- 23-25, place de la République
Construit
- Classé monument historique
Données techniques
≈9,00 m
≈9,00 m
À propos de cette fiche
- Gaspard Daumesnil
Vers 1657-1658, un riche fabricant et marchand de serge, Gaspard Daumesnil , se fit construire un hôtel particulier dans l’angle sud-ouest de la place de la Chaussée (actuelle place de la République).
On lui reprocha de ne pas avoir respecté l’ordonnance échevinale concernant la hauteur des bâtiments et une action en justice lui fut intentée ; après un long procès, il obtint gain de cause devant le Parlement de Normandie.
Le bâtiment sur la place s’élève sur quatre niveaux (en comptant la haute toiture) rigoureusement symétriques. Sous les fenêtres du rez-de-chaussée, les soupiraux nous rappellent que l’hôtel est construit sur une cave. Les trois premiers niveaux sont très sobrement décorés ; la façade, simplement ponctuée par des pilastres en très faible sailli, était au 17e plus dépouillée encore qu’aujourd’hui, mais, au 18e, on rajouta les sculptures de style rocaille sur les clés de voûte des arcades du rez-de-chaussée et sur l’appui des fenêtres du 1er étage, ainsi que les balustrades en fer forgé du même style. La majesté de cette façade est rehaussée par le contraste qui est offert par la toiture, rythmée par une série de lucarnes encadrée par deux ailerons ; pour rompre la monotonie, ces lucarnes alternent deux styles, tantôt à œil-de-bœuf et fronton curviligne, tantôt à ouverture rectangulaire et fronton triangulaire. On est également frappé par la taille des souches de cheminées.
La façade sur la rue Georges Lebret n’était pas visible avant 1932, date à laquelle on ouvrit cette rue pour construire l’Hôtel des Postes.
L’hôtel formait un U et on retrouvait au rez-de-chaussée des deux bâtiments, ouverts par de grandes arcades, les écuries et les remises à carrosse. La cour s’ouvrait ensuite sur de vastes jardins s’étendant jusqu’au bord de la Noë (bras de l'Orne). Grâce à un inventaire de la fin du 18e, on sait que les jardins étaient équipés d’une orangerie, d’une serre chaude et d’une volière. Il est malheureusement difficile de se représenter aujourd’hui la taille de ces jardins depuis que des bâtiments sont venus fermer la cour et que le cours de la Noë a été recouvert en 1862.
En 1760, l’intendant Fontette songea à acquérir ce très important hôtel particulier d’époque Louis XIV, en partie remanié au 18e, afin d’y élire domicile avec son administration ; en définitive, l’Hôtel de l’Intendance resta au 44 rue des Carmes .
Aujourd’hui il abrite les principaux services administratifs de la Communauté d’agglomération Caen-la-Mer, dont le cabinet du Président, et l’aile sur la rue Georges Lebret est mise à disposition du Tribunal d’Instance par la Mairie de Caen.