43-45, rue du Faubourg du Temple1

Notes et références

1. ↑ Pour plus d'informations, consulter :
   - le site du Pavillon de l'Arsenal : 91 logements sociaux et une crèche de 66 berceaux (avril 2016)
   - l'article de Libération : Comment bâtir parisien sans pastiche (19/04/2016)
   
   
2. ↑ Voici ce qu'en disait l'architecte lors d'une conférence en 2012 :
   
   Je vais vous parler de Paris. On a gagné un concours de logements sociaux pour Paris Habitat pour faire un peu plus de 90 logements, une crèche de 65 berceaux, des commerces et des parkings à l’angle de la rue Bichat et de la rue Vieille du Temple dans le Xe arrondissement. Le concours, la faisabilité, le règlement combinés ne laissaient la place que pour une seule forme urbaine, compte tenu du programme, en occupant l’angle des rues. On met le maximum de parkings en-dessous, parce qu’à Paris ça rapporte de l’argent, et on fait une ouverture parce qu’il y avait un porche à cet endroit-là,et on est dans le Plan Climat de la ville de Paris donc on fait des logements qui répondent à ses exigences : on construit un bâtiment à ossature bois, avec des logements tous traversants où non seulement ils sont traversants mais c’est le séjour et la cuisine qui sont traversants, on a de la production d’eau chaude et des capteurs solaires en toiture, etc.
   
   On répond à toutes les exigences du cahier des charges et en y mettant tout notre cœur, tout notre savoir-faire. Et puis on fait sérieusement une chose raisonnable parce que c’est bien de mettre beaucoup de logements dans cet endroit à Paris, au cœur de la ville, c’est la plus grosse opération de logements sociaux dans le Xe arrondissement. On travaille en même temps sur l’identité de cet arrondissement, sur cette architecture un peu intermédiaire avec des sheds et donc on fait quelque chose qui ressemble à ça. Et puis en même temps on commence à discuter, d’une part avec les comités de quartier qui disent à l’Office HLM : « vous avez fait venir Monoprix et des grandes marques alors qu’il y a quand même d’autres commerces à mettre dans la ville. Nous on voudrait librairie, imprimeur... ». Ça, ça rapporte moins d’argent. Et donc ça ne permet pas de faire le projet ambitieux prévu. Pas de la même façon.
   
   Et puis ensuite il y a la Commission du Vieux Paris qui commence à s’intéresser à ce site alors que les choses étaient réglées, mais on y retourne quand même. Et puis on voit, il y a quand même une maison du XVIIIe qu’on démolit, un truc ici et là... Et tout ce à quoi on est attachés, le fait de garder les traces, de mélanger, etc. il n’en n’est pas question. Pourquoi ? dans l’état du PLU on aurait fait moins de logements. Et puis ça réinterrogeait tellement le programme qu’on aurait perdu le concours. Donc pour gagner le concours, qui est la question qu’on se pose, il faut faire ce qui était prévu et puis en faire un peu plus parce que c’était ça l’enjeu, et qu’il faut tenir tout ça.
   
   Et en même temps, quand vous posez la question « quel serait le bon rapport avec une maîtrise d’ouvrage ? », ça aurait été la possibilité d’aller là, de se dire « quand même, cette maison XVIIIe et puis l’ambiance un peu bizarre de ces cours qu’est-ce qu’on en fait ? Et comment on fait évoluer le programme et la règle pour être plus fidèle, encore, à cet esprit des lieux ? Comment on fait venir autant de monde, voire plus, comment on rediscute des certitudes des gens qui gèrent des crèches et dont le cahier n’est fait que de la somme des ennuis qu’ils ont eu depuis 20 ans ? (...)
   
   Simplement, ce qu’on aimerait bien c’est que ces questions-là soient des questions qu’on débatte dans le cœur du projet et pas en avant pour arriver face aux architectes et au concours avec tout bordé en disant : « voilà, tout est prêt, il n’y a plus qu’à faire de l’architecture ». En fait ça pose la question de savoir à quoi sert l’architecture. Est-ce qu’elle sert à rediscuter du programme, même pour comprendre d’ailleurs les contraintes économiques, les jeux, etc. pour les mettre du bon côté dans le projet. Et quand on fait ça, on pourrait aussi se dire que le budget c’est le programme. Et on peut partager ça. Et à ce moment-là, on fait un bilan transparent, c’est-à-dire qu’on dit vraiment qu’est-ce qui coûte et où on dépense l’argent, on fait vraiment la proportion sur un logement vendu 180 000 euros, c’est quoi le portage foncier, c’est quoi la marge bénéficiaire du promoteur, c’est quoi la valeur du terrain, c’est quoi les honoraires d’architectes, c’est quoi le SIS, etc. Et tous les intervenants qu’on ajoute : les contrôles... Et où on a envie de mettre cette somme qui n’est pas extensible à l’infini. Mais ça, ce n’est pas dans le projet. C’est dans le programme, dans les conditions qui sont faites en amont, et donc la question c’est comment on remet ça dans le projet. Ce n’est pas que tout d’un coup on va trouver des solutions en fabriquant des salles de bain moins cher. C’est pas vrai, chacun le sait, les vrais enjeux économiques ne sont pas là-dedans. Et sinon Charlotte Perriand l’a fait bien avant nous.