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Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

#51 14-04-2016 00:40:53

nofej
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

le problème des façades grises en crépit ciment partout dans le centre !! une horreur
si toutes ces façades étaient ravalées avec de beaux crépits et/ou de la belle brique apparente, Toulouse aurait vraiment un cachet incroyable !! vaste chantier ... 
je suis jaloux de la facilité et de l'efficacité avec lesquelles Bordeaux a rénové ses façades !   A8


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#52 14-04-2016 09:04:07

yaga
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

nofej a écrit:

le problème des façades grises en crépit ciment partout dans le centre !! une horreur

La première fois que je me suis baladé à Toulouse, j'ai été choqué de voir ce genre d'horreurs a 2 maisons de la place du capitole :s
J’espère que ça a été recladé depuis...

nofej a écrit:

je suis jaloux de la facilité et de l'efficacité avec lesquelles Bordeaux a rénové ses façades !   A8

Bah, c’était relativement facile : rien n'avais été fait pendant des lustres. Fallait voir l'état lamentable de la ville fin 80/début 90. Je me rappelle encore des quais a 2x4 voies, ou il fallait courir pour pouvoir traverser au feu rouge sous peine de se retrouver bloqué 5 minutes au milieu.

Aussi, les pierres calcaires bordelaises sont très poreuses et friables : elles absorbent toutes les saloperies atmosphériques, mais sont simple à décaper. Donc, ce fut relativement facile a ravaler, mais ça se redégueulasse très rapidement, et si les ravalement sont mal fait, la pierre est fragilisée.
Un exemple : la cathédrale St André en ravalement permanent, vu qu'il faut reprendre du début une fois le tour de la façade fait.


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#53 14-04-2016 21:47:26

Floch PC 11
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

nofej a écrit:

je suis jaloux de la facilité et de l'efficacité avec lesquelles Bordeaux a rénové ses façades !   A8

Pareil j'arrête pas de me le demander, là ou à Rennes c'est au comte-gouttes : 1 façade / rue / an  B7. Certes à Bordeaux c'est peut-être poreux mais rénover les façades sur plusieurs dizaines d'hectares en moins de 10 ans, c'est assez impressionnant.

Pareil Orléans a rénové (certain diront aseptisé) tout son centre super rapidement, je ne connais pas le cout. Mais c'est une réussite.

Dernière modification par Floch PC 11 (14-04-2016 21:57:27)


Vouloir plus pour Rennes, une ville sans rayonnement & renfermée sur elle-même.

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#54 05-05-2016 17:32:43

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

La thématique Unesco dévoilée d'ici l'été

La recherche de la thématique qui portera le projet Unesco sera abordée. «Il me semble que la Garonne a été structurante dans la construction de Toulouse. Par exemple, la Garonne a déterminé la nature de l'urbanisme, entre la rive droite et la rive gauche» dit Jean-Marie Pailler, directeur de l'ouvrage «Toulouse ; naissance d'une ville». «D'autres pistes sont intéressantes comme celle des hôtels particuliers du XVIe et du XVIIe siècle. La ville en compte une vingtaine de qualité remarquable, c'est unique. Mais on n'a pas d'idée toute faite. On en est vraiment au point de départ de la réflexion».
[...]
La première mission de ce comité appuyé par un bureau d'études et des experts scientifiques est de déterminer la «valeur universelle exceptionnelle» de Toulouse, un fil rouge, une histoire auquel le projet va pouvoir s'accrocher. Garonne, aéronautique, pastel, lieux de pouvoir… tous ces sujets et d'autres sont analysés, débattus par des experts. Le thème choisi sera annoncé à la fin du premier semestre.

On s'en est déjà fait l'écho ici, le choix de la thématique ne s'impose en effet pas de lui-même et c'est peut-être ce qui pourrait être le talon d'Achille de cette candidature.
Il n'y a pas à Toulouse une grande unité de style comme à Bordeaux, ni un monument exceptionnel comme à Albi, mais une richesse patrimoniale et historique plus diverse dont aucun élément ne domine véritablement l'architecture de la ville.
Je fais un petit tour d'horizon, avec forces et faiblesses de chaque composante majeure (et dont l'évaluation n'engage que moi) :

- Capitale du royaume Wisigoth au 5ème siècle (de la Loire à Gibraltar) : il n'en reste aucun édifice. A oublier.

- Centre d'architectures romane puis gothique purement régionales, dites "roman languedocien" et "gothique languedocien" (ou méridional), lesquelles ont donné des édifices aussi prestigieux que Sainte Cécile à Albi, Saint Sernin et les Jacobins à Toulouse (toutes ayant 3 étoiles au guide vert Michelin). A leur débit, ces architectures d'une originalité qu'on pourrait comparer au gothique baltique (comparer sur le plan de l'originalité, pas du style) ont concerné essentiellement le Languedoc de l'ancien régime, et non plusieurs pays comme sur les bords de la mer Baltique. De plus le nec plus ultra de cette architecture gothique est à Albi et non à Toulouse, même si St Sernin peut faire valoir dans le style roman des atouts tels que celui d'être la plus grande église romane survivante de France (voire d'Europe si on considère que la cathédrale de Spire en Allemagne n'est pas aussi authentique), l'archétype de l'église romane de pèlerinage, ou l'église de France avec le plus de reliques.

- Création au 12ème siècle d'une véritable République unique en France médiévale, identique aux cités italiennes de cette époque, confiée aux capitouls par les comtes. Mais elle n'aura pas duré très longtemps, la croisade des Albigeois vint y mettre fin prématurément. Toutefois les capitouls exercèrent le pouvoir communal pendant 650 ans, jusqu'à la Révolution, et se constituèrent des hôtels particuliers dotés de tours dont plusieurs dizaines existent encore (mais sont peu accessibles et peu visibles de la rue, difficiles à mettre en valeur car il s'agirait d'ouvrir des cours privées).

- Berceau de l'ordre dominicain en 1215 : il y a du beau et du prestigieux avec le couvent des Jacobins, la tombe de Thomas d'Aquin, et la maison Seilhan (où a été conservée la chambre où logeait saint Dominique). La ville d'Assise en Italie est par exemple classée à l'Unesco pour avoir été le berceau de l'ordre franciscain (et pour le patrimoine qui en découle bien entendu). A l'instar des franciscains, les dominicains furent pendant des siècles un pilier de la chrétienté, d'autant que cette naissance de l'ordre dominicain a pris place dans un contexte historique riche : la croisade des Albigeois. On se demande bien pourquoi ce nom d'ailleurs, ses hauts faits s'étant déroulés non à Albi mais à Béziers, Carcassonne, Muret et Toulouse, quant au leader politique pris pour cible il s'agissait du comte de Toulouse Raymond VI. Un autre grand seigneur fut également victime de la bataille de Muret : le roi Pierre II d'Aragon, vainqueur quelques années plus tôt des musulmans à la bataille décisive de la Navas de Tolosa et alors considéré comme un héros du christianisme dans toute l'Europe. Comme séquelles de cette croisade il est resté une des plus vieilles universités d'Europe (1229), et la création des tribunaux de l'inquisition (souvent confiés aux dominicains).

- L'âge d'or du commerce du pastel (16ème siècle), coïncidant avec la Renaissance, qui a laissé quelques hôtels particuliers sortant du lot. Uniques en leur genre, mais toutefois trop peu nombreux (à mon avis) pour prétendre représenter la ville... à moins peut-être de les lier aux nombreux hôtels et tours capitulaires du début 16ème siècle, mais ces derniers ne sont pas forcément liés au pastel et beaucoup sont de style gothique (on ne peut donc pas assimiler tout ce qui est 16ème siècle à la Renaissance, loin de là).

- Première ville de province à avoir accueilli un parlement, lequel a généré sur plusieurs siècles des hôtels particuliers en grand nombre et dont plusieurs sont vraiment intéressants... sans l'être toutefois autant que les plus beaux hôtels du pastel, ce qui du fait les rend moins emblématiques que ces derniers.

Eventuellement il y aurait possibilité de lier tous ces hôtels (pastel, capitouls, parlementaires) dans un thème "hôtels particuliers", pourquoi pas. Mais alors il va falloir trouver un moyen "d'ouvrir" les cours...


On pourrait envisager d'autres thématiques (hôpitaux médiévaux en bord de Garonne, moulins sur le fleuve ayant constitué les premières sociétés par action au monde, autre...), toutes choses intéressantes mais rien qui me semble assez fort en soi, il s'agirait donc de les lier dans un thème plus vaste.

Peut-être que si la ville avait été plus petite et plus centrée sur une seule activité ou architecture (telles Assise ou Lübeck), moins diverse, le thème se serait-il imposé de lui-même ? Mais elle en aurait été moins riche.

Dernière modification par Pistolero (05-05-2016 17:40:19)


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#55 05-05-2016 18:31:10

ACHILLE
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Tu sais pour ce souci de "cours privées", je sais pour l'avoir l'entendu de la bouche d'un guide lors d'une visite du Vieux Lyon et de la CroixRousse, qu'il est possible pour une municipalité de faire une convention avec les copropriétés pour permettre aux visiteurs de pénétrer dans leurs cours, suivant des horaires fixés (genre 10h > 18h).
Donc rien n'est perdu. Sinon, ils n'auraient jamais pu faire visiter les traboules et les cours renaissance.


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#56 05-05-2016 20:57:25

le renard
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

^^ Oui, il s'agit des conventions "cour/traboule" :

en contrepartie de l'instauration d'une servitude de passage public piéton sur une cour ou une traboule ayant un statut de propriété privée, la Ville et la Communauté Urbaine acceptent de participer aux charges d'entretien, de nettoyage et d'éclairage de celle-ci

http://traboules-lyon.fr/convention-tra … e-lyon.php


*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***

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#57 09-05-2016 09:45:20

spitpaco
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Pistolero a écrit:

toutes choses intéressantes mais rien qui me semble assez fort en soi, il s'agirait donc de les lier dans un thème plus vaste.

La brique?
Je dis ça comme ça, je ne connais pas le "règlement".
Mais ça fait le lien de l'ensemble des éléments listés (en y rajoutant même les ouvrages de Saget).

Il y a effectivement eu beaucoup de "strates" architecturales dans l'histoire de Toulouse, ce qui nuit à une unité.
Seul le matériau utilisé tisse un semblant de lien.


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#58 09-05-2016 15:02:20

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

En effet, je ne vais pas te contredire car c'est aussi mon opinion  C7


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#59 14-10-2016 10:04:54

Ptiloulou
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Voici l'axe choisi pour porter la candidature au patrimoine mondial de l'Unesco :

http://actu.cotetoulouse.fr/toulouse-ca … sco_47694/

Le sujet est très vaste et englobe un très large périmètre, ce qui de ce fait va nécessiter beaucoup d'efforts pour justifier de la valeur exceptionnelle de l'ensemble.

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#60 14-10-2016 16:10:10

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Je continue à penser qu'une thématique basée sur l'usage de la brique romaine aurait été plus prometteuse (et plus sûre), mais bon au moins l'ambition est là avec l'ensemble du centre historique concerné, et non une partie seulement (par exemple les hôtels du pastel).
Maintenant il faut voir ce qu'ils vont mettre dedans et comment ça va être articulé dans le détail parce que pour l'instant ça reste un titre très générique qui pourrait concerner un paquet de villes.

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#61 14-10-2016 18:43:11

bigorre
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Pistolero a écrit:

Je continue à penser qu'une thématique basée sur l'usage de la brique romaine aurait été plus prometteuse (et plus sûre), mais bon au moins l'ambition est là avec l'ensemble du centre historique concerné, et non une partie seulement (par exemple les hôtels du pastel).
Maintenant il faut voir ce qu'ils vont mettre dedans et comment ça va être articulé dans le détail parce que pour l'instant ça reste un titre très générique qui pourrait concerner un paquet de villes.

D'accord avec cette idée. La brique reste le marque de fabrique de Toulouse. Il me semble qu'il aurait été plus facile de faire une candidature sur ce thème.
Maintenant d'une manière générale, je me demande si ce label UNESCO  ne se dévalorise pas! Tout le monde le demande sur la planète entière et à la fin, on s'y perds....Cela va devenir comme les AOC pour les vins. Au départ, ceux qui l'ont obtenu, l'on utilisait pour se démarquer et puis au fur et à mesure que la marque AOC s'est démocratisé, il a fallu créer des sous catégories pour hiérarchiser tout çà: Grand Cru, 1er cru, etc,... Je me demande si  la fin, il ne seront pas obligé de faire la même chose pour le label UNESCO.  D3

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#62 25-10-2016 17:16:12

yaga
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Mmmh... Le manque d'ambition des immeubles bordelais recents est principalement causé par les contraintes liées au label Unesco.
Va falloir se grouiller de construire la tour de 150m a coté de la gare, sinon...

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#63 25-10-2016 20:46:47

POOL
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

... pas formellement en tout cas. Vous qui semblez être de Bordeaux, je pense que vous pouvez constater cela tous les jours : il y a dans cette ville une belle émulation en restant sous 50m, un soin apporté au traitement, à la question du "comment habitez" assez rafraichissante. Une belle ambition qu'on retrouve dans la réapropriation des friches, dans les programmes finis, en cours ou en lancement, du Frac au stade,en passant par le bassin à flots, son musée du vin et le futur musée de la mer, etc. Autant de renouvellement urbain de qualité en si peu de temps, c'est une belle réussite je trouve. Et je ne suis qu'un touriste !
On m'a toujours appris que l'ambition c'était de répondre à une problématique de façon juste et pertinente.
S'il suffisait d'aligner de la grande hauteur pour être ambitieux, c'est à la portée de n'importe qui, pourvu qu'il ait le chéquier.
Lyon est labellisé UNESCO. L'UNESCO n'a rien contre les villes qui vivent et qui continue à s'incrire dans une histoire fusse t-elle contemporaine. Rien n'empêche de construire haut et de respecter un patrimoine, l'UNESCO n'empêchant pas les lauréats de n'être autre chose que des cités musées.
.

Dernière modification par POOL (25-10-2016 20:59:08)

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#64 17-01-2017 22:53:40

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Sur le sujet du processus de classement à l'UNESCO, j'ai noté cette petite phrase tirée d'une interview de JL Moudenc :

La municipalité se targue aussi d'une politique ambitieuse «digne de ce nom» pour le patrimoine urbain. Avec en ligne de mire le classement à l'Unesco. «D'ici la fin du trimestre, nous serons inscrits sur la liste indicative de l'État», a précisé Jean-Luc Moudenc

La liste indicative est un inventaire des biens que chaque Etat partie a l'intention de proposer pour inscription.
Lien vers la liste indicative de la France.

Il s'agit là d'une première étape. La proposition par l'Etat à l'Unesco peut ensuite prendre des années, tout un travail de préparation étant à faire. Un lien pour avoir plus de détails ici.

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#65 12-11-2017 09:28:51

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Je fais un petit point sur ce sujet. Infos tirées du site de la mairie :

Depuis 2014, Toulouse s’est engagée dans une démarche d’une nouvelle reconnaissance de son centre urbain et de sa valeur patrimoniale par l’UNESCO.

Dès 2015, les comités qui accompagnent le projet sont constitués et font les premiers travaux préparatoires. Le Comité scientifique, qui réunit universitaires et experts, présente au Comité d'orientation, présidé par Christine Albanel, le résultat de ses travaux. Trois sujets ont été étudiés, en considérant les attentes de l'UNESCO : Toulouse et l'aéronautique, Toulouse et le pastel, Toulouse et la Garonne.

En 2016, le Comité d'orientation conclut à l'élimination des sujets proposés. Il examine une nouvelle proposition concernant le centre historique qui doit faire l'objet d'une analyse scientifique. Le Comité d'orientation valide le sujet sur le centre historique.
Au terme de la phase préparatoire, l'orientation choisie s'appuie sur le centre historique et sa richesse patrimoniale et urbanistique, héritée de l’organisation des pouvoirs au fil des siècles.

Par ailleurs on est encore loin d'une inscription sur la liste indicative de l'Etat évoquée dans mon post précédent.

Dernière modification par Pistolero (12-11-2017 09:30:42)


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#66 13-11-2017 23:11:13

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Pour ceux que ça intéresse, assez récemment sans doute ont été mis en ligne sur le site de la mairie les présentations des diverses interventions du 2ème forum "Toulouse patrimoine d'avenir".
Ce peut être intéressant pour ceux qui, comme moi, n'y sont pas allés.

Il y a notamment les slides de Guy Ahlsell de Toulza qui a fait une intervention sur les hôtels particuliers : lien.
On n'a pas les commentaires évidemment mais il a commencé avec les maisons moyenâgeuses, puis a progressé dans le temps avec des hôtels des différentes périodes architecturales qui se sont succédées. Il y a également une intéressante carte des destructions des incendies du 15ème siècle que je n'avais jamais vue.

(Et accessoirement j'ai eu la surprise de voir qu'il avait emprunté un certain nombre - et même un nombre certain - de photos de mon site web, ce qui me fait plaisir car c'est aussi avec l'idée de servir cette cause que je l'ai fait).


Kaneda a aimé ce post.

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#67 15-11-2017 17:55:53

Kaneda
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Bien joué Pistolero  B6


Du provisoire? Non. Disons réversible. Ce sera du pérenne sur lequel on peut revenir.

Pistolero a aimé ce post.

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#68 03-12-2017 23:12:36

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Le livre blanc du 2ème forum Toulouse patrimoine d'avenir est paru : cliquer ici.

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#69 25-02-2019 00:09:48

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Note : Je souhaite considérer ce fil comme une sorte d'annexe du fil principal "Vers un classement UNESCO du centre ville ?", afin de ne pas surcharger ce dernier de photos et de le laisser libre pour les nouvelles ou les discussions de fond.

Par ailleurs ce fil va faire doublon avec un fil équivalent sur SSC, ce sera - et je m'en excuse - du vu et revu pour certains d'entre vous... mais sans doute pas pour tous.

Pourquoi ce fil ? C'est que beaucoup de Toulousains (et sans doute plus encore de non-Toulousains) méconnaissent la richesse du patrimoine architectural et historique de Toulouse.
Un peu paradoxalement, alors que la ville a su garder ou restaurer l'essentiel de ses grands monuments du passé, on se focalise sur ce qui a été perdu, on estime qu'un modernisme forcené a "massacré" la vieille ville et on fait fond sur cette lettre de Montalembert qui, au 19ème siècle, qualifiait Toulouse de "capitale du vandalisme".

Les critiques ne sont évidemment pas tout à fait infondées : au 18ème siècle on a laissé détruire la Daurade et ses mosaïques dorées, plus vieille église mariale de France et témoin unique de l'architecture chrétienne du 5ème siècle, au 19ème siècle se sont de fameux cloîtres romans qui sont démolis, au 20ème siècle - c'était hier - on a rasé à la va-vite les vestiges des fondations du palais des rois wisigoths et d'une porte romaine... tout n'a certes pas été toujours rose dans la ville rose.

Et cependant Saint-Sernin a été préservée, là où Limoges a perdu Saint-Martial et Tours perdu Saint-Martin. Cependant une bonne partie des monuments que Montalembert qualifiait un peu hâtivement de ruines ont été restaurés, souvent de manière exemplaire comme le montrent les Jacobins et les Augustins.
Il est vrai aussi que la ville ne se "lit" pas facilement : ses tours capitulaires sont cachées dans des cours désormais fermées par digicode, son riche patrimoine Renaissance est éparpillé aux quatre vents, ce qui le rend moins visible, et la Ville n'a pris conscience que tardivement qu'il fallait également faire attention à l'environnement des monuments et pas seulement aux monuments eux-mêmes.

Au sujet du patrimoine il semble exister, au moins partiellement, une sorte d'auto-dénigrement toulousain latent qui ne touche pas que l'architecture : les annonces en occitan dans le métro sont moquées par une partie des Toulousains, qui sans doute n'y voient que l'expression d'un patois désuet alors que cette langue fut autrefois une des plus considérées d'Europe (les fameux troubadours), et que Toulouse lui a donné le Gai Savoir et les Leys d'Amors (dont je parlerai plus loin) ; la brique elle-même est sur la sellette, on a pu voir au premier forum "Toulouse patrimoine d'avenir", qui lançait le processus de candidature, un des principaux intervenants déclarer que les Toulousains n'avaient jamais aimé la brique et qu'ils se réinventaient ce patrimoine. L'architecte des bâtiments de France partage cette même opinion... et pourtant cette thèse est battue en brèche par les historiens, au point que l'un d'eux l'a même qualifiée d'opinion indûment ancrée encore (pour en savoir plus sur ce dernier point, lire ma contribution ici).

Bref les obstacles et réticences ne manquent pas à Toulouse même, mais l'espoir demeure car... voilà encore quelques années moi-même je pensais tout cela, pour l'avoir entendu ou lu, avant de me pencher plus sérieusement sur la question de ce patrimoine toulousain et d'en saisir toute la richesse.
Ce fil sera donc une modeste contribution à cette cause, chacun ensuite pourra se faire une idée plus éclairée sur la pertinence (ou son absence) de cette candidature toulousaine à l'UNESCO.

Je vais finir ce premier post avec un smiley que j'aime bien, car c'est le seul de la collection à montrer des briques et parce qu'il résume bien mon état d'esprit, parfois, à la lecture ou à l'écoute de certains de mes concitoyens toulousains* sur ce sujet :  D10
Mais j'aime croire qu'à la fin des temps la tête du bonhomme finira par briser l'obstacle  A5


*je ne parle évidemment pas des honorables membres de ce forum  D4

Dernière modification par Pistolero (03-04-2019 18:08:02)


hugosbrr a aimé ce post.

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#70 25-02-2019 00:31:48

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Avant tout je rappelle le thème qui pour l'instant tient la corde : le centre historique et sa richesse patrimoniale et urbanistique, héritée de l’organisation des pouvoirs au fil des siècles.
Un thème difficile et éclectique, mais ambitieux.

Pour ce qui me concerne je vais faire ici une sorte de résumé, en ne ciblant que quelques éléments parmi les plus emblématiques, et en essayant autant que possible de suivre un certain ordre chronologique (mais parfois c'est le thème qui primera).

Et en préambule je rappellerai que Toulouse était jusqu'à la Révolution une ville languedocienne et que le Midi, au Moyen âge, désignait moins la Provence (qui n'était alors pas française) que le Languedoc.


Un plan ancien pour mieux comprendre la vieille ville
Ce plan de 1631, dont le nord est situé à gauche, permet de comprendre l'articulation de la ville ancienne dont on dit qu'elle avait une forme de coeur.
Le lobe de droite (au sud) représente la Cité, la ville ancienne dans son périmètre de l'antiquité romaine : c'est là que l'on trouvait le quartier des marchands et plus au sud celui des parlementaires et des administrations royales.
Le lobe de gauche (au nord) représente le Bourg, extension créée au Moyen âge autour de l'abbatiale Saint-Sernin, où florissaient les couvents ainsi que les collèges de l'Université.
La pointe du "coeur", en bas (à l'ouest), accueillait sur la rive gauche de la Garonne les quartiers pauvres et les hôpitaux dont on souhaitait éloigner les occupants du reste de la ville.

https://c2.staticflickr.com/2/1657/24484342123_47f9ec2327_c.jpg
Copyright Archives municipales de Toulouse


Le style roman languedocien (XIème-XIIème siècles)


On entame avec l'inévitable basilique Saint-Sernin.

On peut déplorer la destruction des bâtiments annexes (à l'exception du musée Saint-Raymond) et du cloître. Heureusement le principal demeure : l'église elle-même.

Considérée comme la plus grande église romane conservée d'Europe, Saint-Sernin est aussi la plus riche de France en reliques (et Toulouse la deuxième ville d'Europe après Rome).
C'est du fait de la vénération portée à ces reliques que l'église actuelle a vu le jour, essentiellement à la fin du XIème siècle et au début du XIIème.
L'histoire de l'église plonge ses racines dans le martyre de l'évêque Saturnin, pionnier du prosélytisme chrétien dans la Gaule romaine alors très polythéiste (vers l'an 250).
Son architecture est marquée par la présence de double collatéraux, qui signent le type le plus abouti des grandes églises romanes de pèlerinage puisqu'ils permettaient la libre circulation des pèlerins venus vénérer les reliques placées dans des chapelles sans déranger l'office se tenant dans la nef.

L'importance de Saint-Sernin en tant que site de pèlerinage et monument symbolique de son époque a été reconnue par l'UNESCO lors du classement des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, le document d'évaluation (lien ici) la désigne en effet explicitement comme un des points forts de ce dossier (avec les églises de Conques et de Moissac) :

Extraits :
Justification émanant de l’Etat Partie
Trois édifices évoqués dans le présent dossier : Sainte-Foy de Conques, Saint-Pierre de Moissac ou Saint-Sernin de Toulouse apparaissent incontestablement comme des chefs-d’oeuvre du génie créateur humain.[...]
Saint-Sernin, insigne basilique (fin XIe-milieu XIIe siècle) est l’une des plus belles églises romanes de France. Sa structure architecturale illustre le type même de l’église de pèlerinage ; son matériau - la brique domine massivement la pierre, réservée à la sculpture et à quelques membres d’architecture - est caractéristique de l’art roman du midi languedocien.

Critère i
Le débat ne consiste plus à déterminer, entre l’Espagne et Toulouse, quel est le plus ancien foyer de sculpture romane occidentale. On admet aujourd’hui que, vers la fin du XIe siècle, les artistes redécouvrent un ordre monumental inspiré de l’Antiquité romaine sur de grands chantiers, comme ceux de Saint-Jacques-de-Compostelle ou de Saint-Sernin de Toulouse. En effet, de part et d’autre des Pyrénées, se mettent en place des programmes architecturaux et iconographiques très comparables. A Saint-Sernin, on peut citer la personnalité de Bernard Gilduin, sculpteur qui a signé la table d’autel consacrée par le pape Urbain II en 1096. En Espagne, à la fin du XIe siècle, des créations analogues à celles de Toulouse voient le jour si bien qu’on a parfois rapproché les chapiteaux de Saint-Sernin de ceux de Saint-Isidore de Leon.

De très nombreux chapiteaux romans illustrent le fait que la région toulousaine était un des plus importants centres de la sculpture romane, plusieurs artistes ayant travaillé à l'emblématique cloître de Moissac sont également venus travailler sur ce chantier mais également sur d'autres cloîtres, tel celui de la Daurade (ancienne version), malheureusement détruit depuis mais dont de superbes chapiteaux sont exposés au musée des Augustins.
Le tympan à programme iconographique historié de la porte Miègeville (1115) était le premier du genre dans le sud de la France, il a inspiré ceux de Conques et de Moissac plus développés.

Après Urbain II qui consacra son autel en 1096 aux côtés du comte de Toulouse Raymond IV qui s'apprêtait à partir en croisade avec ses troupes (il fut un des principaux chefs et acteurs de cette croisade qui prit Jérusalem), les papes Clément VII, Paul V, Urbain V et Pie IV accordèrent de nombreux privilèges à cette église abbatiale, ceux qui la visitaient obtenant les mêmes indulgences qu'en visitant Saint Pierre de Rome.
Les rois de France en visite à Toulouse ne manquaient jamais de s'y rendre. François Ier, prisonnier une année à Madrid après la désastreuse bataille de Pavie (1525), fit vœu de s'y rendre en pèlerinage s'il recouvrait sa santé et sa couronne, ce qu'il fit en 1533.

Jeux de pouvoir
La construction de Saint-Sernin fut au début du XIIème siècle le théâtre d'une lutte d'influence féroce entre deux des principaux grands seigneurs du Midi : en 1094 le comte de Toulouse Guillaume IV décède. Le comté aurait dû revenir à sa fille, et par elle à son mari le duc de Bordeaux Guillaume IX (connu pour être le grand-père d'Aliénor d'Aquitaine et surtout pour avoir été considéré comme le premier troubadour). Mais le frère cadet du défunt, Raymond IV, s'empare de l'héritage et en spolie sa nièce et son redoutable mari. Peu après Raymond IV part en croisade avec son armée (bien que ses hommes aient été essentiellement languedociens, on les appellera "provençaux" car Raymond était de Saint-Gilles, sur le Rhône, et également marquis de Provence depuis qu'un de ses aïeux comte de Toulouse s'était acquis le marquisat par un mariage quelques décennies plus tôt).
Parallèlement l'évêque de Toulouse, Isarn, rebâtit la cathédrale de Toulouse et ne peut que déplorer de voir l'argent abonder au chantier de Saint-Sernin (qui possédait un énorme temporel s'étendant jusqu'en Espagne) alors que sa propre bourse sonne creux. Plusieurs fois déjà, soutenu par les comtes de Toulouse, il a tenté de faire main basse sur Saint-Sernin et son magot, et chaque fois les chanoines de Saint-Sernin ont réussi à repousser ses prétentions en faisant appel à l'arbitrage du pape, dont ils disent dépendre seul.
Après le départ pour le Moyen-Orient de Raymond IV et de ses hommes, Guillaume IX brave l'interdit du pape et une probable excommunication (le pape avait promis aux croisés de protéger leurs terres privées de défenseurs) pour s'emparer de Toulouse. Dans le but d'affaiblir l'influence du comte éloigné, qu'il tient pour un usurpateur, il trouve des alliés naturels dans les chanoines de Saint-Sernin et pendant de nombreuses années les comble de largesses. Les Toulousains finiront par le mettre à la porte, mais on peut se demander si Saint-Sernin serait devenue ce qu'elle est si ce duc bordelais n'était venu pallier la carence du pouvoir comtal lors de cette période décisive pour la construction de l'église.

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-sernin/st-sernin-01.jpg

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Peintures romanes (restaurées récemment, mais les photos sont antérieures) :
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Bien qu'essentiellement église romane, Saint-Sernin a également inauguré le style gothique à Toulouse (crypte d'abord, étages supérieurs du clocher ensuite vers 1270), ainsi que le style Renaissance avec la porte sud de la crypte (1515).

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-sernin/crypte%20(2).JPG

Sur le clocher de Saint-Sernin, les arcs en mitre gothiques succèdent aux arcs en plein cintre romans :
http://www.toulouse-brique.com/photos/st-sernin/st-sernin-22-v.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-sernin/porte-crypte-renaissance%20(1).JPG

Enfin son grand orgue est un des plus réputés du monde pour ses qualités musicales, avec ses 54 jeux sur 3 claviers et pédalier il est l'œuvre d'Aristide Cavaillé-Coll.


Au musée des Augustins ont été conservés bon nombre de chapiteaux des cloîtres romans détruits de Toulouse, sans doute la plus grande collection de sculptures romanes au monde :

http://toulouse-brique.com/photos/divers/chapiteaux_romans/chap_rom%20%281%29.JPG

http://toulouse-brique.com/photos/divers/chapiteaux_romans/chap_rom%20%283%29.JPG

http://toulouse-brique.com/photos/divers/chapiteaux_romans/chap_rom%20%2813%29.JPG

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http://toulouse-brique.com/photos/divers/chapiteaux_romans/chap_rom%20%2821%29.JPG

http://toulouse-brique.com/photos/divers/chapiteaux_romans/chap_rom%20%2829%29.JPG

http://toulouse-brique.com/photos/divers/chapiteaux_romans/detail.JPG

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#71 25-02-2019 00:34:21

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Demeure romane

Bien qu'on trouve d'autres vestiges ici ou là, une seule demeure semble avoir conservé l'essentiel de son origine romane : la tour Maurand.

La tour Maurand n'est plus que l'ombre de ce qu'elle fut à la fin du XIIème siècle puisqu'elle atteignait autrefois plus de 25 mètres de hauteur, mais il en reste suffisamment pour témoigner du style roman dans l'architecture privée.
Son propriétaire, Pierre Maurand, était riche et puissant, mais il fut condamné pour hérésie (il était cathare) en 1178, donc bien avant la croisade dont on va bientôt parler. Les dimensions de son hôtel bâti en brique (produit cher dans une ville alors essentiellement de bois et de torchis) rivalisaient avec celles du château narbonnais, résidence des comtes de Toulouse. Il dut en araser les tours à titre de punition.
Des ouvertures d'alors, il reste les lancettes étroites éclairant la salle voûtée du rez-de-chaussée et le contour des baies doubles qui est encore visible dans la maçonnerie à côté des fenêtres percées au XIXème siècle.

http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-exterieur.JPG

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#72 25-02-2019 15:54:10

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Le sous-sol :
http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-sous-sol%20(7).JPG

http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-sous-sol%20(11).JPG

Le rez-de-chaussée :
http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-rdc%20(1).JPG

http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-rdc%20(3).JPG

http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-rdc%20(6).JPG

Le premier étage :
http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-etage%20(5).JPG

http://toulouse-brique.com/photos/hotels/tour_maurand/Maurand-etage%20(8).JPG

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#73 25-02-2019 17:33:18

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

J'ouvre un fil annexe pour montrer en photos les principaux éléments patrimoniaux sur lesquels devrait s'appuyer la candidature toulousaine : Toulouse - Candidature UNESCO - [Photos].

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#74 26-02-2019 08:58:11

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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Le style gothique languedocien, ou gothique méridional (XIIIème-XIVème siècles)

A Toulouse, la persistance des traditions romanes a d'abord généré un retard dans l'apparition du style gothique.
C'est dans le contexte de la croisade contre les albigeois (dès 1208) que va se développer sous l'influence des cisterciens un art de bâtir empreint d'austérité et de rigueur, conforme aux préceptes de la règle de saint Bernard. A cette époque (fin du XIIème-début du XIIIème siècles) les cisterciens tiennent un rôle principal dans la lutte contre l'hérésie cathare.

Toulouse va donner les jalons essentiels de cette architecture qui se répand dans une bonne partie du Midi de la France : la nef raimondine de la cathédrale Saint-Etienne sera le modèle de la nef unique, le clocher de Saint-Sernin le modèle du clocher octogonal aux arcs en mitre, le clocher-mur de Notre-Dame du Taur le modèle des clochers-murs répandus dans les églises plus modestes, et enfin le Couvent des Jacobins, avec notamment sa fameuse voûte en "palmier", marquera avec la cathédrale d'Albi (pour d'autres raisons) le sommet de cet art gothique original.
On notera que tous ces monuments, ou éléments de monuments, ont traversé les siècles et ont été parfaitement conservés jusqu'à nos jours.


La cathédrale Saint-Etienne
L'évêque de Toulouse, Foulque de Marseille, est cistercien, sous son impulsion est bâtie la nouvelle cathédrale Saint-Etienne (1210-1220).
Ce bâtiment novateur mêle influences méridionales et architecture cistercienne, il a été conçu en fonction du contexte religieux particulier de la lutte contre l'hérésie pour transmettre à la population un message de défense de l'orthodoxie et accueillir les fidèles dans un espace propice à la prédication. Il reste de ce bâtiment trois des cinq travées d'origine, témoignant de ce prototype de l'architecture gothique toulousaine (dite aussi languedocienne, ou méridionale, voir site wiki) dont découleront ensuite les recherches architecturales menées dans les couvents mendiants de la ville.
Bien qu'elle paraisse maintenant modeste en comparaison du choeur plus grand construit quelques décennies plus tard, avec ses 19 mètres de largeur cette nef était sans doute à son achèvement la plus vaste d'Europe occidentale.

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-etienne/st-etienne-04.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-etienne/st-etienne-09.jpg

Au plafond de cette nef dite "raymondine", se trouve en clé d'arc la première représentation sculptée de la croix des comtes de Toulouse :
http://www.toulouse-brique.com/photos/st-etienne/croix-oc.JPG

Suite à la croisade des albigeois qui aura finalement duré presque deux décennies, le comte de Toulouse doit se soumettre au pouvoir royal et perd le Bas-Languedoc. Au traité de Meaux-Paris (1229, dont nous reparlerons), il s'engage à marier sa fille et unique héritière, Jeanne, au frère du roi, Alphonse de Poitiers.
Petit saut dans le temps : en 1271 Jeanne et son époux meurent sans héritier, Toulouse est intégrée à la couronne. Pour donner des gages de fidélité au nouveau pouvoir on décide de reconstruire la cathédrale dans le style  gothique septentrional, en imitation des grandes cathédrales du nord de la France. A l'est de l'église de Foulque est alors édifié un immense choeur de style gothique rayonnant d'Île-de-France. Cette nouvelle cathédrale commence à grignoter sur l'espace occupé par celle de Foulque. Le but est de la remplacer tout à fait, mais à la fin du XIIIème siècle (création de l'évêché de Pamiers en 1296), puis à nouveau au début du XIVème siècle (création des évêchés de Lavaur, Lombez, Mirepoix, Montauban, Rieux et Saint-Papoul en 1317), les papes démembrent le vaste évêché de Toulouse, estimant que sa taille trop importante a empêché sa bonne gestion par les évêques et a ainsi favorisé l'implantation du catharisme. En diminuant drastiquement les ressources financières de l'évêché, cette mesure provoque un arrêt des travaux qui aura au moins le mérite de sauvegarder l'essentiel de la nef-mère du gothique méridional.

C'est ainsi que demeurent juxtaposées "l'ancienne" et la "nouvelle" cathédrale.
Si la cathédrale Saint-Etienne ne peut prétendre figurer au rang des plus belles cathédrales de France, la coexistence dans son architecture de ces deux tendances gothiques reflète l'histoire de ce XIIIème siècle déterminant pour la cité médiévale.

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-etienne/st-etienne-bing.jpg

http://www.toulouse-brique.com/photos/st-etienne/contreforts.JPG

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http://www.toulouse-brique.com/photos/st-etienne/st-etienne-02.jpg

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#75 28-02-2019 22:52:38

Pistolero
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Re: Toulouse (31000) - Vers un classement UNESCO du centre ville ?

Outre la croisade militaire, la lutte contre l'hérésie cathare mobilisa des moyens divers et variés.
Le gothique languedocien élaboré pour la première fois à la cathédrale est l'un d'eux, et l'on y reviendra avec les grands couvents des ordres mendiants.
L'Inquisition en est un autre, car une fois la guerre contre les cathares et leurs protecteurs gagnée, il fallait extirper le "mal" de tout le pays, et cela prit encore des décennies.
L'Université de Toulouse, fondée en 1229 - l'une des plus vieilles d'Europe - à la suite du traité de Meaux-Paris fut également un des moyens utilisés.
Enfin la naissance de l'Ordre des frères prêcheurs entre également dans ce cadre-là. Dominique de Guzman, futur saint Dominique, prêcha dès 1206 dans la région pour contrer le catharisme et ramener les hérétiques vers la "vraie foi". Œuvrant d'abord dans la campagne du Lauragais, à Prouille et Fanjeaux, en 1215 il change de stratégie et décide de prêcher dans les grandes villes. Il se fixe alors à Toulouse où il réunit sa première communauté de frères. Deux bulles papales fin 1216 et début 1217 créent l'Ordre des frères prêcheurs (dont les membres sont aussi appelés dominicains).
A partir de Toulouse, les frères partent sur les routes, tout d'abord à Paris, en Espagne et en Italie, mais le succès est si fulgurant que quelques décennies lui suffisent pour couvrir l'Europe entière de centaines de couvents.

A la Maison Seilhan, lieu où Dominique regroupa ses premiers disciples, existe encore une chambre que la tradition désigne du nom de "chambre de saint Dominique", où il aurait vécu lors de son séjour à Toulouse.
https://www.toulouse-brique.com/photos/antiquite/st-dominique%20(2).JPG

https://www.toulouse-brique.com/photos/antiquite/st-dominique%20(1).JPG

La chambre de saint Dominique :
http://www.toulouse-brique.com/photos/chapelles/seilhan22.jpg

C'est à proximité immédiate que fut fixé un peu plus tard le siège toulousain de l'inquisition, et qu'au XVIIème siècle le peintre dominicain Balthazar-Thomas Moncornet peignit dans une chapelle attenante un plafond à caissons retraçant l'itinéraire moral de saint Dominique en 15 tableaux. Moncornet n'était pas un peintre de première force, mais son ouvrage témoigne de cet épisode historique d'une grande importance pour l'Europe catholique.
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http://www.toulouse-brique.com/photos/chapelles/seilhan06.jpg

Mais bien entendu, le grand œuvre architectural des dominicains à Toulouse fut l'ensemble conventuel aujourd'hui connu sous le nom de couvent des jacobins.

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