Publicité
Construit
27,00 m
Construite en à peine deux ans entre 1963 et 1965 sur un site gagné sur le lit du Drac au XIXe siècle et occupé jusqu'en 1949 par les anciennes fortifications, l'église Saint-Jean l'Évangéliste est audacieuse de par la morphologie qu'elle adopte : inscrite dans un cercle, l'étroite crypte en rez-de-chaussée est enjambée par une série d'arcs-boutant inversés qui soutiennent la vaste salle de culte. Cette dernière est surmontée d'une toiture conique terminé par un lanterneau étonnant, lui-même chapeauté par un dôme en forme d'OVNI qui fut posé avec l'aide d'un hélicoptère de l'armée1 !
Il est à noter que l'absence totale de hiérarchisation des espaces entre officiant et fidèles marque une rupture théologique forte issue des prescriptions du concile Vatican II - dont l'instigateur, Jean XXIII, est célébré dans la maison paroissiale éponyme2 qui sera accolée à l'église en 2008.
La charpente fut d'abord constituée d'une double spirale croisée de planches clouées formant le voligeage du cône de couverture, sans autre forme de structure. Bien que théoriquement correcte, la technique montra ses limites et sa complexité en termes de mise en œuvre : souffrant d'infiltrations à la liaison avec le dôme transparent, cette première version de la charpente s'est ainsi lentement disloquée. Parallèlement faisait rage la bataille judiciaire devant déterminer les responsables de ce fiasco ayant engendré une latence de l'édifice pendant une douzaine d'années3.
Une nouvelle structure dut de fait être entièrement repensée et remembrée entre 1977 et 1979, mettant à contribution financière et même ouvrière les paroissiens. L'ensemble redessine un magnifique enchevêtrement - plus classique mais non moins virtuose - de poutres, de solives, de tirants, d'entraits, de jambages, etc. L'église n'en fut pas moins labellisée "Patrimoine du XXe siècle" en 2004.
Ingénieurs : René Sarger & Jean-Pierre Batelier
Publicité