La brique dans Paris et son agglomération

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Très bonne idée de sujet Tonio, limite on peut l'ouvrir à la brique parisienne dans son ensemble. Merci pour le reportage. 

Merci, oui, j'ai donc changé l'intitulé du sujet .. qui le souhaite peut compléter, argumenter, discuter sur la brique à Paris.

Excellent tonio ! J'ai un faible pour le bâtiment d'angle au début post #6 qui a un petit air barcelonais...


PS : tu devrais numéroter tes photos !

Quelle diversité ! 

J'aime bien par exemple la 2e du post #2. La brique peut se marier avec la pierre, mais elle peut aussi emplir une façade toute seule, être peinte, décorée de faïences...

Ce qui pourrait être intéressant aussi de savoir, c'est dans quelles circonstances on construisait en brique plutôt qu'en pierre, pourquoi, à quels endroits... Je laisse les experts y répondre :p

Aprés avoir connu un succès vers le XVIe siècle et XVIIe siècle, la brique revient vers le milieu du XIXe.

Cela s'explique par l'évolution des procédés de fabrication. On se rend compte également des qualités mécaniques de cette pierre artificielle (à base argile) dont notamment sa légèreté et sa résistance importante à la compression.

La souplesse de réalisation permet des formes variées que l'on retrouve sur les HBM.

La mécanisation naît vers 1830 avec la création d'une machine à fabriquer les briques mise au point par un ardéchois nommé Terrasson. Ce dernier s'associe en 1840 avec Charles Dolfus, industriel de Mulhouse pour perfectionner le rendement. La machine permet 30 000 briques par jour au lieu de 5000.

Les expositions universelles permettent au nouveau matériau d'être connu et diffusé.

C'est véritablement la possibilité de sa production massive  qui permet d'imposer la brique dans la construction des HBM.

A Paris, l'usage de la brique apparaît pour les grandes maisons (à l'époque maison avait un autre sens, comprenons, immeuble de ville) collectives vers 1889, toutefois, son apparation remonte à l'exposition universelle de 1867 pour la maison de Stanislas Ferrand réalisé par la Société Coopérative immobilière de Paris (une forme des sociétés HLM de aujourd'hui).

De plus, autre avantage et non négligeable lié aux inventions de l'époque :

L'usage des colonnes de fonte comme points d'appuis principaux ont permis de supprimer le rôle porteur des murs.

Dés lors, les murs purent être réalisés en matériaux légers comme la brique creuse posée de champ, formant double parois entre lesquelles un isolement d'air servait à établir une ventilation entre cave et étages. Ce matelas d'air rendait l'habitation moins sonore et moins accessible aux variations de températures.

Aujourd'hui, on a poussé l'amélioration avec l'OPTIBRIC PV 3+ sauf que celle ci est porteuse jusqu'à R+4 avec des performance thermique trés bonne car la brique est alvéolée. http://www.imerys-structure.com/profess … c_PV3p.pdf

Il y a bien sur plusieurs type de brique.

Longtemps, les entrepreneurs parisiens ont utilisé la brique de Bourgogne (Groupe d'habitation rue de Saida à Paris), réputée de meilleure qualité que celle d'Ile de France. On use également la brique de Montereau (situé dans le sud de la Seine et Marne sur l'Yonne) qui est plus petite et plus légère que la brique bourguignonne même si le ton est similaire.

A défaut et bien souvent pour faire des économies, de nombreuses habitations furent réalisées avec la brique de Sarcelles de qualité inférieure mais qui par sa proximité géographique avec les chantiers parisiens offrait un coût tout à fait avantageux. En revanche, son ton est nettement plus foncé.

Puis apparaît la brique creuse venue d'Angleterre et produite en France dés la mi XIXe par Paul Borie à La Muette à Paris et devient particulièrement prisé pour ses qualités isolantes et pour sa légèreté (avantage de température/humidité/son). Bien que son moulage soit complexe, la brique creuse reste concurrentielle car elle utilise deux fois moins de terre cuite que la brique pleine. La solidité est même plus importante car la cuisson est plus homogène.

Au début du XXe siècle, la production de briques de toutes sortes atteint un tel niveau qu'elle devient un matériau de pointe.

La seconde invention dans le domaine de la brique concerne la fabrication de brique sans argile. Il s'agit de briques de béton souvent utilisé en deux couleurs les murs extérieurs comme Blvd Murat à Paris.

A Paris, on rencontre également la brique de laitier, un blanc/gris mise en oeuvre sur les cours les moins visibles. La fabrication de la brique silico calcaire produite à partir de sable et de chaux pressée et passée en autoclave est rapide et peu onéreuse. Le résultat est donc une brique grise pâle, différent de la brique classique. On la retrouve dans de nombreuses constructions de société philanthropique ou HBM dans le début du XXe siècle. Celà permet comme rue de Mouzaia de construire sur des sols peu stables (ancienne carière de Gypse) car cette brique est trés légère.

D'aprés "Les premiers logements sociaux en France" de Youri CARBONNIER aux éditions de la documentation française. Un livre que je recommande grandement.

Tonio del Barrio a écrit:

Bienvenue à Paris ! 

La brique est passé à Paris du statut de matériau noble à celui de matériau populaire.
La brique a été au XIXe-début XXe synonyme de logement social ou de logement pauvre. Il est très rare de voir des logements bourgeois tout en brique, à moins qu'elle ne serve la polychromie de l'édifice et donc son ornementation. Les immeubles bourgeois en brique existe, généralement aux marges des quartiers cossus. Ils marquent une certaine transition dans le paysage. Quelques-uns dans le XVe sont de ce point de vue remarquable. On retrouve l'ornementation et les formes du XVIe arrondissement... mais en brique.
Il y a bien sur des exceptions à la règle. je posterai des photos, notamment d'immeuble que l'on retrouve à deux ou trois repris autour de l'Avenue Mozart, entièrement en brique... je n'arrive pas à mettre la main sur le nom de l'architecte... patience! Je vais tenter de retrouver ça vite!

La brique a été au XIXe-début XXe synonyme de logement social ou de logement pauvre.

Exact, d'ailleurs, voilà un lien qui parle un peu de l'existante de la brique sur quelques immeubles se trouvant à Courbevoie. Dans la vidéo, l'architecte explique un peu plus le choix de l'époque.
http://blog.pelerin.info/patrimoine-en- … _cour.html

(Très beau reportage Tonio. )

Hôpital Beaujon: 100, bd Leclerc 92110 Clichy


L’Hôpital Beaujon a été construit dans les années 30, suite à la décision de l’Assistance Publique de transférer l’ancien hôpital Beaujon, situé rue du Faubourg Saint-Honoré, sur un terrain de 12 ha dont elle disposait à Clichy. L’Hôpital Beaujon, construit par l’architecte Jean Walter*, en association avec Urbain Cassan et Louis-Victor Plousay, est considéré comme une réalisation exemplaire du point de vue fonctionnel. Il traduit les préoccupations hygiénistes et les innovations architecturales de l’époque: avec ses 12 étages, il passait pour un gratte-ciel ! C’est le premier grand hôpital français construit en hauteur, qui rompt avec la tradition française des établissements hospitaliers pavillonnaires. Son architecte Jean Walter s’était fait connaître par la réalisation exemplaire d’une cité-jardin à Draveil en 1912, et de logements à Paris.
Après un voyage aux Etats-Unis en 1929, il imagine ce concept d'hôpital moderne vertical, assurant une meilleure exposition et aération des chambres, une bonne isolation, et des trajets réduits pour le personnel et les malades.

Construit de briques et de béton, sa configuration en peigne et sa silhouette à gradins côté chambres sont particulièrement photogéniques. Il est doté dès l’origine d’une batterie de trente ascenseurs et monte-charges, d’un système de descente du linge vers les blanchisseries en sous-sol, de trois réseaux téléphoniques, et d’une chaufferie centrale. Les circulations internes sont orientées au nord-est, et les chambres orientées sud-ouest.

[...]

http://www.semclichy.com/pg/index.php?i … mp;Rub=228

^ J'aime bien ce bâtiment, je lui trouve un aspect très américain avec ses façades de brique et ses cages d'escaliers de secours à l'extérieur.

Bonne idée que ce thread, Tonio.

Petite contribution perso. Forcément, il y aura quelques doublons avec les photos de Tonio, notamment dans cette première série, réalisée canal Saint-Martin :

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La suite un peu plus tard...

Merci fred de compléter ...

Ce sujet est une porte ouverte qui souhaite un peu donner l'importance exact de ce type de matériau dans le grand Paris. C'est un des matériaux les plus symbolique d'un passé, d'un héritage que l'on ne montre pas assez ... normal car moins nobles pour les touristes que la pierre mais tout aussi intéressant et complémentaire avec le Paris de pierre de taille ...

Environs de la porte de Versailles, dans le XVe arrt.

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Rue des Pyrénées et environs, dans le XXe arrt.

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Rue d'Avron et environs, toujours dans le XXe.

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Avez vous remarqué la grosse bête qui se cache sur l'une des photos ? Je vous aide : c'est entre la photo 16 et 23