Shanghai (Chine)

Comme d'habitude, on se défend bien de parler des Droits de l'Homme et des autres futillités de ce genre lorsque l'on parle de la Chine.
Et puis le déséquilibre territorial (Alleluia il en parle !) est quasiment présenté comme un avantage...

"avec un PIB par habitant trois fois supérieur à la moyenne nationale"
Est-ce normal ? Et les autres alors ?
"dernier vestige du communisme dont le gouvernement ne porte aujour-d'hui plus que le nom"
Ah bon, et le parti unique ? C'est une chimère ? Idem pour la répression et le musellement de la population ?

Bref, de mon côté je préfère prendre quelques distances avec les articles qui concernent la Chine.

Néanmoins, je ne dis pas que la croissance de ce pays qui revien de loin est mauvaise... mais à quel prix se fait-elle ?

l'allusion au communisme c'est surtout pour l'économie.
pour moi c'est positif, laisson les se developper economiquement, la révolution démocratique se fera tout seul apres. la société civile sera alors assez forte pour renverser sans violence ce regime

L'histoire nous a par contre montre qu'il ne fallait jamais parler de politique sur les forums si on ne veut pas que ca derive 

Le probleme c'est que tout revient rapidement a la politique, surtout la en ce qui concerne l'economie et l'urbanisme, il est difficile de debatre sur ces sujets sans parler de politique

Reuters

Shanghai veut faire tourner les têtes à 200 m de hauteur
Thu May 12, 2005 11:30 AM CEST

SHANGHAI (Reuters) - Shanghai, la cité la plus prospère et la plus avancée architecturalement de Chine, prévoit de construire la grande roue la plus haute du monde, rapportent les médias d'Etat chinois.

La "Roue des Etoiles" de Shanghai, qui devrait faire ses premiers tours en 2008 à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin, culminera entre 200 et 230 mètres, bien au-dessus des 135 mètres de la détentrice actuelle du record, le "London Eye" (L'Oeil de Londres).

La construction de cette structure, un chantier de 2,6 milliards de yuans, soit près de 250 millions d'euros, constitue un nouvel effort de la ville, autrefois surnommée le Paris de l'Orient, pour se hisser sur la scène internationale des affaires et du tourisme.

"La motivation profonde du projet est de créer un nouveau point de repère qui corresponde à l'image de la cité en tant que métropole internationale", a déclaré au journal Shanghai Daily le responsable du projet, non identifié.

La future grande roue devra attirer 12,6 millions de visiteurs par an, selon le quotidien.

La capitale économique de la Chine compte déjà à son patrimoine la cinquième plus haute tour du monde, la tour Jinmao de 88 étages, et la tour de télévision dite Perle de l'Orient, haute de 468 mètres.

C'est énorme, mais compte-tenu de l'impressionnante population locale, peut-être pas tant que ça, je ne sais pas...

La folie Shangai      (Extraits)


« Enrichissez-vous ! » décrétait Deng Xiaoping au début des années 80. Leçon retenue à Shanghai ! Hier dénigrée, la ville tire aujourd’hui tout le pays.

Deux cents millions d’habitants, une croissance proche de 15 % depuis dix ans, et un PIB voisin de celui du Brésil ! Avec son arrière-pays – les provinces du Jiangsu, du Zhejiang et de l’Anhui –, Shanghai est devenue bien plus que la simple capitale économique de la Chine : elle possède toutes les caractéristiques d’une grande puissance. Un pays en soi, au c½ur d’une Chine dont on commence à découvrir qu’elle est en réalité un continent. Rien d’étonnant à ce qu’entrepreneurs, architectes, touristes, artistes et étudiants de toute la Chine, et du monde entier, y débarquent pour travailler, chercher l’inspiration ou la fortune, ou tout simplement humer l’air du temps. Comme si soudain, après plusieurs décennies d’une histoire chaotique, Shanghai ouvrait enfin le chemin de demain.
Un paysage urbain à couper le souffle : c’est la première impression qui s’impose au visiteur. Mais il faut pour cela résister aux sirènes de la nostalgie, qui tout au long du Bund, mythique avenue de la Shanghai coloniale, parlent d’histoire à l’oreille du promeneur. Il faut tourner le dos aux façades Art déco sur la rive ouest du Huangpu et se poster face au fleuve pour contempler la rive opposée : elle a pour nom Pudong. C’est là qu’a été édifiée une large brassée de gratte-ciel qui semblent comme posés délicatement au milieu des eaux. Il y a là le Jinmao Plaza et ses 88 étages, la tour de la télévision « Perle de l’Orient », et bientôt les deux tours jumelles les plus hautes du monde : le futur World Financial Center. Difficile de ne pas saisir l’allusion. Le soir, vu du Bund, le panorama de Pudong prend des allures féeriques. On se dit que s’il existe une ville lumière, aujourd’hui, sur la planète, ce doit être celle-là. Mais… seulement jusqu’à 22 h 30, heure de l’extinction des feux. Il faut économiser l’énergie. Et aller se coucher. Demain, tout le monde au travail.

(...)

Shanghai la capitaliste compte bien aussi quelques tycoons, dont les succès font rêver une jeunesse plus attirée par la perspective de devenir patron que par une carrière dans les grandes entreprises d’Etat. Beaucoup d’entre elles n’ont en effet guère d’avenir, et leurs rémunérations ne présentent aucun attrait. Chen Tian Qiao est l’un de ces modèles qu’on cherche à imiter. Agé de 38 ans, cet ancien salarié du secteur public est devenu l’un des hommes les plus riches de Chine en fondant la société de jeux par Internet Online Game, cotée au Nasdaq. Mais il ne faut pas se faire d’illusions.
Pourtant, même si le mythe de l’entrepreneur fonctionne, ce n’est pas le secteur privé qui donne son impulsion au développement de Shanghai. En réalité, la ville reste pilotée de manière dirigiste par les autorités – région, municipalité, districts – avec la bénédiction du pouvoir central.
Au début était la planification ! Difficile à croire quand on observe ces avenues où s’affichent les enseignes de luxe, Ferrari, Dior, Cartier, Hermès ( lire page 64 ), ces tours de bureaux, ou ces vieux quartiers agréablement restaurés foisonnant de lieux « branchés ». Pourtant, en ce mois d’avril, une commémoration vient à point nommé rappeler d’où vient le boom de Shanghai. « Quinzième anniversaire », peut-on lire, écrit en lettres rouges – et en anglais – sur les pelouses qui bordent Century Avenue, l’une des principales artères de Pudong. C’est le 18 avril 1990 que le gouvernement central chinois a autorisé le développement de Pudong, qui n’était alors qu’une zone marécageuse où vivotait un petit peuple de maraîchers. « Je préfère avoir un lit à Puxi plutôt qu’une maison à Pudong », disait un dicton !

(...)

Plus de complexes. Les Shanghaiens n’ont plus peur de rien. Côté qualifications, « les jeunes ingénieurs ont le même niveau qu’aux Etats-Unis ou en Europe, estime Dominique de Boisséson. Avant, ils ressentaient le besoin d’une expérience internationale. Mais ce qu’ils apprenaient à l’étranger, c’est qu’ils étaient aussi bons que les autres. » Côté mode de vie, « il n’y a plus aucune difficulté à attirer les meilleurs talents, estime Peter Borger, vice-président de Siemens en Chine. Vivre à Shanghai, ce n’est pas très différent de ce qu’on pouvait connaître à New York dans les années 50. C’est le même boom, le même dynamisme en matière d’art et de culture. » Né à Shanghai en 1959, naturalisé canadien, le peintre Yehan est d’ailleurs revenu travailler dans sa ville natale. Ici, le marché de l’art se développe sous le double effet de l’enrichissement et de l’internationalisation de la ville. Artistes, designers et marchands d’art se trompent rarement. Ils sentent bien d’où vient le vent.
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Rachat des PC d’IBM par Lenovo, des télés Thomson par TCL… Les sociétés chinoises deviennent des multi-nationales
150 millions d’euros de budget, 54 000 élèves, 6 500 enseignants, 6 campus : Tongji est aujourd’hui la première université de Shanghai..

Une région clé
6 400 km2
200 millions d’habitants, dont 17 millions intra-muros (4 millions de migrants)
+15 % de croissance par an depuis dix ans
3 100 euros de PNB par habitant en moyenne par an
4-5 % de chômeurs (le niveau le plus bas de Chine)
Si le panier moyen du consommateur est ici plutôt léger – 11,20 euros –, ils sont 15 000 à défiler chaque jour dans ce Carrefour de Pudong.

Anne-Marie Rocco

http://lemagchallenges.nouvelobs.com/ar … 68209.html

Le Figaro, 24/05/2005    (Extraits de l'article)

CHINE Alors que l'année culturelle française présente son volet architectural, le pays révèle un intérêt nouveau pour le patrimoine
Shanghaï apprend à protéger son passé
La ville et l'architecture à l'horizon 2010. Vaste question que celle qui fut posée à pas moins de 500 architectes, urbanistes et universitaires français et chinois début mai à Shanghaï. Organisées en pleine Année de la France en Chine* par l'université Tongji et la Cité de l'architecture et du patrimoine, les rencontres ponctuaient un programme lancé par Jacques Chirac en 1997, qui a permis à 150 jeunes architectes chinois de compléter leur formation en France. Sur le campus du deuxième centre le plus important de Chine pour l'architecture, on a débattu de nouvelles technologies, de développement durable. Ou de patrimoine. Sujet incongru au pays des hutongs pékinois défunts et de la tour triomphante ? Pourtant même Shanghaï, que l'on croyait toute à son délire de modernisation, commence à se préoccuper de son héritage urbain.

Shanghaï : de notre envoyée spéciale Marie-Douce Albert
[24 mai 2005]

"C'est un joli endroit.» Alors qu'il prend le soleil, le très vieux monsieur est content de discuter un peu de cette ruelle où il habite depuis soixante ans. «Ce sont des maisons françaises, savez-vous ?» Avec leurs toits pentus, leur crépi clair et leur jardinet d'où s'échappent des grappes de roses pompon, elles ont comme un air de bicoques de banlieue. Mais elles sont tout ce qu'il y a de plus shanghaïen, paisiblement nichées derrière la rue Taiyuan, dans l'ancienne concession française. La ruelle est un de ces lilongs, qui sont à Shanghaï ce que les hutongs sont à Pékin. Mais le vieil homme soupire : «Maintenant, des maisons comme celles-là, il y en a peu.» Pas si loin de là, Shanghaï n'en finit apparemment pas de mettre les bulldozers en action. On tenait désormais comme une évidence que le miracle de la croissance n'allait pas s'embarrasser de quartiers anciens souvent décatis.

(...)

A tout cela s'ajoute apparemment la prise de conscience que le bonheur n'est pas dans des tours qui, pour être neuves, sont en totale rupture avec les modes de vie traditionnels. «Les gens aisés qui ont déjà goûté à la modernité reviennent à certaines valeurs, constate Feng Yueqiang, un architecte qui exerce entre la France et la Chine. Ils se disent maintenant qu'il serait bon de conserver certains quartiers.»

(...)


A la direction de l'architecture et du patrimoine du ministère de la Culture, Alain Marinos est, avec Françoise Ged, la responsable de l'Observatoire de l'architecture de la Chine contemporaine, devenu un de leurs interlocuteurs. «L'intérêt pour eux, explique-t-il, était que nous avons également une organisation centralisée. De plus nous disposons d'instruments identifiables. Nous leur avons donc montré notre boîte à outils du patrimoine.» Dans cet attirail, les responsables chinois ont découvert les lois sur les monuments historiques, les secteurs sauvegardés, les architectes en chef des monuments historiques, les aides à l'amélioration de l'habitat... Alain Marinos poursuit : «De là, ils ont voulu travailler sur du concret». Une expérience a alors été lancée sur six villes d'eau et en particulier sur la petite cité de Tongli.


«Nous les avons aiguillés. Ils ont intégré nos méthodes mais ils ont construit un système à la chinoise», insiste le responsable français. Les Chinois semblent même être allés beaucoup plus loin puisque leurs règles d'urbanisme cherchent à prendre en compte, hormis les paramètres culturels, les réalités sociales, environnementales et économiques. L'objectif tel que le fixe le professeur Zhou Jian est que «90% des sites gardent leur fonction». Il s'agit notamment de permettre aux populations de pouvoir continuer à y habiter, mais avec un nouveau confort.

«Désormais, les Chinois sont capables de produire des documents d'urbanisme remarquables, constate Alain Marinos, admiratif. Mais qui va gérer tout ça ?» A l'université Tongji, Shao Yong est une de ceux qui aujourd'hui oeuvrent sur des projets de conservation. «Mais nous ne sommes pas très nombreux et notre tâche est lourde, d'autant qu'elle est à la mesure de la superficie de la Chine», note doucement la jeune femme. Alors que le programme présidentiel d'accueil de jeunes architectes chinois touche à sa fin, une aide à la formation dans le domaine du patrimoine apparaît ainsi comme un nouvel axe possible de la coopération entre la France et la Chine.

Il reste de toute façon beaucoup à faire. «Et peut-être commençons-nous tout cela un peu tard, admet Wang Lin, au bureau de l'urbanisme. Mais comme on dit : à tout moment, c'est le bon moment.»

Le Pavillon de l'Arsenal, à Paris, accueille jusqu'au 30 mai une exposition sur la coopération menée entre Pékin, Paris et Rome pour la réhabilitation de Shishahai, quartier traditionnel situé au nord de la Cité interdite, à Pékin. Tél. : 01.42.76.33.97. * www.franceenchine.org

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La carte à jouer des architectes français

M.-D. A.
[24 mai 2005]

Le patrimoine n'est pas au coeur de ses préoccupations mais l'exposition, tout de même, ne fait pas l'impasse. Pour promouvoir l'architecture contemporaine française dans plusieurs villes chinoises, l'Afex (pour Architectes français à l'export) s'efforce de mettre savamment en valeur de nombreux projets dans Visions françaises et ne manque, dans ce vaste ensemble, pas de déceler quelques opérations en milieu historique telles l'intervention de Nicolas Michelin à Qingpu ou les études menées par Philippe Jonathan pour le quartier de Shishahai à Pékin. «Le patrimoine est un vrai axe de développement mais il n'y a pas encore énormément de projets, constate Bertrand Lemoine, le commissaire de l'exposition. Néanmoins il s'agit bien d'une réalité de notre pratique architecturale. En France, les réhabilitations représentent 55% de l'activité du bâtiment.»

(...)

Finalement, dans un pays qui se développait jusqu'alors sur le mode de la rupture, certains architectes montrent que l'on peut garder le réflexe de l'histoire même dans les projets les plus contemporains. Ainsi, en concevant des tours d'habitation pour Pékin, l'agence Hubert et Roy avait imaginé en faire une version verticale des maisons sur cour carrée typiques des hutongs. Mais la tradition, même suggérée, ne suffit pas toujours à convaincre. Le projet ne s'est pas fait.

quelques pics

Les photos sont tres bien. Merci beaucoup.

Thread du World Financial Center:

https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=490

Argh... Ariane va souffrir...