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Construit
≈10,50 m
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Implantée sur un vaste terrain au bas du quartier de Cimiez, la villa Paradiso fut construite vers 1885 par l'architecte Lucien Barbet pour le compte du riche homme d'affaires Adolphe Sicard1. Elle est rachetée vers 19002 par la baronne Hélène de Zuylen de Nyevelt de Haar, née de Rothschild, qui commande des modifications à l'architecte Constantin Scala3.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la bâtisse accueillit les lauréats des Prix de Rome, la villa Medicis de Rome ayant été confisquée à la France par le dictateur Mussolini.
À partir de 1941 la villa devint le siège du Conservatoire de musique de Nice, et le resta jusqu'en 2006, date du déménagement de l'institution dans un ensemble neuf construit sur l'avenue de Brancolar.
Depuis cette date, la villa abrite la Direction Centrale de l’Éducation de la Ville de Nice.
En septembre 2018, la municipalité annonce toutefois sa volonté de vendre la villa Paradiso, la jugeant vieillissante, peu adaptée au fonctionnement des services et coûteuse à l'entretien. Elle est alors mise en vente au prix de 7 million d'euros, sachant que le jardin public qui entoure la bâtisse – identifié comme d'intérêt majeur au PLU – ne doit pas être impacté par cette cession.
Rebondissement un an plus tard le 15 septembre 2019, le maire Christian Estrosi annonce que la Ville renonce à vendre la propriété. Un temps promise au Consulat général de la Fédération de Russie, la vente de la bâtisse n'a finalement jamais abouti. La municipalité annonce ainsi son intention de la restaurer pour en faire le siège des associations niçoises (bureaux, salles de réunion...) et y aménager également une salle de danse intergénérationnelle pour scolaires et seniors. Le jardin doit lui aussi être réhabilité en vue d'en faire « un parc botanique à visée pédagogique »4.
Ce projet d'équipement municipal et associatif restera finalement sans suite, car l'institut de cancérologie niçois Kantys5, dirigé par le professeur José Santini (ex-directeur général du centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne), se porte acquéreur de la villa fin 2020, dans le but d'y installer une « maison du cancer » dédié au suivi et à l'accompagnement de la rémission des patients ayant terminé leurs soins, afin notamment de traiter les effets secondaires des traitements et leurs conséquences psychiques6. La Ville de Nice entérine la vente de la bâtisse lors du Conseil municipal du 29 janvier 2021, pour un montant de 7,2 M€. Kantys élabore un projet en collaboration avec l'agence ABC Architectes et obtient un permis de construire en mars 20227 ; les travaux sont alors estimés à environ 3 M€.
En 2023, le groupe Kantys abandonne finalement son projet. La villa restera propriété de la Ville de Nice, et pourrait faire l'objet d'un bail emphytéotique au profit d'un organisme culturel privé. Quant au jardin, il doit faire l'objet d'ici 2025 de travaux de réaménagement puis d'agrandissement – en rouvrant au public la moitié de la surface réelle du parc jusqu'à présent condamnée8.
À noter que la propriété a fait l'objet d'une inscription partielle au titre des Monuments historiques par arrêté du 1er septembre 2021 : les façades et toitures de la villa avec la terrasse sud et son escalier, l'intérieur du rez-de-chaussée et du premier étage avec l'ensemble de leurs décors, le jardin en totalité y compris le mur de clôture et les deux portails ouvrant le boulevard de Cimiez9.
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