Rodez - CA Rodez Agglomération

Un blogueur à retranscrit son article in extenso dans un mauvais sujet. Je me recopie ici.

sergeuleski a écrit:

"Musée Pierre Soulages" de Rodez, ville natale du peintre.


                       


         Cinq volumes d’acier, le fruit d’une architecture réduite à sa plus simple dimension et absence d’expression...

Cinq conteneurs abandonnés à la rouille – manque plus que les quais d’un port et le son d’une corne de brume -,  au service d’une architecture où rien ne doit dépasser, pas un cheveu et sûrement pas une mèche rebelle ;  architecture au ras de pâquerettes,  rasée de près...


                       


            Dès maintenant, précisons que les parties émergées du musée qui n’abritent aucune œuvre  - les 500 tableaux du peintre sont relégués dans un 2e sous-sol, parking et tombeau -, semblent dans les faits, et contre toute attente, davantage destinées à dissuader les visiteurs de franchir le seuil d’un hall sans accueil, d’une boutique et d’un restaurant... que de s'y ruer. 


                       


              Et à propos de ce restaurant-brasserie nommé "Café Bras", d’une imbécilité et d’une idiotie rares dans sa prétention à pouvoir assurer la continuité  de l’ouvrage, matière, lumière et espace jusque dans l’assiette, une brochure ne reculera devant aucun commentaire : « Café Bras présente une offre alternant bistronomie et gastronomie dans l’esprit de l’œuvre de Soulages.»

On ne savait pas que la peinture de Soulages était à ce point comestible. Mais alors, il doit s'agir très certainement d’une nourriture de l’âme ! Rassurez-nous !

                         

Tout comme ce musée inénarrable, ce lieu de "restauration récréative" se voudrait ouvert sur la ville de Rodez et ses habitants ! Quant on connaît le prix moyen d’un repas... c’est à désespérer d une bourgeoisie qui se paie une nouvelle fois la tête du populo ; et que ce populo soit aveyronnais ne change rien et ne nous sera d'aucune consolation.


                         

Verrouiller à double tour, imperméable, infranchissable, force est de se dire que ce qui se croit être de l’architecture a cent ans de retard car Le Corbusier n’aurait pas fait pire avec le béton et un bâtiment qui ferme la porte à toute convivialité ou rencontre fortuite avec l’œuvre de Soulages : mieux vaut alors savoir où l’on va avant de se trouver nez à nez avec cet ouvrage impossible.

Architecture de mort... et mort de l’architecture - mort représentée par ces bunkers et blockhaus venus tout droit du mur de l’Atlantique et des côtes normandes dans une sorte de fascination-répulsion à rebours pour les édifices du 3e Reich -, c’est donc toujours la même histoire que l’on nous raconte : la mort, encore et toujours la mort !

          Mais alors... à quand le rajout sur un de ces cinq cachots d'acier, d’une DCA qui prendrait pour cibles, pourquoi pas, la cathédrale de Rodez et tous les édifices dans un rayon de 60 kilomètres qui viendraient rappeler aux architectes à l’origine de cette architecture qui interdit tous les débats, tous les commentaires et toutes les conversations  - car, de quoi peut-on bien parler devant une telle dictature de la matière -, qu’il a existé, une fois…  une Architecture avec un A majuscule.

             Si on lève la tête, tournant le dos au musée, ou bien... passant outre, seule la cathédrale Notre-Dame sauve les lieux, trois cents mètres plus loin, et plus haut. On sera donc charitable pas tant envers les architectes Aranda, Pigem et Vilalta (agence RCR), espagnols catalans  dont on n’a vraiment rien à battre qu'à l'égard du peintre Pierre Soulages dont «… les peintures sont des maisons zen ;  les trois quarts d'une maison zen dont le spectateur fait le quart restant. Ses tries noires, huilées, donnent à voir le rideau de fer baissé du magasin de Dieu. » C. Bobin 


            Nul doute qu'en ce qui concerne ce bâtiment qui se voudrait «musée », c’est bien là tout l’art contemporain (pop art, art brut, art conceptuel, peluches et fric, art trou de balle mon cul sur la commode !) qui triomphe encore une fois ; un art contemporain d'une prétention grotesque puisque cet art privé d'Art... croit pouvoir encadrer, soutenir et prendre en charge l’Art moderne qui, il faut le rappeler, est l’aboutissement  d’une « tradition », d’une continuité qui va des grottes de Lascaux à Zao Wou-Ki en passant par Dali et Picasso : travail, métier, savoir faire, recherche... un Art... art de vivre même et surtout fauchés.

A aucun moment il n’est question de la main de l’homme à propos de ces bâtiments... comme la cathédrale de Rodez nous le rappelle tragiquement, mais bien plutôt de raccourcis clavier, d’une souris laser et d’un logiciel de la marque Archicad pour une production d’espaces et de volumes à la queue leu leu, aux kilomètres carrés, en veux-tu, en voilà !
               
Car enfin... où est la fièvre de l’Art dans ces monolithes horizontaux ? Où trouver une fièvre spirituelle comparable à cette fièvre qui a érigé la cathédrale Notre-Dame de Rodez  - cordages, échafaudages,  poutres, sueur, sang et eau… "Ho ! Hisse ! Ho ! Hisse !" ; petites mains d’un Christianisme aux cent métiers, mille ans de savoir faire…

Et à défaut d’une fièvre… où trouver dans cette anomalie environnementale un enthousiasme pour l’architecture, une passion même contrôlée pour l’Art et le partage d’une inspiration ou d’un élan avec le plus grand nombre ?


              Confrontés à une telle d’indigence conceptuelle, reste alors à développer autour de cette « pathologie » tout un discours… discours-escrocs, discours de commande du type : «... la rouille pestiférée, vecteur du tétanos, se mue en rhizomes de teinte brun-orangé et le noir, honni pour sa connotation mortuaire et satanique en plaques et lames sombres captant chaque variation de l’intensité lumineuse… »

Il est dit que l’équipe responsable de ce bâtiment est « férue d’une clarté spatiale des espaces » : il est vrai que le message est on ne peut plus clair et l’acier aussi… 

On nous précise que cet  édifice qui se veut ou se voudrait un écho à l’œuvre de Soulages…, serait aussi le fruit d’une admiration partagé, entre l’artiste et les architectes pour les églises romanes : et là, on reste sans voix.

Certes, on pourra toujours se consoler et saluer le fait que ce bâtiment  n’aura pas à vieillir car l'acier Corten, acier auto-patiné à corrosion superficielle forcée, utilisé pour son aspect et sa résistance aux conditions atmosphériques a tout prévu : personne n’aura à gérer techniquement et financièrement sa décrépitude, à peine né, le voilà déjà vieillard, pour l’heure encore enraciné dans le sol et encastré dans une colline ; il ne lui reste plus qu’à pourrir sur pied, avant de sombrer : pluies diluviennes, affaissement et glissement de terrain... 

Pourvu que cela arrive un jour de fermeture !


                Les architectes, maintenant paysagistes - c’est une brochure qui affirme contre toute évidence que l’acier Corten s’intègre dans l’environnement paysager -,  évoquent sans rire un dialogue permanent entre la nature et l’acier ; quand on sait que ce bâtiment raye littéralement de la carte de Rodez le jardin public du Foirail…dont le kiosque de la fin du XIXe siècle modeste en superficie, et pour peu qu’on s’y attarde, a pourtant mille fois plus de présence et de charme que cette menace architecturale qu’est ce « musée »...

Des milliers de tonnes d’acier  et quelques plantes vertes n’ont jamais établi un dialogue quel qu’il soit avec qui et quoi que ce soit mais bien plutôt, dans le camp de l'acier, un  « Ferme ta gueule, c’est moi qui parle ! » sans contestation possible.


               Il est vrai que Rodez reste une ville médiocre, sans architecture digne de ce nom…

Mais alors, qui décide dans cette ville, et depuis quand ? Marc Censi, le maire actuel ? Lui et son équipe de la communauté d’agglomération du Grand Rodez ?

Certes, ce lieu ouvert depuis le mois de mai comble Pierre Soulages ; de plus, c’est une réussite commerciale, et comme l’argent sanctifie et le commerce aussi… on nous priera très certainement d’aller voir ailleurs si cela se fait que de déplorer, non pas tant ce projet car l’œuvre de Pierre Soulages méritent ce retour sur sa terre natale loin d’un Paris de happy-few  de moins en moins heureux, mais bien plutôt ce mépris sans doute sans précédent pour l’être humain et pour la vue dans le domaine de l’architecture muséale qu’est cette construction si peu construite finalement.


            Pauvre architecture ! Pauvre enseignement ! Pauvre modèle de prise de décision communale et démocratique ! Contraints et forcés, comme si l’organisation au quotidien de l’existence qui nous est imposée n’y suffisait pas, les Ruthénois, habitants de Rodez,  devront apprendre alors à vivre avec cette nouvelle violence qui leur est faite car les architectes oublient un peu trop souvent que  l’architecture est malheureusement « publique » : pas moyen d’y échapper et d’en réchapper !

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Serge ULESKI http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com

Dernière modification par Lupus (11-10-2014 11:13:35)

Un an après son ouverture, le Musée Soulages est devenu le troisième musée le plus visité de province

Le Musée Soulages de Rodez, inauguré le 30 mai 2014 par François Hollande, fête sa première année d'existence avec un succès de fréquentation : 255 000 visiteurs (205 000 en 2014 et 50 000 depuis le début de l'année 2015) qui en fait le premier musée de Midi-Pyrénées et le troisième de province.

Une bonne nouvelle pour cette ville un peu enclavée.
L'arrivée prochaine de la 2x2 voies donnera peut-être une nouvelle dynamique à Rodez

INSEE (2009) a écrit:

La population de l’aire urbaine de Rodez, composée de 25 communes, augmente de 0,8 % par an depuis 1999. Au 1er janvier 2006, cette zone concentre le quart de la population aveyronnaise, soit 69 200 habitants. Comme dans la plupart des aires urbaines de la région, la croissance de la population est plus forte dans la banlieue et surtout dans l’espace périurbain de Rodez que dans la ville même. La population des deux principales communes de l’aire urbaine, en dehors de Rodez, augmente fortement. Ainsi, celle de Luc-la-Primaube croît de 1,6 % par an entre 1999 et 2006 : c’est le taux de croissance le plus fort des dix principales communes du département. Onet-le-Château a franchi le seuil des 10 000 habitants. Quel que soit le mode de transport retenu, Rodez est situé à plus de deux heures de Toulouse, de Montpellier ou de Clermont-Ferrand. L’essor démographique de l’aire urbaine de Rodez résulte donc d’une dynamique relativement autonome qui accompagne un développement économique important. Signe de ce dynamisme, l’aéroport international de Rodez-Marcillac propose des liaisons régulières avec Paris, Lyon, Londres et Dublin, contribuant ainsi au désenclavement du département.

Pour réduire la "fuite" des étudiants, le pôle universitaire va recevoir des investissements:
PREMIÈRES ÉTUDES AVANT LE LANCEMENT DU PROJET DE PÔLE UNIVERSITAIRE À SAINT-ELOI

Projet majeur pour la consolidation et le développement de l’enseignement supérieur sur le Grand Rodez, le futur pôle Universitaire Saint Eloi s’inscrit dans une perspective de rénovation urbaine globale de l’ensemble du quartier St Eloi (requalification des îlots Ramadier et St Barbe, Armature et vie urbaine, Entrée de Ville et déplacements…).
Représentant un investissement global de 23,7 M d’Euros, ce nouveau pôle devrait accueillir 1900 étudiants à l’horizon 2022.

micou a écrit:

Musée Soulages

RCR Arquitectes / Passelac & Roques

Ce projet prend racine en 2005, lorsque Pierre et Colette Soulages (sa femme) font don à la Communauté d'agglomération du Grand Rodez d'une collection de 500 pièces de l'artiste, dont environ 250 œuvres à proprement parler (peintures sur toile, brous de noix, estampes, etc.) auxquelles s'ajoutent divers documents (travaux préparatoires, photos, archives, etc.) (1).



Le nombre de matériaux utilisés est très limité : du verre et de l'acier auto-patinable à la teinte rouge-sombre pour l'extérieur et bleutée pour les espaces intérieurs, où la gestion et le traitement de la lumière occupent une place centrale, comme c'est le cas dans l'œuvre de l'artiste. Celui-ci accorde depuis longtemps un soin particulier à la mise en scène de ses œuvres, notamment en terme d'éclairage. Il avait d'ailleurs transmis aux architectes une lettre (4) où il exposait les conditions d'exposition qu'il souhaitait voir être mises en application.



(4) Consultable à cette adresse.[/i]

(Issu de la fiche du projet dans la BDD qui peut, je vous le rappelle, être amendée et complétée à tout moment par vos soins  )

Bonjour,
Vous parlez d'une lettre où Pierre Soulages exposait les conditions d'exposition qu'il souhaitait voir être mises en application. La page n'est plus consultable  , et cela m'aiderait beaucoup dans mes recherches (d'étudiante) sur le musée si quelqu'un avait gardé une copie de cette page.
Merci d'avance!! 

Merci quand même! :)

UN CAMPUS UNIVERSITAIRE

Ce projet vise à réunir l’IUT et l’INU Champollion sur un même site, dans le quatier Saint-Eloi, près du stade Polonia, à Rodez.

LE PROJET
Le projet comprend :

l’étude d’aménagement du Campus,
la construction d’un bâtiment d’enseignement pour l’Institut National Universitaire Champollion
un bâtiment pour le restaurant universitaire et la vie étudiante.
Il est inscrit au contrat de plan Etat-Région 2015-2020 et financé par l’Etat, la Région, le Département et Rodez agglomération (à hauteur de 1 282 000 €) :

Bâtiment d’enseignement = 12 millions €
Restaurant universitaire et vie étudiante = 4 millions d’€
Cet investissement vise non seulement à proposer une offre de formation supérieure de niveau Bac+2 et Bac+3 allant jusqu’à Bac+5 (DUT, Licences, Masters, écoles d’ingénieurs…) dans les domaines de l’informatique, la mécanique, les activités physiques, l’agroalimentaire et l’agriculture …mais aussi à offrir aux étudiants des conditions d’accueil de qualité : locaux pédagogiques, restauration, hébergement…

Rodez agglomération apporte aussi son soutien aux dépenses d’équipements innovants (ex : Learning Lab à l’IUT)

https://www.rodezagglo.fr/agglo/grands- … aint-eloi/

LE QUARTIER SAINT-ELOI

Le Projet de Renouvellement Urbain de Saint – Eloi s’inscrit dans le cadre d’un projet d’ensemble et fait suite à un plan guide élaboré à l’initiative de Rodez agglomération en 2015. Il est un élément d’un projet politique fort :

une volonté du Maire de Rodez / Président d’agglomération d’investir fortement sur les quartiers politique de la ville
une politique de développement de l’enseignement supérieur avec l’arrivée de l’université et la structuration d’un campus.

Il prévoit :
la requalification des secteurs d’habitat social : démolition des Cèdres (38 logements) ; reconstruction de près de 90 logements collectifs et individuels sur l’îlot et de l’autre côté du boulevard ; réhabilitation de 4 immeubles représentant 130 logements.
l’intégration d’un campus universitaire : construction du bâtiment universitaire Champollion (5 100 m2 utiles) qui sera livré fin 2023 et du restaurant universitaire (1290 m2).
l’amélioration des infrastructures routières pour d’une part améliorer la fluidité et la circulation et d’autre part, réduire les impacts de ces infrastructures sur les zones d’habitat, faciliter les traversées et déplacements piétons…,
la requalification des espaces publics et des lieux de vie qui organisent le quartier afin qu’ils s’affirment comme autant de lieux d’animation,
l’installation d’une maison de quartier en lieu et place de l’ancien centre social,
la construction d’un multi-accueil de 22 places et la réalisation d’un Lieu d’Accueil Enfants-Parents,
la reconstruction de l’école actuelle.
L'ÎLOT RAMADIER
Concernant l’îlot Ramadier, Rodez agglo a retenu, en fin d’année 2018, le cabinet « Coco Architecture » pour travailler sur la rénovation globale de l’îlot Ramadier. Sa mission porte sur la rénovation de quatre immeubles, la construction de quatre projets neufs et le traitement des espaces extérieurs (dont la collecte enterrée).

https://www.rodezagglo.fr/agglo/grands- … aint-eloi/