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Construit
≈46,40 m
Trois exemplaires de la "Tour des Jeunes Mariés" furent érigés à l'orée des années 70 dans la région parisienne, à Villetaneuse1, Cergy-Pontoise2 et ici à Noisiel, dans une logique très "Trente Glorieuses" de planification aussi bien familiale que territoriale. Destinées à accompagner l'essor de l'Île-de-France dont on concevait alors le rééquilibrage autour de villes nouvelles, elles devaient à l'origine accueillir de jeunes couples "montant" à Paris, dans une logique d'habitat moderne et transitoire avant d'accéder à un logement familial. Une étape d'un parcours résidentiel balisé tout autant qu'enthousiaste, typique de l'époque.
Comme à leur habitude, les architectes Martine et Philippe Deslandes3 jouent d'ailleurs ici avec cette fraîcheur retrouvée d'une architecture qui n'est pas encore Post-Moderne mais déjà critique vis-à-vis d'un Mouvement Moderne dogmatique et dont la production à coup de chemin de grue durant un quart de siècle a fini de dévitaliser les fondamentaux. À l'instar de Team X (Candilis), de l'atelier de Montrouge (Renaudie et Gailhoustet) ou encore d'Émile Aillaud4 - à qui l'architecture toute en courbes ne peut que faire songer, les architectes s'attaquent de front à la question de la norme sociale et formelle de la "cellule" - nom plaisamment admis pour désigner les appartements dans cette période d'intense recherche sur l'habitabilité. Il en résulte une certaine virtuosité stylistique, une liberté de ton, une douce folie qui donnent à cette réalisation son sel encore aujourd'hui ; point d'orthogonalité dans les pièces des 121 logements ici, mais bien une suite de paramécies qui confèrent toute son organicité à l'architecture.
Renovée une première fois en 1990, la tour de Noisiel perd son originalité. Antoine Felletin entreprend sa rénovation achevée en 2013. Retrouvant la sensualité originelle, il y ajoute par l'isolation extérieure couplée à un revêtement en Alucobond irisé une certaine onctuosité cuivrée5.
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