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Je sais que nombre de participants à PSS sont ou ont été étudiants.
D'après vous, du point de vue de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, qu'est-ce qui caractérise un campus ? Quel type de lieu peut transformer des étudiants à temps partiel en étudiants à temps plein ?
Je connais fort bien la trilogie logements étudiants / services de proximité culture-sport / transports. Cependant, ces trois conditions sine que non sont-elles suffisantes pour transformer une université en campus ? Quel aménagement aurait pu vous faire préférer une fac à une autre, si on fait abstraction bien entendu de la spécificité de l'offre de formation ou de son excellence ?
Je suis curieux de récolter votre avis, histoire de voir si nos expériences sont similaires ou non...
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Pour moi la notion de campus recouvre une dimension spatiale, qui est à la fois l’ensemble des terrains rassemblant les bâtiments et infrastructures d’une université ou d’un école mais aussi un mode d’organisation pouvant être qualifié d’autonome par rapport à ses besoins et au reste de la ville.
C'est une sorte d'entité, de ville dans la ville, cette conception s'applique en France surtout aux grandes écoles, moins aux universités, car même si des campus universitaires français ont voulu être crées hors de la ville comme à Grenoble, le centre reste suffisamment attractif en terme de loisir (festif) et culturel, pour que les étudiants le fréquente régulièrement.
Ce qui me fera choisir une fac par rapport à une autre c'est avant tout le dynamisme de la ville, son environnement immédiat.
Tout d'abord une ville qui compte un nombre important d'étudiants pour qu'ils aient une visibilité au sein de la ville et participent à son ambiance.
Plus précisément, un centre facilement identifiable, vivant, offrant des, commerces, des services, culturels et de loisirs abondants diversifiés et à porté de bourse des étudiants. Qu'il soit accessible rapidement en transport en commun depuis le campus mais aussi les différents quartiers de la ville. Des espaces publics de qualité, avec des places, des parcs permettant la promenade, la flânerie mais aussi la rencontre.Si possible un environnement naturel autour de la ville attractif (type montagne ou mer) et lui aussi facilement accessible.
Et le tout avec un climat agréable et plein de jolies filles sympas et ouvertes
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Merci Thib
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thib91 a écrit:
Pour moi la notion de campus recouvre une dimension spatiale, qui est à la fois l’ensemble des terrains rassemblant les bâtiments et infrastructures d’une université ou d’un école mais aussi un mode d’organisation pouvant être qualifié d’autonome par rapport à ses besoins et au reste de la ville.
C'est une sorte d'entité, de ville dans la ville, cette conception s'applique en France surtout aux grandes écoles, moins aux universités, car même si des campus universitaires français ont voulu être crées hors de la ville comme à Grenoble, le centre reste suffisamment attractif en terme de loisir (festif) et culturel, pour que les étudiants le fréquente régulièrement.
Je suis assez d'accord avec cette définition. C'est quasiment ça qui me vient en tête lorsqu'on me parle de "campus".
Je suis étudiant à Louvain-la-Neuve depuis 3 ans et demi. LLN n'est pas un campus : lors de sa construction, on voulait surtout éviter de mettre l'université à part. On a donc construit une ville universitaire. L'université est la raison d'être de LLN, qui a été construit par elle pour elle. Mais il s'agit bien d'une ville, et pas un simple campus.
Je ne connais pas très bien les autres universités... En Belgique, je sais que l'UCL (Université Catholique de Louvain) est installée à Louvain-la-Neuve et à Louvain-en-Woluwé. Louvain-en Woluwé regroupe la fac de médecine et les cliniques universitaires St Luc. Ces dernières n'ont donc pas été construites à LLN (ville qui à l'origine prévoyait de s'étendre jusqu'à 50 000 habitants, chiffre descendu plus récemment à 30 000), mais à Woluwé, en région bruxelloise, de par la nécessité d'une proximité avec une grande ville. Il s'agit par contre ici d'un véritable campus.
L'ULB (Université Libre de Bruxelles) est répartie sur trois campus. Deux à Ixelles (distant l'un de l'autre d'un kilomètre environ), le troisième à Anderlecht (hôpital Erasme).
L'ULg (Université de Liège) est aussi principalement basé sur un campus (Sart-Tilman), mais est aussi fortement présente dans le centre-ville.
Pour ce qui est des autres universités, facultés universitaires ou hautes écoles, en Communauté française de Belgique, on ne peut pas vraiment parler de campus il me semble.
Dans l'université où je suis, l'enceinte n'englobe que les salles de cours et une cafétéria. Il faut regarder à une échelle plus petite, le quartier: la, on pourrait dire que c'est un campus, car il y a deux universités côte à côte, un paquet de logements étudiants (des cités U notamment), des restaurants inter-universitaire, etc. et en fait tout tourne autour des étudiants dans ce quartier. Etant d'origine de la ville où je fais mes études, quand je me rends dans ce quartier justement, j'ai vraiment l'impression d'être ailleurs que dans ma ville (en l'occurrence, Montpellier), il y a vraiment une atmosphère étudiante qui s'en dégage, peut-être est-ce du à l'age du bâti aussi qui est quand même très 60's/70's. Le tout est de savoir si on peut définir comme campus un ensemble comprenant l'université proprement dite et ses alentours qui sont publiques? Si oui, alors ça marche. Si tout est regroupé dans un même quartier, ça contribue à cet esprit de campus.
Ca n'a peut-être aucun rapport et c'est peut-être simplement mon vécu, mais je trouve que la forme même de l'université peut contribuer à donner le caractère de campus: des pelouses et des arbres en grand nombre, de grandes allées, des bâtiments tout en longueur... l'étalement peut être un signe de présence d'un campus, car justement c'est dans cette forme que je retrouve le plus cette impression d'être dans un campus. L'exemple qui me confirme cela est son contraire: l'université des sciences économiques de Montpellier est au contraire très dense (à part l'espèce de place centrale) et intégrée à un quartier lui aussi assez dense, ce qui du coup me donne moins l'impression d'être dans un campus. Le bâti est quand même bien plus récent (90's) donc ça confirmerait aussi ce que j'ai dis plus haut concernant l'âge du bâti pour le quartier de mon université.
Je ne sais pas si j'ai vraiment traité le sujet dans un point de vue de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, mais pour résumer, je dirais qu'un campus c'est avant tout le regroupement dans un même lieu de tout ce qui touche aux étudiants: logement, salles de cours, services, loisirs, transport, etc., le tout avec de l'aération.
Pour moi un campus c'est un espace délimité ou se trouve toute la vie étudiante, les logements, les facultés et les restaurants, ainsi qu'une vie étudiante et des associations + des distractions (bars, cinémas, etc)
ici le campus d'Orléans fait 180 ha, avec de la foret et les différentes composantes de l'uni réparties un peu partout avec les grandes écoles et les entreprises, le souci c'est que l'on a voulu copier Oxford en en prenant seulement quelques composantes, ici des arbres, un lac et des cours d'eau, etc mais peu d'associations, un campus excentré, et aucune activité pour les étudiants le soir.. donc campus super glauque ! (surtout qu'il est collé la ZUS de la source..)
mais il y a une volonté de rattraper l'erreur en créant un campus 2 en centre-ville (60 à 80ha répartis sur un tracé d'1,5km), ce qui me fait sourire ici c'est qu'en entrant sur le campus on a vraiment l'impression d'entrer sur un site hors de la ville, des panneaux qui en indiquent l'entrée, comme une mini-ville, une police spécialisée (avec des cavaliers)
l'idéal étant je pense un campus en centre-ville ou collé au centre-ville ... je ne suis pas convaincu par les facultés réparties un peu partout dans la ville, car avec le système LMD on doit choisir plusieurs composantes en + de son parcours, et si l'on choisit par exemple une option en langues alors que l'on est en fac de droit, il faut alors courir à l'autre bout de la ville ...
J ai etudié longtemps sur le campus de Bordeaux...
Dans les années 70, Chaban déplace les universités dans une zone a l'extérieur de la ville, sur les communes de Talence et de Pessac, le but étant de créer un espace dédié aux étudiants, à la recherche et a l enseignement...On a donc un tres grand espace un peu vide, de plusieurs kilometres, qui regroupe les fac de lettres, de droit, de science, ainsi que plusieurs ecoles d ingénieurs, d architecture, de commerce. On y trouve 5 villages de residence etudiantes, les BU, les resto U. Le campus donne un impression de parc un peu trop grand, trop destructuré, on y retrouve aussi les installation sportives...
Les cités U n ont vite pas fait l affaire de tous, ni au niveau du nombre de place ni meme au niveau de la qualité...l'offre de loisir (cinemas, bars, ect...) na pas suivi la migration...le campus est resté un immense espaces vert habité, mais pas animé, les liaisons avec le centre de Bordeaux bondées, plus de 5 lignes de Bus directes vers le campus reliant le centre en plus de une heure...les connexions dans le campus meme eté mal engagées
Depuis le renouvellement urbain de Bordeaux, la construction de la ligne de tramway avait comme l'un des buts principaux celui de conecter le campus dans son ensemble avec le centre ville de Bordeaux. Cela est reussi..la meme politique a déplacé certaines universités vers la ville afin d animer les quartier en transformation (IUT journalisme a Saint Croix, UFR Gestion a la Bastide). Le campus a continuer a se peupler paradoxalment, offrant une reserve foncière connectée désormais par le tram. Un plan d ensemble de developpemnt a finalemnt ete adopté (architecte Tania Grouncho si je ne m'abuse) et trois axes de development entourant un parc urbain a ete dégagé...Le campus renouvelle et augmente aujourd'hui sa capacité d acceuil en cité u, mais aussi en autres appartements, acceuille désormais des Lycée et des laboratoratoires, et garde encore un prédominance d enseignement, bien que le plan fasse evolué cet espace vers une ville jardin organisé, avec un offre de services améliorée...
finalment, ca devient de moins en moins un campus...
Merci pour vos contributions. Elles sont finalement convergentes... Bientôt, je vais récapituler. D'autres forumers ont-ils des idées similaires ou au contraires différentes ?
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Je précise quand même que selon moi, un campus ne doit pas nécessairement être en dehors de la ville (c'est un élément qui revient dans certaines argumentations).
A Bruxelles, les campus sont dans la ville. Certes pas dans le centre-ville, mais tout de même dans d'autres communes urbanisées de la Région bruxelloise, et généralement non loin du métro (ou du tram, si le métro fait défaut).
Bon, à mon tour de répondre. J'ai passé les deux dernières années scolaires dans la Cité Descartes, campus dont j'avais un très bon a priori avant de m'y installer.
Avant de m'y installer, donc, je préférais la Cité Descartes à d'autres campus grand-parisiens (comme part exemple Saclay, exemple le plus extrême) pour plusieurs raisons :
- son intégration à la "ville", ou du moins à la banlieue de Marne la Vallée. Il y a quelques commerces ou logements sociaux à l'entrée de la cité, et il n'y a aucune cloture.
- sa facilité d'accès au centre de Paris, en 25 minutes par le RER A qui s'arrête juste à coté.
- le regroupement de plusieurs établissements d'enseignement supérieurs d'horizon varié, assurant une grande quantité d'étudiants.
De l'autre coté, je ne voulais pas me retrouver dans un "campus" intramuros afin de me faire deux "vrais" années d'école : la vie associative, être voisin de ses potes, etc...
Après deux ans, je peux revenir sur les avantages "a priori":
- l'intégration à la ville est minimale, la Cité est un endroit désert vite glauque à la fermeture des écoles. Les étudiants sont d'ailleurs devenus la cible privilégiée des délinquants du coin, qui ont par moment passé toutes les soirées à trainer devant les résidence. A certaines périodes de mon séjour là bas, il y a eu jusqu'à un fait divers (vol, agression, racket voir braquage à main armée) par semaine qui touchait la petite communauté étudiante de mon école (à peine 300 personnes).
- la facilité d'accès à Paris a fait ses preuves. Il était possible de sortir le soir, même si le dernier RER obligeait à finir les soirées dans les chambres avec des bouteilles...
- le regroupement de divers établissements n'est pas une condition suffisante pour une vraie vie de campus. Mon école tourne le dos au reste du campus, et je n'ai quasiment jamais eu l'occasion de rencontrer un étudiant d'une autre école. Les BDE essayent parfois de faire des soirées ensemble, et il existe une aumônerie commune, mais pour le reste, c'est beaucoup "chacun dans son coin".
Bref, ce que je retient de tout ça, c'est qu'un campus parfait pour moi serait:
- VRAIMENT intégré à la ville, c'est à dire non pas accolé à la ville, mais plus ou moins mêlé à la ville, afin qu'il y ait du monde autour, plus de commerces de proximité et moins d'insécurité. Que les étudiants ne soient pas posés là comme des intrus, mais qu'ils fassent partie de la communauté
- mélangeant VRAIMENT les étudiants, et les concentrer en un point (pas de dispersions aux quatre coins de l'agglomération). Autant c'est sympa d'être toujours avec ses potes, autant c'est aussi agréable de rencontrer d'autres gens (y compris du sexe opposé, la mixité n'étant pas vraiment assurée selon les filières). Pour cela, s'assurer d'installer des locaux associatifs communs (foyer, salles de réunion, salles de sport, etc...), favoriser la vie associative et favoriser les rencontres inter-écoles (tournois sportifs, séminaires mixtes, etc...)
- pas trop loin du centre ville, car les provinciaux qui rêvent de Paris et débarquent à Champs sur Marne sont très frustrés de ne pas profiter de la richesse culturelle parisienne. Pas trop près non plus, car il faut favoriser la vie associative. On pourra vivre au centre plus tard si on a envie!
- des espaces verts, mais pas trop non plus. Ces bien d'avoir des pelouses pour glander, mais ça ne sert à rien de noyer les étudiants sous la verdure, surtout s'ils sont en vacances les seuls mois de l'année où il fait beau.
Bref, pour moi, le modèle du campus américain n'est pas adapté à la France, et si effectivement, il faut avoir de bonnes densités d'étudiant pour stimuler la vie associative et l'émulation culturelle, l'idée de l'ilot clos et étanche loin de tout ne plaira pas à grand monde, je pense...
Voilà, Mynight, j'espère que tu sauras écouter ce petit témoignage
Il y a aussi des diférences entre les modèles universitaires américain et français : Une fac américaine est grande (20 000 étudiants au moins...), diversifiée (toutes les filières des beaux arts aux maths pures, qui ont souvent des cours en commun permettant de se rencontrer)), avec un fort sentiment d'identité (comme les grandes écoles françaises, mais en plus grand, c'est pour ça qu'on se fait rétamer au classement de Shangaï). Du coup le campus est assez grand pour être une ville.
Alors qu'en France on a une multitude de petites filières (grandes écoles, mais aussi filière universitaire très séparées : un étudiant en bio ne rencontrera pas en cours un étudiant en maths), qui ne partagent que le lieu avec les autres filières (et les rencontres sportives ne suffisent pas pour rencontrer les autres étudiants, il y en avait à Grenoble). Pas idéal pour créer une vraie vie de campus... Sans compter la faiblesse du logement étudiant qui fait que de toute manière une forte proportion d'étudiants habitent... en ville.
En ce moment je suis a la fac sur le campus de lettres et sciences humaines, c'est l'université Nancy2. On est plus de 10 000 étudiants et plus de 350 enseignants. Il se situe pas trop loin de la gare un peu a l'écart de l'hyper centre de la ville. Je trouve qu'il n'est pas trop bien relié a l'ensemble de la ville par le réseau de transport en commun dans le sens ville-campus (à cause de la Place de la République), par contre il est très bien relié a une autre commune de l'agglo. Juste en face de la fac il y a une cité U... qui est dans un bien triste état et le confort très très minimal. Ca doit être la cité U la moins bien entretenue de la ville. La fac propose de quoi se nourrir a bas prix, 2 caféts y sont présente et pour moins de 1€ ou peut avoir a manger. Sinon il y a un resto U mais c'est un peu plus chère (même un service brasserie). Après question loisirs je trouve le campus bien pauvre, juste 2 petits gymnases et une piscine, qui en plus sont réservés en priorité aux lycées de la ville.
Par contre question infrastructures d'enseignement tout y est, un bâtiment complet pour l'informatique, une belle et grande BU, de beaux amphis (sans micros, très pratique !!).
Linca a écrit:
Sans compter la faiblesse du logement étudiant qui fait que de toute manière une forte proportion d'étudiants habitent... en ville.
Tiens, oui, j'avais oublié ça, aussi. Cité Descartes, seuls les étudiants de mon école ont un logement sur place, tous les autres habitentsde part et d'autre de Marne la Vallée (chez leurs parents, pour beaucoup, je présume). Plus de résidences étudiante et des RU qui ouvrent le soir ajouteraient pas mal au mixage et à l'animation, je pense...
Linca a écrit:
Il y a aussi des diférences entre les modèles universitaires américain et français : Une fac américaine est grande (20 000 étudiants au moins...), diversifiée (toutes les filières des beaux arts aux maths pures, qui ont souvent des cours en commun permettant de se rencontrer)), avec un fort sentiment d'identité (comme les grandes écoles françaises, mais en plus grand, c'est pour ça qu'on se fait rétamer au classement de Shangaï). Du coup le campus est assez grand pour être une ville.
C'est completement faux au niveau de la taille. Il existe de très grande facs aux USA, mais attention, tout les facs ne sont pas Ann harbor ou UCLA, et le modèle américain s'applique aussi très bien aux facs plus petites (très nombreuses). De plus, pour ce que j'ai pu en voir, les facs de 3000 étudiants propose aussi de vrais campus, avec auditorium etc, avec une forte identité, des équipes sportives que tout le monde supporte, des sororités et fraternités, bref, tout le packaging "Fac US", donc la taille n'est pas ce qui différencie les facs US des facs francaises (d'ailleurs les facs parisienne sont largement assez grande pour soutenir la comparaison en terme de nombre d'étudiants).
Le problème est plutot culturel, les français n'ont pas "envie" d'aller sur un campus, d'y passer le semestre et de rentrrer chez eux après. Ceux qui peuvent rentrer chez eux tout les soir le font, et la plupart des autres le font le weekend. Pour changer ça, il faut provoquer l'envie de rester sur place, et pour ça, je crois pas que l'aménagement du territoire et l'urbanisme aident énormément, certains campus en France sont corrects dans la forme et pourtant ça ne marche pas comme ça devrait. c'est plus au niveau des services que ça bloque. Le fait d'ouvrir les BU et RU le soir et le dimanche ou les cafettes et salles infos des grande residences jusque bien plus tard ferait déjà plus ressembler nos faux campus à des vrais campus....
Pff...
Très intéressant toutes vos réactions...
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Bon, je me suis trompé sur la taille des plus petite facs US, mais même 3000 personnes c'est beaucoup par rapport à une grande école (1500 max) ou une filière de fac, qui est la vraie échelle sociale d'un étudiant. Les facs parisiennes étant une exception en France.
Pour mon expérience, l'INPG, qui essaie de regrouper ses différentes écoles (chacune d'en gros 400 élèves) pour en faire une "marque" unifiée, avait du mal à créer une expérience de campus : la résidence étudiante n'est pas sur le campus de Grenoble mais à 15mn en ville (et aussi loin du centre ville), du coup tout le monde se barre à partire de la 2eme année, ou avant, en centre ville ; la vie associative et étudiante se fait d'abord au niveau de chaque école, pas du groupe INPG ; ne parlons pas des autres facs Grenobloises... Le campus avait 2 bars, deux salles pour les soirées étudiante, pratiquement aucun commerce. Bref, un lieu mort après 20h, malgré les nombreuses résidences.
Le terme campus me fait trop penser à 'ghetto d'étudiants', mis à l'écart de la ville au niveau logements et services de proximité.
Je pense particulierement à Orléans , Marseille et d'une certaine maniere Metz.
Pour avoir cotoyé Nancy 2, Jussieu et la cité Descarte (ENSG) , j'avoue trouver préférable qu'un campus soit pleinement intégré à une ville , noyé dans la masse je dirais.
Certe cela implique de limiter l'espace du campus, mais cela fait aussi de l'étudiant un habitant comme un autre dans la commune.
Si le centre de Nancy est si animé les soir, c'est bien parceque les étudiants y sont nombreux. A la fois pour y habiter mais aussi s'y instruire.
Nancy2 est dissiminée en périphérie immédiate de l'hyper centre , jamais à plus de 15 minutes à pied du centre ville .18 000 étudiants à Nancy2, fac de lettre au nord ouest, fac de droit au nord, fac de de pharmacie au sud(nancy1). La ville à crée un autre pole à l'est sur le site du quartier Meurthe canal.
Nancy 1 (17 000 étudiants) par contre est plus un campus à proprement parler à l'ouest de la ville, mais intégré quand meme à l'agglomération (vandoeuvre et villers les nancy pour la fac des sciences, brabois pour la fac de médecine qui est en fait le seul lieu desert le soir, car isolée sur le plateau, idem pour l'INPL)
Le campus d'orléans (la source je crois) est loin du centre ville (le tram à peut etre un peu changé la donne), et je me souviens du contraste entre un quartier très jeune et un centre ville beaucoup plus 'agé'.
Le projet ARTEM me semble un bel exemple d'intégration dans une ville, meme si pour l'instant le quartier dans lequel il va s'implanter est plutot résidentiel. Le étudiants améneront l'activité.
Nancy, 3 places classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Qu'as-tu pensé de ton séjour Cité Descartes à l'ENSG, Stef ?
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MyNight a écrit:
Qu'as-tu pensé de ton séjour Cité Descartes à l'ENSG, Stef ?
Je n'y suis resté que 6 mois , ayant fait le déménagement de l'ENSG de Saint Mandé à Champs au cours de ma derniere année. J'y retourne par contre souvent en formation IGN.
Déjà, le batiment ENPC/ENSG est superbe, la hall central est génial.
J'ai un avis assez mitigé en fait :
j'ai aimé la concentration d'étudiants, la bonne desserte avec le RER A , avec finalement un temps assez raisonnable pour se rendre à Paris. Il y a tout ce qu'il faut pour se restaurer avenue ampère.
la deception vient du coté vide les soirs, pas réellement de quartier animé : dommage qu'ils n'aient pas crée un petit quartier dense regroupant commerces, bar, etc ....au niveau du RU par exemple.
Ces grand espaces sont agréables le jours, on se croirait à la campagne, mais le soir l'impression de ville fantome prend le dessus.
mais j'en garde quand meme un bon souvenir , je ne veux pas dire que c'est un endroit detestable , loin de là, mais juste que ça ressemble à un quartier trop conçu pour y accéder en bagnole. je le trouve conçu comme une zone commerciale de gande ville dont on aurait remplacé les commerces par des écoles.
Malgré les trottoirs larges et les allés piétones , je trouve que ce quartier écrase trop l'humain.
ps : je parle juste de la zone de la gare de champs à l'ENSG, je ne connais finalement pas très bien l'intégralité du campus.
Nancy, 3 places classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Merci pour ce sujet original et le partage très intéressant de vos expériences.
Après relecture du post de départ de MyNight, je comprends ici une question "positive" et une question "normative", pour caricaturer un peu.
Cette question de campus m'intéresse car si je ne suis plus étudiant, mes années post-bac m'ont beaucoup interrogé. Avec du recul et suite à la lecture de vos commentaires (que je partage pour beaucoup), je réalise que j'ai longtemps été à la recherche du campus idéal sans l'avoir jamais trouvé. Mon appréciation est donc celle qui considère comme un échec mon propre parcours estudiantin : cette perspective est juste un rappel du contexte de mon discours.
La définition du campus intègre une dimension éminemment matérielle que je prend le soin de parfois re-citer pour appuyer mes propos :
- ce qui a été cité par MyNight : "logements étudiants / services de proximité culture-sport / transports"
- avec une dimension de concentration spatiale en relation avec la vie étudiante sur une surface importante... je re-cite 2 forumeurs : "regroupement dans un même lieu de tout ce qui touche la vie étudiante" (Chrispic) et "espace délimité où se retrouve toute la vie étudiante" (Unlimited45)
- surface importante... et, normalement, exclusive, "espace délimité", d'où l'image de la "ville dans la ville" (ou hors de la ville).
Cependant, cette définition consensuelle est très française selon moi.
Le mot campus m'a toujours fait rêver, mais en France cela m’a toujours signifié "mouroir". Cela est dû à un mouvement généralisé de création de campus qui datait souvent de la fin des années 1960 et années 1970 : Nanterre, Toulouse-Le Mirail, puis Marne-la-Vallée par exemple. Or on a souvent trop vite imaginé que des hectares de pelouses suffisaient à donner un caractère champêtre, hors du temps et de l’espace à un campus, en en faisant une sorte de « retraite » hors de la vie économique et « séculière » de la cité. Le cas de l'Université de Rangueil au sud est de Toulouse est flagrant : l'univers se rapproche plus du minéral, du goudron, des grillages que de l’origine même du mot campus (« champ »).
Une chose importante demeure est que cette définition que nous pensons objective est aussi très subjective. Cette remarque n'est pas une préoccupation méthodologique ou epistémologique, mais signifie tout simplement que ce que certains qualifient de campus n'est pas considéré par les autres de la même manière.
Par exemple, Toulouse I (Sciences Sociales - 16 000 étud), enchâssée dans le centre-ville n'a jamais été qualifiée - d'après mon expérience - de campus, comparé au complexe de Toulouse III-Rangueil (énorme complexe qui dépassait les 32 000 étudiants il y a plusieurs années), véritable ville... hors de la ville. Or Toulouse I aurait tous les critères pour figurer comme campus : logements étudiants, lieux d'études, transports, identité assez forte (forme de fierté relative), services de proximité (certes non exclusif au campus car proposé dans le centre-ville même). En revanche, dans une ville comme Foix (préfecture miniature de l’Ariège), on hésite pas à appeler « campus » le regroupement de quelques classes d'étudiants en tourisme dans un vieil établissement scolaire enchâssé dans les Pyrénées, et nettement moins pourvu en matériel et en étudiants que le lycée lui-même (de la ville).
Dans le même sens, Sciences-Po (à Paris) qualifie de "campus" ses antennes en région. Même si je n'ai pas pu les visiter sur place, il me semble que ce sont souvent des hôtels particuliers, ce qui tend à faire du "campus" la transcription, sous de forme de mot, de la simple possession immobilière d'une université/école, c’est-à-dire de ses possession domaniale, certes dans un sens très restreint géographiquement…
Ces définitions du campus montrent bien une insuffisance, un manque lorsque survient la comparaison avec ce que je pourrais qualifier de "vrais" campus, générateurs d’un imaginaire fort. Le campus est porteur d'une dimension immatérielle que Linca a très bien souligné selon moi. J'ai passé un séjour à Berkeley où j'ai pu me rendre compte de l'existence d'une véritable magie qui fait qu'on est à UC Berkeley et pas en simple banlieue de San Francisco, dans l’East Bay Area. Cet espace clos que décrivait notamment Unlimited45 s'inscrivait aussi dans le champ mental des étudiants, avec l'existence d'un dehors ou d'un dedans en termes d'appartenance. Il n'était pas ridicule de porter un T-shirt ou une casquette bleu foncé, avec le signe « Cal » en jaune (= University of California, qui, en l'occurrence, signifiait pour beaucoup "Berkeley" tout court). Combien de fois ai-je entendu des camarades non-américains fredonner "California Dreamin' " en allant en cours ? Après je vous l'avoue, il s'agissait d'un summer semester (summer school), avec ce que cela suppose en termes de découverte culturelle (ceux qui y restent à l'année se "banalisent"). Mais pour avoir suivi des sessions de cours d'été en France, dans des cadres superbes, il n'y avait pas cette émulation et ce sentiment d'appartenance hormis lié au caractère élitiste de la formation-préparation mais – et donc je dirais - non pas au "campus" (=lieu) lui-même.
Je ne sais pas si un modèle plus intégré à la ville comme Louvain ou un modèle de ban-lieue" est meilleur dans l'absolu. En France, il semble entériné que l'on préfèrerait la fac de centre-ville, préférence expliquée notamment par le prestige d'une localisation en centre.
Mais à San Francisco, on sent la logique inverse. Berkeley qui bénéficie d’une notoriété internationale qui va au-delà de ce que l’université représente aux USA mêmes se trouve dans la commune de Berkeley, sur un rectangle cadastral qui est enserré dans la ville, de sorte que c'est une ville DANS la ville, avec ses délimitations précises (des rues). En revanche, le modèle de campus n'est certainement pas Berkeley contrairement à ce que l'on croit, mais surtout Stanford. La ville reconstituée et n'ayant pas la physionomie de la ville alors qu'elle en a les caractéristiques théoriques (commodités, vie culturelle, structures), le tout HORS de la ville. Hors de San Francisco, mais aussi hors de la grande ville de banlieue qu'est San José, et hors des communes périphériques.
Si je devais juger les campus français à l'aune de cette expérience américaine, il me semble qu'une nouvelle dichotomie s'opère à ce stade de l’analyse, non pas entre les campus "intra-muros" et les campus "ban-lieue", mais entre campus français de type "universitaire" [1] et campus français à l'américaine [2] (qui constitueraient le sommet de la pyramide de la "campus-ité").
[type 1] D’un côté, les campus universitaires ont accompagné la massification de l'enseignement supérieur et, s'ils ce sont séparé des universités de centre-ville pour devenir "indépendantes", elles ont râté leur vocation de campus "plus complets" : sur le papier, elles sont quantitativement importantes (15, 20, 30 mille étudiants), avec des professeurs de première importance dans leurs domaines, un nombre de publications importantes, etc.
Mais hors du papier, ces Nanterre, Saint-Denis, Toulouse-Le-Mirail, et alii ne parviennent pas créer un sentiment fédérateur. Ne couvrant souvent qu'un tiers ou la moitié du spectre des filières possibles, ces campus ne parviennent à créer un sentiment d'appartenance, c'est-à-dire de ségrégation entre un dehors au mieux neutre et un dedans valorisant, parce qu'il n'existe (officiellement) aucun filtre de sélection contrairement à l'imaginaire de La Sorbonne (où s'inscrire n'est apparemment pas donné à tout le monde) ou à Toulouse I.
[type 2] HEC, ESSEC et autres écoles d'ingénieurs relèvent de cette logique américaine : ce sont des campus ayant tout ce que possèdent les campus "universitaires" avec EN SUPPLEMENT un fonctionnement bien huilé, ressemblant à une entreprise, avec des services, parfois un hotel pour le tourisme d'affaire, des lieux de congrès, des possibilités d'organiser des forums-congrès-événements valorisants (ex : université du MEDEF à HEC). Une sorte de mini-technopole, pouvant induire l'implantation très facile en interne de structures telles qu'une pépinière d'entreprises, des bureaux des élèves puissants à même d'organiser une vie sportive (critérium universitaire), culturelle (vernissages, exposition, etc) et intellectuelle (RDV avec des philosophes, économistes, politiques...) pour leurs étudiants, conscients d'être des happy-few, et puisant leur légitimité sociale dans un lieu (leur campus) qui peut se résumer à "sélection & privilège".
C'est ce second type de campus français, plus ou moins à l'américaine et que je qualifierais d'essence aristocratique (au sens d' "aristoi", les "meilleurs") qui se rapproche de la vision aspirationnelle des étudiants, même de manière inconsciente. C'est le modèle qui présente une forme de parenté avec Oxford, Cambridge, c'est-à-dire ces universités hors du temps, dans un univers d'excellence, avec un impact psychologique et émotionnel suffisamment puissant qui alimentent la vision positive des campus par les lycéens qui s'engageront un jour dans le supérieur. Mais le système d'éducation étant tel qu'il est la très grande majorité ne goûtera pas aux joies des campus de type 2, mais seulement à ceux de type 1 ; exit l’intimité et l’élitisme champêtre, de l’univers du « cercle des Poètes disparus », bonjour le RER ou l’anonymat de la fac de banlieue, qui rencontre la division du travail de formation entre une France des privilèges et une France massifiée.
Mon propos est bien évidemment caricatural, mais il consiste surtout à montrer qu’il n’existe pas un « campus », mais au minimum une dichotomie entre 2 types, voire plus. Après, à chacun de trouver son angle et son critère de catégorisation. Mais j’ai vécu de chaque côté de cette frontière assez peu poreuse (cela tend à devenir moins vrai) et cette différence entre « campus » de type 1 et 2 se constate souvent jusque dans la vie quotidienne de l’étudiant : la qualité de l’administration qui gère les inscriptions (mesurez la longueur du parcours de l’inscription), la qualité de l’accueil qui vous est réservée, la rapidité de traitement des problèmes, et notamment les horaires des bibliothèques, entre autres.
A titre d’exemple, j’ai eu vent d’étudiants qui restaient en sac de couchage dans la gigantesque bibliothèque principale de Berkeley en période d’examen, alors que la nouvelle grande bibliothèque de l’Université du Mirail (plus grosse structure de ce type de la région Midi-Pyrénées) n’est ouverte que jusqu’à 18h, et jamais le week-end.
Or le campus est aussi, selon moi, cette attitude d’offre de la part de la structure institutionnelle visant a améliorer sensiblement la qualité de vie des étudiants, non pas par la distribution de bourse ou l’ouverture de nouveaux TD, mais par des horaires très généreux des bibliothèques, des services de restauration qui soient ouverts plus tard, des lieux qui favorisent l’amélioration des parcours de tous, à n’importe quel moment de la journée, du mois, du semestre… Pour aller plus loin dans mes propos, il est très révélateur que des structures aussi élitistes – dans leur catégorie – telles que l’Université de Harvard ou de Williamstown disposent d’un propre musée des Beaux-Arts de qualité assez notable. Là, je reconnais que mon discours est borderline : on avance plus sur des archétypes internationaux que sur des dossiers réalistes pour les campus français.
En tout cas, un critère que je jugerais important si je devrais dresser un portrait quali : le campus en question, tel qu'il est organisé (offre de formation, de services, de commodités, de cadre de vie...), est-il susceptible d'attirer une majorité d'étudiants situés hors de son secteur géographique proche, provenant de régions différentes, voire de l'international ?
En fait, la vraie différence entre le campus "à l'américaine" (type 2) et le campus à la française, type 1, ne serait-ce pas la différence entre créer un espace de vie, un espace social total créant une experience formatrice de la totalité de l'individu, s'opposant à une conception de l'université uniquement comme lieu de transmission de savoir ?
Une fac américaine "typique", et en particulier élitiste, va proposer effectivement l'ensemble des services, de l'enseignement à l'emploi, du loisir au logement. Elle prend des ados de 18 ans et en fait des "hommes", en s'attachant à la totalité de cette transformation. Je me souviens d'un éditorialiste du NYTimes qui notait qu'il était entré à Harvard parce que son comité d'admission, dans le souci de représenter la totalité de la société américaine, voulait avoir quelques éleves originaires des campagnes du Midwest. D'où le besoin d'un campus permettant d'encadrer la totalité de la vie étudiante.
Une fac française, par contre, ne gérera pas directement le logement ou les bourses par exemple : c'est la fonction du CROUS. Sa fonction est de proposer des cours, non d'encadrer des élèves. Peut-on réellement organiser un campus à partir de ça ? Sans doute pas. Seule quelques grandes écoles, les plus élitistes, ont conscience de cette nécéssité de former des hommes et non seulement de transmettre des savoir - en effet, pour faire partie de l'élite, l'habitus au sens de Bourdieu est bien plus important que n'importe quel savoir universitaire, et c'est d'abord ce que transmettent HEC, Science Po ou l'X ; ce que ne veulent et ne savent pas faire la majorité des facs - et beaucoup d'Ecoles - françaises.
Tes questions sont archi-intéressantes. Par manque de temps - je remonte à Paris dans quelques heures, je dirais juste que pour cette question très spécifique de la formation "totalisante" ou la transformation missionnaire en un "honnête homme", on peut trouver un tableau très bien expliqué dans L'Âme Désarmée, Essai sur le déclin de la culture générale, d'Allan Bloom, chez Julliard. L'auteur ne se cache pas d'être un conservateur, admirateur de Saul Bellow. Cela donne a son analyse du système américain une vision sans complaisance.
J'essayerai de revenir sur tes questions.
Oui, n'hésite surtout pas, cela me donne vraiment du grain à moudre...
Si d'autres contributeurs veulent bien participer... Le but de cette discussion reste vraiment noble et servira sans doute dans le réel
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