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PSSImmeubles & VillesCommune : ToulouseImmeuble : Résidence B…

Résidence Bernanos

Identifiant PSS #18587
Nom Résidence Bernanos
Quartier Secteur 6.3
Adresse(s)
  • rue Georges Bernanos
Statut

Construit

Construction 1964, 2008
Fonction(s) Logements
Style architectural Mouvement moderne

Données techniques

Niveaux R+11
Hauteur totale estimée

≈36,00 m

À propos de cette fiche

Ajoutée par Chéricutz le 23/07/2009
Dernière mise à jour par Nekobasu le 13/08/2019
Maître(s) d'ouvrage
  • SA HLM Les Châlets
  • Ville de Toulouse

Dans la folie du développement de Toulouse dès le début des années 60, il fallait au plus vite répondre au boom démographique, dû notamment aux populations pieds-noires dont la ville digérait une partie du rapatriement. L'utopie qui prévaut à la conception du quartier du Mirail promettait une ville nouvelle crée ex nihilo à quelques kilomètres de la ville-centre.

Une ville à la conception radicalement moderne, parcourue de rues verticales superposées, indépendantes de la circulation automobile - reléguée en pied d'immeubles voire sous la dalle sous laquelle se glisseront les parkings ; une ville à la fois dense par l'intensité de la vie qu'elle proposait à portée de pieds, mixte par les activités entrelacées, claire et aérée par les larges espaces verts qui irriguaient les interstices entre les immeubles ; une ville pour tous, égalitaire et bienveillante, avec de vastes appartements, solides et bien pensés, duplex, loggias, pièces d'eau à gogo ; une ville variée, diverse, proposant des logements collectifs, des maisons de ville, des équipements publics, des lieux de travail, des écoles, des collèges, une université1… Bref une ville très libertaire, dans l'air du temps, où culture, philosophie, action sociale se mélangeaient dans une remise en question des archaïsmes de la société...

Découpée en trois quartiers (Mirail-Université, Reynerie et Bellefontaine) et conçue par la même équipe d'architectes visionnaires, Team X2, l'opération est en rupture à la fois aussi bien avec la ville traditionnelle par la forme qu'avec la Charte d'Athènes par l'envie de produire non pas une machine à habiter formatée mais bien un morceau de paysage urbain, ancré dans le site ; une Groβ Form arachnéenne basée sur des bâtiments articulés les uns aux autres selon des angles à 120° et courant à flanc de coteaux sur la margelle de la Garonne. Près de trois kilomètres de bâtiments intimement frères qui devaient, selon les prévisions, regrouper à terme près de 100 000 habitants. Une vraie doublure à la ville rose.


Le Mirail devait être tout ça, une ode au progrès, le point de départ d'un urbanisme révolutionnaire. Des lendemains qui chantent dès aujourd'hui.

Mais le Mirail a dépéri…


Aujourd'hui devenu dans l'imaginaire - tabou ? - du Toulousain l'archétype du ghetto, celui où l'on ne va jamais, que l'on évite si aisément avec ses voies de transit en alvéoles qui en contournent soigneusement chaque secteur, qui permettent de ne pas entrer dans le vif du sujet, dans le cœur du problème, dans la plaie de... Bref, une ville dans la ville qui dresse comme des murailles ses hauteurs habitées, bardées de paraboles sur des linéaires de béton grisâtre. Un repère où nul ne va s'il n'y est obligé, d'où nul ne sort s'il n'en est tiré. Une non-ville3 ?

Et pourtant, la vie est réelle entre la dalle et les coursives. La ville bat son plein au gré de parcs magnifiques (La Reynerie), d'équipements publics en plein renouveau (le Centre Alban Minville4, bientôt la Maison de l'Image5), et connaît depuis une dizaine d'année un vrai travail de recomposition urbaine, lent mais profond, dans le cadre du GPV. Après le temps des démolitions vient celui des reconstructions - fortement attendues par les habitants – qui visent à casser les trop longues façades, à briser les enclaves, à ouvrir le quartier sur l'extérieur… Un travail de longue haleine qui laisse béances et rénovations, cicatrices et ambitions…


Bien qu'il soit indépendant et comportant une aile unique, ce bâtiment-ci est de la même typologie que ceux qu'on appelle les Tripodes, autrement dit les immeubles d'habitations de la première génération, les plus emblématiques. Ils furent construits entre 1964 et 1972, date à laquelle le plan initial demeura inachevé. Certains éléments ne seront jamais réalisés, en particulier au nord (secteur Mirail-Université) où la dalle et les logements ne seront finalement pas conçus selon la trame originelle.

Conçu initialement par Pierre Lafitte sur la trame de Team X, cette résidence a bénéficié dans le cadre du GPV d'une rénovation lancée en 2008 sous maîtrise d'ouvrage de la SA HLM Les Chalets et maîtrise d'oeuvre des architectes de Triptyque (Anger, Debailleul, Grillet) et Benoît Chanson.



Notes et références

  1. Voir la fiche de l'Université de Toulouse II – Le Mirail sur PSS.
  2. Plus d'information sur cette mythique agence d'architecture.
  3. Ce quartier qui, s'il est décrié à juste titre en France, reste mondialement connu comme l'une des réalisations majeure du Mouvement Moderne. On en parle ici sur PSS.
  4. Voir la fiche du Centre Culturel Alban Minville sur PSS.
  5. Voir la fiche de la Maison de l'Image sur PSS.

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