Publicité
Trouvé à la base à cette adresse :
Marc Wiel a écrit:
L’ERREUR DE CHRISTIAN BLANC
J’avais envisagé de me référer dans le titre à la faute de l’abbé Mouret (*) pour illustrer l’idée de la difficulté de concilier l’inconciliable. C’est vrai que la pratique de l’urbanisme est une navigation prudente pour éviter une multitude d’écueils différents. Mais ici comme j’ai la conviction que nous allons gentiment dans le mur j’ai choisi un titre plus explicite.
[...]
http://www.cawa.fr/IMG/pdf/HCL41_pub_art_Wiel.pdf
Je vous le conseille, il est très intéressant ! (et offre un bon complément au débat mené dans le sujet sur le péage urbain à Paris )
Merci pour l'article, très intéressant, qui tombe en effet pile poil dans le sujet du débat sur les péages urbains...
Mais comme j'ai bien saturé le thread hier et que personne ne veut plus débattre, je te propose de le poster toi-même dessus!
Publicité
Le Figaro/AFP 25/02/10
Grand Paris: une taxe supplémentaire
Les services des ministères de l'Ecologie et de l'Economie envisagent la création d'une taxe supplémentaire en Ile-de-France pour financer la double boucle de métro automatique autour de Paris de Christian Blanc, selon un document de travail interne que s'est procuré jeudi l'AFP. Selon ce projet qui n'a pas encore été validé par le gouvernement, à l'actuelle taxe versée au conseil régional (taxe complémentaire à la taxe locale d'équipement) s'ajouterait une taxe additionnelle affectée à la future Société du Grand Paris.
Cette taxe serait assise sur la valeur de la surface des nouvelles constructions en Ile-de-France, à raison de 550 euros du mètre carré. Elle serait acquittée pour les constructions, reconstructions ou agrandissements de bâtiments de toutes natures, des maisons individuelles aux immeubles de bureaux. Le taux de la taxe serait généralement de 3% mais pourrait aller jusqu'à 15% pour certaines opérations d'intérêt national (OIN).[...]
Je ne sais pas ce que vaut cette info, mais ça peut être intéressant:
Paris Match a écrit:
Sarkozy réveille le Grand Paris
Enfin quelques lumières sur le Grand Paris, lancé en septembre 2007 par Nicolas Sarkozy et dont celui-ci semblait se désintéresser. Le président de la République a accordé à la revue ’A’A, reprise il y six mois par le financier Alexandre Allard, également propriétaire du George-V et candidat à diverses opérations immobilières de prestige dans la capitale, un entretien exclusif de 16 pages, présenté par l’Elysée comme « l’Acte II » de ce vaste chantier. En plein examen de la loi Grand Paris au Sénat, voilà qui devrait lever les nombreuses ambiguités planant encore sur le projet phare du quinquennat, suscitant la confusion au sein des équipes d’architectes ayant participé à la consultation initiale comme parmi les élus. Le président s’exprime notamment sur le rôle dévolu à Christian Blanc, secrétaire d’Etat au Développement de la région capitale, ainsi que sur le choix de son très controversé « grand huit » métropolitain, imaginé en parallèle du travail des équipes architecturales. Il donne également son avis sur la place de l’association Paris-Métropole, lancée auparavant par Bertrand Delanoë au sein d’une future gouvernance d’une capitale élargie, ainsi que sur la mission de l’Atelier du Grand Paris récemment créé.
A lire Jeudi 4 mars dans le numéro 3 de « L'Architecture d’Aujourd’hui ».
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Po … is-170619/
Un entretien de 16 pages d'un président de la République dans une revue d'architecture, ce n'est pas si courant, non ?
Toutefois, d'après AP, l'entretien ne fait que huit pages...
AP a écrit:
"Le Grand Paris est pour moi une évidence". Dans une interview de huit pages à paraître mardi dans un supplément de la revue "L'Architecture d'Aujourd'hui" (AA), Nicolas Sarkozy expose sa vision ambitieuse de la région capitale qu'il espère profondément remodeler dans les dix prochaines années pour reconnecter les quartiers, la ville de Paris et ses banlieues, avec des projets urbains et architecturaux de qualité, tout en préservant la richesse d'un passé riche, mais lourd à gérer.
http://fr.news.yahoo.com/3/20100226/tpl … b2994.html
... et Le Figaro indique pour sa part que l'entretien fait "une dizaine" de pages (http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 … paris-.php), avec quelques révélations comme un complexe Auchan qui sortirait de l'ordinaire...
Les barons locaux dégainent déjà l'artillerie lourde, des fois que le grand timonier national s'aviserait de venir leur piquer leur petit bout de gruyère. Comme on disait jadis des Bourbons, il y en a qui n'ont vraiment rien compris, ni rien appris...
Grand Paris: Huchon stigmatise Sarkozy
AFP
26/02/2010
Dans un communiqué, le président du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon (PS) affirme qu'"en mettant de côté toute démarche partenariale avec les collectivités locales", le projet de Grand Paris décrit par Nicolas Sarkozy dans une interview à la revue L'Architecture d'Aujourd'hui "se résume de plus en plus au fait du prince".
[...]
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ … arkozy.php
Grand Paris: Delanoë déçu par Sarkozy
AFP
26/02/2010
Dans une interview à paraître mardi prochain dans la revue "Architecture aujourd'hui", le président de la République "a choisi de s’exprimer à nouveau sur l’enjeu du Grand Paris". Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a regretté dans un communiqué "cette intervention directe dans la campagne" qui "contredit manifestement ses propos récents, quand il rejetait l’hypothèse même d’une telle immixtion. Il est particulièrement regrettable que ce changement de pied brutal se fasse en instrumentalisant la question majeure du Grand Paris".
[...]
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ … arkozy.php
La partie que j'ai trouvée la plus poilante dans la réaction pseudo-offusquée de Delanoë c'est la suivante:
Il serait temps, selon Bertrand Delanoë, "que l’Etat rompe avec une forme de condescendance vis-à-vis de Paris évoqué dans cette interview comme le 'petit Paris' comparé à Venise et qu’il faudrait réinventer, formules particulièrement inadaptées pour une Capitale qui a gagné 70.000 habitants en 10 ans, dont le PIB représente à lui seul 10% de la richesse nationale".
D'après vous, vous croyez qu'il fait juste preuve de mauvaise foi politicienne, ou bien croit-il vraiment aux énormités qu'il sort, ce qui serait pire ?
Déjà plus intéressant comparé aux inepties de campagne menéees par des petits élus locaux sans envergure rapporté précedemment par wanchun (sauf peut-être pour une petite ville de 5000 habitants du fin fond de la Creuse) :
Malgré les débats entre élus parisiens, ces derniers mois, Nicolas Sarkozy est clair : il faut «affronter sans tabou la question de la densité et de la hauteur des constructions». «Chaque fois que c'est possible et pertinent, dit-il, il faut ajouter des étages aux immeubles, construire des nouvelles tours, ou même simplement recoller les maisons les unes aux autres.» L'urgence, c'est de «stopper une dérive pavillonnaire qui gangrène nos paysages ». Sarkozy souhaite aussi supprimer les frontières de Paris «en escamotant le plus possible le mur que constitue le boulevard périphérique ». Paris est aujourd'hui «un cœur coupé de ses membres», dit-il, «menacé d'infarctus».
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 … paris-.php
Je résume :
- De la hauteur et de la densité
- Eviter l'étalement urbain pavillonnaire
- De l'identité :
En matière de lieux architecturaux symboliques de ce Grand Paris, le président provoque. Il rapproche ainsi la Philharmonie de Paris, en cours de construction dans le XIXe arrondissement de Paris et un projet du groupe Auchan «commercial, culturel, sportif et récréatif »... Il reprend par ailleurs à son compte une idée de l'architecte Frank Gehry de «relooker la tour Montparnasse, pour en faire un symbole de la créativité échevelée du nouveau Paris ...
- Effacer visuellement la coupure du périphérique (élément phare avec les lieux à forte identité architecturale et les transports selon moi pour pouvoir faire un "vrai" Grand Paris).
- Il manque juste l'aspect transport en commun dans cet article (mais bon, tout le monde connaît déjà le projet du grand 8).
Après, comme toujours avec Sarko, reste à espérer que les paroles seront suivies des faits car n'oublions pas que nous avons affaire à un grand gesticulateur qui brasse beaucoup d'air...
Your rules really begin to allow me.
^^Le problème c'est que Sarkozy n'ayant aucun pouvoir sur Paris, tous ces projets n'iront pas bien loin au delà des mots. Relooker la tour Montparnasse par exemple. Formidable ! Mais concrètement, Sarkozy n'a aucun pouvoir là-dessus. Ce sont justement ces "petits élus locaux sans envergure" dignes d'un gros bourg de la Creuse qui détiennent le pouvoir à Paris (grand et petit). Et pourquoi ça ? Parce que Sarkozy n'a jamais sérieusement envisagé de créer un Grand Paris administratif et politique qui pourrait être le pilote dans l'avion pour porter tous ces grands projets.
Alors si Sakozy veut vraiment que tous ses projets et toutes ses idées soient autre chose que simplement des mots, de deux choses l'une : soit il renationalise Paris et l'Île-de-France en supprimant la mairie de Paris et la région et donnant tout le pouvoir aux préfets de l'Etat (i.e. retour à avant les années 1970), soit il crée enfin le Grand Paris administratif et politique que tous les esprits éclairés attendent. Ne faire ni l'un, ni l'autre, c'est rester dans le verbiage qui remplit peut-être les pages de magazines d'architecture, mais n'a aucune conséquence pratique dans la réalité.
Indy G a écrit:
Je résume :
- De la hauteur et de la densité
- Eviter l'étalement urbain pavillonnaire
Très bonne idée, c'est formidable... mais dans ce cas, pourquoi le tracé du Grand Huit se situe-t-il à la limite de la tâche urbaine de Paris ? Je ne comprends pas la logique des arcs Aulnay-Noisy et Versailles-Massy. Ils sont tellement excentrés qu'ils ne peuvent que favoriser l'étalement urbain.
Autre problème : c'est une erreur d'associer hauteur et densité comme s'il s'agissait de la même idée. Lorsqu'on parle de densifier la "zone dense", on parle de transformer des routes nationales pourries (avec leurs terrains vagues et autres garages Speedy) en véritable avenue urbaine. On parle de créer une vie de quartier de proximité, et cela ne peut se faire qu'avec un minimum de densité.
J'étais à Ris-Orangis et Vigneux aujourd'hui. Là-bas, il y a de la hauteur, mais il n'y a pas de densité. Les zones sont mortes, et heureusement qu'il y a un petit centre-ville à Draveil (entre les deux) pour créer un petit peu de vie sociale.
Densifier ne veut pas dire déshumaniser, c'est tout le contraire ! Malheureusement, dans l'esprit du grand public, c'est idée à encore la vie dure. Le défi est de faire comprendre que densification rime avec humanisation. On en est encore loin...
PARIS BELONGS TO EVERYONE.
Métropolitain a écrit:
Très bonne idée, c'est formidable... mais dans ce cas, pourquoi le tracé du Grand Huit se situe-t-il à la limite de la tâche urbaine de Paris ? Je ne comprends pas la logique des arcs Aulnay-Noisy et Versailles-Massy. Ils sont tellement excentrés qu'ils ne peuvent que favoriser l'étalement urbain.
Selon Indy G, Sarkozy parle d' "étalement pavillonaire", pas d'extension urbaine.
Un métro, s'il n'est pas associé à des parkings relai, ne peut pas créer de l'étalement pavillonaire : l'accessibilité qu'il crée est limitée au pourtour des gares, et ne favorise en rien le tissus suburbain. Au contraire, elle tend plutôt à créer de la densité.
Maintenant, tu peut dire qu'en créant de nouveaux centres denses loin dans la région, il produira une "banlieue" à ces centres. En cela, tu n'as peut être pas tord.
Seulement, tu peux constater que mis à part le Plateau de Saclay, toutes les zones traversées sont déjà bien inclues dans l'unité urbaine de Paris. La ville ne s'arrête pas aux limites de la petite couronne! Elle s'étend jusqu'à Val d'Europe, Sénart ou St Quentin!!!
On parle de créer une vie de quartier de proximité, et cela ne peut se faire qu'avec un minimum de densité.
C'est vrai, mais attention à ne pas faire de relation réciproque. Si la proximité ou l'urbanité exige une densité minimum, la densité ne crée pas l'urbanité. Des cités dortoirs peuvent être très denses, et des petits bourgs très urbains. L'urbanité, c'est un mélange de densité et de mixité. Densifier l'habitat sans amener d'activités ne mène à rien d'autre qu'à des cités dortoirs...
Lupus a écrit:
Selon Indy G, Sarkozy parle d' "étalement pavillonaire", pas d'extension urbaine.
Un métro, s'il n'est pas associé à des parkings relai, ne peut pas créer de l'étalement pavillonaire : l'accessibilité qu'il crée est limitée au pourtour des gares, et ne favorise en rien le tissus suburbain. Au contraire, elle tend plutôt à créer de la densité.
Désolé Lupus mais voici 2 exemples historiques qui te contredisent :
- Le métro londonien à contribuer à étaler la ville en reliant le centre à des zones encore rurales à bâtir (Il a même été financé par la vente de ces terrains).
- Le RER, depuis les années 60/70 a activement participé à l'étalement urbain de la région parisienne.
Les deux réseaux ont facilité le développement de l'habitat individuel dans les deux villes.
Maintenant, tu peut dire qu'en créant de nouveaux centres denses loin dans la région, il produira une "banlieue" à ces centres. En cela, tu n'as peut être pas tord.
Seulement, tu peux constater que mis à part le Plateau de Saclay, toutes les zones traversées sont déjà bien inclues dans l'unité urbaine de Paris. La ville ne s'arrête pas aux limites de la petite couronne! Elle s'étend jusqu'à Val d'Europe, Sénart ou St Quentin!!!
Construire un métro en coeur d'agglomération densifie, c'est incontestable. Mais s'il traverse des zones excentrées et irréguliérement bâtie avec une très faible densité, il va forcément dans le sens d'un étalement, c'est mécanique.
C'est vrai, mais attention à ne pas faire de relation réciproque. Si la proximité ou l'urbanité exige une densité minimum, la densité ne crée pas l'urbanité. Des cités dortoirs peuvent être très denses, et des petits bourgs très urbains. L'urbanité, c'est un mélange de densité et de mixité. Densifier l'habitat sans amener d'activités ne mène à rien d'autre qu'à des cités dortoirs...
Effectivement, on est bien d'accord que les questions de densité et de hauteur sont différentes, et c'était exactement mon propos.
Je comprends ta nuance entre densité et urbanité, et tu as raison sur ce point là. Cependant, c'est une erreur de croire que les cités HLM sont denses, elles ne le sont pas. Vigneux-sur-Seine, malgré ses tours résidentielles de 80m, n'est pas dense. L'emprise des tours au sol est certes faibles, mais les parkings et la terre retournée qui les entourent réduisent très nettement la densité du quartier.
La densité de population est supérieure à Neuilly-sur-Seine qu'à la Cité des 4000. Donc non, la hauteur n'est pas du tout synonyme de densité, loin de là.
Ce qui est clair, c'est qu'on ne parviendra à restructurer les routes nationales en déshérence qu'en leur apportant une attractivité nouvelle (cf, projet type métrophérique ou Arc Express). Cela aménera nécessairement vers plus de densité, et - effectivement ce n'est pas garanti mais on peut l'espérer - vers plus d'urbanité.
La seule garantie que l'on aille réellement vers quelque chose d'à la fois plus urbain et plus cohérent, c'est la mise en place d'une communauté d'agglo unique pour piloter l'ensemble des politiques d'urbanisme. Et donc (on retombe au coeur du sujet), cela signifie nécessairement l'émergence d'un vrai Grand Paris administratif.
PARIS BELONGS TO EVERYONE.
Les Indiscrets a écrit:
"En construisant une armature 'primaire' permettant une circulation très rapide d'un bout à l'autre du Grand Paris, complétée par des dessertes de proximité très capillaires, chacun pourra vivre où il souhaite et travailler où il trouve un emploi, sans passer sa vie dans les transports", argumente Nicolas Sarkozy.
http://www.lesindiscrets.com/article-91 … paris.html
Le Parisien a écrit:
"A l'évidence, il faut inventer des conditions permettant plus de liberté: liberté de construire plus et mieux; liberté de circuler plus vite et plus écologique; liberté de créer plus facilement des projets et des entreprises", affirme-t-il.
http://www.leparisien.fr/flash-actualit … 829885.php
Aaarg....
Alors que le doute était encore possible (et je m'efforçait de m'y tenir), c'est officiel : ce métro sera bien une centrifugeuse à Neuneu, générant ségrégation urbaine, il allongera des distances de transport, ne réglera pas la question des temps de trajet mais déséquilibrera un peu plus la région...
Le JDD a écrit:
Ça veut dire qu’il faut stopper d’urgence une dérive pavillonnaire qui gangrène nos paysages, à Paris et bien au-delà."
http://www.lejdd.fr/Politique/Elections … is-175463/
Le Nouvel Obs a écrit:
"il faut intensifier les constructions pour limiter les besoins de déplacement, tout en renforçant la nature dans la ville"
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches … _pari.html
Le pire, c'est qu'il le défend sous le signe de l'écologie, du désenclavement et de la luttre contre l'étalement urbain... On est dans le même grand paradoxe qu'avec Delouvrier dans les années 60 : appeler à la proximité tout en augmentant la vitesse des déplacements...
(pour comprendre pourquoi je m'exprime ainsi, lire le débat avec Organedh sur le sujet "Ligne du Grand Paris", ainsi que le sujet sur un "Péage Urbain à Paris")
Bien vu Lupus.
Tes extraits du discours du Président sont très bien choisis pour mettre en évidence le paradoxe de l'Elysée sur la question.
Effectivement, on ne peut pas en même temps vouloir circuler rapidement d'un bout à l'autre de la grande couronne et dans le même temps vouloir densifier le coeur de l'agglomération. La fluidité de la circulation favorise nécessairement l'étalement urbain.
Le plus ironique dans l'histoire, c'est que le projet de Christian Blanc va favoriser l'étalement alors même que, depuis 10 ans, le phénomène perd en vigueur partout en IDF, sauf en Seine-et-Marne.
J'apporterai cependant une légère nuance. L'idée générale d'accroître la mobilité n'est pas mauvaise en soit, mais cela doit être circonscrit au coeur de l'agglomération. Le problème évident de Paris, c'est le contraste saisissant de mobilité de par et d'autre du périphérique. Je ne connais aucune ville au monde où il existe un contraste aussi fort. Cette différence incite la population à se tasser au plus prêt de Paris intra-muros, ce qui génère des coûts du logement exhorbitants... et favorise les disparités sociales.
C'est pour cette raison que je crois Métrophérique beaucoup plus efficace que le Grand Huit. Il permet d'augmenter l'attractivité de zones peu desservies par les transports, tout en étant peu éloignées finalement du centre de Paris. Le tracé est également idéal pour un maillage optimal avec le réseau existant, ce qui permettrait une véritable irrigation des territoires du coeur de l'agglomération dans toutes les directions.
PARIS BELONGS TO EVERYONE.
C'est un peu le paradoxe de tous les péquins lambdas sur la question, depuis Marcel avec son béret jusqu'à Nicolas et sa rollex. On veut de l'écologie, mais sans remettre en question son mode de vie. Equation du Nénuphar...
Architecte et urbaniste, bref, citoyen !
Metropolitan a écrit:
La seule garantie que l'on aille réellement vers quelque chose d'à la fois plus urbain et plus cohérent, c'est la mise en place d'une communauté d'agglo unique pour piloter l'ensemble des politiques d'urbanisme. Et donc (on retombe au coeur du sujet), cela signifie nécessairement l'émergence d'un vrai Grand Paris administratif.
Pas avant 2030 au mieux.
Le plus ironique dans l'histoire, c'est que le projet de Christian Blanc va favoriser l'étalement alors même que, depuis 10 ans, le phénomène perd en vigueur partout en IDF, sauf en Seine-et-Marne
Pas forcément, étalement urbain ne veut pas forcément dire étalement pavillonnaire.
Métrophérique, c'est essayer de rattraper le retard des 20 dernières années, le projet de Blanc, aussi critiquable soit-il réfléchit certainement plus sur l'avenir de la région. Car il ne faut pas se leurrer, une métropole comme Paris (le Grand) va continuer de croître et donc, dans une certaine mesure, de se densifier ET s'étaler (il faut juste faire en sorte que ce ne soit pas que par le pavillonnaire).
L'idéal serait d'ailleurs que les 2 projets se fassent et soient complémentaires.
Et écologie et étalement urbain ne sont pas incompatibles si le réseau efficace des transports en commun permet d'éviter au maximum l'utilisation de l'automobile.
Your rules really begin to allow me.
C'est certainement le point qui, en tant que parisien, me gène le plus. Je préfèrerais (et de loin) qu'on s'occupe des besoins de déplacements existants aujourd'hui en petite et moyenne couronnes avant de plancher sur ceux des 20 à 30 (et plus) prochaines années. On est quand même dans une situation ou des millions de parisiens (franciliens seraient plus adaptés ici) ne se voit proposer qu'une offre de transport déficiente. Les progrès à faire dans cette bande comprise entre le Périph' et la Francilienne sont énormes.
Si le projet de C. Blanc me semble intéressant il me semble aussi assez déconnecté (de par son ampleur et les solutions technologiques adoptées) de la situation actuelle. De plus, j'ai du mal à croire qu'on aura réellement besoin de fortement urbaniser des endroits comme le plateau de Saclay d'ici à une vingtaine d'année. Je parie que l'effort va continuer à se porter sur la ville centre (Paris et les départements centraux) et que c'est là qu'il faut investir en terme de TC lourds. Il y a là encore énormément de place et de latitude pour densifier/renouveler le tissu urbain.
Une solution permettant d'avoir un Métrophérique, un Grand Tram complet et un réseau de Tangentielles sans aucunes des concessions prévues (je veux dire passages urbains et sans connectivités entre les différents arcs) me paraît bien plus alléchant que la double boucle du Grand Huit.
Indy G a écrit:
Pas forcément, étalement urbain ne veut pas forcément dire étalement pavillonnaire.
Métrophérique, c'est essayer de rattraper le retard des 20 dernières années, le projet de Blanc, aussi critiquable soit-il réfléchit certainement plus sur l'avenir de la région. Car il ne faut pas se leurrer, une métropole comme Paris (le Grand) va continuer de croître et donc, dans une certaine mesure, de se densifier ET s'étaler (il faut juste faire en sorte que ce ne soit pas que par le pavillonnaire).
L'idéal serait d'ailleurs que les 2 projets se fassent et soient complémentaires.
Et écologie et étalement urbain ne sont pas incompatibles si le réseau efficace des transports en commun permet d'éviter au maximum l'utilisation de l'automobile.
D'accord pour dire qu'il ne faut pas confondre extension urbaine et étalement pavillonnaire. D'accord pour dire que cette extension est, dans une certaine échelle, inéluctable (d'ailleurs, même le projet de SDRIF, pourtant très rigoriste à ce sujet, prévoit l'urbanisation massive de Val d'Europe et de Sénart).
D'accord pour dire que l'étalement urbain créé par l'extension des transports en commun est un étalement urbain qui utilisera les transports en commun - du moins pour les relations domicile-travail; les relations domicile-loisirs risqueront, elles, de se faire en véhicule individuel -.
Par contre, ce que je condamne, c'est le fait qu'on continue de laisser penser que tout le monde pourra continuer à traverser la région quotidiennement pour aller au travail. Je crois que c'est un vrai moteur de ségrégation sociale, de spécialisation des territoires et de perte d'urbanité. Je pense surtout que c'est irresponsable.
Le pire étant qu'on continue de proposer ce modèle tout en appelant dans la même interview que l'objectif est de "limiter les besoins de déplacement".
C'est une contradiction hurlante à mon avis...
Le Schéma de Blanc ne me semble pas forcément absurde s'il garde la vitesse commerciale d'un RER (voire moins), et s'il réserve la grande vitesse aux fonctions métropolitaines et de loisirs (une sorte de TGV métropolitain, en fait). Là, c'est tout le contraire...
S'il s'agit de faire des navettes domicile travail, le combo Arc-Express - Tangentielles et SURTOUT rénovation des RER me semble bien plus pertinent.
De toutes façons posez-vous la question suivante. De ces deux choix lequel préférez-vous :
-a : le grand huit de Christian Blanc
-b : rien du tout, stagnation de tous les réseaux comme depuis 15 ans
Pour moi le choix est vite fait. Le grand huit de Blanc n'est peut-être pas l'idéal, mais c'est mieux que rien. Et vu le contexte actuel et la nullité des dirigeants de la région et de la ville de Paris, c'est bien le "rien" qui est ce qui nous menace le plus si le grand huit de Blanc ne se fait pas (je range les tramways gazonnés et autres couloirs de bus avec de zolis bacs de fleurs dans le "rien").
Si tu me demandes mon avis je te répondrais que ta vision, hautement politique, de la chose est fortement biaisé.
Tu peux pas prétendre que le Grand Huit va se faire et en même temps réduire à néant (ou passer sous silence) le travail du STIF.
Tu peux pas prétendre que le Grand Huit va se faire et en même temps réduire à néant (ou passer sous silence) le travail du STIF.
Sans évoquer l'aspect purement politique de la chose, que nous a proposé le STIF de vraiment concret et réalisable depuis 15 ans en terme de TC lourds pour que l'Etat en soit venu à y mettre son grain de sel ?
Your rules really begin to allow me.
S'il s'agit de faire des navettes domicile travail, le combo Arc-Express - Tangentielles et SURTOUT rénovation des RER me semble bien plus pertinent
Tout à fait d'accord, rien à redire sauf que, comme l'évoque wanchun, ce sera le grand 8 ou 4 nouvelles lignes de Tram pour les 20 prochaines années, donc, faute de mieux, je préfère le Grand 8.
Par contre, ce que je condamne, c'est le fait qu'on continue de laisser penser que tout le monde pourra continuer à traverser la région quotidiennement pour aller au travail
Oui et non, l'idéal serait évidemment de réduire la distance domicile/travail mais il ne faut pas oublier que nous pensons à l'échelle d'une métropole mondiale et non d'une ville de province (ce n'est pas péjoratif mais juste une question d'échelle).
Une ville comme le Grand Paris ne peut s'affranchir de l'idée d'un seul bassin d'emploi sinon elle perd fatalement de son attractivité. "Bloquer" d'une façon ou d'une autre (par l'augmentation des temps de trajet "en ne faisant rien" pour améliorer les dessertes des franges de l'IDF (petite et grande couronne) ou en mettant des prix prohibitifs pour les TC "rapides" ne favoriseront guère la "reconcentration" du logement près des emplois à moins de faire en sorte que le coût du m2 soit le même dans l'intra-muros et les villes limitrophes de Paris que dans le fin fond du 91, 95 et 77. Sinon autant dire que la petite couronne ne sera plus habitée que par des célibataires ou couples sans enfants... Ou bien alors que les temps de trajet vont encore augmenter ce qui me semble le scénario le plus probable (en attendant une hypothétique mutation en province (pour les fonctionnaires) ou une place dans une autre entreprise qui n'a pas besoin d'une localisation parisienne.
Effectivement il existe bien des entreprises qui se rapprochent de leur main d'oeuvre (Saint-Denis, Val de Fontenay, Noisy-le-Grand) mais il serait illusoire de croire qu'ils absorberont un jour toute la main d'oeuvre "locale". Et ceci sans compter le fait que les membres d'un ménage ne travaillent pas toujours dans le même secteur géographique (on peut très bien envisager un travailleur qui a la chance de bosser à 5 minutes à pied et l'autre qui bosse à l'autre bout de l'IDF).
On ne se passera pas demain du QCA et de LD, il faut donc optimiser les TC au mieux afin de rendre TOUS les bassins d'emploi d'IDF accessibles en des temps raisonnables (tout en prêtant attention à ce que ça ne favorise pas un étalement pavillonnaire. Il y a matière à créer de la ville et de la vie un peu partout, c'est un pari (Paris ) à relever et ça reste largement jouable car les élus, que ce soit au niveau local (permis de construire etc.) ou national (le Grand 8 ou autre TC lourd structurant), ont tous les leviers (sauf l'économique mais celui-ci est fortement induit par le reste).
Il ne faut pas se tromper d'échelle, le Grand Paris ce n'est pas Paris + petite couronne, il déjà largement dépassé de fait ces limites là. Alros certe, le Grand-8 ne n'est pas une solution pour les pbs de transport des parisiens aujourd'hui mais il anticipe sur ce qu'ils seront demain (au moins le grand 8 ne se trompe pas d'échelle).
Your rules really begin to allow me.
Heu... On peut se plaindre du manque d'investissements généralisés pendant 15 ans (quoi que la mise en service du M14 et du RER E ont eu lieu en 1998 et 1999 et que le chantier de l'interco du RER D a commencé en même temps que celui de Météor) mais faudrait pas mettre tout sur le dos de la Région. L'Etat a aussi sa part de responsabilité. Je tiens quand même à rappeler que la régionalisation complète a seulement eu lieu en 2005. Depuis, si les chiffres Wikipedia sont exacts, le financement du STIF a explosé. On est passé de 3,9Md€ en 2005 à 7,4Md€ en 2008.
Alors certes, il n'y a pas eu de grands projets (à part la Tangentielle Nord, le début du renouvellement du matériel Transilien, les lignes de tram et de tram-train en banlieue et les mini-prolongements de métro) jusqu'à présent. Mais, et c'était perceptible avant même que l'Etat ne décide de s'imiscier dans les affaires régionales, la Région avait commencé à prendre conscience qu'elle allait devoir faire plus. Le prolongement du RER E était déjà en bonne voie. Celui du M14, tout comme le projet Arc Express, commençait à prendre corps. On est loin du prétendu immobilisme.
Heu... On peut se plaindre du manque d'investissements généralisés pendant 15 ans (quoi que la mise en service du M14 et du RER E ont eu lieu en 1998 et 1999 et que le chantier de l'interco du RER D a commencé en même temps que celui de Météor)
Effectivement mais justement, c'était à l'époque où il n'y avait pas eu la régionalisation complète et ça avait été décidé à l'époque Mitterrand, donc je ne veux pas que ça devienne un débat "la gauche ne fait rien et la droite fait tout".
Je pense plutôt que la "régionalisation complète" de l'IDF est une grosse erreur et un secteur aussi "stratégique" que l'IDF ne peut rester dans les mains d'un pouvoir purement "local" où chaque élu veut son petit tram sur sa commune sans se soucier de ses voisins.
Les grand aménagements en transports ont été fait par des volontées très "politique" au sens jacobin du terme, par de fortes personnalités (les derniers en date Mitterrand et, qu'on le veuille ou non, Sarkosy).
Oui, le STIF avait commencé à "imaginer" Arc Express (surtout en période pré-électorale), en l'imaginant en tronçons, pas forcément raccordables entre-eux (ça c'est fun comme idée, du génie à l'état brut) et à une échéance qu'aucun d'entre-nous n'aurait vu un jour (du moins complet). Et tout ça aurait certainement fini un jour (faute d'ambition et de moyens) en 4 jolies lignes de Tram ou mieux, un bus en site propre, faisant le tour de Paris à 2 km du périph.
Et tout le monde aurait été content, vantant les qualitées écolo de l'idée. Et pendant ce temps les franciliens s'entassent tels des japonais dans des métros bondés et les shadoks pompèrent encore et encore.
Your rules really begin to allow me.
Je ne partage absolument pas ta vision pessimiste sur Arc Express. La "dégénération" d'une ligne orbitale en boucle de tram avait déjà eu lieu. La vision Métrophérique/Arc Express s'appuyait justement sur le fait qu'on s'était rendu compte que le schéma Grand Tram ne fonctionnait pas suffisamment et que les besoins de déplacements rapides à long cours existaient réellement dans un contexte de thrombose généralisé de l'hyper-centre et de manque de connectivité avec elle-même de la périphérie.
Quand à l'existence des différents Arcs... je ne suis pas encore sûr que les quatre soient nécessaire à l'heure actuelle. A l'est le RER E (doublé par le T1) assure assez bien cette fonction et le prolongement de la Tangentielle Nord vers le sud-est de Noisy-le-Sec pourrait s'avérer suffisant. A l'ouest, la géographie est extrêmement difficile (la présence de la Seine, de diverses "proéminences collineuses" et du Bois de Boulogne) rendent le projet d'autant plus difficile que le T2 est très efficace sur ce corridor. En comparaison, les besoins sur les deux autres arcs sont bien plus importants et le terrain bien plus favorable. Les études sont aussi bien plus poussées. Il se pourrait même que, une fois revenue à la dure réalité économique et budgétaire, le Grand Huit/Arc Express se tourne vers le même genre de phasage.
Quand à ta première affirmation. Je pense que la Région peux très bien se gérer elle-même. Il n'y pas/plus de raisons que l'Etat s'implique plus politiquement à Paris qu'ailleurs.
Ma théorie étant que la période 2000/2008 de désinvestissements apparents n'était que le contre coup de l'importance des nombreux investissements actés lors de la période précédente (normalement seul le RER E ou le M14 aurait dû être financé) - une sorte de gueule de bois - et le contre coup de la période de régionalisation. Je crois que le passage de flambeau ne s'est pas fait en douceur (la première réunion du STIF nouvelle formule aura eu lieu courant 2006 alors que l'Etat s'est désengagé en 2005) et qu'il a fallu une période pour digérer le changement de leadership. Une période d'adaptation. D'ailleurs, considérant tout ça, le bilan sur ces années là n'est pas si mauvais.
Pour finir je te signalerais que le pouvoir n'est pas descendu au niveau local mais au niveau régional qui le transcende.
Publicité