pour la mode de la rue
•un toit dans un jardin,
•un passage couvert du 21 ème siècle, à la fois promenade, halle de gare et galerie commerciale
• ceci est un toit à l'échelle d'une gare et d'un centre commercial qui accueillent près de 800 000 visiteurs/jour ; mais aussi à l'échelle d'un jardin et des bâtiments riverains
• ce toit à une épaisseur, une profondeur : il construit la lumière – comme celle d'un souk – et vibre la nuit : "Paris ville lumière", de jour comme de nuit
•une "cinquième façade" pour la Ville Lumière, une "sixième façade" pour les passants du Cours
•le "flipper" de la salle d'échanges RER devient une salle spacieuse, le "tube" devient une double volée d'escaliers et d'escalators accessibles de partout
•ce carré, ce Carreau, ce lieu sont identifiables pour le visiteur et le touriste sur le plan des rues de Paris

Ce projet est amené pour l'heure à évoluer énormément. Nous vous tiendrons au courant dans ce forum.

Stickyesman · 30-12-2004 02:52:47

Bertrand Delanoë : « Le c½ur de Paris dans le corps de la ville »

– Les quatre projets sur le réaménagement des Halles ont fait rêver les Parisiens. Mais votre choix du projet Mangin en a déçu plus d’un. N’est-il pas un peu trop sage pour quelqu’un qui affirme vouloir mettre Paris dans son siècle ?
BD– Je conteste votre interprétation. Je n’ai pas choisi une maquette, j’ai choisi la vie et l’ambition, en tenant compte du fruit de la vaste consultation lancée sur le sujet. David Mangin a vraiment le meilleur parti pris d’aménagement urbain. Il remet le c½ur de Paris dans le corps de la ville. Il harmonise les fonctions de ce lieu. Il dégage de l’espace. Et cela, c’est bien un choix urbain résolument moderne. A travers cette décision, nous avons pris le parti d’une vraie harmonie urbaine, dans ce quartier traumatisé par les échecs du passé.

– Le coût des différents projets et l’hostilité d’Unibail à la proposition de Rem Koolhaas ont-ils pesé sur vos choix ?
BD– La question du coût m’importe évidemment, mais elle n’a pas été décisive dans ce choix. D’ailleurs, si j’avais adhéré pleinement au projet de Rem Koolhaas, je n’aurais pas hésité à plaider sa cause auprès de la RATP et d’Unibail. Mais je me suis interrogé sur la viabilité de ses « émergences ». C’est un joli concept mais qu’en sera-t-il dans vingt-cinq ans, peut-il résister au temps ?

– Au final, qu’allez-vous retenir du projet de David Mangin ?
BD– David Mangin sera le coordonnateur de cet aménagement urbain qui repose sur le rétablissement des perspectives et la conception d’un jardin au sol d’un seul tenant. Pour sa réalisation, des paysagistes, scénographes, artistes et concepteurs lumière seront consultés. Quant au Carreau, il donnera lieu à un concours international. Car nous voulons une ½uvre d’art architecturale du XXI e siècle. Rien n’est figé. Ni la surface, ni la forme. A ce stade, nos exigences sont celles d’une vraie création dans un espace libéré, avec de la légèreté, de l’élégance et de la transparence.

Propos recueillis par Gérard Muteaud

Boris_F · 31-12-2004 17:16:21

NB : cet article de Libé est postérieur à ceux qui figurent dans ce sujet sur les Halles, mais le ton me paraît intéressant, suffisamment pour le mentionner ici .

Paris
La quadrature des Halles au finish

Le projet lauréat sera désigné mercredi par la mairie de Paris, après huit mois d'incertitudes, à l'image de la politique urbaine de Delanoë.

Par Sibylle VINCENDON
lundi 13 décembre 2004 (Liberation - 06:00)

les Halles, ou comment s'en débarrasser. Cette semaine, Bertrand Delanoë devrait enfin trouver une issue à l'encombrante opération de réaménagement du quartier, qui lui empoisonne la vie depuis huit mois. C'est mercredi en effet que se réunira la Commission d'appel d'offres de la ville de Paris, pour choisir un lauréat parmi les quatre équipes en présence : celles des architectes français Jean Nouvel et David Mangin, et des Néerlandais Rem Koolhaas et Winy Maas. Les trois membres PS de la Commission, dont la présidente, voteront comme le maire de Paris le leur conseillera. Ce dernier veille à entretenir le suspense jusqu'au dernier moment.

Délais. Pas seulement, sans doute, par goût de la surprise. Tout montre que Bertrand Delanoë aura hésité jusqu'au bout sur le parti à suivre. On lui a d'abord prêté un coup de coeur pour Koolhaas, au printemps, lorsque les projets ont été dévoilés. Puis un revirement vers Mangin à l'automne. D'aucuns ont évoqué une déception face au rendu de Jean Nouvel, trop bétonneur et impossible à porter politiquement face à des électeurs parisiens réputés allergiques à l'inflation des mètres carrés. Seule certitude : l'embarras du maire. Alors que la Commission d'appel d'offres était prévue pour juin, Delanoë l'a repoussée d'abord à l'automne puis «avant la fin de l'année». L'arrivée certaine de la Saint-Sylvestre a empêché un report supplémentaire. Mais le vote en Conseil de Paris a, lui, été reculé de janvier à février.

Cet empilement de délais pourrait prendre aujourd'hui un autre sens. Car la priorité actuelle de Bertrand Delanoë, ce n'est pas les Halles, mais la candidature de la capitale aux Jeux olympiques de 2012. La mairie a certes lancé fin 2002 une compétition internationale pour remédier aux gros dysfonctionnements du quartier des Halles, et en particulier à l'insécurité de la salle d'échanges du RER en sous-sol. Mais les élus ne s'attendaient pas au succès public de ce concours (125 000 visiteurs à l'exposition des projets) qui fait de l'ombre au dossier JO dont les Parisiens se soucient apparemment peu. Delanoë, qui maîtrise habituellement sa communication comme un chef, a été dépassé par les événements.

Clash. Ce désagrément s'accompagne d'un contexte politique enquiquinant. Yves Contassot, adjoint (Vert) à l'environnement, a publiquement exigé que le maire choisisse le projet Mangin. Tandis que Denis Baupin, adjoint aux transports, autre Vert, recommandait Koolhaas. En Commission d'appel d'offres, la représentante Verte votera Mangin. Si les socialistes font un autre choix, y aura-t-il un clash au Conseil de Paris ?

Il faut ajouter à tout cela les pressions qu'exerce le promoteur Unibail, propriétaire du très rentable centre commercial du Forum des Halles. Pour lui, c'est Mangin qu'il faut. Or il peut être gênant pour un maire socialiste de paraître obéir à un groupe immobilier pour décider de l'avenir de la ville.

Bertrand Delanoë pourrait être tenté d'en sortir par un choix dilatoire. Sélectionner un gagnant qui décrocherait d'abord un marché d'études, ce qui amènerait tranquillement jusqu'en été. En juillet, tombera la décision du Comité international olympique. Si Paris est alors retenu, il sera bien temps de remettre le chantier des Halles à une prochaine mandature, en espérant que le climat s'apaise. Toutefois il est exclu que le maire ne soit pas décidé à mener vraiment les travaux. Le quartier en a besoin. Car si les magasins sont florissants, les pavillons qui abritaient les équipements publics tombent en ruine, les accès au sous-sol bouchonnent, le jardin est morcelé. Et les sorties de secours de la salle d'échanges du RER, où se croisent 800 000 personnes chaque jour, sont effectivement très préoccupantes.

Boris_F · 02-01-2005 03:20:27

Le débat sur la rénovation des Halles
Radical, Mangin ose le pari de la modestie

lundi 20 décembre 2004 (Liberation - 06:00) (Extraits)

Je n'habite pas les Halles, j'ai même quitté Paris pour me réfugier dans une banlieue moins avide de loyers délirants. Pour autant, je connais bien ce «ventre-coeur» de Paris. Parmi les quatre projets en lice pour cette opération d'urbanisme, vous avez visiblement pris parti contre deux projets. L'un n'a pas été retenu en raison, dites-vous, de son infaisabilité technique. L'autre, piloté par David Mangin, a reçu les faveurs de la mairie.

(...)

Revenons-en au projet Mangin. Classique ? Daté ? Frileux ? Prudent ? J'oserais dire radical. Radical parce qu'il ose le pari de la modestie. De la transparence. De l'intelligence face aux monstres nouvelien et koolhaasiste. Radical parce qu'il part du principe que le Forum est un espace de vie avant d'être un espace de mise en scène comme peut l'être le Louvre. Radical parce qu'il ose reprendre des archétypes parisiens et les inscrire dans une nouvelle modernité. Radical parce que moderne sans avoir peur de ses racines.
(...)

J'avoue un penchant prononcé pour l'évolution. Le changement au fil de l'eau. L'intelligence modeste mais déterminée. Sans rancune quand même, l'art contestataire et briseur de tabous a encore de beaux jours devant lui. Souffrez qu'il n'ait pas eu gain de cause cette fois-ci, laissant la place à un petit frère moins tapageur mais sans doute aussi prometteur !

Manuel Atréides

Boris_F · 02-01-2005 04:08:23

Un article très intéressant sur la concertation du public dans les micro-projets urbains. A comparer avec ce qui s'est passé avec les Halles ( )

(à dl en PDF)
http://www.univ-paris12.fr/~creteil/2/z … zl0406.pdf

Boris_F · 03-01-2005 08:15:55

03/01/2005

LE CONSEIL de Paris de février va relancer le débat de la rénovation des Halles (I e r ). Il faudra d'abord donner la maîtrise d'oeuvre à David Mangin, l'architecte dont le projet a été retenu par Bertrand Delanoë pour sa sobriété dans un quartier déjà traumatisé après le chantier des années 1980. Mais aussi lancer de nouvelles concertations pour définir les formes du futur toit qui couvrira le Forum des Halles.
Un concours international d'architectes a déjà été promis par le maire.

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Edité le 03/01/2005 à 08:16 par MyNight

Whose Homepage · 05-01-2005 02:29:27

Les pauvres Halles! Selon moi, on n'aurait jamais avoir du detruire ces beaux edifices ... seulement trouver un autre endroit pour conduire les marches. On aurait bien trouve un nouvel usage pour les espaces! (=adaptive reuse)

La demolition etait inexcusable, sourtout considerant le remplacement des pavillons hauts et elegants avec ces brutes boites de beton sans ame!

Donc je suis contente qu'on a realise la faute commise et soit en train de la corriger. Bonne chance, les Halles!

Stickyesman · 05-01-2005 17:30:45

Au faite y'a quoi des les parapluis autour du forum, du trou ?

Boris_F · 05-01-2005 17:35:42

Réactions au choix du projet Mangin

Jean-François Legaret, maire UMP du 1er arrondissement, a dénoncé "une énorme supercherie", visant à dissimuler selon lui un marché "infructueux". "Ces projets dépassaient par leur ampleur la question posée. Il aurait fallu les arrêter, on était en face de quatre monstres irréalisables", selon lui.

Georges Sarre, président du groupe MRC au Conseil de Paris : "Le projet retenu (...) est le plus petit dénominateur commun entre des avis divers. Il répond certes à des besoins incontestables et à une attente immédiate. Mais c'est un choix modeste, qui satisfera davantage des élus Verts que les Parisiens épris d'architecture moderne. Surtout il semble faire l'impasse sur la vie et les flux de population souterrains."

Christophe Girard, adjoint Vert à la Culture au Maire de Paris:
"J'ai plaidé pour Koolhaas, je n'ai pas réussi à convaincre. J'ai de l'amertume. Mais la bonne nouvelle c'est l'ouverture faite à l'art contemporain par le concours international".

Anne Hidalgo, première adjointe PS au maire de Paris : "La décision prise (...) de demander à Mangin d'assurer la coordination de l'ensemble du projet, en lui faisant confiance sur son parti-pris d'urbanisme et en ajoutant un concours d'architecture, est une très belle aventure. Les choses ne sont pas écrites à l'avance, il y a une place importante donnée à la créativité."

Yves Contassot, conseiller Vert à l'environnement à la Mairie de Paris: "C'est un choix par défaut et le projet doit être fortement modifié. Il y faut des amendements indispensables: séparation des flux entre les sorties des gares, les commerces et les usagers du jardin."

Eric Azière, conseiller UDF de Paris et d'Ile-de-France a estimé qu'en retenant Mangin plutôt que "le projet très novateur" du néerlandais Rem Koolhaas, Bertrand Delanoë "cède aux pressions politiques conservatrices de ses alliés Verts et à celles du lobby commerçant du Forum".

Boris_F · 05-01-2005 17:37:25

Nouvel Obs, Avril 2004 (Extraits)

1969-1986 Récit d’un central fiasco

Décidé sous Pompidou, changé sous Giscard, bâclé sous Chirac, l’aménagement des Halles, c’est la saga d’un échec. Mais facilement démontable.

(...)
De Gaulle parti en 1969, c’est à Pompidou qu’il revient de trancher – alors que s’ouvre Rungis. Pour le plateau Beaubourg, c’est un chef-d’½uvre d’audace urbaine, doublé d’un immense succès public. Pour le Carreau des Halles proprement dit, Georges Pompidou a la main moins heureuse.Il projette d’abord un centre de commerce international (une réplique au World Trade Center qui se construit au même moment à New York): 100000mètres carrés de bureaux, construits sur cinqétages en sous-sol. Les associations, affolées, attaquent au tribunal administratif. Obtiennent l’annulation du premier permis de construire. Pendant ce temps, les pelleteuses commencent à abattre les pavillons Baltard, au grand dam de quelques défenseurs éclairés. S’ouvre alors le fameux «trou des Halles», vertige béant de boue et de béton, au fond duquel prend forme la future interconnexion métro-RER.
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(...)
L’émotion soulevée l’a quand même échaudé. Prudent, il remise toute idée de projet monumental, se rabattant sur une «architecture d’accompagnement» : celle qu’on connaît aujourd’hui. Autour du jardin (achevé en 1986) se dressent, rue Berger et rue Rambuteau, des immeubles (habitations, hôtel, résidence hôtelière…) de taille modeste, mais d’une confondante médiocrité. Quant au Forum, ses accès sont habillés par les fameux «parapluies» de Jean Willerval. «Un jour, se souvient Jean-Jacques Gouret, la Semah [ndlr : Société d’économie mixte d’aménagement des Halles, en charge à l’époque du dossier] nous soumet la maquette de Willerval. Quand nous arrivons, Jean Willerval est là, et veut connaître notre avis. On lui a répondu qu’au moins, avec ce genre de Meccano, ce serait facile à démonter…»
Daniel Garcia

Phil · 05-01-2005 17:39:59

@WH tu as raison, ce n'était pas la peine de détruire les halles pour recommencer 20 ans plus tard.... Mais par contre est-on vraiment en train de corriger le tir avec cette nouvelle rénovation ? rien n'est moins sur, je ne serai meme pas étonné si dans 20 ans il fallait recommencer... enfin bon, wait and see, le projet sera peut-être finalement une merveille F10

Sinon en ce qui concerne les halles, il me semble qu'un des pavillons a été sauvé et reconstruit quelquepart en banlieue, mais je ne sais plus où.

Boris_F · 05-01-2005 17:41:34

@ Sticky

Ces parapluies de Willerval seront de toute manière détruits en premier, ils sont complètement pourris maintenant, et tout architecte digne de ce nom, la première chose qu'il fait, il prend sa gomme et efface ces saletés...

Stickyesman · 05-01-2005 17:44:15

C'et le Pavillon Baltard qui se trouve maintenant à Nogent.

Stickyesman · 05-01-2005 17:46:20

@MyNi
Oui oui je me doute bien qu'ils vont raser ces cochoneries c'était juste pour savoir parceque j'suis passé souvent et j'ai jamais été voir, je sais même pas si c'est ouvert. C'est des restos ?

Boris_F · 05-01-2005 17:47:02

A dire vrai, je suis passé souvent aussi, et je n'ai pas été voir non plus.

Phil · 07-01-2005 14:27:34

Extraits du Portrait de Mangin, dans libé
http://www.liberation.fr/page.php?Article=266420

David Mangin, 55 ans, architecte. Avec son projet de couvercle translucide à neuf mètres de hauteur, il a gagné la bataille de la rénovation du ventre de Paris.
Le fort des Halles

Par Judith PERRIGNON

vendredi 07 janvier 2005

l y a des remontées sanguines au coeur de Paris. Des bruits de bataille autour du chantier des Halles. L'histoire raconte qu'il y avait là des abattoirs. Et que l'architecte est petit-fils d'un général de France, héros de la Grande Guerre. David Mangin et les Halles ont en commun de vieilles histoires de boucherie qu'ils ont choisi d'oublier. Et un avenir proche, scellé par Bertrand Delanoë le mois dernier. Après moult hésitations, le maire de Paris a choisi Mangin le pas connu, le pas vertical, pour redessiner le ventre de Paris qui vieillit mal. Ce qui réconforta écolos, riverains et commerçants, mais déclencha l'ire teintée de mépris du beau linge de l'archi. La guerre des Anciens et des Modernes fut déclarée, émaillée de grands mots lâchés tels des fauves : beauté, esthétique, changement, ambition, démocratie... tout un vocable beau comme une maquette.

(...)

Il propose de recouvrir les Halles d'un grand toit posé à neuf mètres de hauteur, baptisé le Carreau, qui laisserait descendre la lumière du jour et monter, la nuit, celle du dedans. Tout autour, un grand jardin étendu le long d'un axe central. Les adversaires parlent d'un couvercle, les séduits d'une porte vers Paris. Le ciel posé sur les Halles, ses magasins, ses RER, son ballet francilien fut en tout cas préféré à une insurrection de tours multicolores, siglée Rem Koolhaas, Néerlandais très en vogue. «Il était naturel que ces deux projets se dégagent et s'opposent. Ce n'est pas l'ancien contre le moderne. C'est l'eau et le feu», explique l'architecte Bruno Fortier.
(...)

En 1968, David Mangin a 20 ans, une chambre de bonne, s'entend encore traiter de «petit-fils du boucher de Verdun», mais revendique plus naturellement l'univers de sa mère. Elle est alors l'un des piliers de la galerie Maeght, où il flâne depuis des années tous les jeudis sans école pour respirer l'art moderne. L'été, en guise de petit job, il plante des clous au Festival de la fondation, promeneur des coulisses, spectateur des répétitions. Yves Roujon, archi et camarade de jeunesse, l'accompagnait, «il en profitait beaucoup, il multipliait les contacts avec les artistes contemporains. Alors qu'on n'aille pas lui faire aujourd'hui le coup de la modernité. Nos stars continuent d'être dans une vision de l'artiste qui fasse oeuvre façon XVIIIe !»

(...)

«C'est un architecte géographe», explique Fortier. Il a des carnets de voyage, pleins de dessins et de croquis faits à Venise, Moscou, dans le delta de la Volga... Des souvenirs forts posés sur quelques villes : Le Caire («j'arrive à 18 ans de nuit»), Venise, Los Angeles («un autre mode de locomotion»), Tokyo («l'art de tout envelopper, du sac poubelle au bâtiment»). «Ce que je sais faire est assez rationaliste. L'architecture qui m'émeut est celle qui, avec un minimum de moyens, a un maximum d'effets.»
(...)

Il vit dans le IXe arrondissement, rive droite, contrairement au reste de la famille resté rive gauche. Son «itinéraire résidentiel» a changé au gré de sa vie sentimentale. Il a un fils de 26 ans qui fait des études d'économie. Ses honoraires d'architecte, il les évalue à 3 800 euros par mois, auxquels il faut ajouter son salaire d'enseignant à l'école nationale des Ponts et Chaussées et à l'Ecole d'architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée. «Mon luxe, c'est d'avoir eu un poste de prof assez tôt qui m'offre une indépendance financière et me permette de rester dans le débat.» Sinon, tennis tous les dimanches. Quant aux fêtes, il les passa en Ukraine avec des amis partis surveiller le bon déroulement des élections. Dans les coulisses d'une démocratie en construction.

Boris_F · 07-01-2005 15:05:00

Je ne résiste pas : voici le site internet de Mangin :

http://www.seura.fr

On s'attardera peut-être sur les bureaux créés à Pierrefitte, qui me font penser à des choses...

Boris_F · 07-01-2005 15:23:35

Les bureaaux de Pierrefitte

Les terrasses de Seine-Arche vues par Seura

Et la surprise du chef :

Vous ne remarquez rien, près de la gare d'Austerlitz, au bout du boulevard de l'Hôpital et non loin de la Pitié ???

Stickyesman · 08-01-2005 01:21:25

La petite tour ronde?

Boris_F · 08-01-2005 01:37:14

Oui. Elle est de la hauteur des tours du quartier d'Italie, soit environ 100 mètres. C'est Jacques Toubon, alors maire du XIIIème, qui y a renoncé, cat cela faisait un effet de mur dans la perspective sur la scène et la gare de Lyon depuis la Place d'Italie.

Stickyesman · 08-01-2005 11:27:46

Ah bon, elle me paraissait super fine. Je pense pas qu'une tour de cette taille aurait été d'une grand utilité ici. Plus proche de la BNF oui mais au milieu de nul par ça aurait fait plus moche qu'autre chose.

Phil · 08-01-2005 12:12:09

Je pense que ça aurait pu être sympa dans ce coin, au contraire, plus proche de la BNF avec une telle hauteur aurait renforcé l'effet de mur beaucoup plus.

Stickyesman · 08-01-2005 13:05:07

Je sais pas, elles font combien les tours de la BNF ?


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Re: Les Halles parisiennes et la Canopée

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Re: Les Halles parisiennes et la Canopée

#5 31-12-2004 17:16:21

Re: Les Halles parisiennes et la Canopée

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Re: Les Halles parisiennes et la Canopée

#7 02-01-2005 04:08:23

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#8 03-01-2005 08:15:55

Re: Les Halles parisiennes et la Canopée

#9 05-01-2005 02:29:27

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#10 05-01-2005 17:30:45

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#11 05-01-2005 17:35:42

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#12 05-01-2005 17:37:25

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#13 05-01-2005 17:39:59

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#14 05-01-2005 17:41:34

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#15 05-01-2005 17:44:15

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Re: Les Halles parisiennes et la Canopée

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#20 07-01-2005 15:23:35

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