- route de Marquisat

Construit
L'usine Marquisat se trouve dans le quartier éponyme proche du centre-ville de Capesterre-Belle-Eau. C'est la plus haute construction de cette commune de la Côte-au-Vent de la Basse-Terre.
Elle a été construite entre 1883 et 1884 par M. Lacaze-Poncou, devenu propriétaire de l'Habitation Marquisat dès 1863, qui s'est donné pour objectif d'implanter une usine exploitant toutes les possibilités offertes par la machine à vapeur.
L'entreprise entra en opération en 1884. Sa capacité de broyage était de 600 tonnes par jour. On installa par la suite deux voies ferrées afin d'assurer le transport de la canne à sucre en provenance des hameaux du Carbet et de Sainte-Marie (lieu de débarquement de Christophe Colomb). Les organes de transformation du jus furent disposés sur deux plans. Le bâtiment qui les abritait (celui de la fabrication), haut de 2 étages, était nettement plus bas que la structure actuelle.
Les étapes de transformation du jus étaient les mêmes qu'aujourd'hui, bien qu'elles étaient réalisées par le biais d'une infrastructure plus archaïque. Les pertes d'énergie étaient considérables et ces dernières constituaient le bruit de fond de l'usine.
L'usine Marquisat fut la propriété de la famille Lacaze-Poncou pendant près de 30 ans. En 1892, elle ne put faire face à leurs dettes envers le Crédit Foncier Colonial (devenu par la suite la Société des Sucreries Coloniales, puis la Compagnie Française de Sucrerie, et enfin la Sucrerie d'Outre-Mer), et elle fut contrainte de céder leurs biens à cet organisme.
En 1946, année où la Guadeloupe devint un département français d'Outre-Mer (DOM), l'usine subit une modernisation. Il faut noter qu'elle a tourné pendant les deux guerres mondiales, mais sans expédition. Durant ces deux conflits globaux, le sucre fut entreposé dans le hangar voisin de l'ancien stade d'un club sportif local ainsi que dans celui de Four à Chaux (hameau limitrophe de la commune voisine de Goyave), alors que le rhum fut stocké dans le lieu-dit nommé Bois-Riant, situé au nord du centre-ville.
L'usine avait été rénovée dès l'après-guerre afin de la rendre plus performante et d'en tirer meilleur profit lors de la reprise économique de l'époque.
Elle est restée en activité jusqu'à sa fermeture en 19701.