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Population actuelle des centres médiévaux des villes françaises

 
#26
15-11-2010 19:39
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wanchun
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+ Aix-en-Provence.

Là c'était facile. Les limites de la ville médiévale sont très nettement visibles, et contrastent fortement avec la ville d'après le début de la Révolution industrielle. Les IRIS correspondent parfaitement.

On voit qu'Aix-en-Provence est bien plus qu'une banlieue de Marseille. Son centre médiéval est plus grand et plus peuplé que celui de Grenoble ou Nice. Si Aix était située ailleurs dans le sud de la France, elle serait probablement le centre d'une grande aire urbaine comme Montpellier. C'est aussi une ville très belle pour ceux qui ne connaissent pas. Sans doute la plus belle ville du sud de la France avec Nice. Avec une propreté "suisse" comparé à Marseille.

Aix-en-Provence :
12.352 habitants (1999) / env. 16.000 habitants en 1806
Superficie : 0,65 km²
Densité : 18.922 hbts/km² (1999)
/ env. 25.000 hbts/km² en 1806
http://i53.tinypic.com/s2ur6e.png


Si on enlève le quartier Mazarin au sud du centre médiéval, qui n'a été inclus dans les remparts de la ville qu'en 1646, et qui n'était pas encore entièrement urbanisé au début du 19è siècle, on trouve une densité de population encore plus élevée.

10.159 habitants (1999)
Superficie : 0,46 km²
Densité : 21.994 hbts/km² (1999)

http://i51.tinypic.com/xni7ls.png

Dernière modification par wanchun: 22-12-2010 22:02
#27
15-11-2010 19:53
Guimard Champ
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Superbe travail  B6
Grenoble ayant déja été fait, je serais assez curieux de voir ce que donne Orléans, qui est dans le même cas que Aix puisque les limites médiévales sont également bien visible (intra mail), sauf peut être au sud avec le quartier de la rive gauche...

#28
15-11-2010 21:38
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midi.31
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super travail, mais évitons les avis subjectifs et personnel de plus ville de " tel endroit", c'est un truc à polémique.


per tolosa totjorn mai

#29
15-11-2010 22:21
Nijal
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C'est son avis, et ça n'engage que lui.

#30
15-11-2010 22:41
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artemis
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wanchun a écrit:

+ Aix-en-Provence.

Là c'était facile. Les limites de la ville médiévale sont très nettement visibles, et contrastent fortement avec la ville d'après le début de la Révolution industrielle. Les IRIS correspondent parfaitement.

On voit qu'Aix-en-Provence est bien plus qu'une banlieue de Marseille. Son centre médiéval est plus grand et plus peuplé que celui de Grenoble ou Nice. Si Aix était située ailleurs dans le sud de la France, elle serait probablement le centre d'une grande aire urbaine comme Montpellier. C'est aussi une ville très belle pour ceux qui ne connaissent pas. Sans doute la plus belle ville du sud de la France avec Nice. Avec une propreté "suisse" comparé à Marseille.

Je dirais même la plus belle ville de France avec un charme et une douceur de vivre incomparable, mais natif d'Aix je manque peut-être d'objectivité, il me semble par contre peu sérieux de lui prophétiser un meilleur destin si elle avait été  dans un autre contexte géographique.  Aix-en-Provence n'a pas connu la révolution industrielle, son développement économique s'est fait avec retard et en partie grâce aux investissements des industriels marseillais de l'époque, Aix-en-Provence bénéficie également d'un aéroport international et d'une gare TGV, autant d'infrastructures propice au développement que sa seule taille n'aurait pu justifier; de même que son héritage historique de ville universitaire se serait certainement essoufflé s'il ne s'exerçait pas dans un grand bassin de population qui la dépasse largement et lorsqu'elle a capitalisé sur sur sa qualité de vie pour attirer les populations aisées de la région, c'est cette fois du déclin de Marseille dont elle a su profiter. Je pourrais également citer son principal pôle commercial qui se situe à la proximité immédiate de Marseille ou encore certaines technopoles qui se construisent en partenariat avec les grandes intercommunalités voisines.
Il me semble donc plus probable que sans sa relation avec Marseille, le développement d'Aix-en-Provence aurait été similaire à celui des autres villes médiévales importantes  qui n'ont pas connu la révolution industrielle ou qui n'ont pas eu la chance par la suite de récupérer un statut de métropole d'équilibre de la DATAR, de capitale régionale avec des moyens excessivement centrés sur elle-même; dans un autre contexte, l'hypothèse de ce qu'aurait été le développement d'Aix-en-Provence serait certainement plus à chercher du côté d'Avignon, Nîmes ou bien encore Arles.

#31
16-11-2010 00:14
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wanchun
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artemis a écrit:

par contre peu sérieux de lui prophétiser un meilleur destin si elle avait été  dans un autre contexte géographique.  Aix-en-Provence n'a pas connu la révolution industrielle, son développement économique s'est fait avec retard

Guère différent de Montpellier. La ville aurait stagné jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale comme Montpellier, puis elle se serait développée après 1945, et aujourd'hui elle serait une grande aire urbaine comme Montpellier probablement.

artemis a écrit:

Aix-en-Provence bénéficie également d'un aéroport international et d'une gare TGV, autant d'infrastructures propice au développement que sa seule taille n'aurait pu justifier

Montpellier a bien aussi un aéroport international et une gare TGV. Or dans les années 1830 Aix-en-Provence avait 25.000 habitants et Montpellier avait 35.000 habitants. Deux villes de taille assez semblable. Aix s'est fait phagocyter par Marseille un peu comme Rouen s'est fait phagocyter par Paris. Si Marseille n'avait pas existé, je pense même que c'est Aix qui aurait été la grande ville française de la façade méditerranéenne de la France. Enfin bon, on ne refait pas l'histoire et la géographie.

Ce qui est sûr c'est que vous avez de la chance d'avoir une aire urbaine avec deux centres urbains historiques aussi importants. C'est un cas unique en France. Nice-Cannes ou Lille-Roubaix-Tourcoing ne peuvent pas se comparer avec Marseille-Aix de ce point de vue.

artemis a écrit:

dans un autre contexte, l'hypothèse de ce qu'aurait été le développement d'Aix-en-Provence serait certainement plus à chercher du côté d'Avignon, Nîmes ou bien encore Arles.

Pourquoi Avignon ou Arles plutôt que Montpellier ?

Aix avait quand même des fonctions de commandement historique, comme Montpellier, que n'avaient pas les autres villes de la façade méditerranéenne. Aix était la capitale de la Provence. Elle était le siège du Parlement de Provence. Elle était le siège des intendants de la généralité d'Aix, qui couvrait toute la Provence jusqu'à la frontière du Comté de Nice. Elle était le siège d'une des 13 cours des aides du royaume de France (cours suprêmes des conflits fiscaux, très importantes sous l'Ancien régime), qui couvrait toute la Provence jusqu'à la frontière du Comté de Nice. Le prévôt général qui dirigeait la maréchaussée (l'ancêtre de la gendarmerie nationale) dans toute la Provence siégeait à Aix. Aix était aussi le siège d'un archevêché qui couvrait tout l'intérieur de la Provence. C'était une ville de première importance dans la hiérarchie urbaine et administrative française, donc on ne peut pas la comparer avec Avignon (qui ne faisait même pas partie du Royaume de France), ou Arles (qui n'était qu'une ville de rang administratif secondaire). L'importance d'Aix était même plus grande que celle de Montpellier, puisque Montpellier était le siège des intendants du Languedoc ainsi que d'une des 13 cours des aides du royaume, mais le Parlement de Languedoc siégeait à Toulouse, et Montpellier n'était pas le siège d'un archevêché mais dépendait de l'archevêché de Narbonne, alors qu'Aix cumulait absolument toutes les fonctions supérieures administratives, judiciaires, sécuritaires et religieuses, ce qui était le cas de peu de villes en France (Paris, Bordeaux, Rouen, et quelques autres).

Dernière modification par wanchun: 16-11-2010 00:28
#32
16-11-2010 14:56
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artemis
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wanchun a écrit:

Pourquoi Avignon ou Arles plutôt que Montpellier ?

Parce qu'il me semble qu'une légitimité historique ne serait suffire à accréditer qu'une ville devienne métropole d'équilibre ou capitale régionale, Aix-en-Provence en est d'ailleurs l'illustration. Même en ayant rayé Marseille de la carte dès le début du XIXeme, Aix-en-Provence aurait tout de même du composer avec la concurrence de villes démographiquement plus importantes à savoir Nice, Toulon et Avignon. Faire d'Aix-en-Provence la capitale régionale aurait donc été une décision nourrie par des considérations exclusivement historiques qui aurait pu heurter notamment les niçois qui à l'époque où la décision fut prise auraient eu la ville la plus importante de la région. On peut même s'interroger si les découpages régionaux, auraient-ils été les mêmes ?  Dans un tel scénario on peut aussi s'interroger sur la place de Toulon qui a souvent été dans une situation concurrentielle avec Marseille que ça soit pour le commerce maritime ou dans l'essor de certaines industries, notamment chimique. Toulon n'aurait-elle pas été la principale ville de la région ?
D'autre part, un même statut de capitale régionale ne serait suffire à garantir un développement comparable à deux villes, a fortiori lorsque les moyens sont limités ou que la présence de plusieurs pôles d'importances empêchent une concentration des subsides, une distinction d'importance avec la situation de la capitale languedocienne. On ne peut pas non plus préjuger de la volonté politique des élus, auraient-ils eu la même ambition ? Au final, il me semble qu'il y-a beaucoup trop de facteurs à prendre en considération pour faire de ton hypothèse une probabilité forte.

A contrario, dans son rapport avec Marseille, Aix-en-Provence a pu conserver et enrichir ses fonctions historiques de grand pôle judiciaire et universitaire, se développer dans d'autres domaines et même conserver une excessive indépendance politique, au point d'être aujourd'hui à la tête d'une communauté d'agglomération d'une taille relativement proche de Montpellier. Au bout du compte, je ne pense pas qu'on puisse dire que le développement d'Aix-en-Provence fut freiné ou pire phagocyté par celui de Marseille. Je rappelle également que la création d'Aix-en-Provence est étroitement liée à l'existence de Marseille puisqu'il s'agissait pour les romains qui l'ont fondé de protéger la cité phocéenne des invasions gauloises et de sécuriser l'approvisionnement du port, tout ça pour dire qu'à faire des extrapolations du destin d'Aix-en-Provence sans Marseille peuvent conduire à remettre en cause l'existence même d'Aix-en-Provence.

#33
16-11-2010 15:27
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wanchun
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artemis a écrit:

Même en ayant rayé Marseille de la carte dès le début du XIXeme, Aix-en-Provence aurait tout de même du composer avec la concurrence de villes démographiquement plus importantes à savoir Nice, Toulon et Avignon.

En 1806, Aix avait 21.960 habitants. A peu près la même population qu'Avignon (23.789 hbts), Toulon (28.170 hbts), et Nice (19.783 hbts).

Quant à savoir quelle aurait été la population d'Aix quand les régions ont été créées... si Marseille n'avait pas existé, Aix aurait eu bien plus que 68.000 hbts en 1962. Je pense même que ça aurait pu être la plus grande ville de Provence vu son passé et son rôle de commandement. Simplement, la croissance démographique d'Aix s'est réalisée à Marseille pendant tout le 19è siècle et la plus grande partie du 20è siècle, ce qui est logique vu la proximité des deux villes et vu que Marseille avait accès à la mer.

#34
16-11-2010 15:48
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wanchun
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A noter qu'en 1806 la commune d'Aix-en-Provence était la 37è plus peuplée de France (frontières de 2010), avec une population égale à Grenoble, Dijon, Le Mans ou Poitiers.

Dernière modification par wanchun: 16-11-2010 15:50
#35
16-11-2010 19:14
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artemis
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wanchun a écrit:

Quant à savoir quelle aurait été la population d'Aix quand les régions ont été créées... si Marseille n'avait pas existé, Aix aurait eu bien plus que 68.000 hbts en 1962. Je pense même que ça aurait pu être la plus grande ville de Provence vu son passé et son rôle de commandement. Simplement, la croissance démographique d'Aix s'est réalisée à Marseille pendant tout le 19è siècle et la plus grande partie du 20è siècle, ce qui est logique vu la proximité des deux villes et vu que Marseille avait accès à la mer.

Le premier constat c'est qu'entre 1806 et 1962, Aix-en-Provence et Montpellier ont connu des taux de croissance démographique relativement proche et plutôt faible au regard d'autres grandes villes méditerranéennes pour la simple raison qu'elles n'ont pas réussi ou voulu s'orienter vers un modèle économique plus moderne.
Le seconde constat c'est que la concurrence entre villes relativement proche n'est pas nécessairement un obstacle au développement de l'une d'elle, en témoigne le cas de Toulon qui malgré des activités parfois en concurrence frontale avec l'industrie marseillaise, a connu un essor démographique bien plus important que les deux anciennes grandes capitales régionales susmentionnées.
J'ajoute un troisième constat, l'industrie marseillaise n'était pas prépondérante sur tous les secteurs traditionnels du XIXe siècle, je pense notamment à l'industrie textile, ou du moins spécialisée dans les textiles bas de gamme. Dès lors, il aurait été possible de développer sur Aix-en-Provence une industrie textile de qualité qui n'aurait souffert en aucun cas de la concurrence marseillaise, elle aurait même été son marché d'origine. Je prends d'autant moins cet exemple au hasard, puisque l'inventeur de la machine à filer qui sera utiliser en Angleterre et qui contribuera à faire de la région lilloise le premier centre de filature français est un provençal du nom de Philippe de Girard originaire de l'arrière pays aixois.

Dernière modification par artemis: 16-11-2010 19:45
#36
16-11-2010 20:58
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wanchun
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artemis a écrit:

Le seconde constat c'est que la concurrence entre villes relativement proche n'est pas nécessairement un obstacle au développement de l'une d'elle, en témoigne le cas de Toulon qui malgré des activités parfois en concurrence frontale avec l'industrie marseillaise, a connu un essor démographique bien plus important que les deux anciennes grandes capitales régionales susmentionnées.

Toulon était (et reste) le grand port militaire français, ceci expliquant cela. La croissance toulonaise a donc largement résulté d'un facteur exogène, beaucoup plus que d'un supposé dynamisme des élites toulounaises, dont je ne suis pas sûr qu'on puisse dire qu'elles aient été beaucoup dynamiques que les élites montpeliéraines ou aixoises.

#37
16-11-2010 21:26
pastis
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Wanchun, je ne comprends pas la logique de ton extrapolation. Sinon il faudrait également parler des autres hypothèses possibles dont celle historiquement la plus probable; si Aix n'avait pas existé et que Maseille avait logiquement dominé l'ensemble de son arrière pays, peut-être que la cité phocéenne aurait à présent un rayonnement semblable à celui de Lyon.
Aussi, l'analogie avec Rouen et Paris me semble mauvaise ne serait-ce que pour l'anachronisme. Je parlerais même de cas inverse. Marseille était déjà une cité majeure bien avant la fondation d'Aix, en le restant tout au long de l'Histoire malgré le partage du gateau lié au développement de sa voisine.

La ville de Cézanne a toujours eu son destin lié à Marseille; elle doit en grande partie sa prospérité à cette relation complexe. Que ce soit depuis sa fondation à l'époque de l'antiquité romaine - je complète les propos d'Artemis en évoquant la volonté de Rome et César de soumettre définitivement la rebelle et puissante cité-état phocéenne - que plus tard au moyen-âge avec les ducs de Provence et l'Etat préférant contrôler la région et son principal port de commerce depuis Aix suffisamment proche et sûre, que jusqu'à l'ère contemporaine qui voit encore une part des élites et force vives marseillaises continuer à migrer vers Aix de gré (afin de profiter des atouts de la métropole sans en subir les principales charges et nuisances) ou de force (par exemple pour y poursuivre ses études selon la répartition historique des rôles entre les deux villes qui aurait été moins évidente si Aix avaient été plus éloignée).

Pour en revenir aux avantages de l'agglomération dont bénéficie Aix, l'aéroport de Marseille est sans commune mesure avec celui de Montpellier, en rajoutant le port de commerce qui a participé à l'enrichissement économique et culturel de la Provence. Aix a pu obtenir une gare TGV grâce au phénomène de métropolisation précédemment évoqué: entre la fin des années 60 et 90 la classe moyenne marseillaise a quitté en nombre la ville "centre" (ou principal pôle urbain) pour coloniser ses bourgs dont ceux qui forment le pays d'Aix. Malgré tout, le fait que la plupart des gens ne considère pas Aix comme une ville de banlieue montre que même en ce début de XXIe siècle, Marseille ne la vampirise pas.
Enfin, la nature de la topographie locale a protégé l'arrière pays d'un développement tentaculaire de Marseille (qu'auraient pu entrainer des extensions plus aisées de son port) et sert toujours à illustrer l'idée spécieuse qu'Aix et Marseille (ou Fos et Marseille) n'appartiennent pas au même ensemble.
Certes, depuis quelques années on met davantage en avant l'évidente réalité d'une métropole marseillaise englobant Aix, justifiée scientifiquement par la définition de l'agglomération et les statistiques de l'INSEE. Mais cet ensemble polycentrique a toujours existé. Si Marseille devait un jour phagocyter Aix, ça partirait d'une véritable concrétisation politique de cet ensemble métropolitain qu'on pourrait alors qualifier de "Grand Marseille". On en est très loin.

Dernière modification par pastis: 16-11-2010 21:49
#38
18-11-2010 02:05
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wanchun
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+ Paris, capitale de France et de Navarre.

J'ai beaucoup hésité sur la zone exacte à retenir, vu que Paris n'avait plus de remparts depuis le 17è siècle. Finalement je me suis décidé à retenir les zones qui étaient les plus urbanisées au moment de la Révolution, en excluant les faubourgs encore peu densément peuplés. Pour l'urbanisation, je me suis basé sur des cartes très précises : le plan de Paris de Brion de la Tour, datant de 1787, et la Carte des chasses du roi, qui a été terminée sous le Premier Empire, et qui est une vraie carte d'Etat major avant la lettre, bien plus précise que les cartes Cassini.

Bien sûr on peut toujours contester tel ou tel choix. J'ai inclus les faubourgs St Marcel, St Germain et St Honoré, qui étaient déjà très urbanisés en 1789 et complètement fusionnés avec la ville, par contre je n'ai pas retenu le faubourg St Antoine, car nettement séparé de la ville par la Bastille et ses fossés, escarpes et contrescarpes. Je n'ai pas non plus retenu les faubourgs Montmartre et St Denis, parce qu'ils m'ont paru moins densément peuplés, et qu'il aurait été très difficile de déterminer leur début et leur fin. Idem pour le quartier du Gros Caillou (entre les Invalides et le Champs de Mars), qui était déjà en plein début d'urbanisation en 1789, mais pas encore aussi urbanisé que les faubourgs St Germain et St Honoré, raison pour laquelle je ne l'ai pas inclus.

Voici le résultat (les limites un peu biscornues sont dues aux limites des IRIS). On trouve un centre médiéval moins densément peuplé que le centre médiéval de Marseille ! Mais il faut dire qu'on a ici deux très vastes jardins (Tuileries et Luxembourg), un immense palais (Louvre), de grands hôtels particuliers avec jardins, des ministères, une université (Jussieu), des hôpitaux, etc., toutes choses qui sont absentes dans le centre médiéval de Marseille.

Notez que toutes les autres vues satellites sont à la même échelle, mais pas celle de Paris ici, qui ne serait pas rentrée dans la fenêtre si je l'avais mise à la même échelle que celles des autres centres médiévaux.

Paris :
216.700 habitants (1999) / env. 500.000 hbts en 1806 / env. 670.000 hbts en 1846 (pic de population pour le centre médiéval)
Superficie : 10,37 km²
Densité : 20.892 hbts/km² (1999)
/ env. 48.000 hbts/km² en 1806 / env. 65.000 hbts/km² en 1846 (pic de population)
(Rive droite : 98.708 hbts / 4,89 km² / 20.169 hbts/km²) (1999)
(Île de la Cité : 1.327 hbts / 0,18 km² / 7.263 hbts/km²) (1999)
(Île Saint-Louis : 2.984 hbts / 0,09 km² / 34.779 hbts/km²) (1999)
(Rive gauche : 113.681 hbts / 5,21 km² / 21.821 hbts/km²) (1999)
http://i54.tinypic.com/2akfx3o.png

La surprise c'est que la Rive gauche est plus peuplée que la Rive droite ! C'est l'inverse de la situation qui prévalait en 1789 (le résultat des travaux d'Haussmann qui ont surtout détruit le réseau médiéval dense de la Rive droite ?). La densité de population y est aussi plus élevée que sur la Rive droite, ce qui va à l'encontre des idées reçues. Cependant, si j'enlève les Tuileries et le Louvre, alors la densité de population de la Rive droite passe à 22.203 hbts/km², soit un peu plus que sur la Rive gauche, mais pas beaucoup plus (sans compter que si on enlève le Luxembourg, Jussieu et les hôpitaux à la Rive gauche, cela fait remonter la densité de population de la Rive gauche).

Dernière modification par wanchun: 22-12-2010 22:00
#39
18-11-2010 02:32
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Zones par zones, voici les populations et densités en 1846 et en 1999.

1846 :
Rive droite (zone jaunâtre) : env. 420.000 hbts / env. 85.000 hbts/km²
Île de la Cité (zone verte) : 14.915 hbts / 81.637 hbts/km²
Île Saint-Louis (zone rouge) : 7.625 hbts / 88.869 hbts/km²
Rive gauche (zone bleue) : env. 225.000 hbts / env. 43.000 hbts/km²

1999 :
Rive droite (zone jaunâtre) : 98.708 hbts / 20.169 hbts/km²
Île de la Cité (zone verte) : 1.327 hbts / 7.263 hbts/km²
Île Saint-Louis (zone rouge) : 2.984 hbts / 34.779 hbts/km²
Rive gauche (zone bleue) : 113.681 hbts / 21.821 hbts/km²

Pertes de population entre 1846 et 1999 :
Rive droite (zone jaunâtre) : -76%
Île de la Cité (zone verte) : -91%  B10
Île Saint-Louis (zone rouge) : -61%
Rive gauche (zone bleue) : -49%

#40
22-12-2010 22:00
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Cadeau de Noël avant l'heure, l'INSEE vient de publier les chiffres de population des IRIS au 1er janvier 2007.  E3

Je vous donne donc la population de tous les centres médiévaux déjà traités dans ce thread mis à jour au 1er janvier 2007. Les centres médiévaux sont classés par densité de population. Toutes les vues aériennes sont strictement à la même échelle, sauf Paris.

Dans le message suivant je donnerai les évolutions de population de chaque centre médiéval entre 1999 et 2007.  C10

Marseille :
56.958 habitants (2007) / env. 95.000 habitants en 1806
Superficie : 2,26 km²
Densité : 25.195 hbts/km² (2007)
/ env. 42.000 hbts/km² en 1806
http://i56.tinypic.com/n1s11z.png

Aix-en-Provence (version resserrée) :
11.178 habitants (2007)
Superficie : 0,46 km²
Densité : 24.200 hbts/km² (2007)

http://i51.tinypic.com/xni7ls.png

Lyon (version étendue) :
40.395 habitants (2007) / env. 100.000 habitants en 1806
Superficie : 1,74 km²
Densité : 23.255 hbts/km² (2007)
/ env. 57.000 hbts/km² en 1806
(Rive droite de la Saône/Vieux Lyon : 6.031 hbts / 0,31 km² / 19.456 hbts/km²)
(Rive gauche de la Saône/Presqu'île : 34.363 hbts / 1,43 km² /  24.081 hbts/km²)
http://i54.tinypic.com/34ewz6s.png

Paris :
221.892 habitants (12007) / env. 500.000 hbts en 1806 / env. 670.000 hbts en 1846 (pic de population pour le centre médiéval)
Superficie : 10,37 km²
Densité : 21.393 hbts/km² (2007)
/ env. 48.000 hbts/km² en 1806 / env. 65.000 hbts/km² en 1846 (pic de population)
(Rive droite : 100.458 hbts / 4,89 km² / 20.526 hbts/km²) (2007)
(Île de la Cité : 1.168 hbts / 0,18 km² / 6.390 hbts/km²) (2007)
(Île Saint-Louis : 2.465 hbts / 0,09 km² / 28.729 hbts/km²) (2007)
(Rive gauche : 117.801 hbts / 5,21 km² / 22.612 hbts/km²) (2007)
http://i54.tinypic.com/2akfx3o.png

Grenoble :
8.793 habitants (2007) / env. 20.000 habitants en 1806
Superficie : 0,41 km² (dont 0,35 km² pour la zone bleutée au sud de l'Isère)
Densité : 21.338 hbts/km² (2007) / env. 48.000 hbts/km² en 1806
http://i52.tinypic.com/nsuud.png

Aix-en-Provence (version étendue) :
13.569 habitants (2007) / env. 16.000 habitants en 1806
Superficie : 0,65 km²
Densité : 20.785 hbts/km² (2007)
/ env. 25.000 hbts/km² en 1806
http://i53.tinypic.com/s2ur6e.png

Nice :
5.746 habitants (2007) / env. 16.000 habitants en 1806
Superficie : 0,28 km²
Densité : 20.700 hbts/km² (2007)
/ env. 57.000 hbts/km² en 1806
http://i53.tinypic.com/33nvvo9.png

Lyon (version resserrée) :
26.059 habitants (2007) / env. 95.000 habitants en 1806
Superficie : 1,26 km²
Densité : 20.682 hbts/km² (2007)
/ env. 75.000 hbts/km² en 1806
(Rive droite de la Saône/Vieux Lyon : 6.031 hbts / 0,31 km² / 19.456 hbts/km²)
(Rive gauche de la Saône/Presqu'île : 20.028 hbts / 0,96 km² / 20.863 hbts/km²)
http://i55.tinypic.com/u4oiq.png

Bordeaux :
41.670 habitants (2007) / env. 90.000 habitants en 1806
Superficie : 2,38 km²
Densité :  17.539 hbts/km² (2007)
/ env. 41.000 hbts/km² en 1806
http://i53.tinypic.com/2yuwqo2.png

Strasbourg (version resserrée) :
32.061 habitants (2007)
Superficie : 1,87 km²
Densité : 17.150 hbts/km² (2007)

http://i55.tinypic.com/mbo2l0.png

Toulouse :
35.728 habitants (2007) / env. 45.000 habitants en 1806
Superficie : 2,33 km²
Densité : 15.302 hbts/km² (2007)
/ env. 20.000 hbts/km² en 1806
(Rive droite : 30.812 hbts / 1,94 km² / 15.914 hbts/km²)
(Rive gauche : 4.916 hbts / 0,40 km² / 12.332 hbts/km²)
http://i51.tinypic.com/zsgoh.png

Strasbourg (version étendue) :
34.327 habitants (2007)
Superficie : 2,35 km²
Densité : 14.586 hbts/km² (2007)

http://i54.tinypic.com/14ue6ub.png

Lille :
28.471 habitants (2007) / env. 61.000 habitants en 1806
Superficie : 2,40 km²
Densité : 11.856 hbts/km² (2007)
/ env. 26.000 hbts/km² en 1806
http://i51.tinypic.com/2laprig.png

Dernière modification par wanchun: 22-12-2010 22:02
#41
22-12-2010 22:46
W
wanchun
Exclu
W
Date d'inscription: 18-01-2010
Hors ligne

Et voici les évolutions de population de mars 1999 à janvier 2007. On voit que presque tous les centres médiévaux progressent, ce que je trouve très frappant. On savait que les gens retournaient vivre dans les villes centres après des décennies d'exode vers les banlieues, mais on voit que le phénomène touche même les vieux centres médiévaux au cœur des villes centres. Dommage qu'on n'ait pas de chiffres avant 1999, mais à mon avis c'est la première fois depuis le milieu du 19è siècle que les cœurs médiévaux de nos grandes villes voient un accroissement de leur population. Vraiment historique comme phénomène !

Evolution de population des centres médiévaux entre 1999 et 2007 :
Lille : +20,4%
Bordeaux : +14,1%
Marseille : +10,9%
Aix (version resserrée) : +10,0%
Aix (version étendue) : +9,9%
Toulouse : +9,8% (Rive Droite +8,6% ; Rive Gauche +18,4%)
Strasbourg (version resserrée) : +4,5%
Strasbourg (version étendue) : +4,4%
Lyon (version étendue) : +3,4% (Presqu'Île +4,2% ; Vieux Lyon -0,8%)
Lyon (version resserrée): +3,1% (Presqu'Île +4,4% ; Vieux Lyon -0,8%)
Paris : +2,4% (Rive Droite +1,8% ; Îles -15,7% ; Rive Gauche +3,6%)
Grenoble : -1,3%
Nice : -4,9%

En variation annuelle :
Lille : +2,41% (+2,41% par an pour le centre médiéval de Lille, c'est ENORME, digne d'une commune de banlieue toulousaine !  C4 )
Bordeaux : +1,70%
Marseille : +1,33%
Aix (version resserrée) : +1,23%
Aix (version étendue) : +1,21%
Toulouse : +1,21% (Rive Droite +1,06% ; Rive Gauche +2,18%)
France métropolitaine : +0,70%
Strasbourg (version resserrée) : +0,57%
Strasbourg (version étendue) : +0,55%
Lyon (version étendue) : +0,43% (Presqu'Île +0,53% ; Vieux Lyon -0,11%)
Lyon (version resserrée): +0,40% (Presqu'Île +0,55% ; Vieux Lyon -0,11%)
Paris : +0,30% (Rive Droite +0,23% ; Îles -2,17% ; Rive Gauche +0,46%)
Grenoble : -0,17%
Nice : -0,64%

Les centres médiévaux de Lille, Bordeaux, Marseille, Aix et Toulouse croissent plus vite que la population de la France métropolitaine dans son ensemble. C'est stupéfiant quand même !  A8

Evolution totale entre 1999 et 2007 en valeurs absolues :

Marseille : +5.593 hbts (Marseille a ajouté dans son centre médiéval en un peu moins de 8 ans l'équivalent de toute la population du centre médiéval de Nice)
Paris : +5.192
Bordeaux : +5.159
Lille : +4.829
Toulouse : +3.196
Strasbourg (version étendue) : +1.449
Strasbourg (version resserrée) : +1.393
Lyon (version étendue) : +1.347
Aix (version étendue) : +1.217
Aix (version resserrée) : +1.019
Lyon (version resserrée) : +795
Grenoble : -120
Nice : -294

#42
23-12-2010 16:11
R
REAK
Notre-Dame de Paris
R
Date d'inscription: 27-02-2008
Hors ligne

wouh c'est la ou on voit a quel point la Garonne est immense et l'emprise qu'elle a sur Bordeaux à même échelle par rapport a d'autres villes  D9

 

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