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Je ne suis pas vexé du tout! Je faisais juste remarquer que quand on parle de croissance "exceptionnelle" c'est bien qu'on prend un point de référence par rapport auquel la croissance est effectivement exceptionnelle. 2% de croissance dans un pays où la croissance moyenne serait de 5% ce serait très peu, alors qu'en France c'est effectivement énorme! Donc, en mettant en avant la croissance de la Haute Garonne, tu la compares implicitement à celle de la France en général. Les habitants de régions qui ont faible croissance devraient-ils donc se vexer pour autant?
Bon, en même temps je crois que je suis juste en train de prolonger un débat qui n'a pas tant d'intérêt que ça! D'autant que je trouve ça très bien que les gens défendent leur ville avec passion!
Ca me surprend un peu que tu aies autant l'impression que Toulouse est lésée par rapport au reste du pays... En particulier par rapport au NPDC puisqu'on a nous même généralement l'impression inverse!
Comme quoi, l'herbe est toujours plus verte de l'autre côté de la barrière!
Born and raised in the blue banana.
piotr a écrit:
Comme quoi, l'herbe est toujours plus verte de l'autre côté de la barrière!
Je confirme avec tout ce qu'il pleut depuis 18 mois, l'herbe est bien verte à Toulouse
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wangchun a écrit:
urbatoulousain31 a écrit:
Et d'histoire récente depuis la moitié du XXè siècle, je ne connais pas un département (hors région parisienne) qui a connu une croissance de 20 000 habitants par an.
Et pourtant...
Le Nord entre les recensements de 1954 et 1962 (+ 21.957 hab. par an), puis à nouveau entre les recensements de 1962 et 1968 (+20.797 hab. par an). Forza Flandria !
Le Rhône entre les recensements de 1962 et 1968 (+24.095 hab. par an).
Les Bouches-du-Rhône entre les recensements de 1954 et 1962 (+24.079 hab. par an), puis à nouveau entre les recensements de 1962 et 1968 (+36.986 hab. par an), puis à nouveau entre les recensements de 1968 et 1975 (+23.243 hab. par an).
Dans les 8 ans entre 1954 et 1962, ............................
J'étais assez navré des trolls sur Montpellier, cette fois-ci, la trollite aïgue est tombée sur Toulouse. Dommage.
Oui, je suis tout à fait d'accord avec Wangchun pour son constat. Cela fait du bien de se voir rappeler la formidable poussée des Trentes Glorieuses.
Pour faire bref, la croissance de la Haute-Garonne, de l'Hérault, de Toulouse, Montpellier et consort est exceptionnelle dans un contexte post Trente Glorieuse, avec une démographie basse. Ce qui explique aussi pourquoi les poussées démographiques sont incommensurables dans ce contexte puisqu'elles s'inscrivent dans un sentier de développement court et bien spécifique (afflux migratoires massifs) que connait pas la France. Ôtez à l'Espagne une grande partie de ces apports migratoires "anormaux" (au vu de son histoire récente, je précise) et il ne resterait plus que le jeu des flux migratoires internes. Là effectivement, nous pourrions apprécier l'attractivité réelle des régions/provinces/villes espagnoles entre elles.
Bonjour,
Juste une question naïve : l'accroissement de la population n'est, en soit même, pas une notion à laquelle ont peut rattacher un jugement de valeur il me semble. Une population s'accroît ou diminue. Ce n'est ni bien, ni mal, c'est un fait.
Pourquoi alors s'enorgueillir d'un accroissement de population ou être déçus par un abaissement de la population de sa ville ou par une moindre croissance ?
A moins d'avoir des critères qualitatifs à accoler à cette nouvelle population, le fait d'en retirer une quelconque fierté me laisse un peu coi (sachant qu'autour de moi, c'est plutôt source de malaise de voir sa ville s'étendre de plus en plus).
Et je dis ceci sans aucune acrimonie vis à vis de Toulouse, c'est une des deux ou trois grosses villes francaises que j'aimerais vraiment visiter bientôt.
Merci pour la réponse.
Merci Wangchu pour ce rafraîchissement de mémoire démographique.
Effectivement, les 13, 59 et 69 ont connu pendant les années 60 et 70 de très fortes poussées démographiques de plus de 20 000 habitants /an.
Comme le rappelle Philippe ce fût dans un contexte de forte croissance démographique générale et de fortes croissances économiques et industrielles.
Il est vrai que l'évolution démographique actuelle des provinces espagnoles a été fortement "artificielle" par l'arrivée massive de populations immigrées attirées par l'exceptionnelle croissance économique de l'Espagne depuis une dizaine d'années. Comme le rappelle Philippe, la crise actuelle va t-elle révéler ce rythme artificiel et le faire retomber comme un soufflet ?
Pour revenir à l'évolution démographique française, il n'y a pas de trollite aïgue toulousaine, tout simplement un constat à faire sans en être dénigré, c'est tout!
Pourquoi y aurait-il du troll toulousain à parler de sa forte croissance démographique actuelle? Je ne comprends pas !
De plus l'évolution démographique française est beaucoup plus interne qu'externe (à contrario de l'Espagne) et donc moins soumise à retournements migratoires.
Depuis la faible évolution démographique nationale des années 70, aucun département français n'avait refranchi le seuil des 20 000 habitants de croissance annuelle quand même ! C'est tout de même à souligner!
Ensuite, comme le rappelle Mynight, il n'y a pas que l'évolution démographique qui est à considéré dans la puissance d'une agglomération. Ce n'est pas parce qu'une agglomération comme Lille a une faible évolution démographique qu'elle n'en demeure pas plus puissante ni active qu'une agglomération comme Toulouse à forte croissance démographique.
Je rappelle quand même que le thème du sujet ici c'est la démographie, donc ... ...
@RT : La propension à se "saoûler" d'éléments, d'indicateurs ou d'objectifs chiffrés est très à la mode en ce moment et ne concerne pas que la démographie !
Il est souvent plus facile d'analyser comparativement les choses avec ces données quantitatives. L'analyse qualitative est moins évidente. Et de fait, on en revient au jeu de "qui est le plus fort" (pour ne pas tomber dans la vulgarité). C'est bien dommage.
Plus sérieusement, je rejoins ton idée que la croissance démographique est la conséquence d'une conjonction de facteurs et qu'en soit ce n'est ni un bien ni un mal, ce qui est certain c'est que de tels niveaux de croissance sont difficiles à digérer et à maîtriser, c'est d'ailleurs le cas pour Toulouse actuellement.
En outre, il est vrai que la question démographique reste un des éléments de "visibilité" internationale des villes. Or en cette période de compétition de plus en plus ouverte entre les métropoles françaises et européennes, où tout le monde veut être dans un "top 20", la dynamique démographique fait partie des arguments et des fameux "éléments chiffrés" qui sont avancés.
R.T. a écrit:
Bonjour,
Juste une question naïve : l'accroissement de la population n'est, en soit même, pas une notion à laquelle ont peut rattacher un jugement de valeur il me semble. Une population s'accroît ou diminue. Ce n'est ni bien, ni mal, c'est un fait.
Pourquoi alors s'enorgueillir d'un accroissement de population ou être déçus par un abaissement de la population de sa ville ou par une moindre croissance ?
A moins d'avoir des critères qualitatifs à accoler à cette nouvelle population, le fait d'en retirer une quelconque fierté me laisse un peu coi (sachant qu'autour de moi, c'est plutôt source de malaise de voir sa ville s'étendre de plus en plus).
Et je dis ceci sans aucune acrimonie vis à vis de Toulouse, c'est une des deux ou trois grosses villes francaises que j'aimerais vraiment visiter bientôt.
Merci pour la réponse.
Je pense que le dynamisme démographique est un révélateur de l'attractivité ou non d'une agglomération. Les questions à se poser, à l'aune de simples données quantitatives, sont: pourquoi une agglomération attire-t'elle autant ou, au contraire, pourquoi repousse-t'elle autant? Des réponses à ces questions viendront quantités de raisonnements pragmatiques sur ce qui doit être fait en matière d'aménagement, sur ce qui doit évoluer...
On peut être fier de voir que son territoire attire (sans tomber dans le chauvinisme le plus basique bien sûr), et penser à tous les changements que cela induit. De même, on peut être inquiet de la baisse de population dans un territoire, en pensant également à toutes les conséquences négatives induites (par exemple: en Allemagne de l'Est: désertification urbaine, destruction de quartiers entiers dans certaines villes, nécessité de reconversion d'espaces autrefois résidentiels et industriels, etc).
R.T. a écrit:
Bonjour,
Juste une question naïve : l'accroissement de la population n'est, en soit même, pas une notion à laquelle ont peut rattacher un jugement de valeur il me semble. Une population s'accroît ou diminue. Ce n'est ni bien, ni mal, c'est un fait.
Pourquoi alors s'enorgueillir d'un accroissement de population ou être déçus par un abaissement de la population de sa ville ou par une moindre croissance ?
A moins d'avoir des critères qualitatifs à accoler à cette nouvelle population, le fait d'en retirer une quelconque fierté me laisse un peu coi (sachant qu'autour de moi, c'est plutôt source de malaise de voir sa ville s'étendre de plus en plus).
Et je dis ceci sans aucune acrimonie vis à vis de Toulouse, c'est une des deux ou trois grosses villes francaises que j'aimerais vraiment visiter bientôt.
Merci pour la réponse.
RT : ta manière de reposer la question sous un angle normatif/non normatif est très intéressante. Merci de l'avoir proposée.
En effet, en quoi une situation démographique en croissance/déclin est-elle un bonne/mauvaise "en soi" ? Peut-on appliquer un jugement de valeur à des chiffres ?
Plusieurs éléments me viennent immédiatement, de manière plus ou moins inorganisées :
- effectivement, au niveau géographique, on peut constater des petites villes à la croissance moindre connaître un indice de développement ("bien vivre", "bonheur") à bien plus élevé que dans une grande ville en croissance.
- pourtant, il reste imprimé dans les esprits que la croissance est essentielle et tu le constates. Pourquoi ?
- généralement, le principe de vie veut que la croissance est porteuse de vie là où le déclin signifie la possibilité d'une fin. Il reste un réflexe - me semble-t-il - assez reptilien de survie ramené à l'échelle du clan, de la tribu, puis aujourd'hui de la collectivité des citoyens.
- En terme d'aménagement du territoire, ces tensions nées d'une croissance/décroissance sont souvent très claires (Cf. réponse de Nijal) : une ville qui pèse moins démographiquement, pèse moins administrativement, donc fiscalement (assiette locale et allocation étatique). Elle est moins visible aussi (Cf. réponse de Ptiloulou, d'où le fait qu'avoir son "million d'habitants" est vital pour certains) et donc peu susceptible d'attirer investissement, population (tautologique me diras-tu), donc emplois (résidentiels ou stratégiques), donc infrastructures, etc. Tu peux demander à "Nat" de la section de Saint-Etienne qui est un cas très illustratif d'une ville ayant connu croissance puis déclin.
En parallèle et pour couronner le tout, tu as un nouveau courant idéologique et alternatif qui préconise le concept de décroissance et la ville étant ce qu'elle est, ce concept s'applique en premier lieu à elle. Cette philosophie peut aider les nimbys à s'appuyer sur une légitimité scientifique et intellectuelle dont ies sont dépourvues dans leur combat, quand il reste basiquement à l'échelle individuelle.
Loin d'être partisan d'une croissance à tout crin (Cf. le Languedoc Roussillon), je reconnais que la croissance est vitale, tout dépend de ton point de vue (citoyen, aménageur, politique, entrepreneur, propriétaire de gîte...) et des attentes que tu as du territoire donné. En tout cas, c'est mon parti pris.
Désolé pour le côté café du comptoir (et mon français atroce), je ne peux pas te faire une dissert en 3*3 ou 2*2 mais le coeur y est. =)
Merci pour les réponses argumentées, et en très bon français ;-)
J'avais évidemment cette vision croissance/emploi en tête mais je voulais savoir s'il n'y avait que ça ou quelque chose de plus "ancré" au plus profond de l'être. Finalement ma question, et je l'ai déjà posée souvent, revient à la notion de "fierté".
Une notion (et ce n'est pas un jugement de valeur que je fais là) qui m'échappe complétement.
Que l'on puisse être fier d'une oeuvre que l'on a accompli soit même (une entreprise, un poême, un meuble, une toile), je le comprends aisément. Mais que l'on puisse être fier, et par la même occasion, que l'on soit prêt à en découdre, juste par ce que l'on habite quelque part, ça me laisse perplexe.
P.S. : je voulais revenir sur le terme "nimbys" utilisé sans cesse. Est-ce que tout le monde ne l'est pas un petit peu ? Je trouve qu'il est employé de façon super péjorative à chaque fois (le mot l'étant lui-même il faut dire) alors que personne ne voudrait d'une voie ferrée ou d'une autoroute en façe de sa maison (il me semble).
Sur un forum tel que celui-ci, il est finalement logique que "nimby" atteigne un certain niveau d'impopularité... ou disons, pour rester euphémique et donc prudent, que la popularité du concept (et de sa réalité) soit moindre.
Quand à la fierté, j'ai une petite remarque : c'est un phénomène qui ressemble assez à celui des clubs de foot.
L'entreprise et la ville sont des "supports à fierté" assez comparables, me semble-t-il.
Tu m'enlèves les mots de la bouche !
A la question de RT, me sont venues plusieurs autres interrogations.
La forte croissance démographique que subit l'agglomération Toulousaine aujourd'hui implique la construction de nombreux logements, nouveaux quartiers , aménagements ... Et ceci doit sans doute se faire un peu dans la précipitation vu le nombre de demandes ...
N'avez-vous pas peur qu'au final, ces nouvelles réalisations soient bâclées et faits à la va-vite sans réelles réflexion ou concertation sur le devenir de ces nouveaux quartiers ? Et que finalement Toulouse finisse par perdre de son charme et sa qualité de vie. Raisons pour lesquelles elle attire tant aujourd'hui !
Actuellement, êtes-vous plutôt satisfaits de la transformation de votre ville et des futurs projets ?
Est-ce que, selon vous, l'arrivée massive et l'intégration des nouveaux habitants est bien gérée par votre ville ?
Je demande naïvement car je connais très peu Toulouse.
R.T. : Donc tu "sens"/"ressens" mieux cette fierté ou du moins la comprends-tu davantage ? L'engouement pour les clubs de foot sont un assez clair dérivé de la fierté urbaine (qu'elle peut alimenter en retour, comme à Marseille ou Guimgamp). Les drapeaux, les couleurs du clubs, l'hymne, la ferveur.
Donc si tu adores une équipe de foot, tu touches déjà du doigt le sentiment d'appartenance à une collectivité, une communauté de vie plus large, ici la ville.
La ville cristallise d'autant mieux cette énergie de "désir d'appartenance" que les communautés plus larges ont été tour à tour évincées : l'Etat (qu'est-ce que le patriotisme ?) ou la province (la renaissance des régions et le phénomène européen semble constituer un point d'inflexion intéressant).
R.T. et Lugdu, vous devriez venir, car Toulouse est très peu développée touristiquement, et à mon avis très peu connue. Visitez d'autres villes afin de pouvoir disposer d'une base comparative intéressante.
Il y a quelques chose d'inconnu et de très spécial à Toulouse...
Lugdu, viens à la section toulousaine, et tu verras à quel point ce que tu dis "théoriquement" est vrai. Beaucoup d'ébullition, d'idées, de fantasmes ou de projets vraiment réalisables, et une bonne dose d'énergie pour résister à la déception ambiante.
Personnellement, je suis très peu heureux de la manière dont les choses se font à Toulouse alors que les mouvements macroéconomiques et sociaux sont particulièrement puissants, et je le dis après comparaison avec des métropoles de classe supérieure. La démographie n'est qu'un domaine où s'exprime cette mutation, parmi d'autres.
Philippe a écrit:
Lugdu, viens à la section toulousaine, et tu verras à quel point ce que tu dis "théoriquement" est vrai. Beaucoup d'ébullition, d'idées, de fantasmes ou de projets vraiment réalisables, et une bonne dose d'énergie pour résister à la déception ambiante.
C'est exactement çà. L'énergie mise actuellement à analyser, disserter, anticiper sur des projets urbains quelque peu modestes, laisse imaginer la "détresse" urbaine des toulousains amateurs.
La défense des toulousains vis à vis de Toulouse (qui est assez incomprise vue de l'extérieur dans la modestie de ses projets urbains) explique peut être celà.
Je dirais tout simplement qu'à mon sens, la démographie toulousaine est un des seuls thèmes pour lesquels on peut réellement mettre Toulouse en avant car pour le reste ... c'est déception.
Et donc pour en revenir au développement urbain de Toulouse (pressé par la forte croissance démographique), il est quelque peu désorganisé et au coup par coup. Peut être que le concept de fabrique urbaine veille à créer un urbanisme global et non plus par à coups, mais je doute fort de ce concept dans le temps face à la pression démographique et économique. je pense que le concept des écoquartiers qui vont se développer à Toulouse sous la pression des élus écolos et verts de la nouvelle municipalité vont aussi se faire aux coups par coups et non dans un esprit d'ensemble urbain.
Le mal est déjà fait dans l'étalement et la mentalité des toulousains n'est absolument pas prête à une urbanisation véritablement urbaine.
Si vous venez à Toulouse, vous serez sûrement déçus car Toulouse n'est vraiment pas urbaine comme vous pouvez le penser à distance et vous serez sûrement déçus de découvrir plutôt un gros village avec des projets urbains de la dimension d'un gros village qu'une grande ville.
Il y a deux éléments à prendre en compte : l'état actuel et les projets.
En l'état actuel, et comme c'est traditionnement le cas, les territoires les plus agréables à vivre sont généralement le tissu urbain ancien et dense. Cependant, il est assez limité, notamment dans les banlieues qui sont rarement des bourgs historiques importants. Il est surtout de qualité au centre de Toulouse et dans ses proches quartiers.
Le tissu bâti des années 50-70 présente quelques réalisations intéressantes et coincide aussi avec une période où les élus ont eu une vraie ambition urbaine. C'est aussi l'époque comme partout des grands ensembles essentiellement concentrés sur Toulouse ville (superficie étendue).
Le vrai drame toulousain est d'avoir connu une croissance très vive depuis les années 70, ce qui correspond à la période de course à la maison individuelle à la campagne. Ce phénomène a pris une tournure très importante sur de nombreuses communes où le tissu bâti antérieur était limité. Résultat, on a beaucoup de banlieues sans âme et un périurbain qui s'est accrû sur des distances phénoménales.
En termes des projets actuels : après des décennies de négation du phénomène métropolitain par les édiles locaux (et d'urbanisme cassoulet), je serais plutôt optimiste quant à la prise en compte de nouvelles manières de faire la ville par les élus depuis quelques années (et ce déjà avant l'alternance de 2008). De nouveaux quartiers présentent des projets intéressantes et ambitieux que ce soit à Toulouse ou en proche banlieue, avec parfois un temps long de maturation. Le souci est que les initiatives publiques, pour intéressantes qu'elles soient, ne suffisent pas à répondre à l'ampleur des besoins. La majorité des constructions se fait en diffus, parfois de manière intéressante (en intensification sur certains secteurs) parfois de manière désordonnée en contribuant à l'étalement urbain. Seulement, il y a des considérations d'échelle de temps (achat du foncier, mis en oeuvre des projets) et d'ampleur des besoins (difficultés financières à intervenir aussi massivement : les communes et interco courent après la croissance en finançant les équipements et ne peuvent l'anticiper) qui font qu'il est difficile de maîtriser une telle croissance comme actuellement (qui soit dit en passant déborde des limites départementales et compte pour beaucoup dans les croissances des départements voisins - comme autour de Lyon je suppose).
J'espère avoir été un tant soit peu compréhensible et suffisamment synthétique
Je partage l'analyse d'Urba.
En revanche, vous serez surpris de voir une ville qui n'est pas "typiquement" française : pas classique, pas néoclassique, haussmannienne juste "histoire de", mais plutôt une pincée d'Italie...
Ne vous attendez pas à visiter une métropole d'1 million d'habitants, mais un très coeur de ville de 70 000 qui flotte sur la Garonne, avec des quais abrupts d'un autre temps qui s'effondrent littéralement dans la Garonne. C'est vraiment un spectacle d'asymétrie et d'irrégularité qui a son charme.
Et dîtes vous alors, au milieu des ces bâtiments et hotels particuliers Renaissance qu'autour de vous, il y a le nombre le plus élevé de permis de construire de France, avec Rhône-Alpes, davantage d'Emplois Métropolitains Stratégiques que Marseille qui continuent à augmenter à une vitesse fulgurante, 33 % des postes de cadres créés sur les 4 régions du grands sud ouest, entre 8 000 et 10 000 emplois de plus par an (avant crise), etc...
Même depuis Paris où je vis, ces chiffres me donnent parfois le vertige.
Georges Frêche aurait pu rester à Toulouse, et il aurait trouvé deux fois plus de boulot qu'à Montpellier ! voir davantage, car il aurait fallu traiter un passif urbain déjà important. Un Antigone en ville aurait été impossible vu l'occupation des sols.
Le problème démographique, réside dans le fait que la proportion de cadre est souvent surreprésentée dans les flux arrivants et cela pu créer une tension sur le marché local et accélérer par voie de conséquence un desserrement des constructions dans toutes les campagnes alentours avec une expansion formidable(ment galopante) sur des territoires relativement vide. Résultat, la région garde un taux record d'équipement des ménages en automobile.
L'AU 2009 devrait s'étaler sur plus de 3 500 km avec "seulement" 1,2 million d'habitants. Trouvez-vous cela optimal organisationnellement parlant ?
ce type de diffusion de l'habitat dans l'espace favorise trop la segmentation des espaces vécus dans des secteurs bien particulier et il est fort à parer qu'un très grand nombre d'habitants n'a pas conscience de l'échelle et de l'importance du phénomène démographique actuel.
Le plus puissant indice pour qu'ils le réalisent est la déferlante pavillonnaire à des dizaines de km, et aujourd'hui des cités fermées.
Urbanité d'impasse, à mon humble avis.
pour revenir au chiffre, je pense, d'après les mises en chantier sur 2008, que la croissance démographique va continuer, sur Toulouse..
A partir de 2009 et durant 1 ou 2ans le problème qui va se poser c'est le manque de nouveau logement, car la croissance ne devrait pas s'arrêter. Ce qui me fait dire ça , c'est qu'en cas de crise, le réflexe est, pour ceux qui sont prêt à bouger, c'est d'aller sur les villes et agglomérations qui leur semblent dynamiques.
Et si la natalité se maintien je suis prêt à parier qu'on va vers les +25 000/an.
Pour répondre à la question est-ce que l'urbanisation est planifiée ou désordonnée ( je simplifie), je confirme à part quelques gros projets elle a surtout été désordonnée jusqu'à maintenant. Il serait bien que celà change.
per tolosa totjorn mai
@urbatoulousain et Philippe : on sent bien votre amour de la ville dans vos propos, et ne vous en faites pas. Ce n'est pas parce que sur ce forum c'est essentiellement dans la démesure que les forumeurs sont heureux (et c'est bien normal étant donné le theme du forum) que tous recherchent la même chose.
Franchement, toutes les autres grosses villes françaises se résument un peu à ce que vous venez de décrire, de gros villages entourés de banlieues (+- riches) et de zones commerciales. L'urbanité m'interesse dans ce qu'elle a de différent à proposer dans chaque ville...et quoi de mieux que le coeur ancien de ces villes pour nous montrer leurs différences. Puisque les aménageurs actuels sont en train de transformer, au delà du centre ville ancien, toutes les villes pour qu'elles finissent enfin par se ressembler toutes, où que l'on aille, c'est justement dans le "village" central que l'on peut encore conserver traces du passé et des différences. Je serais donc heureux, en passant par Toulouse, de découvrir ce "gros village"
R.T. a écrit:
Je serais donc heureux, en passant par Toulouse, de découvrir ce "gros village"
Pourquoi pas organiser des rencontres nationnales PSS dans des villes différentes ? Une fois à Toulouse une fois à Lyon, une fois au Havre, une fois à Marseille ... Paris, Brest, Bordeaux, Orléans ....
Et ceux de la ville qui acceuille prépare une petite tournée urbaine et architectural.
Je suis tout à fait d'accord.
D'ailleurs, je m'époumone à dire que les gens n'ont pas à hésiter à nous contacter s'ils veulent passer visiter Toulouse, vu qu'on est devenu des pros des rencontres multisites/chantiers.
R.T. : ta réflexion est très juste. Au delà des spécificités, il existe souvent de grandes similitudes dans les grandes étapes de développement urbain des grandes villes françaises. C'est le constat de Robert Marconis quand il avait travaillé avec des spécialistes d'autres villes pour la rédaction d'un superbe livre collectif dont j'ai oublié le nom. (sorti en 2000 ?)
Voilà ce à quoi je pense depuis ma barre d'immeuble parisien.
http://www.depts.drew.edu/fren/toulouse6lo.jpg
urbatoulousain31 a écrit:
Depuis la faible évolution démographique nationale des années 70, aucun département français n'avait refranchi le seuil des 20 000 habitants de croissance annuelle quand même !
Si, la Seine-et-Marne entre les recensements de 1982 et 1990 (+23.882 habitants par an).
De plus il faut savoir que techniquement, la Haute-Garonne n'a en fait pas franchi le seuil de 20.000 habitants de croissance annuelle. En effet, les chiffres du recensement de 1999 avait été sous-estimés, ce dont s'est rendu compte l'INSEE avec la nouvelle méthode de recensement, donc l'INSEE a appliqué un ajustement de population chaque année entre 1999 et fin 2005 pour redresser les chiffres sous-estimés de 1999. Une partie de la croissance démographique française entre 1999 et 2005 est donc un simple ajustement comptable et non pas de la vraie croissance de population.
Pour la Haute-Garonne, la seule année disponible où il n'y a pas d'ajustement comptable est l'année 2006 (les années 2007 et suivantes n'ont pas encore été publiées). En 2006 la population de la Haute-Garonne s'est accrue de 18.650 habitants. En dessous du seuil de 20.000 donc.
oui wangchun, on a bien compris, mais on est pas loin des 20 000 qui doivent être atteint à ce jour.
mais bon, à la limite le principal n'est pas là mais dans la durée, et une croissance non seulement qui se maintient mais qui augmente, j'ose pas dire accélère, restons modeste et prudent.
Croissance dans une région qui a été "saignée" de sa population lors de la révolution industrielle, et qui par conséquent, surprends d'abord, étonne, pour finalement, finisse par durée, agace ceux que ça dérangent, je précise que je ne vise strictement personne ici.
Bref c'est un fait, qui apparemment devrait encore durée, car les raisons de sa croissance démographiques sont toujours présentent, du moins d'après mon humble avis.
Quant à vouloir la comparer aux autres villes françaises ( les grandes ), concernant sa structure, son urbanisme et sa densité, ça me parait difficile, car on a affaire ( je le vois ainsi) à une ville du sud, certe, mais occitane, colorée rappelant un peu l'italie ( déjà dit par philippe), mais aussi l'espagne et la catalogne, c'est pour ça je dis ville occitane, à voir c'est magnifique, même si tout est pas parfait.
Bref ça aussi ça attire, en dehors de l'économie et le climat.
per tolosa totjorn mai
RT, je compte sur toi pour nous donner ensuite ton ressenti sur Toulouse en comparaison à Lyon ou d'autres grandes villes que tu connais (concernant le centre ancien). Et si tu peux te rendre sur les chantiers des quartiers en cours, là, tu vas commencer à cerner l'étalement urbain propice à l'utilisation de la voiture car tu verras très vite que si tu veux voir quelques quartiers neufs ou en cours il te faudra très vite renoncer aux TCSP.
Wangchu : C'est la première fois que j'entends parler d'une sous-estimation des chiffres du recensement de 1999?
D'ou tiens tu cette affirmation STP?
urbatoulousain31 a écrit:
Wangchu : C'est la première fois que j'entends parler d'une sous-estimation des chiffres du recensement de 1999? D'ou tiens tu cette affirmation STP?
http://www.ined.fr/fichier/t_telecharge … is.411.pdf
Pour compenser la sous-estimation de 1999, l'INSEE a procédé à un ajustement comptable de +94.000 par an entre 1999 et 2006 : http://www.insee.fr/fr/themes/document. … d=0#inter1
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