La rue Mallet-Stevens
L’architecte Robert Mallet-Stevens débute sa carrière par la construction de décor de cinéma ou de magasin. Son premier projet architectural d’envergure est la
Villa Noailles à Hyères. Il est guidé par la plastique et l'esthétisme architecturaux, sans préoccupation sociale, ce qui faisait de lui un architecte controversé, s’opposant aux principes corbuséens. Ses détracteurs le surnomment le « Dandy parisien ». Il fait cependant clairement partie du mouvement international né dans les années 30.
Il réalise son œuvre majeure en 1926 dans le 16e arrondissement de Paris avec la rue qui porte son nom. Il s’agit d’un ensemble de six immeubles conçu comme un morceau de ville totalement homogène, d'une qualité urbaine inégalée. Il joue avec des formes géométriques lisses et blanches comme si la rue devenait un immense creux sculpté par un artiste. Les finitions sont très poussées, et étudiées dans chaque détail avec des vitraux de Barillet, des grilles et des portes de Jean Prouvé. Les intérieurs sont conçus par les plus grands noms de l'époque, Guévrékian, Charreau ou Mallet-Stevens lui-même.
Cette rue est inaugurée le 20 juillet 1927. Les façades, toitures et sol des parcelles sont inscrits le 15 janvier 1975, à l’exception des surélévations et extensions qui rompent l’harmonie de cette rue.
La villa Reifenberg
La villa de la pianiste Adèle Reifenberg est la première construction de la rue implantée sur une parcelle de 28 m sur rue et 12 m de profondeur. La villa est structurée autour d’une cage d’escalier en façade, illuminée par un vitrail Barillet et Le Chevallier sur toute la hauteur du bâtiment. La composition est classique avec les pièces de service au rez-de-chaussée, les espaces de réceptions et la chambre de la maîtresse de maison au premier étage, et enfin les chambres des enfants et amis aux 3e et 4e étages. Le bâtiment a été surélevé dans sa partie orientale dans les années 70.